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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver ce soir pour cette dernière semaine avant Noël. Vous voyez le plateau est bien décoré
00:00:09pour cette dernière semaine. On commence d'abord par les infos avec Maureen Vidal. Bonsoir ma belle Maureen.
00:00:15Bonsoir chère Christine, bonsoir à tous. A la ligne de l'actualité, l'Assemblée adopte à l'unanimité la loi spéciale pour pallier l'absence de budget
00:00:232025. Le texte déposé en réaction à la censure de Michel Barnier et à l'impasse politique entre avant l'adoption d'un budget
00:00:29sera examiné mercredi au Sénat en vue d'une adoption définitive.
00:00:33A Mayotte, le temps presse dans un paysage chaotique. Les secouristes des blés tentent de porter secours à un maximum de personnes.
00:00:40Les autorités redoutent des centaines de morts. Le ministre de l'Intérieur, démissionnaire Bruno Rotailleau,
00:00:45tiendra un point presse à 19h30 depuis l'île de la Réunion.
00:00:49Au procès de l'assassinat de Samuel Paty, de 18 mois avec sursis jusqu'à 16 ans de réclusion criminelle requis pour les huit accusés,
00:00:56Brahim Chtina et Abdel Hakim Seyfrioui encourt dix à douze ans de réclusion criminelle.
00:01:00La famille Paty est choquée et en colère. C'est une grande déception pour la sœur de Samuel Paty. Demain, les avocats de la Défense feront l'entendu.
00:01:09Merci beaucoup Maureen. Juste avant le sommaire, d'abord ce mot pour Audrey,
00:01:16notre réalisatrice de nos différentes émissions
00:01:19Asseigneuse qui s'est éteinte hier. Elle avait 37 ans, mère de deux enfants, Lou et Loan,
00:01:25âgées de 12 ans et 7 ans. Des enfants qui ne fêteront pas Noël. Des enfants pour qui Noël rimera toujours avec tristesse.
00:01:32Toute équipe de Face à l'Info,
00:01:34technique et rédactionnelle, se joint à moi pour lui rendre un dernier hommage. Elle, toujours
00:01:39souriante, douce, pleine de vie, très combative au quotidien. Ses obsèques auront lieu vendredi à la paroisse
00:01:46Notre-Dame à Boulogne. Permettez-moi de souligner que sa famille est d'autant plus meurtrie que les services médicaux
00:01:53sans doute démunis, sans doute en manque de moyens, n'ont pas détecté à temps sa maladie
00:01:59lorsque les larmes de tristesse se mêlent aux sentiments d'injustice.
00:02:07Nous sommes donc de tout coeur avec sa famille, avec tout ce qui souffre en ce moment et ce que vivent beaucoup de français.
00:02:14Au sommaire ce soir, nous commençons la semaine avec un nouveau Premier ministre François Bayrou.
00:02:19Le nouveau locataire de Matignon consulte aujourd'hui et demain afin de composer son gouvernement.
00:02:24Un gouvernement pour quoi faire ? Un Premier ministre pour quoi faire ? Les français semblent lassés par cette valse politique
00:02:32alors que plus les jours passent, plus la dette s'envole, plus les attentes sont élevées, plus leur quotidien rime avec difficulté.
00:02:38Dans l'Hexagone comme à Mayotte, ce petit peuple de France qui n'envahit pas les théâtres de Paris ni les écoles
00:02:44mais qui travaille et ne s'en sort pas. Le peuple espère. Edito de Mathieu Beaucoupté.
00:03:15Après un ouragan, on a peur, on cherche ses parents, on cherche de quoi manger, on cherche sa famille, ses amis, pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone, réduit à sa propre existence.
00:03:29On n'a pas entendu les cris de ceux qui ont été emportés, des cris étouffés par le grognement du vent et des toitures qui s'envolent.
00:03:36Après l'horreur du bruit, le silence, le silence de la peur, le silence de l'effroi, la vision catastrophique vous pousse à tomber à genoux.
00:03:43Tout a été emporté. Le sentiment d'abandon est au plus fort. Le bilan humain sera-t-il connu un jour ?
00:03:50Bilan humain inversement proportionnel à l'action de l'État. Mayotte oubliée, Mayotte abandonnée, Mayotte dévastée. Le regard de Marc Menand.
00:04:00Deux policiers hors service ont été tabassés dans le vieux Nice week-end.
00:04:05Les cinq suspects déjà connus des services de police ont été laissés libres, sous contrôle judiciaire.
00:04:11Nos policiers sont frappés en tenue, nos policiers sont frappés en civil, nos policiers sont piétinés, tabassés avec la République et avec la France.
00:04:19Et avec eux, c'est tout notre système de protection, de chaque Français qui s'écroule.
00:04:23Combien d'entre eux sont aujourd'hui en arrêt maladie ? Combien baissent les bras ? Combien abandonnent leurs fonctions ?
00:04:29Envoyés défendre les valeurs de la France et rentrant chez eux fracassés, qui soutient les policiers aujourd'hui ?
00:04:36Un avocat sera notre chroniqueur mystère ce soir. Il défend les policiers et s'insurge devant l'histoire glaçante de la criminalité en France.
00:04:45Maître Gilbert Collard est notre chroniqueur mystère ce soir.
00:04:49Et puis le coup de poing final de Mathieu Bocoté, ce soir c'est une enquête du Poing consacrée à Wikipédia, la plus grande encyclopédie participative de notre temps.
00:04:59Wikipédia qui dans les faits nous démontre le Poing est complètement dominé par l'extrême gauche qui impose sa vision du monde.
00:05:07Comment ? Pourquoi ? Et pourquoi personne ne le démontre vraiment ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:05:13Une heure pour tout se dire avec nos chroniqueurs dont notre chroniqueur mystère qui n'a jamais sa langue dans sa poche.
00:05:21Donc on va tout se dire et sans tabou ce soir.
00:05:36Non mais je ne comprends pas. Gilbert Collard, vous venez d'arriver, vous avez froid, vous râlez déjà.
00:05:40Bonsoir.
00:05:42Bonsoir d'abord. Qu'est-ce que vous êtes belle entre le père Noël et le sapin.
00:05:47Et la crèche, vous avez raté la crèche.
00:05:49Oui mais la crèche c'est plus tard.
00:05:51C'est Noël aussi.
00:05:53C'est le jumeau de Gilbert Collard.
00:05:55Le père Noël.
00:05:57Et le petit Jésus c'est votre cousin.
00:06:00Non mais Gilbert Collard, vous avez froid, dites-nous.
00:06:02Non non maintenant ça va, je me suis réchauffé au contact de Marc Menand.
00:06:04Non vous ne vous rapprochez pas trop tous les deux.
00:06:07C'est l'anniversaire de ma maman ce soir qui a 82 ans.
00:06:10Je lui souhaite un joyeux anniversaire.
00:06:12Grosse bise.
00:06:14Elle qui m'a porté, m'a élevé, m'a encouragé. Je tenais à lui rendre hommage.
00:06:16Comme à toutes les mères, courage.
00:06:18D'abord Mathieu Bocoté.
00:06:20François Bayrou ne sera pas, il n'est pas physiquement présent à la réunion interministérielle sur Mayotte ce soir au ministère de l'intérieur autour d'Emmanuel Macron.
00:06:29Et ce vendredi, François Bayrou a enfin atteint, on peut dire, le rêve de sa vie.
00:06:34En devenant premier ministre, première question, à quelles épreuves devra-t-il faire face dans les prochains jours ?
00:06:42Alors, le rêve de sa vie, ou presque.
00:06:44C'est-à-dire, on comprend, c'est une trajectoire, celle de François Bayrou, guidée par une conviction.
00:06:49Il est le numéro un, il est par définition numéro un.
00:06:52Et il a pour vocation d'arriver au premier plan, au premier rang, qui serait conforme en fait à sa vocation.
00:06:58Pour l'instant, les Français n'étaient pas d'accord avec lui.
00:06:59Mais un jeu de circonstances fait en sorte qu'aujourd'hui, il se retrouve effectivement à Matignon, qu'il va chercher à transformer, soyons-en certains, en rampe de lancement pour l'Élysée.
00:07:09Je me souviens, il y a à peu près un an, un an et quart, au grand rendez-vous, sur cette antenne, il avait annoncé sa candidature pour 2027, sans que cela ne fasse grand bruit, mais il l'avait annoncé.
00:07:19Donc comme quoi, c'est le candidat permanent à la présidentielle.
00:07:22Et il se lancera.
00:07:24Alors, c'est intéressant.
00:07:25Autre chose, François Bayrou, c'est un homme, alors on nous demande aujourd'hui un peu de nous enthousiasmer pour lui, en se disant enfin la France à son premier ministre.
00:07:34Mais on commence à avoir l'habitude du premier ministre qui ne dure pas.
00:07:37Donc l'idée, c'est de chercher à comprendre ce qu'il peut apporter, ce qu'il peut apporter dans des circonstances difficiles pour tout le monde.
00:07:42Tout le monde en est conscient.
00:07:44On ne lui demande aucun miracle.
00:07:46On lui demande d'être capable de livrer un budget.
00:07:48Mais peut-être est-ce miraculeux dans les circonstances.
00:07:51Qui est François Bayrou au-delà des traits que nous lui connaissons ?
00:07:55C'est l'homme qui aura voulu renverser une idée centrale de François Mitterrand.
00:08:00François Mitterrand disait « le centre n'est ni à gauche, ni à gauche ».
00:08:04Eh bien, François Bayrou aura voulu au fil du temps faire en sorte que le centre ne soit ni à droite, ni à droite.
00:08:10L'idée de François Bayrou depuis les années 90, enfin, c'est de détacher progressivement le centre de la droite, donc la vieille alliance UDF-RPR.
00:08:18Détacher le centre de la droite pour en faire progressivement le point central, le point de gravité de l'ensemble de la vie politique française.
00:08:27Au point où en 1995, on a tendance à l'oublier, il avait été favorable à la candidature avortée de Jacques Delors à la présidence de la République,
00:08:36qui aurait été la première candidature techno-socialo-centriste à la présidence de la République.
00:08:41Ça avait avorté, mais on comprend déjà l'idée qu'il veut rompre avec la droite.
00:08:44Qu'il va faire finalement en 2012, nous le savons, au moment de soutenir François Hollande plus tôt que Nicolas Sarkozy.
00:08:51Son idée politique est aussi la suivante, il faut transcender le clivage gauche-droite, il faut transcender le cadre national,
00:08:59il faut redéployer la vie politique dans une forme de néo-jérondinisme, appelons ça comme ça.
