Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver. Nous sommes tous en vert. On ne s'est pas donné le mot, mais à partir d'aujourd'hui...
00:05 Hier on était en vert.
00:07 Donc à partir d'aujourd'hui, on va faire un petit SMS. Tu te mets bien en vert ?
00:11 Vert couleur d'espérance.
00:13 Alors par contre, Marc Menand et Dimitri...
00:16 Rouge couleur communiste.
00:18 Marc, on est la diversité.
00:20 Je vous sers quelques verres autrement si vous voulez.
00:24 Je prendrai un verre à sa santé.
00:26 Le niveau de face à l'info, je me sens toute petite.
00:33 C'est pour ça qu'on met la couleur, pour s'en sortir.
00:37 J'essaye aussi. Le téléspectateur attend la minute info. C'est parti.
00:41 Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:47 Et 87 000 manifestants ont rassemblé à Paris, selon la préfecture de police.
00:52 Un chiffre au-dessus de la manifestation du 19 janvier,
00:55 mais bien moindre par rapport aux 500 000 participants revendiqués par la CGT,
00:59 qui annonce également 2,8 millions de manifestants à travers toute la France.
01:04 A Paris, toujours quelques tensions ont été observées en début de cortège ce mardi.
01:09 Selon la préfecture de police, à 19h30, 30 personnes avaient été interpellées.
01:14 Enfin, du côté du gouvernement, la majorité sera unie sur la réforme contestée des retraites,
01:19 déclaration d'Elisabeth Borne en début d'après-midi devant les députés macronistes.
01:23 La majorité a toujours fait bloc derrière le président de la République et son projet,
01:27 a insisté la première ministre au moment où se sont élancées les manifestations.
01:32 Je vais vous dire ça tout à l'heure, mes amis.
01:37 Au sommaire ce soir, forte mobilisation pour cette deuxième grande journée de rassemblement
01:42 contre la réforme des retraites.
01:44 Mobilisation plus importante que celle du 19 janvier.
01:47 Éducation, SNCF, fonction publique, secteur pétrolier, pompiers,
01:51 tous disent non au texte examiné à l'Assemblée nationale.
01:55 Et maintenant, quelle solution possible ?
01:58 Est-ce la démocratie, chacun dans son rôle, et deux camps qui se regardent face à face ?
02:03 L'édito de Mathieu Boccoté.
02:05 Direction Jérusalem, où Anthony Blinken, secrétaire d'état américain,
02:10 lors de sa visite prévue de longue date presse Israélien et palestinien d'obtenir un retour au calme.
02:16 Il faut dire que la flambée de violence de ces derniers jours inquiète.
02:19 Une série d'attentats terroristes ont frappé Jérusalem faisant sept morts.
02:23 Que se passe-t-il à Jérusalem ?
02:25 Et pourquoi certains se taisent face à ces attentats ?
02:28 N'y aurait-il pas un souhait, sans le dire, de légitimer le terrorisme ?
02:32 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:35 Zoom ce soir sur une criminalité silencieuse, mal connue, mais puissante et très active.
02:43 La mafia chinoise.
02:45 Et la France est impliquée dans ce réseau international.
02:48 Le renseignement français donne des éléments surprenants, révélés par Europe 1 hier.
02:53 Comment s'organise cette mafia ? Comment est blanchie l'argent ?
02:56 Parfois, sous nos yeux naïfs.
02:59 Contournement de la douane, économie grise, le commerce de la diaspora chinoise,
03:04 au service de la criminalité organisée, expliquée par Charlotte Dornelas.
03:09 Journée de manifestation en France aujourd'hui, en première ligne, en voici en tout des hommes.
03:14 Mais contrairement à l'idée reçue, les hommes ne sont pas les seuls engagés dans la lutte sociale.
03:19 Très tôt, les femmes montrent leur détermination pour faire valoir leurs droits.
03:24 L'une des premières grèves remarquables est menée à Lyon dès 1865.
03:29 Et puis en 1917, la grève des Midinettes, lorsque les femmes s'impliquent dans la grève, Marc Menand raconte.
03:38 Dans ce monde d'inversion de valeur, l'antiracisme vire souvent, trop souvent au racisme.
03:44 Exemple au Centre national des arts d'Ottawa, au Canada,
03:49 qui a décidé de pratiquer la discrimination raciale au nom de l'antiracisme.
03:53 Les Blancs sont alors interdits de théâtre.
03:56 Pourquoi le racisme se cache-t-il si bien derrière l'antiracisme ?
04:00 Pourquoi le mal se cache-t-il si bien derrière le bien, au nom du bien ?
04:05 Quand l'antiracisme vire au racisme, l'édito de Mathieu Bocote.
04:09 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires et leurs mousquets.
04:15 C'est parti !
04:29 Dans cette émission, on aura d'un moment à l'autre le chiffre des manifestations.
04:34 Selon la CGT, 2,8 millions pour l'instant.
04:36 On verra, on donnera les deux chiffres dans un instant.
04:39 Il y a 30 interpellations pour information.
04:42 On fera un tour de table dans un instant.
04:44 Petit sujet d'actu, on a toujours un petit pas de côté.
04:47 On a vu que Boulevard Voltaire avait fait un zoom sur l'agenda de Papandyaï.
04:52 Et que Papandyaï oublie l'éducation.
04:55 On voit par exemple qu'il y a peu d'enseignements, mais beaucoup de formations.
05:00 Programme national de formation consacré à la prévention des LGBT.
05:03 En milieu scolaire, mercredi à 11h30.
05:05 Ou bien encore des échanges sur tout ce qui concerne le racisme et l'antiracisme.
05:09 C'est bien, mais où est l'éducation ?
05:12 C'est la question que se pose par exemple Boulevard Voltaire.
05:15 Peut-être que ça ne vous intéresse pas, mais je ne sais pas.
05:17 J'ai envie de vous entendre en tout cas.
05:19 Le gouvernement peut-il, doit-il, ignorer cette mobilisation majeure dans les rues en France ?
05:26 C'est la deuxième journée de grandes mobilisations contre la réforme des retraites.
05:30 Comme prévu, la mobilisation a été massive.
05:33 Mais plus la France s'enfonce dans ce conflit, et plus on se demande comment s'en sortir,
05:38 tout cela était-il évitable ?
05:41 Tout cela était-il évitable ? Tout cela était-il prévisible en quelque sorte ?
05:45 C'est toujours facile après coup de faire une prédiction.
05:48 On est tous spécialistes là-dedans dans la vie.
05:50 Je l'avais prédit, bien sûr.
05:52 Cela dit, quand on regarde ça, à tout le moins c'est intelligible.
05:57 On en a beaucoup parlé ces jours-ci sur ce plateau.
05:59 C'est-à-dire chercher à contextualiser, non pas simplement à l'échelle des dernières semaines,
06:03 mais à l'échelle des dernières années et des dernières décennies,
06:06 ce malaise social français qui ne va qu'en se gonflant d'une décennie à l'autre.
06:12 Alors vous l'avez dit, cela me rappelle son effet,
06:14 la manifestation, les mobilisations aujourd'hui n'ont pas décru.
06:17 Est-ce que cela a explosé, comme le disent les syndicats,
06:20 ou c'est une forme d'augmentation attendue qui, par ailleurs, ne change pas de registre ?
06:25 On n'est pas sur le mode explosif.
06:27 Pour l'instant, ce qu'on en comprend, c'est que la mobilisation se maintient,
06:30 elle continue de croître, mais elle n'explose pas.
06:33 On n'est pas dans le basculement où on se dirait que finalement tout échappe,
06:36 les digues ont lâché.
06:38 J'en parlais hier, je voulais revenir sur cette question-là qui me semble importante.
06:41 Quand je parle d'un malaise de 30 ans, c'est un malaise de 30 ans qui se joue en ce moment.
06:46 Il faut revenir, je crois, sur l'origine, l'histoire des différentes mobilisations françaises,
06:52 des différentes manifestations de cette fracture française de plus en plus vive
06:57 qu'on ressent aujourd'hui, quelle que soit notre position sur l'échiquier politique.
07:01 C'est très intéressant pour mieux comprendre ce qui pourrait nous attendre demain.
07:04 Bien sûr, c'est-à-dire qu'on n'est pas devant un malaise de gauche en ce moment,
07:07 on n'est pas devant un malaise de droite, ou à tout le moins,
07:09 on n'est pas que devant un malaise de gauche, on n'est pas que devant un malaise des retraites.
07:13 Regardons sur une trentaine d'années de malaise français et on verra pourquoi tout ça explose aujourd'hui.
07:18 Le point de départ, alors on pourrait toujours revenir au jacquerie et à la révolution,
07:21 mais le point de départ, disons, Maestric.
07:24 Je pense que le point, l'an zéro des temps présents, c'est Maestric.
07:28 Où on voit, à ce moment-là, se révéler, on regarde tout ça,
07:31 apparemment Maestric devait passer 60-40, 70-30, victoire, triomphe, vive l'Europe.
07:36 Et là, bang, 50-50, victoire à quelques dizaines, centaines, milliers de voix.
07:42 Et là, c'est ce qu'on constate, un pays clivé, d'abord entre ses élites,
07:46 qui sont unanimement rassemblées autour du projet européen et de ce qu'ils représentent,
07:50 et un peuple qui dit qu'à l'instant, ce bouleversement du cadre français ne nous agrée pas.
07:56 Et à travers ça, un rejet du type de société qui commence à s'installer,
08:00 au moment de ce qu'on appelle pas encore, mais ce qu'on appellera assurément la mondialisation.
08:04 Donc Maestric, c'est le point de départ d'une France plus fracturée qu'on ne le croit,
08:08 et cette fracture ne va aller qu'en s'amplifiant.
08:11 En 2015, le mot "fracture" revient, l'élection de Jacques Chirac.
08:14 Et je reviendrai tantôt sur l'autre versant de l'élection de Chirac, "fracture sociale".
08:18 Donc la droite s'empare de ça, donc on voit que la droite est capable de parler de ce langage,
08:22 "fracture sociale", pays fracturé.
08:24 Donc autrement dit, ce langage commence à s'installer.
08:27 1999, vous me direz, c'est un détail, mais je l'évoque, des élections européennes.
08:31 On a tendance à les oublier, mais à ce moment-là, commence à percer des listes
08:35 qu'on verra ensuite se multiplier, non pas des listes des extrêmes, comme on dit,
08:39 mais des listes qui, à l'intérieur même du jeu politique ordinaire,
08:42 entre droite autorisée, gauche autorisée, s'inscrivent sous le signe de l'opposition,
08:46 soit à l'Europe, soit à la mondialisation, à l'époque, à Cepasqua, Sevilliers,
08:51 et puis même... Donc on est dans une époque un peu qu'on a oubliée aujourd'hui,
08:54 mais où déjà cette opposition se fait sentir à l'intérieur du système.
