Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver dans l'émission "A Face à l'Info" ce soir.
00:05 Avant chaque chronique, je vous dirai ce soir ce que Chappes GPT dit de votre orientation politique.
00:14 Et je commencerai par moi une fois n'est le cas pas coutume.
00:16 [Rires]
00:18 Allez-y.
00:18 Dans un instant.
00:19 Non mais attendez, je tease, si vous permettez l'expression.
00:22 La Minute Info tout de suite, Adrien Spiteri.
00:24 [Rires]
00:25 [Musique]
00:28 Emmanuel Macron comprend la contestation sur les retraites.
00:31 Mais selon lui, la République ne doit pas pour autant s'arrêter.
00:35 Le chef de l'État s'est exprimé sur le sujet depuis les Hautes-Alpes.
00:38 Aujourd'hui, il assure également que ce climat social tendu dans le pays
00:43 ne l'empêche pas d'aller à la rencontre des Français.
00:46 En 2021, 7 millions d'immigrés vivaient en France.
00:49 Cela représente près de 10% de la population.
00:53 Ils viennent principalement du Maghreb, d'Afrique subsaharienne ou encore d'Asie.
00:57 À titre de comparaison, en 1968, le chiffre était de 6,5%.
01:03 Résultat d'une étude démographique de l'INSEE publiée ce jeudi.
01:07 Et puis c'est officiel, Hervé Ronard est le nouveau sélectionneur
01:10 de l'équipe de France féminine de football.
01:13 Il remplace Corinne Diacre et Limoget le 9 mars dernier.
01:17 Ex-entraîneur de l'Arabie Saoudite, Hervé Ronard dévouera sa première liste
01:21 dès vendredi pour les matchs amicaux contre la Colombie et le Canada.
01:25 [Musique]
01:27 Au sommaire ce soir, faut-il avoir peur de chatte-GPT ?
01:32 De nombreux experts de l'intelligence artificielle avec Elon Musk en tête
01:37 demandent une pause dans les recherches.
01:39 En cause, l'impact potentiel de cette intelligence et de ses avatars sur l'humanité.
01:46 En quoi nos vies seraient-elles menacées ?
01:49 L'édito de Mathieu Bocote.
01:51 En pleine crise, des retraites de nombreuses voix s'élèvent
01:53 pour critiquer le régime de la Ve République.
01:56 Les députés de la NUPES vont se réunir à l'Assemblée la semaine prochaine
02:00 pour discuter de la VIe République.
02:02 Cette VIe République va-t-elle nous sauver ?
02:05 Est-ce que la crise des retraites peut emporter la Ve République ?
02:09 L'éditeur de Guillaume Bigot.
02:11 L'auteur de l'incendie de la cathédrale de Nantes a été condamné hier à 4 ans de prison ferme
02:18 et sera jugé fin 2024 pour le meurtre du prêtre de cette même cathédrale.
02:23 On a appris avec ce premier procès que le coupable aurait menti à propos de son parcours.
02:29 Non, il n'a pas vu son père assassiné sous ses yeux pendant la guerre au Rwanda.
02:33 Non, il n'a pas été torturé au Rwanda.
02:36 Que retenir de ces méthodes afin de passer pour une victime
02:40 et de devenir finalement coupable ?
02:42 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:45 Le 30 mars 1950, c'est le décès de Léon Blum.
02:50 Il symbolise encore aujourd'hui la conquête du pouvoir par la gauche.
02:55 Une gauche mythique, celle de 1936 et de tous les avantages sociaux.
03:00 Que reste-t-il de cette gauche-là aujourd'hui ?
03:03 Peut-on encore être de gauche en se référant de Léon Blum aujourd'hui ?
03:07 Marc Menon raconte.
03:09 Nous allons nous arrêter ce soir sur le profil du Premier ministre d'Écosse.
03:14 Umza Yousaf a été élu chef du gouvernement par le Parlement écossais avant-hier.
03:19 De région pakistanaise et indienne, il est le premier dirigeant musulman
03:23 d'un important parti politique au Royaume-Uni.
03:27 Il est le premier dirigeant de l'Écosse à être issu d'une minorité ethnique.
03:31 Il a partagé, dès son arrivée au pouvoir, une photo de prière qui a interpellé.
03:35 Qui est-il ? Pourquoi son profil peut interpeller certains ?
03:39 L'édito de Mathieu Boccotté.
03:41 Et puis les éditorialistes débattront sur cette information du jour,
03:44 la levée de l'obligation vaccinale pour les soignants.
03:47 C'est le ministre de la Santé qui l'annonce.
03:50 François Bohun suit l'avis de la Haute Autorité de Santé.
03:53 La France serait le dernier pays d'Europe à statuer pour la réintégration des soignants,
04:01 même si ça n'a pas encore été annoncé.
04:02 Comment analyser cette décision tardive ? On en parle.
04:05 Une heure avec nos éditorialistes. C'est parti.
04:10 *Générique*
04:22 - Dites-nous, dites-nous, dites-nous !
04:24 - Alors, Christine Kelly est une journaliste et animatrice de télévision française, née le 13 décembre.
04:30 C'est faux.
04:32 Elle a travaillé pour France 3, LCI, et membre du CSA de...
04:36 Et de 2009 à 2013, c'est faux, jusqu'en 2015.
04:41 Donc jusque-là, Chapte GPT... - Zéro.
04:44 - ...ment un petit peu à mon sujet.
04:46 En ce qui concerne son orientation politique, tenez-vous bien, c'est l'orientation politique de Christine Kelly.
04:51 Il est difficile de la déterminer avec certitude, car en tant que journaliste et membre du CSA,
04:56 elle doit maintenir une certaine neutralité, impartialité.
04:59 Là, je l'aime bien. - C'est bien vu !
05:01 - Alors, avant chacune de vos chroniques, je donnerai votre orientation politique selon Chapte GPT.
05:06 Charlotte, c'est assez surprenant pour vous. On verra dans un instant.
05:09 C'est très, très, très, très surprenant.
05:12 - Gauchiste. *Rires*
05:14 - On n'est pas loin ! - Amine Mélenchon ! *Rires*
05:17 - Bienvenue dans nos rangs !
05:19 - Alors, pour mettre le bon côté, c'est...
05:21 Il est généralement, vous me direz si c'est vrai ou faux, associé à la droite conservatrice et nationaliste québécoise.
05:27 Il défend l'identité nationale, la souveraineté du Québec et critique souvent le multiculturalisme et le politiquement correct.
05:34 - C'est à peu près vrai, mais ils auraient pu se contenter de dire "indépendantiste québécois ardent et milite".
05:38 *Rires*
05:40 - Alors, justement, on va parler de Chapte GPT ce soir, puisque c'est un appel à la prudence,
05:44 qui n'est pas loin de ressembler à un SOS.
05:47 Aujourd'hui, Mathieu Bocoté, de grandes figures du monde de l'intelligence artificielle,
05:51 parmi lesquelles Elon Musk, qui ont publié une lettre ouverte
05:55 demandant un moratoire de six mois dans le développement de l'intelligence artificielle.
06:00 En un mot, ils craignent un emballement des logiciels, comme Chapte GPT 4,
06:06 qui pourrait déstabiliser en profondeur notre société.
06:10 Faut-il prendre au sérieux cette mise en garde ?
06:14 - C'est le moins qu'on puisse dire.
06:16 On sent que l'intelligence artificielle, plus largement, surgit dans nos existences
06:21 et on n'a pas le temps de s'y acclimater, de l'apprivoiser, ça bouleverse tout.
06:26 Et on sent qu'on est à un moment exponentiel dans la croissance de l'intelligence artificielle,
06:30 et que demain ou après-demain, effectivement, tout pourrait nous échapper.
06:34 Alors, qu'est-ce qu'on demande ? Je vais d'abord revenir sur le contenu de cette lettre.
06:38 On demande une pause de six mois, au moins, parce que sinon, dans six mois,
06:43 on aurait perdu le compte. Comprenons-nous.
06:45 Les plus grands experts de l'intelligence artificielle disent
06:48 que si on prend une pause de six mois, à quoi ressemblera le monde fin 2023 ?
06:52 Il y a quelque chose là-dedans d'un peu terrifiant.
06:55 Mais on peut croire qu'on aurait besoin peut-être de plus de six mois.
06:57 Alors, je résume ce qu'il y a dans la lettre.
06:59 Premièrement, on nous annonce un risque de dislocation sociale.
07:03 C'est-à-dire que c'est une telle puissance que ça pourrait déstabiliser
07:06 les mécanismes sociaux élémentaires de base qui fait que nous cohabitons.
07:10 Deuxièmement, bouleversement majeur, donc, qui implique qu'on doit reprendre en main,
07:16 politiquement, démocratiquement, technologiquement, intellectuellement,
07:20 l'intelligence artificielle.
07:22 Est-ce qu'on est prêt à cela dire ?
07:24 Est-ce qu'on est équipé, en ce moment, pour reprendre en main
07:27 le domaine de l'intelligence artificielle ?
07:29 La réponse, c'est non.
07:31 C'est tellement non qu'ils osent dire, les auteurs de cette lettre,
07:34 qu'on est rendu à un moment où la créature échappe à son créateur.
07:38 Donc, des gens qui participent au monde de l'intelligence artificielle disent
07:41 qu'on ne comprend pas exactement ce qui se passe,
07:43 on ne comprend pas exactement ce que l'on crée,
07:46 on ne comprend pas exactement ce que l'on met au monde,
07:48 si vous me permettez cette image,
07:50 et nous pourrions, demain, être dominés par ce que nous avons créé.
07:54 Ils ajoutent une autre chose.
07:56 Nous risquons de basculer dans un univers où la propagande et les fausses images,
08:02 les faux discours deviennent la règle.
08:03 Vous avez tous vu, je crois, cette image du pape en doudoune,
08:06 ce qui est un peu étrange quand même.
08:08 Pourquoi ? Ça avait l'air convaincant comme image,
08:10 mais c'était faux, tout simplement.
08:12 L'intelligence artificielle permet de créer du faux qui passe pour du vrai.
08:16 Rappelez-vous, il y a quelques semaines à peine,
08:18 quelques mois, lorsqu'on a recréé le discours,
08:21 l'appel du 18 juin du général de Gaulle,
08:23 sauf que ce discours qui a existé n'a jamais été enregistré.
08:26 Et là, qu'est-ce qu'on fait ?
08:27 On le recrée par le travail sur la voix du général de Gaulle.
08:29 Donc, on crée ce qui n'a pas...
