Jeudi Politique - Retraites : nouvelle journée de mobilisation

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Karl Olive, député Renaissance des Yvelines, Aurélien Taché, député écologiste du Val d’Oise et Stéphane Viry, député LR des Vosges.

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##LA_CONFRONTATION-2023-02-16##

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Transcription
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:05 - Bien, vous savez que le jeudi, c'est un jeudi politique sur l'antenne de Sud Radio
00:11 et j'ai la chance de recevoir tous les jeudis des députés ou des sénateurs.
00:15 Et là, trois députés nous ont rejoints, ont quitté l'Assemblée nationale,
00:18 où les débats ont repris d'ailleurs sur la réforme des retraites.
00:22 Trois députés. Karl Olive qui est député Renaissance des Yvelines. Bonjour.
00:26 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin. - Merci d'être avec nous.
00:28 Aurélien Taché, député écologiste du Val-d'Oise. Bonjour.
00:32 Et Stéphane Viry qui est député LR des Vosges. Bonjour.
00:36 Bien, nous allons faire le point sur cette réforme.
00:40 Les amendements, où est-ce qu'on en est ?
00:42 Parce que je vois, depuis hier soir, des amendements ont été retirés.
00:46 Bon, à Renaissance, on n'a pas retiré d'amendement.
00:49 - On n'a pas retiré d'amendement. Et vous voyez, en même temps que je vous parle,
00:51 M. Bourdin, je regarde justement à combien on en est.
00:56 On dirait que je vais pouvoir vous le dire là.
00:58 - Vous allez me le dire alors ? - Oui, oui.
01:00 Bon, c'est très bien, très bien. Aurélien Taché, les écologistes ont retiré pas mal.
01:03 - Nous on a tout retiré déjà depuis mardi. - Vous avez tout retiré ?
01:05 Depuis mardi, au fond, on en a laissé une quinzaine, parce que quand même, il y a des sujets importants
01:07 sur lesquels il y a vraiment de quoi faire, avancer le débat.
01:10 Et puis après, au sein de la NUPS, vous voyez que des milliers d'amendements sont retirés.
01:14 Les communistes ont retiré tous leurs amendements.
01:17 Il n'y a plus que la France insoumise qui a laissé quand même encore beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amendements.
01:21 - 10.775. - 10.775.
01:26 À LR, vous avez retiré des amendements ?
01:28 Non, parce qu'on n'en avait déjà pas déposé tant que ça, des amendements plutôt efficaces.
01:32 Et puis on n'est pas forcément sur les articles concernés.
01:35 Il s'agit de retirer des amendements sur l'article post-article 2, pour nous permettre d'aller à l'article 7.
01:40 Nous ne sommes pas directement concernés sur les 3, 4, 5, 6.
01:44 Donc ça veut dire que les 10.700, ce sont quoi ? Il y a 10.000 amendements de la France insoumise ?
01:48 Le dossier est dans la main de la France insoumise.
01:51 C'est à eux de savoir s'ils permettent ou pas à l'Assemblée de s'exprimer sur cet article.
01:55 C'est la France insoumise qui va décider ?
01:57 J'apporterais une petite correction. C'est vrai que c'est la France insoumise qui en a le plus.
02:00 Et ils en retirent de manière perlée, on dit, depuis quelques jours.
02:03 Bon, très bien. Il y a aussi beaucoup d'amendements qui sont dits défendus, donc ça va plus vite.
02:06 Mais je remarque quand même que quand on en a retiré énormément au moment de l'article 2,
02:10 la majorité n'a pas vraiment accéléré les débats.
02:13 Et au contraire, même, les interventions se multipliaient.
02:16 Donc moi, ma crainte, c'est que, ok, très bien, il faut voir ce qu'on fait nous sur les amendements,
02:19 enfin la lupesse, mais c'est que même si ça se faisait,
02:22 est-ce que la majorité a vraiment envie de débattre de l'article 7 ? Moi, j'ai un doute.
02:24 - Ah oui, oui, non seulement... - Karl Lille.
02:26 - Je me permets. Oui, non seulement on veut aller à l'article 7, on veut débattre sur l'article 7,
02:30 parce que ce projet de loi reste malgré tout un projet de loi au moment où on se parle,
02:34 qui peut être ajusté, qui peut être façonné, qui peut être complété, avec des amendements pragmatiques.
02:40 Alors certains, le collègue Stéphane Viry en font partie, M. Taché également,
02:47 mais très honnêtement, quand on voit un certain nombre d'amendements déposés par les collègues de la France Insoumise,
02:54 enfin, excusez-moi l'expression, c'est du foutage de gueule,
02:57 les Verts, Mme Rousseau, l'Index, ça l'adverte,
03:01 on a un index où le Corps, je cite,
03:05 le Corps dit que globalement, les retraites sont financées jusqu'en 2030,
03:10 et le collègue dit, bah puisque c'est 2030, on met un amendement en 2031,
03:13 et puis un deuxième amendement en 2032, et puis un troisième amendement en 2033, jusqu'à 2130.
03:18 C'est du foutage de gueule. Mais vraiment, la majorité présidentielle ne souhaite qu'une chose,
03:23 c'est que demain, on puisse aller voter l'article 7. - Bon, alors je fais le tour de table,
03:26 vous souhaitez demain une discussion sur l'article 7 et un vote sur l'article 7 ? - Exactement.
03:31 - Vous souhaitez une discussion et un vote sur l'article 7 ? - Tout à fait, moi je veux que quand on sorte de cette séquence,
03:37 les Français sachent qui a voté quoi, c'est ça le moins. - Ça me paraît bien, bah oui.
03:41 - Vous aussi ? - L'article 7 est l'article 8, parce que l'article 8, c'est l'article sur les 43 années d'annuité,
03:47 et les carrières longues, et qui pour nous est impréalable à beaucoup de choses.
03:50 On a toujours privilégié effectivement cette idée de la durée d'annuité,
03:56 l'âge légal, de façon un peu supplétive. Donc pour nous l'article 8,
03:59 on souhaite également qu'il soit évoqué, parce qu'il va conditionner un certain nombre de prises de position parmi mes collègues.
04:04 - Alors nous verrons, nous verrons, alors deuxième événement, enfin événement,
04:09 le Rassemblement National qui a déposé peu d'amendements, il faut le préciser,
04:14 autour de cette réforme des retraites, fait un petit coup politique
04:19 en déposant une motion de censure qui sera discutée demain 17h30 je crois,
04:24 - Elle ne peut pas l'étendre. - C'est un coup politique ou pas ? C'est quoi ? Quel est l'objectif selon vous ?
04:29 - C'est un non-événement. - Stéphane Viry ? Non-événement ? - Non, non, c'est un non-événement.
04:34 On peut le qualifier de coup politique, je pense que c'est lui faire trop d'honneur.
04:39 - Je suis d'accord, c'est une tentative de diversion pour montrer que le Rassemblement National,
04:43 qui ne s'est pas véritablement opposé à cette réforme, qui a plutôt laissé la NUP faire le travail,
04:49 parce qu'effectivement le mouvement social ça n'a jamais été leur truc, donc on ne les a pas vus dans les manifs,
04:53 l'Assemblée Nationale visiblement ça n'a pas l'air de les intéresser beaucoup non plus,
04:57 parce qu'ils ont déposé quelques dizaines d'amendements seulement,
05:00 donc on a une opposition de façade du côté du Rassemblement National,
05:03 donc de temps en temps ils font une petite motion référendaire, une petite motion pour montrer que si,
05:07 finalement il serait pour la retraite à 60 ans sur le trésor. - Vous voterez ou pas ?
05:10 - Ils n'expliquent jamais comment ils la financent, ils ont un projet... - Vous la voterez ou pas ?
05:13 - Non, non, moi je suis cohérent, j'ai toujours dit que je ne touchais pas à ce qui venait du Rassemblement National,
05:18 je continuerai sur cette ligne. - Donc elle sera repoussée évidemment.
05:21 Bien, voilà, c'est le deuxième petit événement à la Chambre du Sénat.
05:25 - Après, peu d'un mot sur les amendements, effectivement ils sont excessifs de la part de la NUPES,
05:28 je le déplore, mais à tout le moins ils montrent en creux l'impréparation sociétale de cette réforme.
05:35 La question des retraites, elle dépasse largement des questions techniques ou financières,
05:39 c'est notre cohésion sociale, c'est notre modèle économique et social,
05:43 et probablement fallait-il en amont que la France se regarde sur sa situation à l'égard du travail,
05:49 puisque notre système de retraite est financé par de la cotisation sociale,
05:53 on en est où par rapport à la durée du temps de travail, par rapport à la taxation éventuellement de l'intelligence artificielle ?
05:59 Moi je déplore effectivement que le gouvernement, alors qu'il sait faire des ségueurs, des grenelles, des conventions citoyennes,
06:05 des CNR, qu'il ne se soit pas donné la peine pendant quelques mois
06:09 de nous permettre à tous de regarder la question, et peut-être, peut-être de trouver une réponse
06:15 qui aurait pu être peut-être convergente sur la question du financement de notre protection sociale.
