Depuis la disparition de Louis de Funès, y a-t-il une relève dans le cinéma comique français ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche, François Pupponi et Nora Ferreira, Directrice du musée Louis de Funès à Saint Raphaël.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-01-27##

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Transcript
00:00 Les vraies voix sur radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:05 C'est vendredi, on va partir l'esprit un peu plus léger dans ce coup de projecteur
00:10 dans quelques instants avec nos nouveaux meilleurs amis, Philippe Bilger, François Puponi et
00:16 Paronychic.
00:17 C'est pas possible.
00:18 Mister Chich.
00:19 Non mais Mister Chich.
00:20 Mon idole, absolu.
00:21 Allez tout de suite.
00:22 Vous voulez croire que c'est toi ?
00:23 Vous voulez tout de suite ? Je suis votre idole ?
00:26 Oui madame.
00:27 Je vous ferai une dédicace.
00:30 Mon seigneur est intelligent, c'est pas une flatterie, c'est vrai.
00:39 Allez, le coup de projecteur.
00:40 Les vraies voix sur radio, le coup de projecteur des vraies voix.
00:44 Et aujourd'hui nous célébrons les 40 ans de la disparition de notre cher acteur Louis
00:50 de Funès, Philippe.
00:52 Oui absolument Cécile.
00:54 Louis de Funès, inoubliable.
00:56 L'homme qu'on a surnommé l'acteur, l'homme aux 40 visages.
01:02 Louis de Funès qui fait encore rire toutes les générations, y compris les enfants qui
01:06 ont 7 ou 8 ans aujourd'hui et qui voient Rabi Jacob ou La Folie des Grandes Heures
01:09 et sont pliés de rire et qui sont nés plus de 30 ans après la mort de Louis de Funès.
01:13 Louis de Funès, faut-il le rappeler, était une star mondiale.
01:16 Oui c'est vrai.
01:17 Donc la question du jour, est-ce qu'il y a une relève dans le cinéma comique français
01:19 après ? Depuis Louis de Funès, vous dites non à 91%.
01:23 Venez nous en parler.
01:24 On est sur le 826, 300, 300 et on va en parler avec notre invitée puisqu'il y a un musée.
01:29 Absolument.
01:30 Nous sommes en compagnie de Nora Ferreira, directrice du musée Louis de Funès à Saint-Raphaël.
01:35 Bonsoir Nora Ferreira.
01:37 Bonsoir.
01:38 Louis de Funès, 40 ans après sa mort, il est totalement up-to-date, on va dire, je
01:45 sais pas comment dire, c'est encore une vedette.
01:47 Il est encore à la mode.
01:48 Est-ce que pour vous il sera encore à la mode dans 40 ans ?
01:51 Oui absolument, c'est la définition du génie même, c'est-à-dire qu'à partir du moment
01:55 où on traverse plusieurs générations et qu'on est toujours là, effectivement c'est
02:00 la force du génie.
02:01 C'est ce qui le caractérise comme beaucoup d'autres génies.
02:04 Alors il a quand même été lynché au début de sa carrière quand même.
02:09 Il y a beaucoup de gens qui l'ont détesté.
02:10 Philippe Bilger.
02:11 Il a commencé à avoir du succès très tard.
02:14 Très tard, oui, ce qui est quand même assez dingue.
02:16 Est-ce que, je suis très curieux d'obtenir l'avis de Madame la Directrice, c'est
02:24 un homme dont on a beaucoup aimé les films parce qu'il renvoyait à une époque où
02:29 la France était heureuse, où le bonheur avait du sens, où elle semblait plus tranquille.
02:34 Vous pensez réellement que dans 40 ans, quel que soit l'état de notre pays, il aura
02:40 toujours autant de succès ?
02:41 Il y a plusieurs questions dans ce que vous venez de dire.
02:48 Philippe Bilger était d'esprit complexe.
02:49 Non mais maintenant, vous ne connaissez plus rien parce qu'il est intervenu.