00:09:04C'est-à-dire se dépasser tout ce qui est jacobin, dépasser ce qui est national aussi.
00:09:08Beyrou est un enraciné, assurément, mais c'est un enraciné qui n'est pas sur le mode patriotique revendiqué,
00:09:14on est plutôt une forme d'enracinement régional revendiqué, ce qui n'est pas sans honneur, soit dit en passant.
00:09:19Et ce qui explique le fait que ce soir, il tienne à demeurer maire de Pau.
00:09:23Il veut nous dire, regardez, je demeure dans mon ancrage local, je demeure ancré chez moi,
00:09:28vous ne réussirez pas à me faire sacrifier ma base, je vais à Paris et je ne renonce pas à ma ville.
00:09:34On comprend que c'est à la fois une stratégie et probablement une sensibilité.
00:09:38Le problème de M. Beyrou, en fait, c'est que son projet, celui de faire du centre le point central de la vie politique française,
00:09:46en sacrifiant la gauche et la droite, il a réussi à le porter avec Emmanuel Macron en 2017.
00:09:50C'est une vraie réussite à ce moment-là.
00:09:52On liquide la droite, on liquide la gauche, on rassemble au centre tous les ambitieux,
00:09:56ambitieux de gauche, ambitieux de droite, avant d'être de gauche et de droite, ils sont ambitieux.
00:10:00Et donc la fédération des ambitieux résolue a occupé les postes de la République et il a été capable,
00:10:07et ce n'est pas un détail, il a été capable de fournir le véhicule politique à Emmanuel Macron
00:10:11pour que ce projet se concrétise, qui était aussi le projet de M. Giscard d'Estaing, ne l'oublions pas,
00:10:16qui disait dans « Démocratie française », je rassemblerai deux Français sur trois.
00:10:19Autrement dit, il y aura des agités à gauche et à droite, mais deux Français sur trois, je les rassemblerai.
00:10:24Où en sommes-nous aujourd'hui ?
00:10:25Aujourd'hui, on pourrait dire que la Macronie réussit à rassembler dans « Les bonjours » un Français sur cinq.
00:10:29Donc au terme de l'expérience macronienne, le projet qui était celui de François Bayrou a échoué.
00:10:36On peut dire qu'il a échoué. Peut-être parviendra-t-il à le faire renaître, peut-être va-t-il nous surprendre,
00:10:40peut-être va-t-il faire en sorte qu'on se dise « ah là là, il nous étonne ».
00:10:43Mais pour l'instant, on peut dire qu'il a créé les conditions du macronisme
00:10:47et il est aujourd'hui dans le rôle inattendu du président du syndicat de liquidation du macronisme.
00:10:52Donc il est là, il doit proposer un budget qui va plus ou moins fonctionner.
00:10:57On sait d'avance que ça va plus ou moins fonctionner.
00:10:59Et surtout, les clivages qu'il a voulu faire éclater sont de retour aujourd'hui en France.
00:11:05Il voulait, autrement dit, avoir le grand camp des raisonnables au centre et les excités ailleurs
00:11:09dans les faits quels sont les clivages politiques en France aujourd'hui.
00:11:12D'un côté, il y a le clivage central, ce qu'on pourrait appeler l'oligarchie, mondialiste, européiste, post-national.
00:11:19Et de l'autre côté, le camp, ce qui se dit national, patriote, souverainiste, trouvez l'étiquette que vous souhaitez.
00:11:26Donc nous sommes devant un nouveau clivage qui est beaucoup plus polarisé que ce à quoi on pouvait s'attendre autrefois.
00:11:32Deux conceptions presque irréconciliables de la vie politique.
00:11:35Cette volonté de faire converger vers le centre tous les modérés a éclaté, ça ne fonctionne plus.
00:11:41Deuxième clivage qui revient, c'est le clivage gauche-droite.
00:11:44Le clivage gauche-droite est de retour en France aujourd'hui, on le voit.
00:11:46Et il y a deux manières dont ce clivage pourrait revenir politiquement à court terme.
00:11:52Premier scénario, imaginons que Marine Le Pen soit frappée d'inéligibilité, ce qui est de plus en plus probable.
00:11:58Tout le monde en a le sentiment, tout le monde redoute cette date où l'opposition nationale serait décapitée juridiquement à la Roumaine.
00:12:05Alors qu'est-ce qu'on voit dans ce scénario ?
00:12:08Qu'est-ce qu'on voit dans ce scénario ?
00:12:10Si Marine Le Pen est décapitée, politiquement, c'est l'occasion pour la droite à l'air probablement de se dire que c'est notre chance à nous,
00:12:18autour d'un Bruno Retailleau par exemple, que la droite à l'air se dit que si elle n'est plus là, c'est notre chance pour reconstituer un pôle politique
00:12:25et assumer un clivage gauche-droite qui serait à notre avantage.
00:12:28Autre possibilité, si Marine Le Pen tient et n'est pas décapitée juridiquement, elle nous le disait ici sur ce plateau il y a deux semaines,
00:12:35elle nous dit « le bloc central pour moi est agonisant, il se décompose sous nos yeux. »
00:12:40Ce qu'on a véritablement devant nous aujourd'hui, c'est le bloc national et le bloc de la gauche radicale,
00:12:47qui sont appelés à un affrontement, une lutte à mort, une lutte entre deux camps fondamentalement irréconciliables.
00:12:53Et quoi qu'on en dise, il y a dans cela une dimension gauche-droite.
00:12:57François Bayrou a voulu liquider le clivage gauche-droite, il a voulu apaiser les passions politiques,
00:13:01il a voulu faire en sorte que les Français voient en Europe le cadre politique d'une démocratie renouvelée et supérieure.
00:13:08Tout ce qu'il a souhaité pour l'instant, pour l'instant, a échoué.
00:13:12Je note une chose par ailleurs, François Bayrou, je le disais un instant, se présente comme un enraciné.
00:13:17Et je ne conteste pas qu'il le soit, je pense que c'est l'homme qui incarne la sagesse du paysan.
00:13:22Je pense plusieurs, c'est une hypothèse que je lance, on se rend des accords probablement,
00:13:26quelques-uns se rendent des accords, mais je pense que c'est l'homme de la gifle applaudie.
00:13:29On se rappelle le moment où il décide de gifler la petite racaille qui est en train de lui faire les poches,
00:13:34il le gifle et il ne s'excuse pas de le gifler.
00:13:37Dans une société qui est en crise d'autorité, je crois que bien des gens, lorsqu'ils voient cette scène, applaudissent encore aujourd'hui.
00:13:42Donc il existe quelque chose, il y a une forme d'enracinement chez lui,
00:13:45mais le drame de François Bayrou aujourd'hui, c'est que c'est l'homme de l'enracinement dans le camp mondialiste.
00:13:49C'est le supplément d'âme du camp mondialiste auquel il s'est rallié finalement.
00:13:53On pourrait dire que l'autre homme de l'enracinement dans la vie politique française,
00:13:55aujourd'hui non plus politique, mais médiatique et intellectuelle, c'est Philippe Devilliers,
00:13:59qui lui donne une autre traduction à l'idée d'enracinement, mais dans le camp national.
00:14:03Comme quoi, à partir d'une même intuition, on peut avoir deux politiques différentes.
00:14:07Et tout ça pour dire que finalement, François Bayrou, c'est le rôle de sa vie,
00:14:10et tout ce qu'on lui demande, c'est de nous livrer un budget. Est-ce impossible ? Est-ce possible ?
00:14:14Et de former un gouvernement ? Où est-ce qu'on en est ? Qu'est-ce qui pourra se dessiner dans les jours à venir ?
00:14:19C'est compliqué. Former un gouvernement ? Je vois deux hypothèses se présenter à nous.
00:14:23Hypothèse 1, ce sera un gouvernement semi-technique, c'est-à-dire on va rassembler des anonymes ordinaires
00:14:29qui vont jouer chacun le rôle de représentant d'une tendance,
00:14:32et le gouvernement va faire ce qu'il peut dans les jours présents.
00:14:35J'entends l'autre hypothèse, avec Thierry Breton et d'autres, M. Moscovici,
00:14:39où on se dit, ça y est, on va faire venir des grosses pointures des temps anciens,
00:14:43et on leur demandera de donner un visage nouveau à la politique française.
00:14:46Ce qui est quelque peu audacieux, vous en conviendrez, comme Paris.
00:14:49Thierry Breton et M. Moscovici, pour incarner le renouvellement de la vie politique française,
00:14:53il fallait y penser. Quoi qu'il en soit, ils y sont.
00:14:56Et l'enjeu pour lui, c'est comment composer son gouvernement avec le problème suivant ?
00:15:01Eh bien, il y a un homme fort qu'il ne peut plus vraiment déloger.
00:15:04Cet homme fort, c'est Bruno Retailleau.
00:15:06Bruno Retailleau qui, en l'espace de quelques mois, s'est imposé comme l'homme politique du moment.
00:15:11Et, plus encore avec la crise à Mayotte, qui est une crise absolument bouleversante,
00:15:15on y reviendra dans un instant, vous avez vu, je crois, la conférence de presse
00:15:18qui était un peu troublante, où François Bayrou est appelé à tenir une parole forte, régalienne,
00:15:23à dire « Voilà ce que je pense devant cette crise, comment la France va protéger les siens ».
00:15:28Et il semble complètement dépassé. C'est assez étonnant, il semble dépassé par la crise.
00:15:32Et c'est Bruno Retailleau qui prend le relais et qui incarne à ce moment le pôle d'autorité.
00:15:37Alors, je devine que François Bayrou ne laissera pas faire ça deux fois,
00:15:40qu'il va vouloir incarner lui-même l'autorité, bien que ce soir, encore une fois, on l'a évoqué,
00:15:45il est plutôt dans sa ville, plutôt qu'au comité de gestion, pour ça comme ça, de la crise à Mayotte.
00:15:50Donc, son gouvernement, il faut consulter les gens. Il faut consulter les gens du RN d'abord.
00:15:55Alors, comment consulter les gens du RN avec cette idée qu'ils sont infréquentables ?
00:15:59On doit les consulter tout en expliquant qu'on ne devrait pas les consulter.
00:16:02François Bayrou, c'est l'homme de l'Union nationale, moins 43% des Français.
00:16:06Est-ce que c'est encore une Union nationale ? Ou est-ce qu'il peut imaginer un scénario
00:16:09où les gens du RN seraient intégrés dans la conversation civique à la manière de gens responsables et respectables ?