08:58 2002, évidemment, évidemment.
09:01 Donc si on s'en souvient, c'est non seulement...
09:04 Alors, vous me direz, c'est le passage de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour,
09:07 mais d'abord et avant tout, c'est la percée qui va échouer de Jean-Luc Chevènement.
09:11 Jean-Luc Chevènement? Jean-Pierre Chevènement.
09:14 Et là, on se dit, ça y est, on a un candidat qui fait éclat.
09:16 - Un petit bonbon, un petit café. - Trois cafés.
09:18 - Non, mais c'est rare, en plus, qu'on trouve ça.
09:20 - On voit Chevènement qui émerge au début, à la manière...
09:22 Et là, on commence à se dire, le clivage gauche-droite, il tourne en rond,
09:25 il ne donne pas de bons résultats, on est à la recherche d'une nouvelle option.
09:29 Il va percer, il va se planter, un peu 20 ans plus tard,
09:32 on verra peut-être la même chose avec un autre,
09:35 et Le Pen va se rendre au deuxième tour.
09:38 Et se rendant au deuxième tour, tout le système dit,
09:40 attention, le fascisme est à nos portes.
09:42 Mais qu'est-ce qu'on voit? C'est que le système politique français,
09:44 de moins en moins, est capable de provoquer des majorités d'adhésion,
09:47 et de plus en plus, ce sont des simples majorités négatives.
09:51 2005, alors 2005, le référendum sur l'Europe,
09:54 encore une fois, c'était supposé passer comme une lettre à la poste,
09:57 et là, bang! Le non l'emporte. Le non l'emporte,
10:00 et là, on ne s'y attend pas, il y a un non de gauche et un non de droite.
10:03 Et les élites sont encore une fois troublées.
10:06 Alors, 2006, oublié, contestation du CPE.
10:09 Mais qu'est-ce qu'on voit? Une volonté de réforme sociale.
10:12 La rue est capable de se mobiliser, la réforme de gauche,
10:15 opposition de gauche, mais la rue est capable de se mobiliser
10:18 pour bloquer le gouvernement, qui recule à ce moment-là,
10:20 ne l'oublions pas. 2012, 2013, la manif pour tous.
10:24 Là, le gouvernement ne recule pas.
10:26 Mais mobilisation massive, donc, plus à droite cette fois-là.
10:29 Mais mobilisation massive. La loi El Khomri, 2016.
10:32 2019, et ensuite, la suite, les Gilets jaunes.
10:35 Qu'est-ce qu'on voit à travers tout cela?
10:37 Mais ce sont des mouvements qui ne sont pas simplement
10:39 sur un mode d'une petite réforme.
10:41 La petite réforme sert toujours à... qui est contestée,
10:44 sert toujours à remettre en question une vision d'ensemble de la société.
10:47 La France se décompose, on pourrait dire, de gauche.
10:50 Si on se porte à la défense de la France comme modèle social,
10:53 c'est le modèle social français.
10:55 Et à droite, c'est la France qui se décompose comme identité,
10:57 comme peuple. Ça, c'est la question identitaire,
10:59 qui est liée à l'immigration.
11:01 Et on se décompose sociologiquement.
11:03 France des élites, France du peuple.
11:06 France des métropoles, France périphérique.
11:10 Et à travers ça, rajouter une couche,
11:12 c'est l'histoire d'une impuissance politique qui est racontée.
11:15 De tous les pays occidentaux, la France est assurément celui
11:17 qui est le plus attaché à la souveraineté,
11:19 le volontarisme politique, l'idée que l'État est capable
11:21 de prendre une décision et d'orienter la société.
11:23 De ce point de vue, la France est probablement,
11:25 de toutes les sociétés occidentales, la plus heurtée
11:27 par la mondialisation, et elle vit cette impuissance
11:30 comme une forme de déni d'identité.
11:32 Donc, ça proteste à gauche, ça proteste à droite,
11:34 mais c'est double protestation. Qu'est-ce qu'elles disent?
11:36 C'est un pays qui, finalement, se vit sous le signe
11:38 de la dépossession. Et je pense que dans la crise
11:40 que l'on voit en ce moment, si on n'a pas cet arrière-fond
11:42 en tête, on ne comprend pas ce qui se passe dans la rue
11:44 et ce qui pourrait se passer demain.
11:46 - Si j'ai bien compris, vous nous présentez
11:48 quand même une histoire assez sombre,
11:50 et qu'on comprend mieux, mais est-ce qu'il n'y a pas eu,
11:53 quand même, à un moment, un peu d'espoir,
11:55 ces dernières années?
11:57 - Il y en a eu, mais c'est l'espoir suivi d'une déception.
12:00 Chirac, 85, je le mentionnais, la fracture sociale.
12:03 Chirac, on s'en souvient, descend les Champs-Élysées,
12:05 il est tout heureux, il a presque l'air de Mr Bean
12:07 qui est heureux lorsqu'il décide d'aller avec les pouces
12:09 comme ça. Et qu'est-ce qu'on voit très rapidement?
12:11 - Applaudi par la foule.
12:13 - Bien sûr! J'avais 15 ans et j'applaudissais mentalement,
12:15 je m'en souviens très bien, de mon côté de l'Atlantique.
12:17 Qu'est-ce qu'on voit très rapidement?
12:19 Il fait campagne sur Séguin, il gouverne avec Juppé.
12:21 Eh bien ça, ça a été vécu par plusieurs comme une trahison.
12:24 2002, ça, je l'ai évoqué tantôt,
12:27 donc le chef d'événement échoue, échec.
12:29 Le Pen, qu'est-ce qu'on voit?
12:31 Donc, il y avait une protestation qui levait.
12:33 Puisque c'est Le Pen qui passe, le système se braque
12:35 et décide de traiter cette opposition
12:37 sur le mode du soulèvement fasciste à casser.
12:39 Le peuple prend son trou et comprend le message.
12:41 2005, le peuple vote contre le traité constitutionnel.
12:45 Deux ans plus tard, on dit mais ton vote,
12:47 on s'en fout, bonhomme, ton vote ne compte pas,
12:49 le référendum ne compte pas,
12:51 l'expression du peuple souverain ne compte pas,
12:53 les élites décident autre chose, des possessions.
12:56 Sarkozy, 2007, discours sur l'identité nationale,
13:00 discours très, très fort qui va canaliser,
13:02 qui va mobiliser, qui va capter le sentiment
13:04 véritablement de beaucoup de Français.
13:06 Il gouvernera finalement sur le mode de l'ouverture,
13:09 en ce que j'ai appelé quelques fois le gouvernement Sarkoushner.
13:12 Donc, plutôt que la grande coalition
13:14 qui était volontariste sur l'identité nationale,
13:17 valorisation du travail aussi,
13:19 c'est un gouvernement beaucoup plus centriste, en fait,
13:21 auquel on a assisté.
13:23 Et même pour certains, pour certains, Emmanuel Macron,
13:25 Emmanuel Macron, pour certains, c'est un espoir, disons-le.
13:28 Mais finalement, ce qui s'est présenté comme un espoir,
13:30 c'est finalement vu comme une forme de Hollande rajeuni,
13:33 un Hollande rajeuni qui, par ailleurs, par ailleurs,
13:35 et là, je pense que c'est pas un effet
13:37 qui est lié à sa personnalité, mais c'est un effet sociologique,
13:40 ce n'est plus le président d'un pays,
13:42 dans l'esprit de plusieurs, c'est le président d'une classe sociale.
13:45 C'est le président d'une classe sociale.
13:47 Et pire encore, 2022, 2022,
13:49 le résultat, c'est ce que je disais plus tôt,
13:51 la seule opposition qui existe désormais,
13:53 c'est l'opposition factieuse, c'est l'opposition illégitime,
13:56 les populistes de gauche et de droite, les extrêmes.
13:58 Donc, au bout de ces 30 ans d'histoire politique,
14:00 l'opposition n'est plus autorisée.
14:02 Il y a d'un côté le parti de la raison,
14:04 le parti des raisonnables et des rationnels autorisés,
14:07 il y a tous les autres, en fait, qui sont les extrêmes,
14:09 les populistes, les pas propres, les scendants, les infréquentables.
14:12 Alors, qu'est-ce que c'était ça?
14:14 Qu'est-ce que c'était ça?
14:16 Le coeur s'use politiquement.
14:18 Espoir, déception, espoir, déception, espoir, déception.
14:20 Que reste-t-il? Colère, ressentiment.
14:22 - Merci, Mathieu.
14:24 Avant ma dernière question,
14:26 je suis en train de voir que des individus masqués
14:28 ont brûlé une nouvelle fois un drapeau français à Lyon,
14:31 provoquant la colère de la préfète sur place.
14:34 C'est quand même assez surprenant,
14:36 ce drapeau français brûlé à Lyon,
14:38 le drapeau européen aussi.
14:40 C'est peut-être pas la même signification,
14:42 mais c'est assez épouvantable.
14:44 Je voulais quand même vous le dire en passant,
14:46 et juste pour terminer, en vous demandant
14:48 à quoi on peut s'attendre dans les jours qui viennent.
14:50 - Alors, on a vu ces jours-ci, il y avait cette idée,
14:52 référendum, référendum, le mot surgissait.
14:54 - Excusez-moi, si vous permettez,
14:56 on voit l'image du drapeau européen brûlé.
14:58 - C'est la lit de la société, ces gens-là.
15:00 - Voilà, et des personnes effectivement masquées.
15:02 - Ils ont du mal à le brûler, apparemment.
15:04 - Oui, et puis on voit ici le drapeau européen,
15:06 mais on a aussi le drapeau français.
15:08 Donc, on terminait par donc
15:10 éventuellement...
15:12 - Oui, je disais simplement, là, on est dans un débat,
15:14 il faut le redire, on ne parle plus que des retraites.
15:16 - On a compris que c'est face à face, fractures,
15:18 partout, on a compris...
15:20 - Il y a une formule de Tocqueville
15:22 qui appelait ça la politique littéraire.
15:24 La politique littéraire, c'est une politique
15:26 qui ne parle plus d'un projet concret, mais de symbole.
15:28 Et quand on se confronte autour des symboles,
15:30 c'est beaucoup plus compliqué de faire des compromis.
15:32 Là, on a parlé de référendum.
15:34 Le référendum, pour certains, c'est la voie de sortie possible.
15:36 Bien là, on a vu que finalement, c'est la motion,
15:38 la motion de l'instant RN qui est reprise à l'Assemblée.