02:55 Non mais on va faire les choses dans l'ordre.
02:58 À l'époque, la comédie était considérée comme un art mineur et donc on n'avait
03:03 pas de reconnaissance véritablement de la comédie, de l'humour.
03:06 Donc on est passé à autre chose aujourd'hui grâce par exemple à Danny Boon et d'autres
03:12 comédiens bien évidemment.
03:13 Encore en César, il n'y a pas beaucoup de comédies et ce n'est pas non plus la
03:16 fête.
03:17 Oui, mais aujourd'hui, en tout cas, tous ceux qui critiquaient Louis Thuness à l'époque,
03:23 notamment certains magazines, ne le font plus aujourd'hui et bien au contraire, c'est
03:27 la une de leur couverture.
03:29 Ce qui se passe, c'est qu'en fait, Louis Thuness a incarné des personnages, il a
03:36 endossé des rôles de tout puissant qu'il s'est amusé à ridiculiser et ça, c'est
03:40 assez universel finalement pour une critique sociale, politique et donc ça demeurera toujours
03:48 sur les dernières présidentielles.
03:50 On avait encore Louis Thuness que certains magazines ont utilisé aussi parce qu'il
03:54 y a l'incarnation du pouvoir et ça, si on est toujours obligé de voter dans 50 ans,
03:59 60 ans, 70 ans, c'est comme M.
04:01 Molière.
04:02 On a des personnages de Molière qui sont toujours valables aujourd'hui et c'est
04:07 exactement ce qu'a fait Louis Thuness aussi, endosser des rôles de tout puissant, qu'on
04:11 tourne au ridicule, que les enfants ont bien compris ce côté ridicule mais en réalité,
04:15 on a bien compris que le personnage, Louis Thuness l'acteur et l'homme, est un profond
04:22 humaniste en fait.
04:24 François Puponi, vous n'avez pas l'impression qu'on est beaucoup plus susceptible aujourd'hui
04:28 avec l'humour ? C'est-à-dire que quand on l'entend, Louis Thuness, on le voit dans
04:32 un grand restaurant déguisé en Hitler ou quand il dit "les pauvres c'est pour être
04:36 très pauvres et les riches très riches", on en rigolait.
04:39 Aujourd'hui, ça fait moins rire les gens.
04:40 De lui, ça fait rire, mais de quelqu'un d'autre, c'est moins drôle.
04:43 Le problème, c'est que, comme je le disais, c'était une France de l'après-guerre,
04:46 tranquille, où on pouvait se permettre de dire des choses.
04:50 Il y avait aussi la libération de la femme, etc.
04:52 Mais il abordait des sujets, je rappelle dans le matelassage sur Rabbi Jacob, aujourd'hui
04:56 je pense que c'est un film qu'on ne serait plus capable de faire.
04:58 Ce qui est terrible, parce qu'on pense qu'on a évolué dans le bon sens, et en fait on
05:02 ne peut plus dire certaines choses.
05:04 Et ce qu'il faisait à l'époque, je pense qu'on ne peut plus le faire aujourd'hui.
05:07 On voit bien que les humoristes, j'en connais, David DeBoom par exemple, se permet de faire
05:11 rire, mais n'aborde plus certains sujets.
05:13 Donc on est devenu de plus en plus intolérant.
05:16 On rit de sa propre communauté.
05:18 On rit de sa propre communauté, et encore, on peut, mais si c'est quelqu'un d'autre
05:23 qui se moque d'une autre communauté, c'est quasiment impossible.
05:25 Et donc effectivement, Louis de Funès se permettait cela, et ça correspondait à
05:29 l'époque.
05:30 Alors aujourd'hui, quand on regarde, on est, moi je suis, des fois, je revois les
05:34 films, mais très surpris de ce qu'on pouvait dire à l'époque.
05:37 Et on se dit, c'était peut-être un peu mieux parce qu'il y avait plus de tolérance,
05:40 ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
05:41 Nora Ferreira.
