Mouvements sociaux dans l’énergie et à la SNCF : les grévistes ont-ils raison pour vous ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Axel Persson, Secrétaire général de la CGT cheminots de Trappes et Conducteur de train.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DU_JOUR-2023-01-26##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:05 Et pourquoi on dit les vraies voix ?
00:07 Comment on sait d'ailleurs que c'est les vraies voix ?
00:09 Philippe Bigère, Françoise de Gois, Sébastien Ménard,
00:12 comment on sait sur Sud Radio que c'est des vraies voix ?
00:14 C'est très simple Cécile, de mon point de vue.
00:18 D'ailleurs on aurait pu être appelé comme ça,
00:20 pour être de vraies voix, il faut être des voix libres.
00:23 Et donc, on entend qu'on est libre.
00:26 Je suis persuadé.
00:28 Vous pensez que vous êtes libre alors qu'on vous tient comme ça, à la poignée ?
00:32 Non mais lui il nous achète avec des saucissons !
00:35 On est sur la libre !
00:37 Il nous achète avec la maugière et des saucissons !
00:39 Vous avez une poigne tout de même assez délicieuse.
00:41 Oh là là !
00:43 Passe-moi le sec, passe-moi le blanc !
00:45 Je dis une poigne !
00:47 Je crois que j'ai un ticket avec Philippe Bigère.
00:50 Je dis ça, je dis rien.
00:52 En tout cas, c'était l'émission qui vous appartient, c'est la vôtre.
00:56 Vous êtes les bienvenus 0826 300 300.
00:58 Et comment il va notre auditeur du début ?
01:00 Eh bien notre auditeur du début, il vous embrasse, voilà.
01:02 Il est dans le bain avec nous.
01:04 Allez, tout de suite le grand débat du jour.
01:06 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
01:10 Les syndicats se sont mis d'accord pour une nouvelle journée de grève et de manifestation.
01:14 À la SNCF, plusieurs syndicats ont déposé un préavis de grève.
01:18 Oui, il y a possibilité qu'il y ait des journées d'action pendant les vacances scolaires.
01:22 Les salariés des ports et docks sont appelés à se mobiliser.
01:25 Tout comme les salariés de l'industrie pétrolière, appelés à débrayer pendant 48 heures.
01:30 Le but c'est de gagner, voilà.
01:31 Et tout le monde aura bien compris qu'on ne gagnera pas en faisant une journée de temps en temps.
01:35 Plusieurs centrales seront bloquées chez EDF.
01:37 La CGT envisage de fournir gratuitement de l'électricité à certaines écoles et hôpitaux.
01:42 Le but c'est effectivement qu'il y ait d'autres secteurs professionnels qui viennent.
01:45 Pour les syndicats, c'est la seule façon en fait de pouvoir faire un levier.
01:49 Mais c'est toujours sur les mêmes que ça tombe.
01:52 Et ce mouvement social dans l'énergie et à la SNCF, les grévistes ont-ils raison selon vous ?
01:58 Vous dites oui à 78% de la CGT qui appelle aujourd'hui à la grève.
02:02 Et demain dans les raffineries, les centrales électriques et les docks et les ports.
02:05 Tout comme la CGT, cheminots à la RATP qui appellent à rejoindre ces initiatives prévues.
02:10 Philippe ?
02:11 Oui, Cécile. L'objectif de la manœuvre est selon la CGT d'aller chercher encore plus de grévistes.
02:16 Je le redis un peu comme Nicolas Sarkozy voulait aller chercher la croissance avec les dents.
02:20 Est-ce que vous pensez que c'est de nature à faire venir, défiler plus de gens le 31 janvier prochain ?
02:25 Vous êtes gréviste, vous avez fait la grève aujourd'hui, vous allez la faire après, vous allez défiler.
02:30 Ou vous êtes contre ces grèves. On vous attend au 0826 300 300.
02:34 Et notre invité pour en parler, Axel Persson, est avec nous. Bonsoir.
02:37 Bonsoir.
02:38 Personne, pardon, excusez-moi. Secrétaire général de la CGT, cheminots de TRAP et conducteur de train.
02:44 On va faire un petit point si vous le permettez avec nos éditorialistes avant de démarrer avec vous.
