Brigitte Lahaie - Pourquoi de plus en plus de femmes ne désirent plus avoir d’enfants ? - Vidéo Dailymotion

Sud Radio

Avec Hugues Reynes, gynécologue obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité, conférencier, auteur de « Nouveaux parents, nouveaux enfants » aux éditions Favre.  Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.  --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  - ________________________________________   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ________________________________________   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498 ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq  ##BRIGITTE_LAHAIE-2023-03-01##

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00:00:06 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.

00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.

00:00:14 Alors je vais vous donner quelques chiffres.

00:00:16 Figurez-vous qu'en 12 ans, la population mondiale est passée de 7 milliards d'humains à 8 milliards.

00:00:22 Simplement en 12 ans, ce qui évidemment inquiète bien du monde.

00:00:27 Et puis si on regarde en détail ce qui se passe dans les différents pays de la planète,

00:00:31 on constate rapidement que cela n'a rien à voir entre par exemple le monde occidental et l'Afrique.

00:00:38 Alors le pays le plus peuplé en Inde, je pourrais poser la question à mon invité Ugraine,

00:00:43 mais non, je ne vais pas le piéger dès le début de l'émission.

00:00:46 Figurez-vous que c'est l'Inde, mais en règle générale, c'est les pays d'Afrique,

00:00:51 c'est là où on fait le plus d'enfants.

00:00:53 Et alors le pays où on en fait le moins, où les femmes en font le moins, c'est le Japon.

00:00:58 Mais on va évidemment aujourd'hui s'intéresser tout particulièrement au cas de la France.

00:01:03 Et c'est vrai qu'il y a de plus en plus de femmes en France, des françaises,

00:01:06 qui osent affirmer qu'elles ne désirent pas devenir mère, qu'elles ne désirent pas avoir d'enfants.

00:01:12 Et donc Ugraine est avec nous et nous allons aborder justement ces questions de désir ou de non-désir d'enfant.

00:01:18 Et on va essayer de comprendre pourquoi de plus en plus de femmes font le choix de ne pas passer par la case maternité.

00:01:24 Alors évidemment, le monde a bien changé parce qu'il y a un siècle,

00:01:30 ne pas vouloir d'enfant, ne pas vouloir être mère, c'était quelque part ne pas vouloir être femme.

00:01:35 Et on était, ces femmes-là qui n'avaient pas d'enfants, étaient évidemment très stigmatisées.

00:01:40 Alors bien sûr, vous êtes invitées à venir nous raconter votre choix, qu'il soit définitif ou pas d'ailleurs,

00:01:45 parce qu'on peut très bien avoir un avis à 17 ans et à 40 ans être d'un tout autre avis.

00:01:51 Il est fréquent que la femme change par rapport à son désir d'enfant.

00:01:55 Et puis les hommes sont aussi les bienvenus parce qu'après tout, ce désir d'être père, il existe chez certains hommes,

00:02:02 même peut-être chez plus d'hommes qu'on ne l'imagine.

00:02:07 Et vous connaissez bien sûr notre numéro, c'est le 0 826 300 300. Bonjour Ugraine.

00:02:13 Bonjour Brigitte. Alors c'est intéressant parce que faire cette émission sur ce non-désir d'enfant avec vous,

00:02:20 je trouve ça vraiment intéressant parce que vous êtes gynécologue obstétricien, vous avez mis au monde de nombreux enfants.

00:02:26 Et en même temps, vous avez travaillé sur les traitements de l'infertilité.

00:02:30 Donc vous avez aidé des femmes qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants à en avoir.

00:02:34 Et je sais que vous avez aussi travaillé beaucoup sur le désir d'avoir un enfant qui,

00:02:39 parfois après un travail, notamment en cas d'infertilité, permettait à ces femmes de se rendre compte qu'au fond,

00:02:46 ce n'était peut-être pas vraiment un vrai désir. Je crois que c'est un peu ça, votre cheminement.

00:02:52 Oui, c'est très, très bien résumé. Et en effet, ce qui importe dans ce qui est en train de se passer,

00:02:57 justement, par rapport à ces femmes qui ne veulent pas d'enfants et des hommes aussi, d'ailleurs, moi, j'en ai croisé,

00:03:02 c'est la question du désir d'enfant qui se pose. Et je pense que ça, c'est le point positif.