08:31 Il y a quelque chose là-dedans d'un peu fou.
08:33 Et les frontières du vrai et du faux se mélangent de plus en plus.
08:37 Risques de propagande, donc, on nous dit, avec cela.
08:40 Risques aussi, et ça c'est fondamental,
08:42 de transformer l'homme en créature obsolète.
08:45 L'obsolescence de l'homme.
08:47 Et on nous dit plusieurs métiers particulièrement gratifiants pour l'être humain.
08:50 On pense à celui-là, c'est dans leur milieu de scénariste, d'écrivain, tout ça.
08:54 Pourrait-être demain, tout simplement, condamné à l'obsolescence.
08:57 Pourquoi ? Parce qu'on nous explique que ces logiciels d'intelligence artificielle,
09:00 qui n'en sont qu'à leur début, peuvent pondre en quelques secondes un roman,
09:04 peuvent pondre en quelques secondes un film, un scénario,
09:07 peuvent pondre en quelques secondes, répondre à des examens mathématiques complexes,
09:11 à des examens juridiques complexes.
09:13 Alors là, on est dans une situation assez difficile,
09:15 où l'homme finalement devient une technologie désuète.
09:18 - Et pardonnez-moi, j'ai vu plusieurs personnes le faire devant moi, écrire une chronique.
09:21 Ils pourraient vous remplacer demain ?
09:23 - Mathieu, ce soir ? - Non, parce qu'il y a une originalité trop...
09:26 - Non, non, non, mais... - Mais qu'est-ce qu'il vous dit ?
09:28 - Mais je poursuis... - Non, mais c'est intéressant, ce qu'il vous dit.
09:31 - Et là, je poursuis l'astuce, c'est assez intéressant.
09:33 Une intelligence supérieure qui nous dépasse, disent-ils,
09:36 qui nous alienne et qui pourrait, pour utiliser un mot
09:39 qui en d'autres circonstances vaudrait réprimande,
09:42 pourrait nous remplacer.
09:44 L'intelligence artificielle pourrait nous remplacer, disent-ils.
09:48 Ensuite, inquiétude supplémentaire, on touche à la politique.
09:51 Est-ce qu'il faut vraiment que les oligarques de la tech,
09:54 ça c'est ma formule, c'est pas la leur,
09:56 que les oligarques de la tech soient véritablement les nouveaux dirigeants du monde aujourd'hui ?
10:00 Est-ce que les dirigeants élus, est-ce que les représentants démocratiques
10:03 sont condamnés devant cette espèce de nouvelle aristocratie des puissances technologiques
10:07 qui nous dit que c'est nous qui avons le vrai pouvoir de réorienter notre destin de l'humanité ?
10:11 Alors, ils nous disent, ils nous disent, il faut savoir où nous en sommes.
10:15 On a besoin d'une pause de six mois, de six mois, pour éviter que ça s'emballe,
10:19 pour être capable de mettre à jour des réflexions éthiques, politiques, culturelles,
10:23 et tout ça, autour de l'intelligence artificielle.
10:25 Question centrale, en fait, on peut en dégager quelques-unes.
10:28 La première, est-ce qu'il est possible, est-ce qu'il est possible de contenir un progrès comme celui-là,
10:33 à tout le moins une évolution technologique de cette nature ?
10:35 Est-ce qu'à l'échelle de l'histoire, quand une évolution technologique est engagée,
10:39 est-ce qu'il est possible de la contenir ?
10:40 On pourrait répondre oui quand on pense au clonage, par exemple, c'est un exemple parmi d'autres,
10:44 mais comment être capable de contenir une telle évolution technologique ?
10:47 Ensuite, autre élément, si nous on arrête, et que les Chinois n'arrêtent pas,
10:51 est-ce que dans cette guerre des intelligences artificielles,
10:54 on ne sera pas déclassé par l'empire du milieu qui ne nous veut pas que du bien ?
10:59 Et on y revient, on arrive à ce moment exceptionnel dans l'histoire humaine,
11:03 où ce que nous avons créé nous dépasse potentiellement,
11:06 où nous mettons en scène une forme d'intelligence supérieure dont on ne connaît pas encore les mécanismes.
11:11 On est finalement arrivé à ce moment de boom technologique qui nous condamne à l'obsolescence,
11:15 et ça, on appelait ça, dans les petits milieux qui s'intéressent à ça, la singularité.
11:19 La singularité, c'est-à-dire ?
11:20 C'est un concept, il y a quelques années, si vous parliez de la singularité,
11:23 on vous prenait pour un gros débile, on disait « ah oui, t'as peur qu'il y ait des robots de domine toi ? »
11:27 Un complotiste.
11:28 Oui, complotiste aussi, complotiste, débile d'extrême droite.
11:31 Mélangez les termes, comme ça vous lancez, ça fait une recette.
11:33 Alors, quoi qu'il en soit, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ?
11:36 On voit des gens de qualité dire « la singularité, c'est peut-être pas dans 15, 20, 30, 40, 50 ans,
11:41 c'est peut-être dès maintenant ».
11:43 Qu'est-ce qu'on entend par là ? Je le redis, c'est le moment où il y aura un basculement qualitatif
11:48 dans notre rapport à l'intelligence artificielle, où finalement, l'être humain serait dominé
11:53 par cette intelligence nouvelle qu'il a construite.
11:55 Ray Kurzweil, une grande figure dans les milieux transhumanistes, j'y reviendrai,
11:59 avait annoncé il y a quelques années, autour de 2045, la singularité va arriver.
12:04 Et la question était de savoir dans ces milieux-là, à quel moment ça va arriver,
12:07 mais 2045 finalement, il était optimiste ou pessimiste, selon le point de vue.
12:11 Ce qui me frappe, cela dit, c'est à quel point la science-fiction,
12:14 et ça j'y reviens souvent parce que ça me frappe,
12:16 à quel point la science-fiction, dis-je, a anticipé la plupart de ces mouvements,
12:21 et vous me permettrez de citer quelques films hollywoodiens
12:23 qui ont vu les effets de ce basculement technologique et qui en ont vu des effets politiques.
12:28 Possible. Terminator, on s'en souvient tous, avec Schwarzenegger.
12:32 Quel est le récit derrière Terminator ?
12:34 C'est que les systèmes de défense de nos pays ont été pris en charge par l'intelligence artificielle
12:39 plus qualifiée pour être capable d'identifier ce qu'est la véritable menace.
12:42 Et finalement, au terme de cela, les systèmes de défense des pays,
12:46 sous le signe de l'intelligence artificielle, identifiant la menace,
12:49 ça engendre une forme de guerre nucléaire qui condamne l'humanité à l'effondrement.
12:52 Je ne dis pas que ça va arriver demain. C'est une crainte qui est inscrite dans la culture.
12:57 La Matrice, vous connaissez ce film ?
12:59 Matrix.
13:00 Oui, The Matrix, comme on dit en France. La Matrice, comme on dit au Québec.
13:04 Alors, ce film qui est assez intéressant, qui montre que le corps humain devient finalement
13:08 une espèce de support résiduel pour une existence intégralement virtualisée
13:12 qui ne se passe plus dans la réalité.
13:15 I-Robot, comme on dirait aussi en France probablement,
13:18 où des robots domestiques qu'on avait décidé d'adopter pour nous aider
13:22 jugent finalement, par le cerveau central de la chose, qu'on n'est pas assez mature et intelligent
13:27 pour être capable d'organiser nos vies de manière rationnelle.
13:29 Il faut une forme de coup d'état pour nous remplacer dans nos vies,
13:32 notre vie collective et privée.
13:35 Il y a un film particulier, celui-là, Er, avec Phoenix,
13:41 et là, c'est un type qui tombe amoureux d'un programme d'intelligence artificielle.
13:49 Ce programme répond parfaitement aux moindres nuances de son esprit,
13:52 c'est l'algorithme parfait, d'autant qu'il a la voix de Scarlett Johansson dans le film.
13:56 Ce n'est pas un détail.
13:57 Qu'est-ce qui se passe ? Il tombe amoureux de ça.
14:00 C'est l'aliénation totale entre deux.
14:02 Qu'est-ce qu'on voit à travers ces films ?
14:04 - Vous n'avez pas su noter le bâtard ?
14:05 - Bien sûr, on pourrait le noter aussi.
14:07 Donc, d'un film à l'autre, qu'est-ce qu'on voit ?
14:10 On voit ce qui était passé pour des craintes dans l'immodérable esprit humain
14:14 et qui aujourd'hui se présente à nous, selon ces scientifiques,
14:18 ces grands experts qui nous disent qu'on est en train de créer quelque chose
14:21 qui nous dépasse et qui pourrait nous écraser.
14:22 - J'ai bien envie de comprendre.
14:23 Expliquez-moi, qu'est-ce qui vous inquiète, qu'est-ce qui est inquiétant ?
14:26 - Parce que tout cela, ce sont des craintes fort légitimes.
14:29 Vous savez, il y a un mot qu'on utilise souvent, c'est le transhumanisme.
14:33 On est peut-être aujourd'hui, au moment, aujourd'hui j'entends,
14:36 cette année, dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans, dans ce basculement
14:39 où, j'y reviens, l'être humain devient une technologie obsolète,
14:42 une technologie qui ne convient plus selon notre propre conception d'un être humain,
14:47 une forme de cyborg qui pourrait se transformer grâce à l'intelligence artificielle, notamment.
14:52 C'est une révolution anthropologique qui nous désincarne,
14:54 qui ronde le rapport au corps, qui fait en sorte qu'il y a des conséquences pratiques.
14:58 Dans le monde dans lequel on vit déjà aujourd'hui,
15:00 combien vivent sur leur écran à temps plein ?
15:03 Combien d'existences écranisées, strictement virtuelles,
15:06 ne sortent plus de chez eux, ne sont plus capables de connaître,
15:08 de prendre contact avec des gens, d'avoir des contacts humains réels,
15:11 de corps à corps, d'esprit à esprit ?
15:13 On vit déjà un peu dans ce monde-là.
15:15 Donc moi, je redoute cet univers, finalement, où on basculerait
15:18 et l'être humain deviendrait, finalement, complètement désincarné.
15:21 Une dernière réflexion en un mot, ça crée les conditions d'un environnement,
15:25 pour l'instant, d'une manipulation intégrale, intégrale du monde.
15:29 Je le disais, le mélange du vrai et du faux, la confusion du vrai et du faux.
15:33 Il y a un totalitarisme possible là-dedans.