06:19 Parce qu'on parle des retraites, mais on pourrait parler de l'autonomie et des autres branches.
06:23 - Je vais entrer dans le texte, parce que c'est vrai qu'on n'entre pas suffisamment, me semble-t-il, dans le texte,
06:29 dans notre débat, mais avant d'entrer dans le texte, je voudrais parler de cette journée de mobilisation,
06:34 il y a une nouvelle journée de mobilisation, ce jeudi c'est la cinquième mobilisation et grève,
06:39 peut-être un peu moins de monde, nous verrons bien, je ne vais pas faire de prévision,
06:44 je n'aime pas le journalisme météo, mais la journée annoncée comme la journée forte, c'est celle du 7 mars.
06:51 Et les syndicats n'ont pas encore dit, les syndicats unis, toujours unis, n'ont pas encore dit ce qu'ils feraient après le 7 mars.
06:59 Est-ce qu'il y aura grève reconductible ou pas ? Vous êtes favorable à une grève reconductible ou pas ?
07:04 - Je suis... - Vous, Aurélien Taché ?
07:06 - Moi je ne suis pas dirigeant syndical. - Non, mais d'accord.
07:08 - Mais en tout cas, si le mouvement social le décide, ils me trouveront à leur côté.
07:12 Ça, il n'y a aucun problème. Vraiment, c'est à eux de décider les formes de la mobilisation.
07:16 - C'est une solution, bloquer le pays ou pas ?
07:18 - Il faut que l'opposition très très majoritaire à cette réforme dans ce pays soit entendue.
07:23 Moi, mon rôle, c'est de le faire savoir au Parlement, le rôle des syndicats, c'est de le faire savoir dans la rue, dans le mouvement social.
07:29 S'ils décident qu'il faut faire une grève reconductible parce que véritablement, on a 90% des Français qui sont contre
07:34 et que le seul moyen que le gouvernement entend, c'est de faire ça, moi je serai à leur côté.
07:38 - Est-ce que vous pensez que le gouvernement réfléchit encore au retrait de sa réforme ?
07:43 Franchement, vous demandez toujours le retrait de la réforme, est-ce que vous pensez que le gouvernement y réfléchit encore ?
07:48 - Si je vous disais que je pensais que la psychologie du Président de la République était adaptée à retirer une réforme de ce type-là, je vous mentirais.
07:57 Néanmoins, si le pays est vraiment trop fracturé, trop traumatisé sur le plan social, parce qu'il y a quand même un vrai traumatisme dans ce pays.
08:05 On a les services publics de santé qui s'effondrent, on a les prix de l'énergie qui explosent, on a un pays fatigué.
08:10 Et si véritablement les Français, qui sont rarement, majoritairement pour, une France à l'arrêt, un blocage total, comme vous le dites,
08:16 là aujourd'hui, ils le sont, vivent ça de manière trop violente, j'ose imaginer que le père de la nation, c'est lui, Emmanuel Macron,
08:24 saura entendre un peu quand même quelque chose.
08:26 - Carl Olive.
08:27 - D'abord, deux choses sur ce que disait le collègue Stéphane Viry.
08:31 Il n'y a jamais de bon moment, finalement, quand on met en place une réforme, une réforme qui, de toute façon, sur le papier, un peu comme dans le sport,
08:37 on sait avant le début du match que ça va être très compliqué et que c'est impopulaire.
08:42 Et pour autant, on fait la démonstration, à tout le moins, qu'il faut être courageux pour continuer à avoir une retraite par répartition,
08:51 qui repose sur deux piliers, la solidarité et le travail.
08:54 Et d'ailleurs, la droite républicaine, et c'est absolument pas un reproche, a eu le courage, fut un temps, de pouvoir s'essuyer,
09:00 en tout cas tenter de pouvoir mettre en place une réforme sur les retraites.
09:03 Ça ne s'est pas bien passé parce qu'on sait que c'est compliqué.
09:06 Il est évident qu'en 1981, quand M. Mitterrand décide de passer de 65 ans à 60 ans,
09:12 il y a moins de difficultés qu'au début des années 90, quand on décide de passer de 39 heures hebdomadaire au travail à 35 heures.
09:19 C'est beaucoup moins compliqué. Mais on en voit aujourd'hui les limites.
09:23 Aujourd'hui, il faut écouter, il faut continuer à écouter ce qui se passe sur le terrain.
09:27 Et moi, je ne suis pas de ceux qui sautent au plafond ou qui se met à avoir mal aux rotules,
09:33 parce qu'il y a une manifestation qui est plus ou moins réussie.
09:36 Moi, je suis heureux de voir que les manifestations, un, se passent bien.
09:39 Je fais toujours un clin d'œil, M. Bourdin, en pensant à mes collègues, mes anciens collègues maires,
09:43 aux collègues maires qui mettent en place ce qu'on appelle des services minimum d'accueil
09:47 pour accueillir nos enfants dans les écoles, parce que ça, c'est pas rien.
09:50 Donc bravo et merci.
09:52 Enfin, c'était avant le premier tour et que cet âge repoussé, personne n'a été pris à défaut.
10:02 Qu'on le partage, qu'on ne le partage pas, mais personne n'a été pris à défaut.
10:05 Derrière, il y a des choses ajustées. Ce dont parlait M. Viry, le 43-44,
10:09 les 43 annuités, 44 annuités avant... - Je vais vous en parler.
10:13 - C'est des choses qu'on doit pouvoir entendre.
10:15 Sur l'index senior, par exemple, M. Bourdin, puisque on parlait de...
10:18 Si on tire l'applaud' sur le travail, la valeur travail, elle est ancrée aujourd'hui
10:22 sur ce que nous souhaitons faire. Valeur travail sur la réforme de l'assurance chômage.
10:26 Beaucoup en parlaient, peu l'ont fait.
10:29 Aujourd'hui, sur la retraite. Demain, sur la réforme des structures professionnelles,
10:33 des écoles professionnelles. On a un sujet sur, effectivement, la valeur travail dans ce pays.
10:38 - Bien. Nous allons entrer dans le texte dans deux minutes,
10:42 puisqu'il y a une première pause à observer. Il est 11h13.
10:45 A tout de suite. Merci. - Bourdin.
10:47 - Bien. 11h16. Parlons de la réforme des retraites.
10:50 Trois invités. Karl Oliv, député Renaissance des Yvelines, Aurélien Taché, député écologiste du Val-d'Oise,
10:55 et Stéphane Viry, député LR des Vosges.
10:57 Alors, au cours de la discussion, nous avons remarqué,
11:00 quand on est un peu attentif aux choses, beaucoup, beaucoup, beaucoup de contradictions, d'évolutions.
11:05 Mais c'est normal, hein, dans toute discussion sur un régime des retraites.
11:09 Tiens, je me suis amusé. Stéphane Viry, en 2021, vous défendiez un index senior.
11:15 Aujourd'hui, vous êtes opposé à cet index senior.
11:18 - Oh non, en 2021, je proposais, parmi les mesures pour la question de l'emploi des seniors dans notre pays,
11:25 un index senior parmi 32 mesures.
11:28 Là, effectivement, je trouve que la proposition du gouvernement est indécente, voire indigente,
11:32 de dire que sur la question du taux d'emploi des seniors, qui est capital,
11:36 de nous mettre vraiment sur nos pupitres que l'index.
11:40 Je trouve pas ça crédible, je trouve pas ça constitutif d'une politique.
11:44 - Mais vous avez évolué, mais ça arrive, hein.
11:46 - Non, non, mais écoutez, d'ailleurs, dans mes prises de parole en hémicycle, je l'ai dit, je l'ai dit, je l'ai dénoncé,
11:51 et c'est la raison pour laquelle je ne voulais pas, effectivement, cautionner, à mon avis, ce qui est un leurre,
11:56 pour le gouvernement dire "vous avez vu, je m'en occupe".
11:58 Non, il s'en occupe pas, il passe à travers, je ne voulais donc pas apporter ma voix sur un article
12:03 qui, à mon avis, n'apporte rien, à part une contrainte pour certaines entreprises.
12:06 - Alors, d'autres contradictions, Aurélien Taché, vous aussi, puisqu'en 2019,
12:10 vous souteniez la précédente réforme d'Emmanuel Macron.
12:13 Voulue par Emmanuel Macron, il faut dire qu'elle était, attention, systémique, hein, on changeait de système.
12:19 C'est pour ça que vous la souteniez ?
12:20 - Je soutenais, effectivement, l'idée d'un régime universel, tel que le défensement en margé de la CFDT,
12:24 oui, voilà, tout à fait, parce qu'effectivement, je pense que c'est un régime juste.
12:28 En revanche, déjà, à l'époque, j'apportais une nuance sur cette fameuse notion d'âge pivot de 64 ans
12:33 qui a été portée par le Premier ministre de l'époque, Edouard Philippe,
12:36 qui avait un peu mis sa patte sur cette réforme avec cette mesure-là,
12:39 qui, pour moi, était justement très problématique, puisqu'on était déjà sur un recul de l'âge légal.