00:16:15C'est une question qu'on peut se poser. Mais il y a la question du RN.
00:16:17Donc, il est prêt à faire, il était aujourd'hui, il leur a parlé. Premier élément.
00:16:22Ensuite, tous les autres groupes parlementaires se sont présentés, sauf LFI.
00:16:26LFI qui boude, LFI qui fait la grève, LFI qui joue à la politique factieuse,
00:16:30LFI qui dit non, non, non, nous boudons, nous ne voulons pas être là.
00:16:34Parmi ceux qui se sont présentés, cela dit, et je pense que c'est une notion importante, c'est Roland Lescure.
00:16:38Roland Lescure, qui n'a pas présenté, mais a été intervenu.
00:16:42Roland Lescure a dit bon, voilà la situation où nous en sommes, il nous faut un gouvernement d'Union nationale, encore.
00:16:47Sans LFI et le RN, encore. Un gouvernement d'Union nationale qui irait des communistes au LR.
00:16:54Donc de Laurent Wauquiez à Fabien Roussel.
00:16:58Ça, apparemment, dans l'esprit de M. Lescure, c'est le gouvernement attendu par les Français pour résoudre leurs problèmes.
00:17:05Comment ne pas y voir, à bien des égards, une crispation oligarchique de tous les partis installés
00:17:10qui veulent à tout prix éviter que les nouveaux partis qui émergent ne soient capables d'être intégrés au jeu politique.
00:17:14Question aussi finale qu'on se posera.
00:17:18Le gouvernement va-t-il dire quoi ? Trois semaines ? Trois mois ? Six mois ? C'est des chanceux.
00:17:23Qui va être prêt à tout sacrifier pour embarquer dans un gouvernement qui est déjà condamné avant même de se former ?
00:17:28On comprend que les grandes ambitions ne s'y retrouvent probablement pas.
00:17:32J'ai une dernière question pour vous, je regarde si notre chronique en mystère va bien.
00:17:36Tout va bien, tout va bien. Je trouve qu'il fait de plus en plus chaud.
00:17:40Mathieu, il transpire, vous avez froid, ça va mieux maintenant.
00:17:42Mais ça fait, c'est ce qui fait un équilibre du reste.
00:17:45Il faut que les uns transpirent, les autres aient froid, pour que tout le monde ait chaud.
00:17:49On est dans l'effroi, on est dans l'effroi, c'est effroyable du reste.
00:17:52Attention, je vais vous séparer tous les deux, faites attention.
00:17:55Dernière question, Mathieu va au côté.
00:17:58François Bayrou, je le disais en introduction, est placé devant une immense épreuve, celle de Mayotte.
00:18:03On en parlait. Est-ce qu'il a pleinement conscience de ce qu'elle représente cette épreuve ?
00:18:08Franchement, c'est la question qu'on se pose.
00:18:09Moi, j'ai tout le respect pour un homme qui veut demeurer maire, même s'il devient Premier ministre.
00:18:14Mais qu'est-ce qu'il fait ce soir, dans sa ville, dans son conseil municipal,
00:18:18alors qu'il est devant une épreuve historique, à bien des égards, pour Mayotte à tout le moins.
00:18:23Nous sommes devant une catastrophe immense, et cette catastrophe-là, soyons sérieux,
00:18:26c'est la figure du chaos et tout ce que représente le chaos dans la vie d'un peuple.
00:18:31C'est-à-dire, soudainement, tout s'effondre, et quand tout s'effondre, quand tout est ravagé,
00:18:34qu'est-ce qu'on a devant soi ? C'est le surgissement des bandes, inévitablement.
00:18:37C'est le surgissement des gangs.
00:18:39C'est l'abolition de l'État qui permet au plus fort, qui permet à la logique mafieuse de s'installer quelque part.
00:18:44J'ai un ami qui est à Mayotte en ce moment, qui me disait, dans certaines parties de l'île,
00:18:47si certains magasins sont pillés, tout simplement, il n'y aura tout simplement plus de nourriture,
00:18:51plus d'eau, plus d'accès à rien.
00:18:53Est-ce qu'on peut s'imaginer ce que ça veut dire, en Occident, aujourd'hui ?
00:18:56Un environnement où on est condamné à cela.
00:18:59Dans un département français.
00:19:01Mais bien sûr, vous avez raison de le rappeler.
00:19:03Et là, la question que certains posent, je la voyais traîner sur les réseaux sociaux,
00:19:05mais elle ne surgira pas dans les prochains jours,
00:19:08c'est dans quelle mesure la France a-t-elle le moyen de porter ce département français aujourd'hui ?
00:19:11C'est tragique comme question, parce que c'est un département à part entière,
00:19:14mais au même moment, certains disent, nous n'aurons pas les moyens de la reconstruction.
00:19:17Donc, ayons à l'esprit que cette question se pose.
00:19:19Pour le reste, François Bérou est placé de, c'est l'épreuve immense,
00:19:22je devine qu'il n'a pas rêvé de devenir premier ministre, ensuite président,
00:19:25pour gérer des situations comme celle-là.
00:19:27Il est possible que ce ne soit pas la figure centrale qui ressorte de la présente crise politique.
00:19:32Pour l'essentiel, il faudra tout reconstruire, tout reconstruire, tout reconstruire.
00:19:35Pour l'instant, le premier ministre, avec toutes les vertus que nous lui connaissons par ailleurs,
00:19:39est aux abonnés absents.
00:19:41– Merci beaucoup pour votre regard.
00:19:43Dans un instant, ça sera plein feu sur Wikipédia.
00:19:45Et dans la deuxième chronique.
00:19:48Préparez-vous, ça va décoiffer.
00:19:50Ça va mon chroniqueur mystère, tout va bien ?
00:19:52– Oui, tout va très bien, mais vous êtes une véritable infirmière médiatique.
00:19:56– Alors, je rappelle que Charlotte Dornelas n'est pas là ce soir,
00:19:59vous n'avez pris la place de personne,
00:20:01mais on a profité pour vous inviter parce qu'on voulait vous entendre.
00:20:03Ça fait drôle d'être chroniqueur, non ?
00:20:06– Oui, c'est un joli mot, chroniqueur.
00:20:08Pourquoi vous riez maintenant ?
00:20:11– Non, parce que j'adore vous entendre et je fais attention à votre articulation.
00:20:16– Vous êtes deux complices tous les deux.
00:20:18Alors, on continue et dans un instant, ça sera votre tour,
00:20:21mon cher chroniqueur mystère qui n'est plus mystère.
00:20:23Gabriel Cluzel, le pape donc, qui avait refusé de se rendre
00:20:27à la cérémonie de réouverture de Notre-Dame, est venu en Corse.
00:20:30Il semblait se sentir un peu comme un poisson dans l'eau là-bas.
00:20:34N'y a-t-il pas de quoi s'étonner ?
00:20:36Première question, on dit ce pape mondialiste, apôtre de l'immigration
00:20:41et qu'il n'y a pas plus enraciné que le catholicisme corse.
00:20:45Est-ce que ce n'est pas paradoxal ? Verse-t-il lui aussi dans le « en même temps » ?
00:20:50– Oui, alors, déjà je voulais dire que l'actualité ce week-end,
00:20:53c'est une île en joie, une île dans le désarroi.
00:20:55J'ai quand même la part belle parce que je m'occupe de l'île en joie,
00:20:57mais ça ne m'empêche pas de penser à ceux de Mayotte.
00:21:00Je vais commencer peut-être par ces mots que l'on disait à propos d'Emmanuel Macron.
00:21:06On disait qu'il était le maître des horloges, vous vous souvenez ?
00:21:09Alors, je crois qu'il n'est plus le maître des horloges pour rien,
00:21:13puisque même pour désigner le Premier ministre, apparemment,
00:21:16ce n'est plus lui qui est le maître de l'affaire,
00:21:19mais encore moins pour les horloges qui sondent en France.
00:21:22Aujourd'hui, ce sont les cloches qui teintent en France,
00:21:24qui rythment la vie des Français.
00:21:27Depuis dix jours, les cloches des églises de Notre-Dame à la Corse.
00:21:32Il est tellement le maître des horloges qu'il a dû attendre la fin de la messe,
00:21:36c'est un petit peu symbolique, pour s'adresser au pape,
00:21:40puisque vous savez que la messe avait un petit peu de retard,
00:21:43donc il a dû attendre patiemment.
00:21:46Alors, la Corse recevait pour la première fois de fait un pape,
00:21:50c'était vraiment la liesse populaire,
00:21:52et le pape lui-même avait l'air particulièrement heureux,
00:21:56il n'a pas cessé de s'extasier sur la Corse,
00:21:59à propos de la Corse, il a dit qu'il se sentait chez lui, comme en famille.
00:22:03Donc c'était quand même assez impressionnant,
00:22:05parce que, comme vous l'avez dit, le cathélicisme corse,
00:22:08il est enraciné, identitaire et traditionnel.
00:22:14Or, c'est à peu près tout l'inverse que l'on dit de ce pape.
00:22:19Mais en réalité, ce n'est pas si étonnant,
00:22:22parce qu'il a fait en France exactement ce qu'il fait ailleurs,
00:22:25c'est-à-dire qu'il a privilégié le peuple plutôt que les élites,
00:22:30il n'est pas allé à Notre-Dame,
00:22:32parce que se retrouver coincé entre Anne Hidalgo et Sandrine Rousseau
00:22:37et l'élite intellectuelo-politique qui prône l'euthanasie, l'IVG, etc.,
00:22:44ce n'est pas tellement son truc, vous l'imaginez bien.
00:22:46Donc il est venu retrouver le petit peuple,
00:22:49le petit peuple qui prie devant la crèche,
00:22:52qui met des cierges devant les statues,
00:22:54qui coince des petits papiers pliés en huit,
00:22:56vous voyez, entre les mains de la Vierge,
00:22:58ou sous le socle de la Vierge,
00:23:00qui installe sa crèche,
00:23:03qui chante des cantiques pendant la messe de minuit.
00:23:06Et tout ce qui s'est fait là-bas, en Corse,
00:23:09était assez humble d'ailleurs, comparé à Notre-Dame.
00:23:11Il n'y avait pas de chasubles psychédéliques,
00:23:13je précise que le rose n'a pas été choisi par Jean-Charles de Castelbajac,
00:23:17mais c'était le temps luthiergique,
00:23:19puisque c'était le dimanche de Gaudete,
00:23:21ce qui veut dire « réjouissance » en latin.