15:35 En dernière instance, ce n'est pas en technophobe que je parle ici,
15:38 mais je dirais, si on entre vraiment dans une nouvelle ère,
15:40 comme nous disent ces gens de l'intelligence artificielle,
15:42 nous sommes peut-être, chers amis, les derniers humains de la nouvelle préhistoire.
15:47 Ça fait réfléchir.
15:50 Ça fait peur.
15:52 C'est-à-dire que c'est là où le complotisme prend tout son sens.
15:55 Parce que l'intelligence en tant que telle, celle qui est capable de créer,
15:58 elle n'existera jamais.
16:00 Mais c'est la mise en programme, et c'est là où Mathieu a raison.
16:03 C'est-à-dire que ces individus qui nous appellent à la pause,
16:07 ce sont eux qui, en ayant créé ces possibilités,
16:10 pourront orchestrer un monde virtuel dans lequel nous ne serions plus
16:15 que des Lucioles et victimes de cet environnement qu'ils manipuleront.
16:19 Mais l'intelligence absolue, c'est toujours l'homme qui la détient.
16:24 Celle qui permet de franchir les conquêtes de la connaissance.
16:28 J'adore votre optimisme déterminé.
16:30 Non, non, non, non. C'est à la fois de l'optimisme et du pessimisme.
16:33 Pessimisme parce que c'est quelqu'un qui s'accapare le pouvoir technologique
16:37 pour mieux nous gouverner. Et là, on a un vrai complotisme.
16:40 Oui, mais le quelqu'un sera gouverné par un seul...
16:42 Non, non, non. Je pense que la capacité d'aliénation de l'homme est réelle.
16:47 On est dans un moment, je pense, de fascination qui peut entraîner
16:50 une aliénation inédite à l'échelle de l'histoire.
16:53 Mais il y aura des hommes qui gouverneront ça,
16:56 des quelques-uns qui gouverneront ces systèmes.
16:58 Ce qui est nouveau, c'est quand même que c'est une prothèse.
17:00 La révolution industrielle, c'est quand même une prothèse du muscle.
17:02 Là, c'est une prothèse du cerveau.
17:04 C'est-à-dire que ça pense à notre place.
17:06 Et le plus probable, c'est que ça nous rende beaucoup plus bêtes.
17:09 Exactement comme la voiture fait qu'on marche moins,
17:12 là on va évidemment moins réfléchir.
17:14 Et puis ce qui est fascinant, c'est le langage.
17:16 Et comme les écrans, on n'a pas une maîtrise de la consommation des écrans.
17:18 Absolument. Mais cette intelligence, elle parle.
17:21 Et ça, c'est assez nouveau parce que je pense qu'on est vraiment tissé par des mots et par du langage.
17:24 Guillaume Bigot, dit Chapte GPT, est souvent perçu comme ayant des opinions de droite,
17:32 voire de droite conservatrice.
17:34 Il critique régulièrement le progressisme.
17:38 Ça devrait leur faire plaisir.
17:39 Le progressisme est la gauche, et aborde des sujets tels que la souveraineté nationale
17:45 et les enjeux liés à l'immigration.
17:47 Voilà comment Chapte GPT définit votre orientation politique.
17:52 Vous êtes d'accord ou pas ?
17:53 Je pense que l'intelligence artificielle bat la bêtise humaine en réalité.
17:57 C'est la conclusion dans laquelle on peut arriver.
17:59 Question ce soir pour vous sur votre édito.
18:02 Est-ce que la crise des retraites que l'on vit actuellement peut emporter la Ve République ?
18:09 Ça reste une question un peu excessive comme ça,
18:12 mais en réalité si on réfléchit, d'abord en situation de crise tout est possible,
18:17 et on est en situation de crise.
18:18 Si le président campe sur ses positions, si la colère populaire ne retombe pas,
18:24 on a déjà vu dans notre histoire, ça arrivait à plein de reprises,
18:27 que des explosions de colère populaire finissent par emporter un régime.
18:30 Donc oui, ce n'est pas probable, mais c'est tout à fait possible.
18:34 On voit d'ailleurs que la crise des retraites a changé de nature,
18:37 elle s'est vraiment aggravée à partir du 16 mars 2023.
18:41 16 mars 2023, donc c'est la mise en œuvre du 49-3.
18:44 Et à ce moment-là, cette crise qui jusque-là était un mouvement social,
18:47 a pris un tour institutionnel.
18:50 Et depuis, je pense que cette crise des retraites,
18:52 elle sert d'abord pour les adversaires de la Ve République,
18:55 c'est une sorte de cas d'école,
18:58 et ça souligne en fait au Stabilo tous les défauts institutionnels de la Ve République.
19:04 C'est-à-dire qu'on a vu là pendant cette crise des retraites,
19:06 tout le monde a bien vu un peu avec une sorte de zoom,
19:09 la rationalisation du parlementarisme qui avait été voulu
19:12 par les auteurs de la Ve République.
19:14 C'est-à-dire que l'exécutif peut forcer le pouvoir législatif
19:18 à adopter des textes dont il ne veut pas.
19:20 On a vu aussi à l'occasion de cette crise des retraites,
19:23 que finalement le président de la République pouvait menacer,
19:28 il ne s'est pas privé de le faire, le Parlement d'issolution.
19:31 Alors que le Parlement ne peut rien contre le président de la République.
19:34 Enfin si, dans Pete Gadget je pense, mais dans la Constitution française non.
19:37 C'est aux États-Unis ça seulement, l'empêchement.
19:40 C'est bien que tous nos dirigeants vivent en Amérique dans leur tête,
19:42 mais il faut les ramener ici.
19:43 Il n'y a pas d'empêchement, alors qu'il y a un empêchement aux États-Unis.
19:46 C'est donc un régime présidentiel.
19:47 Ici on n'est pas vraiment dans un régime présidentiel.
19:50 On a vu pendant la crise des retraites aussi,
19:52 que finalement tout le pouvoir exécutif appartenait au président de la République.
19:56 Le président de la République, la pauvre Mme Borne,
20:00 elle voulait justement le vote, elle a été privée de vote.
20:03 C'est le président de la République qui lui a imposé le 49-3,
20:05 et là maintenant elle va être obligée de manger son chapeau.
20:08 Comme disait Clémenceau de son collaborateur George Mandel,
20:11 c'était pas très sympa, il disait "c'est moi qui pète, c'est Mandel qui pue".
20:14 En réalité, le 49-3 c'est quelque chose que doit assumer Elisabeth Borne,
20:21 alors que ça a été décidé par le président de la République.
20:24 Je pense que tous les adversaires de la Ve République se disent,
20:27 à l'occasion de cette crise, on voit tous ces défauts.
20:30 Certains disent d'ailleurs, mais enfin la crise des Gilets jaunes notamment,
20:34 appelait déjà à une critique de ce pouvoir extrêmement vertical,
20:37 extrêmement jupitérien, qui est un peu une dernière exception française,
20:40 parmi d'autres d'ailleurs.
20:42 Et maintenant, ce temps-là, le temps du 49-3,
20:45 le temps du président omnipotent est probablement révolu.
20:48 C'est ce qu'ils disent en tout cas.
20:49 Alors que veulent les partisans de la VIe République ?
20:53 Alors d'abord il y a plusieurs versions de la VIe République,
20:55 il y a même Édouard Balladur, je me suis renseigné,
20:58 qui était favorable à la VIe République.
21:00 Je ne sais pas, il faut peut-être prévenir Jappé de lui péter.
21:02 J'espère que Édouard Balladur était partisan de la VIe République.
21:05 Mais enfin, grosso modo, de Mélenchon à Montebourg,
21:08 en passant par les Verts, c'est plutôt quand même une idée à gauche aujourd'hui.
21:13 Tous les partisans de cette VIe République pensent que la Ve,
21:16 c'est vraiment une anomalie, qu'on est entouré,
21:18 alors il y a le régime présidentiel aux États-Unis,
21:20 mais qu'on est entouré grosso modo de républiques ou de monarchies,
21:23 surtout en Europe, qui sont parlementaires,
21:25 et que ce pouvoir gaulo-bonapartiste extrêmement fort,
21:28 qu'avoue le général de Gaulle, le fameux monarque républicain,
21:31 eh bien voilà, il faut en finir avec ce pouvoir.
21:34 Il est trop personnel, il est trop discrétionnaire,
21:37 il est trop solitaire, comme on l'a vu d'ailleurs pendant la crise du Covid.
21:39 Et donc qu'est-ce qu'ils veulent faire ces gens-là, de la VIe République ?
21:42 Ils ont trois idées de base, qu'on peut résumer assez facilement.
21:45 D'abord, ils veulent augmenter la souveraineté populaire.
21:48 Alors comment veulent-ils faire ça ?
21:50 Le recours à la proportionnelle.
21:53 Les députés, demain, s'ils prennent le pouvoir, seront élus à la proportionnelle.
21:56 Ils veulent même avoir le pouvoir de révocation des députés,
21:59 donc le mandat impératif.
22:01 Ensuite, ils veulent qu'il y ait plus de possibilités de réviser la Constitution
22:04 ou d'adopter des traités sans référendum.
22:07 Alors regarde, je ne suis pas nécessairement contre.
22:09 Et puis ils veulent évidemment le RIC, le fameux RIC que voulaient les Gilets jaunes,
22:12 c'est-à-dire le référendum d'initiative citoyenne.
22:14 Donc ça, c'est leur premier programme, disons, c'est de renforcer la souveraineté populaire.
22:18 Ensuite, ils veulent replacer le Parlement,
22:22 on peut dire au cœur de la vie démocratique ou républicaine.
22:26 Pour ça, évidemment, c'est d'abord abolition de toutes les procédures,
22:29 justement de vote bloqué, de vote forcé, de vote contraint.
22:33 Deuxièmement, c'est le gouvernement, au contraire,
22:35 qui va devoir désormais rendre des comptes, s'ils imposent leur VIème République,
22:39 rendre des comptes au Parlement.
22:41 Et le Premier ministre, le chef du gouvernement, le gouvernement en général,
22:44 ne va plus résulter de la volonté du président de la République.
22:47 Aujourd'hui, c'est le président de la République qui nomme le Premier ministre.
22:49 Il va résulter de la décision et donc de la majorité au Parlement.
22:54 Et enfin, le troisième axe de cette VIème République,
22:57 c'est surtout et peut-être avant tout d'abattre la puissance d'un président de la République
23:03 qui, en plus, depuis 1962, est élu au suffrage universel.
23:07 C'est-à-dire qu'ils veulent réduire considérablement les pouvoirs du président de la République.