12:43 Donc, je n'ai pas varié sur ce point-là.
12:45 Je me rappelle d'un président de la République, en 2017, que j'avais soutenu,
12:48 qui disait qu'il ne repousserait jamais l'âge légal de départ à la retraite.
12:51 - Oui, parce que vous souteniez, vous étiez député LREM à l'époque, hein, Aurélien Taché.
12:57 - Tout à fait, tout à fait.
12:58 - Bon, alors, regardons, oui, les contradictions aussi chez ceux qui défendent la réforme.
13:04 Je ne comprends pas très bien, et vous allez me dire, Carl Olive,
13:07 les fameux 1 200 euros bruts, je dis bien bruts, j'ai tout entendu de la part du gouvernement.
13:14 Alors, ça concernait au départ 2 millions de personnes,
13:16 puis ça concernait quelques centaines de milliers, et puis on en est à 40 000 maintenant.
13:22 C'est bien ça, Carl Olive, hein ?
13:23 - C'est ça. - C'est ça, oui.
13:24 - Sur les 800 000 nouveaux retraités ? - On nous a menés en bateau, quoi.
13:27 - Non, non, non. - Bah, pas si.
13:29 - Jean-Jacques Bourdin, non, non.
13:30 - Non, non, mais on peut reconnaître qu'on n'a pas suffisamment été clair, explicite,
13:35 sur la verbalisation de cette mesure, comme d'ailleurs sur, je le dis,
13:40 il faut qu'on balaye aussi le "nous" de nos portes, certainement,
13:42 où on a eu, à mon sens, un tort, pendant quelques semaines,
13:46 c'est de systématiquement répondre aux oppositions, et notamment à El-Effi,
13:50 plutôt que de parler au français.
13:51 Ça, c'est le ressenti que, moi, je peux avoir sur ce sujet-là.
13:54 - Mais ça, c'est de la com', ça. C'est de la communication.
13:56 - Oui, mais c'est de la communication.
13:57 - Mais c'est important de faire savoir, c'est pas vous qui allez me dire le contraire, Jean-Jacques Bourdin.
14:00 - Oui, mais ça, vous avez raison.
14:01 - Sur ce que vous me dites, ce que je vous dis, là, sur les 800 000 nouveaux retraités,
14:06 200 000 pensions revalorisées, dont un tiers, auront une pension revalorisée
14:10 à plus de 70 euros par mois.
14:12 - Donc, un tiers de 200 000.
14:13 - Un tiers de 200 000.
14:14 40 000 personnes de plus chaque année, pour passer le cap des 85% du SMIC.
14:18 - Voilà. C'est 40 000 personnes de plus chaque année.
14:21 - Moi, je trouve important que vous disiez, Carl-Olivre,
14:23 qu'effectivement, il faut balayer ses portes et faire de la communication,
14:26 parce que vous imaginez quand même ces centaines de milliers de Français, là,
14:28 qui croyaient qu'à la fin de l'année, ils allaient toucher leur retraite
14:30 et qu'ils allaient avoir 1200 euros.
14:31 Les plus pauvres d'entre eux, les plus modestes d'entre eux.
14:33 L'espoir créé, l'espoir déçu.
14:35 Et ça, en politique, dans un pays déjà traumatisé,
14:37 c'est quelque chose qui est quand même très grave.
14:39 Alors, vous le dites ce matin, et je salue cela,
14:41 mais véritablement, je trouve quand même que le gouvernement,
14:43 on nous a vanté Madame Borne comme une grande technicienne,
14:46 M. Dussopt, qui était vraiment le ministre en pointe sur cette réforme,
14:49 aucun n'a été capable d'expliquer clairement aux Français sur cette mesure-là.
14:52 Et il y a beaucoup, beaucoup d'espoir sur cette mesure.
14:55 Il y avait de l'espoir pour certains et certaines Français.
14:57 C'était un peu la contrepartie de l'âge légal.
14:59 Bon, pour moi, ça ne change rien au fait que la réforme est mauvaise.
15:02 Mais sur cette mesure-là, il y avait de l'espoir, et là, il y a de l'espoir déçu.
15:04 Et ça, ce sera encore plus difficile pour nous quand on va retourner sur le terrain auprès des Français.
15:08 - M. Taché, il en demeure pas moins que, malgré tout, l'ensemble ou presque des pensions sont revalorisées.
15:15 Je le regarde. 1,8 million de retraités actuels vont voir leurs pensions revalorisées.
15:19 Et la moitié auront une revalorisation comprise entre 70 et 100 euros.
15:22 C'est pas rien.
15:23 - C'est pas que c'est rien, mais c'est pas ce que les Français avaient entendu.
15:26 - C'est du pouvoir d'achat.
15:27 - Ce n'était pas la promesse initiale, quand même.
15:30 - C'était pas la présentation initiale.
15:32 - C'était pas la présentation initiale.
15:33 - Ils ont clairement les choses.
15:34 - C'est pour ça qu'il faut qu'on arrive à corriger les choses quand on doit corriger les choses.
15:37 - Qu'en pensez-vous sur ces fameux 1 200 euros ?
15:39 - C'était une des conditions...
15:40 - Brut, je dis toujours brut parce que ça représente 100 et quelques nets.
15:44 - C'était une des conditions posées par le groupe Les Républicains
15:47 pour soutenir le cas échéant de la réforme.
15:49 - Je me souviens.
15:50 - En décembre, au terme des discussions avec le gouvernement,
15:55 nous avions effectivement le sentiment que le point avait été pris
15:58 et que ces 1 200 euros bruts bénéficieraient non seulement à tous les nouveaux entrants,
16:02 c'est-à-dire aux futurs retraités,
16:03 mais qui auraient également un effet de rattrapage à l'égard des pensionnés actuels.
16:07 On s'aperçoit là que le compte n'y est pas,
16:09 ce qui peut justifier en partie les positions de vote totalement incertaines
16:15 et totalement diversifiées de collègues LR par rapport à l'issue de la réforme.
16:20 - Bah tiens, je vous pose la question, où est-ce que vous en êtes à LR ?
16:23 Qui va voter ? Vous êtes 61 députés.
16:26 - 61 réponses.
16:28 - Ah bon ?
16:29 - Donc aujourd'hui, vous ne pouvez pas me dire...
16:32 - Non.
16:33 - Il y aura tant de députés.
16:34 Je reçois demain, je le signale,
16:36 je reçois Aurélien Pradié à 10h30 demain.
16:38 Ça va être intéressant parce qu'il est un peu l'indépendant.
16:41 - Le gouvernement, il ne va pas la voter.
16:42 - Il va la voter ou pas ?
16:44 - Il est effectivement indigène de ceux qui considèrent que la question...
16:47 - Il va s'abstenir ou il va...
16:49 - Il vous répondra, je ne sais pas réellement.
16:52 Il y a beaucoup de discussions entre nous.
16:54 Il y a effectivement la volonté des responsables du groupe et du parti...
16:58 - Vous n'écoutez pas votre chef, entre guillemets, Éric Ciotti ?
17:02 - On l'écoute.
17:03 - Stéphane Giride.
17:04 - On l'écoute.
17:05 Après, vous savez, un député est un homme libre,
17:07 un député est un homme de territoire,
17:09 est un homme qui a été élu par une circonscription
17:12 et la Constitution nous demande d'avoir des comptes à rendre
17:15 en tant que représentant de la nation
17:17 et pas en tant que représentant du parti politique.
17:19 - Vous voterez-vous ?
17:20 - À cet instant, je ne sais pas.
17:22 Je ne sais pas.
17:23 - Vous ne savez pas si vous la voterez ?
17:25 - Ma position n'a pas changé
17:28 depuis la première heure des débats parlementaires.
17:31 J'ai déposé des amendements parce que je conserve ce projet de loi
17:35 qui n'est pas le mien.
17:36 Il faut le rectifier, il faut le corriger.
17:38 Il manque de justice, il manque de réponses
17:41 et de paramètres dont on pourra peut-être revenir.
17:43 Pour le moment, on en est à peine à l'article 2.
17:46 - Vous êtes à l'article 3, même, maintenant.
17:49 - L'article 3, peut-être, mais vraiment, par rapport à tous les articles,
17:52 je prendrai ma décision au terme des débats.
17:54 Si j'ai le sentiment que j'ai réussi à rectifier ce projet de loi
17:59 qui va dans la direction de consolider notre système
18:02 de retraite par répartition,
18:04 parce que je considère qu'on ne peut pas échapper à une réforme,
18:06 il faut dire la vérité aux Français,
18:08 il y a effectivement des paramètres démographiques,
18:11 des paramètres d'équilibre financier qui exigent qu'on traite la question.
18:14 Mais la question, on ne peut pas la traiter uniquement sur un prisme budgétaire.
18:17 C'est aussi une question sociale.