02:48 Philippe Bilger, Paysan 47, nous dit sur les réseaux sociaux, faire des cadeaux aux usagers serait bien mieux que de les bloquer.
02:55 Moi, Françoise l'a dit tout à l'heure à l'égard de Sébastien, je ne suis pas un fanatique de ces journées, objectivement.
03:04 Mais le problème n'est même plus là. Je pense que le mouvement qui a déjà été ample la première fois,
03:10 va s'amplifier à partir du 31 parce qu'il est porté par son propre succès et une adhésion de plus en plus considérable,
03:19 me semble-t-il, de l'opinion publique. Et à tel point que même si on est hostile au projet,
03:26 on ne peut pas s'empêcher de regarder avec une sorte de curiosité citoyenne ce qui va se passer
03:33 entre l'affrontement et l'opposition de la rue et ce qui va se passer au Parlement.
03:41 Ça va être très intéressant à observer pour ceux qui peuvent prétendre se détacher du projet lui-même.
03:49 Françoise de Gouin, on reconnecte, les Français reconnectent avec les syndicats.
03:53 Absolument, oui, et c'est une vraie, presque divine surprise ce qui s'est passé jeudi.
03:58 Les syndicats ont tout à fait raison de battre le fer pendant qu'il est chaud.
04:01 Et moi je suis absolument persuadé qu'il y aura autant de monde, au moins autant de monde le 31 janvier.
04:06 C'est croissant, pourquoi ? Parce que vous regardez d'ailleurs les enquêtes d'opinion.
04:10 Imaginez qu'en une semaine, entre jeudi dernier et aujourd'hui, l'adhésion aux grévistes a augmenté de 8 à 10 points.
04:17 Selon les enquêtes d'opinion, la moyenne c'est 8 à 10 points.
04:20 Quand vous regardez les ventilations, c'est ça qui est le plus intéressant.
04:23 C'est que par exemple, on prend les électeurs de droite, des républicains, ils sont plus de 54, 55% à être opposés à cette réforme.
04:31 Ce qui fait que l'extérieur, oui l'extérieur, qui en plus de ça n'a pas été violent,
04:36 et pour moi c'était, pour nous tous c'était très important que ça se passe en calme.
04:39 Oui l'extérieur peut faire bouger le Parlement.
04:42 Donc ils ont absolument raison de battre le fer pendant qu'il est chaud.
04:45 Et surtout, quelle union syndicale, messieurs et mesdames, je vous félicite.
04:49 Parce que ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas vu une unité syndicale qui paraît incassable et qui va l'être je pense encore longtemps.
04:56 - C'est parce que Ménard... - Les soldes d'Arsoles se sont poussées des ailes.
04:59 - Mauvaise surprise pour l'exécutif et la majorité ?
05:02 - Mauvaise surprise, non. Je ne les imagine pas et je les sais non surpris.
05:08 Donc il y a évidemment une adhésion populaire à ce mouvement de contestation du projet gouvernemental.
05:16 Après les grévistes ont droit de faire grève, les grévistes de leur point de vue ont même raison de faire grève.
05:22 Puisque quelque part il y a celles et ceux qui s'opposent, il y a celles et ceux, comme le dit Françoise,
05:28 puis il y a celles et ceux qui n'aspirent qu'à amender, je dirais, ce projet de réforme des retraites.
05:32 Après le vrai sujet c'est la communication gouvernementale qui dit que la porte est ouverte,
05:39 qu'on a déjà négocié, on peut négocier encore, etc.
05:42 J'ai la faiblesse de croire qu'il n'y a pas nécessairement une envie farouche d'ouvrir le jeu et de négocier.
05:50 Après il y a la grève et il y a les conséquences que ça va avoir sur la quotidienneté, sur la vraie vie des gens,
05:56 c'est-à-dire que celles et ceux qui veulent continuer à se déplacer, celles et ceux qui veulent continuer à bosser,
06:01 et à 48 heures pourquoi pas, au-delà ça sera la chien-lit et le bordel.
06:06 - Moi je crois que c'est un mauvais pari que fait le gouvernement.
