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Mercredi 5 mars 2025, retrouvez Delphine Di Pizio-Tiger (Responsable monde Asset Management, Indosuez Wealth Management), Lucas Mesquita (Cofondateur et gérant financier, Clint Capital), Etienne Gorgeon (Responsable de l’activité obligataire, Sanso Longchamp AM) et Gilles Etcheberrigaray (Cofondateur, président et directeur des investissements, Elkano AM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi.
00:14Vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à la télévision via vos box et vous
00:19nous retrouvez bien sûr chaque jour également en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast
00:23sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, l'Allemagne qui opère un virage stratégique en matière
00:31de politique économique et budgétaire et c'est toute l'Europe qui change de visage
00:37et des marchés qui prennent au pied de la lettre les annonces des dernières heures
00:42et des derniers jours.
00:43Après l'annonce du plan de réarmement de l'Europe par Ursula von der Leyen hier, c'est
00:48aujourd'hui le nouveau chancelier allemand qui annonce avoir conclu un accord, des accords
00:53historiques avec ses futurs partenaires de coalition, le SPD notamment, pour déverrouiller
01:00très largement la contrainte budgétaire en Allemagne.
01:03Les dépenses d'investissement dans la défense seront sorties de la règle d'or, des fonds
01:08spéciaux seront créés pour dépenser et renouveler les infrastructures allemandes
01:13à hauteur de plusieurs centaines de milliards d'euros et puis les Etats, les lenders verront
01:18également leur règle budgétaire être assouplie.
01:21Tout ça a été conclu dans l'accord de coalition avec un nouveau parlement en Allemagne
01:26qui verra le jour à la fin de ce mois de mars.
01:29Le marché prend ses annonces au pied de la lettre et les réactions sont très très
01:32violentes.
01:33Peut-être un seul mouvement à retenir, l'envolée du taux allemand à 10 ans qui
01:39bondit de 25 points de base sur la seule journée d'aujourd'hui.
01:42Le seul moment comparable qu'on retrouve dans l'histoire, c'est ce qui s'est passé
01:45sur les marchés allemands obligataires.
01:48Au lendemain de la chute du mur de Berlin et au moment de la réunification allemande,
01:52l'euro s'envole également à plus de 1,0750$ et les actions européennes vont dans le sens
02:00de la hausse également.
02:01On montre bien que l'ambiance est très positive, très riscone après ces annonces européennes
02:07et ces annonces allemandes.
02:09L'Europe qui se change de visage face à l'histoire.
02:11Ce sera évidemment le sujet de cette émission aujourd'hui avec nos invités de Planète
02:16Parmi les autres annonces qu'il faut retenir mais qui passent un peu sous les radars, ce
02:20sont les chiffres fixés par Pékin à l'occasion des grandes réunions parlementaires qui se
02:25déroulent cette semaine en Chine.
02:27Au-delà de l'objectif de 5% de croissance qui semble être un consensus un peu habituel,
02:32c'est du côté du déficit qu'il faut regarder puisque Pékin se fixe l'objectif d'un déficit
02:37budgétaire de 4% pour cette année alors que les années précédentes ce déficit était
02:42fixé à 3%.
02:43Voilà donc pour les grandes nouvelles macroéconomiques du jour.
02:46Du côté américain, autant le dire, Donald Trump semble un peu empêtré avec ses histoires
02:51de tarifs fontaniles contre le Canada et le Mexique.
02:55Son secrétaire au commerce Howard Lutnick est en train de préparer le terrain pour
02:58un allègement ou une dilution de ces tarifs de 25% qui sont entrés en vigueur en début
03:05de semaine et on voit d'ailleurs que la réaction des marchés américains est très différente
03:09de celle qu'on observe en Europe aujourd'hui ne serait-ce que sur les taux.
03:11Le taux à 10 ans américain bouge très peu quand on voit les taux européens qui s'envolent
03:16de 10, 15, 20, 25 points de base même je le disais pour le 10 ans allemand.
03:20Voilà donc pour les sujets de marché, discussion à suivre dans un instant et puis dans le
03:23dernier quart d'heure de Smart Bourse nous nous focaliserons sur le thème de l'IA,
03:26un thème en mutation peut-être depuis l'arrivée de DeepSeek qui a remis un peu de risque dans
03:32cette thématique de marché, nous en parlerons avec Lucas Mesquita qui est cofondateur et
03:36gérant financier chez Clean Capital et qui sera avec nous dans les derniers quarts d'heure
03:40de Smart Bourse.
03:46Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
03:54les marchés avec Pauline Grattel.
03:56Bonsoir Pauline.
03:57Bonsoir.
03:585 mars 2024 c'est peut-être une date historique pour l'Europe, en tout cas les marchés apprécient
04:03grandement les annonces qui ont pu être faites ces dernières heures et c'est un rebond
04:07violent aujourd'hui pour les indices actions en Europe.
04:09Oui et c'est grâce à l'Allemagne, le nouveau chancelier Merz annonce la conclusion d'une
04:14série d'accords historiques avec les futurs partenaires de la coalition visant à relâcher
04:19la contrainte budgétaire sur les dépenses de défense et d'infrastructure.
04:22Il prévoit ainsi de sortir les dépenses militaires de la règle d'or au-delà de 1% du PIB ainsi
04:27que la création de fonds spéciaux de plusieurs centaines de milliards d'euros destinés aux
04:32infrastructures.
04:33Enfin, le futur gouvernement annonce l'assouplissement des règles d'endettement pour les landers.
04:38Au total, selon les estimations, ce sont peut-être jusqu'à 900 milliards d'euros qui pourraient
04:43être ainsi mobilisés.
04:44Ces mesures s'ajoutent bien sûr à celles annoncées hier par Ursula von der Leyen dans
04:49le cadre du plan du réarmement de l'Europe.
04:51Bon et puis tout ça s'ajoute à l'idée d'assouplissement réglementaire, on parlait de la réglementation
04:56SG, mais les réglementations automobiles sont également en train de s'assouplir et
05:00Friedrich Merz demande lui carrément aujourd'hui à Bruxelles une exemption de long terme pour
05:06les dépenses de défense par rapport aux règles budgétaires européennes.
05:10Les réactions de marché sont importantes, Pauline, je le disais en introduction, notamment
05:14sur le marché d'échange et sur les marchés obligataires.
05:17Oui, sur le marché obligataire, le 10 ans allemand s'envole de plus de 25 points de
05:20base à 2,75%.
05:23C'est un mouvement historique comparable à ce qu'on a pu observer au moment de la réunification
05:28allemande en 1990.
05:30L'ensemble des taux en Europe est emporté par ce mouvement avec un 10 ans français
05:34qui remonte à près de 3,50%.
05:37Côté américain, la dynamique est très différente avec un rendement à 10 ans stable entre
05:404,2 et 4,25%.
05:43Enfin, côté devise, le boom de l'euro est spectaculaire et s'envole à plus de 1,0760$.
05:49Des réactions également évidemment sur les indices actions qui montrent combien les
05:54investisseurs accueillent avec satisfaction ces annonces.
05:58Oui, en Europe, le stock à 600 progresse de 1,5% et l'euro stock à 50 de plus de 2%.
06:04Après les annonces de l'Allemagne, le DAX rebondit même de quasiment 4% au cours de
06:08la séance.
06:09Côté français, le CAC 40 gagne environ 2% soutenu par les valeurs de la défense
06:13comme Thalès qui gagne encore 7% aujourd'hui.
06:16Or, un disfarc, on note Eutelsat qui poursuit son rebond de plus de 50% encore aujourd'hui
06:21et Atos gagne 25%.
06:23Et puis la star de la défense en Europe, c'est le titre Rheinmetall à Francfort qui
06:30bondit déjà de plus de 90% depuis le 1er janvier, c'est notre Nvidia à nous on va
06:35le dire comme ça.
06:36D'autres secteurs sont concernés, les valeurs de la construction notamment qui sont en forte
06:40hausse aujourd'hui.
06:41Oui, Saint-Gobain bondit de plus de 8%, les ressources de base aussi sont à l'honneur.
06:45Le titre ArcelorMittal s'envole même de presque 10%.
06:49Les valeurs automobiles qui avaient beaucoup chuté hier regagnent du terrain, plus 7,5%
06:53pour Stellantis.
06:54Les équipementiers Valeo et Forviac gagnent 5 et 10%.
06:58En Allemagne, Siemens Energies gagne 8% et Heidelberg Materials plus de 15%.
07:03Bon et puis on n'est pas à l'abri de nouveaux rebondissements sur les tarifs souhaités
07:07par Donald Trump.
07:08Mais c'est également un facteur de rebond des indices européens.
07:11Finalement, les droits de douane de 25% infligés au Canada et au Mexique et entrés en vigueur
07:16hier seulement pourraient être assouplis, a déclaré le secrétaire au commerce américain.
07:20Un mot de la macro également, nous sommes en pleine semaine dédiés à l'emploi américain.
07:25Oui, place à l'enquête ADP qui montre que l'économie américaine a créé moins d'emplois
07:29que prévu avec 77 000 créations en février.
07:32Le chiffre de janvier a été révisé en hausse de 3000 emplois.
07:35Toujours aux Etats-Unis, on a pris connaissance de l'ISM Service qui ressort supérieur aux
07:40attentes à 53,5 en février après 52,8 en janvier.
07:44Quel sera le programme de demain sur les marchés Pauline ?
07:47Demain, la journée sera donc rythmée par la décision monétaire de la BCE.
07:51Le marché table sur une nouvelle baisse de 25 points de base, ce qui ramènerait le
07:55taux directeur de la BCE à 2,50%.
07:57Côté résultats aux Etats-Unis, on attend ceux de Broadcom et en France, Vive Indie
08:02et Bouygues sont attendus.
08:03Tendance mon ami.
08:04Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour
08:08sur les marchés.
08:093 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
08:22Delphine Di Pidioti est avec nous, responsable Monde de l'Asset Management chez Indo-Suez
08:26Wealth Management.
08:27Bonsoir Delphine.
08:28Bonsoir Grégoire.
08:29A vos côtés, Étienne Gorgon, responsable de l'activité obligataire de Sanso Longchamp
08:33Asset Management.
08:34Bonsoir Étienne.
08:35Bonsoir Grégoire.
08:36Et Pierre-Henri Garay nous accompagne également en président et directeur des investissements
08:39d'Elcano Asset Management.
08:41Bonsoir Gilles.
08:42Bonsoir Grégoire.