18:21 Notre système de retraite, cette répartition,
18:24 elle tient compte de beaucoup de choses.
18:26 Donc moi, j'attends de voir l'évolution du texte,
18:29 qui n'est pas le mien.
18:31 Si d'aventure, il y a un certain nombre d'éléments
18:33 qui me paraissent être utiles pour les Français...
18:35 - Je vais y venir.
18:36 - ... notamment la durée de cotisation,
18:38 et puis les carrières longues,
18:40 et la pénibilité au travail,
18:42 toutes ces questions-là qui sont importantes.
18:44 Stéphane Viry, ça veut dire quoi ?
18:47 Vous n'avez pas choisi, vous pourriez voter contre ?
18:49 - Oui, c'est possible.
18:51 - C'est possible ? - Oui.
18:53 - Donc vous êtes soit pour, soit abstention, soit contre.
18:56 - Abstention, je ne me vois pas ne pas...
18:58 - Ne pas participer. - Sur un sujet comme celui-ci...
19:00 - Ne pas participer. - Sur un sujet comme celui-ci,
19:02 l'abstention, vous pourriez voter contre.
19:04 - Des collègues voteront probablement, peut-être, par abstention.
19:08 Je respecte ce vote.
19:10 Ce n'est pas un non-choix, ce n'est pas une preuve de lâcheté.
19:12 Donc je respecte l'abstention,
19:14 parce que parfois dans l'opinion publique, on considère que ce n'est pas bien.
19:16 Si, parfois, effectivement, on n'est pas d'accord,
19:18 donc on ne veut pas voter pour,
19:20 mais on n'est pas forcément dans le désaccord.
19:22 L'abstention, ça a un sens.
19:24 Sur un texte comme celui-ci, je considère effectivement
19:26 qu'il faut être soit pour, soit contre.
19:28 Je ne me vois pas être au milieu du cas.
19:30 - Alors, le vote est loin d'être acquis, hein, Carl Oliver.
19:32 - Alors, imaginons que cette retraite,
19:34 que le vote soit un vote négatif.
19:36 Il se passe quoi ?
19:38 - Je n'imagine pas cela, en toute humilité.
19:42 Il faut entendre, écouter,
19:44 - Convaincre.
19:46 - Convaincre.
19:48 Je suis juste, moi, un tout petit peu frustré.
19:50 - Je ne suis pas certain que Stéphane Viry soit convaincu pour l'instant.
19:52 - M. Bourdin, je suis juste un tout petit peu frustré.
19:54 Moi, je viens de la famille des Républicains,
19:56 et au cours des trois dernières séquences présidentielles,
19:58 le sujet des retraites est devenu un sujet.
20:00 Le sujet des retraites était une des pierres angulaires
20:04 de l'ensemble des candidats qui se sont présentés
20:06 pour la famille républicaine.
20:08 Et entendre aujourd'hui que non, finalement,
20:10 on va voter contre,
20:12 voilà, je trouve que ça manque d'épaisseur,
20:16 et que c'est un peu incohérent
20:18 par rapport à l'histoire de la droite républicaine,
20:20 qui, encore une fois,
20:22 en a tellement parlé, a tellement voulu réformer.
20:25 Aujourd'hui, on est aux portes
20:27 de pouvoir réformer,
20:29 et encore une fois, je le dis,
20:31 elle n'est pas parfaite, c'est un projet de loi
20:33 qui doit être amendé comme le font les collègues de M. Viry.
20:35 - Mais dépêchez-vous, parce qu'il reste une journée et demie.
20:39 - Il faut pouvoir, effectivement, avancer,
20:41 et notamment sur les bancs de l'Assemblée,
20:43 on ne va pas refaire l'histoire,
20:45 mais c'est vrai que là, on le disait tout à l'heure,
20:47 on en a 10 000 encore à examiner, amendements,
20:49 c'est pas simple.
20:51 Je fais part de ma frustration.
20:53 - Retenez-moi le chiffre, Carl, 10 000,
20:55 Carl Olive, 10 700,
20:57 on en est là, 11h26 ce jeudi,
21:01 fin de l'examen du projet de loi demain à minuit,
21:03 à valoir...
21:05 - 10 753.
21:07 - Vous voyez, il y a eu deux amendements depuis le début de l'émission.
21:09 - Deux amendements ?
21:11 - Deux amendements depuis le début de l'émission.
21:13 Parce qu'en fait, on a un espèce de conflit collé,
21:15 où un amendement...
21:17 - Vous n'allez jamais y arriver, il n'y aura jamais de vote.
21:19 - Moi, j'ai du mal à y croire.
21:21 Il faudra bien voter au moins la première partie du texte sur les recettes,
21:23 c'est un peu technique, mais si on ne peut pas envoyer son texte au Sénat,
21:25 sinon ce sera, à mon avis, même inconstitutionnel.
21:27 Mais quand même, un tout petit peu de...
21:29 - Il a raison. - Je pense.
21:31 Il y a un tout petit peu d'histoire.
21:33 Pourquoi on n'a que deux semaines pour débattre ?
21:35 Parce que le gouvernement a choisi une procédure où on n'a que deux semaines pour débattre.
21:37 Et vous pouvez encore, chers collègues,
21:39 réouvrir les débats.
21:41 On viendra la semaine prochaine, il n'y a pas de problème, on sera là.
21:43 On viendra débattre si vous nous laissez un peu plus de temps pour débattre.
21:45 Et on votera l'article 7.
21:47 - La semaine prochaine, l'Assemblée nationale sera en vacances.
21:49 - La semaine prochaine, c'est fermé.
21:51 Il a été fait le choix de ne donner que deux semaines pour débattre.
21:53 C'est quand même un peu dommage, sur un texte aussi important.
21:55 Stéphane Viry rappelait tout à l'heure
21:57 qu'il n'y a pas eu véritablement de grande conférence sociale,
21:59 de travail, de consensus,
22:01 de concertation, en tout cas au-delà
22:03 des consultations un peu formelles des syndicats
22:05 juste avant le texte. Il avait raison de le faire.
22:07 Peut-être que l'Assemblée nationale aurait pu au moins
22:09 prendre le temps d'un débat véritablement complet.
22:11 Moi, je regrette que ce ne soit pas le cas,
22:13 parce qu'encore une fois, moi je vous le dis, je ne fie pas mes responsabilités.
22:15 Je souhaite qu'il y ait des votes sur ce texte.
22:17 Et si on est battus, on est battus, très bien.
22:19 Mais on verra bien. Je ne suis pas absolument certain
22:21 quand j'entends certains collègues sur lesquels
22:23 la majorité compte s'appuyer
22:25 que ce serait le cas. Donc j'aimerais bien qu'on ait
22:27 ce moment de vérité à l'Assemblée nationale.
22:29 Un mot Stéphane Viry, puis ensuite petite pub
22:31 et on parlera des carrières longues.
22:33 Il ne faut pas oublier la configuration
22:35 politique et parlementaire.
22:37 On a un gouvernement qui ne repose que sur une majorité relative.
22:39 Il lui appartient
22:41 de trouver une majorité texte par texte.
22:43 Moi, je suis un député qui travaille
22:45 dans un groupe d'opposition. J'attends que le gouvernement
22:47 fasse un pas par rapport à mes attentes.
22:49 - Le gouvernement ne l'a pas fait pour l'instant.
22:51 - On en parlait tout à l'heure des 1200 euros bruts.
22:53 Vous comprendrez qu'on reste sur notre fin.
22:55 On parlait des carrières longues et des
22:57 43 années de cotisation. - Alors là, je vais y venir.
22:59 Attendez, on va y venir parce que c'est un peu ubuesque.
23:01 - Mais pour le moment, je n'ai pas les réponses.
23:03 Donc je ne peux pas savoir ce que je ferai
23:05 in fine. La balle est dans le corps du gouvernement.
23:07 - Bien. Il est 11h28. Vous êtes
23:09 sur Sud Radio. A tout de suite.
23:11 Tiens, Valérie, qui est agent
23:13 d'emploi à Paris,
23:15 a envie d'intervenir. Nous allons lui donner
23:17 la parole, évidemment. 11h29.
23:19 Il est 11h31. Bien.
23:21 Alors, le vote, donc,
23:23 du projet
23:25 de loi n'est pas acquis. Vous parliez
23:27 de faire passer l'article 8
23:29 avant l'article 7, Stéphane Viry.
23:31 Expliquez-nous et expliquez
23:33 à nos auditeurs parce qu'ils ne comprennent pas.
23:35 - C'est une possibilité qui appartient
23:37 au gouvernement de demander
23:39 l'appel de l'examen de certains
23:41 articles sans respecter
23:43 l'ordre du texte. - Ah bon.
23:45 - Ça se fait usuellement. - D'accord.
23:47 - On considère que sur ce sujet-là, puisqu'on considère
23:49 que la durée de cotisation doit s'avoir primée
23:51 sur l'âge légal, l'article 8,
23:53 on souhaite effectivement, pour la clarté
23:55 des débats et pour la sincérité...