00:03:07 C'est-à-dire que jusque-là, on faisait un enfant et quand on interrogeait les femmes,

00:03:11 et même les gens qui s'occupaient de psychologie, les psychanalystes, ils disaient

00:03:16 « le désir d'enfant, on ne sait pas trop ce que c'est ». Et je crois qu'il a besoin d'être élaboré, ce désir d'enfant.

00:03:20 Il a besoin d'être élaboré parce que nous ne sommes plus dans la même maturité humaine

00:03:23 et il faut que les choses soient de plus en plus claires dans ce désir d'enfant.

00:03:26 Et je crois que la crise dans laquelle nous sommes pose cette question-là et ça, c'est le point positif.

00:03:31 Après, on verra, on sent sûrement les côtés plus douloureux parce que beaucoup de femmes qui ne veulent pas d'enfants

00:03:37 le font parce qu'elles se sentent dans une crise, dans une incertitude par rapport à la vie humaine actuellement.

00:03:43 Donc il y a plein d'autres questions autour de ça, bien sûr.

00:03:45 Alors, ce qu'on remarque en tout cas, parce que j'ai évidemment préparé l'émission,

00:03:50 ce qu'on remarque surtout, c'est que c'est dans les pays où l'éducation des femmes est là.

00:03:55 Parce qu'on voit bien qu'il y a des pays où finalement les femmes ne sont pas du tout éduquées.

00:04:01 Certains pays même, elles ne vont pas encore à l'école.

00:04:04 On voit bien que dans les pays où les femmes sont éduquées, il y a beaucoup plus de femmes qui ne veulent pas d'enfants.

00:04:10 Donc ça, je trouve que c'est déjà intéressant à remarquer, non ?

00:04:13 Oui, ça c'est quelque chose qui est très clair maintenant.

00:04:16 C'est que plus il y a de l'instruction, plus les femmes sont instruites dans les pays où elles ne le sont pas, bien sûr.

00:04:21 Et bien plus la réflexion personnelle vient et plus cette réflexion personnelle fait que le choix va être plus conscient,

00:04:27 une certaine passivité vis-à-vis d'un pouvoir masculin ou d'un pouvoir politique qui dit ce qu'il faut faire.

00:04:34 Là, la personne instruite va réfléchir par elle-même et prendre des décisions par elle-même et assumer son choix.

00:04:40 Et ça en effet, c'est quelque chose de très important que l'Organisation Mondiale de la Santé a bien dans le collimateur.

00:04:47 C'est-à-dire que l'éducation de tout le monde, du monde entier, de toutes les femmes en particulier,

00:04:53 est un facteur très important dans l'évolution de la démographie et dans la contraception, et l'accès à la contraception.

00:04:58 Alors justement, la démographie, elle est galopante depuis une cinquantaine d'années.

00:05:04 Je sais que vous travaillez aussi, en tout cas que c'est un sujet qui vous intéresse particulièrement, Ugrène,

00:05:10 de la manière dont l'humanité explose. Qu'est-ce que vous avez envie de dire justement par rapport à ça ?

00:05:18 J'ai envie de dire que oui, la première chose, c'est que cette démographie galopante est inquiétante.

00:05:26 Inquiétante parce qu'on le sait, elle augmente beaucoup la consommation, elle augmente l'épuisement des richesses,

00:05:32 elle augmente l'empreinte carbone, elle augmente de tas de choses.

00:05:36 Mais je pense que ce n'est pas la seule chose à considérer.

00:05:40 C'est-à-dire qu'en effet, il y a un côté négatif, mais la question qui va se poser, je pense,

00:05:45 elle n'est pas que liée à cet aspect-là. Autrement, on dirait que dans le contexte d'incertitude et de rupture

00:05:52 entre ce que la Terre peut nous donner et puis ce dont on a besoin, il ne faudrait plus faire d'enfant.

