Jeudi 15 février 2018 - 18h30
Quel avenir pour la sauvegarde de la vieille ville d’Alep dans la reconstruction de l’après-guerre ? Si la destruction de la vieille ville est indéniablement la perte inestimable d’un patrimoine remarquable, sa reconstruction pour ses habitants devrait être à la fois respectueuse d’un passé et résolument tournée vers l’avenir.
Le patrimoine ne faisait pas l’unanimité à Alep et un siècle fut nécessaire à l’idée de valorisation de l’héritage matériel et de substitution de celui-ci à un rapport plus immatériel et fonctionnel aux lieux hérités. Les premières mesures de protection ont provoqué des réactions fortes mais les années 1990-2000, avec le développement démographique et l’essor économique, ont été marquées par des mesures efficaces d’intégration urbaine de la ville ancienne au centre-ville. De grands projets exemplaires ont rendu accessibles de nombreux espaces publics aux habitants et aux touristes : citadelle ; souks ; quartiers chrétiens de Jdeidé. Des aménagements ont considérablement modifié le paysage.
La guerre d’Alep fut une guerre à la ville et au patrimoine, un « urbicide ». Il ne s’agit aujourd’hui pas seulement de reconstruire et de conserver, mais également de comprendre ce qui a motivé cette étonnante indifférence à cet héritage singulier.
Face à la reconstruction, les choix restent difficiles : La modernité peut-elle être le critère de développement de la ville ancienne ? Le rêve de certains de voir la ville se transformer à l’image du modèle de Dubaï existe, et la reconstruction du centre de Beyrouth est, dans ce sens, sans doute un exemple à ne pas suivre. Si les interventions de reconstruction et d’aménagement se font à des échelles différentes selon les secteurs, des innovations, rendues possible par les destructions, pourront y être intégrées.
L’accentuation prévisible des problèmes actuels dans un futur proche ne seront résolus que si la communauté internationale se mobilise. Des inconnues subsistent : qui va s’engager dans la reconstruction de la vieille ville, et quand ? A-t-elle déjà commencé ?
Avec :
Thierry Grandin, architecte, expert Icomos
Jean-Claude David, géographe urbain, chercheur associé à Archéorient (CNRS, Lyon)
Quel avenir pour la sauvegarde de la vieille ville d’Alep dans la reconstruction de l’après-guerre ? Si la destruction de la vieille ville est indéniablement la perte inestimable d’un patrimoine remarquable, sa reconstruction pour ses habitants devrait être à la fois respectueuse d’un passé et résolument tournée vers l’avenir.
Le patrimoine ne faisait pas l’unanimité à Alep et un siècle fut nécessaire à l’idée de valorisation de l’héritage matériel et de substitution de celui-ci à un rapport plus immatériel et fonctionnel aux lieux hérités. Les premières mesures de protection ont provoqué des réactions fortes mais les années 1990-2000, avec le développement démographique et l’essor économique, ont été marquées par des mesures efficaces d’intégration urbaine de la ville ancienne au centre-ville. De grands projets exemplaires ont rendu accessibles de nombreux espaces publics aux habitants et aux touristes : citadelle ; souks ; quartiers chrétiens de Jdeidé. Des aménagements ont considérablement modifié le paysage.
La guerre d’Alep fut une guerre à la ville et au patrimoine, un « urbicide ». Il ne s’agit aujourd’hui pas seulement de reconstruire et de conserver, mais également de comprendre ce qui a motivé cette étonnante indifférence à cet héritage singulier.
Face à la reconstruction, les choix restent difficiles : La modernité peut-elle être le critère de développement de la ville ancienne ? Le rêve de certains de voir la ville se transformer à l’image du modèle de Dubaï existe, et la reconstruction du centre de Beyrouth est, dans ce sens, sans doute un exemple à ne pas suivre. Si les interventions de reconstruction et d’aménagement se font à des échelles différentes selon les secteurs, des innovations, rendues possible par les destructions, pourront y être intégrées.
L’accentuation prévisible des problèmes actuels dans un futur proche ne seront résolus que si la communauté internationale se mobilise. Des inconnues subsistent : qui va s’engager dans la reconstruction de la vieille ville, et quand ? A-t-elle déjà commencé ?
Avec :
Thierry Grandin, architecte, expert Icomos
Jean-Claude David, géographe urbain, chercheur associé à Archéorient (CNRS, Lyon)
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