23:57 - Qu'on parle de la durée de cotisation avant.
23:59 - Qu'on parle de la durée de cotisation. - Alors, la durée de cotisation.
24:01 Il y a quand même... C'est un peu ubuesque,
24:03 Carl Ollieu. Je regardais. Durée de cotisation.
24:05 Si je commence à travailler à
24:07 14 ans, je pourrais partir à la retraite
24:09 à 58 ans, 44 ans
24:11 de cotisation. Si je commence à 15 ans,
24:13 je partirais toujours à 58 ans,
24:15 mais je ne cotiserais que 43 ans.
24:17 Pas normal !
24:19 Si je commence à 16 ans,
24:21 je partirais à 60 ans,
24:23 donc deux ans plus tard, et
24:25 je cotiserais 44 ans. Si je commence
24:27 à 17 ans, je partirais à 60 ans,
24:29 mais je ne cotiserais que 43 ans.
24:31 Si je commence à 18 ans,
24:33 je partirais à 62 ans,
24:35 mais je cotiserais 44 ans.
24:37 Et si je commence à 19 ans,
24:39 je partirais à 62 ans, et je ne cotiserais que 43 ans.
24:41 Là, expliquez-moi, quand même !
24:43 - Le sujet, c'est que
24:45 finalement,
24:47 on a un certain nombre
24:49 aujourd'hui de personnes qui seront
24:51 en retraite. C'est autant
24:53 de cas individuels.
24:55 Moi, je le dis, c'est autant de cas individuels,
24:57 quasiment. - Mais est-ce que vous ne pouvez pas garder
24:59 simplement 43 ans de cotisation ?
25:01 - Mais il y a des choses qui vont...
25:03 - 43 ans de cotisation ! Et voilà !
25:05 - Il y a des choses qui vont changer
25:07 sur le sujet, mais je pense que... - Ah bon ? Vous pensez ?
25:09 - Pour le coup, je pense que ce serait
25:11 mentir, parce que vous avez parfaitement fait la démonstration,
25:13 Jean-Jacques Bourdin. Effectivement, c'est
25:15 autant de cas différents
25:17 selon la singularité, la trajectoire
25:19 des personnes qui vont être en
25:21 retraite et par rapport à leur
25:23 longue carrière. Mais il faut qu'on assume ça.
25:25 Il faut que nous assumions ça.
25:27 De la même manière, on n'est pas tous d'accord
25:29 sur la fin des régimes spéciaux. Pour autant,
25:31 la pénibilité...
25:33 Il y a un sujet que je n'ai pas entendu venir, je vous le donne
25:35 un tout petit exemple. Aujourd'hui, être
25:37 enseignant est bien plus
25:39 compliqué qu'enseignant
25:41 à votre époque, Jean-Jacques Bourdin.
25:43 - Oui, à la mienne aussi. - Non, non, non,
25:45 à mon époque, il y avait un peu
25:47 plus de respect à la discipline,
25:49 et c'était un peu plus simple. Et je pense qu'aujourd'hui,
25:51 il y a des pathologies chez les enseignants.
25:53 C'est de la pénibilité.
25:55 - Mais ce n'est pas pris en compte ! Pardon !
25:57 - Mais bien sûr que ça sera pris en compte. - Mais attendez, vous avez réduit
25:59 le nombre de critères !
26:01 - Non, non, Jean-Jacques Bourdin, ça sera pris en compte.
26:03 Parce que régulièrement, il y aura des visites
26:05 qui seront faites chez les médecins
26:07 pour justement jauger à l'instant T
26:09 pour savoir si, effectivement,
26:11 pénibilité entraîne pathologie
26:13 physique, psychologique... Mais ce serait
26:15 mentir que de dire qu'il y a un cadre
26:17 commun dans lequel on ne bouge pas,
26:19 c'est faux. C'est presque de la dentelle.
26:21 - Bien. Alors, sur justement
26:23 les carrières longues, la durée de cotisation,
26:25 Stéphane Viry,
26:27 quelle remarque faites-vous ? - On ne peut pas admettre
26:29 qu'on demande à certains de travailler
26:31 44 années, alors que
26:33 la norme nationale est de 43 ans.
26:35 Donc on conseille effectivement qu'il faut
26:37 clarifier cela, ramener de la justice,
26:39 un traitement similaire pour
26:41 celles et ceux qui auront commencé à travailler avant 21 ans.
26:43 Donc c'est la requête posée par un certain
26:45 nombre de collègues, dont Aurélien Pradié,
26:47 à laquelle je souscris, qui consiste à dire
26:49 pour les moins de 21 ans,
26:51 enfin ceux qui ont démarré avant moins de 21 ans,
26:53 - 43 ans ! - 43 ans, point !
26:55 C'est son, effectivement, tergiversé
26:57 de mettre des chicanes, parce qu'effectivement
26:59 ça rend des situations individuelles injustes,
27:01 ça complexifie le tout,
27:03 je vois pas qu'il y ait intérêt. - Mais c'est...
27:05 Vous ne le faites pas parce que ça coûte plus cher,
27:07 Karl-Oliv ? - Non.
27:09 Non, franchement, c'est pas ce prisme-là.
27:11 C'est d'être le plus justement,
27:13 paradoxalement, c'est d'être le plus juste par rapport à
27:15 la trajectoire personnelle des uns
27:17 et des autres. - Est-ce qu'il est
27:19 normal que certains vont cotiser
27:21 44 et d'autres 43 ? C'est normal ou pas ?
27:23 Moi je comprends pas, c'est injuste. - Mais encore une fois,
27:25 ça va dépendre de l'âge d'entrée
27:27 dans la vie active. - Oui, c'est ce que
27:29 j'ai expliqué. - Sans du tout
27:31 ne pas comparer ce qui n'est pas comparable, mais
27:33 sur les exemples qui sont pris, il y a une proportion
27:35 à la marge, aujourd'hui,
27:37 de gens qui démarrent, disons-le,
27:39 dans la vie active à 14 ans, à 16 ans,
27:41 par rapport à ce qui pouvait se passer il y a une cinquantaine d'années.
27:43 - Oui, mais entre 18 et 19 ans,
27:45 d'abord, ce sont plus nombreux.
27:47 18-19 ans, et il y a
27:49 toujours la différence de la durée de cotisation.
27:51 - Et bien il y aura des sujets qui seront
27:53 améliorés, qui devraient être assurés.
27:55 - Non, mais moi je crois que tout ça révèle quand même une chose,
27:57 c'est que cette réforme, elle est
27:59 avant tout politique, que sur le plan social,
28:01 le président de la République et son
28:03 gouvernement, on n'y comprend plus rien.
28:05 Depuis 2017, ça a changé dans tous les sens.
28:07 Enfin, un coup c'était l'âge égal, c'était plus l'âge égal.
28:09 La pénibilité, ils suppriment
28:11 les facteurs en 2017, maintenant ça les réintéresse.
28:13 Car le livre nous parle même de la pénibilité
28:15 des enseignants, ce que je trouve très bien, mais enfin bon,
28:17 c'est quand même assez orthogonal par rapport à ce qu'on a entendu jusqu'ici.
28:19 Donc il y a eu une impréparation, il y avait
28:21 l'idée de faire une réforme politique
28:23 pour pouvoir aller séduire l'électorat
28:25 des Républicains et les Républicains eux-mêmes.
28:27 Visiblement, l'opération séduction prend un peu l'eau.
28:29 Donc voilà, c'est tout, à un moment, il faut être clair.
28:31 Donc avoir des vraies solutions
28:33 sur l'emploi des seniors, avoir des vraies solutions
28:35 sur finalement comment on traite le travail
28:37 dans ce pays avant d'avoir ce texte, aurait été beaucoup plus
28:39 logique, effectivement. - Alors sur l'emploi des seniors,
28:41 Valérie, justement, qui est agent de Pôle emploi.
28:43 Bonjour Valérie. - Oui, bonjour.
28:45 Moi je viens de terminer une mission
28:47 chez Pôle emploi, d'être au service entreprise.
28:49 Effectivement, nous,
28:51 on constate que
28:53 c'est les seniors et les jeunes diplômés
28:55 qui, toujours en France, qui se retrouvent
28:57 au chômage. Ma question,
28:59 elle est simple, c'est
29:01 est-ce que dans cette nouvelle réforme,
29:03 on va avoir ce qu'on appelle un quota
29:05 obligatoire pour les entreprises
29:07 pour garder les seniors
29:09 jusqu'à 64 ans ? Parce que
29:11 on sait très bien que nous, à Pôle emploi,
29:13 on a beaucoup de gens, entre 57
29:15 et plus, qui sont au chômage.
29:17 Donc ils sont virés des entreprises, il faut dire la vérité.
29:19 On les garde pas.
29:21 Donc, qu'est-ce qu'ont
29:23 de faire tous ces députés
29:25 qui se mettent d'accord pour qu'il y ait un quota
29:27 pour qu'on oblige les entreprises...