08:43Delphine, c'est donc l'Europe qui change de visage et c'est un nouveau monde qui s'ouvre,
08:47en tout cas de nouvelles perspectives historiques peut-être pour l'Europe en tant que zone
08:53économique.
08:54Oui, pour ceux qui ont connu la chute du mur, maintenant ça va être, je veux dire, on
08:58peut appeler ça la chute du plafond, du plafond de la dette peut-être.
09:01Bien vu.
09:02Ou l'explosion.
09:03Très bien vu.
09:04Du plafond de la dette.
09:06Mais c'est clairement ce qu'on attendait, ce qu'on espérait depuis très longtemps
09:10qui n'arrivait pas et finalement on sait que l'Europe change que dans l'adversité
09:17et là il fallait qu'il y ait un Donald Trump en face pour que ça nous fasse changer radicalement.
09:22Alors on n'a pas encore calculé évidemment les impacts macro-économiques que ça va
09:27avoir, ce changement radical, mais probablement en tout cas pour ce plafond de la dette qui
09:34On va s'orienter vers des dettes en Allemagne qui vont peut-être toucher les 6 %, enfin
09:42en tout cas les 5 %.
09:43Oui, j'ai vu, 5 et demi, des estimations qui circulent, effectivement, ça peut générer,
09:48j'ai vu en 2026, peut-être que l'Allemagne sera à 2% de croissance en 2026.
09:52Alors ce qui est intéressant du coup, c'est quand même intéressant de remettre ça en
09:55perspective au global, c'est-à-dire que nous on avait une croissance prévue, hors
10:00choc exogène, soit des tarifs, soit des gros changements fiscaux je dirais européens
10:07et package fiscaux, on avait une croissance à 0,8 sur l'Europe et puis un peu plus de
10:132,3, on est un peu au-dessus du consensus pour les Etats-Unis.
10:15Globalement ce qu'on voit c'est que la croissance de l'Europe probablement elle
10:18va être largement dopée par ce qui se passe.
10:20Elle ne sera pas plus faible en tout cas.
10:22Elle ne sera pas plus faible, en tout cas elle ne sera pas plus faible.
10:24Et de l'autre côté, au contraire, avec cette politique de tarifs, probablement qu'il y
10:27aura des révisions, probablement à la baisse.
10:29Est-ce que c'est 0,5% ? On va voir si les tarifs sont stables, parce que comme vous
10:33le disiez, il va peut-être revenir sur les 25% sur le Mexique et le Canada.
10:37Mais s'il ne revient pas sur ça, il est possible quand même qu'il y ait un impact
10:41sur le PIB.
10:43Alors cette année et probablement l'année prochaine, 0,5%.
10:48Donc au final, on a probablement les deux économies qui vont se rejoindre.
10:53Et ça c'est quand même un game changer complet.
10:56Et c'est vraiment une chance pour l'Europe.
10:59Ça dépasse même ce qu'on pouvait imaginer, en tout cas dans le temps dans lequel les
11:05choses bougent.
11:07Aujourd'hui Delphine, sans remonter jusqu'à la chute du mur, mais on a connu, vous avez
11:12tous suivi les crises qui ont marqué l'Europe ces dernières années.
11:16Là, il y a quand même quelque chose d'assez structurel qui semble prendre forme, au-delà
11:21de la capacité à sauver l'euro quand il faut, crise souveraine, ou à sauver les
11:26entreprises quand on les met sous cloche, crise Covid.
11:30Là, il y a quand même l'idée de se projeter aussi, j'ai l'impression.
11:34Et notamment dans ce contexte où Trump n'est probablement, c'est qu'il n'est pas durable.
11:41Il a une durée de vie.
11:44En tout cas politiquement, dans deux ans, au maximum quatre ans, il ne sera plus là
11:49mais définitivement.
11:50Après vous me direz ce qu'il y a par là dessus.
11:52Globalement, en tout cas, lui, il ne sera plus là.
11:54Par contre l'Europe, le changement qu'on a pour l'Europe, ce n'est pas pour quatre
11:58ans ou pas pour deux ans qu'on est en train de le faire.
12:00Et je pense qu'il y a une prise en compte de l'Europe entière qui, à un moment donné,
12:09il faut être indépendant.
12:10Et ça va changer la perception des investisseurs globaux ?
12:12On espère.
12:13On arrêtera un peu le narratif de l'Europe toujours médiocre, l'Europe sans potentiel
12:18de croissance, l'Europe qui laisse ses économies stagner, etc.
12:24Ce narratif-là, il peut changer quand même à terme.
12:27Peut-être pas demain.
12:28Il y aura sans doute des risques d'exécution.
12:30Il y a encore des épreuves à franchir.
12:32Mais le signal, il est fort.
12:34Et les marchés l'achètent en plus.
12:35On va voir si ça se matérialise vraiment par les flux.
12:38Parce que pour l'instant, on ne l'a pas complètement.
12:40Mais même si l'Europe a une très belle performance depuis le début de l'année,
12:44comme à quelques secteurs en particulier, les banques et puis un petit peu la défense.
12:49Mais on va voir si vraiment ça se matérialise sur des flux de long terme.
12:53Parce que pour l'instant, ce n'est pas le cas.
12:54A priori, ça devrait être quand même un signal, un catalyseur que les Américains,
12:58en tout cas les investisseurs américains,
12:59attendaient dans un univers où ils ne peuvent pas investir non plus sur les pays émergents.
13:02Parce que les pays émergents, c'est principalement la Chine.
13:04Donc c'est la diversification peut-être attendue.
13:09Au-delà de ça, sur la partie américaine...
13:18On y viendra après.
13:19On va rester sur l'Europe un peu.
13:21Tour de table sur l'Europe.
13:22Si, quand même.
13:235 mars 2025, je ne sais pas, encore une fois.
13:25Mais ça peut être une date importante.
13:28Il y avait le 8 mai 2020 quand Angela Merkel et Emmanuel Macron annoncent
13:32l'emprunt européen Covid et le plan Next Gen EU.
13:36Je ne vous refais pas le 26 juillet 2012, whatever it takes moment de Mario Draghi.
13:41Peut-être que le 5 mars 2025 s'inscrit dans cette série de dates historiques pour l'Europe, Etienne.
13:46Moi, je vais oser une citation, si vous me permettez Grégoire.
13:48Il y a des décennies, rien ne se passe.
13:50Il y a des semaines ou des décennies.
13:52Évidemment, ce n'est pas de moi, c'est Jénine.
13:54Et je trouve que ça s'adapte tellement à l'Europe.
13:57J'étais sur vos plateaux, c'était début décembre,
14:02un moment où l'Europe bashing battait son plein.
14:05On était au max.
14:07On en discutait avec vos convives.
14:09Moi, j'étais très surpris du niveau, de la perception des autres
14:14et des investisseurs sur l'Europe.
14:16Sachant que quand ça se passe mal, on fait zéro de croissance.
14:18Quand ça se passe bien, on fait un et demi.
14:20Il y a cette forme de résilience dans une structure qui est lente.
14:25Donc, la Commission européenne, toute l'infrastructure européenne qui est lente,
14:29mais qui entend.
14:31Il y a quand même Monsieur Draghi qui est revenu à la charge avec son plan.
14:34On sent que tous les problèmes de régulation ont été mis sur la table.
14:38On sentait qu'il y avait quelque part une pression qui montait.
14:41Et qu'il fallait juste que quelqu'un dégoupille.
14:43Et ce quelqu'un, c'est Trump.
14:45Je pense que l'Histoire pourra le remercier de nous avoir libérés.
14:48On va lui ériger des statues en Europe, c'est ça ?
14:51À Trump, en or ?
14:53Attendons un peu.
14:55Pourquoi pas ?
14:57Ces mecs Europe, Grete Geyn, ils vont libérer une énergie.
15:00Moi, je ne sais pas ce qui est en train de se produire.
15:02Alors, tout n'est pas encore clair.
15:04Parce qu'on a eu quelques informations hier.
15:07Il faut être sûr que les vers vont suivre.
15:11Il y a d'autres.
15:13Mais je trouve que ça y est, la parole se libère.
15:15Tout le monde se libère.
15:16Et quelque part aussi, puisque finalement la France était toujours au mauvais endroit,
15:19au mauvais moment.
15:21C'est quelque part un peu un rappel que ça faisait un bout de temps
15:24que la France disait
15:26« Peut-être que vos règles d'austérité, ça ne marche plus
15:29parce qu'on a en face de nous des machines à billets qui tournent à plein régime. »
15:32Moi, ça me fait du bien.
15:34C'est une bonne journée.
15:36Avec 6% de déficit en France, on a été précurseur, c'est ça ?
15:39On avait un temps d'avance, c'est ça Etienne ?
15:42On peut tout entendre aujourd'hui.
15:45La réserve fédérale a inventé ce concept de nouvelle théorie monétaire
15:49où on fait du déficit budgétaire.
15:51C'est la réserve fédérale qui finance.
15:53Ce n'est pas la Fed qui a endossé la MMT.
15:56Mais il se trouve qu'elle a endossé en particulier
15:59puisque Yélène supprimait largement son trésor précédent.
16:02En tant que responsable du trésor, elle a industrialisé le principe.
16:06Nous, en Europe, on était là à s'interroger, à se poser des questions.
16:10À part quelques pays, dont la France.
16:13Je pense qu'on peut le faire.
16:15On a une banque centrale pour le faire.
16:17On a une structure économique pour le faire.
16:19C'est bien.
16:21Gilles, vos commentaires ?
16:24Mon Trump, du point de vue géopolitique,
16:26c'est un peu comme le Brexit du point de vue organisationnel.
16:28On a le même facteur populiste anglo-saxon
16:30qui est quelque part à tuer en Europe
16:33les mouvements eurosceptiques ou en tout cas de sortie.
16:36Et là, être remis au milieu de la table
16:39la fin de l'OTAN et de l'équipe stratégique post-seconde guerre mondiale.
16:43C'est un coup énorme pour l'Europe
16:46qui est prête à le suivre maintenant.
16:48Parce qu'il y a le problème de parapluie nucléaire.
16:50Il y a plein de problèmes.
16:52Quelque part, nos intérêts stratégiques globaux
16:56divergent des Américains.
16:58Les Américains veulent maintenir une Russie en état
17:02soit de séparer la Chine,
17:04le reverse Kissinger qui parait illusoire,
17:06soit au moins de se maintenir face à la Chine.
17:08Alors que l'intérêt des Européens, c'est quasiment la disparition de la Russie.