00:23:23Le mobilier n'a pas été dessiné par un designer,
00:23:26mais par un moine de l'abbaye de Foncombo,
00:23:29qui a confié cette mission à une association de jeunes,
00:23:32qui s'appelle SOS Calvaire,
00:23:34qui relève les calvaires, qui les restaure,
00:23:36voire qui en construit d'autres.
00:23:38Et ce n'est pas tellement étonnant,
00:23:39parce que c'est l'objet même de la conférence
00:23:42à laquelle avait été convié Le Pape
00:23:45par le cardénal Bustillot de Corse.
00:23:47C'est la piété populaire en Méditerranée.
00:23:50Et Le Pape, il a vu tout cela, il l'a même reconnu.
00:23:53Il a eu une phrase singulière, parce qu'il a dit
00:23:56« la piété populaire très profondément enracinée en Corse
00:23:59fait émerger les valeurs de la foi
00:24:02et en même temps exprime le visage, l'histoire
00:24:05et la culture des peuples ».
00:24:06Le visage, l'histoire et la culture, c'est l'identité.
00:24:09Et de fait, l'identité corse est très mêlée
00:24:12à la piété populaire.
00:24:14Et tenir à l'un, c'est tenir à l'autre.
00:24:16Tenir à l'une, c'est tenir à l'autre.
00:24:19Et l'hymne corse, c'est du reste le « Salve Regina ».
00:24:22Mais on pourrait dire au Pape
00:24:24que ce n'est pas le seul coin de France qui est ainsi.
00:24:26Il faut qu'on l'invite ailleurs, absolument.
00:24:28Vous voyez, en Bretagne, il y a les pardons de Sainte Anne Dorée,
00:24:32il y a la Vierge de Rocamadour dans le Quercy,
00:24:34il y a Conque dans l'Aurore,
00:24:36plus au sud, il y a Saint-Roch,
00:24:38il y a plus à l'est, Notre-Dame de Benoît-de-Vaux,
00:24:41dans la Meuse, il y a les ostentions limousines à Limoges,
00:24:44il y a la Sainte-Coiffe à Cahors
00:24:46et tant d'autres.
00:24:48Il y a aussi les processions des pénitents, vous savez,
00:24:50les processions dans le sud de la France.
00:24:52Aujourd'hui, il y a tellement peu de monde qui les connaît
00:24:54qu'il y avait une photo de la procession des pénitents
00:24:57dans le bureau de Louis Alliot, le maire de Perpignan,
00:25:00et il y a un journaliste qui a cru que c'était
00:25:02parce que Louis Alliot était un fanatique du Ku Klux Klan.
00:25:06Vous voyez, ça pose quand même problème
00:25:08quant à la culture générale de certains journalistes.
00:25:12Et il faut d'ailleurs préciser,
00:25:14et ça c'est quand même très particulier,
00:25:16c'est que ces dévotions populaires ne sont pas réhabilitées,
00:25:20parce que certaines sont réhabilitées aujourd'hui,
00:25:22c'est un fait, ne sont pas réhabilitées forcément
00:25:24par le clergé, mais simplement par le maire
00:25:27qui y voit une manifestation culturelle
00:25:30susceptible de vivifier la ville.
00:25:32Je peux vous citer M. Orsybal,
00:25:34qui est maire de Villefranche-de-Rouergue,
00:25:36un ami de Carole Delga,
00:25:38il a remis à l'honneur les processions de pénitents,
00:25:41considérant que cette manifestation culturelle,
00:25:44plus que culturelle aujourd'hui,
00:25:46ferait revenir les touristes.
00:25:49Et c'est tellement vrai qu'en 2019,
00:25:52une boîte de communication avait imaginé
00:25:55une fausse fête votive, une fête votive fictive.
00:25:57Il avait appelé la Saint-Glinglin,
00:25:59et il avait proposé à certains villages
00:26:01en disant vous n'avez qu'à fêter
00:26:03la Saint-Glinglin en mars.
00:26:05Je ne plaisante pas, vous me cherchez.
00:26:07D'ailleurs, je crois que ça perdure.
00:26:09Je ne sais pas si ça a très bien fonctionné,
00:26:11parce que c'est un peu artificiel,
00:26:13mais j'ai vu plusieurs éditions, plusieurs années,
00:26:15parce que c'est ainsi qu'on fait revenir
00:26:17le petit commerce dans les centres-villes,
00:26:19qu'on fait revenir les touristes.
00:26:21Vous savez qu'autrefois, les fêtes votives
00:26:23étaient extrêmement dynamiques pour le village.
00:26:25Chaque région avait ses Saint-Thomas-Turges.
00:26:28Vous savez ce que c'est un Saint-Thomas-Turge ?
00:26:30C'est un saint qui guérit,
00:26:32les villages portent le nom, il y a leur nom.
00:26:34Il y avait donc des fêtes votives.
00:26:36Puis il y avait des ex-votos pour remercier.
00:26:38Vous voyez ces petites plaques en marbre ?
00:26:40Et parfois, tout était mêlé,
00:26:42l'histoire de France aussi,
00:26:44parce qu'on remerciait pour le fils,
00:26:46le père, le mari qui était rentré
00:26:48de la guerre de 14, ou parfois
00:26:50qui n'était pas rentré d'ailleurs,
00:26:52mais on priait pour son âme.
00:26:53Ex-voto, ça veut dire un vœu exaucé.
00:26:56Et il y a d'ailleurs même
00:26:58de véritables monuments aux morts dans les églises.
00:27:00Mais on pourrait même dire
00:27:02que ce n'est pas seulement français,
00:27:04c'est vrai dans toute l'Europe.
00:27:06Pourquoi aujourd'hui ces dévotions populaires
00:27:08ont-elles souvent mauvaise presse,
00:27:10y compris dans le clergé ?
00:27:12On en parle dans un instant.
00:27:14On marque une pause,
00:27:16on continue sur cette visite du pape,
00:27:18le pacte des paradoxes.
00:27:20Je rappelle notre chroniqueur mystère
00:27:21qui viendra nous parler
00:27:23de l'histoire de la criminalité.
00:27:25On a tellement de choses à vous dire,
00:27:27on a tellement envie de vous entendre.
00:27:29On va parler notamment avec vous
00:27:31des deux policiers qui ont été roués de coups à Nice.
00:27:33Cette image qui nous a vraiment tous fait mal
00:27:35ce week-end.
00:27:37Et si on n'a plus nos policiers,
00:27:39qui pour nous protéger ?
00:27:41On parlera avec vous dans un instant.
00:27:43On marque une pause, à tout de suite.
00:27:45Retour sur le plateau de Face à l'Info
00:27:47dans un instant.
00:27:48C'est un jour métier que celui d'avocat.
00:27:50Une psychophante c'est un métier.
00:27:52On vous attend dans un instant.
00:27:54D'abord, on continue avec vous
00:27:56ma chère Gabrielle
00:27:58par rapport à ce passage du pape en Corse
00:28:00qui a été très fort ce week-end.
00:28:02Pourquoi ?
00:28:04Et on continue sur la lancée
00:28:06de ma question précédente.
00:28:08Pourquoi aujourd'hui ces dévotions populaires
00:28:10ont-elles souvent mauvaise presse ?
00:28:12Pourquoi ?
00:28:14Et pourquoi ?
00:28:15Pourquoi ces dévotions populaires
00:28:17ont-elles souvent mauvaise presse ?
00:28:19Y compris dans le clergé ?
00:28:21Il faut voir que ces dévotions populaires
00:28:23elles sont prises entre l'enclume
00:28:25d'une laïcité radicalisée
00:28:27comme la libre-pensée
00:28:29qui veut les arradiquer partout où elles sont
00:28:31mais aussi d'un certain clergé
00:28:33dans le marteau d'un certain clergé.
00:28:35Vous savez, l'église c'est comme le reste.
00:28:37Il y a des élites déconnectées du peuple.
00:28:39Et c'est vrai que dans les années 70
00:28:41s'est dessinée cette idée.
00:28:43C'était une espèce de jansenisme
00:28:45que la foi populaire enracinée
00:28:47du charbonnier ou du paysan
00:28:49n'était pas une foi assez pure,
00:28:51assez belle.
00:28:53C'était une foi trop incarnée,
00:28:55mêlée de superstitions.
00:28:57Elle n'était pas intelligente,
00:28:59pas assez intellectuelle.
00:29:01C'était un peu le catholicisme de rétribution,
00:29:03je prie, donc je suis récompensée.
00:29:05Donc ils ont méprisé tout cela.
00:29:07Et tous ces petits lieux de culte
00:29:09dont je viens de vous parler,
00:29:11très enracinés, locaux, etc.
00:29:13n'ont pas été du tout cultivés
00:29:15par le clergé.
00:29:17Il y a un Dominicain très rapidement
00:29:19qui s'appelle Serge Bonnet
00:29:21qui s'est élevé contre ça
00:29:23dans un plaidoyer pour le catholicisme populaire
00:29:25dans les années 70.
00:29:27Et puis il y a Patrick Buisson
00:29:29qui est mort il y a un an,
00:29:31c'est l'occasion de reparler de lui,
00:29:33qui a beaucoup parlé de ça
00:29:35parce qu'il disait que cette éradication
00:29:37du catholicisme populaire,
00:29:39de ces petits rituels,
00:29:41de toutes ces cérémonies
00:29:43qui revenaient chaque année
00:29:45contre le catholicisme
00:29:47dans les campagnes.
00:29:49Et donc il le dénonçait.
00:29:51Alors on ne sait pas tout ce qui s'est dit
00:29:53entre le pape et le cardinal Bustillot
00:29:55mais il est certain qu'ils ont dû évoquer
00:29:57cette question-là
00:29:59parce que le cardinal Bustillot
00:30:01est tout à fait conscient de cela.
00:30:03Dernière question,
00:30:05pourquoi tout cela peut sembler
00:30:07bien paradoxal
00:30:09avec l'autre perception
00:30:11que l'on a du pape ?
00:30:13Parce que le pape,
00:30:15il n'a pas parlé d'immigration avec les Corses
00:30:17parce qu'il n'aurait pas été forcément d'accord.
00:30:19Et c'est assez curieux d'ailleurs
00:30:21parce que ceux qui, comme lui,
00:30:23prônent l'immigration
00:30:25n'ont pas le même avis que lui
00:30:27généralement sur les autres sujets.
00:30:29Par exemple sur la laïcité.
00:30:31Lui, à l'instar de Benoît Serres,
00:30:33il parle de saine laïcité.