29:29 - Vous êtes favorable à un quota, vous Valérie, pour obliger
29:31 les entreprises à maintenir les seniors
29:33 en emploi. - Oui, parce qu'on voit bien
29:35 que dans le concret, dans les chiffres,
29:37 les gens qui sont à Pôle emploi,
29:39 il y a beaucoup de seniors.
29:41 - Attendez, parce que c'est intéressant
29:43 votre expérience. Deux seniors
29:45 qui ont envie de continuer à travailler.
29:47 - Oui, contrairement à ce qu'ont dit certains députés.
29:49 Je me permets,
29:51 sans parler de couleur...
29:53 - Non, non, non, mais dites-nous...
29:55 - Les seniors,
29:57 ils veulent travailler 64 ans, mais la vraie question,
29:59 les entreprises ne les gardent pas.
30:01 Les seuls seniors qui ont plus de 60 ans,
30:03 ils sont dans les comex, je veux dire les comités de direction.
30:05 Mais dans le concret,
30:07 dans l'opérationnel, à bon moment d'un moment,
30:09 il y en a de moins en moins. - Très intéressant.
30:11 - Donc, qu'est-ce qu'on fait concrètement là-dessus ?
30:13 - Vous avez une deuxième question.
30:15 On parle des régimes spéciaux, mais
30:17 vous savez, moi j'étais 12 ans journaliste,
30:19 avant de travailler à Pôle emploi, on a un régime spécial,
30:21 comme l'Assemblée nationale,
30:23 un régime spécial comme les sénateurs,
30:25 parce que c'est bien beau de faire la réforme, mais il faut balayer aussi
30:27 devant sa porte. Ça veut dire, est-ce qu'on va réformer
30:29 une grande partie de ces régimes spéciaux
30:31 qui coûtent cher ?
30:33 - Mais le régime spécial
30:35 des journalistes, ça n'existe pas Valérie.
30:37 - Non, mais ce que je veux dire, vous savez,
30:39 l'abattement qu'on a... - Ah ben moi,
30:41 je suis pas là pour la suppression, mais quand je dis ça,
30:43 on va dire
30:45 "je vais pas me faire aimer",
30:47 mais enfin bon...
30:49 - Non, mais vous voyez, je veux dire, l'Assemblée nationale
30:51 a un régime spécial. - Oui, mais vous savez, l'abattement...
30:53 - Le Sénat a un régime spécial.
30:55 - Oui, bon. L'Assemblée nationale,
30:57 ça a beaucoup changé, beaucoup évolué,
30:59 hein Valérie ? - Depuis 2019.
31:01 - Je rejoins ce que dit Valérie.
31:03 Moi, je suis favorable,
31:05 à titre personnel, à ce que ce soit...
31:07 qu'on durcisse
31:09 effectivement l'obligation
31:11 faite aux entreprises,
31:13 de pouvoir continuer
31:15 naturellement à faire travailler les seigneurs,
31:17 et de pas, entre guillemets, les mettre à la porte
31:19 ou les voir sortir avec une rupture conventionnelle
31:21 par exemple, pour pouvoir refléter...
31:23 - Vous êtes favorable à une forme de quota, quoi ?
31:25 - Je suis favorable, je suis favorable.
31:27 - Une forme de... plus que de l'incitation.
31:29 - Jean-Jacques Bourdin, dans ce pays, on voit
31:31 très bien que, mais c'est notre culture,
31:33 le français ne comprend pas
31:35 quand c'est une incitation. On l'a vu
31:37 par exemple avec les raffineries.
31:39 On l'a vu avec les raffineries, avec
31:41 la manière dont
31:43 ça s'est passé dans nos stations essence, où on était
31:45 en rupture de stock.
31:47 Parce que Total n'a pas fait ruisseler l'argent.
31:49 Moi, j'aurais aimé que l'argent puisse descendre
31:51 effectivement à celles et ceux qui le méritent. Je le dis
31:53 très clairement. Et donc, je pense qu'aujourd'hui,
31:55 on s'aperçoit que, globalement,
31:57 la moyenne européenne de l'employabilité
31:59 des seigneurs, elle se situe
32:01 à 60,5%.
32:03 Nous, on est à 60,5%
32:05 en Europe, c'est 55,9%.
32:07 Ça va mieux,
32:09 mais il faut aller encore plus loin.
32:11 - Des mesures coercitives.
32:13 - Mais pour cela, la première étape,
32:15 Jean-Jacques Bourdin, l'index seigneur
32:17 se tape le bord. - Il n'a pas été voté.
32:19 - Il est plutôt dans le bon sens. Et les organisations syndicales
32:21 comme la CFDT,
32:23 ils étaient agréables. - Le regret.
32:25 - Je ne dis pas que ça suffit.
32:27 - Vous êtes pour ramasser des mesures coercitives.
32:29 - Oui, moi je trouve que...
32:31 - Vous entendez ce que dit Valérie ?
32:33 Elle propose un quota, c'est très bien.
32:35 La première discrimination,
32:37 aujourd'hui dans l'entreprise, c'est l'âge.
32:39 De très très loin. C'est vraiment la première
32:41 des discriminations. C'est le président du groupe d'études
32:43 des discriminations à l'Assemblée qui vous le dit.
32:45 Effectivement, il faut des mesures radicales. Pourquoi on n'a pas voté cet index ?
32:47 Parce que, Stéphane Viry l'a dit tout à l'heure,
32:49 c'était cosmétique, c'était un alibi.
32:51 Moi, je voulais proposer, par exemple, des sanctions financières
32:53 assez importantes pour les entreprises... - Vous l'avez fait ?
32:55 - Oui, je l'ai fait. Mais après, on a vu comment les débats
32:57 évoluaient, on a vu que finalement, ça n'allait pas
32:59 du tout être retenu. Et si on avait eu
33:01 cette mesure, ou une proposition de ce type,
33:03 une loi sur le travail, en gros,
33:05 qui proposait des mesures un peu
33:07 contraignantes dans cette
33:09 forme-là, on n'aurait même pas besoin de discuter
33:11 de l'âge dégât. On n'aurait même pas besoin de discuter
33:13 de l'âge dégât, on aurait équilibré nos systèmes de retraite
33:15 avec l'emploi décédé. - Oui, mais je ne suis pas sûr qu'à LR,
33:17 on soit très favorables à des mesures contraignantes.
33:19 - Non, ce n'est pas forcément notre approche.
33:21 - Oui, oui, ce n'est pas forcément notre approche.
33:23 - C'est pas du tout notre approche. - On est effectivement
33:25 davantage dans des mesures
33:27 renforçant l'activité
33:29 des seniors en entreprise, mais surtout
33:31 en leur permettant probablement de partir
33:33 en sifflet de façon
33:35 progressive. Si on demande à des salariés
33:37 de travailler un peu plus longtemps,
33:39 il faut néanmoins qu'ils puissent peut-être avoir déjà
33:41 la deuxième partie de leur vie, qu'ils puissent
33:43 le faire tout en restant sous le contrat de travail.
33:45 La retraite progressive, elle doit progresser.
33:47 C'est un des exemples.
33:49 Nous avions 32 propositions
33:51 sur l'emploi des seniors.
33:53 Après, je trouve que le témoignage de votre auditrice
33:55 est éloquent. Effectivement, un index,
33:57 c'est pas crédible par rapport à l'enjeu
33:59 de la question.
34:01 - Mais évidemment que... - Alors, on n'est pas sûrs.
34:03 La loi sur le travail, elle arrive dans les prochaines
34:05 semaines à l'Assemblée. - Il aurait fallu la mettre
34:07 en amont. Il aurait fallu la mettre en amont.
34:09 - Et c'est à ce moment-là où, effectivement, on va pouvoir
34:11 reparler des droits et des devoirs, la réciprocité.
34:13 - La loi sur le travail,
34:15 qui est à mon avis fondamentale par rapport à notre pacte
34:17 social, par rapport au contrat social,
34:19 il eût été nécessaire de la mettre en amont.
34:21 Parce que les retraites,
34:23 les retraites ne sont qu'une conséquence du travail.
34:25 Et on aurait pu,
34:27 me semble-t-il, effectivement, débattre
34:29 dans un tout autre cadre,
34:31 beaucoup plus prospectif par rapport au pays.
34:33 On a mis, effectivement, les choses à l'envers
34:35 et, je le dis, il n'y a pas
34:37 dans les deux ans qui viennent
34:39 d'urgence budgétaire s'agissant
34:41 de notre système de retraite.
34:43 Qu'il y ait une impasse dans
34:45 les années à venir en raison de la démographie,
34:47 oui, et c'est la raison pour laquelle, il faut
34:49 une retraite. Une réforme, pardon.
34:51 Mais on aurait pu, effectivement, décaler
34:53 cet examen de la réforme.
34:55 - Il n'y a pas d'urgence, il n'empêche que l'État
34:57 finance... - Oui, enfin,
34:59 pardon, mais l'État finance
35:01 le déficit de certains régimes.