15:40 Eh bien, réflexe de la France insoumise,
15:42 pas de touche, yash, mauvais,
15:44 on ne va quand même pas toucher une motion RN.
15:46 D'ailleurs, on ne sert pas la main de ces gens-là,
15:48 on le sait avec Mme Pannot.
15:50 Donc là, finalement, l'appel au référendum,
15:52 va-t-il survivre au rejet, l'espèce de dégoût physique
15:54 qu'a la France insoumise et les autres pour le RN?
15:56 Je n'en sais rien. Ce qui est certain,
15:58 c'est que ce projet passe ou non,
16:00 le résultat, c'est que la crise sociale
16:02 et la crise que j'ai décrite
16:04 va être plus grave demain qu'elle ne l'était hier.
16:06 Merci beaucoup pour votre regard,
16:08 mon cher Mathieu. Puis on vous tient
16:10 informés s'il y a des évolutions
16:12 au cours de ces manifestations.
16:14 On va partir à Jérusalem en attendant
16:16 le secrétaire d'État américain Anthony Blinken,
16:18 c'est-à-dire la ministre des Affaires étrangères
16:20 de Joe Biden, étant en Israël.
16:22 Après Benhamin Netanyahou, il a rencontré
16:24 aujourd'hui Mahmoud Abbas, le président
16:26 de l'autorité palestinienne.
16:28 Et puis, il a dit qu'il était
16:30 impératif de prendre des mesures
16:32 pour réduire l'escalade
16:34 des tensions. Depuis
16:36 le début de l'année, cher Dimitri,
16:38 les morts se comptent par
16:40 dizaines, avec une accélération
16:42 de tensions ces derniers jours. Que se passe-t-il
16:44 à Jérusalem ? C'est du langage
16:46 diplomatique dans la bouche d'Anthony Blinken,
16:48 mais quand même il parle de réduire
16:50 l'escalade des tensions. Ça veut dire
16:52 l'espoir quand même qu'Anthony Blinken
16:54 a aujourd'hui de la situation
16:56 qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient.
16:58 35 morts côté palestinien
17:00 depuis le 1er janvier, ça fait donc plus d'un par jour.
17:02 Il y en a eu neuf d'un coup jeudi dernier
17:04 dans un raid de l'armée israélienne
17:06 dans un camp à Djenin. Alors Djenin,
17:08 c'est le fief du djihad islamique
17:10 qui est aujourd'hui une des organisations les plus actives et les plus
17:12 radicales de la résistance armée palestinienne.
17:14 Et vendredi soir, donc un jeune
17:16 palestinien laisse sur
17:18 la chaussée les cadavres de sept passants
17:20 israéliens tout près d'une synagogue.
17:22 Et samedi, qui était jour de
17:24 commémoration des victimes de la Shoah,
17:26 vous avez un adolescent de 13 ans seulement qui tire
17:28 sur un père et son fils israéliens.
17:30 Et il y a déjà eu
17:32 une réponse israélienne, à savoir que les maisons
17:34 des familles des deux tireurs,
17:36 des deux tueurs ont été rasées.
17:38 Le port d'armes par les civils
17:40 va être une fois de plus, encore un peu plus
17:42 facilité à annoncer Benyamin Netanyahou,
17:44 le Premier ministre israélien.
17:46 Vous voyez, on n'est pas dans une reprise du cycle
17:48 de la violence, comme on le lit un petit peu partout là.
17:50 La violence n'a jamais cessé.
17:52 Il faut savoir que même l'année
17:54 dernière a été l'année la plus
17:56 meurtrière depuis
17:58 la fin de la seconde intifada,
18:00 que c'était 2000-2005. Donc seulement, le cycle
18:02 est en train de s'accélérer et donc,
18:04 le pape François, qui parfois parle assez juste,
18:06 évoque une spirale de la mort. Cette spirale de la mort,
18:08 c'est quoi ? C'est attentat, répression,
18:10 rage, donc attentat,
18:12 donc répression, donc rage,
18:14 etc. On est dans cette accélération
18:16 que vous l'avez bien dit. Donc, ça nous rappelle une chose,
18:18 que ce vieux conflit israélo-palestinien
18:20 qui a longtemps été au centre du monde,
18:22 le barricentre de la géopolitique mondiale,
18:24 n'est pas terminé.
18:26 Il est marginalisé, c'est un conflit périphérique,
18:28 mais il est toujours là.
18:30 Il est de basse intensité
18:32 comparé à ce que l'on voit en Ukraine.
18:34 L'Ukraine, d'ailleurs, qui masque un petit peu les événements
18:36 qui se sont déroulés toute l'année dernière
18:38 entre Israël et les Palestiniens.
18:40 Mais c'est un conflit qui est toujours actif.
18:42 30 ans après la fameuse paix d'Oslo,
18:44 dont on pensait qu'elle
18:46 arriverait à mettre un terme à ce conflit,
18:48 les belligérants,
18:50 ils sont toujours là. Alors, ils ont changé.
18:52 Ils se sont durcis, ces belligérants.
18:54 Le contexte géopolitique, on va le voir,
18:56 a beaucoup changé. La seule chose qui ne change pas,
18:58 c'est cette croyance absolue
19:00 en la fameuse solution à deux États,
19:02 qui est pourtant très largement,
19:04 objectivement, compromise.
19:06 - Pourtant, il n'y a pas si longtemps, il y avait des espoirs
19:08 de paix, mon cher Dimitri,
19:10 sans oublier les fameux accords d'Abraham.
19:12 On a eu l'occasion d'en parler. - Oui, tout à fait. Il y avait eu ce plan de paix
19:14 qui avait été porté par Benjamin Netanyahou
19:16 avec le soutien de Donald Trump, qui avait été balayé
19:18 d'un verre de main tout de suite par Mahmoud Abbas.
19:20 Alors, les accords d'Abraham,
19:22 ça fait partie de la galette,
19:24 de la série de succès diplomatique
19:26 très impressionnant quand même,
19:28 il faut bien le dire, d'Israël sur la scène internationale.
19:30 En Afrique, par exemple, Israël fait un retour,
19:32 on n'en parle pas chez nous,
19:34 parce que ça nous paraît lointain, mais en Afrique,
19:36 il y a un retour très important d'Israël.
19:38 La France, vous notez que le ton
19:40 qui était très donneur de leçons de la France
19:42 à l'égard d'Israël, qui avait une position
19:44 pro-palestinienne,
19:46 s'est beaucoup radouci, la France s'est beaucoup
19:48 rapprochée de Tel Aviv. Et puis, bien sûr, il y a ces fameux
19:50 accords d'Abraham. Alors, c'est quoi ?
19:52 C'est la normalisation des relations
19:54 diplomatiques d'Israël avec
19:56 les Émirats Arabes Unis, Bahreïn
19:58 et le Maroc. Il y a cet
20:00 espoir de Tel Aviv, des Israéliens
20:02 de délargir l'accord à l'Arabie
20:04 saoudite. Alors là, ce serait un très, très, très gros morceaux
20:06 si les Saoudiens
20:08 entraient dans l'accord. Ça permet
20:10 d'ailleurs aussi une détente. On parlait de la Turquie
20:12 hier avec la Turquie.
20:14 Et ça pourrait devenir,
20:16 ces accords d'Abraham, la charpente,
20:18 le squelette d'une espèce de grande
20:20 alliance de revers contre l'Iran.
20:22 Et ce qui est frappant, c'est que ça se fait
20:24 au grand jour. On sait qu'il y avait des collaborations
20:26 sur le registre sécuritaire
20:28 entre les pays arabes et Israël.
20:30 Ils achetaient des technologies. Vous vous rappelez le fameux
20:32 logiciel Pegasus, les drones, etc.
20:34 Maintenant, ça se fait ouvertement.
20:36 C'est vous dire le changement. Aux Émirats Arabes Unis,
20:38 ils sont allés jusqu'à purger les livres
20:40 scolaires des références antisémites.
20:42 Dans les livres scolaires aux Émirats Arabes Unis,
20:44 on parlait des chrétiens et des juifs
20:46 comme des infidèles
20:48 et des ennemis de l'islam.
20:50 C'était écrit comme ça. On apprenait ça aux enfants.
20:52 Ça a été purgé. À Dubaï, l'année dernière,
20:54 il y a eu une exposition commémorative sur la
20:56 Shoah. C'est vous dire le changement
20:58 de paradigme quand même très important.
21:00 Il y a vraiment une volonté de rupture
21:02 culturelle de la part des pays arabes
21:04 qui sont dans ces accords d'Abraham.
21:06 Mais c'est dire aussi combien la cause
21:08 palestinienne auprès de ces
21:10 États arabes est passée complètement
21:12 au second plan.
21:14 Ces États se disent finalement les palestiniens,
21:16 comparés à ce qui se passe à l'échelle internationale,
21:18 le pivot des Américains vers l'Asie,
21:20 qui les invitent
21:22 à se mettre bien avec l'allié israélien
21:24 face à la potentielle menace iranienne.
21:26 Donc tout ça, en fait, vous voyez,
21:28 c'est la big picture, comme on dit en anglais.
21:30 C'est la grande photo qui nous situe un peu les choses.
21:32 Le problème, c'est que
21:34 dans ces accords d'Abraham, qu'est-ce qui se passe ?
21:36 C'est qu'Israël fait la paix avec des États
21:38 avec lesquels il n'était pas en guerre.
21:40 Et le peuple avec lequel il est en guerre,
21:42 les palestiniens, avec lui, il n'a pas fait la paix.
21:44 Et regardez maintenant ce qui se passe
21:46 au niveau de la rue arabe. On a parlé des États.
21:48 Mais la rue arabe, pendant la Coupe du monde au Qatar,
21:50 qu'est-ce qu'on a vu ? Des keffiers palestiniens,
21:52 des drapeaux palestiniens, mais alors absolument partout.
21:54 Ça crevait les yeux. On ne voyait que ça.
21:56 L'équipe du Maroc, quand elle bat
21:58 l'Espagne et le Portugal, comment
22:00 elle commémore ça ? Elle pose avec
22:02 le drapeau palestinien. Les Marocains qui sont
22:04 signataires des accords d'Abraham.
22:06 Donc vous voyez, alors ça, ça nous montre deux choses.
22:08 C'est Jean-Pierre Filliou qui le dit très bien.
22:10 D'abord, il y a une sensibilité dans le monde
22:12 arabe qui dépasse le cadre
22:14 strictement étatique. C'est l'oumah,
22:16 la communauté musulmane au-dessus des nations.
22:18 Et l'oumah n'oublie pas les frères palestiniens.
