Le problème aujourd’hui – que l’élu de 2017 s’appelle Hollande, Juppé ou (qui sait ?) Sarkozy - c’est de savoir de quels pouvoirs réels disposera le chef de l’Etat lors du prochain quinquennat.
http://www.lejdd.fr/Politique/En-2017-aura-t-on-un-vrai-ou-un-faux-president-785533
Car ce à quoi on assiste depuis 2012, et en tout cas depuis quelques mois, c’est à un rabotage permanent des pouvoirs du président. Au point que les équilibres finalement subtils de la Vème République – des équilibres qui ont permis que vivent des cohabitations, des équilibres qui permettent à l’occasion l’utilisation parfaitement démocratique de l’article 49.3 - sont en train d’être gravement mis en cause.
Un retour au président qui inaugure les chrysanthèmes
Ces équilibres sont mis en cause d’une part par ceux qui - à l’extrême-droite, au centre, à gauche, à l’extrême-gauche - n’ont jamais vraiment accepté les institutions de la Vème République et rêvent aujourd’hui, au travers de la mise en cause permanente de Hollande, d’un retour à une République parlementaire, que faciliterait l’instauration d’une proportionnelle généralisée. Une République où le président, selon la formule consacrée, inaugurerait "les chrysanthèmes" tandis que tout se jouerait au Parlement, et là seulement. Comme sous la IVème République.
Ces équilibres sont mis en cause, d’autre part, dans la rue. Non pas par les manifestants qui ont parfaitement le droit d’être hostiles à la loi El Khomri – d’autant qu’au Bourget en 2012 il avait été question de porter le fer contre la Finance mais pas contre le Code du Travail. En revanche, on a le droit de s’interroger sur le comportement – radical, de plus en plus violent, dangereux, sans rapport avec ce qui se passait en Mai 68 – de la minorité d’ultra-gauche. Un comportement qui, à Notre-Dame des Landes, amène l’Etat à tenter d’organiser un référendum départemental pour contourner les blocages organisées par les zadistes opposés au projet de nouvel aéroport, projet pourtant plusieurs ratifié par les élus.
Un accord avec les Verts et une guérilla
Il y avait déjà quelque chose de très singulier à voir comment, avant l’élection présidentielle de 2012, donc hors verdict du suffrage universel, la direction du PS avait négocié un "accord de gouvernement" avec les écologistes, leur assurant par là même des places et des groupes parlementaires. Et faisant ainsi le lit d’une guérilla qui aura duré tout le quinquennat.
Mais comment comprendre que des députés socialistes qui ont en 2012 permis à François Hollande d’accéder à l’Elysée aient sérieusement pu en arriver à envisager - même si jeudi soir ils ont reculé in extremis - de voter contre lui une motion de censure?
Comment exercer le pouvoir demain
Le pays traverse depuis 2008 une crise d‘une gravité historique car elle impose des mutations – parfois déchirantes - auxquelles les Français n’ont pas été préparés. La pire des choses ne serait-elle pas que les institutions de la Vème République – ce régime souple, mi présidentiel mi parlementaire - soient dénaturées?
Au-delà du destin de François Hollande et des contours idéologiques de la gauche d’après-demain, ce qui se joue actuellement, c’est ni plus ni moins que la façon d’exercer demain au sommet de l’Etat le pouvoir. Ou plutôt : la part de pouvoir qui revient à l’élu du peuple.
http://www.lejdd.fr/Politique/En-2017-aura-t-on-un-vrai-ou-un-faux-president-785533
Car ce à quoi on assiste depuis 2012, et en tout cas depuis quelques mois, c’est à un rabotage permanent des pouvoirs du président. Au point que les équilibres finalement subtils de la Vème République – des équilibres qui ont permis que vivent des cohabitations, des équilibres qui permettent à l’occasion l’utilisation parfaitement démocratique de l’article 49.3 - sont en train d’être gravement mis en cause.
Un retour au président qui inaugure les chrysanthèmes
Ces équilibres sont mis en cause d’une part par ceux qui - à l’extrême-droite, au centre, à gauche, à l’extrême-gauche - n’ont jamais vraiment accepté les institutions de la Vème République et rêvent aujourd’hui, au travers de la mise en cause permanente de Hollande, d’un retour à une République parlementaire, que faciliterait l’instauration d’une proportionnelle généralisée. Une République où le président, selon la formule consacrée, inaugurerait "les chrysanthèmes" tandis que tout se jouerait au Parlement, et là seulement. Comme sous la IVème République.
Ces équilibres sont mis en cause, d’autre part, dans la rue. Non pas par les manifestants qui ont parfaitement le droit d’être hostiles à la loi El Khomri – d’autant qu’au Bourget en 2012 il avait été question de porter le fer contre la Finance mais pas contre le Code du Travail. En revanche, on a le droit de s’interroger sur le comportement – radical, de plus en plus violent, dangereux, sans rapport avec ce qui se passait en Mai 68 – de la minorité d’ultra-gauche. Un comportement qui, à Notre-Dame des Landes, amène l’Etat à tenter d’organiser un référendum départemental pour contourner les blocages organisées par les zadistes opposés au projet de nouvel aéroport, projet pourtant plusieurs ratifié par les élus.
Un accord avec les Verts et une guérilla
Il y avait déjà quelque chose de très singulier à voir comment, avant l’élection présidentielle de 2012, donc hors verdict du suffrage universel, la direction du PS avait négocié un "accord de gouvernement" avec les écologistes, leur assurant par là même des places et des groupes parlementaires. Et faisant ainsi le lit d’une guérilla qui aura duré tout le quinquennat.
Mais comment comprendre que des députés socialistes qui ont en 2012 permis à François Hollande d’accéder à l’Elysée aient sérieusement pu en arriver à envisager - même si jeudi soir ils ont reculé in extremis - de voter contre lui une motion de censure?
Comment exercer le pouvoir demain
Le pays traverse depuis 2008 une crise d‘une gravité historique car elle impose des mutations – parfois déchirantes - auxquelles les Français n’ont pas été préparés. La pire des choses ne serait-elle pas que les institutions de la Vème République – ce régime souple, mi présidentiel mi parlementaire - soient dénaturées?
Au-delà du destin de François Hollande et des contours idéologiques de la gauche d’après-demain, ce qui se joue actuellement, c’est ni plus ni moins que la façon d’exercer demain au sommet de l’Etat le pouvoir. Ou plutôt : la part de pouvoir qui revient à l’élu du peuple.
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