23:11 Ceci, et Jean-Luc Mélenchon a une formule extraordinaire, il dit,
23:15 moi, je ne suis pas contre le fait qu'il y ait un président de la République,
23:18 même la fonction du président de la République n'est pas garantie sous la VIème République,
23:22 sous une éventuelle VIème République.
23:24 Et en plus, Jean-Luc Mélenchon, il ne se joue pas nécessairement contre le fait qu'il y ait un président,
23:27 parce que, dit-il, dans toutes les démocraties, il y a un pouvoir symbolique.
23:31 Le mot symbolique est très important.
23:33 Et il dit, son élection au suffrage universel, direct, favoriserait son identification.
23:39 Donc, c'est formidable.
23:41 On comprend que sous la VIème République, le président de la République
23:44 deviendrait celui qui inaugure les chrysanthèmes,
23:46 mais grâce peut-être à l'élection au suffrage universel,
23:48 il n'aurait pas besoin de carte d'identité pour aller inaugurer les chrysanthèmes.
23:51 Les gendarmes le reconnaîtraient.
23:53 C'est ça, grosso modo.
23:54 On va faire du président de la République un président solivo,
23:57 vraiment un symbole pur.
23:59 Est-ce que vous êtes favorable à cette VIème République ?
24:02 Et est-ce que cela permettrait de régler les problèmes de représentativité ?
24:06 Non, pas du tout.
24:07 Je suis totalement opposé à cette VIème République.
24:09 D'abord parce que quand on a le nez bouché, on ne va pas s'amputer le pied.
24:12 Ça n'a aucun rapport avec l'ausse mille bic, je pense.
24:14 Il y a une crise de représentativité aujourd'hui.
24:16 Et cette histoire de VIème République ne va non seulement pas résoudre la crise de représentativité,
24:20 mais je pense même, sans forcer le trait, qu'elle aggraverait le problème de la représentativité.
24:24 Parce que mon point de vue, en tout cas, c'est que c'est justement la trahison de la Vème République originelle,
24:30 telle que pensée par Michel Debré, même revue et corrigée par Charles de Gaulle en 1962,
24:35 c'est cette trahison de la lettre et de l'esprit de la Vème République
24:38 qui crée le problème de représentativité dans lequel on est.
24:41 Et donc, en finir complètement avec la Vème République, ça ne va sûrement pas régler le problème.
24:45 Il y a une archive de l'INA qui est ressortie, où on entend Michel Debré qui dit
24:48 "Quand il y a un conflit, ce qui est le cas aujourd'hui, entre l'Assemblée nationale et le président,
24:52 et a fortiori entre le président et le peuple, c'est le référendum qui peut le trancher."
24:56 Alors on va voir dans un instant, on va continuer sur cette question.
24:59 En quoi la VIème République peut aider ou pas la crise politique qu'on vit en ce moment ?
25:04 On marque une pause. A tout de suite.
25:06 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
25:15 Nous sommes en train de nous interroger en pleine crise des retraites, en pleine crise politique.
25:19 Est-ce que la Vème République a vécu ?
25:21 Est-ce que la VIème République pourrait régler les problèmes de représentativité ?
25:25 Et vous nous disiez que vous êtes contre la VIème République,
25:29 et que pour vous, ça aggraverait les problèmes de représentativité. C'est-à-dire ?
25:33 Il faut remonter à l'origine du problème de la représentativité.
25:37 Il y a une première origine qui est, me semble-t-il, l'abaissement déjà de la fonction présidentielle
25:43 avec le quinquennat qui a synchronisé la durée du mandat du président de la République et des députés,
25:48 qui fait que le président maintenant n'est plus qu'un super Premier ministre
25:51 et sa légitimité est cadencée de la même façon que celle de l'Assemblée nationale.
25:56 Mais la véritable source, je peux dire l'empoisonnement du problème,
26:01 de la source de la légitimité démocratique sous la Vème République
26:04 et la véritable transformation de la nature du système,
26:08 c'est Nicolas Sarkozy qui met à la poubelle le résultat du référendum de 2005.
26:14 Par analogie, dans un couple, ce n'est pas une coucherie avec Bruxelles,
26:17 ce n'est pas un accroc dans le contrat.
26:19 Non, non, c'est le premier représentant du peuple qui décide de divorcer d'Avec le Peuple.
26:24 C'est ça que ça veut dire. C'est d'une violence symbolique et juridique absolument inouïe, cette histoire.
26:30 Donc à partir de là, qu'est-ce qui se passe ?
26:32 D'abord, un, vous voyez que l'abstention, elle monte en flèche.
26:34 C'est normal, pourquoi voter ? De toute façon, ça va à la poubelle.
26:37 Ça n'a aucune espèce d'importance.
26:38 Et deuxièmement, le référendum, qui est un mécanisme clé de régulation de la Vème République,
26:43 va quasiment tomber en désuétude, alors que le référendum,
26:46 c'est l'expression directe du suffrage universel.
26:48 Donc dans la VIème République, le fait de ne plus vouloir de président d'une république
26:52 qui est élu au suffrage universel, ou c'est la même chose,
26:55 de vouloir que le président demain ne soit plus élu au suffrage universel,
26:58 c'est comme le référendum, ça parachève l'œuvre de Sarkozy d'une certaine façon.
27:02 C'est vraiment de retirer ce qui reste de pouvoir au peuple.
27:06 Ça me paraît absolument évident.
27:08 Donc je pense qu'il faudrait retourner au septennat, septennat renouvelable,
27:12 c'est au peuple dédécidé, à personne d'autre,
27:14 qui sommes-nous pour décider à la place du peuple français ?
27:16 Et ensuite, probablement réduire la durée de mandat des députés,
27:21 quatre ans, ça me semble pas mal, comme ça, ça mettra un peu de respiration.
27:24 Il y aura une élection de mi-mandat.
27:26 Pourquoi pas le RIC ? Surtout pas la proportionnelle.
27:29 La proportionnelle, qu'est-ce que c'est ? Sous couvert d'augmenter la représentativité du peuple.
27:34 Ça donne un pouvoir énorme aux partis, en particulier aux petits partis politiques.
27:38 Ça crée de l'instabilité politique, comme on le voit en Israël.
27:41 Et je pense que l'Assemblée, pour ma part, n'est pas faite pour gouverner.
27:44 Elle est faite pour délibérer.
27:46 Délibérer avant la décision, délibérer après la décision.
27:48 La reddition des comptes en démocratie, c'est extrêmement important.
27:51 C'est probablement le travail de l'Assemblée nationale.
27:53 Et il faudrait renforcer ce qui existe dans la Constitution,
27:56 mais qui a peu de moyens juridiques et surtout peu de moyens financiers,
28:00 c'est-à-dire le pouvoir de contrôle du Parlement.
28:02 Oui, les commissions d'enquête, ça s'est vite arrêté.
28:05 Le Covid, ça s'est vite arrêté.
28:07 Allez hop, hop, hop, on met ça à tout le tapis.
28:09 Et on a des gens qui sont un peu des robots qu'on a nommés là.
28:14 Ils font ce qu'on leur demande, ils font ce qu'on leur dit de faire.
28:17 Donc je pense que la meilleure preuve, d'ailleurs, pour terminer,
28:19 que le problème de la représentativité ne serait pas réglé par la VIe République,
28:23 c'est que si vous donnez tout le pouvoir du président,
28:26 vous le transférez à l'Assemblée nationale,
28:28 aujourd'hui, où est la majorité à l'Assemblée nationale ?
28:30 Il n'y en a pas.
28:31 Donc ça ne réglera absolument pas le problème de la représentativité.
28:34 Je pense quand même que ça va l'aggraver.
28:36 Je ne vois pas pourquoi il y a eu tant de mobilisation
28:40 pour faire supprimer le quinquennat
28:42 et se rendre compte quelques années après que ça ne marche pas du tout.
28:45 Pardon, je suis basique.
28:46 Non, non, parce que les politiciens veulent toujours plus de poids.
28:48 Parce que retourner après, vous voyez ce que je veux dire ?
28:50 Donc ça leur donne de l'espoir.
28:51 Ils ont plus de temps pour concourir, c'est plus court pour eux.
28:54 Et je pense que tous les politiciens, de toute façon, ne veulent qu'une chose,
28:57 c'est de limiter le pouvoir du suffrage universel.
28:59 L'ambition d'un politicien, c'est retirer le pouvoir du peuple
29:02 pour le donner aux politiciens professionnels.
29:03 Ce que Général Legault l'appelait les politiciens.
29:05 Alors là, c'est la niche aujourd'hui.
29:08 Merci Guillaume Bigot pour votre regard.
29:10 On a appris aujourd'hui que la France compte 7 millions d'immigrés,
29:14 selon l'INSEE, soit 10,3 % de la population.
29:18 Leurs conditions de vie sont marquées par une pauvreté,
29:21 des difficultés face à l'emploi plus important.
29:23 Je lis le monde.
29:24 Toutefois, leurs descendants connaissent une nette ascension sociale.
29:29 Je parle de ça parce qu'on vient de l'apprendre,
29:31 mais parce qu'on va s'arrêter sur cette immigrée qui a mis le feu à Nantes.
29:36 Juste avant, je vous propose une image en direct.
29:38 Pourquoi ? Parce que sur place, devant la mairie de Paris en ce moment,
29:41 se retrouvent plusieurs centaines de personnes qui crient
29:45 d'armes à nains assassins, d'armes à nains démission.
29:49 Ils sont rassemblés devant la mairie de Paris,
29:52 sont contre les violences policières.
29:55 Ils se sont rassemblés en soutien aux deux manifestants
29:58 qui sont dans le coma après les violences de Sainte-Souline.
30:02 Je tenais à vous montrer cette information en direct
30:05 pour savoir un peu ce qui se passe pendant que nous continuons l'émission.
30:10 On revient avec vous Charlotte,
30:12 parce qu'à ces derniers jours, on se tenait le procès de l'incendiaire
30:15 de la cathédrale de Nantes, justement.
30:17 Il y a d'ailleurs l'homme qui a assassiné le prêtre de la cathédrale,
30:20 le prêtre Olivier Maire, qui l'accueillait en Vendée.
30:24 Que faut-il retenir de ce procès ?
30:26 C'est intéressant de s'arrêter sur ce procès et ce que ce procès a révélé.
30:30 Oui, alors ce procès, c'est vrai qu'il avait incendié la cathédrale en 2020
30:34 et il est arrivé en France en 2012.
30:37 Il a incendié la cathédrale en 2020 et il a assassiné le prêtre en question.
