• l’année dernière
Changer le regard sur le handicap et transmettre un message fort en faveur de l’inclusion, c’est l’ambition de "Différent.e.s", notre nouveau format. Pour l’incarner, qui mieux que Salim Ejnaïni : cavalier de Jumping, sportif, conférencier, entrepreneur… et non-voyant ? Comment vit-on avec une "différence", comment apprend-on à s'accepter soi et à accepter le regard de l'autre ? Parcours cabossés, destins contrariés et incroyables leçons de vie : Salim Ejnaïni recueille les témoignages de nos invités extra-ordinaires. Des histoires fortes et inspirantes autour de la résilience et du vivre-ensemble…Suivi par près de 100 000 personnes sur Instagram, l’influenceur Martin Petit est devenu tétraplégique après un mauvais plongeon en 2017. Désormais en fauteuil roulant, le jeune homme a accepté, pour Yahoo, de se livrer sur son histoire. Il est notamment revenu sur son accident, sur la douloureuse période de réanimation et sur ses lourdes séquelles qui l’ont privé d’une partie de son autonomie.La tétraplégie est une paralysie partielle ou totale des quatre membres causée généralement par une lésion de la moelle épinière. Elle résulte généralement de traumatismes (tels qu'un accident de la route, la plongée en eau peu profonde, une chute, une blessure sportive), de maladies (telles que la myélite transversale, la sclérose en plaques ou la polio) ou de troubles congénitaux (tels que la dystrophie musculaire).

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Transcription
00:00 Je veux bien revenir sur ce qui s'est passé il y a 5 ans je crois si l'humour est bon.
00:04 Ouais c'est ça, il y a un peu plus de 5 ans, donc c'était le 21 août 2017.
00:08 Je décide d'aller me changer les idées sur la côte.
00:12 T'avais quel âge pardon à ce moment là ?
00:13 À ce moment là j'avais 25 ans.
00:15 J'ai plongé, même les mains en avant de mémoire.
00:18 Et je ne devais pas avoir une très bonne position parce que c'est ma tête qui a pris.
00:21 Et heureusement j'ai un copain qui a capté qu'il y avait un truc qui se passait à ce moment là.
00:26 Et il m'a sorti de l'eau et je lui explique que je ne peux plus bouger mes jambes.
00:31 À partir du moment où je suis rentré dans l'hélicoptère et où j'ai atterri à l'hôpital,
00:35 je ne me souviens plus des trois jours qui ont suivi.
00:38 Mais le souvenir que j'ai c'est quand je me réveille en réanimation, c'était dans la nuit.
00:43 Et en fait je vois que j'ai un bouton rouge là pour appuyer.
00:49 Et j'appuie et en fait je n'arrêtais pas d'appuyer.
00:51 Et à un moment un mec il m'a dit "mais on ne va pas pouvoir rester là toute la nuit".
00:55 Sauf que toi tu as besoin de quelque chose qui te rassure.
00:58 Et là je pense que ça a été très anxiogène.
00:59 Je me souviens d'une nettoyante, Anne-Laure, à un moment elle sort de ma chambre.
01:06 Ah, ce n'est pas évident de parler de ça.
01:09 C'est ouf parce que...
01:12 Et bref, elle sort de la chambre et juste elle me caresse la main.
01:17 Et je me suis dit "waouh", ça m'a fait du bien.
01:22 Et c'était le moment où j'en avais vraiment le plus besoin.
01:25 Est-ce que tu as pensé au pire à ce moment-là ?
01:27 Ouais, j'y ai pensé.
01:28 Après tu vois, c'est des choses qui sont difficiles à dire en public.
01:31 Mais effectivement, à ce moment-là tu te dis "putain mais ta vie elle n'a plus de sens".
01:35 Et je pense que c'est aussi un message qu'il faut qu'on arrive à rendre récurrent.
01:39 C'est de te dire "ok, ça va mal tant que t'es en dépression,
01:41 va voir un spécialiste, va voir quelqu'un qui t'aide".
01:43 Et il n'y a aucune honte à ça en fait.
01:45 Moi je n'ai pas éprouvé le besoin de le faire quand j'ai eu mon accident.
01:48 Et tu vois, c'est marrant, c'est qu'à 5 ans post-accident,
01:51 j'y pense de plus en plus à aller voir quelqu'un.
01:53 Parce que je pense que j'ai encore de la colère, j'ai encore de l'irritabilité.
01:56 Je me dois de m'armer par rapport à ça, d'aller bien dans ma tête.
02:01 Et tout se passera mieux pour moi.
02:03 Alors la tétraplégie incomplète, c'est que ma moelle, elle a été pincée.
02:07 Elle n'a pas été violemment sectionnée ou comprimée.
02:11 Auquel cas, il me reste encore des possibilités,
02:14 enfin en tout cas des retours sensitifs, on va dire.
02:16 C'est-à-dire que moi j'ai la proprioception, je sens mon corps.
02:18 J'ai encore l'usage des épaules, des biceps, du releveur du poignet,
02:23 qui me permet aussi d'avoir la pince.
02:25 Et ça me permet en fait, effectivement, de garder une autonomie.
02:27 [Générique]
02:29 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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