22:20 Et ça, c'est clairement la limite
22:22 des accords d'Abraham.
22:24 Et en fait, ça nous a aussi fait faussement croire
22:26 qu'il n'y avait plus de questions
22:28 palestiniennes. Alors qu'en réalité, elle est toujours là, très vive.
22:30 Et ce qui se passe ces derniers jours,
22:32 cette litanie de morts,
22:34 nous rappelle que le conflit est toujours bien vivace.
22:36 Mais où en est-on sur le plan
22:38 intérieur entre
22:40 Israéliens et Palestiniens ?
22:42 Vous avez dit tout à l'heure que la solution à deux États
22:44 était morte. La France,
22:46 les États-Unis continuent pourtant de parler
22:48 de cette solution. Oui, oui, ils s'y accrochent. Mais la vérité,
22:50 c'est que la vie politique israélienne,
22:52 avant, c'était quoi ? C'était, vous avez ceux
22:54 qui voulaient négocier avec les Palestiniens
22:56 et puis ceux qui pensaient qu'avec la force, ils pouvaient
22:58 amener la paix. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus simple.
23:00 Les Palestiniens ne sont plus du tout dans l'équation
23:02 des Israéliens. Ils ne sont plus des
23:04 interlocuteurs. Les Israéliens ne veulent
23:06 plus négocier avec eux et les Palestiniens
23:08 ne peuvent plus négocier avec eux parce qu'ils ne sont
23:10 plus assez forts. Mahmoud Abbas,
23:12 alors Anthony Blinken lui fait la politesse de lui rendre
23:14 visite, mais quelle est l'autorité
23:16 aujourd'hui du président de l'autorité palestinienne ?
23:18 Ça n'est rien du tout.
23:20 Même le Hamas est débordé par des mouvements comme
23:22 le djihad islamique dont je vous ai parlé, qui n'a
23:24 aucune ambition politique. Le djihad islamique, son seul
23:26 but, c'est la résistance armée. Il y a
23:28 une forme de nihilisme, si vous voulez, dans
23:30 l'action aujourd'hui des
23:32 résistants palestiniens.
23:34 Les deux tueurs de ce week-end, par exemple, n'appartenaient
23:36 à aucun mouvement armé.
23:38 Il y a une forme de... comme des loups solitaires.
23:40 Pour le coup, ça fonctionne bien. Donc,
23:42 à tel avis, aujourd'hui, ça va se jouer entre ceux qui veulent
23:44 annexer définitivement, ouvertement
23:46 les territoires palestiniens et ceux
23:48 qui plaident le statu quo, c'est-à-dire en fait exactement la
23:50 même chose, mais à bas bruit. On continue
23:52 l'annexion de la Cisjandani, mais sans
23:54 le revendiquer. L'un des rœurs
23:56 rares qui parlait encore de la création pacifique
23:58 d'un État palestinien, c'est l'ancien Premier ministre
24:00 Yair Lapid. Il a tenu six mois
24:02 l'année dernière. Même les Palestiniens ne l'ont pas pris au
24:04 sérieux, c'est quand même vous dire. Donc, vous voyez, en fait,
24:06 cette solution à deux États, en réalité,
24:08 sur le papier, elle est absolument parfaite. Seulement,
24:10 elle est hors de l'histoire
24:12 réelle. Et je vais vous dire, en fait, le
24:14 pire, c'est que même parmi les Palestiniens,
24:16 il y a des gens qui ne veulent pas la paix. Et
24:18 vous voulez comprendre pourquoi ? Ils ne veulent pas la paix tout
24:20 simplement parce qu'être un territoire occupé...
24:22 Alors, les Israéliens disent "territoire disputé".
24:24 Ça procure beaucoup d'aides internationales,
24:26 un milliard d'euros donnés par l'Europe en
24:28 20 ans. J'en ai pour 10 secondes et
24:30 j'ai terminé. Ça apporte énormément
24:32 de compassion. Et puis, ça cornerise,
24:34 pardonnez-moi l'anglicisme,
24:36 complètement Israël. À savoir que
24:38 qu'est-ce qu'on dit d'Israël en ce moment ? Qu'ils sont dirigés par des
24:40 fascistes, qu'ils mènent une politique d'apartheid.
24:42 Et ça, c'est un piège qui est absolument
24:44 terrible pour Israël.
24:46 Merci beaucoup pour cette analyse.
24:48 Je vais calculer un peu le temps parce que j'ai encore une
24:50 petite question subsidière, pas bien vue
24:52 à vous poser. Je ne comprends pas le silence de certains
24:54 sur ces attentats. On en parle.
24:56 On marque une pause. À tout à l'heure.
24:58 [Silence]
25:00 [Silence]
25:02 On va changer de sujet.
25:04 De sujet de débat. Au lieu de parler de
25:06 Papendiaïe, on va revenir sur ce drapeau français
25:08 "Brulé à Lyon". - Il faut avoir donné l'emploi du temps du
25:10 ministre quand même. - Oui, mais c'est intéressant. Il faut regarder
25:12 l'emploi du temps. Alors, regardez de votre côté
25:14 l'emploi du temps du ministre Papendiaïe
25:16 qui n'est pas très... où il y a peu
25:18 d'enseignement et beaucoup d'antiracisme.
25:20 On va déjà parler d'antiracisme avec vous dans un instant.
25:22 Et puis, on va parler de ce drapeau français dans un instant
25:24 "Brulé à Lyon". Alors,
25:26 je voulais vous relancer, Dimitri,
25:28 juste sur cette histoire, ce conflit israélo-palestinien.
25:30 Pourquoi
25:32 certains se taisent
25:34 à propos de ces attentats,
25:36 juste après la minute d'info, Barbara Durand ?
25:38 - Pardon.
25:40 - Deuxième journée
25:42 de mobilisation contre la réforme des retraites
25:44 et 87 000 manifestants
25:46 rassemblés à Paris, selon la préfecture
25:48 de police, un chiffre au-dessus
25:50 de la manifestation du 19 janvier,
25:52 mais bien moindre par rapport aux 500 000
25:54 participants revendiqués par la CGT,
25:56 qui indique que 2,8
25:58 millions de personnes ont manifesté
26:00 à travers toute la France.
26:02 Pour élever le rapport de force avec
26:04 le gouvernement, ce sont les mots des syndicats.
26:06 La CGT, Chemineau et Sudrail ont
26:08 prévenu qu'une reconduction de la grève
26:10 était déjà envisagée les mardis 7
26:12 et mercredi 8 février,
26:14 soit pendant les vacances scolaires de la zone A
26:16 qui tombent ce samedi, et juste
26:18 avant les départs en vacances de février pour la zone B,
26:20 le samedi 11 février.
26:22 Et puis, eux aussi sont
26:24 opposés à la réforme des retraites
26:26 des lycéens. Plusieurs d'entre eux
26:28 se sont rassemblés devant des établissements
26:30 parisiens, dont le lycée
26:32 Hélène Boucher, brièvement occupé
26:34 dans la matinée, et où des heures ont éclaté
26:36 entre la police et les manifestants.
26:38 Au niveau national, le ministère
26:40 de l'Éducation a totalisé 11 blocages
26:42 et 4 tentatives
26:44 sur 3 750 lycéens
26:46 en France.
26:48 Pourquoi certains
26:50 se taisent du coup sur ces attentats
26:52 terroristes en Israël et à Jérusalem ?
26:54 Alors ce terre, moi,
26:56 ça a été traité par la presse,
26:58 mais par contre, on voit les lunettes
27:00 pro-palestiniennes
27:02 de l'essentiel de la presse française, quand même,
27:04 ça saute aux yeux. C'est-à-dire que ce qui a fait la une,
27:06 c'est la violente réaction, la violente
27:08 répression de la police israélienne
27:10 qui est allée raser les maisons de ces
27:12 pauvres familles.
27:14 Et puis, il y a cette
27:16 équivalence des morts, c'est-à-dire des passants palestiniens.
27:18 C'est pareil que des militants
27:20 du djihad islamique, en fait. Ce sont des
27:22 morts qui se valent. Donc moi, ça, personnellement,
27:24 ça me heurte l'esprit.
27:26 Mais fondamentalement, ça ne change pas
27:28 le problème pour Israël dont on parlait.
27:30 C'est qu'il y a un piège, un véritable
27:32 piège palestinien. Vous savez ce que disait Ben Laden.
27:34 Ils ont des montres, nous avons le temps.
27:36 Les islamistes sont persuadés que
27:38 ce qui se passe actuellement, même si militairement
27:40 Israël est plus fort, se retournera contre eux
27:42 et qu'à la fin, ils gagneront.
27:44 On pourrait en parler pendant des heures. Chaque mort
27:46 est à mort et c'est vrai qu'il faut être équilibré.
27:48 Mathieu, un regard là-dessus.
27:50 - En un mot, en fait, c'est que
27:52 du point de vue d'un certain commentariat,
27:54 le terrorisme palestinien
27:56 est un terrorisme légitime.
27:58 Parce qu'il y a une chose,
28:00 défendre la légitimité de l'État palestinien,
28:02 j'en suis, je pense que nous sommes très nombreux.
28:04 Mais cette idée qu'une fois qu'on est pour ça,
28:06 le terrorisme est légitime, Israël
28:08 l'a toujours un peu cherché dans leur esprit.
28:10 Et finalement, ça s'explique toujours un peu.
28:12 Et même quand une partie des politiques français
28:14 dénonçaient ce qui s'était passé,
28:16 ils dénonçaient le terrorisme sans le nommer.
28:18 Ils dénonçaient la violence sans l'expliquer.
28:20 Donc encore une fois, c'est une forme de
28:22 normalisation par la discrétion.
28:24 - Merci pour votre regard.
28:26 Voilà une criminalité
28:28 qui fait beaucoup moins parler d'elle.
28:30 Et pourtant, il s'agit de la mafia chinoise.
28:32 Qui concerne la France?
28:34 Europe 1 a eu accès à une note
28:36 des renseignements, Charlotte,
28:38 qui lève le voile sur de nouvelles inquiétudes.
28:40 Qu'est-ce que c'est concrètement?
28:42 - Alors c'est vrai que ce n'est pas nouveau.
28:44 La mafia est assez connue.
28:46 Simplement, ce qui est nouveau, c'est que depuis
28:48 quelques années, vous savez, les renseignements
28:50 ont plusieurs outils, la téléphonie,
28:52 la surveillance, etc., qui permettent
28:54 de mieux comprendre les tenants et aboutissants
28:56 de cette mafia et surtout l'ampleur.