00:30:35Il n'aime pas la laïcité à la française.
00:30:37Ça fait partie des raisons sans doute
00:30:39qui ont fait qu'il n'ait pas venu à Notre-Dame.
00:30:41Il a félicité les Corses
00:30:43pour tous les enfants qui étaient là.
00:30:45C'est le département où la natalité
00:30:47est la moins forte.
00:30:49Mais c'est vrai que les familles catholiques
00:30:51sont assez pourvues en enfants
00:30:53et les Corses notamment, sans doute.
00:30:55Mais beaucoup de gens
00:30:57qui, comme lui,
00:30:59dans le camp progressiste
00:31:01prônent l'immigration
00:31:03sont loin d'encourager les gens
00:31:05en Occident à avoir des enfants.
00:31:07Donc il semblerait que le pape
00:31:09n'aime pas le catholicisme traditionnel
00:31:11alors qu'on se rend compte
00:31:13en faisant un peu de politique
00:31:15que les plus âgés
00:31:17qui aujourd'hui du reste
00:31:19ont un peu le pouvoir dans l'Église
00:31:21seraient plutôt des catholiques de gauche.
00:31:23Autant les jeunes générations
00:31:25actuellement votent à droite.
00:31:27Tous les sondages le montrent
00:31:29et il se passe rigoureusement
00:31:31la même chose aux États-Unis
00:31:33puisque les catholiques qui votaient démocrate jadis
00:31:35votent aujourd'hui républicains
00:31:37parce qu'ils sont inquiets
00:31:39de l'avenir de leurs enfants.
00:31:41Ces fameux enfants pour lesquels
00:31:43ils sont félicités par le pape
00:31:45demandent de la mondialisation
00:31:47et de l'islamisme.
00:31:49Moi j'avais une idée
00:31:51mais personne ne m'a rien demandé
00:31:53Bruno Retailleau a offert
00:31:55un bouquin de Charles Péguy
00:31:57au pape
00:31:59et Emmanuel Macron
00:32:01a offert au pape
00:32:03un bouquin sur Notre-Dame.
00:32:05Moi je trouve qu'on aurait dû
00:32:07lui offrir le bouquin
00:32:09de Philippe de Villiers
00:32:11Mémoricide
00:32:13parce que la fin de ses dévotions populaires
00:32:15c'est le bouquin de Mémoricide
00:32:17et puis peut-être un billet
00:32:19pour le Puy-du-Fou
00:32:21il aurait pu aller voir
00:32:23la Doja Dark
00:32:25c'est une piété populaire
00:32:27et en tout cas en matière d'immigration
00:32:29et on terminera par là
00:32:31c'est vrai que la vertu
00:32:33théologale de charité
00:32:35ne se conçoit pas
00:32:37sans la vertu cardinale de prudence
00:32:39et vous savez que c'était le pape
00:32:41qui l'avait dit en 2016
00:32:43mais il ne l'a pas redit depuis.
00:32:45La France a une nouvelle Miss
00:32:47chaque année l'élection arrive
00:32:49avec son flot de polémiques
00:32:51pour la première fois
00:32:53la Miss vient de la Martinique
00:32:55certains supposent que c'est politique
00:32:57pour calmer la colère
00:32:59contre la vie chère sur place
00:33:01d'autres crient que le vote du public
00:33:03n'a pas été suivi
00:33:05le vote du public n'a pas été suivi
00:33:07une critique qui revient aussi en politique
00:33:09on a l'habitude d'en parler
00:33:11et en attendant bonne chance
00:33:13à cette angélique 34 ans
00:33:15à elle.
00:33:17Marc Menand, l'heure est grave
00:33:19en ce moment à Mayotte
00:33:21Mayotte département français
00:33:23qui a subi un ouragan
00:33:25avec des vents de 220 km heure
00:33:27dévastation totale sur place
00:33:29Mayotte on a eu l'occasion d'en parler
00:33:31plusieurs fois avec Charlotte Dornelas
00:33:33qui n'est pas là ce soir
00:33:35et sur ce département
00:33:37tristement abandonné à son sort
00:33:39et là c'est la dévastation totale
00:33:41Alors ce département
00:33:43il est à la fois abandonné
00:33:45parce que le docteur Darmanin
00:33:47a tenté une opération chirurgicale
00:33:51c'est à dire que depuis des années
00:33:53il y a cette migration qui se fait
00:33:56venant des Comores
00:33:58une immigration qui est empourragée
00:34:00par le gouvernement des Comores
00:34:02qui n'admet pas que Mayotte
00:34:04soit devenu un département français
00:34:07or malheureusement
00:34:09on a l'impression qu'il y a là
00:34:11un espoir qui est donné à ces populations
00:34:13qui ne trouvent pas
00:34:15ce qu'elles souhaitent aux Comores
00:34:17mais qui ne deviennent pas spécialement
00:34:19des Comores d'ailleurs
00:34:21qui viennent pour beaucoup
00:34:23de l'Afrique des Grands Lacs
00:34:25et dans ces zones là
00:34:27où ils sont en désespérance sociale
00:34:29ils se disent qu'il y a la possibilité
00:34:31d'atteindre une terre
00:34:33où enfin ils pourront s'émanciper
00:34:35tout cela est bien beau
00:34:37on est dans cet humanitarisme
00:34:39de prêchis prêchats
00:34:41la bonne conscience
00:34:43quand il ne peut plus y avoir de malheureux
00:34:45lutons, lutons
00:34:47qui n'a pas ça en tête ?
00:34:49qui ne peut pas être désespéré
00:34:51blessé, foudroyé
00:34:53quand il voit l'image d'un enfant
00:34:55élevé sur un dépôt d'ordure ?
00:34:57qui va en Inde
00:34:59et se retrouve à constater
00:35:01que dans des caniveaux
00:35:03il y a des mamans qui nettoient leur bébé ?
00:35:05qui ne se retrouve pas
00:35:07dans ces conditions
00:35:09de déchirement mental
00:35:11l'âme en brisure totale
00:35:13il voit un enfant
00:35:15qui est là devant son petit frère
00:35:17et qui malheureusement
00:35:19est obligé de pleurer sa mort
00:35:21parce qu'il n'y a pas de quoi bouffer
00:35:23voilà la réalité du monde
00:35:25oui, il y a des millions
00:35:27comme cela sur notre planète
00:35:29mais quand on est
00:35:31dans ce faux humanisme
00:35:33on dit venez, venez, venez
00:35:35que s'est-il passé au Comore ?
00:35:37et bien des gens
00:35:39qui dans cette désespérance
00:35:41ont tenté de se loger
00:35:43comme ils le pouvaient
00:35:45des petites caoutchoucs
00:35:47des baraquements
00:35:49ce ne sont pas des habitations
00:35:51c'est terrible
00:35:53quand on a écouté la presse
00:35:55on dit ils ont perdu leur maison
00:35:57ils n'ont pas perdu une maison
00:35:59ils n'ont pas perdu un toit
00:36:01ils ont perdu un bricolage
00:36:03de chiffonnier
00:36:05qui ne peut tenir debout
00:36:07que dans des conditions idéales
00:36:09mais malheureusement
00:36:11cette terre là-bas
00:36:13la plus pauvre du monde
00:36:15elle est livrée aux caprices de la planète
00:36:17elle est livrée à ces humeurs tempétueuses
00:36:20et forcément
00:36:22au moindre coup de vent
00:36:24c'est ce qui s'est passé qui était prévisible
00:36:26alors Darmanin il y a quelques années
00:36:28avait décidé de faire disparaître
00:36:30ces bidonvilles
00:36:32forcément
00:36:34tous ces faux humanistes
00:36:36tous ces gens qui ont le cœur tellement gros
00:36:38tellement gros et qui méprisent les autres
00:36:40en disant on ne fait rien
00:36:42vous voyez je ne fais même pas
00:36:44il y a l'extrême gauche et il y en a d'autres
00:36:46je dis par là
00:36:48ces faux cris du cœur
00:36:50ces gens
00:36:52c'est ce que l'on voit aujourd'hui
00:36:54au théâtre de la gaieté lyrique
00:36:56il y a 300 personnes qui sont là pendant ce temps
00:36:58c'est la misère qui vient étouffer
00:37:00la misère culturelle
00:37:02qui va perdre son emploi
00:37:04simplement parce qu'elle est empêchée de travailler
00:37:06et là-bas donc on les a laissé s'installer
00:37:08et Darmanin
00:37:09avait envisagé
00:37:11de faire disparaître
00:37:13ces bidonvilles
00:37:15ces immondices
00:37:17ces affronts
00:37:19à la dignité humaine
00:37:21ces offenses intolérables
00:37:23à l'être humain
00:37:25et que s'est-il passé ?
00:37:27et bien on a un tribunal administratif
00:37:29les fameux juges
00:37:31si souvent décriés
00:37:33par notre ami Mathieu
00:37:35ils ont dit non non non
00:37:37il n'est pas possible de faire ça
00:37:39et on a tout arrêté
00:37:41pour faire quoi ?