00:05:59 Je crois que le problème n'est pas du tout aussi simple que ça, parce qu'en fait, si vous voulez,

00:06:03 la question, c'est quel enfant on va faire ? C'est-à-dire que si nous sommes dans une crise d'extinction massive,

00:06:10 ce que tout le monde sait aujourd'hui, donc c'est la sixième en 500 millions d'années,

00:06:16 si on est dans une crise comme ça, c'est quelque chose de tout à fait exceptionnel et qu'il faut se poser

00:06:20 des questions exceptionnelles. Et que toute la façon de penser qui a amené à cette crise,

00:06:26 puisque c'est l'humain qui en est responsable de cette sixième crise, c'est l'anthropocène, on appelle ça,

00:06:31 puisque l'homme en est responsable, sa façon de penser en est responsable, il faut aboutir à des humains

00:06:36 qui vont penser autrement, qui vont remettre en cause cette civilisation et vont produire une autre façon de penser,

00:06:43 une autre façon d'agir. Et donc si on a des enfants qu'on essaye de mettre sur cette direction-là,

00:06:50 c'est "soyez inventif, ne faites pas ce qu'on a fait, parce que ce qu'on a fait un temps a été positif,

00:06:56 mais maintenant devient négatif, parce que ça détruit la terre, les animaux, les végétaux et nous-mêmes.

00:07:01 Donc il va falloir qu'une autre espèce arrive". Et c'est ce que dit la phylogénèse dans toute son histoire,

00:07:06 dans les cinq crises précédentes. Chaque fois la phylogénèse a dit "une nouvelle forme de vie doit apparaître

00:07:11 qui va se comporter de façon différente". Et je crois que c'est ça qui va être le choix,

00:07:15 c'est soit on va participer à mettre au monde des enfants qui vont être plus porteurs d'avenir

00:07:20 que rester sur les vieilles valeurs. Si c'est pour les rester sur les vieilles valeurs, ça ne vaut pas la peine en effet.

00:07:27 Alors c'est intéressant ce que vous dites, parce qu'on constate que beaucoup de femmes qui sont dans des mouvements écologiques

00:07:34 sont dans cette incertitude justement de savoir si elles veulent ou pas mettre un enfant au monde.

00:07:41 Et on voit quand même dans les jeunes générations, en tout cas dans les pays occidentaux,

00:07:48 que les jeunes enfants sont habitués dès le départ aux tripes sélectives par exemple.

00:07:54 On voit qu'il y a quand même une prise de conscience de ce côté-là.

00:07:59 Oui, complètement, oui, oui, tout à fait. Les enfants qui vivent dans un milieu où il y a un respect de la nature,

00:08:04 ils vont être habitués à ce respect-là. Et du coup, ça va leur devenir naturel.

00:08:09 Ça a été montré de très nombreuses fois, cet effet de copier les parents,

00:08:14 c'est un autre nom en psychologie, mais de copier les parents et de prendre ces valeurs-là,

00:08:19 après pour les remettre en cause heureusement un peu dans l'adolescence et puis les faire siennes.

00:08:23 Mais il y a quelque chose qui est justement extrêmement important dans l'éducation des enfants qui vont naître,

00:08:28 des nouveaux enfants qui vont naître, c'est les mettre devant ces questions et devant nous tous les efforts qu'on peut faire

00:08:34 pour résoudre aussi ces questions. Et pour en effet, par le tri, par une façon de se comporter avec l'autre, etc.,

00:08:40 aller vers cette nouvelle mutation, cette nouvelle naissance de l'humanité.

00:08:45 Oui, et les détracteurs justement de cette notion d'écologie disent, de toute façon, à quoi ça sert de faire des efforts,

00:08:53 puisque la majorité des humains actuellement ne font pas d'efforts, continuent à polluer.

00:08:59 Et c'est vrai que quand on voit ce qui se passe en Inde, par exemple, on peut se poser des questions.

00:09:03 Mais bon, si chacun ne fait pas sa part, c'est vrai qu'on n'avance pas beaucoup.

00:09:07 En tout cas, on va voir ce que nous disent les femmes, les hommes qui vont nous appeler sur Sud Radio au 0826 300 300.

00:09:15 Ça va être une émission où on va avancer ensemble avec tous les avis sont les bienvenus,

00:09:21 parce que je crois que, Ugrène, vous n'avez pas de certitude, moi non plus.

00:09:27 Donc je crois que c'est important de laisser à chacun, grâce peut-être à ces deux heures qu'on va passer ensemble,

00:09:33 la possibilité de faire le bon choix pour lui ou pour elle, bien sûr.