17:10La conviction stratégique des États-Unis,
17:12c'est que la Russie va faire barrage à la Chine ?
17:14Non, la conviction stratégique aujourd'hui,
17:16c'est de, à mon sens,
17:18de théorique géopolitique,
17:20c'est de dire qu'on va faire au mieux un reverse Kissinger,
17:22donc séparer les Russes de la Chine,
17:26ce qui paraît probable.
17:28Ils ont plutôt eu tendance à se rapprocher depuis quelques années.
17:30Au pire, empêcher la Russie d'exploser
17:32pour ne pas laisser un vide en Sibérie devant les Chinois.
17:34Oui, oui, j'entends.
17:36Quelque part dans l'industrie américaine,
17:38mais y compris sous Biden,
17:40il y avait cette volonté de ne jamais
17:42empêcher les Russes de gagner,
17:44mais de ne pas faire perdre les Russes.
17:46Les États-Unis, maintenant, sont venus dans le camp
17:48il faut faire perdre les Russes.
17:50Alors, on ne voit pas les mêmes moyens,
17:52mais en tout cas, il y avait quand même toujours eu ce hiatus
17:54de dire que la vision, c'était d'empêcher les Russes de gagner,
17:56mais pas que la Russie disparaisse.
17:58Capitule.
18:00Collapse.
18:02Pour laisser le champ libre
18:04à la Corée du Nord, à la Chine,
18:06et je pense qu'aujourd'hui, cette vision,
18:08si tant est que Trump puisse avoir
18:10une géoposition géopolitique,
18:12mais il y a quelque chose derrière
18:14qui est un peu béante.
18:16Et donc, effectivement, c'est un choix fort,
18:18mais qui a des implications financières.
18:20Et vous dites quoi ?
18:22C'est-à-dire, derrière l'enthousiasme du jour
18:24sur ces annonces européennes,
18:26on va vite se retrouver confronté
18:28à des questions d'intendance,
18:30de finances publiques,
18:32de comment on organise tout ça,
18:34est-ce que tous les pays peuvent tenir
18:36à 6% de déficit, que l'Allemagne passe
18:38de, je ne sais pas combien ils sont aujourd'hui,
18:40mais moins de 3 à 5,5 sur quelques années,
18:42il y a deux dimensions.
18:44Il y a la dimension infrastructure allemande
18:46et la dimension militaire.
18:48La dimension infrastructure allemande,
18:50c'est une dimension purement allemande.
18:52Le pendant du déficit français,
18:54c'était l'épargne allemande.
18:56Il y avait une relation symbiotique.
18:58Les 6% de France sont aussi,
19:00parce qu'il y avait l'excédent en Allemagne.
19:02Si l'Allemagne passe en excédent,
19:04mécaniquement, nous, on va accélérer.
19:06Un équilibre qui se retrouve des deux côtés.
19:08Quelque part symbiotique.
19:10On travaille ensemble de ce côté-là.
19:12Donc là, je veux dire,
19:14l'aspect infrastructure,
19:16s'il est maintenu, c'est un changement fondamental
19:18dans l'équilibre interne de l'Allemagne,
19:20de l'Europe et des équilibres, je dirais,
19:22par l'investissement européen.
19:24La partie militaire,
19:26elle dépend quand même de ce qui arrive en Ukraine.
19:28S'il y a une paix
19:30avec un maintien de l'autonomie stratégique
19:32ukrainienne, je pense que les efforts de défense
19:34vont vite s'arrêter parce que, quelque part,
19:36la Russie, derrière, aura subi une telle défaite stratégique
19:38que c'est notre seul ennemi.
19:40Je veux dire,
19:42Trump, il a un beautiful océan,
19:44mais nous, si on n'a plus les Russes, derrière,
19:46on a la militaire d'un côté
19:48et les malayas de l'autre.
19:50L'Europe de l'authentique à l'oral,
19:52c'est une réalité géostratégique.
19:54Et donc ça, je ne sais pas
19:56si ça évoluera
19:58de ce qui se passe en Ukraine.
20:00Heureusement, voilà.
20:02Pour ce maintien, cette autonomie
20:04et cette volonté de réarmer l'Europe.
20:06Après, je pense que l'autonomie stratégique
20:08plus large géopolitique, oui,
20:10elle est créée définitivement aujourd'hui.
20:12Mais on n'a pas les moyens complètement de la faire.
20:14En tout cas, maintenant, l'OTAN,
20:16la voie est tracée, la feuille de route
20:18est ouverte.
20:20On voit bien qu'on ne peut pas
20:22dépendre des Américains tous les 4 ans
20:24parce que Trump va disparaître dans 4 ans.
20:26Oui, mais le mouvement, c'est comme le Brexit.
20:28Les conservateurs qui ont initié le Brexit
20:30sont morts, mais derrière, il y a Réforme
20:32qui veut faire 30% et qui est
20:34ce qui va rester.
20:36Et je pense que la partie MAGA
20:38ne sera plus majoritaire.
20:40Mais restera une force politique dans le paysage...
20:42Non, c'est l'INBERG, l'Américain.
20:44On retrouve l'INBERG des années 40 qui a perdu
20:46contre Roosevelt, mais qui était dans cette vision
20:48isolationiste, proto-fasciste.
20:50Voilà.
20:52Etienne ?
20:54Simplement, le point que je voulais rajouter, c'est que
20:56Draghi parle le premier,
20:58Macron en boîte, c'est les Allemands
21:00qui sortent le carnet de chèques et qui y vont.
21:02Et la Commission européenne qui suit derrière.
21:04Ce qui est intéressant, c'est que ça vienne
21:06des Allemands, parce qu'anecdotiquement,
21:08ce n'est pas du tout dans leur intérêt
21:10d'un point de vue
21:12économique et démographique. Juste un point,
21:14c'est-à-dire que l'Allemagne va avoir à peu près
21:16la même population que la France dans les 10 prochaines années.
21:18Donc, eux, en fait, ils ont besoin d'épargne pour financer
21:20la grande dépendance, etc. Donc, ce qu'ils font, c'est vraiment
21:22spectaculaire.
21:24Oui. Parce que pas totalement
21:26dans le sens de leur histoire.
21:28Oui.
21:30Il y a peut-être un juste milieu
21:32entre les deux.
21:34Un peu exceptionnel, c'est exceptionnel à plein d'égards.
21:36C'est qu'on sort d'un...
21:38Oui, mais c'est le changement
21:40d'époque. Géostratégiquement,
21:42l'Allemagne était atlantiste et
21:44sous le parapluie nucléaire américain.
21:46Ce qui n'a jamais été le cas de la France.
21:48Et aujourd'hui,
21:50il se rallie, enfin merde en tout cas,
21:52on va voir s'il se rallie à cette
21:54vision d'extension éventuelle
21:56du parapluie français.
21:58Et de re-hierarchisation des priorités.
22:00Oui. Et donc, de rééquilibrage
22:02aussi de la relation, puisque les Français sont surconsommés,
22:04parce que les Allemands sous-investissaient.
22:06Il n'y a pas eu d'investissement en Allemagne depuis 10 ans.
22:08Un mot aux gérants obligataires, Étienne. Si l'Allemagne,
22:10comme vous dites, sort le carnet de chèques et que
22:12l'Allemagne s'endette comme elle ne se serait jamais
22:14endettée depuis l'après-guerre,
22:16comment on traite le Bund ?
22:18Le Bund change
22:20de statut. Moi, j'ai toujours entendu
22:22Never short, never sell the Bund,
22:24etc. Là, c'est un peu différent ?
22:26Non, je ne pense pas. Il y a un déficit.
22:28Il y a plusieurs choses. C'est que
22:30les marchés ont réagi violemment. Donc, au total,
22:32ça fait 30 points de base, puisque c'était 10 points de base
22:34hier, 20 points de base aujourd'hui. Donc, au total, 30 points
22:36de base. Ce qui est assez intéressant, c'est que les taux remontent de 30 points
22:38de base en Europe, ils baissent de 40 points de base.
22:4060 points de base... Grande reconvergence.
22:42Grande reconvergence.
22:44Aux Etats-Unis, donc...
22:46C'est rare de voir... En général, c'est rare.
22:48J'imagine. Il y a une corrélation. Bien sûr.
22:50Quand les taux bougent de 100, 70-100
22:52vont dans le même sens. Donc là, c'est assez unique.
22:54Et
22:56pour moi, le point central,
22:58c'est que là, les taux bougent sur une
23:00peur d'une surabondance de papiers.
23:02Qui va être
23:04là, mais simplement, il y a un
23:06besoin structurel de papiers de faible
23:08risque, voire de sans risque, ce qui est la signature
23:10de l'Allemagne. Non, moi, je ne suis pas trop inquiet
23:12par rapport à ça. Je pense que c'est un
23:14mouvement qui devrait se normaliser
23:16dans les prochaines semaines, prochains mois,
23:18une fois que tout le monde aura à peu près compris
23:20ce qui se passera. La signature allemande
23:22n'est pas abîmée à travers ces annonces.
23:24Elle n'est pas abîmée et
23:26c'est un timing qui est assez bon parce
23:28qu'en plus, l'inflation est en train de
23:30refluer. Si l'inflation n'était
23:32pas dans cette phase de reflux, ça aurait été
23:34beaucoup plus compliqué et probablement beaucoup plus sévère
23:36sur les
23:38taux en Europe.
23:40Là, c'est... Moi,
23:42j'ai rarement vu des taux
23:44remonter uniquement pour des problématiques
23:46de taille.
23:48Notamment, encore une fois, il y a un déficit de papiers
23:50pour les épargnants.
23:52Non, je ne suis pas
23:54trop inquiet.
23:56La Banque centrale devrait baisser ses taux
23:58comme c'était prévu.
24:00Ça va ressoutenir un moment ou un autre
24:02les marchés. La vraie question, c'est
24:04est-ce que ce que est en train de faire
24:06M. Trump aux Etats-Unis va générer de l'inflation
24:08et quand et dans quelle mesure ?
24:10Et là, les corrélations devraient revenir.
24:12C'est-à-dire qu'en Europe, ça va être...
24:14Là, ça pourrait redevenir un peu plus compliqué.
24:16Justement,
24:18parlons de la partie américaine,
24:20Delphine, c'est vrai que je le disais,
24:22c'est 44e ou 45e jour, je crois,
24:24d'exercice du pouvoir de Donald Trump.
24:26Il semble... Sur la question des tarifs,
24:28en tout cas, il semble un peu cornerisé.