05:42 Ce qu'il y a surtout, c'est qu'en fait on sort de deux guerres, d'une occupation,
05:47 qui a eu des restrictions alimentaires, et que les Français avaient envie de s'amuser
05:53 après ces traumatismes.
05:54 Ils ont connu la fin, donc effectivement, Louis de Funès incarne les Trente Glorieuses,
05:59 cette seconde partie du XXe siècle, où il y a la démocratisation de la télévision,
06:04 de la voiture, une France qui s'amuse, mai 69.
06:08 Donc effectivement, je pense que les citations de Louis de Funès, si on peut les appeler
06:15 ainsi, si quelqu'un d'autre, mis à part lui, les utiliserait, je pense qu'en fait,
06:21 on pourrait tout à fait en rire, parce qu'on comprend tout de suite, le Mabiche, c'est
06:24 forcément Louis de Funès.
06:25 Les pauvres, c'est fait pour être très pauvres, et les riches, très riches, on sait
06:28 très bien que c'est une référence à Louis de Funès.
06:30 Donc je pense aujourd'hui qu'on peut tout à fait en parler.
06:34 Maintenant, les aventures de Rabi Jacob, c'est difficile dans le contexte actuel de
06:38 dire… ça a été très compliqué au moment de sa sortie, les aventures de Rabi Jacob.
06:42 La fronte contre ce film, René Chiche.
06:47 Alors, pour répondre à la question, est-ce qu'il y a une relève à Louis de Funès,
06:52 non, il n'y a pas de relève, parce que d'abord, il est unique, il fait partie des
06:55 acteurs un peu iconiques de cette génération, Fernandel, Bourvil, de Funès-Gabin, donc
07:01 il n'y a pas de relève.
07:02 Mais donnez-moi un acteur très drôle.
07:04 Non, justement, j'allais en parler.
07:05 Il y a des acteurs aujourd'hui qui sont un petit peu dans la lignée, entre guillemets,
07:10 de de Funès.
07:11 Par exemple, il est un peu plus âgé maintenant, mais c'est par exemple Christian Clavier,
07:15 il était un peu dans l'esprit de de Funès.
07:17 Il y a aussi un autre acteur, qu'on voit un peu moins, mais qui est un peu un zébulon
07:21 comme de Funès, et qui à chaque fois dans les films comiques qu'il a fait a bien marqué
07:24 son empreinte, c'est jamais le de Bouze.
07:27 Au niveau même du physique, de la façon de se comporter, il a un côté un peu de Funès.
07:33 Danny Boon, c'est pas vraiment la même chose, Danny Boon en plus c'est un auteur-réalisateur,
07:37 donc c'est une autre forme de comique.
07:39 Donc c'est ça, il y a aussi Kad Merad, qui est un peu dans l'esprit.
07:42 Mais disons, effectivement, personne ne va remplacer de Funès.
07:44 Par contre, j'avais une question à poser à Madame la Directrice, si je me permets.
07:47 - Non, non.
07:48 - Bonjour Madame la Directrice.
07:49 - Bonjour.
07:50 - Voilà.
07:51 - Il va vous flatter.
07:52 - D'abord, j'adore de Funès, je vous le dis tout de suite.
07:55 J'avais une question à vous poser, parce qu'on en parlait durant la pause, de Funès
07:59 c'est un génie comique pour moi, mais je le disais, et mes camarades le pensaient aussi,
08:03 qu'il a toujours été cantonné dans le même univers comique.
08:06 De Funès, il a quand même ses tics, sa façon de jouer, etc.
08:09 Alors je voulais vous poser une question, est-ce que vous savez, parce que par exemple
08:12 c'était le cas de Bourville, même Fermel, je ne pense pas, mais Bourville oui, est-ce
08:15 que vous savez si de Funès a eu des projets, peut-être vers la fin de sa carrière, de
08:19 rôles dramatiques ? Parce que ça aurait été, vous voyez Coluche par exemple a fait
08:23 son Tchaopentin, est-ce que de Funès aurait pu faire son Tchaopentin ? Est-ce qu'il
08:26 a eu des projets dans ce domaine ? Si vous le savez.