35:03 - Vous le dit, Jean-Jacques Bourdin,
35:05 c'est ça le sujet, c'est que l'État ne
35:07 ne doit pas financer le régime des retraites.
35:09 C'est ça la réalité. Le Conseil d'orientation des retraites
35:11 dit, à effort constant de l'État, avec la
35:13 baisse des pensions de fonctionnaires, il n'y a pas besoin
35:15 de réforme des retraites. - Non, mais attendez, parce que le Conseil...
35:17 - C'est un choix politique. - Mais le Conseil d'orientation
35:19 ne prend pas en compte les efforts
35:21 que fait déjà l'État pour
35:23 revenir en aide aux caisses
35:25 de retraite qui sont en déficit.
35:27 - Mais peut-être que c'est aussi... - Je vous donne des exemples,
35:29 vous les connaissez, on sait bien quoi. - Non, mais bien sûr, mais moi je ne suis pas...
35:31 Je suis plutôt favorable à ce que l'État finance
35:33 une partie de la protection sociale, je préfère ça
35:35 que ça finance les baisses d'impôts de production
35:37 que M. Olive et sa majorité défendent.
35:39 - Je vais vous dire, aujourd'hui, on est
35:41 l'un des pays
35:43 où la durée hebdomadaire de
35:45 travail est la plus faible. C'est
35:47 un constat, c'est factuel. - Et le pays est plus productif aussi.
35:49 - Deuxièmement, on est un des
35:51 pays où, aujourd'hui,
35:53 il y a moins de fécondité.
35:55 Vous faites ça,
35:57 on additionne au premier, puis au deuxième,
35:59 c'est pas le système des retraites qui va être en péril,
36:01 c'est le système de la sécurité sociale.
36:03 Et à un moment donné, on ne peut pas se pincer le nez
36:05 et regarder ailleurs. Oui, l'État
36:07 tous les mois, tous les mois, met plusieurs
36:09 milliards pour pouvoir équilibrer
36:11 les comptes des retraites.
36:13 Et le corps, excusez-moi...
36:15 - Qui n'a pas pris en compte d'ailleurs cet aspect
36:17 des choses, dans leur calcul. - Parce qu'on va être tranquille
36:19 jusqu'en 2030, il faut rien faire,
36:21 c'est faux. C'est faux.
36:23 - Augmentons l'emploi des seniors, on l'a dit tout à l'heure.
36:25 Et ça suffirait. On a quelques années pour le faire.
36:27 - C'est près de 20 milliards. Après,
36:29 j'ai aussi fait partie de l'opposition,
36:31 quand on est dans l'opposition, c'est le FC Yaka Faucon.
36:33 Il aurait fallu faire ça avant,
36:35 et après, c'est pas Stéphane
36:37 Viry qui va me contredire encore une fois
36:39 sur les réformes des retraites voulues
36:41 et mises en place à l'époque par les LR,
36:43 ça n'a jamais été simple. Parce qu'on sait que ce sont des réformes
36:45 qui sont impopulaires. Mais il faut avoir le courage
36:47 de les faire. Il y en a beaucoup qui parlent, puis il y a ceux qui
36:49 essayent d'agir. C'est pas simple, et tout ça doit être amélioré.
36:51 - Bien, il est 11h45,
36:53 mais dis-moi, le temps passe vite, parce que c'est passionnant.
36:55 A tout de suite. - Bien, il est 11h48,
36:57 on n'a pas parlé de la... Si, on a un peu
36:59 évoqué la pénibilité, mais je voudrais
37:01 que nous revenons sur les femmes, maintenant.
37:03 Est-ce que les femmes sont les
37:05 victimes de cette réforme des retraites ?
37:07 Oui ou non ? Aurélien Taché,
37:09 pourquoi ? Vous dites oui, pourquoi ?
37:11 - Je vous dis oui, parce que d'abord,
37:13 les ministres eux-mêmes l'avouent. Franck Rester nous a dit
37:15 qu'effectivement, cette réforme allait un peu plus
37:17 pénaliser les femmes. En allongeant
37:19 comme ça l'âge légal, sans toucher
37:21 véritablement aux mesures d'égalité
37:23 professionnelle, vous accentuez
37:25 une fracture
37:27 qui était déjà là, avec des femmes qui travaillent
37:29 déjà plus longtemps en raison des carrières hachées et autres,
37:31 et aujourd'hui, rien ne répond à ça, et en allongeant
37:33 l'âge légal, vous amplifiez ce phénomène.
37:35 - Bien, Aurélien Taché, alors, on parlait,
37:37 je vais faire un rapport, on parlait
37:39 de l'index
37:41 senior et du travail des seniors.
37:43 On ne met pas de coercition,
37:45 pour l'instant,
37:47 on verra plus tard. Pour les
37:49 femmes, il y a aussi une obligation dans
37:51 les entreprises,
37:53 une obligation salariale, une obligation...
37:55 Il n'y a pas de coercition non plus.
37:57 - Non. - Est-ce qu'on ne pourrait pas faire
37:59 les deux ? - Moi je suis favorable.
38:01 - Non mais, égalité salariale,
38:03 comme femme, dans les entreprises, obligation.
38:05 - Après, c'est établi que les femmes ont des carrières
38:07 plus compliquées, plus hachées,
38:09 comme la retraite n'est que
38:11 la répercussion de la carrière et de la trajectoire,
38:13 il est évident
38:15 que les femmes seront davantage impactées.
38:17 - Donc, elles sont victimes
38:19 de cette réforme ? - Et donc, surtout,
38:21 elles sont surtout
38:23 non traitées par cette réforme.
38:25 Il eut été nécessaire, selon moi, de fixer
38:27 les règles simples. On sait qu'elles doivent partir à
38:29 67 ans sans décote. - Elles sont mal traitées
38:31 par cette réforme ? - En tout cas, elles ne sont pas traitées.
38:33 - Ah bon, d'accord. C'est un grave problème.
38:35 - Non, non, c'est pas vrai. - Carl Olivier.
38:37 - Il y a une prise en compte qui n'était pas le cas jusqu'à présent,
38:39 notamment par rapport aux grossesses
38:41 et aux trimestres qui seront
38:43 naturellement octroyés. - Ça c'est vrai.
38:45 - C'était pas le cas. - C'est une évolution. - Demain, avec cette réforme,
38:47 demain avec cette réforme, les femmes
38:49 partiront avant
38:51 les hommes et ça n'est
38:53 que justice. Ce qui n'est pas
38:55 le cas aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, effectivement...
38:57 - Les femmes partent tard à la retraite.
38:59 - Les femmes partent tard.
39:01 Après, Jean-Jacques Bourdoin, moi je souscris ce que vous dites,
39:03 je pense qu'il faut, dans le cadre
39:05 du travail, ça sera vraisemblablement
39:07 dans la prochaine loi qui viendra
39:09 à l'Assemblée et au Parlement,
39:11 il nous faut imposer bien plus,
39:13 peut-être durcir, cette égalité
39:15 homme-femme sur le
39:17 rehaussement d'un certain nombre de salaires.
39:19 Ça commence à le faire
39:21 et on peut dire, je crois ici, partager
39:23 que l'ensemble des collègues,
39:25 ils sont favorables, que ce gouvernement
39:27 depuis 2017 a fait
39:29 son œuvre sur ce sujet.
39:31 C'est pas encore parfait, encore une fois, mais ça va
39:33 effectivement dans ce sens, au même titre que
39:35 moi je ne peux pas laisser dire que les
39:37 femmes sont...
39:39 l'agente féminine et le parent
39:41 pauvre de cette réforme. C'est pas vrai.
39:43 C'est exactement le contraire. Après,
39:45 on n'est pas à l'abri, évidemment, parfois
39:47 d'une maladresse, ça arrive
39:49 à tout le monde et encore une fois, il faut
39:51 le reconnaître et puis...
39:53 - On est d'accord d'analyse, mais ça,
39:55 les auditeurs jugeront. Mais quand même,
39:57 moi je voudrais dire quelque chose, parce que ça fait plusieurs fois,
39:59 Carolive, que vous nous parlez de cette loi qui va arriver.
40:01 Vous êtes encore en train de susciter beaucoup d'espoir.
40:03 Vous parlez d'un meilleur partage de la valeur,
40:05 vous parlez de mesures coexistitives pour les seniors, vous parlez
40:07 de l'égalité professionnelle. Attention à tenir
40:09 les promesses, parce qu'on vous entend sur les plateaux,
40:11 vous et vos collègues, un peu partout, depuis deux ou trois semaines,
40:13 nous dire "vous allez voir, vous allez voir, c'est dans la prochaine loi,
40:15 c'est promis, il n'y aura que des choses absolument
40:17 fantastiques". Si c'est comme les 1200 euros,
40:19 ça va être la double peine pour les Français.
40:21 Donc on est vraiment attentifs à ce que ce texte arrive et à ce qu'il nous contient.
40:23 - On a le droit aussi de s'exprimer à titre personnel.
40:25 Je ne suis pas le porte-parole du...