24:30On ne sait plus trop. Il les met,
24:32il les reporte, il les remet
24:34et puis, dès le jour où il les remet,
24:36son secrétaire au commerce dit
24:38non, non, mais attendez, vous allez voir,
24:40on va préciser tout ça,
24:42etc.
24:44Visiblement, ça abîme aussi un peu
24:46la confiance des investisseurs.
24:48Je pense qu'il faut prendre
24:50un peu de recul par rapport à ça,
24:52parce qu'on savait que de toute façon, avec Trump,
24:54on aurait une annonce par jour,
24:56voire une par seconde, parfois.
25:00Le constat que fait
25:02Donald Trump,
25:04il est juste au final, c'est que
25:06l'économie américaine, elle est en déclin.
25:08Ils sont en train,
25:10en passe, de perdre cette première place
25:12de leader mondial.
25:14Elle est en déclin
25:16et c'est vrai.
25:18Le fentanyl,
25:20on regarde ça, on ne se dit pas.
25:22C'est pourquoi il fait une fixette là-dessus.
25:24Je crois qu'on ne prend pas bien la mesure, je suis d'accord.
25:26C'est un truc énorme.
25:28Ça fait baisser la population active.
25:30Ça fait baisser l'obésité,
25:32le fentanyl, la crise des opioïdes.
25:34Tout ça abîme la population active
25:36américaine.
25:38C'est que c'est le premier,
25:40c'est le seul pays développé
25:42qui voit son espérance de vie baisser
25:44depuis 2015.
25:46On en avait déjà parlé, ça fait 10 ans qu'on en parle ensemble.
25:48C'est un sujet qui me passionne pour le coup.
25:50Depuis 2015,
25:54si on regarde depuis 2015,
25:56l'espérance de vie, elle est stagnante.
25:58Elle avait baissé, puis après il y a eu le Covid,
26:00ça a baissé, puis là ça a remonté.
26:02Globalement, depuis 2015, l'espérance de vie
26:04c'est en gros 79 ans aux Etats-Unis.
26:06Vous savez ce que ça a fait en 10 ans en France
26:08l'espérance de vie ?
26:10Elle a baissé de 82 à 85 ans.
26:12Parce qu'il y a des changements radicaux aussi,
26:14des innovations de santé
26:16qui font augmenter l'espérance de vie
26:18dans le monde.
26:20Et aux Etats-Unis, c'était plutôt en baisse,
26:22là ça a rattrapé un tout petit peu.
26:24Mais il a raison, c'est que les opioïdes
26:26ça tue les Américains.
26:28Et ça crée ce déclin américain.
26:30Il n'y a pas que ça, et c'est pas nouveau.
26:32Je suis fondamentalement convaincue
26:34que le déclin américain vient des années 2010,
26:36au-delà de cette histoire d'opioïdes,
26:38c'est le fait de devenir indépendant
26:40énergétiquement.
26:42Et ça, on passe de la première puissance
26:44demandeur au monde,
26:46et maintenant c'est plutôt la Chine,
26:48à premier producteur.
26:50Donc le rapport de force n'est plus le même ?
26:52Le rapport de force n'est plus le même.
26:54Et là on est en train de changer.
26:56En plus on ne parie pas sur l'énergie de demain
26:58entre nous, sur le fracking,
27:00sur la partie pétrolière
27:02et gaz, je ne suis pas sûre
27:04que ce soit l'énergie de demain.
27:06Il faut aussi du solaire.
27:08Texas, c'est un gros pays.
27:10C'est vraiment pas le cas.
27:12Politiquement, c'est pas le cas.
27:14Le Texas produit plus d'énergie renouvelable
27:16que l'Allemagne.
27:18Enfin bon, ça c'est...
27:20L'Allemagne n'est peut-être pas une référence non plus.
27:22Mais ce n'est pas affiché comme un objectif
27:24aujourd'hui par l'administration Trump, on est d'accord.
27:26Sur le constat, c'est clair.
27:28Après, c'est pour ça,
27:30ne nous laissons pas...
27:32Et finalement,
27:34ce n'est pas assez lisible.
27:36On connait les cartes.
27:38Il les a quand même mis sur la table.
27:40Il va jouer avec certains paramètres.
27:42On sait ce que ça va être.
27:44Prenons un peu de recul,
27:46mais on sait qu'il veut stopper ce déclin.
27:48Je pense que la donnée clé
27:50de tout ça, c'est l'inflation.
27:52Si l'inflation repart,
27:54on est quand même aux Etats-Unis et en Europe.
27:56Politiquement, il est sorti du jeu.
27:58Ça va être très compliqué.
28:00C'est quand même
28:02cette ligne de conduite à long terme
28:04qui est assez claire.
28:06C'est stopper le déclin américain et reconstruire l'Europe de ce côté-là.
28:08Sur l'Europe,
28:10ce qui est vraiment aussi
28:12intéressant,
28:14c'est qu'on n'abandonne pas la partie USG,
28:16qu'on est toujours dans une transition énergétique
28:18qui est l'avenir de l'énergie de demain.
28:20On ne peut pas construire l'avenir
28:22sur l'énergie du passé comme le fait
28:24les Etats-Unis.
28:26Je pense que c'est une erreur stratégique qu'ils vont payer plus tard.
28:28Après, il y a toute la partie
28:30court terme.
28:32Je reviens d'Asie.
28:34J'ai passé une soirée en Asie où j'ai vu nos investisseurs
28:36à Singapour et Hong Kong.
28:38Beaucoup de clients chinois.
28:40Ils sont très contents.
28:42Parce que ça crée de la volatilité sur le marché.
28:44Ça crée des opportunités.
28:46Les investisseurs asiatiques
28:48sont très
28:50court-termistes.
28:52Ils aiment l'adrénaline.
28:54Ils aiment bien faire bouger les peaux.
28:56Là, c'est exactement ce qu'ils veulent.
28:58Mais pour réinvestir le marché américain ?
29:00Pourquoi pas ?
29:02Ils sont agnostiques, j'imagine.
29:04Par contre,
29:06quand on va leur parler de
29:08la stratégie de Trump,
29:10ils disent qu'en fait,
29:12à la fin, ça ne nous importe pas.
29:14Le long terme, il est écrit
29:16sans Trump. Parce que Trump, c'est forcément une parenthèse.
29:18Mais une parenthèse probablement
29:20qui va ralentir les Etats-Unis.
29:22Et qui va renforcer la Chine.
29:24C'est la vision qu'ils ont.
29:26Voilà.
29:28On est quand même sur
29:30un monde différent. Je pense que sur l'Europe,
29:32on est très impacté par rapport à ce qui se fait aux Etats-Unis.
29:34Mais que ça soit middle-east,
29:36où là, aucun intérêt de ce qui se passe aux Etats-Unis.
29:38Ou que ça soit
29:40en Asie, où là, c'est plutôt des opportunités
29:42de marché. Mais au final, encore une fois,
29:44l'histoire est écrite.
29:46Il n'y a pas...
29:48Il ne s'est pas
29:50aveuglé par Trump.
29:52En tout cas,
29:54à court terme, là, tous les Trump trades
29:56sont revenus à la case.
29:58Il y a une repure. Nous, on avait écrit sur Trump 1
30:00et Trump 2.0. Donc Trump 2.0,
30:02ce serait complètement différent.
30:04Et je dirais, ça a été dit par
30:06Scott Besant le dimanche dernier.
30:08Aujourd'hui, le plan...
30:10On attendait une croissance
30:12inflationniste. On n'aura pas de croissance
30:14inflationniste. Aujourd'hui, le plan
30:16Trump 2.0, c'est de refroidir,
30:18de façon contrôlée,
30:20l'économie américaine.
30:22De diminuer, si c'est politiquement
30:24acceptable, les dépenses, y compris militaires
30:26et sociales, pour derrière baisser
30:28les impôts et déréguler et repartir sous une nouvelle
30:30économie encore plus libérale.
30:32Donc là, il est dans une phase où il est prêt
30:34à assumer... Alors, il a fixé
30:36la baisse des taux longs comme étant un objectif.
30:38Ça tombe bien, quand l'économie a ralenti, les taux longs
30:40ont plutôt tendance à baisser. Donc c'est ça
30:42qu'il faut suivre aujourd'hui.
30:44Et on est prêt, s'il y a un peu
30:46de little disturbance, s'il y a un peu de douleur,
30:48un peu de perturbation,
30:50on est OK avec ça ?
30:52À mon avis, il y a quand même une vision,
30:54entre Elon Musk
30:56qui veut raser l'État américain
30:58et Trump qui, il y a un moment,
31:00il veut s'arrêter parce qu'il a dit
31:02qu'on ne veut pas laisser
31:04Medicaid, Medicare et la Social
31:06Security, qui est la retraite.
31:08Donc, il y a une vision de dire
31:10je réduis, je fais la douleur,
31:12derrière j'en construis mieux, avec moins
31:14d'impôts, plus de moindre régulation.
31:16Et un État, je veux dire, c'est la vision
31:18des technobraux libertariens
31:20de refaire mieux.
31:22Politiquement, à mon avis, ça paraît très compliqué,
31:24mais on est là. Donc ça, c'est la prise
31:26de conscience qu'on passe
31:28d'une croissance inflationniste
31:30à un refroidissement contrôlé. Et donc, c'est pour ça
31:32que les taux ont touché le plus haut avant Trump.
31:34Depuis, on parle de cette option de 10 ans
31:36et ainsi de suite. Et de toute façon, l'effet
31:38qui se passe sur les dépenses, parce qu'il faut voir
31:40que pour un fonctionnaire viré, il y a un consultant
31:42qui est aussi viré. Enfin, il y a...
31:44Oui, il y a des effets indirects.
31:46Aujourd'hui, on est sur un refroidissement de l'économie américaine
31:48à travers l'émission de la...
31:50Vous n'avez pas de retour de l'inflation, là ?
31:52Moi, je pense que l'inflation, c'est le problème de demain.
31:54Le problème de demain, c'est la croissance.
31:56Donc, l'inflation, c'est le problème d'hier ?
31:58D'hier, pardon. C'est la croissance
32:00du problème de demain, à travers l'éprobatique
32:02d'immobilier, même si Scott Bessin a dit
32:04qu'on va dégeler le marché immobilier à travers la baisse des taux,
32:06à travers l'impact de la baisse
32:08des dépenses, y compris sociales, puisque là,
32:10ce qui veut être voté, c'est quand même
32:12une émission de Medicaid un tiers,
32:14et aussi de la défense.
32:16Donc, l'impact keynésien de ce qu'a fait...