06:09 Contrairement à ce que dit Sébastien, je pense que le gouvernement est assez désarçonné par ce qui s'est passé jeudi,
06:15 et par l'unité syndicale, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire.
06:18 - La présence de la CFDT fait beaucoup.
06:21 - Avec nous Axel Persson, je le rappelle secrétaire gérant de la CGT Cheminots de Trappes.
06:26 Quelle est votre réaction au tour de table des vrais voix, Axel ?
06:30 - Déjà on part du même constat tous, c'est que la mobilisation du 19 janvier était une réussite
06:36 tant en termes de participation à la manifestation que en participation à la grève.
06:41 Et surtout là où je voudrais ajouter quelques précisions, c'est que bien évidemment la grève était très forte,
06:45 par exemple au chemin de fer où je travaille, ou par exemple dans mon établissement on a tenu 80% de grévistes,
06:50 mais la participation de plusieurs salariés d'entreprises du privé est également très significative.
06:56 Par exemple dans les départements des Yvelines, les ouvriers de l'usine PSA Stellantis à Poissy,
07:01 ainsi que ceux de Renault-Flin, mais il y a plein d'autres exemples, étaient massivement mobilisés dans la grève.
07:05 On les a vus dans les manifestations et ça c'est un point d'appui très important et très précieux pour l'avenir
07:09 parce que ce qui va nous permettre réellement de gagner si on gagne, c'est s'il y a des bataillons significatifs
07:14 dans le privé qui rentrent dans la grève et qui restent dans la grève et qui participeront jusqu'au bout.
07:18 Je ne sais pas si ce sera le cas, mais en tout cas c'est notre stratégie et c'est ce à quoi on essaie de s'employer.
07:23 Et pour l'instant on peut plutôt dire qu'on a du vent dans les voiles jusqu'à où, j'espère jusqu'à la victoire,
07:28 mais ça on le découvrera au fur et à mesure du mouvement qu'on arrive à construire.
07:31 - Sébastien Ménard veut dire un mot.
07:32 - Oui, moi j'aimerais vous poser une question monsieur Bonsoir.
07:35 J'aimerais savoir si le dessin que vous voulez proposer aux français c'est comme vos conducteurs,
07:40 c'est-à-dire prendre la retraite à 52 ans.
07:42 - Ah oui, ça ce serait en effet, vous touchez du point une revendication historique du mouvement, vous voyez,
07:47 qui est la réduction du temps de travail, que ce soit dans la semaine ou dans la vie.
07:50 Donc bien évidemment que la revendication qui est portée c'est que, vous savez, on dit parfois qu'on a des régimes spéciaux,
07:56 mais ce n'est pas nous qui les avons rendus spéciaux, c'est au contraire,
07:58 c'est des différents gouvernements successifs qui se succèdent depuis la deuxième guerre mondiale,
08:02 parce qu'à l'époque, je tiens quand même à le rappeler,
08:04 une fois la deuxième guerre mondiale terminée, il était convenu à l'époque que progressivement le régime général convergerait,
08:10 en termes de standard, vers les régimes les plus favorables de l'époque.
08:13 Et au fur et à mesure que le pays se reconstruirait, que le PIB augmenterait, que le pays s'enrichisserait à nouveau,
08:17 aujourd'hui presque 70 à 80 ans plus tard, le PIB a quadruplé, voire même multiplié par 10 selon certaines façons d'analyser les choses,
08:24 la productivité a augmenté de manière considérable, les richesses également,
08:27 donc il y aurait moyen aujourd'hui d'étendre nos droits à l'ensemble des salariés,
08:31 à commencer par ceux des travailleurs les plus pénibles dans le BTP, y compris dans les hôpitaux,
08:35 y compris ceux qui travaillent par dehors sur les équipements, dans les voies par exemple, sur les routes.
08:40 Bien sûr qu'on voudrait les étendre, bien sûr qu'on le veut.
08:43 Vous ne bougez pas, vous restez avec nous, 0826-300-300, notre vraie voix, auditeur Didier est avec nous.
08:49 Didier, vous voulez y réagir forcément sur cette mobilisation ? Que vous soutenez ?
08:54 Absolument, vraie voix je ne sais pas, mais en tout cas oui je soutiens.
