• l’année dernière
Après sa motion de censure retentissante en mars, le groupe parlementaire LIOT prépare une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites. En cas (peu probable) d'adoption par l'Assemblée, le symbole serait désastreux pour la majorité.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:05 L'IOT, oui, c'est un acronyme qui commence à être connu et à être connu en particulier
00:10 par toute la Macronie.
00:12 L'IOT, c'est le nom du groupe qui décidément en quiquine terriblement les députés Renaissance.
00:19 L'IOT pour Liberté, Indépendance, Outre-mer et Territoire.
00:25 Alors, ce petit groupe qui est totalement hétéroclite, qui est composé de briquet
00:30 de brogue, de députés de différents courants, déjà est celui qui a servi à présenter
00:37 la motion de censure contre le gouvernement.
00:40 Une motion de censure qui avait des chances de passer puisqu'elle n'était pas présentée
00:45 par le Rassemblement National.
00:46 Et cette fois-ci, il remet de ça.
00:48 Jeudi 8 juin, donc, les députés auront à voter pour cette proposition de loi des députés
00:58 L'IOT, en particulier de Bernard Pencher.
01:02 Et la proposition de loi, c'est quoi ? C'est tout simplement d'abroger la réforme des
01:07 retraites.
01:08 Alors, pourquoi s'acharner ? Et bien parce qu'en fait, ça a peut-être une petite chance
01:15 de passer, parce que les règles électorales ne seront pas les mêmes que celles qui prévalaient
01:20 pour le vote de la motion de censure.
01:22 Là, il n'y a pas besoin de majorité absolue.
01:25 On ne va pas compter les présents.
01:27 Donc, on ne sait jamais, sur un malentendu, et si quelques députés renaissance sont
01:32 absents, pourquoi pas ? Du coup, branle-bas de combat dans la Macronie.
01:37 Parce qu'Emmanuel Macron, en ce moment, joue les magnanimes.
01:41 Sur tous les plateaux, dans toutes les rédactions, le président de la République fait sa communication
01:47 sur la réindustrialisation.
01:49 Et en passant, il explique que ça y est, il est ouvert au débat.
01:53 Ce serait tellement formidable que les députés puissent discuter de cette proposition de
01:58 loi et donc de ce qu'ils pensent de la réforme des retraites.
02:02 Il est sympathique le président.
02:04 Une fois que c'est voté, une fois que c'est passé, avec 49-3, avec 47-1, c'est-à-dire
02:09 avec tous les éléments qui ont permis d'empêcher le débat, il vaut bien que cette fois-ci
02:13 on débatte.
02:14 Pourquoi ? Parce que ça ne portera pas à conséquence.
02:16 Même si par hasard c'était voté, ce serait retoqué par le Sénat, très certainement.
02:23 Pas grand danger.
02:25 Donc, pour autant, et c'est là que c'est drôle, les députés macronistes, eux, ne
02:31 sont pas du tout sur cette ligne-là.
02:32 Ils sont en train de cogiter, de se réunir pour essayer de savoir comment empêcher ce
02:38 fameux vote.
02:39 Parce qu'en termes symboliques, ils estiment que si réellement cette proposition de loi
02:45 d'abrogation de la réforme des retraites passait, ce ne serait quand même pas terrible.
02:50 Alors, des possibilités, il y en a, évidemment.
02:55 D'abord, on va dire l'obstruction pure et simple.
03:00 C'est vrai que ce serait quand même assez drôle de voir tous ces gens qui ont poussé
03:04 des cris d'orfraie contre la stratégie d'obstruction de la NUPES venir pratiquer rigoureusement
03:10 la même procédure.
03:11 Et puis sinon, il y a l'article 40 de la Constitution.
03:15 Parce que les députés, en fait, ne peuvent pas faire passer une proposition de loi qui
03:22 alourdirait le budget de l'État.
03:25 Et là, en l'occurrence, même si Bernard Pancher a ajouté un article 2 pour financer
03:33 en disant "écoutez, on abroge la réforme et on va chercher les milliards du côté
03:38 des taxes sur le tabac", ça ne trompe personne.
03:41 Emmanuel Macron s'est d'ailleurs fait un plaisir d'expliquer que tout de même,
03:48 ces 15 milliards, il faudrait aller les trouver quelque part.
03:50 Donc, il y a des chances que les macronistes empêchent ce vote.
03:56 Même si, de fait, cette procédure nécessite l'accord du président de la Commission des
04:04 Finances.
04:05 Et le président de la Commission des Finances, c'est Éric Coquerel qui, lui, trouverait
04:09 ça formidable qu'il y ait un vote sur cette proposition des députés Eliot.
04:16 Bref, on va encore voir l'Assemblée nationale nous jouer une grande pantomime alors même
04:23 que chacun sait que tout cela sera totalement symbolique.
04:27 Le débat démocratique a bon dos parce qu'en fait, ni les uns ni les autres ne veulent
04:32 vraiment de ce débat, en tout cas certainement pas Emmanuel Macron qui a tout fait pour qu'il
04:37 n'y ait pas de débat.
04:38 Merci.
04:39 [SILENCE]

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