00:37:43rien forcément
00:37:45et le drame est arrivé
00:37:47et aujourd'hui tout le monde est confondu
00:37:49mais ça tenait même pas debout
00:37:51avant qu'il y ait le moindre coup de vent
00:37:53et puis on dit on manque d'eau
00:37:55mais oui mais là encore
00:37:57dans cette fausse générosité
00:37:59allons sur Mayotte
00:38:01allons sur Mayotte
00:38:03mais déjà les réserves d'eau
00:38:05ne permettent pas d'accueillir la population
00:38:07c'est-à-dire que quoi qu'il arrive
00:38:09si on ne fait pas cela
00:38:11les gens là-bas sont condamnés
00:38:13à mourir de soif
00:38:15voilà la réalité
00:38:17alors aujourd'hui il faut regarder Mayotte
00:38:19avec compassion
00:38:21mais la compassion c'est beau c'est généreux
00:38:23ça ne permettra pas pour les trois quarts
00:38:25à bouffer du foie gras
00:38:27le jour de Noël
00:38:29ça ne les empêchera pas
00:38:31de faire leur petite cérémonie familiale
00:38:33là-bas ils ne l'auront pas
00:38:35et avant longtemps
00:38:37l'avait-il eu d'ailleurs
00:38:39la plus totale
00:38:41là où les gens ne sont même pas dans la survie
00:38:44ils sont dans l'errance au quotidien
00:38:46broyés par les gangs
00:38:48parce que c'était ça aussi l'autre intention
00:38:50de Gérald Darmanin
00:38:52faire disparaître les gangs
00:38:54qui sont les exploiteurs de la pauvreté
00:38:56il y a aussi les trafiquants
00:38:58les trafiquants humains
00:39:00ceux qui organisent avec les bateaux
00:39:02ces chevauchées
00:39:04sur les flots chevauchés
00:39:06qui se terminent souvent si mal
00:39:07et bien aujourd'hui
00:39:09ces gangs
00:39:11ils sont là
00:39:13tels les vautours
00:39:15prêts à jaillir
00:39:17pour s'emparer du peu de nourriture
00:39:19qui encore
00:39:21sont disponibles
00:39:23dans des magasins
00:39:25qui sont restés miraculeusement debout
00:39:27voilà la vérité
00:39:29et Mayotte
00:39:31au-delà de ce qu'elle vit
00:39:33devrait nous permettre
00:39:35d'avoir une sorte de focalisation
00:39:37oui
00:39:39est-ce que vraiment
00:39:41cette empathie pour les déshérités
00:39:43des déshérités
00:39:45ne nous condamne pas
00:39:47à revenir aujourd'hui
00:39:49à cette fameuse réflexion de Michel Roca
00:39:51on ne peut pas accueillir
00:39:53toute la misère du monde
00:39:55oui Mayotte ne peut pas accueillir
00:39:57tous ces Africains des grands lacs
00:39:59qui sont en désespérance sociale
00:40:01ce n'est pas de cette manière
00:40:03qu'on pourra leur offrir un avenir
00:40:05en revanche
00:40:07ne les accueillant pas
00:40:09en les laissant simplement
00:40:11aborder sur le rivage
00:40:13on crée la pauvreté
00:40:15on crée la destruction d'un territoire
00:40:17et on est dans l'épouvante d'un drame
00:40:19dont pour le moment
00:40:21on est incapable et pour longtemps
00:40:23de dénombrer le nombre de victimes
00:40:25et une fois qu'on les aura dénombrées
00:40:27que fera-t-on des survivants
00:40:29que pourra-t-on leur offrir
00:40:31et aujourd'hui la France
00:40:33qui est quand même une grande puissance économique
00:40:35est obligée de se tourner vers l'Europe
00:40:37n'oubliez pas de nous aider
00:40:39voilà où nous en sommes
00:40:41un pays qui oui a des difficultés
00:40:43mais qui peut se faire plus généreux
00:40:45qu'il n'en a les moyens
00:40:48je rappelle que l'opération Wambushu
00:40:50que vous avez cité
00:40:52qui est une opération policière française
00:40:54donc à Mayotte
00:40:56qui avait lieu vers le 24 avril 2023
00:40:59qui visait à expulser les étrangers
00:41:01en situation irrégulière
00:41:03à détruire les bidonvilles
00:41:05qu'on a vues là
00:41:07à lutter contre la criminalité
00:41:09dans l'archipel
00:41:11et LFI notamment s'était élevé
00:41:13contre cette destruction des bidonvilles
00:41:16en dehors de tout
00:41:18je voudrais rendre hommage
00:41:20au premier régiment
00:41:22de hussards parachutistes
00:41:24créé en 1720
00:41:26et qui a été décoré
00:41:28pour toutes les opérations
00:41:30qu'ils ont menées en Afrique
00:41:32où ils ont perdu des hommes
00:41:34et c'était dans la cour des Invalides
00:41:35qu'il a été créé
00:41:37pour que la France
00:41:39reste un pays d'influence
00:41:41et surtout sauve des peuples
00:41:43qui connaissent l'agression des djihadistes
00:41:45Merci mon cher Marc Gilbert Collat
00:41:47avocat médiatique carrière
00:41:49hors normes
00:41:51grand témoin
00:41:53d'une partie de l'histoire judiciaire
00:41:55de ces 50 dernières années
00:41:57vous révélez dans votre livre
00:41:59Indéfendable mémoire
00:42:01aux éditions Mareuil
00:42:03vous révélez dans votre livre
00:42:05la liste des grandes affaires
00:42:07retentissantes en France
00:42:09et un demi-siècle
00:42:11d'une carrière
00:42:13émaillée des plus grandes affaires judiciaires
00:42:16Gilbert Collat on a tellement
00:42:18de choses à voir avec vous
00:42:20mais on va déjà commencer par l'actualité
00:42:22l'actualité ce sont
00:42:24ces deux policiers
00:42:26qui sont hors service
00:42:28à Nice
00:42:30tabassés
00:42:32dans le Vioniste ce week-end
00:42:33parce qu'un
00:42:35un bandit
00:42:37un gangster
00:42:39un voyou
00:42:41venait demander à ce policier
00:42:43proposer à ce policier hors service
00:42:45du cannabis
00:42:47celui-ci repart
00:42:49le voyou
00:42:51et revient avec toute une troupe
00:42:53et tapé
00:42:55tabassé ces deux policiers
00:42:57hors service
00:42:59l'effroi total
00:43:01question Gilbert Collat
00:43:03comment en étant arrivé à prendre des coups
00:43:05lorsqu'on est
00:43:07on décline son identité de policier
00:43:09c'est sûr qu'aujourd'hui
00:43:11il vaut mieux montrer son casier judiciaire
00:43:13que sa carte de policier
00:43:15moi j'ai suivi
00:43:17tout au long de ma carrière
00:43:19l'évolution du crime
00:43:21j'ai fréquenté les plus
00:43:24les plus horribles criminels
00:43:26qu'on puisse imaginer
00:43:28dès les premiers temps de ma carrière
00:43:30j'étais l'avocat
00:43:31de mémé Guérini
00:43:33le patron, le parrain
00:43:35qui sortait de prison
00:43:37puis après j'ai défendu
00:43:39le mat
00:43:41le fameux prophète
00:43:43et puis ça a été aussi
00:43:45Zampa
00:43:47j'ai connu l'époque du milieu
00:43:49c'était une époque
00:43:51régulière
00:43:53ça paraît effrayant ce que je vais dire
00:43:55mais c'était une époque
00:43:57où il y avait
00:43:59de la délinquance
00:44:01de l'égalité bien évidemment
00:44:03mais où certaines règles marginales
00:44:06étaient respectées
00:44:08on n'agressait pas une femme
00:44:10on ne frappait pas un vieux
00:44:12on ne touchait pas à un policier
00:44:15et puis progressivement on a vu
00:44:18l'emprise d'un autre milieu
00:44:21qui a chassé complètement
00:44:24notamment le milieu corse
00:44:26qui lui s'est dirigé vers d'autres types d'affaires
00:44:28à l'époque de la French Connection
00:44:30Marseille est la capitale de la drogue
00:44:33c'est le milieu marseillais
00:44:35qui tient le trafic de drogue
00:44:37Nixon se fâche
00:44:39Gaston de Fer est le maire de Marseille
00:44:42à l'époque il y a 7 inspecteurs
00:44:44qui s'occupent de la brigade des stupéfiants
00:44:477 !
00:44:49d'un coup il y en a 70
00:44:51et on nomme à la tête de la brigade des stupéfiants
00:44:53un homme que j'ai connu
00:44:55et que j'ai admiré
00:44:57bien qu'on se soit combattu
00:44:59qui disait
00:45:01il faut qu'on lutte contre le trafic de drogue
00:45:04ne nous demandez pas comment
00:45:06mais on va lutter
00:45:08et les laboratoires sont tombés
00:45:10et les trafiquants sont partis
00:45:13aujourd'hui on est confronté
00:45:15à des féodalités dans les cités
00:45:18on n'y entre pas
00:45:20quand des gardiens de prison
00:45:22doivent aller installer les bracelets
00:45:24il faut qu'ils passent par la frontière
00:45:26des dealers
00:45:27pour entrer à l'intérieur
00:45:29des cités à Marseille
00:45:31ça m'a été raconté par un gardien de prison
00:45:33bon
00:45:35on n'entre plus
00:45:37alors il s'agit de donner
00:45:39à la police
00:45:41des moyens
00:45:43légaux
00:45:45qui pour l'instant sont illégaux
00:45:47je ne sais pas si je me fais comprendre
00:45:49c'est à dire qu'on doit
00:45:51on doit étendre le champ
00:45:53des pouvoirs d'intervention des policiers
00:45:55dans ce qui aujourd'hui
00:45:57c'est de l'Augus
00:45:59Mélenchon et compagnie
00:46:01on n'a plus le choix
00:46:03quand on arrive à une intervention telle
00:46:05que dans la rue
00:46:07un homme parce qu'il se dit policier
00:46:09est frappé
00:46:11c'est un renversement complet
00:46:13du paradigme
00:46:15de la mentalité
00:46:17autrefois on disait il y a la peur du gendarme
00:46:19aujourd'hui il y a la haine
00:46:21du gendarme
00:46:23alors il faut une restructuration complète
00:46:25mais ça passe par un effort
00:46:27qu'on n'est pour l'instant pas capable de faire
00:46:29ni sur le plan pénal
00:46:31ni sur le plan répressif
00:46:33ni sur le plan du soutien des policiers
00:46:35rappelez-vous quand Pasqua avait dit
00:46:37je vous soutiens
00:46:39aux policiers
00:46:41ça avait scandalisé tout le monde
00:46:43mais les policiers ont besoin aujourd'hui
00:46:45de se sentir soutenus
00:46:47réellement, objectivement
00:46:49et même par la justice
00:46:51et malheureusement on est obligé de constater
00:46:53que bien souvent
00:46:55à l'instant du tribunal
00:46:57c'est Denis qui l'a dit
00:46:59lui-même je crois
00:47:01les juridictions ne suivent pas
00:47:03donc on a un chantier de discussion
00:47:05de réforme
00:47:07de travail qui est à faire
00:47:09et qui est effrayant
00:47:11parce qu'aujourd'hui
00:47:13vous savez une fois j'avais demandé
00:47:15à Mémé Guérini
00:47:17pourquoi il n'y avait plus de milieu
00:47:19il ne savait ni lire ni écrire
00:47:21vous savez ce qu'il m'a répondu
00:47:23je continue à réfléchir à sa réponse
00:47:25il m'avait dit parce qu'il n'y a plus
00:47:27réfléchissons à ça
00:47:30il n'y a plus de juste milieu
00:47:32c'est la folie
00:47:34c'est la déraison
00:47:36plus personne ne peut
00:47:38avoir la tranquillité de se dire
00:47:40aujourd'hui on attaque une banque
00:47:42parce que c'est une banque
00:47:44non on attaque un domicile
00:47:46parce que c'est un domicile
00:47:48on attaque une vieille dame dans la rue
00:47:50parce que c'est une vieille dame dans la rue
00:47:52il y a une déraison criminelle
00:47:54qui est en lien avec la déraison sociétale
00:47:57voilà
00:47:59page 80 de votre livre
00:48:02la grande misère analytique de la justice
00:48:05sa petitesse de compréhension
00:48:08son formalisme
00:48:10son formol
00:48:12l'empêche d'aller au fond du crime
00:48:15depuis qu'on juge
00:48:17on n'a pas avancé d'un mètre
00:48:19dans la connaissance des profondeurs criminelles
00:48:21qu'un doit bien se marrer
00:48:23question Gilbert Collard
00:48:25la justice est-elle juste ?