08:58 Moi ce qui me sidère, je ne sais pas si c'est de l'incompétence, de l'impréparation, de l'irresponsabilité,
09:06 mais ce gouvernement depuis 2017, que ce dossier semble-t-il étudier en haut lieu,
09:12 qui a fait l'objet d'un haut commissaire aux retraites,
09:15 comment arriver là, dans la période où nous sommes, à avoir les imprécisions qui sont quand même lamentables et ridicules,
09:25 à une émission spéciale sur BFM concernant ce dossier, ce sujet, pendant plus d'une heure et demie.
09:32 Alors BFM, j'ai cru comprendre qu'ils avaient été briefés particulièrement,
09:36 mais les réponses imprésemblables du ministre en charge de ce dossier,
09:41 c'est comment on arrive aujourd'hui à avoir la situation qu'évoquait le syndicaliste qui s'est exprimé avant moi,
09:48 mais aussi par exemple toutes les personnes qui ont entre 59 et 62 ans, qui sont au RSA, qui sont au chômage,
09:56 pour qui on va rajouter deux années de galère.
09:59 L'étude de cet impact, elle est où ? Personne répond, si ce n'est des propos évasifs et ridicules.
10:05 La situation des femmes, là aussi, et même un ministre du gouvernement n'a pas pu se retenir devant l'évidence de cette situation.
10:13 - Il faut dire la vérité. - Il faut dire la vérité.
10:15 - Non, non, c'est Franck Ghester. - C'est Franck Ghester, autant pour moi.
10:18 - Chissier, qui est impensable et indrésemblable, surtout dans le contexte de la situation,
10:24 et moi je crois que comme ça a été dit par Françoise et d'autres, le mouvement ne va que s'amplifier.
10:31 Il y a le sujet des retraites qui est majeur et aux conséquences fortes tous les jours sur la vie de chacun d'entre nous,
10:37 mais on sait bien qu'il y a plein d'autres sujets qui viennent s'interférer à cette manifestation, à ce mouvement, à ce mécontentement.
10:44 - On va faire réagir. - On va faire réagir les vrais voix.
10:46 - Philippe Ghester.
10:47 - J'aimerais demander à Axel Persson son point de vue sur l'interrogation suivante.
10:53 On est tous d'accord, me semble-t-il, sur le fait que l'ampleur de l'opposition syndicale et populaire va augmenter.
11:01 On peut la tenir pour acquise. Mais que se passe-t-il de votre côté s'il y a une victoire parlementaire du gouvernement ?
11:11 À quel moment considérez-vous que... Est-ce que vous continuerez à vous battre par d'autres moyens,
11:18 ou est-ce que cette défaite parlementaire signera la fin de votre lutte syndicale ?
11:26 - Je n'espère pas. Déjà, notre mot d'ordre, c'est le retrait du projet de loi.
11:30 Mais il y a aussi une multitude d'exemples de projets de loi qui ont même été votés par le Parlement, qui n'ont jamais été appliqués.
11:36 Le plus récent d'ailleurs d'entre eux, c'est le projet de réforme de retrait de 2019-2020.
11:40 On oublie que cette précédente attaque avait été votée en première instance...
11:45 Enfin, votée. Ça avait été fait par 49-3.
11:48 Ça avait donc passé le premier obstacle législatif.
11:51 Mais finalement, elle n'a jamais été appliquée du fait de décisions politiques ultérieures par le gouvernement,
11:55 qui, sur recommandation du patronat, lui injoignaient de ne pas remettre le couvert sur cette réforme
12:01 pour ne pas recréer des mobilisations dans le contexte du post-premier confinement.
12:05 Donc c'est tout à fait possible. Il y a eu le CPE qui avait été voté par l'Assemblée et le Sénat, qui n'avaient jamais été appliqués.
12:10 Donc en fait, on ne va pas s'arrêter et se caler uniquement en fonction du calendrier parlementaire.
12:14 L'objectif, c'est que cette loi soit soit retirée ou ne vienne jamais être appliquée.
12:17 C'est ça notre objectif de lutte. Et quand ça s'arrêtera, ce sera quand cet objectif sera atteint
12:21 ou que les travailleurs mobilisés en décideront autrement. C'est toujours comme ça que ça se passe au final.
