Le Trio Xenakis (Adélaide Ferrière, Emmanuel Jacquet et Rodolphe Thér) interprète Okho, pièce composée en 1989 par Iannis Xenakis. Extrait du concert donné le 8 mai 2022 à l'auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.
Créé dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française en 1989, Okho est né de l’intérêt de Xenakis pour le djembé et le zarb. Après que son ami le percussionniste Jean-Pierre Drouet lui a présenté ces deux instruments et leur mode de jeu en 1987-1988, Xenakis se lance dans l’écriture d’une pièce pour trois djembés et un membranophone africain de grande taille. Le titre Okho ne se réfère à rien de réel. Il s’agit d’une pure association de phonèmes qui connote peut-être l’Afrique, ou la Grèce, en tout cas un vaste espace non européen : Xenakis évoquait souvent ses recherches sur les rythmes indiens et africains, tout comme les chants traditionnels grecs qu’il avait entendus en Roumanie pendant son enfance, sur des rythmes qu’il appelait « bartókiens ».
Quoi qu’il en soit, le compositeur, comme à son habitude, a pris soin de noter avec minutie, en tête de la partition, les sons prédéterminés qui doivent être utilisés au cours de l’exécution. Il distingue 6 sons produits par les différentes positions de la main sur l’instrument, chacun se voyant attribuer une intensité déterminée (mf, f, ff) : bord clair, bord claqué sec, bord 55 claqué résonnant, basse étouffée, basse normale, basse claquée. Dans certains passages, ces sons correspondent à des hauteurs relatives
Okho, d’un seul tenant, est constitué de cinq grandes sections. La première, bâtie sur des rythmes réguliers, fait songer à un canon, avec entrées successives des trois djembés et synchronicité des impacts. Un changement de tempo et de timbre signale le début de la deuxième section, composée de rythmes plus irréguliers à base de valeurs brèves et de triolets, qui alternent avec les motifs du canon. Dans la troisième section, signalée par un nouveau changement de tempo, un autre mode de jeu est requis, avec des roulements, des glissandi (par ondulations du poignet) et des tremolos avec baguettes (voire avec les ongles). Puis les percussionnistes se servent d’une baguette et de la main afin d’exécuter des figures rythmiques denses, serrées. La section finale commence par une accalmie grâce au retour de la pulsation, qui est cependant vite désorganisée par des groupes irréguliers. Une coda très virtuose, comme à l’accoutumée, se termine par un coup final sur la « grande peau africaine ».
Créé dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française en 1989, Okho est né de l’intérêt de Xenakis pour le djembé et le zarb. Après que son ami le percussionniste Jean-Pierre Drouet lui a présenté ces deux instruments et leur mode de jeu en 1987-1988, Xenakis se lance dans l’écriture d’une pièce pour trois djembés et un membranophone africain de grande taille. Le titre Okho ne se réfère à rien de réel. Il s’agit d’une pure association de phonèmes qui connote peut-être l’Afrique, ou la Grèce, en tout cas un vaste espace non européen : Xenakis évoquait souvent ses recherches sur les rythmes indiens et africains, tout comme les chants traditionnels grecs qu’il avait entendus en Roumanie pendant son enfance, sur des rythmes qu’il appelait « bartókiens ».
Quoi qu’il en soit, le compositeur, comme à son habitude, a pris soin de noter avec minutie, en tête de la partition, les sons prédéterminés qui doivent être utilisés au cours de l’exécution. Il distingue 6 sons produits par les différentes positions de la main sur l’instrument, chacun se voyant attribuer une intensité déterminée (mf, f, ff) : bord clair, bord claqué sec, bord 55 claqué résonnant, basse étouffée, basse normale, basse claquée. Dans certains passages, ces sons correspondent à des hauteurs relatives
Okho, d’un seul tenant, est constitué de cinq grandes sections. La première, bâtie sur des rythmes réguliers, fait songer à un canon, avec entrées successives des trois djembés et synchronicité des impacts. Un changement de tempo et de timbre signale le début de la deuxième section, composée de rythmes plus irréguliers à base de valeurs brèves et de triolets, qui alternent avec les motifs du canon. Dans la troisième section, signalée par un nouveau changement de tempo, un autre mode de jeu est requis, avec des roulements, des glissandi (par ondulations du poignet) et des tremolos avec baguettes (voire avec les ongles). Puis les percussionnistes se servent d’une baguette et de la main afin d’exécuter des figures rythmiques denses, serrées. La section finale commence par une accalmie grâce au retour de la pulsation, qui est cependant vite désorganisée par des groupes irréguliers. Une coda très virtuose, comme à l’accoutumée, se termine par un coup final sur la « grande peau africaine ».
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