30:41 en 2021.
30:43 Là, c'était le procès vraiment de l'incendie de la cathédrale de Nantes
30:46 et non pas celui du meurtre de ce prêtre qui aura lieu,
30:49 vous l'avez dit tout à l'heure, l'année prochaine.
30:52 Alors, c'était intéressant parce que dans les déclarations de cet homme
30:55 et de ce qui est transmis de ce procès,
31:01 on découvre à la fois la complexité parfois des dossiers
31:05 auxquels se heurte la justice.
31:07 Il est une chose pour nous de commenter des décisions de justice
31:11 et des profils, on va dire, de criminels de loin.
31:16 Et c'est une autre chose de lire vraiment le récit,
31:19 minute par minute, d'un procès où le juge qui va décider
31:23 vraiment d'une peine qui est parfois compliquée à donner
31:26 se retrouve en face de cas parfois difficiles même.
31:29 En fait, le juge doit essayer de discerner quelle est la vérité judiciaire
31:33 et c'est parfois extrêmement compliqué.
31:35 La deuxième chose, j'expliquerai pourquoi,
31:37 mais la deuxième chose c'est la naïveté assez générale
31:41 avec laquelle nous regardons le monde et les gens qui le composent,
31:45 que ce soit sur le terrain de la justice ou sur le terrain de l'immigration
31:49 puisque la dernière chose que l'on découvre,
31:51 enfin que l'on découvre, que l'on illustre dans ce procès,
31:54 c'est l'énorme problème de la gestion aujourd'hui
31:56 de ce qui est devenu le droit d'asile.
31:58 Et j'y reviendrai aussi.
32:00 Alors là, on a un Rwandais, il est Rwandais, de 42 ans,
32:03 qui a été condamné hier à 4 ans de prison ferme
32:06 pour l'incendie de la cathédrale de Nantes,
32:09 qui avait été provoqué à 3 endroits différents.
32:12 Donc il y a eu une bataille.
32:13 D'abord, son avocate avait demandé le huis clos
32:15 parce qu'elle avait dit "en raison du profil de mon client,
32:17 il va subir des insultes ou des commentaires sur les réseaux sociaux,
32:21 donc je demande le huis clos".
32:23 Et le tribunal, le procureur l'avait dit précédemment, a dit
32:26 "non, il est normal que ces débats soient publics
32:28 et que les Français puissent savoir ce qui s'est passé ce jour-là,
32:31 rendons leur... enfin, remercions-les pour cette décision".
32:34 Et ce qu'on découvre, c'est que l'enjeu du procès,
32:38 c'était les raisons de ce geste,
32:40 et les raisons de ce geste restent absolument inexpliquées,
32:42 en tout cas, lui ne les explique pas du tout pendant son procès,
32:45 à la fin.
32:46 Et c'est là où je disais, on découvre aussi,
32:48 et c'est important parfois de pénétrer un peu, d'ailleurs,
32:50 d'aller voir même parfois des procès,
32:52 on se rend compte que c'est toujours plus compliqué,
32:54 évidemment, quand on entend tous les débats,
32:56 quand on entend les intéressés, à la fois les victimes
32:58 et même les coupables.
33:00 Et alors, il a de gros soucis de santé,
33:02 j'essaie de dresser un peu son portrait,
33:03 il a de gros soucis de santé,
33:04 a beaucoup évoqué pendant ce procès,
33:06 une agression particulièrement violente
33:08 qui a eu lieu en 2018 dans la cathédrale de Nantes,
33:11 il était chargé de fermer les portes,
33:13 et il a été agressé par un homme qui passait par là,
33:16 une agression physique très violente,
33:17 et il dit que cette agression a provoqué un traumatisme
33:21 qui se réveille parfois à diverses occasions.
33:24 Et c'est pour ça que je m'attarde dessus,
33:25 parce que tout le procès,
33:26 il a reposé sur l'idée que ce jour-là,
33:29 il a, pour des raisons physiques liées à ses maladies,
33:32 je ne vais pas m'attarder,
33:33 il a revécu le moment de son agression
33:35 et il a eu envie de tout brûler.
33:37 Alors, je ne suis pas psychologue,
33:39 je ne vais pas expliquer ça,
33:40 mais simplement, lui ne s'est attardé que là-dessus,
33:42 en disant que c'est la seule chose,
33:44 et il avait, le jour où il a mis le feu,
33:46 écrit une lettre qu'il avait envoyée
33:47 à tous les gens qu'il connaissait en France,
33:49 à tout son entourage,
33:50 notamment au diocèse de Nantes,
33:51 qu'il accueillait,
33:52 et dans cette lettre, il expliquait
33:54 qu'il venait de recevoir une nouvelle obligation
33:56 de quitter le territoire français,
33:58 qu'il vivait ça comme une profonde injustice,
34:00 et qu'il devait, par ailleurs,
34:02 il évoquait cette agression,
34:04 et il disait qu'il avait la volonté
34:06 d'aller chasser le diable
34:07 qu'il avait attaqué dans cette église,
34:08 et qu'il avait pour métier
34:10 de sécuriser cette cathédrale,
34:12 et qu'il fallait d'abord en sortir le diable.
34:14 Donc vous voyez, à la fois,
34:15 quelque chose de tangible,
34:16 à savoir cet OQTF qu'il ne supportait pas,
34:18 et à la fois, l'évocation, en effet,
34:21 du diable, de cette agression,
34:23 donc on ne sait pas très bien
34:24 ce qu'il en est exactement,
34:25 juste pour vous dire,
34:27 il a expliqué, la présidente lui a dit
34:28 "mais vous parliez du diable,
34:30 et de l'esprit du diable
34:31 qu'il vous fallait chasser de la cathédrale",
34:32 et lui répond "oui, mais je parlais du chariot,
34:35 le diable que l'on pousse".
34:37 Et elle lui dit "oui, alors,
34:38 l'esprit du diable,
34:39 vous parliez de l'esprit du chariot".
34:41 Donc vous voyez que c'est compliqué, en fait,
34:43 quand vous avez quelqu'un
34:44 qui ne collabore pas du tout,
34:45 il a reconnu les faits,
34:46 mais il a expliqué à la fin
34:47 qu'il n'était absolument pas coupable,
34:48 et qu'il était incapable de l'expliquer,
34:50 mais que ce n'était pas lui le coupable.
34:51 Donc c'est compliqué, en fait,
34:53 de savoir quelle est la peine à donner,
34:56 de savoir quel est l'état réel du jugement.
34:58 Vous savez que quand il y a abolition du jugement,
35:00 la justice ne passe pas
35:02 quand il y a abolition.
35:04 Là, en l'occurrence,
35:05 son avocate plaidait l'abolition du jugement,
35:09 le tribunal n'a retenu
35:10 qu'une altération du jugement,
35:12 le procureur réclamait 6 ans de prison
35:15 en cas d'altération du jugement,
35:16 et 8 sans,
35:18 et le tribunal, en reconnaissant l'altération,
35:20 l'a condamné à 4 ans de prison.
35:22 Je note que dans la presse,
35:23 on dit que c'est une peine particulièrement lourde.
35:25 Dans le Code pénal,
35:26 il en court 10 ans de prison,
35:27 le procureur en requiert 6,
35:31 et il a 4 ans de prison.
35:32 Donc ce n'est pas ce qu'on appelle
35:33 une peine particulièrement lourde
35:34 par rapport à ce qui est prévu dans la loi.
35:36 Ce qui a retenu mon attention pour la suite,
35:40 il dit qu'il avait perdu la raison,
35:42 qu'il regrette ce geste,
35:44 dont il n'est par ailleurs pas coupable,
35:46 parce qu'il aurait aimé
35:48 apporter sa contribution au pays qui l'a accueilli.
35:52 Alors sa contribution au pays qui l'a accueilli jusqu'à maintenant,
35:54 c'est en effet une succession de QTF,
35:56 mais à l'époque de l'incendie,
35:58 il avait été placé en détention provisoire,
36:00 les experts à l'époque affirmaient
36:02 qu'il ne présentait pas de risque de récidive,
36:04 il est donc sorti,
36:06 et il a assassiné ce prêtre un an plus tard.
36:08 Tout ça vous montre la complexité,
36:10 et ça me paraissait important de s'y attarder,
36:11 d'avoir la complexité de savoir exactement
36:13 à qui vous avez affaire,
36:14 quel est son état de jugement, en effet,
36:16 mais aussi la complexité de la justice
36:18 qui se base sur des expertises,
36:20 parce qu'elle n'a pas le choix,
36:21 d'abord les juges jugent avec les pièces
36:23 qui sont aussi devant eux,
36:24 et les experts parfois se trompent,
36:26 ou parfois eux-mêmes le jugement peut être un peu altéré
36:28 au moment d'examiner les dossiers.
36:30 Mais on va continuer,
36:31 parce qu'on a noté "l'incendie aurait-il menti",
36:33 c'est intéressant de s'arrêter sur tout cela,
36:35 pourquoi vous dites précisément que ce procès
36:37 nous éclaire sur la gestion de l'immigration en France ?
36:39 Précisément parce que son histoire avec la France
36:43 est un tissu de mensonge,
36:45 et c'est ce qu'on a découvert au tribunal,
36:47 et c'est pour cela que quand il dit qu'il regrette
36:49 parce qu'il aurait aimé apporter sa contribution,
36:51 sa contribution a commencé par un mensonge.
36:54 Pourquoi ?
36:55 Le procureur, lui, dit,
36:56 il a opté en plaidant pour l'idée
36:59 d'une vengeance contre la France,
37:01 qui depuis le début, enchaînait à son égard,
37:03 non seulement il a été débouté
37:05 de sa demande de droit d'asile,
37:06 mais enchaînait les OQTF,
37:07 il en a eu au moins quatre successives
37:10 depuis qu'il est arrivé en France.
37:12 Lui raconte que pour lui,
37:14 c'est une injustice abominable.
37:15 Pourquoi ?
37:16 Parce que l'histoire avec laquelle
37:18 il est arrivé en France,
37:19 c'est un jeune homme de 13 ans,
37:20 rwandais donc,
37:21 qui a assisté à l'assassinat de son père à l'époque,
37:25 pendant le génocide au Rwanda,
37:27 au massacre d'une partie de ses 11 frères et sœurs,
37:30 et que lui a lui-même été torturé
37:32 pendant ce génocide,
37:33 et qu'il risque la mort au Rwanda.
37:35 Et on comprend lors du procès que s'il...