12:25 Est-ce que Sébastien Ménard, dans cette histoire de retraite, de réforme des retraites, on va y arriver un jour ?
12:30 Si j'écoute M. Persson qui nous dit que la retraite à 52 ans pour tous, c'est finalement le paradis promis sur Terre,
12:39 et notamment en France, je me dis qu'on n'est pas prêt de régler le problème.
12:42 Voilà, parce qu'on est en total décalage avec la réalité de ce qui se passe dans le monde.
12:48 Bon, je ne vais pas ressortir la litanie que nous partageait Didier, notre auditeur,
12:54 sur la piteuse prestation d'Olivier Véran sur BFM face à Bardella et qu'on sort,
13:02 parce qu'il était très mauvais. Il était très très très très très mauvais.
13:06 Il faut en convenir, il n'y a pas de débat là-dessus.
13:08 Mais si aujourd'hui, on doit faire tomber cette énième tentative de réforme des retraites
13:14 pour tenter de faire croire aux Français que le PIB est la richesse, etc. etc.
13:18 Vous vivez sur quelle planète, monsieur ? Moi, je suis entrepreneur.
13:21 Je vais terminer, Françoise.
13:23 C'est très compliqué aujourd'hui, c'est très compliqué d'embaucher,
13:26 c'est très compliqué de faire fonctionner nos entreprises,
13:28 c'est très compliqué d'honorer, je dirais, nos carnets de commandes,
13:32 c'est très compliqué de tout, en fait.
13:34 Et vous nous dites que l'apanage, finalement, c'est la retraite à 52 balais pour tout le monde.
13:37 Je me dis qu'on ne vit pas sur la même planète.
13:39 - Excusez-moi, moi, je vais m'inscrire en faux, 52 balais,
13:41 ça veut dire déjà que tu crées des emplois et que tu fais partir des gens bien avant
13:45 et que des jeunes les remplacent, donc il faut arrêter avec ce que disait notre...
13:48 - Mais ils n'ont peut-être pas envie, je crois.
13:49 - Ce que disait Alexandre, c'est que le point de départ du...
13:52 Mais si, bien sûr, le point de départ du Conseil National de la Résistance,
13:55 c'est qu'effectivement, on fait des régimes spéciaux
13:57 et qu'il faut tendre vers le mieux, disons, social, ce qui n'a jamais été fait.
14:01 C'est ça qu'il disait.
14:02 - On est en 2023.
14:03 - Excusez-moi, le rabâcher toute la journée que les autres font comme ça
14:08 et qu'il est temps qu'on fasse comme eux, ça ne veut rien dire, c'est bullshit,
14:13 pardonnez-moi de vous le dire.
14:14 Pour preuve, la semaine dernière, l'architecte suédois,
14:18 de la réforme des retraites suédoises à 65 ans, qu'est-ce qu'il a dit ?
14:22 Il a dit "Finalement, on s'est trompé, parce qu'on a fait, comme tout le monde,
14:26 l'Italie, 69 ans, les gens arrivent dans un état pitoyable,
14:29 je pense bien connaître l'Italie pour savoir à quel point ça pose de problème,
14:33 et bien on s'est trompé parce qu'on est arrivé à une paupérisation,
14:37 finalement, des retraités, parce que les gens à 63 ans, 64 ans, étaient épuisés,
14:41 ils sont partis avant et du coup ils ont perdu 40%.
14:44 Donc, l'argument idiot qui n'a aucun sens de dire "C'est parce que les autres le font
14:48 qu'il faut le faire", est un argument qui n'a aucune prise.
14:51 Les gens ne sont pas idiots, ils font leur compte,
14:54 ils ont bien compris que cette réforme n'est pas nécessaire,
14:56 ils ont bien compris que c'est encore la classe moyenne massivement
14:59 qui va raquer pour combler des trous de l'Etat ailleurs,
15:03 parce que c'est ça la réalité et la finalité,
15:06 et donc les Français disent "Non, et moi je pense qu'on peut faire bouger le Parlement, bien sûr".
15:10 - Mais c'est quoi le point de bascule, finalement, de cette retraite ?