32:18En plus, il faut voir que le multiplicateur,
32:20on l'a bien vu avec Biden,
32:22que le multiplicateur keynésien de la dépense est beaucoup
32:24plus efficace que le multiplicateur de la baisse des impôts.
32:26Et aujourd'hui, on a une vision
32:28de substituer les dépenses sociales à de la baisse des impôts.
32:30Et donc, ce qui en impacte...
32:32Donc, aujourd'hui, on est sur cette vision-là,
32:34et je pense que les marchés, en particulier les marchés américains,
32:36l'acceptent, et c'est pour ça que les taux...
32:38On a plus 4% sur les taux américains.
32:40C'est la révolution. Je veux dire, avant, il fallait avoir des taux
32:42allemands et des actions américaines pour la croissance.
32:44Aujourd'hui, il faut avoir des actions européennes et des taux américains.
32:46C'était le combo de...
32:48C'est le combo du début de l'année.
32:50Et...
32:52Et donc, effectivement, la question,
32:54c'est les tarifs, aujourd'hui.
32:56Et ce, pour ce qu'a dit Lutznick tout à l'heure
32:58sur le Canada,
33:00c'est rendez-vous le 2 avril.
33:02C'est-à-dire que c'est pas le fentanyl...
33:04Parce que là, on change d'argument. Là, c'est
33:06les questions de sécurité, fentanyl,
33:08frontières qui justifient cette mise en place
33:10de tarifs. Au 2 avril,
33:12le rapport sur
33:14le trade américain par le
33:16Trésor sera rendu. Et là, on pourra prendre
33:18des décisions sur des déséquilibres commerciaux
33:20justifiés.
33:22Le Trump farte. Faire un
33:24réciprocal tarif, mais qui veut dire autre chose.
33:26C'est ça, oui.
33:28Donc...
33:30Voilà. Mais...
33:32Et là, la mécanique va se mettre en place.
33:34Avec l'Union européenne, probablement.
33:36Ça sera l'impact à mesurer. Et avec le fait que
33:38chaque fois qu'on aura une annonce
33:40comme les Canadiens d'une mesure
33:42de contrebalance, les Américains en monteront dessus.
33:44Donc, il y a quand même le risque de guerre
33:46commerciale, c'est qu'il ne faut pas, je pense, se laisser endormir.
33:48D'accord. Pas trop complaisant par rapport à ça.
33:50Le risque existe toujours, mais
33:52il va être délivré probablement le 2 avril
33:54de façon globale, parce qu'on aura les Japonais, les
33:56Européens. Voilà. Et...
33:58Qui serviront de...
34:00Et qui seront plus...
34:02Beaucoup plus marqués. Bon. Sur le marché américain...
34:04Surtout s'ils écrivent la TVA, comme...
34:06Oui, oui. Comme étant une barrière
34:08clarifère également. Sur le marché américain,
34:10qu'est-ce que vous dites chez Sanso,
34:12Longchamp, Asset Management,
34:14Etienne ? Ouais. Et puis l'étau,
34:16moi, ça m'intéresse. Comment on gère, là ? Est-ce qu'on a envie d'être
34:18long ? Duration US ? Est-ce que c'est le bon
34:20moment de l'être ? Etc. Alors, première
34:22chose, si je fais très
34:24top down, et pour répondre à votre question,
34:26Grégoire, première chose, c'est que c'est
34:28un environnement un peu unique, parce que ce que fait
34:30Trump en ce moment est une vieille idée.
34:32Ça date de 1890, c'est McKinley.
34:34Les tarifs. Donc les tarifs
34:36qu'on n'a pas besoin de revenus
34:38en dehors des barrières douanières, on s'en sortira
34:40très très bien. Ils étaient largement au-dessus des 90%
34:42à l'époque. L'impôt sur le revenu a
34:44été inventé par Roosevelt à partir de
34:461907. Il a commencé
34:48progressivement. Ce qui a créé une crise financière,
34:50au passage, 1907, c'est une très mauvaise année
34:52sur les marchés. Ça a été un gros fourbi.
34:54Première chose, c'est que nous, on sort
34:56de 50 années de globalisation,
34:58donc ce qu'il est en train de faire, c'est une forme
35:00de déglobalisation. On peut pas imaginer
35:02qu'il va pas y avoir de perturbations.
35:04Les perturbations, je m'attendais à ce qu'elles soient un tout petit
35:06peu... qu'elles arrivent, mais un peu plus lentement.
35:08En fait, elles arrivent de manière... C'est quasiment
35:10spot. Nous, chez Sanson-Lonchamp,
35:12on a toutes nos données à haute fréquence
35:14et on le voit d'ailleurs dans les
35:16études, tout pointe vers, effectivement,
35:18un ralentissement économique, mais
35:20également aussi une résidence de l'inflation.
35:22Et ce que fait le DOJ,
35:24c'est très
35:26visible. On voit
35:28les dégâts que ça fait sur les allocations
35:30de chômage, jeudi dernier,
35:32les allocations de chômage qui tombent
35:34à 14h30. On a exactement
35:36les mêmes sur les trois états où il y a le plus de fonctionnaires.
35:38Bon, c'est une ligne droite. Ils y vont.
35:40Donc ça, c'est
35:42la première chose. C'est-à-dire que je pense qu'il est
35:44vain d'avoir une conviction trop forte. Je pense qu'avoir une conviction
35:46trop forte dans cet environnement, c'est probablement
35:48s'exposer à
35:50des convenus d'un point de vue marché
35:52parce qu'on est dans un environnement
35:54où, effectivement, tout
35:56peut se passer, mais pour l'instant, ce qu'on voit,
35:58c'est plutôt
36:00ralentissement de la croissance, mais maintien de l'inflation.
36:02Ça s'appelle la stagflation. Je ne vois pas en quoi ça,
36:04ça peut être bon pour les marchés à risque.
36:06Je ne vois pas.
36:08Non, mais c'est le pire des scénarios, d'ailleurs.
36:10Deuxième chose. Alors, stagflation, c'est un gros mot
36:12parce qu'on ne sait pas de quoi on parle, etc.
36:14Mais en tout cas, la dynamique, et les marchés aiment bien
36:16les dynamiques, n'est pas super. Le marché des
36:18taux a déjà réagi avec 60 points de basse,
36:20de baisse, et donc que les marchés
36:22actions réagissent, ça ne me surprend pas trop.
36:24Premier point. Deuxième point. Moi,
36:26mon sujet principal, c'est
36:28put Trump. Il est là ou il n'est plus là ?
36:30Donc, le put Trump,
36:32c'est simple.
36:34C'est simple.
36:36C'est que les investisseurs
36:38sont convaincus que Trump
36:40n'a que Dieu
36:42pour le S&P, que le S&P
36:44au plus haut, c'est ce qu'il veut,
36:46et que donc, il va ajuster sa communication
36:48en fonction des réactions du marché.
36:50Donc, en fait, la réaction du marché
36:52est une forme de veto sur la politique de Trump.
36:54Peut-être,
36:56je suis de moins en moins sûr.
36:58Je n'ai pas une conviction très forte non plus,
37:00mais je suis de moins en moins sûr. En tout cas, une chose est sûre.
37:02Il a dit, on est prêt à accepter un peu de douleur
37:04pour commencer. Je pense que le
37:06un peu de douleur est quelque chose
37:08qu'il ne maîtrise pas. C'est pour l'instant ce que fait la Réserve fédérale,
37:10ce que fait Bessent,
37:12ce que fait Trump,
37:14avec Musk, ils arrivent à peu près à contrôler les marchés.
37:16Ils arrivent à peu près à contrôler le 10 ans,
37:18ils arrivent à peu près à... On voit la réaction
37:20du S&P, ils y arrivent un tout petit peu.
37:22Ils sont à 25% sur le S&P.
37:24Ils arrivent à peu près à ce qu'ils veulent.
37:26Ce qu'on sait également, c'est que par moment,
37:28les marchés ne réagissent plus du tout
37:30à ce qu'on leur explique. 2008,
37:32la Fed était totalement à l'envers,
37:34les politiques n'y arrivaient pas.
37:36Il y a des moments où ça part
37:38et ça sort un peu du champ du politique.
37:40Et donc,
37:42on n'a pas encore la réponse de ça.
37:44Moi, j'ai un biais assez défensif
37:46sur tout en ce moment, parce que
37:48simplement quand l'incertitude est forte,
37:50je peux consciemment
37:52me sentir décontracté.
37:54Après,
37:56c'est peut-être pas le moment de parler
37:58de l'allocation, mais il y a des choses...
38:00Si, si, on peut y aller.
38:02Moi, dans les choses que je trouve simples en ce moment,
38:04déjà, je trouve que l'Europe est plus simple que les Etats-Unis.
38:06Exactement le message qu'on avait hier.
38:08C'est plus visible.
38:10Que l'obligataire européen est beaucoup plus simple,
38:12même sur les variations assez violentes.
38:14Si vous restez sur une partie relativement courte
38:16et si vous faites du crédit, par exemple,
38:18vous avez...
38:20Ça bouge moins que ce qu'on a vu sur le Bund, quoi.
38:22Pour l'instant, c'est extrêmement résilient.
38:24Parce que là, on est en pleine période des résultats
38:26et vous avez des boîtes qui...
38:28Ça se passe bien, en fait.
38:30Même les boîtes qui étaient un peu compliquées,
38:32du retailleur français type Auchan,
38:34ça se passe relativement bien.
38:36Et donc, finalement, on a un coupon
38:38qui est relativement attractif.
38:40On arrive à sortir sur du mélange
38:42« investment grade ideal »
38:44qu'on appelle le « crossover » dans nos jargons.
38:46En prenant des risques qui nous paraissent
38:48à peu près OK parce que, justement,
38:50l'économie n'est ni trop chaude ni trop froide.
38:52Donc, super position d'attente, quoi.
38:54Moi, j'adore. C'est l'endroit que je trouve
38:56le plus évident.
38:58Et puis, après, il y a plein de pépites
39:00en ce moment qui sortent. Il y a plein de belles choses
39:02à faire sur le crédit et comme sur le marché action.
39:04Vous avez mentionné Ryan Metal,
39:06celui qui a fait « short NVIDIA ».
39:08Ryan Metal, il a fait x2
39:10depuis le début de l'année. C'était super.
39:12Mais il y a plein de boîtes comme ça en France
39:14et en Europe, de manière générale, qui marchent bien.
39:16Donc, moi, j'ai une position
39:18de repli. J'ai mis plutôt des protections
39:20dans mes portefeuilles flexibles obligataires.