08:30 - Oui, bien sûr.
08:31 Alors c'était très important pour lui de faire rire son public, c'était la seule
08:35 chose qui comptait.
08:36 Donc pour lui, les rôles dramatiques, ce n'était vraiment pas ce qu'il souhaitait
08:40 faire.
08:41 - D'accord.
08:42 - Et il y a même un extra vidéo, si vous faites des recherches, vous le retrouverez
08:45 en train de nous donner cette information-là.
08:48 Il n'a pas souhaité le faire, du tout, du tout.
08:51 - Mais ce qui est étonnant, pardon, c'est avec les différents métiers, j'étais en
08:54 train d'écrire les métiers dans ses films, il a été gendarme, donc il avait un grade,
08:59 il a été chef d'orchestre, il était odieux, il a été grand chef dans le grand restaurant,
09:05 chef d'entreprise industrielle, il a été maire, il a été, enfin voilà, et à chaque
09:11 fois, il était odieux, quoi.
09:12 C'est vraiment un truc incroyable.
09:16 - Très machiste.
09:17 - Hyper machiste.
09:18 Et à chaque fois, c'était, enfin pardon de le dire, mais il tombait juste, finalement,
09:24 Nora.
09:25 - Ah oui, en fait, Louis Thunas, on le connaît quand il est chauve, la plupart des gens le
09:31 connaissent une fois qu'on a la grande badrouille, le gendarme de Saint-Tropez, mais il a forgé
09:37 ses rôles et en fait, il a commencé à être connu et reconnu à partir de l'âge de 50
09:42 ans.
09:43 À l'âge de 50 ans, il a déjà une bonne partie de sa vie où il a fait une centaine
09:47 de films, il a beaucoup joué aussi au théâtre, donc il a tous les rôles qu'il a créés
09:53 par la suite, que l'on connaît tous, il les a déjà tous, d'une certaine façon,
09:57 créés déjà auparavant.
09:58 C'est-à-dire que quand il imite le pivot dans les aventures de Rabbi Jacob, il savait
10:01 déjà utiliser les animaux, les imiter, il n'y avait aucun problème.
10:06 Donc tous ces rôles-là, il les avait déjà forgés en amont.
10:09 Et ce que je voudrais dire aussi, et revenir sur ce que vous aviez dit tout à l'heure
10:12 sur des acteurs, des comédiens ou des comiques d'aujourd'hui que l'on pourrait comparer
10:18 à De Funès, vos réflexions sont très intéressantes.
10:22 Pourquoi ? Parce qu'en fait, il avait la musicalité.
10:25 Non, ce n'est pas possible.
10:26 Évidemment.
10:27 Vous choisissez, je vous laisse la sélection.
10:29 Mais vos analyses sont intéressantes.
10:33 Pourquoi ? Parce que Louis de Funès avait la musicalité dans le corps et dans le vidage
10:36 et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on peut affirmer, parce que là, je vais basculer
10:40 sur ma prochaine exposition temporaire au musée Louis de Funès, sur personne n'est
10:44 Chaplin, mais personne n'est De Funès aussi.
10:46 Je pense qu'à un moment donné, il faut regarder la réalité en face et personne
10:53 n'est De Funès.
10:54 Et quelque part, tant mieux, parce que si on a envie de le regarder, on sait comment
10:57 faire.
10:58 Non, c'est la technique que je revendiquais en se disant est-ce que finalement, il était
11:03 extrêmement précis.
11:05 On voit quand on va regarder ses mimiques, tout est travaillé, tout est le geste, les
11:09 mots, les onomatopées, les étonnements.
11:14 C'est certainement grotesque pour certaines personnes, mais on sent que tout est étudié.