15:13 C'est quel âge ? Pour que tout le monde puisse se mettre d'accord.
15:15 - Moi je pense que 62 ans c'est très bien, je pense que...
15:17 On ne peut pas avoir la double peine, Cécile, on ne peut pas avoir l'allongement des annuités,
15:21 et le recul de l'âge légal, c'est la double peine en réalité.
15:24 On ne se rend pas compte, nous on est là en train de piapiater,
15:27 ou moi, en disant "Oui, non, qu'est-ce que ça peut faire ?"
15:29 Mais ça fait beaucoup un an, un an, un an et demi,
15:31 ça fait beaucoup dans la vie de quelqu'un, surtout quand il est en fin de parcours.
15:35 Donc la réalité c'est que cette réforme n'est pas nécessaire,
15:38 à part pour faire rentrer de l'argent dans les caisses,
15:40 pour aller boucher des trous ailleurs, les gens l'ont compris,
15:43 donc moi je pense qu'on peut faire bouger le Parlement, et Emmanuel Macron, oui.
15:46 - Axel Persson, comme Thierry Dufresne, vous demandez que,
15:49 finalement, une généralisation de la grève, touche l'économie ?
15:53 - Bien sûr, c'est la stratégie.
15:55 Nous, évidemment, les cheminots, on prendra toute notre place dans le mouvement,
15:58 et par la grève, y compris la grève reconductible qui sera posée,
16:01 mais ce qu'on dit c'est que ça ne va pas suffire.
16:03 Ça ne va pas suffire que les cheminots soient en grève,
16:05 que les agents de la RATP soient en grève,
16:06 ou même que les raffineurs soient en grève.
16:08 Ce qu'il faut c'est que, dans l'ensemble des entreprises, du public et du privé,
16:12 la question et l'organisation de la grève soient posées pour qu'on puisse gagner.
16:15 Parce que la grève, c'est affronter le patronat sur le terrain économique,
16:18 sur le terrain social, le terrain politique,
16:20 parce que c'est eux qui vont bénéficier de cette contre-réforme,
16:23 et donc c'est eux qui en sont les règles commanditaires,
16:25 donc c'est eux qu'on affronte sur le terrain de la grève.
16:27 Et c'est ça qu'on dit, donc il faut le faire partout, et pas qu'au chemin de fer.
16:30 - Merci beaucoup Axel Persson d'avoir été avec nous,
16:32 secrétaire général de la CGT Cheminots de Trappé, conducteur de train.
16:37 On viendra d'ailleurs dans votre train, on a dit un jour, dans la cabine,
16:40 si on peut un jour, bah oui, conduire des trains.
16:43 - Ah oui, ça me fait plaisir.
16:44 - Comme ça on met Philippe David dans un train, mais qui ne s'arrête jamais.
16:48 - Au bout d'un moment, il n'y a plus de rails.
16:50 - Sur la ligne droite, tu sais, dans la vallée du Rhône,
16:52 je t'y vois bien après 180, ça défrise les cheveux que t'as pas, c'est bon.
16:56 - On parlait de cocaïne tout à l'heure, il dit qu'il n'y a plus de rails.
16:58 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
16:59 Il est fort, ce Philippe David.
17:01 - La bonne nouvelle, c'est qu'avec une retraite à 52 ans,
17:04 il n'y a plus que Cécile et moi sur ce plateau.
17:06 - Ah oui, c'est ça. Allez, bonsoir, au revoir, merci.
17:08 - Merci de nous avoir été à l'hélice parce qu'elle les a eu à 52 ans.
17:11 - Tu sais que ton problème à toi, c'est qu'un jour tu les auras
17:13 et que ça sera choquant ton rire de hyène de post-adolescent avec tes 60 ans.
17:18 Ça sera choquant.
17:20 - Allez, ça tombe bien que vous fassiez rire notre ami Sébastien Manard
17:23 parce qu'on va rire avec le quiz de l'actu dans quelques instants.
17:25 Et notre auditeur joyeux Didier sera avec nous pour vous contrer.
17:30 Attention, tremblez les amis.
17:32 - Il n'y a pas Joyvi encore.
17:33 - Non, mais ça peut être vous Philippe Biget, attention.

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