39:22Je n'ai pas du tout envie
39:24d'être exposé ni en long ni en short
39:26sur la courbe américaine.
39:28Elle ne m'inspire pas.
39:30Je ne sais pas à quel moment le marché va
39:32continuer à s'intéresser à la croissance, comme c'est le cas
39:34en ce moment, et à quel moment il va se dire « non, la croissance
39:36ce n'est plus le sujet, maintenant c'est l'inflation ».
39:38Donc, oui, position un peu différente.
39:40Vous dites, vous, on peut tout à fait
39:42retrouver demain avec un marché à nouveau
39:44focalisé sur la question de l'inflation aux Etats-Unis
39:46et des taux longs qui repartiraient
39:48en direction des 5%.
39:50Quand je vois les ISM price paid,
39:52quand je vois pas mal d'indicateurs
39:54notamment de marché
39:56et puis finalement le CPI
39:58d'il y a quelques semaines,
40:00sachant que la saisonnalité aux
40:02Etats-Unis est très défavorable
40:04à la baisse de l'inflation au premier semestre,
40:06il y a une saisonnalité assez forte,
40:08moi, là,
40:10j'ai pas du tout envie de jouer les taux.
40:12Alors, j'ai pas envie d'être short parce que les chiffres macro
40:14vont continuer probablement à être
40:16décevoir, mais j'ai pas du tout
40:18envie d'être long non plus. Le seul endroit où je me sens bien,
40:20c'est le cours en Europe, donc du 2 ans
40:22autour d'eux. Très bien là, ça ne bouge pas trop,
40:24la BCE est là en support. Et puis,
40:26vous rajoutez un spread crédit, vous avez un
40:28portage sur ce qu'on appelle le carry roll dance
40:30et c'est fantastique, vous faites des choses superbes.
40:32Très bien. Bon, le
40:34crédit qui reste pour vous un sweet spot
40:36en Europe notamment
40:38sur la logique d'investissement,
40:40là, qu'est-ce qui vous intéresse Delphine ?
40:42Comment on profite de ce moment européen ?
40:44Moi, c'est ça que j'ai envie de comprendre après une séance
40:46comme aujourd'hui encore.
40:48On est forcément positionnés
40:50en tant qu'Européens sur l'Europe,
40:52nous, on renie pas les Etats-Unis, malgré tout,
40:54là, on en a même rajouté, on a touché la moyenne
40:56des 200 jours sur les Etats-Unis.
40:58Donc, on a rajouté un petit peu.
41:00Le renversement des Trump trade, déjà, c'est pour vous,
41:02il y a peut-être un moment de décision à prendre, là.
41:04Voilà, donc, en fait, dans la construction
41:06de portefeuille, on est d'accord que
41:08tout n'est pas
41:10très clair aujourd'hui.
41:12Vraiment,
41:14bien heureux celui qui a une vision
41:16très limpide de la situation.
41:18Donc, finalement,
41:20dans la construction de portefeuille, là, on a plutôt
41:22une construction de portefeuille, on remonte
41:24la duration. Mais on a aussi
41:26un mix entre duration européenne
41:28et américaine, parce que de toute façon, il y aura un
41:30fly to quality, et même aux Etats-Unis, bon, là,
41:32les taux baissent pour d'autres raisons, mais
41:34s'il y a des risques sur la croissance, évidemment,
41:36les taux vont baisser. Alors, évidemment, si
41:38c'est de la stagflation, c'est un peu plus compliqué.
41:40Globalement, on se dit qu'à un moment donné,
41:42ça va tellement vite qu'on va passer
41:44du risque d'inflation au risque
41:46de récession, et probablement,
41:48on aura ce fly to quality. Donc, en fait,
41:50un portefeuille diversifié avec
41:52évidemment de l'Europe, et puis,
41:54sur les Etats-Unis, encore, tout n'est pas
41:56mauvais. Les banques,
41:58elles font quasiment...
42:00Les banques marchent bien aussi.
42:02— Alors, hier, ça est revenu. Mais globalement,
42:04ça reste quand même
42:06plutôt bien orienté. On est toujours...
42:08Nous, on a un petit
42:10billet émergeant, alors, peut-être parce qu'on vient du Suède...
42:12— Ah bah oui, vous rentrez d'Asie, moi, ça m'intéresse. J'allais vous parler
42:14de la Chine. Si vous ne m'en parliez pas,
42:16j'allais vous en parler. — On a toujours un petit billet de Chine.
42:18— Bah, ils payent, en ce moment, le billet Chine.
42:20— Ils payent. Donc, qu'on garde, et
42:22qu'il reste présent dans tous les portefeuilles, là,
42:24pour le coup. Voilà. Donc,
42:26un peu d'indexé inflation,
42:28de la duration...
42:30— Ils sont confiants sur le marché chinois,
42:32en Chine ? — Alors, ils sont très confiants.
42:34— Très confiants ? — Sur la PBO, aussi.
42:36— Mais ça devait
42:38pas être la même ambiance il y a 3 ou 6 mois, quand même ?
42:40— C'était toujours la même ambiance.
42:42— Ah bon, c'est vrai ? Ils sont toujours confiants ? D'accord.
42:44— Non, 3 mois, 3 mois.
42:466 mois, il y a eu un petit doute.
42:48Il y a 3 mois... — Moi, j'ai eu des gens sur place
42:50qui revenaient en me disant... J'ai vu des investisseurs
42:52chinois.
42:54Ils sont plus déprimés encore que les investisseurs
42:56européens. C'est ce qu'on me racontait.
42:58Il y a 6 mois en arrière.
43:00— Donc plutôt positif sur l'Asie,
43:02notamment la Chine. Mais globalement, l'Asie,
43:04c'est là où on est positionnés.
43:06Et puis bon, on va voir aussi les effets
43:08des premières annonces qu'on a eues.
43:10— Ouais. Moi, je retiens 4% de déficit.
43:12— 5% de croissance.
43:14— Les 5% de croissance, toujours. Mais là,
43:16il faudra 4% de déficit pour
43:18arriver à 5% de croissance.
43:20— Il y a un yatus qui
43:22seconde depuis quelques jours. Mais entre les H,
43:24la techno et les A,
43:26ça ne bougeait pas.
43:28— A, c'est le marché de Shanghai, par exemple.
43:30— Et H, c'est beaucoup plus techno. Voilà. Donc c'est
43:32les Américains qui achetaient aussi la technologie chinoise
43:34via Hong Kong. Parce qu'on a vu quand même le marché
43:36chinois H monter pendant l'année lunaire.
43:38— Et donc là, c'est des investisseurs
43:40domestiques qui sortent des actions A pour
43:42acheter le marché de Hong Kong ?
43:44— Oui. En fait, il y a eu des stand-up
43:46cycles. Mais en tout cas, il y a ce marché chinois
43:48jusqu'à présent. Et aujourd'hui, ça bouge un peu, puisqu'on voit
43:50les A monter un peu plus.
43:52On avait quand même un marché interne chinois
43:54jusqu'à ce qu'il était complètement éteint. Et la
43:56techno via Hong Kong,
43:58il y a des Américains qui montaient bien en disant
44:00c'est la même chose, bada, tout ça, voilà.
44:02Ça, c'était la vision chinoise. Donc, juste
44:04précision. — Stratégie ?
44:06— Stratégie...
44:08Je pense qu'aujourd'hui, on a
44:10une équipe Trump. Et bon, on va se centrer sur les États-Unis
44:12parce qu'effectivement, qui mènent
44:14une stratégie de refroidissement contrôlé
44:16qui, vu
44:18l'équipe
44:20et le fait qu'on économie
44:22soit très chaude au démarrage,
44:24peut déraper à tout moment et basculer à un moment
44:26dans... — Aller dans le beaucoup plus froid
44:28que ce qu'on aurait voulu.
44:30— Voilà, l'alerte de la croissance. Voilà.
44:32Donc ça, c'est le risque majeur pour nous, que c'est qu'à un moment,
44:34ça dérape. En attendant,
44:36on a
44:38la duration américaine et on achète
44:40tout ce qu'on entend basculer. On était 100% américain
44:42l'année dernière. Et là, on a quasiment
44:44deux tiers entre la Chine
44:46et l'Europe. On a basculé... — En action ?
44:48— Oui, en action. On a basculé complètement.
44:50Nous, on avait
44:52théorisé ça dans le 32.0.
44:54Ce qu'on n'avait pas théorisé, on l'a oublié, c'est vraiment
44:56le décalage sur les taux. Là, c'est de la surprise.
44:58Parce que nous, on avait vu
45:00la fin de l'exceptionnisme américain et le fait que
45:0232.0 serait avant tout plus du contrôle de l'inflation
45:04que 32.0. Donc ça,
45:06on disait que les actions non européennes allaient faire
45:08mieux probablement que les actions américaines.
45:10Par contre, c'est clair que le décalage
45:12taux américain, allemand et US...
45:14— Ou la reconvergence des taux.
45:16— Enfin, il y a du chemin. Mais le fait
45:18que ce qui se passe là, c'est sûr que c'était
45:20quelque chose qu'on n'avait pas vraiment pas vu.
45:22— On l'avait pas dans les cartes. — On l'avait pas dans les cartes.
45:24Ça, c'est pas la Big O-Cart, comme disent les Américains.
45:26On l'avait pas vue. Donc on va s'adapter à ça.
45:28Et donc privilégier probablement...
45:30Enfin, aujourd'hui, on a plus de perspectives
45:32sur la duration américaine à contrôler
45:34en termes de rémunération
45:36et en termes, voilà, de perspectives.
45:38— Et donc plutôt baisser le dollar aussi, là ?
45:40— Oui, c'est le retour. Nous, ce qu'on avait théorisé
45:42sur 32.0, c'est fin
45:44d'exceptionnisme américain. Donc
45:46baisse du dollar sur performance des actions
45:48non américaines.
45:50Et baisse des taux, ce qui s'est vérifié aux États-Unis,
45:52mais qui se vérifie pas du tout... — Pas en Europe.
45:54— En Europe. Ça, c'est la surprise qu'on avait dans notre scénario.
45:56— Si on dit que c'est par sympathie,
45:58ben là, il n'y a pas de sympathie entre
46:00les pays européens et les États américains.
46:02— C'est cohérent.
46:04Mais c'est vraiment, franchement, venu pas de nulle part.
46:06Enfin, c'est venu de l'Ukraine. C'est venu de plein de choses.