37:38 Alors quand on lit ça, on se dit,
37:39 non, c'est pas possible,
37:40 étant donné les conditions de l'asile,
37:42 c'est compliqué à comprendre.
37:43 Et on comprend que si l'asile lui a été refusé,
37:45 d'abord par l'OFPRA,
37:47 ensuite par la Cour nationale du droit d'asile,
37:49 c'est parce qu'eux ont décelé son mensonge.
37:51 Et devant le tribunal, il avoue tout.
37:53 Il a menti sur tout.
37:54 Son père n'est pas mort assassiné,
37:56 mais de maladie.
37:57 Ses frères ne sont pas morts
37:58 pendant le génocide rwandais.
38:00 Et pourquoi a-t-il raconté cela,
38:01 lui demande la tribunale ?
38:02 Parce que les passeurs,
38:04 moyennant finances,
38:05 lui ont livré cette histoire-là
38:06 pour passer devant la Cour,
38:08 devant le tribunal français.
38:10 Et on découvre quoi ?
38:11 C'est pour ça que je me suis reprise
38:12 quand je disais "on découvre".
38:13 L'OFPRA le raconte sans cesse.
38:15 La Cour nationale du droit d'asile
38:17 le raconte sans cesse.
38:18 Les histoires sont toutes faites,
38:19 elles sont livrées par les passeurs,
38:21 qui évidemment financent la chose,
38:23 mais rien ne change.
38:25 Ça fait des années que l'on sait ça.
38:26 Là, on a un exemple extrêmement précis.
38:28 Non seulement vous avez les passeurs
38:29 qui vendent ces histoires,
38:30 les associations qui accompagnent
38:32 dans le récit tel qu'il est livré
38:35 à l'arrivée,
38:36 les avocats qui se mêlent
38:38 et qui prennent pour argent comptant
38:39 ce qu'on leur raconte,
38:40 les communautés d'origine, enfin.
38:42 Alors là, justement sur Facebook,
38:45 pourquoi les communautés d'origine ?
38:46 Parce qu'elles prennent en charge
38:47 les gens qui arrivent,
38:48 puisqu'elles sont réinstallées
38:49 sur le territoire.
38:50 Et vous avez,
38:51 je vous donne simplement un exemple
38:52 pour comprendre,
38:53 sur Facebook, vous avez un groupe
38:54 qui s'appelle,
38:55 qui s'intitule "Anciens sans papiers,
38:57 retour d'expérience".
38:58 Et alors vous avez sur ce groupe,
39:00 et vous pouvez soit demander des choses,
39:02 soit livrer votre témoignage,
39:04 et dire "allez voir tel médecin
39:05 si vous avez besoin de tel certificat
39:09 pour quand vous venez de tel pays,
39:11 racontez plutôt ça".
39:12 Et bien, ils se donnent des conseils.
39:14 Et ils se donnent des conseils
39:15 et ils s'entraident par rapport
39:16 à l'état, on va dire,
39:17 de notre gestion de ce droit d'asile.
39:20 Et la présidente lui demande enfin
39:22 la vraie raison de votre venue en France
39:24 et il répond simplement
39:25 "je voulais changer de vie".
39:27 Mais simplement changer de vie,
39:28 ça n'est pas un critère de droit d'asile
39:31 et donc il a pris un autre moyen.
39:33 En l'occurrence, l'OFPRA et la CNDA
39:36 avaient donc vu juste, vous l'avez dit,
39:38 sur sa situation puisqu'ils n'avaient pas
39:40 obtenu finalement l'asile.
39:42 Est-ce que c'est finalement
39:43 une bonne gestion du dossier ?
39:45 On peut dire ça ou pas ?
39:46 Ce qu'on constate, c'est qu'en effet
39:47 il avait été débouté du droit d'asile.
39:49 Mais même quand les instances
39:50 déboutent du droit d'asile,
39:51 les instances qui examinent...
39:52 C'est rare.
39:53 Alors ce n'est pas si rare que ça
39:54 parce qu'en réalité aujourd'hui
39:55 il y a une telle explosion
39:56 des demandes d'asile
39:57 que 70% sont déboutés par l'OFPRA
40:00 et en appel, 70% des gens
40:03 qui déjà ont été déboutés
40:04 sont à nouveau déboutés par la CNDA.
40:07 Donc tous ces gens-là sont déboutés
40:09 parce qu'ils ne correspondent pas
40:10 aux critères d'asile qui pourtant
40:12 se sont élargis au fil des années
40:13 et malgré cela, ils restent en France.
40:16 Et là encore, cet homme est un exemple
40:18 absolument parfait.
40:19 Donc l'homme, si on résume un peu
40:21 l'histoire de cet homme,
40:22 il arrive en France,
40:23 il base son arrivée sur un mensonge
40:24 que reconnaissent et l'OFPRA
40:26 et la CNDA.
40:28 Il est donc débouté une fois,
40:29 puis deux fois.
40:30 On enchaîne les OQTF
40:31 qui n'ont absolument aucune conséquence
40:33 dans sa vie.
40:34 Il finit par mettre le feu
40:35 à la cathédrale.
40:36 Il ressort de prison
40:38 selon les experts
40:39 alors qu'il vient de mettre le feu.
40:40 Alors il était en détention provisoire
40:41 évidemment, mais il n'y a pas
40:43 d'interdiction de territoire prononcé.
40:45 Il tue et finalement ce procès
40:47 arrivera et il passera des années
40:49 en prison à la charge
40:50 du contribuable français
40:51 qui l'a déjà en charge depuis 2012
40:54 en plus du reste évidemment
40:55 sur lequel ça pèse.
40:57 Et ce qu'on comprend simplement
40:59 avec toutes ces étapes
41:00 dans le parcours de cet homme
41:01 et dans le parcours de milliers de gens
41:03 aujourd'hui en France,
41:04 c'est que ces procédures
41:05 sont absolument illisibles.
41:07 Tous ces gens travaillent dans le vide.
41:08 Vous imaginez les juges,
41:09 les gens qui examinent
41:10 les dossiers à l'OFPRA,
41:11 les juges qui travaillent
41:12 à la Cour nationale du droit d'asile,
41:13 plus gros tribunal de France,
41:15 la Cour nationale du droit d'asile,
41:16 plus gros tribunal.
41:17 Il y a 45 chambres
41:18 et des gens qui travaillent à temps plein.
41:19 Et ces gens-là travaillent,
41:20 pourquoi ?
41:21 Pour que les gens ne suivent pas
41:22 les décisions qu'ils prennent.
41:23 Alors nos procédures sont lisibles
41:25 par une seule sorte de personnes,
41:27 les passeurs,
41:28 qui ont bien compris
41:29 qu'il y avait de l'argent à se faire
41:31 et qui y arrivent très bien.
41:32 Merci beaucoup pour votre analyse.
41:34 Chape, j'ai pétoué 4 définis
41:38 Charles Dornelas ainsi,
41:40 ses opinions,
41:41 son orientation politique.
41:42 Charles Dornelas est une journaliste
41:45 qui, en tant que professionnel,
41:47 s'efforce de rester neutre
41:49 et impartial dans son travail.
41:51 Cependant, il est difficile de...
41:53 Il est difficile de déterminer
41:55 son orientation politique personnelle
41:57 à partir de ses interventions publiques.
42:00 Il manque de perspicacité,
42:02 si je puis me permettre.
42:04 Vous n'avez pas dit avant-hier
42:06 que vous étiez de droite
42:07 et de valeurs acteurs ?
42:08 C'est très décevant, Charles.
42:11 Alors, le 30...
42:13 Ah, pour vous, Marc Menand,
42:15 qu'est-ce qu'on dit ?
42:16 Que dit Charles ?
42:17 Marc Menand, en tant que journaliste
42:19 et animateur, vous animez...
42:21 Ah oui, c'est moi.
42:22 Ah ben, j'ai fait des...
42:23 Oui, j'ai animé.
42:24 Il se doit également de rester impartial
42:27 dans son travail.
42:28 Néanmoins, il a parfois exprimé
42:30 des opinions qui pourraient être considérées
42:32 comme plutôt libérales ou centristes,
42:34 tout en s'intéressant à diverses questions
42:36 sociales et économiques.
42:38 Cela vous résume
42:39 votre orientation politique ?
42:41 Pas vraiment, j'ai pas l'impression.
42:43 Mais enfin, m'intéresser, oui.
42:45 Je me veux humaniste.
42:46 À partir de là, le côté social
42:48 m'importe énormément.
42:50 Charles Gp... Charles Gp...
42:52 Charles Gp... Charles Gpt4, encore !
42:54 Oui, oui !
42:55 Beaucoup de choses à mettre à jour.
42:57 Déjà, moi, ma date de naissance, c'est faux.
42:59 Et mon mandat au CSA, c'est faux.
43:01 Alors, il y a encore du travail.
43:03 Merci de nous avoir éclairé,
43:05 Mathieu, tout à l'heure, il y a quelques instants.
43:07 Le 30 mars 1950, qu'est-ce que c'est ?
43:09 Le décès de Léon Blum.
43:11 L'occasion pour nous de s'arrêter
43:13 sur le profil de celui qui symbolise
43:15 encore la conquête du pouvoir par la gauche.
43:17 Une gauche mythique, celle de 1936.
43:19 Celle qui a réussi à décrocher
43:21 tous les avantages sociaux.
43:23 Que reste-t-il, Marc Menand, de cette gauche-là,
43:25 aujourd'hui ?
43:27 Peut-on encore être de gauche
43:29 en se référant de Léon Blum ?
43:31 Quand on regarde
43:33 le parcours de Léon Blum,
43:35 il est vrai que
43:37 essayer d'assimiler
43:39 les positions
43:41 des filles,
43:43 du PS et autres,
43:45 je ne vois pas grand-chose.
43:47 Ce qui est intéressant,
43:49 c'est qu'il était extrêmement parlementariste.
43:51 L'idée d'un président
43:53 tout puissant qui est l'étoffe
43:55 d'un roi,
43:57 ne l'aurait pas spécialement séduit.
43:59 Tous les républicains l'étaient.
44:01 En revanche,
44:03 il nous faut voir un homme
44:05 d'une grande amplitude
44:07 et ambition intellectuelle.
44:09 Un homme de nuance,
44:11 extrêmement avancé dans son temps.
44:13 Il naît en 1872.
44:15 N'oublions pas cette époque
44:17 où il y a eu la guerre contre les Prussiens.
44:19 1870, c'est la Troisième République
44:21 avec toutes les agitations,
44:23 les anarchistes,
44:25 ceux qui ne respectent rien.