28:58 Et c'est ça, évidemment, que
29:00 les renseignements qualifient quand même de menaces
29:02 élevées en France et en effet dont
29:04 on parle très peu. Alors là, c'est une note
29:06 à la fois du renseignement douanier
29:08 et du renseignement criminel qui
29:10 s'attarde et qui surtout s'inquiète de la
29:12 capacité de résilience,
29:14 de l'adaptation hors normes
29:16 de cette criminalité-là sur le
29:18 territoire français. Et donc, par conséquent,
29:20 évidemment, son expansion hallucinante.
29:22 Vous savez qu'on a déjà parlé de la capacité
29:24 d'adaptation d'une criminalité
29:26 qui n'a ni de règles,
29:28 ni de normes, ni de droits internationaux
29:30 à gérer quand elle change
29:32 et donc qui s'adapte extrêmement rapidement.
29:34 Mais ce qu'on comprend avec la mafia chinoise,
29:36 c'est que partout où il y a une diaspora chinoise,
29:38 la mafia,
29:40 on va dire, offre des services
29:42 par le biais des commerçants
29:44 de la diaspora, des services
29:46 de blanchiment d'argent. C'est ça leur spécialité.
29:48 Et les commerces,
29:50 par le biais de la mafia, on va dire,
29:52 prend en otage les commerces
29:54 pour en faire des banques occultes
29:56 un peu partout finalement. Et par
29:58 le biais des commerces, vous blanchissez
30:00 tout l'argent que vous voulez.
30:02 Et dans cette note, il est dit quand même que
30:04 cette mafia chinoise est la seule qui contrôle
30:06 à cette échelle l'activité
30:08 marchande de la diaspora asiatique
30:10 présentée comme une
30:12 économie grise, vous le disiez tout à l'heure,
30:14 au service de la criminalité organisée.
30:16 Donc il y a vraiment une main
30:18 mise de cette mafia sur les différentes
30:20 sur les diasporas
30:22 qui peuvent exister. Et ce qu'on
30:24 constate, et ce qui est assez particulier, ce qu'ont fait
30:26 la mafia des mafias, on va dire, c'est que
30:28 comme sa spécialité, c'est le blanchiment d'argent,
30:30 elle s'allie, elle propose ses services
30:32 à toutes les mafias déjà existantes,
30:34 en tout cas les réseaux de trafiquants. Et vous avez
30:36 un nombre d'exemples complètement sidérants, c'est-à-dire
30:38 qu'elle s'allie par exemple avec les
30:40 cartels sud-américains et l'arc caribéen,
30:42 vous savez, dont on a déjà parlé, la Guyane, par exemple.
30:44 Donc là, on apprend
30:46 qu'en Guyane, c'est le sujet qui nous occupe,
30:48 c'est avec ces mules qui passent de la cocaïne
30:50 vers l'Europe, en tout cas occidentale,
30:52 et là, on apprend qu'il y a une communauté asiatique
30:54 basée là-bas, dont certains
30:56 se servent pour blanchir l'argent de la cocaïne
30:58 là-bas directement en cocaïne,
31:00 comme ça, en Guyane,
31:02 comme ça, ça fait Sadman à Blanchères
31:04 ici. Donc, ça,
31:06 on apprend ça, par exemple en Guyane. On apprend
31:08 avec les pays de l'Est. Alors là, c'est l'an dernier,
31:10 une enquête, on tombe sur
31:12 1,3 million d'euros
31:14 en espèces dans un camion
31:16 conduit par un Polonais, qui dit "moi, je sais pas,
31:18 c'est des Chinois qui ont chargé et déchargé
31:20 mon camion". Et en fait, ce qu'on comprend,
31:22 c'est que là, il y a une utilisation de sociétés
31:24 de frette, vous prenez
31:26 la main sur des sociétés de frette
31:28 pour évacuer les espèces qui
31:30 arrivent, là en l'occurrence, de la
31:32 métropole française vers la Pologne
31:34 et ensuite pour que ça parte
31:36 vers les... vers
31:38 la Chine.
31:40 Pardon. Et on a
31:42 ce qu'ils appellent les plateformes, des hubs.
31:44 En France, on en a trois.
31:46 Il y en a un qui est très connu, qui est à Aubertvilliers.
31:48 C'est 280 sociétés
31:50 qui sont sur la même plateforme.
31:52 Et alors là, c'est beaucoup de textiles, mais là,
31:54 ça blanchit de l'argent à tout va.
31:56 Et évidemment, pour aller tracer ça, bon courage,
31:58 ça passe par les pays de l'Est, puis ensuite ça va en Chine.
32:00 Et puis la banque chinoise est assez peu
32:02 coopérative. Donc,
32:04 c'est assez pratique. Et il y en a
32:06 d'autres qui savent que la banque chinoise est
32:08 assez peu coopérative avec les autorités françaises.
32:10 Ce sont les escrocs
32:12 franco-israéliens. Vous savez, on en avait parlé au moment de la taxe
32:14 carbone. Alors là, c'est des escrocs
32:16 très organisés qui achètent
32:18 des RIB chinois. Alors eux, ils achètent
32:20 des RIB chinois pour pouvoir...
32:22 Alors à prix d'or, c'est des prix complètement dingues.
32:24 Ils achètent un RIB chinois pour avoir un compte là-bas.
32:26 Ensuite, l'argent est envoyé là-bas. Et après, vous savez,
32:28 c'est la méthode habituelle, on va dire,
32:30 de blanchiment. Ça passe de compte en compte
32:32 d'un pays à l'autre. Puis ça finit par revenir tout
32:34 blanchi et tout propre. Et c'est absolument
32:36 impossible à tracer. Déjà, on a du mal à tracer l'argent
32:38 en France. Alors si ça revient de Chine,
32:40 vous imaginez bien que c'est impossible. On a
32:42 les groupes criminels turcs. Alors c'est parfait parce que vous voyez
32:44 que la criminalité est très
32:46 nationalisée de manière générale dans le monde.
32:48 Donc là, les groupes criminels
32:50 turcs, eux, ils ont affaire au service.
32:52 Alors là, c'est plus s'ils sont actifs dans le secteur du bâtiment
32:54 et de la construction. Donc là, c'est l'inverse. On a besoin
32:56 du cash que récupère la mafia
32:58 chinoise pour aller rémunérer
33:00 les travailleurs clandestins. D'ailleurs, c'est
33:02 vrai aussi dans certains
33:04 milieux de la restauration,
33:06 etc. Donc là, en échange d'une commission,
33:08 vous récupérez les cash que vous ne pouvez pas décaisser
33:10 vous-même, sinon c'est louche, évidemment,
33:12 pour payer des travailleurs clandestins. Eh bien,
33:14 vous faites appel à la mafia chinoise.
33:16 Pareil dans le milieu corse, où là,
33:18 c'est pareil, il y a des besoins de décaisser de l'argent,
33:20 c'est-à-dire d'avoir des espèces
33:22 que vous ne pouvez pas sortir de la banque
33:24 sans attirer l'attention. Eh bien, on fait appel
33:26 à la mafia chinoise. Vous voyez
33:28 qu'elle est absolument partout. C'est la mafia
33:30 des mafias, finalement. Alors, j'ai bien envie de
33:32 comprendre, parce que ça se passe un peu sous nos yeux
33:34 aussi, en France. Racontez-nous.
33:36 Non, mais c'est ça qui est intéressant.
33:38 C'est-à-dire que c'est international,
33:40 c'est très tentaculaire, mais en France,
33:42 sous nos yeux. Expliquez-nous.
33:44 En fait, c'est en France, sous nos yeux, et puis surtout, ça permet
33:46 de blanchir tous les autres trafics dont on parle
33:48 souvent. Alors là, comme c'est au-dessus, évidemment,
33:50 on en parle moins, c'est moins visible,
33:52 mais finalement, évidemment, c'est l'éléphant
33:54 au milieu de la pièce, encore une fois.
33:56 Donc, il s'appuie, je vous disais un peu
33:58 tout à l'heure, sur des centres grossistes
34:00 en textile, essentiellement.
34:02 Alors, les renseignements ont identifié
34:04 onze plateformes en Europe, dont trois
34:06 qui sont en France. Je vous ai dit, il y a Aubert-Villiers,
34:08 c'est un peu connu, parce que c'est celle-là
34:10 qui ressort notamment dans les films et les séries
34:12 sur ces sujets-là. On en a
34:14 une à Marseille,
34:16 et une à Tremblay, en France,
34:18 je crois, c'est ça, Tremblay en France,
34:20 qui est juste à côté de Roissy, c'est extrêmement
34:22 pratique. - On voit sur l'image ici.
34:24 - Voilà. - Sur la carte. - Exactement.
34:26 Et dans ces centres, et alors vous voyez les petites
34:28 encres, on va parler tout à l'heure des ports
34:30 dans lesquels investit la Chine,
34:32 par ailleurs, parce qu'il y a la mafia chinoise,
34:34 il y a le gouvernement chinois qui ferme un peu les yeux
34:36 sur le sujet. Alors, dans les
34:38 centres dont je vous parlais, les grossistes en textile,
34:40 on a là des mules. Vous savez,
34:42 on avait déjà parlé du système des mules
34:44 pour acheminer de la cocaïne.
34:46 Là, c'est pareil, on prend des mules dans ces centres-là
34:48 et on leur met des billets de banque.
34:50 Et elles font
34:52 sortir les billets de banque, en l'occurrence
34:54 de la France, puisque c'est ça qui nous occupe,
34:56 par avion, par train
34:58 ou par la route vers les pays de l'Est,
35:00 et ensuite, des pays de l'Est, c'est envoyé en Chine,
35:02 et tout ça est blanchi dans les banques
35:04 chinoises. Et,
35:06 vous noterez que dans les services
35:08 de renseignement, pointent que certains
35:10 membres des compagnies aériennes qui
35:12 vont d'Europe de l'Est jusqu'en
35:14 Chine, il y a carrément des membres qui sont
35:16 recrutés et directement payés
35:18 par la mafia chinoise, comme ça. C'est plus simple,
35:20 ça aide au voyage et il y a moins de contrôle.
35:22 Donc, ça va, c'est une
35:24 mafia très organisée au niveau international,
35:26 on a déjà vu ça dans les films, mais là, ça prend des proportions
35:28 complètement dingues. Et alors,
35:30 il y a plusieurs méthodes. On en a une autre, c'est par
35:32 exemple livrer du textile au Maroc,
35:34 dans les fameuses enclaves de
35:36 Ceuta et Melilla, dont on parle souvent parce que
35:38 c'est des enclaves par lesquelles
35:40 arrive beaucoup l'immigration illégale.