46:08Enfin, voilà. C'est vraiment un peu
46:10la surprise du chef de ce début
46:12de trimestre pour nous.
46:14Mais pour le reste,
46:16il y avait trop d'attentes
46:18par rapport à Trump. Et là,
46:20aujourd'hui, c'est la correction de ces attentes.
46:22— Bon. Ben voilà. C'était la journée de l'Europe,
46:24en tout cas, aujourd'hui. Merci à vous trois d'avoir participé
46:26à cette émission. Gilles Etchébirigaray,
46:28président et directeur d'investissement
46:30de Elcano Asset Management,
46:32Etienne Gorgon, responsable de l'activité obligataire
46:34de Sanso Longchamp Asset Management
46:36et Delphine Di Pidiotigier, responsable monde
46:38de l'Asset Management chez Indo-Suez
46:40Wealth Management.
46:42Générique
46:44Générique
46:46Générique
46:48Générique
46:50Générique
46:52Le dernier quart d'heure de Smartboard chaque soir,
46:54c'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir,
46:56c'est celui de l'IA,
46:58l'intelligence artificielle. Grand thème de marché
47:00depuis plus d'une paire d'années
47:02maintenant. Le moment de chaque GPT, c'était
47:04octobre 2022. Et depuis,
47:06effectivement, c'est un thème qui a pris beaucoup
47:08d'ampleur sur les marchés. C'est un thème qui est peut-être
47:10en mutation aujourd'hui. On va en discuter avec
47:12Lucas Mesquita qui est à mes côtés en plateau, cofondateur
47:14et gérant financier chez Clean Capital.
47:16Bonsoir Lucas. Vous me
47:18confirmerez si c'est un thème en mutation,
47:20mais un mot de Clean Capital qui est une jeune
47:22société de gestion qui a à peine quelques
47:24années d'existence, c'est ça ? Oui, exactement.
47:26Clean Capital, une maison de gestion
47:28orientée private equity.
47:30Nous, on commercialise soit des véhicules
47:32en investissement direct dans des sociétés,
47:34que ce soit en equity ou en dette privée,
47:36mais aussi l'investissement au travers de
47:38fonds de fonds. C'est un sujet qu'on pourra
47:40évoquer par la suite.
47:42Nos clients, c'est soit des clients en direct,
47:44on a 90%
47:46en chef d'entreprise, profession
47:48libérale, professionnel de la finance et de
47:50l'immobilier. Et ensuite, c'est les clients
47:52de nos partenaires distributeurs, puisqu'on bosse
47:54avec un réseau de CGP,
47:56familial office, gestionnaire
47:58de fortune. Bon,
48:00parlons justement de l'IA dans le
48:02cadre de l'univers non coté,
48:04puisque c'est ça votre domaine
48:06d'expertise. Sur les marchés cotés,
48:08il y a NVIDIA. Dans le non coté,
48:10on sait peut-être un petit peu moins ce qu'il y a.
48:12J'ai titré l'interview
48:14« L'IA, un thème en mutation ».
48:16Vous confirmez cette idée d'un thème en mutation,
48:18Lucas ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire
48:20pour vous, si vous endossez cette idée-là ?
48:22En tout cas, ce qui est certain, c'est que
48:24que ce soit d'un point de vue marché
48:26ou technologique, on a eu quand même une évolution
48:28assez rapide et accélérée
48:30ces dernières années. Aujourd'hui, j'en parlais
48:32encore hier avec un client qui disait « L'IA, c'est très récent ».
48:34Non. L'IA, ça a 25 ans,
48:36ça s'appelait le Big Data,
48:38ça s'est appelé ensuite le Machine Learning,
48:40on a eu les réseaux de neurones et aujourd'hui
48:42la générative AI.
48:44C'est l'IA générative qui est apparue dans nos vies.
48:46Exactement. Auto-apprenante à souhait,
48:48etc., donc qui a amené de nouveaux usages
48:50et qui surtout, jusqu'à présent,
48:52l'IA, c'était du backstage. Elle n'avait pas
48:54de forme humaine. Là, maintenant, elle a pris
48:56une forme humaine. Elle vous répond, elle vous parle.
48:58Et c'est là où, du coup, c'est venu au grand public en disant « Waouh ! »
49:00Mais c'est incroyable. Maintenant, en fait, c'est utilisé dans
49:02plein d'industries depuis des années et des années
49:04et surtout, des infrastructures
49:06existent depuis des années et des années. Elles sont
49:08encore à la traîne. On n'arrive pas aujourd'hui à avoir
49:10suffisamment d'infrastructures pour traiter le sujet.
49:12Donc, on arrive maintenant au point de se dire
49:14« Est-ce que, finalement, c'est
49:16une bonne allocation ou pas dans mon
49:18portefeuille ? ». Je vous pose la question, Grégoire.
49:20Et la deuxième question qu'ont les clients
49:22ou les partenaires, c'est « Mais par quelle bouche
49:24pour ça ? ». C'est ça. Tout le monde veut
49:26investir dans l'IA. Beaucoup, en tout cas,
49:28ceux qui sont convaincus que c'est quelque chose
49:30qui peut changer le monde sur
49:32la durée ont envie d'investir dans l'IA.
49:34Comme je le disais,
49:36dans les marchés cotés, il y a NVIDIA qui a été
49:38l'évidence de ces dernières années. Enfin, l'évidence,
49:40fallait-il le comprendre ?
49:42Bon, au moment où on se parle,
49:44NVIDIA
49:46s'essouffle un peu, on va dire, sur le plan
49:48de la dynamique boursière. Mais il y a tout ce qu'on peut
49:50trouver dans l'univers non coté, justement.
49:52Et là, j'imagine que pour un
49:54client privé particulier, c'est
49:56quelque chose de très compliqué.
49:58Comment on réfléchit, justement,
50:00à construire des solutions d'investissement
50:02dans cet univers-là, sur le thème de l'IA ?
50:04Ce qui est certain, c'est que le premier
50:06énorme risque, c'est ce qu'il s'était
50:08passé à l'époque de la bulle Internet.
50:10Même si je déteste employer ce mot-là, parce qu'au final,
50:12vu ce qu'est devenu l'Internet, on ne devrait même plus parler de bulle.
50:14Ça, ça n'a plus de sens. C'est une bulle passagère ?
50:16Voilà, c'est ça. D'accord. Je comprends l'idée.
50:18C'est-à-dire qu'il y avait une survalorisation à un instant T.
50:20Parce que ceux qui ont vécu la Grande dégringolade, ils vous diront
50:22qu'il y avait une bulle. Il faut un peu plus la tête.
50:24Je comprends. C'est sûr. Mais quand on voit les masques tournes que ça a créé aujourd'hui...
50:26On regarde l'histoire. Vous dites que c'était un épiphénomène.
50:28Ça en devient.
50:30Donc, ce qui est sûr, c'est que ce soit ça
50:32ou les cryptos, il y a quelques années,
50:34le gros risque de l'IA, c'est d'essayer
50:36d'aller trouver la pépite, d'aller trouver le champion
50:38et, finalement, de tout parier
50:40sur lui, avec les risques qu'on connaît.
50:42Vous avez parlé d'NVIDIA, croissance exceptionnelle,
50:44des revenus et des bénéfices.
50:46Il faut quand même l'avoir en tête. Malgré tout,
50:48est-ce qu'à un moment donné, ça ne va pas un peu trop
50:50probablement parce qu'il n'y a pas d'autres solutions
50:52en réalité. Donc, finalement, aujourd'hui,
50:54en tant qu'investisseur, vous avez
50:56trois grands choix. Soit
50:58vous ne faites que du NVIDIA. Alors là, bon courage.
51:00Et à ce moment-là, il faut même courir avec des
51:02poudres d'école pour essayer de s'en sortir. Mais il faut déjà
51:04être un peu spécialiste. Soit vous allez
51:06sur un tracker, c'est acheté FIA.
51:08Il en existe. Les performances
51:10ne sont pas forcément incroyables. Ça dépend de l'équipe de
51:12gestion, etc. Soit vous allez
51:14dans l'univers du private equity. Sauf que
51:16l'inconvénient du private equity, c'est que si
51:18on n'a pas les réseaux, on n'a pas les deals.
51:20Et si on ne parie pas sur les bonnes thématiques,
51:22on a vite fait de prendre un gadin. Donc, si on cherche
51:24aujourd'hui à faire le nouveau Chedjipiti,
51:26clairement, on va se prendre un gadin. Si on cherche
51:28à faire le nouveau Mistral AI, on va se prendre un gadin.
51:30Donc, la question, ce n'est plus de te dire
51:32comment on voit l'IA dans sa globalité
51:34et dans ce qu'elle va apporter
51:36à l'humanité, au monde, dans les
51:38prochaines décennies, les 50 ou les 100 prochaines années.
51:40Comment vous faites-vous, justement,
51:42pour apporter des solutions à vos clients ?
51:44Est-ce que c'est vous, en direct, qui avez
51:46qui allez sourcer,
51:48chercher les deals ? Est-ce que vous passez
51:50par des partenaires
51:52spécialistes du sujet ?
51:54Moi, ce qui m'intéresse beaucoup, de plus en plus
51:56dans ces métiers de l'investissement, c'est la question de l'expertise.
51:58On voit bien que
52:00chaque sujet, du climat à l'IA,
52:02en passant même par la défense, peut-être demain,
52:04ce sont des sujets de plus en plus complexes,
52:06sophistiqués, qui nécessitent une expertise
52:08pleine et entière. Tout le monde ne peut pas
52:10être piégé, Lucas.
52:12Comment on fait quand on est là
52:14pour fournir des solutions aux clients
52:16sur ce thème de l'IA ?
52:18La première chose, c'est qu'il faut bien penser son produit.
52:20Aujourd'hui, c'est
52:22très facile de sortir un fonds d'investissement
52:24de private equity. Vous allez raconter
52:26« je vais aller chercher les meilleures sociétés,
52:28je vais aller chercher les meilleurs gérants à travers
52:30le monde ». C'est bien mignon, mais...
52:32Tout le monde raconte ça.
52:34C'est un peu fainéant, en réalité.
52:36J'ai écouté l'émission
52:38juste avant, on voit que les gérants se posent quand même
52:40quelques questions. Les mecs, ils réfléchissent.
52:42Et dans le PI, on a un peu l'habitude de dire
52:44« on fait les meilleurs, on fait les meilleurs ». Non. En réalité,
52:46déjà, le premier truc, c'est de bien penser son produit.