44:27 Pour autant, il se construit
44:29 en étant issu d'un milieu bourgeois.
44:31 Il est juif,
44:33 mais il appartient, c'est extraordinaire,
44:35 on l'oublie très souvent,
44:37 dans l'ensemble de l'Europe,
44:39 il y a un courant,
44:41 le courant des Lumières juives
44:43 jusqu'à là.
44:45 Ce sont des gens qui sont dans une ouverture
44:47 imprégnée de ce qui s'est développé chez nous
44:51 à travers les grands philosophes.
44:53 Ils sentent une identité juive,
44:55 mais ils ont rompu
44:57 avec le principe de la religion.
44:59 Ils sont des humanistes
45:01 et très attentifs
45:03 à ce qui se passe pour le peuple.
45:05 Cet homme-là, donc,
45:07 entrera en politique
45:09 plutôt très tardivement.
45:11 Il se laisse aller,
45:13 il adore le verbe, il faut le lire.
45:15 C'est un homme qui taquine
45:17 les critiques
45:19 en fonction
45:21 de sa sensibilité politique.
45:23 Mais c'est fleuri,
45:25 c'est magnifique.
45:27 Et l'un de ses ouvrages de référence,
45:29 c'est "Du mariage".
45:31 Il le publie en 1907.
45:33 Et là, il montre comment
45:35 on doit considérer la femme.
45:37 La femme dans l'égalité
45:39 avec l'homme. Il interpelle
45:41 les énergumènes de notre acabit.
45:43 Il dit "Mais comment ça ?
45:45 Vous voulez donc qu'elle vous appartienne,
45:47 que vous en soyez les propriétaires ?"
45:49 Il veut qu'elle puisse divorcer,
45:51 qu'elle puisse vivre
45:53 dans toutes les fantaisies
45:55 de leur esprit. Ça, c'est extraordinaire.
45:57 Après, au moment
45:59 de la guerre,
46:01 il a d'abord créé
46:03 l'humanité avec Jaurès.
46:05 Au bout d'un an, il quitte l'humanité.
46:07 Et là encore, l'un
46:09 et l'autre montrent qu'ils sont
46:11 très attentifs aux conditions
46:13 sociales qui laminent
46:15 l'ensemble de la population.
46:17 Il ne fait pas très attention
46:19 aux petits bourgeois. Lui, ce qui lui
46:21 importe, ce sont ces gens
46:23 qui ont encore peu de considérations
46:25 qui leur soient accordées,
46:27 qui travaillent 48 heures, 50
46:29 heures par semaine, les gamins dans
46:31 les usines, dès l'âge de 12 ans
46:33 et dans les réformes de 1936.
46:35 C'est contre tout cela
46:37 que l'on va pouvoir essayer
46:39 de faire apparaître une
46:41 société plus
46:43 humaniste. Après la
46:45 guerre, alors il ne participe pas à la guerre, il faut savoir
46:47 quand même qu'il a 42 ans au moment de la
46:49 guerre, mais peut-être qu'il s'y serait
46:51 lancé. En revanche, il est frappé
46:53 de myopie et il se retrouve
46:55 comme secrétaire de Marcel
46:57 Samba, qui est l'un des ministres
46:59 de Clémenceau.
47:01 À la fin de la guerre, en 1920,
47:03 il y a
47:05 la gauche qui se cinde
47:07 avec l'influence
47:09 du bolchevique, il est contre
47:11 le bolchevique. Il fait remarquer
47:13 que ces gens-là n'ont qu'une
47:15 ambition, n'ont
47:17 qu'une obsession, c'est la prise
47:19 du pouvoir et rester au pouvoir,
47:21 quoi qu'il arrive.
47:23 Dans cette
47:25 mouvance, il s'inscrira
47:27 aussi contre le soutien
47:29 aux républicains
47:31 en Espagne.
47:33 Non pas qu'il soit indifférent à
47:35 leur sort, mais il estime que ce n'est pas le
47:37 moment. On lui reprochera pétain
47:39 entre autres de ne pas avoir
47:41 fait en sorte que l'armée française
47:43 soit bien armée. Or, quand il est au pouvoir
47:45 en 1936,
47:47 il développe, au contraire, il dit
47:49 qu'il faut armer, armer, armer, car il y a la menace
47:51 qui est de l'autre côté. Et puis,
47:53 il y a les fascistes. Ces
47:55 fascistes qui se rendent coupables
47:57 des pires exactions, il en est victime
47:59 d'une en 1936,
48:01 au mois de février,
48:03 juste avant d'être élu.
48:05 Charles Maurras
48:07 écrit, au moment de
48:09 l'assassinat de Jacques
48:11 Bainville, l'historien,
48:13 et il écrit à propos
48:15 de Blum, c'est un détritume,
48:17 un tête,
48:19 un homme à fusiller, même
48:21 dans le dos. Et on le suit
48:23 à la lettre, tant et si bien
48:25 qu'un jour, il est dans sa voiture,
48:27 il vient de quitter la chambre des députés,
48:29 une cohorte de bons hommes
48:31 saute sur cette
48:33 voiture, on fracasse
48:35 les vitres, et il est
48:37 frappé, il échappe miraculeusement,
48:39 grâce à des policiers qui passaient
48:41 par là, à
48:43 malheureusement, un véritable
48:45 assassinat. C'est cet homme
48:47 de courage, cet homme
48:49 qui donc montre qu'aujourd'hui
48:51 encore, ses idées
48:53 mériteraient de germer dans les esprits
48:55 et qui n'a rien à voir avec
48:57 ceux qui se revendiquent de la gauche.
48:59 La véritable gauche, elle est
49:01 avec Blum ou avec Jaurès, mais
49:03 pas avec ceux qui sont du côté
49:05 des minorités. - J'ai pas compris votre malheureusement.
49:07 Vous avez dit qu'il a échappé
49:09 à l'assassinat malheureusement.
49:11 - Ah pardon, je lui dis...
49:13 - En tout cas, merci beaucoup pour ce super...
49:15 La gauche n'est plus
49:17 la gauche. - Bah non. - Selon
49:19 Léon Blum. - Ils ont simplement
49:21 gardé un titre, vous voyez, on le
49:23 dit jeune, ça fait bien.
49:25 - Le chambre GPT me dit qu'ils vont
49:27 revoir et ils vont dire que vous êtes vraiment de gauche.
49:29 Ils vont revoir votre définition
49:31 et votre orientation politique.
49:33 Alors, une petite question,
49:35 petit tour de table sur le ministre de la Santé,
49:37 François Aboul, qui a décidé
49:39 de lever
49:41 l'obligation vaccinale
49:43 des soignants. Aujourd'hui,
49:45 il suit la haute
49:47 autorité de la santé qui a en effet
49:49 recommandé la levée de l'obligation vaccinale
49:51 des soignants, alors qu'il est en vigueur
49:53 depuis 18 mois maintenant.
49:55 Depuis la crise du Covid, il y a entre
49:57 2 000 et 4 000 soignants qui ont été
49:59 suspendus pour avoir
50:01 refusé le vaccin.
50:03 Qui est-ce qui veut prendre la parole ?
50:05 Je vais donner quand même, juste avant, peut-être,
50:07 Guillaume Bigaud, je vais vous poser la question. La réaction d'Olivier
50:09 Servat, qui est un député
50:11 de la Guadeloupe, c'est intéressant parce que l'Outre-mer
50:13 a beaucoup réagi
50:15 politiquement par rapport à cette obligation vaccinale.
50:17 Et il dit, Olivier Servat,
50:19 que cette annonce apparaît comme la victoire du
50:21 bon sens contre l'obstination
50:23 politicienne. Quel est
50:25 votre regard, Guillaume Bigaud, et ensuite Mathieu ?
50:27 Je suis d'accord avec ce député parce qu'on
50:29 n'aura jamais le fin mot de l'affaire, puisque ça a été couvert
50:31 par le secret défense de manière scandaleuse.
50:33 Cette affaire sanitaire n'avait aucun rapport
50:35 avec la défense nationale. Ça a été scandaleusement
50:37 couvert par le secret défense pour permettre
50:39 de couvrir des bobards énormes.
50:41 Parce qu'on sait que ce vaccin
50:43 pouvait éviter les formes graves de Covid,
50:45 mais les autorités qui
50:47 ont produit le vaccin, les Pfizer
50:49 et compagnie, ont dit assez rapidement
50:51 dans la littérature scientifique que ça n'évitait
50:53 pas les contaminations.
50:55 Donc c'est un bobard absolument
50:57 insensé, incroyable.
50:59 C'est bien parce que même s'ils ne sont pas très nombreux
51:01 au manque de soignants, et enfin voilà,
51:03 peut-être qu'Emmanuel Macron a
51:05 un moyen de rentrer dans l'histoire,
51:07 car il a été le dernier pays, je crois, à lâcher
51:09 cette obligation. Alors on ne sait pas
51:11 quand est-ce qu'ils vont être réintégrés,
51:13 s'ils vont être réintégrés, s'il y aura
51:15 un rattrapage sur les salaires,
51:17 comme dans les autres pays. En tout cas, s'ils sont réintégrés,
51:19 on sera quand même le dernier pays d'Europe
51:21 à le faire. - Oui, mais je dirais en un mot,
51:23 il était temps, c'est simple bon sens
51:25 et passons à autre chose.
51:27 - Charlotte? - Non, mais en effet,
51:29 simple bon sens, on découvre surtout que l'homme politique
51:31 qui se cache derrière la haute autorité
51:33 pour prendre cette décision depuis le début, alors que
51:35 cette décision n'a jamais été sanitaire,
51:37 puisque la seule raison pour laquelle ça a été
51:39 fait, c'était la transmission, or le vaccin
51:41 n'empêchait pas la transmission. Donc le bon sens
51:43 aurait voulu que cette question soit
51:45 réglée depuis longtemps. - Mais il voulait nous remettre
51:47 le masque, non? - Pardon? - Monsieur Braun, il voulait nous remettre
51:49 la musulière, le masque. - Oui, mais vous m'étonnez
51:51 parce que vous ne dites pas, par exemple, que ça pose question
51:53 de ce timing, peut-être à ce moment-là,
51:55 au moment d'arriver. - Parce que vous êtes
51:57 complotiste, on va le dire à Tchatchouk.
51:59 - Oui, d'accord, ok, je sors,
52:01 on va passer tout de suite à... - Non, mais en plus, c'est pas idiot, oui.
52:03 - Non, mais c'est une question aussi qu'on peut se poser,
52:05 le timing. - Bien sûr.