00:48:28depuis
00:48:30depuis Aristote
00:48:33on se pose la question
00:48:36quand on voit que Christian Ranucci
00:48:39est condamné à mort
00:48:42pour un crime qui aujourd'hui
00:48:45dans la pire des situations
00:48:47lui vaudrait 20 ans de prison
00:48:49qu'il ne ferait probablement peut-être pas
00:48:52la question
00:48:54de savoir si la justice est juste
00:48:57la réponse est non
00:48:59elle est circonstancielle
00:49:01elle est dramatiquement circonstancielle
00:49:03et c'est ça qui fait que
00:49:05au bout du parcours que je raconte
00:49:07on est humainement
00:49:10épuisé
00:49:12effrayé
00:49:14on a beaucoup plus de nuits de cauchemar
00:49:16que de nuits de rêve
00:49:18tous ces meurtriers que j'ai
00:49:20je raconte dans le livre l'histoire de Marina Macier
00:49:22c'est la tante
00:49:24du petit garçon de 6 ans
00:49:25qui a été décérébrée
00:49:27par Finocchietti
00:49:29décérébrée à coup de barre de fer
00:49:31c'est l'affaire d'Oriole
00:49:33c'est l'affaire d'Oriole
00:49:35elle se promène un jour
00:49:37il avait été condamné à 20 ans de prison
00:49:39elle se promène dans la rue
00:49:41elle est sur le trottoir
00:49:43elle marche dans Marseille
00:49:45et elle croit faire un cauchemar
00:49:48elle voit en face d'elle
00:49:50l'assassin
00:49:52il avait été libéré
00:49:53elle ne le savait même pas
00:49:55voilà
00:49:57c'est tout ça
00:49:59la justice
00:50:01et comment consoler cette femme
00:50:03quand elle m'a appelé au téléphone
00:50:05et qu'elle m'a dit
00:50:07je le raconte
00:50:09vous savez qui j'ai croisé dans la rue
00:50:11je lui ai dit non
00:50:13Finocchietti
00:50:15non mais c'est pas possible
00:50:17il a tué un enfant
00:50:19qui était son élève
00:50:21et il est libre
00:50:23et bien oui
00:50:25et bien oui
00:50:27parenthèse Marc vous avez lu
00:50:29vous avez aimé beaucoup ce livre
00:50:31sur Tola Ferranucci
00:50:33oui parce que d'abord
00:50:35c'est la flamboyance du verbe
00:50:37c'est la flamboyance du verbe
00:50:39mais surtout
00:50:41on est dans les baffons de l'âme
00:50:43on voit les situations de ces hommes
00:50:45qui n'ont plus rien d'humain
00:50:47et la question que je pourrais poser
00:50:49à Gilbert Collard
00:50:51il dit je suis contre la peine de mort
00:50:53mais est-ce que Ranucci
00:50:55remis dans la rue
00:50:57alors qu'il n'avait pas eu le moindre signe
00:50:59on le laisse répondre
00:51:01le moindre signe de compassion
00:51:03vis-à-vis des parents
00:51:05est-ce que cet homme là
00:51:07méritait de vivre
00:51:09alors j'ai bien connu
00:51:11moi j'ai cheminé
00:51:13je le dis à un moment donné
00:51:15je suis un concierge de conscience
00:51:17parce que j'ai écouté
00:51:19j'ai même défendu un jour
00:51:21vous dites dans votre livre
00:51:23vous êtes un concierge
00:51:25oui j'écoute
00:51:27j'ai écouté le crime toute ma vie
00:51:29pour essayer de comprendre
00:51:31le problème du mal
00:51:33du mal qui tue
00:51:38chaque fois que je quittais un criminel
00:51:40et j'en ai vu
00:51:42j'ai même défendu un cannibale
00:51:44pour vous dire jusqu'où j'ai pu aller
00:51:46un jour je le quitte vers midi
00:51:48il me dit bon appétit
00:51:50c'est pas une blague
00:51:51alors vous qui avez vu l'horreur absolue
00:51:53je disais chaque fois à tous ces criminels
00:51:55que ce soit Allaigre
00:51:57que ce soit Rannouti
00:51:59Raphaël Rannouti
00:52:01je lui ai dit à l'audience
00:52:03mais de qui vous vengez-vous ?
00:52:06de quelle souffrance vous vengez-vous ?
00:52:12et chaque fois
00:52:14que je posais la question à un criminel
00:52:17il se taisait
00:52:19et puis
00:52:21quelques temps après
00:52:23il revenait vers moi
00:52:25et il avait toujours
00:52:27c'est pas de la poésie
00:52:29parce que moi je serais plutôt du style intraitable
00:52:31il y a une incroyable blessure narcissique
00:52:34une immense blessure narcissique
00:52:38c'est pour ça que je dis à tous mes amis
00:52:41méfiez-vous des mythomanes
00:52:43qui sont des gens blessés narcissiquement
00:52:45ils peuvent être très très dangereux
00:52:48mais on n'imagine pas jusqu'où peut aller le crime
00:52:51je me rappelle d'un assassin
00:52:53qui avait tué l'amant de sa femme
00:52:57il l'avait enterré
00:52:59et puis il était retourné chez lui tranquillement
00:53:02et en pleine nuit, une nuit d'orage
00:53:04il le fallait
00:53:06il est allé le déterrer
00:53:08et il a défoncé à coups de marteau
00:53:11évidemment avec le bruit et tout
00:53:13les policiers sont arrivés et l'ont arrêté
00:53:15arrive Noël
00:53:17je reçois un courrier de lui
00:53:18et il me dit
00:53:20Jib, parce que c'est comme ça que les délinquants m'appelaient
00:53:23dans le midi
00:53:25Jib, est-ce que tu pourrais me faire un cadeau ?
00:53:28j'aimerais avoir
00:53:30pour les accrocher dans ma cellule
00:53:32les photos de l'autopsie
00:53:34non
00:53:36oui
00:53:38alors vous comprenez
00:53:40c'est ce que tu démarques tout à l'heure
00:53:42quand on entre
00:53:44comme je l'ai fait toute ma vie
00:53:46et comme j'essaie de le faire dans le livre
00:53:48c'est ce labyrinthe de la haine
00:53:51de l'horreur
00:53:53de l'horreur
00:53:55moi ça m'a fait du bien de le raconter
00:53:57je pourrais dire à la fin du livre
00:53:59merci docteur à mon éditeur
00:54:01parce que ça m'a permis de me libérer
00:54:04mais vous ne pouvez pas imaginer
00:54:06le poids d'horreur
00:54:08qu'il y a dans l'humanité
00:54:10et Gilles Bercolat
00:54:12quand vous voyez la société aujourd'hui
00:54:14vous qui avez toutes ces années d'expérience
00:54:16de prétoires, de plaidoiries
00:54:18de prétoires, de la criminalité
00:54:20va-t-elle en s'accélérant ?
00:54:22va-t-elle en étant de plus en plus grave ?
00:54:24ah oui, oui
00:54:26on a atteint si vous voulez
00:54:28on a atteint
00:54:30bon le crime, le crime est un mystère
00:54:32abyssal
00:54:34mais aujourd'hui
00:54:36on est arrivé dans une espèce
00:54:38d'auto-célébration du crime
00:54:40le criminel n'est plus honteux
00:54:43le criminel se montre
00:54:45le criminel parade
00:54:46le criminel se raconte
00:54:48le criminel est un héros de cinéma
00:54:50le criminel écrit des livres
00:54:52le criminel après avoir purgé sa peine
00:54:55vient raconter sa vie
00:54:58il y a une espèce de
00:55:00diabolisation active
00:55:02du crime
00:55:04moi je m'excuse
00:55:06c'est un propos qui va vous dérouter peut-être
00:55:08mais quand on me demande
00:55:10pourquoi je suis devenu très croyant
00:55:12je réponds parce que j'ai rencontré le diable
00:55:16j'ai rencontré moi le diable
00:55:18donc je sais que Dieu existe
00:55:21incroyable
00:55:23vous n'avez pas la parole
00:55:25vous voulez dire quelque chose ?