52:48L'IA, finalement, quand on reprend
52:50la chaîne de valeur, c'est très simple. Il y a
52:52des puces électroniques au milieu qui finissent
52:54dans des processeurs, dans des datacenters
52:56qu'on doit foutre dans des entrepôts
52:58avec des systèmes de refroidissement dingues.
53:00Parce que quand vous êtes au milieu du Texas,
53:02que vous avez un datacenter qui monte
53:04à 150 degrés si vous n'avez pas le
53:06cooling, l'eau et l'aération
53:08en cercle fermé,
53:10clairement, vous ne vous en sortez pas.
53:12Et puis ensuite, à la sortie, il y a des gens qui vont utiliser
53:14l'IA et qui vont devenir meilleurs
53:16sur le business, plus de chiffre d'affaires,
53:18plus de rentabilité, des meilleures marges,
53:20des gains de productivité, tout ce que l'IA apporte.
53:22Et finalement, l'idée, c'est de dire
53:24comment, pour un client aujourd'hui,
53:26on peut mapper toute cette chaîne de valeur
53:28et finalement l'investir sur chacun
53:30de ces « touch points ».
53:32Et il n'y a pas meilleure expression qu'à
53:34la fin de l'histoire, c'est les vendeurs de
53:36pioches et de pelles qui s'enrichissent,
53:38pas les chercheurs d'or. Il y aura des élus,
53:40NVIDIA,
53:42Chadjipiti, etc., mais combien mourront
53:44à côté de ceux-là ? Donc, c'est vraiment cette
53:46approche-là, c'est de dire « Ok, on va apporter
53:48toute cette chaîne de valeur-là, et pour faire ça,
53:50on rebondit sur ce que vous avez dit, on va chercher
53:52de l'expertise. » Les gens qui font de l'IA
53:54depuis des années, qui étaient dans l'ombre,
53:56parce qu'encore une fois, l'IA, c'était…
53:58Il n'y avait pas de visage. Ils ont pris la lumière
54:00en plein dans les yeux. Exactement. Et donc,
54:02c'est d'aller chercher ceux-là qui ont du track record,
54:04qui ont déjà fait plusieurs investissements dans l'IA
54:06et qui, surtout, sont au cœur des discussions
54:08avec, aujourd'hui, ceux qui sont les grands faiseurs
54:10de l'IA, qu'ils soient privés ou publics. Mais ce qui
54:12vous intéresse, vous, c'est vraiment le côté
54:14infra de l'IA.
54:16Alors, l'infra, c'est une des
54:18dynamiques. Nous, il y a deux choses qui nous intéressent.
54:20C'est ce qu'on appelle en français les facilitateurs.
54:22Ouais. Alors, « enabler » en
54:24anglais. Donc, là, ça va être à la fois
54:26l'infra. Donc, on met dedans le
54:28datacenter. On va mettre les antennes 5G.
54:30On va mettre la freebop. C'est tout ce qui, finalement, fait
54:32transiter la donnée. Parce que la donnée, c'est bien sympa,
54:34mais il faut quand même la faire transiter à un moment donné, la stocker
54:36et ensuite la traiter. La traiter, c'est toute la
54:38partie, aussi, processeur
54:40et datacenter, d'un point de vue immobilier
54:42du terme. Encore une fois, c'est un vrai
54:44sujet. Un datacenter, ce n'est pas que un rack.
54:46C'est ce qu'il y a autour. Et puis, ensuite,
54:48c'est d'aller chercher les
54:50sociétés qui vont utiliser, encore une fois, cette
54:52IA en private equity,
54:54mais aussi en public equity. Parce qu'il y a
54:56énormément de sociétés. Je prends toujours cet exemple,
54:58puisque c'est un gérant de fonds
55:00de l'IA qui m'en parlait. Eli Lilly, aujourd'hui,
55:02dans l'industrie pharma,
55:04est un des premiers à avoir intégré
55:06d'une manière exponentielle
55:08l'IA dans ses processus de drogue
55:10discovery. La santé fait partie des
55:12secteurs un peu en première ligne
55:14comme réceptacle, évidemment,
55:16de ces nouveaux usages
55:18de l'IA. Santé, logiciel,
55:20industrie. Avec ça, vous allez
55:22faire, honnêtement, le taux d'adoption
55:24énorme. 90% des sociétés,
55:2689%, selon une étude du BCG,
55:28ont déjà commencé ou vont intégrer l'IA
55:30dans les trois prochaines années. Les patrons
55:32sont dithyrambiques
55:34et savent qu'ils n'ont pas le choix. De toute façon,
55:36comment ils le feront, ce sera un autre sujet.
55:38Mais, en tout cas, c'est une obligation, aujourd'hui.
55:40D'accord. Donc, il faut avoir
55:42ces mêmes quatre jambes que vous décrivez.
55:44C'est ça, la partie mots, infras,
55:46la partie private
55:48equity pour les
55:50entreprises, et puis une partie
55:52cotée, également, d'entreprises cotées.
55:54C'est ça, dans le portefeuille.
55:56En tout cas, c'est notre réflexion, aujourd'hui.
55:58C'est le produit qu'on a construit. On a
56:00un quart d'allocation sur chacun des actifs
56:02que vous évoquiez. Finalement, ça nous fait
56:04un fonds de portefeuille
56:06IMO, infras, avec un risque
56:08qui est relativement limité. Bien sûr.
56:10Et une rentabilité qui existe
56:12depuis des années et des années du track record
56:14existant du TRI. On a, au-dessus,
56:16un booster de performance avec le
56:18private, où là, on venait aller chercher
56:20trois gérants. Un très spécialisé,
56:22l'IA, et deux... D'accord. Vous avez sélectionné
56:24les gérants qui gèrent cette partie
56:26private equity. Exactement.
56:28Et donc, du coup, ça apporte un booster
56:30de performance. Et la dernière, c'est la partie cotée,
56:32parce qu'il y a encore énormément de choses à faire
56:34en stock picking, et c'est ce que fait le gérant
56:36avec lequel on travaille au-delà
56:38des grandes capilles et des
56:40sets magnifiques, qui représentent à peine 10%
56:42de son portefeuille. Et du coup,
56:44on apporte la liquidité, aussi,
56:46sur un fonds non coté. Et là, ça commence
56:48à devenir sympa, parce que, finalement,
56:50on arrive à cocher un peu toutes les
56:52cases, niveau risque, diversification,
56:54rentabilité, liquidité.
56:56Et finalement, on a un produit...
56:58Je me ferais engueuler par
57:00vos intervenants qui étaient là avant,
57:02mais on a presque le tracker parfait
57:04de l'IA. C'est le truc tout-terrain, quoi.
57:06Exactement. Si l'IA
57:08fait ce qu'elle doit faire dans les 50
57:10à 100 prochaines années, je pense qu'on est tous à peu près
57:12d'accord sur le sujet, et si certains en doutent encore,
57:14peut-être qu'ils ont raison, mais ils ne seront pas très nombreux à avoir
57:16raison, comme ceux qui avaient vu les subprimes.
57:18Mais en tout cas, si l'IA
57:20fait ce qu'elle dit, c'est tous ces
57:22secteurs-là qui seront une
57:24nécessité, sinon elle n'ira pas jusque-là.
57:26Juste à un moment donné, la pompe à essence sera vide.
57:28Et quand on construit
57:30une solution comme celle-là, ça donne
57:32ensuite un portefeuille
57:34très global, très américain,
57:38américain, asiatique et aussi
57:40européen. Est-ce que tout le monde a sa place
57:42dans ce genre de stratégie,
57:44multi-stratégie, même, d'ailleurs, Lucas ?
57:46Pour construire ce portefeuille-là,
57:48vous l'aviez dit juste avant,
57:50nous, on a analysé
57:522700 gérants,
57:54privés, et bien sûr quelques côtés,
57:56puisqu'on a mis un fonds côté dedans,
57:58on en a contacté une grosse centaine
58:00qui était parfaitement dans notre cœur
58:02de civils, dans la thèse qu'on avait envie de porter,
58:04100% ont répondu, même
58:06des mastodontes comme Blackstone, qui aujourd'hui fait partie
58:08de notre fonds, nous ont répondu, parce qu'ils ont aimé
58:10la thèse qu'on a proposée, ils nous ont tous dit
58:12« Ah oui, ok, vous avez envie de faire
58:14un truc qu'on n'a pas encore vu, ça nous intéresse
58:16d'être dedans », parce que je ne dis pas qu'on invente
58:18le monde, mais en tout cas, c'est certain que c'est
58:20une démarche qui est un peu différente, et ensuite
58:22on en a sélectionné 6.
58:24Sur ce portefeuille-là, on a
58:26un gros prisme américain
58:28à 65%, pour
58:30deux raisons principales,
58:32la première, c'est que sur
58:34l'immobilier data center, il y a beaucoup de choses à faire
58:36aux Etats-Unis, qui sont quand même,
58:38niveau infrastructure, et j'inclue l'immobilier dedans,
58:40pas non plus les mieux équipés du monde,
58:42les infrastructures en Europe sont bien meilleures,
58:44ça c'est la première chose, et la deuxième,
58:46c'est quand même que la location cotée aujourd'hui,
58:48en stock picking, sur des
58:50boîtes traditionnelles
58:52utilisant l'IA, il y a quand même beaucoup de choses à faire
58:54sur le S&P, sur le Nasdaq, etc.,
58:56quand on enlève les grosses valeurs,
58:58donc c'est pour ça qu'on a un prisme très
59:00américain là-dessus, un des fonds de private equity
59:02aussi est full américain, par contre, on a
59:04quand même 35% de l'alloc qui est en Europe,
59:06avec du PII aussi
59:08bien pensé en Europe, et de l'infra,
59:10parce qu'il y a encore beaucoup de boîtes qui
59:12se vendent en infra,
59:14et là on a un fonds qui est spécialiste qui ne fait que ça,
59:16donc on a vraiment quelque chose finalement d'assez
59:18équilibré, et qui pour autant
59:20sort une performance qui est assez remarquable.
59:22Merci beaucoup Lucas, merci d'être venu
59:24évoquer ce thème de l'IA, et surtout
59:26la manière d'investir dans ce thème
59:28de l'IA qui est
59:30forcément complexe,
59:32avec plusieurs dimensions,
59:34au moins 4, c'est celle que vous traitez à travers
59:36ce produit d'investissement. Lucas Mesquita,
59:38cofondateur et gérant financier chez Clean Capital,
59:40était l'invité de ce dernier quart d'heure de SmartBonds.

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