11:20 Et quand on le voit dans des documentaires, et je n'ai pas l'impression aujourd'hui,
11:23 alors peut-être que je me trompe, je ne suis peut-être pas assez cinéphile, mais je n'ai
11:26 pas l'impression de voir aujourd'hui dans le comique, j'ai plus l'impression de
11:30 voir un peu bâclé, plutôt que de rentrer dans une technique en allant chercher vraiment
11:36 le rire au fond des choses.
11:38 - En fait, pour reprendre la question de René Chiche, si j'ose le faire, il aurait été
11:48 formidable, j'en suis persuadé, dans des rôles dramatiques, parce que dans La Traversée
11:53 de Paris, il est fabuleux.
11:55 - C'est ce qu'il a révélé d'ailleurs.
11:56 - Et deuxième élément, et là j'aimerais votre avis, j'ai l'impression qu'il restera
12:00 toujours très moderne, parce qu'en réalité il a réussi une synthèse entre l'acteur
12:06 qui a une gestuelle comique, et en même temps qui sait très bien dire les dialogues.
12:12 Quand je pense à Jerry Lewis aux Etats-Unis, il m'agacait parce qu'il ne faisait que des
12:18 grimaces, tandis que De Funès, c'est vraiment une synthèse des deux.
12:22 - C'est si, je l'ai.
12:23 - C'était une critique de la société de l'époque, une satire de la société qui
12:27 était exceptionnelle.
12:28 - L'Aile ou la Cuisse, c'est un film contre la malbouffe, Rami Jacob contre l'antisémitisme.
12:32 - Oui, mais avec 40 ans d'avance.
12:34 Il a fallu, par rapport à l'antisémitisme, il n'y a que depuis quelques années que l'on
12:40 assume de dire qu'il y a de l'antisémitisme en France, alors que c'était un sujet qui
12:44 était complètement tabou, sauf dans Rami Jacob, et qu'il faut lutter contre cela.
12:48 Lui, c'est un des premiers qui, à 40 ans, et puis il ne faut pas oublier qu'on était
12:52 quand même à la sortie de la guerre, la collaboration, c'était pas rien, border
12:57 ces sujets-là.
12:58 Et puis il dénonçait l'antisémitisme français, dont personne n'osait parler.
13:03 - Absolument.
13:04 - Mais il le faisait avec un humour décalé complètement.
13:06 - Nora Ferreira, c'est vrai que c'est des films à thème, la malbouffe, l'antisémitisme,
13:11 De Funès, c'est du comique, mais aussi beaucoup de messages sociétaux.
13:15 - La dénonciation.
13:16 - Oui, la dénonciation.
13:17 - Ah oui, c'est pas seulement de l'antisémitisme, c'est du racisme pur et fort.
13:21 - Oui, bien sûr.
13:22 - En fait, il y a aussi Sliman et Salomon.
13:25 - Oui, les blancs et les noirs.
13:27 - Les noirs et les blancs, et on a aussi les Européens au début du film.
13:32 C'est quand même assez magistral.
13:33 - Oui, il n'aime pas les Anglais, il n'aime pas les Belges, il n'aime pas les Espagnols.
13:37 - Moi, je voulais poser encore une question à madame la directrice.
13:40 - Vous avez vu ?
13:41 - La directrice.
13:42 - Ça, c'est une directrice, ça, c'est la madame de presse.
13:47 Il paraît que, comme beaucoup de comiques, Louis de Funès, dans le privé, mais je ne
13:51 sais pas si vous le savez, je pense que vous devez le savoir, était quelqu'un quand même
13:54 d'assez un peu triste, un peu anxieux, un peu inquiet.
13:59 Est-ce que vous pouvez me le confirmer ou pas, ça ?
14:00 - Oui, je vais vous le confirmer.
14:03 Pourquoi ? Parce que Louis de Funès est né en 1914, qu'il a connu une certaine pauvreté,
14:08 un traumatisme du père disparu.