00:55:27oui d'abord ce qui est terrifiant
00:55:29et ça apparaît dans le livre
00:55:31si vous avez une question aussi vous pouvez
00:55:33ensuite j'ai une dernière question sur le narcotrafic pardon
00:55:35c'est que les victimes tombent aussi
00:55:38dans cette
00:55:40fascination
00:55:42de l'image
00:55:44et Gilbert Collard raconte
00:55:46comment soudain
00:55:48des gens qui sont dans la désespérance
00:55:50qui sont brisés
00:55:52devant la caméra
00:55:54trouvent je ne sais trop quel
00:55:56élément propulseur
00:55:58pour paraître
00:56:00Gilbert Collard et moi nous nous sommes rencontrés
00:56:02dans l'affaire Flactif
00:56:04l'affaire Flactif c'était
00:56:06merveilleusement racontée
00:56:08un très beau livre
00:56:10je me suis inspiré du reste
00:56:12vous racontez effectivement
00:56:13à cette occasion et cet homme
00:56:15qui avait tué un voisin jaloux
00:56:17et qui s'était jeté devant les caméras
00:56:19quand vous parlez de blessure narcissique
00:56:21et qui avait tué des enfants
00:56:23qui n'avaient rien fait
00:56:25si vous avez peut-être une question chacun
00:56:27ensuite je pose ma dernière question
00:56:29peut-être Mathieu ou Gabriel ou pas
00:56:31est-ce que vous avez eu envie de jeter l'éponge une fois
00:56:33de dire celui-là je ne pourrais pas le défendre
00:56:35il est trop atroce
00:56:37je n'ose même pas la raconter cette affaire
00:56:39je vois arriver une femme
00:56:41qui d'entrée me déplait
00:56:43elle avait quelque chose
00:56:45de tellement renfrogné
00:56:47qui me dit est-ce que vous accepteriez
00:56:49de défendre mon fils
00:56:51aucun avocat ne veut le défendre
00:56:53je dis mais il y a le bâtonnier
00:56:55elle me dit non le bâtonnier ne veut pas le défendre
00:56:57personne ne veut le défendre
00:56:59je me dis mais qu'est-ce qu'il a fait
00:57:01on me dit il est innocent
00:57:03c'est sa femme qui est coupable
00:57:05il n'y est pour rien
00:57:07je me dis mais qu'est-ce qu'il a fait madame
00:57:09elle me dit écoutez
00:57:11sans le vouloir
00:57:13par un bébé de 12 mois
00:57:15non non attendez
00:57:17parlons d'autre chose
00:57:19et il a diffusé les images
00:57:22d'accord
00:57:24alors je dis madame
00:57:26là je suis au pied de la croix
00:57:29si je refuse je déserte
00:57:31je déserte
00:57:33je vais le faire
00:57:35mais je ne veux pas d'honoraires
00:57:37et la présidente de la cour d'assises
00:57:39m'a dit après le procès
00:57:41merci d'avoir été là
00:57:43et je lui dis vous savez
00:57:45il m'a dit quelque chose
00:57:48il m'a dit
00:57:50je ne paierai jamais assez cher
00:57:52attendez demain
00:57:54il s'est suicidé dans la nuit
00:58:01reste que le théâtre de la vie
00:58:03faisait qu'il fallait l'aider
00:58:05et oui
00:58:07il fallait un avocat
00:58:09je voudrais vous poser une seule question
00:58:11sur lutter contre le narcotrafic
00:58:13sur le narcotrafic
00:58:15parce que c'est l'actualité
00:58:17ça gangrène notre société
00:58:19la drogue
00:58:21c'est ce qui a été aussi
00:58:23à l'origine de ces deux policiers
00:58:25qui ont été tabassés à Nice
00:58:27peut-être un mot
00:58:29comment peut-on lutter contre le narcotrafic
00:58:31le drame des narcotrafics
00:58:33je l'ai bien vécu
00:58:35je l'ai bien connu
00:58:37ce sont les cités
00:58:39ce sont des féodalités
00:58:41on n'y entre pas
00:58:43dans lesquelles il y a la drogue
00:58:45dans lesquelles il y a tout ce qu'il faut
00:58:47pour demain s'ils en ont envie
00:58:49foutre en l'air la paix publique
00:58:51mais on n'y entre pas
00:58:53donc il faudrait qu'il y ait
00:58:55véritablement des coups de force
00:58:57qu'on n'ait pas peur d'y aller
00:58:59qu'on n'ait pas peur d'y aller
00:59:01mais si on y va
00:59:03il y aura des blessés
00:59:05donc il faut les assumer
00:59:07merci beaucoup Gilbert Collard
00:59:09merci infiniment d'être venu
00:59:11comme chroniqueur mystère
00:59:13on écrit avec des histoires poignantes
00:59:15et toute l'histoire de la criminalité en France
00:59:17et toutes les grandes affaires
00:59:19quand j'étais jeune journaliste
00:59:21on se disait Gilbert Collard sera l'avocat
00:59:23vous étiez tout le temps sur les grands coups
00:59:25merci
00:59:27dernier, restez avec nous
00:59:29on va être avec Mathieu pour terminer
00:59:31sur Wikipédia
00:59:33puisque c'est une enquête du point
00:59:35Mathieu Bocoté qui est consacré à Wikipédia
00:59:37la plus grande encyclopédie participative de notre temps
00:59:39Wikipédia qui dans les faits
00:59:41nous démontre le point
00:59:43qui est dominé par l'extrême gauche
00:59:45et qui impose sa vision du monde
00:59:47c'est à dire
00:59:49ça pour moi c'est une des choses
00:59:51les plus importantes qu'il soit aujourd'hui
00:59:53et qui ne paraît pas comme telle
00:59:55parce que imaginez le commun immortel
00:59:57qui n'est pas occupé à réfléchir toujours
00:59:59à la dimension idéologique des choses
01:00:01il se pose une question sur un sujet X, Y, Z
01:00:03il va sur Wikipédia
01:00:05et croit trouver une source d'information
01:00:07qui à défaut d'être parfaite
01:00:09serait à peu près valable
01:00:11il suffit de faire l'expérience de Wikipédia
01:00:13pour constater que
01:00:15sur tous les sujets que l'on dit sensibles
01:00:17en français, pas en anglais
01:00:19je le note, en anglais la qualité est beaucoup plus grande
01:00:21je m'en désole
01:00:23mais en français, les sujets dits importants
01:00:25qui touchent à la théorie du genre
01:00:27qui touchent à l'antiracisme
01:00:29qui touchent à la question woke aujourd'hui
01:00:31il y a une véritable domination
01:00:33d'une petite clique de gens
01:00:35qui véritablement fixent l'opinion légitime
01:00:37et sur le mode
01:00:39qu'est-ce qu'on a le droit de dire
01:00:41qu'est-ce qu'on n'a pas le droit de dire
01:00:43la méthode est toujours
01:00:45ce qui est une saloperie si je peux me permettre
01:00:47la méthode est toujours la suivante
01:00:49vous voulez dire du mal de quelqu'un
01:00:51vous écrivez un article
01:00:53il suffit de trouver une source secondaire
01:00:55quelque part qui légitime votre propos
01:00:57et dès lors vous vous référez à cette source
01:00:59et là ça devient auto-référentiel
01:01:01donc une petite clique
01:01:03où on va citer Télérama, Libération, Le Monde
01:01:05une petite clique qui utilise
01:01:07des sources d'information
01:01:09quand même assez marquées à gauche
01:01:11et qui permet ensuite de fixer une orthodoxie
01:01:13et une réputation
01:01:15ça fait en sorte que certains sujets importants
01:01:17sont traités de sales manières aussi
01:01:19je vais vous donner un exemple
01:01:21quand on a voulu référer aux
01:01:23vous vous rappelez l'histoire tragique de Lola
01:01:25ou les Philippines
01:01:27on a voulu marquer sur Wikipédia
01:01:29ça nous a raconté par le point
01:01:31qu'on était devant des OQTF
01:01:33qui était à l'origine de ces crimes
01:01:35et bien ça a été banni parce que ça encourageait
01:01:37apparemment l'islamophobie
01:01:39donc sur Wikipédia
01:01:41certaines données élémentaires sont chassées
01:01:43je vais vous donner un autre exemple
01:01:45qui me semble particulièrement intéressant
01:01:47l'écrivain américain Philip Roth
01:01:49le grand écrivain Philip Roth
01:01:51constate que sur Wikipédia
01:01:53il constate que l'interprétation
01:01:55qui est donnée de son oeuvre est fausse
01:01:57il envoie un message
01:01:59en disant que vous vous trompez complètement
01:02:01dans l'interprétation de mon livre La Tâche
01:02:03réponse qu'on lui fait
01:02:05je comprends votre point de vue
01:02:07selon lequel l'auteur fait forcément autorité
01:02:09sur son propre travail
01:02:11mais nous exigeons des sources secondaires
01:02:13et autre chose par exemple
01:02:15J.K. Rowling qui est présentée systématiquement
01:02:17Madame Harry Potter
01:02:19qui est réduite à une forme de négationniste
01:02:21c'est le terme qu'on utilise normalement
01:02:23pour nier l'Holocauste
01:02:25une négationniste de la question du genre
01:02:27on lui prête des propos antisémites
01:02:29qu'elle n'a jamais tenus
01:02:31on l'assimile à l'extrême droite sans surprise
01:02:33on l'accuse encore une fois
01:02:35on la présente comme un véritable monstre
01:02:37Marcel Gauchet, plusieurs que vous avez reçus
01:02:39Marcel Gauchet a été présenté
01:02:41comme un ultra réactionnaire
01:02:43il portait cette sale étiquette
01:02:45Eugénie Bastier, tant d'autres
01:02:47ce qu'on pourrait dire c'est que c'est véritablement
01:02:49une encyclopédie militante
01:02:51orientée, idéologique
01:02:53et qui se fait passer pour du véritable savoir
01:02:55franchement pour moi il était temps
01:02:57qu'on nomme le biais de ce machin
01:02:59vous semblez avoir une petite dent contre vous
01:03:01ah oui franchement parce que c'est malade aussi
01:03:03je vais vous donner un exemple
01:03:05une fois vous nous demandiez sur ce plateau
01:03:07quel est votre deuxième prénom
01:03:09je sais vaguement parce que je ne l'ai jamais utilisé de ma vie
01:03:11Mathieu Yann Bocot
01:03:13quand même Yann apparaît sur Wikipédia
01:03:15et dès lors on m'interpelle quelquefois
01:03:17en disant Mathieu Yann
01:03:19mais ce n'est pas mon nom
01:03:21après vous avez enlevé un mot
01:03:23oui bien sûr donc là j'ai envoyé un mot
01:03:25je ne suis pas trop commun
01:03:27mais en disant pour Yann enlever ça ce n'est pas mon nom
01:03:29non désolé
01:03:31et moi quand j'enseignais vous savez
01:03:33j'enseignais pendant des années
01:03:35je disais aux étudiants
01:03:37n'utilisez jamais Wikipédia
01:03:39ce n'est pas une source efficace
01:03:41ou légitime de connaissances
01:03:43parce que nous sommes devant une fausse encyclopédie
01:03:45qui est en fait un vrai guide militant
01:03:47je ne vous pose plus de questions sur Wikipédia
01:03:49ça me rend fou
01:03:51Mathieu Yann c'est pour mon nom
01:03:53je ne me suis jamais appelé comme ça
01:03:55en tout cas sachez que pour notre ami Marc Menon
01:03:58son âge n'est pas son âge sur Wikipédia
01:04:00et en plus je suis clandestin pour eux
01:04:02ah oui d'accord
01:04:04et moi alors qu'est-ce que je fais habillé
01:04:06ah vous aussi
01:04:08c'est incroyable
01:04:10mais on ne peut pas faire corriger Wikipédia
01:04:12on a terminé
01:04:14merci infiniment à vous tous
01:04:16merci d'avoir égayé notre plateau
01:04:18enfin égayé je ne sais pas
01:04:20avec les histoires poignantes
01:04:22merci infiniment Gilbert Collard
01:04:24excellente suite de Programme Pascal
01:04:26pour l'heure des pro 2

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