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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il s'intéresse aux accusations du journaliste primé Seymour Hersh qui affirme que les États-Unis seraient à l'origine du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2.

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Transcription
00:00 Bonjour Vincent.
00:01 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02 Vincent, vous revenez sur les accusations portées par le journaliste américain Simour Hersh.
00:06 Il prétend dans un long papier publié sur son blog
00:09 que c'est Joe Biden qui a redonné le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2.
00:14 Oui, c'est une enquête qui tombe comme un caillou dans l'eau.
00:16 Elle ne fait pas de vagues, pas de scandales, aucun débat.
00:19 Simour Hersh prétend que la Maison-Blanche a manigancé le sabotage Nord Stream
00:24 avant l'invasion de l'Ukraine,
00:26 qu'elle a contourné le contrôle parlementaire, que le gazoduc a été piégé dès le mois de juin,
00:32 sous couvert d'un exercice de l'OTAN, etc.
00:35 Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale a dit que c'était totalement faux,
00:39 celui de la CIA que c'était absolument faux.
00:43 Les journaux new-yorkais ont renchéri
00:45 parce que Simour Hersh ne cite qu'une source anonyme.
00:49 Et c'est vrai que le papier aurait été plus fort
00:51 avec la photo d'un plongeur de la base de Floride
00:55 racontant ses exploits.
00:57 Sauf que dans le monde du secret, on fait du off, pas du show-off.
01:01 En Europe, les journaux se sont alignés,
01:04 ils ont présenté Simour Hersh avec des pincettes
01:07 comme un journaliste prestigieux et controversé.
01:10 Sa fiche Wikipédia s'est enrichie d'un mot infamant "complotiste".
01:15 - Simour Hersh est pourtant, Vincent, un enquêteur de légende.
01:18 - Il a eu le prix Pulitzer, des tas d'autres pour ses scoops,
01:21 cette fois il dérange, il fait le jeu des Russes.
01:24 Mais en 69, la révélation qu'une UTGIS avait massacré
01:28 et violé 500 villageois du Vietnam avait beaucoup dérangé,
01:32 à tel point que les médias s'étaient autocensurés pendant un an.
01:35 La photo des Irakiens détenus à Abu Ghraib,
01:38 notamment celle d'un homme nu à 4 pattes,
01:41 tenu en laisse par une femme, la cigarette aux lèvres,
01:44 avait aussi dérangé.
01:46 On savait depuis des mois que les prisonniers étaient traités comme des animaux,
01:49 mais le voir dans les pages du New Yorker,
01:53 c'est autre chose.
01:55 Et Simour Hersh avait révélé l'existence du programme de torture
01:59 approuvé par le secrétaire d'Etat en personne.
02:01 Son enquête sur la mort d'Oussama Bin Laden dérange encore,
02:04 parce qu'on préfère le récit édifiant qu'a popularisé Hollywood.
02:09 Et le pire, il a osé dire que ce sont des groupes islamistes,
02:13 soutenus par la Turquie, qui avaient utilisé à la goutte en Syrie
02:16 des armes chimiques et non pas le régime de Bachar el-Assad.
02:19 A 85 ans, Simour Hersh est un délinquant médiatique endurci.
02:24 Il est la cible de cette haine vigilante qu'on appelle la confraternité.
02:30 Le paradoxe, c'est que la presse lui tourne le dos,
02:33 alors que dans les allées du pouvoir, on prend son enquête très au sérieux.
02:37 - Oui, et surtout quand il dit que ce sont les Américains et non les Russes
02:39 qui ont saboté Nord Stream.
02:41 - Il y a trois raisons objectives.
02:42 La première, c'est à qui profite le crime.
02:44 La deuxième, Joe Biden a annoncé en février qu'il le ferait.
02:47 Et la troisième, c'est l'enquête qui piétine.
02:50 Celle des Suédois, celle des Danois, celle de l'OTAN.
02:53 Quant aux Allemands, ils ont finalement annoncé
02:55 qu'ils ne communiqueraient pas leurs conclusions.
02:58 Après quatre mois de travail, les enquêteurs ont trouvé des traces explosives
03:01 et conclus qu'il y a eu un sabotage.
03:03 C'est comme un médecin légiste qui, après une longue autopsie,
03:06 conclurait que le mort ne respire plus.
03:09 Le Washington Post, encore lui, a dû avouer à la veille de Noël
03:13 qu'il n'y avait aucune preuve de la responsabilité de la Russie
03:17 et que de nombreux dirigeants étrangers en doutaient.
03:20 Sur la scène de crime, les enquêteurs n'ont cherché qu'un seul cadavre,
03:24 une bouteille de vodka, et ils ne l'ont même pas trouvé.
03:27 - Voilà, signature Europe 1. Merci Vincent Hervouet.