35:42 Alors là-bas, on apprend qu'ils livrent
35:44 du textile, donc le cash est
35:46 récupéré pour acheter ces fameux textiles,
35:48 pour ensuite être blanchis,
35:50 et en échange,
35:52 ils recyclent comme ça l'argent sale qui
35:54 vient des cités parisiennes,
35:56 donc c'est l'argent de la drogue notamment,
35:58 et alors ces espèces, elles sont recyclées
36:00 en faisant des prêts avec
36:02 intérêt aux joueurs de casino. Vous savez
36:04 que le casino, évidemment, on mêle de l'argent
36:06 "propre" à l'argent sale
36:08 et tout ça est blanchi dans le
36:10 casino, donc vous voyez que là aussi c'est très
36:12 organisé. On a également la méthode parisienne,
36:14 le bar tabac, le rachat du bar
36:16 tabac. Alors là, ce sont
36:18 des jeunes chinois,
36:20 alors je note
36:22 que dans le rapport, on nous explique que ce sont
36:24 des jeunes chinois... - On rappelle que tout ça, ça vient
36:26 d'une note des renseignements qui a été révélée par un...
36:28 - Je note quelque chose qui m'a un peu amusée, on va dire,
36:30 ils sont présentés comme des jeunes chinois,
36:32 par ailleurs de nationalité française.
36:34 Je referme la parenthèse, on se permet de parler comme ça
36:36 uniquement avec les Chinois, je note.
36:38 Donc en l'occurrence, ce sont des jeunes qui ont la nationalité
36:40 française, qui vivent en France
36:42 et qui rachètent, je cite, "de manière
36:44 opaque" un bar tabac.
36:46 Et en réalité, c'est le père qui gère. Et le père,
36:48 en général, comme il est fiché dans la criminalité
36:50 financière, il fait racheter
36:52 par son fils, avec un peu d'argent
36:54 propre et toujours beaucoup d'argent sale,
36:56 vous savez, c'est le différentiel entre
36:58 le prix qui est donné
37:00 et le prix qui est... enfin, l'argent
37:02 qui est donné. Et là, on change les
37:04 gérants régulièrement, les gérants
37:06 du bar tabac. Donc c'est impossible de retracer
37:08 également, et par là, évidemment, l'argent
37:10 se blanchit. Et enfin, il y a l'achat
37:12 pour autrui. On parlait du luxe ces derniers jours.
37:14 Alors, l'achat pour autrui, c'est
37:16 un terme consacré. Les acheteuses
37:18 s'appellent les Daigou, il y a même un mot.
37:20 Et alors là, c'est le touriste chinois qui
37:22 arrive. Il arrive avec son
37:24 passeport. Et d'ailleurs, pour vous dire à quel point
37:26 la fraude est connue, c'est qu'aujourd'hui, avec un
37:28 passeport chinois, vous ne pouvez acheter que deux sacs de
37:30 luxe. Vous ne pouvez pas en acheter plus par
37:32 passeport. Alors évidemment, la réponse de
37:34 la mafia, c'est de créer des faux passeports, évidemment.
37:36 Et donc, avec ce
37:38 passeport chinois, vous achetez deux sacs.
37:40 On vous donne de l'argent sale
37:42 pour aller les acheter. On vous donne une
37:44 commission, évidemment. Et comme vous êtes
37:46 un touriste chinois, et bien vous avez la
37:48 détaxe en repartant. Donc vous êtes payé avec
37:50 la détaxe. Et en Chine, les
37:52 sacs de luxe français sont payés
37:54 25 à 50% plus cher
37:56 que ce qu'ils sont achetés en France.
37:58 Et bien là encore, vous avez un magnifique
38:00 circuit de blanchiment d'argent.
38:02 Et par ailleurs, circuit lucratif de blanchiment
38:04 d'argent.
38:06 Dernière question que tout le monde se pose.
38:08 Quelle est la place de la Chine,
38:10 le pays lui-même, justement, dans tout
38:12 ce système, cette organisation
38:14 incriminalisée ?
38:15 Eh bien, ce qui est certain, c'est que la mafia,
38:17 au minimum, profite des ambitions du pays.
38:19 Un, Pékin veut faire de la Chine
38:21 l'usine du monde. Alors ça, évidemment, une fois
38:23 que vous avez l'usine du monde qui est en
38:25 Chine, pour recycler l'argent sale,
38:27 c'est extrêmement pratique. Donc la mafia en profite
38:29 à plein et le monde entier devient son terrain
38:31 de recherche. L'Europe, évidemment. Mais la deuxième
38:33 chose peut être plus intéressante, le président avait
38:35 annoncé une nouvelle route de la soie et
38:37 voulait investir pour intégrer économiquement
38:39 la Chine dans le monde,
38:41 dans les infrastructures portuaires
38:43 et ferroviaires. Et de l'autre,
38:45 on a, en Europe et particulièrement
38:47 en France, une vente du pays à la découpe
38:49 de manière extrêmement sereine. Ce qui donne ce résultat.
38:51 Depuis 2013, la Chine a investi
38:53 dans 14 ports européens et
38:55 détient des parts dans les ports de
38:57 Dunkerque, du Havre et de Nantes.
38:59 Et ajoutez à ça que l'Europe fixe
39:01 un contrôle de maximum 5%
39:03 des cargos qui passent dans
39:05 les ports pour fluidifier le trafic. Je vous donne
39:07 un chiffre concernant la fraude au droit
39:09 de douane. La Commission européenne
39:11 en 2019 estime que l'écart
39:13 entre la TVA due et celle
39:15 qui est réellement payée, c'est 13 milliards
39:17 d'euros en moins pour la France et 140
39:19 milliards d'euros en moins pour
39:21 l'ensemble des États membres de l'Union européenne.
39:23 À une heure où on cherche beaucoup d'argent, je trouve
39:25 étonnant que les contrôles restent à 5%
39:27 maximum sur ces cargos.
39:29 13 milliards, c'est le déficit de la Sécu.
39:31 C'est bien pour ça que j'ai noté le chiffre.
39:33 Et les retraites, on trouve une solution.
39:35 C'est un piège organisé.
39:37 Évidemment, le gouvernement chinois ferme les yeux,
39:39 mais j'ai l'impression que l'Union européenne s'en préoccupe moyennement.
39:41 Pourquoi ce sujet vous a intéressé ?
39:43 Ça m'a intéressé parce que c'est
39:45 en effet quelque chose dont on parle
39:47 très peu, qu'on connaît mal et
39:49 qui régit
39:51 toute la délinquance criminelle
39:53 organisée. Et là, il y a en effet une
39:55 complication directement de l'Union européenne
39:57 dans ses normes et dans ses règles qui ne sont pas
39:59 du tout adaptées à la situation que désormais
40:01 on connaît bien. Je trouve ça complètement dingue.
40:03 Merci beaucoup pour
40:05 votre regard. On suit toujours
40:07 les suites de la
40:09 deuxième journée de mobilisation.
40:11 On a appris le chiffre
40:13 1,272
40:15 millions de manifestants selon la police,
40:17 2,8 millions selon les syndicats.
40:19 On a appris la date
40:21 des prochaines mobilisations,
40:23 c'est le 7 et 11 février prochain,
40:25 un peu comme prévu, de toute façon,
40:27 selon l'intersyndical. Et pendant
40:29 que nous sommes dans les annonces, n'oubliez pas
40:31 ce soir, Olivier Véran,
40:33 porte-parole du gouvernement,
40:35 qui est reçu chez
40:37 Cyril Hanouna sur C8,
40:39 ce soir à 21h.
40:41 Journée de manifestation, je disais,
40:43 en France, en première ligne, on voit surtout
40:45 des hommes, mon cher Marc,
40:47 mais contrairement à l'idée reçue,
40:49 les hommes ne sont pas les seuls engagés
40:51 dans la lutte sociale. On ne voit pas trop, hein,
40:53 les femmes. Elles sont là, mais il y a
40:55 des moments dans l'histoire
40:57 où elles ont été en première ligne.
40:59 En 1865,
41:01 lors de grèves remarquables menées
41:03 à Lyon, 1917,
41:05 la grève des Midinettes a un continu
41:07 lorsque les femmes s'impliquent dans la grève.
41:09 Alors déjà, il faut savoir que
41:11 nombre d'emplois de domestiques,
41:13 qui ne pouvaient pas permettre de se mettre
41:15 en grève contre les patrons, parce qu'à ce moment-là,
41:17 vous étiez ici, étaient nombreux
41:19 chez les femmes. Et c'était une
41:21 des grandes parties de la
41:23 manifestation professionnelle de
41:25 celles qui cherchaient à pouvoir
41:27 vivre au quotidien en
41:29 n'étant pas spécialement dépendante
41:31 d'un partenaire.
41:33 Alors revenons 1865.
41:35 On est à Lyon. Et à Lyon,
41:37 on a les ovalistes. C'est quoi les ovalistes ?
41:39 Ce sont des femmes
41:41 qui ont les cocons des verres à soie.
41:43 On enlève de ce cocon
41:45 la soie originale
41:47 et on la transforme
41:49 en un fil qui sera
41:51 utilisé.
41:53 14 heures par jour.
41:55 80 centimes de l'heure.
41:57 Vous avez
41:59 nombre de ces femmes qui sont de la région.
42:01 Elles ne peuvent pas retourner chez elles.
42:03 D'autres qui viennent du Piémont.
42:05 Alors, où dorment-elles ?
42:07 Eh bien, elles dorment dans un dortoir
42:09 sordide, terrifiant,
42:11 avec à peine un poêle.
42:13 Elles sont entassées dans la journée.
42:15 Là encore, ce sont des usines
42:17 à la fois courandaires,
42:19 tant et si bien que nombre
42:21 de cas de tuberculose
42:23 se déclarent tous les ans.
42:25 Et alors, elles veulent quoi ?
42:27 Un minimum de dignité ? Travailler
42:29 une heure de moins et gagner
42:31 un franc de l'heure ?
42:33 Alors, elles le font
42:35 savoir à leur patronne
42:37 qui dit "mais il n'est pas en question.
42:39 Si ça ne vous plaît pas, vous en allez.
42:41 Vous imaginez.
42:43 Et donc, ces femmes
42:45 qui arrivent à peine à survivre,
42:47 qui sont dans un dortoir, si elles sont
42:49 dans la rue, elles sont totalement perdues.
42:51 Alors là, elles ont le courage.
42:53 Elles disent "eh bien maintenant,
42:55 il n'est pas question de s'en sortir"
42:57 comme la patronne les a provoquées lors du...
42:59 "Allez donc voir le préfet".
43:01 Le préfet, ben, il dit "on ne peut pas grand-chose pour vous".
43:03 Elles font appel, elles sont pour la plupart
43:05 analfabètes, elles font appel
43:07 à un éclivin public
43:09 qui monte une pétition,
43:11 qui signe, et là c'est formidable.