14:10 Tout ça a engendré chez lui la peur du lendemain et qu'il aura suivi bien, bien longtemps.
14:17 Parce qu'effectivement, quand la réussite arrive, la consécration, il est à côté
14:22 de Bourville, enfin, tout arrive.
14:24 L'argent aussi, puisqu'il va pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.
14:29 Effectivement, il était anxieux et inquiet parce qu'il avait peur que tout s'arrête
14:34 du jour au lendemain.
14:35 Ce qui peut arriver dans une carrière d'artiste, de chanteur, de comédien.
14:39 La popularité n'est pas garantie jusqu'au bout.
14:42 Or, lui, elle est garantie même juste bien après.
14:45 Mais seulement, son inquiétude, effectivement, c'était la peur du lendemain.
14:49 Et après, c'était une personne comme tout le monde qui rentrait avec ses inquiétudes,
14:56 ses soucis, ses joies.
14:58 Un jour, on va bien, un jour, on va un peu moins bien.
15:01 Mais un homme normal, simple, qui partageait des moments en famille en rentrant du travail.
15:07 Donc oui, c'était quelqu'un d'anxieux, peur du lendemain.
15:11 Nora Ferreira, pourquoi avoir attendu si longtemps avant de...
15:15 Parce qu'il est assez récent, ce musée.
15:17 Pourquoi avons-nous attendu si longtemps ? Et pourquoi Seraphaël ?
15:21 Alors pourquoi ? Très bonne question.
15:23 Je pense que je ne suis pas en mesure de répondre à cette question "pourquoi".
15:28 Mais quand même un peu, je vais essayer.
15:31 Il y a une reconnaissance tardive, c'est évident, de la critique cinématographique.
15:36 Il a fallu beaucoup de temps pour se rendre compte qu'effectivement, Louis Funès, on
15:40 se rend compte qu'il est toujours là, toujours au temps.
15:43 Et tout son siècle n'existe plus.
15:45 Tout a vieilli sauf lui.
15:47 Lui est encore là et il s'adapte en plus aux réseaux sociaux.
15:51 Il est sur le web, il est sur TikTok.
15:53 Il est extrêmement suivi par toutes ces pages de fans.
15:56 C'est fou.
15:57 Alors qu'il n'a jamais connu tout cela.
16:01 Et la persistance de son succès fait qu'aujourd'hui, on a un musée qui lui rend hommage à Seraphaël.
16:09 On est vraiment très fiers de l'avoir ici.
16:11 Et puis, on a eu la consécration aussi à la Cinémathèque française en 2020 avec Alain
16:16 Clouger et sa merveilleuse exposition.
16:19 On est tombé en plein Covid.
16:20 Mais cette reconnaissance arrive maintenant et c'est plutôt bien pour le public, pour
16:26 sa popularité, pour sa reconnaissance en tant qu'acteur et pour les fans qui sont
16:33 toujours là.
16:34 Et cette transmission de génération en génération qui existe encore et qui va continuer à
16:38 être transmise.
16:39 Merci en tout cas Nora Ferreira d'avoir été avec nous, directrice du musée Louis
16:44 de Funès à Saint-Raphaël.
16:45 Vous étiez très bien, par contre l'autul était nul.
16:49 Il n'était pas mauvais, il était très mauvais.
16:52 Regardez ça, c'est des animateurs de radio.
16:55 Faudrait qu'ils fassent une émission au musée Louis de Funès.
16:58 N'est-ce pas Patrick Roger, n'est-ce pas Frédéric Jouve ?
17:00 Allons nous coucher ma biche, tout sera serein.
17:02 Merci beaucoup en tout cas d'avoir été avec nous et on rêve d'aller voir ce musée.
17:06 On passera bien entendu vous voir dans un instant en continu.
17:10 On est ensemble jusqu'à 19h avec un auditeur 0826 300 300 qui a envie de réagir sur cette

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