40:27 - Vous n'êtes pas le premier à le faire.
40:29 - C'est peut-être parce qu'il y a peut-être un peu de cohérence,
40:31 et franchement, quand on vient du terrain
40:33 et qu'on passe beaucoup de temps dans les circonscriptions
40:35 comme nous autres autour de ce studio,
40:37 on a des remontées qui nous
40:39 paraissent cohérentes, et moi je suis
40:41 de ceux qui suis pour la réciprocité
40:43 entre les droits
40:45 et les devoirs. Sur le terrain, on rencontre
40:47 des personnes qui ont l'âge de partir en retraite,
40:49 qui continuent à travailler, et qui nous disent
40:51 "on s'épanouit sur le travail,
40:53 on sait qu'il faudra continuer à travailler un peu plus".
40:55 Parce que notamment, on voit ce qui se passe
40:57 sur le Vieux Continent,
40:59 dans l'Europe quasiment entière,
41:01 le temps de départ à la retraite
41:03 c'est 65 ans, à une condition,
41:05 c'est que celles et ceux qui continuent
41:07 à avoir un intérêt à rester
41:09 chez eux plutôt que d'aller travailler,
41:11 ces personnes-là puissent effectivement
41:13 se mettre en branle pour aller travailler.
41:15 Ça c'est des retours concrets
41:17 que nous avons sur le terrain, et c'est pas un épiphénomène,
41:19 je vous garantis, sur le marché ce week-end,
41:21 la loi de travail,
41:23 cette fameuse loi de travail, elle doit arriver
41:25 quand ? Au printemps ? Prochaine semaine.
41:27 Au printemps ? Elle est très importante.
41:29 À la limite, c'est vrai la remarque.
41:31 Peut-être qu'il aurait mieux valu
41:33 une loi de travail avant
41:35 ce qu'il doit faire sur le chômage et les retraites.
41:37 Oui, c'est vrai, mais bon,
41:39 c'est pas vraiment la même philosophie que celle
41:41 que vous expliquez depuis tout à l'heure.
41:43 - Toute notre protection sociale
41:45 en France est adossée
41:47 au travail, puisqu'elle est financée
41:49 par de la cotisation sociale.
41:51 Donc plus il y aura un volume de travail majeur dans ce pays,
41:53 plus la protection sociale sera
41:55 financée, y compris
41:57 la retraite. Donc effectivement,
41:59 ce calendrier est baroque
42:01 et politiquement incongru.
42:03 - Il faut peut-être expliquer aussi aux collègues
42:05 de M. Taché que le droit à la paresse,
42:07 oui, mais après le mouillé...
42:09 - Moi je ne défends pas ça.
42:11 La gauche a toujours
42:13 défendu... - C'est votre groupe,
42:15 une partie de votre groupe. - Ils sont dans le même
42:17 seul bras d'or, c'est l'expression.
42:19 Moi j'ai toujours défendu, comme tout le corps de la gauche
42:21 dans l'histoire de ce pays, la lutte contre
42:23 l'exploitation humaine. Nous on aime le travail, mais le travail
42:25 qui épanouit, le travail qui est digne.
42:27 Donc ça n'est absolument pas contradictoire
42:29 avec le fait de prôner, par exemple,
42:31 une réduction du temps de travail ou quoi.
42:33 On veut que les gens puissent
42:35 effectivement se sentir bien dans le travail. - Vous êtes pour une réduction du temps de travail ?
42:37 - Je pense que le partage
42:39 du travail est une manière de faire baisser le chômage
42:41 dans ce pays et d'avoir un travail
42:43 qui est épanouissant et qui permet aux Français
42:45 de se sentir bien. - Vous parliez de revenir sur les 35 heures, là, dans le débat.
42:47 C'est vous qui parliez de revenir sur les 35 heures ?
42:49 - Je posais ça pour... - Mais vous, vous ne parlez pas de réduire
42:51 le temps de travail. Revenir sur les 35 heures,
42:53 c'est augmenter le temps de travail.
42:55 - On sait très bien qu'il faudra faire un effort,
42:57 il faudra faire un effort compte tenu des données
42:59 démographiques pour financer
43:01 notre système de retraite.
43:03 Est-ce que ce n'est pas plus intéressant pour
43:05 les Français de travailler peut-être deux heures de plus
43:07 par semaine, pour partir
43:09 deux ans plus tôt ?
43:11 Là, concrètement, le gouvernement... - 37 heures de travail
43:13 par semaine et on part à 62 ans.
43:15 - Pendant deux heures de plus, pendant toute
43:17 votre carrière, vous cotisez davantage, donc vous apportez
43:19 votre contribution... - C'était une solution.
43:21 - ... au financement. Et ça, on n'a pas pu l'étudier
43:23 parce qu'effectivement, on nous a mis ce projet
43:25 de loi tel qu'il est ficelé, sans émettre
43:27 la question de la place du travail dans notre société.
43:29 C'est bien dommage. - C'était une solution, Aurélien Taché ?
43:31 - Moi, je ne suis pas favorable, parce que,
43:33 historiquement, encore une fois, la gauche a toujours défendu
43:35 la réduction du temps de travail, et elle a raison, parce que c'est en partageant
43:37 le travail aussi qu'on fait baisser le chômage.
43:39 Donc, il y avait d'autres manières
43:41 de faire. On a parlé d'emploi des seniors, on a parlé
43:43 de plusieurs solutions qui auraient permis
43:45 finalement d'équilibrer le système de retraite sans
43:47 allonger la durée d'âge légal. Donc non, ça n'est pas
43:49 cette solution qui aurait eu... - Carle Lelieu ?
43:51 - Non, mais le sujet, c'est que ça nous a quand même
43:53 bien cassé un certain nombre de
43:55 systèmes dans ce pays, le passage aux 35
43:57 heures. Je connais bien le système hospitalier.
43:59 Aller dire dans nos hôpitaux
44:01 comment ça se passe aujourd'hui, ça nous a cassé
44:03 ce système. Et c'est en partie, je rejoins
44:05 ce que dit M. Viry, c'est aussi en partie
44:07 parce que du jour au lendemain,
44:09 claquement de doigts, 39 à 35,
44:11 sans voir les conséquences
44:13 d'efficacité que nous pouvions avoir
44:15 sur le sujet. Et puis juste quelque chose,
44:17 ne le prenez pas pour vous, parce que je sais que c'est pas forcément
44:19 votre lecture, mais... - Rien tâché.
44:21 - Rien tâché, mais franchement, quand moi j'entends
44:23 LFI, donc vos collègues de la NUPES,
44:25 laisser entendre que, et je cite,
44:27 que tous les patrons sont des salopards,
44:29 et que tous les employés sont des esclaves,
44:31 franchement, c'est absolument pas possible.
44:33 - Non, moi je ne suis absolument pas là-dedans.
44:35 - Pour reprendre votre définition de la gauche,
44:37 de la gauche sociale, comment peut-on
44:39 derrière pouvoir encaisser ça,
44:41 lorsque dans ce pays, justement,
44:43 on bosse moins... - La gauche est divisée,
44:45 comme la droite est divisée, comme...
44:47 La gauche est divisée.
44:49 - D'ailleurs, ce débat montre un peu,
44:51 c'est intéressant parce que ce débat montre la division.
44:53 - Non mais je voulais vous dire quand même quelque chose,
44:55 Jean-Jacques Bourdin, et je rends César ce qui vous appartient,
44:57 c'est que c'est la deuxième fois
44:59 que je viens ici partager avec des collègues
45:01 qui ne sont pas de la même sensibilité politique,
45:03 mais au moins on a un intérêt, c'est le pays,
45:05 et on peut le faire. - On peut le faire.
45:07 - Et ici c'est constructif, je vous le dis tout de suite.
45:09 - Et on peut le faire. - J'y tiens.
45:11 - Et à l'Assemblée, ce serait sympa qu'on puisse...
45:13 - C'est vrai que c'est un peu plus calme qu'à l'Assemblée nationale,
45:15 mais je ne laisserai pas dire que ce serait
45:17 uniquement la faute de la NUPE.
45:19 Franchement, balayons chacun devant notre porte,
45:21 parce que la tension, elle est de tous les côtés.
45:23 Moi je suis assis pas loin des collègues de la majorité,
45:25 comme nom d'oiseau, donc voilà.
45:27 Je pense que tout le monde est un peu responsable.
45:29 - Depuis 8 mois, chaque fois qu'il y a eu...
45:31 - Je sais que c'est ce que vous pensez,
45:33 mais je ne suis pas d'accord avec vous.
45:35 - Bon, bon, bon, bon, bon, bon, bon.
45:37 - Merci Carl Olive, merci à vous,
45:39 Stéphane Thiry, merci Aurélien Taché,
45:41 c'était passionnant.
45:43 J'aimerais que tous les échanges soient comme ça,
45:45 parce que c'est constructif,
45:47 et que ce sont les Français.
45:49 C'est un service que vous deux, que nous devons rendre français.
45:51 Il est 11h57.

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