43:13 Parce qu'il y a un mouvement qui prend de l'ampleur,
43:15 une ampleur nationale. On fait des collectes,
43:17 elles peuvent tenir.
43:19 On veut, on veut la dignité,
43:21 on veut la dignité.
43:23 Mais, cette dignité,
43:25 elle ne pourra pas tenir.
43:27 Pourquoi ? Eh bien parce qu'on renvoie
43:29 déjà un certain nombre d'entre elles
43:31 et dehors,
43:33 dehors ça veut dire, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
43:35 on passe à l'hôtel courant d'air,
43:37 on n'est même plus dans le dortoir.
43:39 Alors, épuisées,
43:41 laminées, lamentablement,
43:43 elles sont obligées
43:45 de retourner. C'est l'une des premières luttes,
43:47 mais qui n'a pas valu
43:49 la moindre avancée.
43:51 1865, maintenant 1917.
43:53 Alors on pourrait évoquer aussi
43:55 tout ce qui se passe avec
43:57 les manifestations des hommes,
43:59 avec les grèves de mineurs,
44:01 où les femmes sont là en soutien des hommes.
44:03 Oublions cela.
44:05 Venons à 1917.
44:07 Le chemin des dames. Et là encore,
44:09 les femmes qui supplaient les hommes
44:11 qui sont en train de mourir au front.
44:13 Ces boucheries immondes. Et en 1917,
44:15 les pauvres poilus
44:17 sont tellement ravinés
44:19 par l'horreur qu'il y a
44:21 les premières mutineries.
44:23 Et elles, elles travaillent un peu
44:25 partout. On les a engagées à
44:27 20-30% moins cher
44:29 que les hommes.
44:31 Et il faut fabriquer, il faut fabriquer, il faut fabriquer.
44:33 Et il y a une autre prise sur les
44:35 Champs-Elysées, chez Génie.
44:37 Ce sont des modistes, là encore.
44:39 Et un jour, elles disent, c'est plus possible.
44:41 On ne peut pas supporter ça.
44:43 Car on a supprimé le
44:45 samedi après-midi
44:47 les prix ayant augmenté.
44:49 On ne vend pas assez.
44:51 Alors on supprime ce samedi après-midi
44:53 chômage technique, mais sans
44:55 être payé. Et la même mesure
44:57 en Angleterre. En revanche, on dit, ce sera le chômage
44:59 technique, mais vous aurez votre
45:01 indemnité. Alors là, elles ont...
45:03 Elles disent, c'est pas possible.
45:05 Et elles descendent dans la rue.
45:07 Une sorte de contagion
45:09 va se faire. Dans les
45:11 grands magasins,
45:13 dans toutes les entreprises,
45:15 elles disent, il y en a assez, il y en a assez,
45:17 il y en a assez. Et celles que l'on appelle
45:19 les midinettes. Pourquoi les midinettes ?
45:21 Parce que le midi,
45:23 elles n'ont même pas le temps de manger.
45:25 Donc c'est midi-dinette.
45:27 Vous voyez ? Toc !
45:29 Sur le pouce, comme ça, comme on peut.
45:31 Et encore, quand on voit
45:33 les rémunérations,
45:35 c'est 0 franc
45:37 80 de l'heure.
45:39 Et elles demandent simplement
45:41 de pouvoir respirer un peu,
45:43 un temps de pause, ça ne leur est pas
45:45 accordé. Et là, les
45:47 manifestations s'amplifient,
45:49 s'amplifient, s'amplifient, et la
45:51 rage est tellement
45:53 virulente qu'enfin,
45:55 eh bien, le patronat s'est
45:57 obligé de céder, sous
45:59 l'influence du gouvernement. Oh !
46:01 C'est pas que soudain, on est devenu généreux.
46:03 Simplement, le maréchal Joffre
46:05 avait dit l'année précédente,
46:07 si les ouvrières arrêtent de fabriquer,
46:09 ne serait-ce qu'une demi-heure, les alliés,
46:11 ils sont battus, on perdra la guerre.
46:13 Et là, ils sont dans la rue,
46:15 on débraille depuis des jours et des jours.
46:17 Alors, il faut les remettre au travail,
46:19 et c'est pour ça qu'on leur concède
46:21 une journée de repos.
46:23 C'est miraculeux,
46:25 et le minimum
46:27 de considération humaine.
46:29 Voilà les grands débats
46:31 et les grands combats des femmes.
46:33 - Merci beaucoup
46:35 pour ce rappel de l'histoire,
46:37 mon cher Marc, qui éclaire toujours
46:39 notre présent.
46:41 On parlait de ce drapeau brûlé
46:43 à Lyon, jour de manifestation
46:45 aujourd'hui, 25 000 manifestants
46:47 étaient présents dans les rues de Lyon
46:49 aujourd'hui, selon la préfecture du Rhône,
46:51 45 000 selon les syndicats, et regardez,
46:53 regardez ce drapeau français
46:55 brûlé sur un toit de l'Office du tourisme.
46:57 Le groupe de personnes
46:59 aux visages dissimulés, ensuite,
47:01 également, on le voit ici, brûler le drapeau
47:03 de l'Union européenne.
47:05 Et on se rappelle que le 19 janvier dernier,
47:07 déjà, une personne avait tenté d'incendier
47:09 le drapeau français,
47:11 mais sans succès,
47:13 et je rappelle que la préfète Fabienne Bussiou
47:15 condamne fermement
47:17 les dégradations des drapeaux français et européens,
47:19 et elle rappelle que ces actes
47:21 sont contraires aux valeurs républicaines.
47:23 Qu'est-ce que
47:25 cela vous évoque, Mathieu?
47:27 - Premièrement, c'est pas contraire
47:29 aux valeurs républicaines, c'est hostile
47:31 à l'existence même de la France.
47:33 À un moment donné, c'est les préfets ou je ne sais quelle figure
47:35 d'autorité devrait être capable de parler de leur pays
47:37 autrement qu'à travers des euphémismes
47:39 et un vocabulaire diminué. C'est une agression
47:41 contre l'identité même de la France,
47:43 contre l'existence même de la France. Parlez seulement
47:45 des valeurs républicaines, mon pire élément.
47:47 Deuxième élément, c'est l'allié de la société.
47:49 On est devant ici l'extrême-gauche
47:51 la plus toxique, la plus ravageuse,
47:53 la plus ravagée aussi, soit dit en passant,
47:55 qui lorsque... et qui témoigne, mais qui se dévoile
47:57 en faisant cela. Elle se décagoule pas,
47:59 mais elle se dévoile. Qu'est-ce qu'elle fait
48:01 en faisant ça? C'est l'existence même
48:03 de la société qu'on attaque. On n'accepte pas
48:05 la légitimité du corps social, on n'accepte pas
48:07 la légitimité de l'État, on n'accepte pas
48:09 la légitimité du pays. Et ce qui m'énerve
48:11 à travers ça, c'est l'infinie complaisance
48:13 de bien des commentateurs devant cela,
48:15 qui traitent ça comme si c'était brûlé.
48:17 Le fait qu'il y ait des livres religieux, c'est grave,
48:19 j'en conviens, c'est très très grave. Brûler un drapeau français,
48:21 c'est aussi grave, soit dit en passant,
48:23 mais le prix à payer sera pas le même.
48:25 Et brûler un drapeau français, pour certains, c'est tout le temps
48:27 bon, il faut tolérer, il faut que jeunesse se passe. Non.
48:29 C'est un scandale en tant que tel, mais c'est un scandale
48:31 que les médias traitent sur le mode mineur.
48:33 - Le drapeau français, on a tristement
48:35 l'habitude de le voir, mon cher Dimitri,
48:37 piétiner, brûler ailleurs.
48:39 Ici, en France, c'est surprenant.
48:41 - Là, c'est un peu... là, c'est la signature
48:43 de nos bordeurs, la signature autonome,
48:45 contre les nations,
48:47 contre les États,
48:49 contre toutes les organisations. C'est ça qu'on voit.
48:51 Et puis, ils sont pas masqués, hein.
48:53 Ils sont faciles à identifier, regardez.
48:55 Les visages, ils sont tout à fait reconnaissables.
48:57 - Il y a quand même des bonnets,
48:59 il y a une volonté de masquer.
49:01 On peut peut-être les reconnaître, mais...
49:03 - Mais l'incendiaire, on le voit, c'est clairement...
49:05 Et puis, on voit aussi qu'on brûle
49:07 indistinctement les deux drapeaux.
49:09 Donc, véritablement, c'est
49:11 toute organisation,
49:13 toute organisation étatique,
49:15 est brûlée et attaquée. - Je trouve que vous atténuez
49:17 un peu, si je peux vous le faire. - Ah non, non, non, je ne l'atténue pas.
49:19 Je cherche le sens du geste. Je pense que,
49:21 quand à Lahore, au Pakistan, on brûle le drapeau
49:23 français, qu'on dit "mort" au français,
49:25 parce qu'on est réputé contre l'islam,
49:27 etc., c'est pas tout à fait
49:29 le même geste que ce qu'on voit là.
49:31 L'intention politique n'est pas la même. Dans tous les cas,
49:33 brûler un drapeau français... - Mais mettre le drapeau français, le drapeau européen,
49:35 c'est pas bon. - Vous avez raison. Brûler, Mathieu l'a bien dit,
49:37 brûler un drapeau français, c'est
49:39 une atteinte à un symbole national.
49:41 Et donc, par définition, c'est une agression.
49:43 C'est plus qu'une insulte, c'est grave.
49:45 - Non, non, mais c'est vrai que là, en fait,
49:47 c'est le même avec son bonnet rouge, là, qui va chercher les deux
49:49 drapeaux, qui les brûle.
49:51 Et il y a un côté, à mon avis,
49:53 c'est toujours un peu difficile, je le connais pas,
49:55 mais il y a un côté "ni Dieu ni maître". En effet, nos
49:57 borneurs, tout ce qui est au-dessus de nous et est insupportable,
49:59 ils sont à la fois
50:01 mal élevés, parce que
50:03 c'est même une atteinte à la
50:05 bonne éducation élémentaire, on brûle pas un drapeau,
50:07 en fait, c'est pour commencer. - Il y a un message
50:09 qui veut le faire passer. - Et il y a un message politique
50:11 qui est, en effet,
50:13 d'une radicalité,
50:15 mais même
50:17 coupable par rapport au mouvement lui-même.
50:19 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui
50:21 sérieusement ont un message à faire passer.
50:23 Et je trouve ça exaspérant,
50:25 en plus d'être, en effet,
50:27 blessant.