52:07 - On va s'arrêter sur un profil.
52:09 Il s'appelle Oumza Yousaf.
52:11 C'est le nouveau premier ministre ricocet.
52:13 Alors, on a envie de comprendre
52:15 qui il est, Mathieu Bocoté,
52:17 parce que son profil, son parcours
52:19 suscite une grande curiosité à travers le monde.
52:21 Alors, je le dis en titre, c'est le
52:23 premier chef du gouvernement
52:25 d'origine de la diversité,
52:27 on va dire, le premier chef du gouvernement musulman.
52:29 Il a tout de suite
52:31 posté une photo de la prière.
52:33 Il a été élu mardi.
52:35 Il interroge beaucoup, dites-nous en plus,
52:37 et pourquoi il peut interpeller?
52:39 - C'est une figure dont on a souvent parlé
52:41 ici sur ce plateau, à Face à l'info.
52:43 J'en ai souvent parlé. Pourquoi? Parce que,
52:45 alors qu'on en parlait un peu, très peu ailleurs,
52:47 pourquoi? Parce qu'il est à l'origine, je reviendrai,
52:49 d'une des lois les plus répressives en matière
52:51 de liberté d'expression en Occident.
52:53 Je reviendrai, mais je pense qu'une bonne manière
52:55 de nous parler d'abord du personnage.
52:57 Alors, c'est une mutation de la classe politique
52:59 dans l'ensemble du Royaume-Uni.
53:01 Rishi Sunak, le premier ministre britannique,
53:03 Sadie Khan, maire de Londres,
53:05 et Yusuf, le premier ministre écossais.
53:07 Donc, ce qu'on voit, c'est que la diversité,
53:09 pour reprendre cette formule, on pourrait dire
53:11 que l'empire reflue les colonies,
53:13 ce qu'étaient autrefois les populations coloniales,
53:15 eh bien, aujourd'hui, se hissent au sommet
53:17 du paysage politique en Grande-Bretagne.
53:19 Et c'est un fait à noter.
53:21 - Ça peut être une bonne nouvelle.
53:23 - Bonne ou mauvaise, je ne sais pas.
53:25 Je note simplement l'émergence d'une classe politique nouvelle.
53:27 Ensuite, dans son cas,
53:29 il est né en 1985 à Glasgow.
53:31 Donc, son père est pakistanais,
53:33 il est un migrant d'Écosse.
53:35 Sa mère est d'origine sud-asiatique.
53:37 Lorsqu'il a été élu en 2011,
53:39 et là, c'est bien intéressant,
53:41 il prête son serment d'allégeance
53:43 de quelle manière? En anglais et en lourdou.
53:45 Donc, l'anglais n'est pas la langue de référence.
53:47 Lourdou est aussi la langue de référence pour lui.
53:49 Donc, il cherche à marquer sa différence d'origine,
53:51 sa différence identitaire
53:53 au moment de prêter son serment.
53:55 - Ah!
53:57 - Il ajoute, il ajoute,
53:59 là, à propos de son élection aujourd'hui.
54:01 C'est un jour de fierté pour moi et ma famille,
54:03 et j'espère que c'est aussi un jour de fierté
54:05 pour l'Écosse, car cela témoigne
54:07 de nos valeurs en tant que pays,
54:09 alors que je me tiens ici en tant que premier musulman
54:11 à diriger une nation démocratique occidentale.
54:13 Donc là, on est devant quelqu'un
54:15 qui revendique son identité religieuse
54:17 au moment de prendre ses fonctions.
54:19 - En Occident. - En Occident.
54:21 Et j'ajoute qu'au moment de prêter son ser...
54:23 Il a mis en scène,
54:25 dans les suites de son accession au pouvoir,
54:27 il a mis en scène la prière,
54:29 il a mis en scène l'islam dans sa vie.
54:31 Il a aussi prêté son serment en tenue traditionnelle pakistanaise.
54:33 Ce n'est pas un détail.
54:35 Alors pourquoi, pourquoi
54:37 on doit connaître un peu
54:39 Umm Zayyousaf? Je donne quelques exemples récents
54:41 de sa vie politique. Alors c'est une forme de surdouée
54:43 de la vie politique avec des idées particulières.
54:45 Au moment de l'affaire Floyd,
54:47 on s'en souvient, il y a trois ans,
54:49 il fait un long discours au Parlement écossais
54:51 où il est alors ministre de la Justice,
54:53 où il explique qu'il y a trop de Blancs en Écosse,
54:55 globalement. Il fait la liste de plusieurs personnes
54:57 en situation d'autorité et sur le mot du procès,
54:59 il dit "Monsieur X, wipe",
55:01 "Monsieur Y, wipe", "Monsieur Z, wipe".
55:03 Donc il fait une forme de
55:05 statistique ethnique en temps réel
55:07 en nous expliquant qu'il y a trop de Blancs
55:09 dans la classe politique écossaise.
55:11 C'est aussi quelqu'un qui est
55:13 à l'origine des lois sur la liberté
55:15 de l'expression les plus répressives en Occident.
55:17 Ça, c'est fondamental. Une loi qui
55:19 interdit les propos haineux, vous savez ce que je pense
55:21 de ce concept, à la maison.
55:23 Votre maison n'est plus sanctuarisée
55:25 grâce à Humza Yousaf,
55:27 désormais premier ministre écossais.
55:29 Ce que vous dites chez vous, dans votre maison,
55:31 peut être retenu contre vous.
55:33 Je note qu'il a aussi annoncé qu'il reprendrait
55:35 une des batailles de la première ministre précédente,
55:37 Mme Sturgeon, en disant qu'il se battrait
55:39 pour la reconnaissance du changement de sexe possible,
55:41 changement de genre, chez les enfants,
55:43 les adolescents de 16 ans,
55:45 sans avoir l'opération.
55:47 Donc on est devant vraiment un premier ministre
55:49 qui est l'incarnation du woke
55:51 à version écossaise.
55:53 Ensuite, on l'a dit, c'est un fier musulman
55:55 qui met sa foi au coeur de sa vie,
55:57 il n'y a pas de souci avec ça, ça le concerne,
55:59 mais qui la met au coeur de ses fonctions.
56:01 Et lorsqu'il arrive en fonction au pouvoir,
56:03 lorsqu'il arrive en fonction au pouvoir,
56:05 il cherche à mettre de l'avant cette conception
56:07 de l'islam.
56:09 Et à ce qu'on dit, et là ça vaudra la peine de fouiller davantage,
56:11 dans son long parcours militant,
56:13 disons qu'il n'a jamais été étranger
56:15 à un certain activisme islamique particulièrement marqué,
56:17 que l'on doit étudier.
56:19 - Alors, ce qui est intéressant aussi de savoir,
56:21 c'est qu'est-ce qu'il dit,
56:23 ou bien qu'est-ce que cela dit de l'avenir du pays?
56:25 - Bien, la première chose, c'est qu'il n'est plus nécessaire,
56:27 ce n'est pas seulement pour l'Écosse entre vous et moi,
56:29 ce n'est plus nécessaire de marquer son adhésion
56:31 aux coutumes, à la culture du pays d'accueil,
56:33 pour réussir à le diriger.
56:35 Désormais, vous pouvez revendiquer
56:37 des codes culturels très étrangers
56:39 à ce qu'on pourrait appeler l'identité écossaise,
56:41 globalement,
56:43 et néanmoins être premier ministre.
56:45 En plus, il annonce l'accession de l'Écosse
56:47 à l'indépendance, donc c'est comme s'il se met
56:49 à l'extérieur de l'identité écossaise
56:51 pour porter l'indépendantisme écossais.
56:53 C'est original. De ce point de vue,
56:55 ça nous montre comment le SNP, le parti qu'il dirige,
56:57 le Scottish National Party,
56:59 est un parti qui dit on va faire l'indépendance,
57:01 non pas au nom, je l'ai dit, de l'identité,
57:03 mais d'une forme de socialo,
57:05 multicultureau,
57:07 wauquisme, et ainsi de suite,
57:09 avec une dimension islamique, je l'ai dit,
57:11 et un dernier mot, l'Écosse devenant un nouveau Wauquistan,
57:13 qu'on me permette, quant à moi, de confesser
57:15 que je m'ennuie aujourd'hui de Sean Connery
57:17 et de William Wallace, qui les deux chantaient
57:19 l'indépendance de l'Écosse, une indépendance de l'Écosse
57:21 qui ressemblait peut-être davantage à ce qu'on pourrait
57:23 appeler l'identité du pays, et non pas un homme
57:25 qui décide d'imposer son identité
57:27 plutôt que de revendiquer celle du pays qu'il dirigera.
57:29 - Merci à tous pour vos regards.
57:33 Jeudi, non, dimanche, 11 h,
57:35 sur CNews, les grands destins,
57:37 avec le portrait de Richelieu
57:39 que vous allez nous dresser, Marc Menon.
57:41 - Nous serons ensemble. - Nous serons ensemble.
57:43 Tout de suite, Mathieu Devese, juste après,
57:45 vous aurez l'heure des pro 2 avec Pascal Praud.
57:47 - À lundi.
57:49 - Un rassemblement est en cours,
57:51 place de l'hôtel de ville à Paris.
57:53 Des centaines de personnes sont présentes
57:55 pour dénoncer, selon elles, les violences policières
57:57 commises lors des manifestations
57:59 contre la réforme des retraites et les réserves d'eau
58:01 à Sainte-Sauline, d'après les organisateurs
58:03 dont le collectif Les Soulèvements de la Terre.
58:05 Près de 120 manifestations
58:07 sont prévues ce soir devant les préfectures du pays.
58:09 L'Assemblée nationale
58:11 a adopté en fin d'après-midi
58:13 une régulation du marché des influenceurs.
58:15 Le texte vise à mieux encadrer
58:17 les pratiques commerciales controversées
58:19 sur les réseaux sociaux.
58:21 Il propose une définition légale aux influenceurs
58:23 et interdit principalement la promotion
58:25 de la chirurgie esthétique.
58:27 "Sorry Charles, see you later".
58:29 Voici le message écrit sur cette banderole géante,
58:31 déployée par une centaine de syndicalistes.
58:33 Traduction "Désolé Charles,
58:35 à la prochaine". Ces manifestants
58:37 contre la réforme des retraites se sont retrouvés
58:39 sur le Cap Blanc-Nez du littoral nord,
58:41 face aux côtes anglaises.
58:43 Une action, vous l'aurez compris, symbolique
58:45 après l'annulation de la visite en France
58:47 du monarque britannique.
58:49 [Musique]