50:29 - C'est-à-dire que Papa Hendaye devrait
50:31 s'intéresser à l'histoire
50:33 et veiller à ce qu'elle soit enseignée
50:35 dans les cours. Ça permettrait
50:37 de rappeler quoi ? - Pourquoi ? - Il est très bien
50:39 que le bleu, blanc, rouge, c'était
50:41 la fierté des révolutionnaires, c'était
50:43 la fierté de ceux qui
50:45 chantaient la Marseillaise. Et ça ne s'arrêtait
50:47 pas à notre pays, c'était repris partout.
50:49 Je vous l'ai raconté une fois,
50:51 c'était le bleu, blanc, rouge, la force
50:53 de la liberté, la force de la
50:55 citoyenneté, la force de
50:57 l'espoir, et avec la
50:59 Marseillaise qui accompagnait.
51:01 Et aujourd'hui, ces gens se veulent révolutionnaires
51:03 en niant la révolution.
51:05 - Inversion de valeur. - Vous l'avez dit.
51:07 - Inversion de valeur aussi. On va directement
51:09 au Canada pour terminer
51:11 cette émission, parce que dans ce monde
51:13 d'inversion de valeur, c'est incroyable
51:15 comment le bien, ou le mal,
51:17 avance, plutôt avance masqué.
51:19 C'est incroyable comment l'antiracisme
51:21 cache le racisme. Et on va voir comment
51:23 lorsque, au
51:25 Centre national des arts d'Ottawa,
51:27 qui a décidé de pratiquer
51:29 la discrimination raciale au nom de l'antiracisme.
51:31 - Alors, le Canada... - C'est-à-dire
51:33 un théâtre interdioblon. - Oui, c'est très, très clair.
51:35 Le Canada, il faut comprendre, c'est le Wauquistan.
51:37 Le Canada, c'est le laboratoire
51:39 de toutes les pires aberrations
51:41 idéologiques qui traversent notre monde
51:43 aujourd'hui. Le Canada, normalement, s'en fait une fierté.
51:45 Il veut même s'en faire un drapeau.
51:47 Qu'est-ce qui se passe au Centre national
51:49 des arts d'Ottawa, qui est
51:51 une émission financée publiquement?
51:53 Dans le 17, je pense,
51:55 si je ne me trompe pas, février, il va y avoir
51:57 une pièce qui va être présentée, une pièce écrite par une femme
51:59 noire, et à destination des femmes noires
52:01 et plus largement des noirs, nous dit-on.
52:03 Et cette pièce, le 17 février,
52:05 il ne pourra y avoir qu'un public
52:07 noir. Donc, les Blondes ne sont pas
52:09 les invités, les Asiatiques ne sont pas les bienvenus.
52:11 Faites la liste de tous les non-bienvenus.
52:13 Pourquoi? Parce qu'on veut créer,
52:15 ça, c'est le vocabulaire en tant que tel de ces gens-là,
52:17 c'est dans le cadre du mois de l'histoire des Noirs, un sentiment
52:19 d'appartenance. On veut aussi en faire
52:21 un sous-signe, un sentiment de sécurité.
52:23 Puisque puisqu'il n'y aura que des gens
52:25 pour rassembler sous le signe de cette couleur de peau,
52:27 ils seront en majorité, et il y aura un sentiment de sécurité
52:29 désormais pour eux,
52:31 dans le cadre de cette pièce de théâtre.
52:33 Ça provoque, soit dit en passant, un vrai scandale au Canada,
52:35 aux États-Unis aussi, la nouvelle tourne
52:37 un peu à travers le monde, parce que là, on est devant quoi?
52:39 On est devant une logique
52:41 de ségrégation raciale.
52:43 Une logique explicite d'apartheid racial,
52:45 de ségrégation raciale. Je vais vous citer
52:47 une phrase qui est assez intéressante.
52:49 On nous dit... Le 17 février,
52:51 en soirée, le théâtre Babs Asper,
52:53 donc c'est un théâtre en cadre de ce centre-là,
52:55 accueillera des auditoires se définissant
52:57 comme Noirs. Alors là, en plus, ça nous rajoute
52:59 une catégorie de plus. Donc déjà,
53:01 on est dans la discrimination raciale.
53:03 Vous allez voir, c'est intéressant.
53:05 Parce que déjà, il y a la discrimination raciale.
53:07 Donc, Noirs, oui. Pas Noirs, pas le bienvenu.
53:09 On a l'antiracisme.
53:11 Mais là, se définissant comme Noirs.
53:13 Ça, c'est un débat qui peut vous sembler loufoque,
53:15 mais je vous annonce que dans 5 ans, ça va être majeur.
53:17 On a parlé beaucoup des transgenres ces dernières
53:19 années. Donc, j'ai un homme qui décide de s'identifier
53:21 comme femme. Et si le ressenti suffit
53:23 pour s'identifier comme femme, alors là,
53:25 il suffit. Nul besoin d'être une femme réellement.
53:27 On se dit femme et on le devient.
53:29 Mais là, il y avait la question des transratios.
53:31 Est-ce que je peux, en tant que Blanc, décider de m'identifier
53:33 comme Noir ou comme Asiatique ou comme Latino?
53:35 Jusqu'à tout récemment, on nous disait non
53:37 parce que ça consiste à s'approprier
53:39 la souffrance d'une minorité,
53:41 la souffrance de quelqu'un qui souffre.
53:43 Et là, parce que ça donne des avantages,
53:45 en se disant, en passant, faire partie des minorités.
53:47 Si vous faites partie, si vous vous identifiez comme Noir
53:49 ou comme Latino, vous avez droit aux programmes de discrimination
53:51 positives, vous avez droit à des programmes
53:53 de subvention particulière. Vous avez droit à tout ça.
53:55 Or, qu'est-ce qu'on voit dans le cas présent?
53:57 Mais là, on nous dit s'identifier comme Noir.
53:59 Donc, il est désormais possible de
54:01 s'auto-déclarer Noir, de s'auto-déclarer
54:03 Asiatique, de s'auto-déclarer
54:05 Latino. Faites la liste.
54:07 Donc, tout ça rassemblée dans ce
54:09 petit événement qui se passe à Ottawa.
54:11 - Vous pouvez auto-déclarer Noir.
54:13 - Ça dépend le moment, ça dépend les jours.
54:15 - Je vois la vie en Noir.
54:17 - Mais on voit, je me permets
54:19 d'insister là-dessus parce que c'est important.
54:21 Donc, d'un côté, une logique de ségrégation raciale,
54:23 et de l'autre côté, on nous explique que la race est
54:25 une pure construction sociale. Il va falloir que je comprenne.
54:27 On ne peut pas dire les deux en même temps,
54:29 bien que le Canada se permette de dire les deux en même temps,
54:31 parce que c'est des pays de toutes les absurdités.
54:33 - Il nous reste 30 secondes. En deux mots,
54:35 vous souhaitez aussi nous parler d'un phénomène,
54:37 l'Arabe fishing,
54:39 dont parlait Marianne.
54:41 L'Arabe fishing.
54:43 - Je vais vous donner quelques secondes, tout simplement,
54:45 des influenceuses, vous savez, la frange la plus avancée
54:47 de l'humanité pensante,
54:49 qui, pour être capable d'avoir un profil plus intéressant,
54:51 décident de se donner de manière fausse
54:53 des origines, justement, arabes.
54:55 Donc, c'est l'auto-identification comme arabe, cette fois.
54:57 - Il n'y a pas de Noir fishing.
54:59 - Peut-être, peut-être qu'on n'y est peut-être pas encore.
55:01 Mais donc, c'est comme si... En fait, ça existe, soit dit en passant,
55:03 dans les problèmes de discrimination positive
55:05 aux États-Unis, parce qu'on a vu certains Blancs
55:07 s'inscrire comme Noirs, quelquefois,
55:09 dans l'espoir d'avoir accès à la discrimination positive.
55:11 Dans le cas de l'arabe fishing, qu'est-ce que ça nous dit?
55:13 C'est que certaines influenceuses, si elles n'étaient
55:15 que "blanches", entre guillemets,
55:17 "françaises de souche", entre guillemets,
55:19 eh bien, ça fonctionnerait pas leur affaire.
55:21 Mais si elles revendiquent des origines étrangères
55:23 sous le signe de l'exotisme identitaire,
55:25 d'un coup, leur branding d'influenceuse
55:27 devient infiniment plus "sexy".
55:29 Eh bien, de ce point de vue, ne soyez pas simplement
55:31 "français de souche", mes amis, vous serez pas intéressants.
55:33 Faites le étranger fishing, et de vieil coup,
55:35 vous serez sexy.
55:37 - Je vais devenir québécoise.
55:39 - Ça se rappellera l'accent.
55:41 - Derrière le sourire, la puissance des mots.
55:43 Dernier mot pour terminer.
55:45 Elisabeth Borne, après la mobilisation massive,
55:47 déclare qu'elle entend les interrogations
55:49 et les doutes.
55:51 Excellente suite de programme.
55:53 Tout de suite, Mathieu Devese, La Minute Info,
55:55 et dans un instant, Pascal Pronoy.
55:57 À demain.
55:59 - Ils étaient 1,272,000 manifestants
56:01 dans toute la France.
56:03 Aujourd'hui, selon la police,
56:05 une mobilisation contre la réforme des retraites
56:07 plus importante que le 19 janvier.
56:09 Ils étaient en effet 1,120,000
56:11 il y a 12 jours, selon le gouvernement.
56:13 Les syndicats appellent à de nouvelles mobilisations
56:15 mardi 7 et samedi 11 février.
56:17 Gérald Darmanin
56:19 se rendra en Corse le 6 février
56:21 pour les 25 ans de l'assassinat
56:23 du préfet Claude Érignac.
56:25 C'est une demande d'Emmanuel Macron.
56:27 L'annonce de la visite du ministre de l'Intérieur
56:29 intervient le jour où Pierre Alessandri
56:31 s'est vu accordé par la justice
56:33 une mesure de semi-liberté.
56:35 Il a été condamné en 2003 à la perpétuité
56:37 pour sa participation à l'assassinat
56:39 du préfet Érignac.
56:41 Enfin, le pape François a accueilli avec ferveur
56:43 à Kinshasa, la capitale de la République
56:45 démocratique du Congo.
56:47 C'est le plus grand pays catholique d'Afrique.
56:49 Le souverain pontife entame une visite de 4 jours
56:51 dans un pays rongé par des violences meurtrières.
56:53 Le pape François a d'ailleurs dénoncé
56:55 le colonialisme économique
56:57 qui se déchaîne en République démocratique du Congo
56:59 et en Afrique.
57:01 - Merci.