00:09:38 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.

00:09:42 Nous sommes en compagnie de Ugrène, gynécologue obstétricien spécialisé traitement de l'infertilité.

00:09:48 Et on se pose la question de la naissance d'enfants aujourd'hui, en ce 21e siècle.

00:09:53 Le slogan, ça pourrait peut-être être "des enfants pour payer nos retraites" ou "pas d'enfants pour sauver la planète".

00:09:59 Ugrène, c'est un peu ça ce qu'on entend assez souvent ces derniers temps.

00:10:05 C'est un peu triste de s'arrêter là, bien oui.

00:10:11 Je vais juste revenir sur ce que vous avez dit tout à l'heure, Brigitte.

00:10:14 Vous avez dit quelque chose qui est une pensée qu'on entend beaucoup.

00:10:17 C'est oui, mais bon, moi, je vais trier, je vais faire ci, je vais faire ça.

00:10:20 Mais ce n'est pas le peu qu'on fait qui va changer la planète, parce que beaucoup ne font rien.

00:10:24 Il y a un argument pour ça, c'est que, encore une fois, je me réfère à la phylogénèse.

00:10:29 Mais dans la phylogénèse, la mutation n'est jamais venue d'une majorité, elle est venue d'une minorité.

00:10:34 Elle est venue d'une petite quantité de personnes qui cherchaient une solution.

00:10:37 Et c'est à partir de cela que la vie a explosé dans le sens positif du terme.

00:10:42 Et en plus, on peut se référer à Gandhi qui dit "sois le changement que tu attends du monde", quelque chose comme ça.

00:10:47 Et donc, je crois qu'il ne faut pas du tout s'arrêter à cet argument de dire "bon, moi, je fais, mais c'est très peu de choses".

00:10:52 Parce que ça nous forme nous-mêmes et ça forme nos enfants.

00:10:56 C'est ce qu'on a dit tout à l'heure, c'est ce que vous avez soulevé tout à l'heure, Brigitte.

00:10:59 Et je suis tout à fait d'accord avec ça.

00:11:02 Et du coup, ça va faire cette mutation. Mais ce n'est pas la majorité qui fera la mutation, c'est une minorité.

00:11:08 Je suis bien d'accord avec vous. Bonjour Laurence, merci d'être avec nous.

00:11:11 Oui, bonjour. Bonjour à tous les deux.

00:11:15 Alors dites-nous, qu'est-ce que vous avez envie de dire ?

00:11:17 Alors, moi, il y avait deux choses. C'est que depuis tout à l'heure, il y a un positionnement qui me questionne beaucoup.

00:11:25 C'est-à-dire, il y a une interprétation à travers le prisme de la conscience politique verte qui ferait qu'on voudrait être décroissant, faire moins de l'enfant, tout ça.

00:11:35 Moi, je me demande si l'évolution sociétale, ce n'est pas également un certain goût pour l'hédonisme, l'individualisme, un mépris pour la transmission.

00:11:45 C'est-à-dire qu'on voit bien l'effondrement de l'école, on veut que du nouveau, des nouvelles technologies, des choses comme ça.

00:11:51 Il y a assez peu de volonté de transmettre des savoirs traditionnels.

00:11:55 Donc, je me demande si ce n'est pas aussi ça qui fait le lit de ce refus de perpétuer notre espèce, en quelque sorte.

00:12:05 Par ailleurs, sur la question verte, bon, trier ses poubelles, c'est bien.

00:12:09 Mais ce n'est pas ça qui fera que les grandes entreprises arrêteront de polluer, que les plus riches arrêteront de prendre des jets.

00:12:15 Alors, je veux bien croire que notre petite part de colibri que nous prenons individuellement va changer les choses.

00:12:21 Mais je suis quand même assez pessimiste sur la chose.

00:12:24 Après, pour en venir à mon cas personnel, je suis une maman de trois enfants.

00:12:28 Je suis née en 1966 et déjà, la pression sociale était moindre pour les femmes.

00:12:36 Et j'ai grandi avec une maman qui était de ces femmes libérées des années 70, qui m'a répétée tout le temps,

00:12:42 fait des études et ne fait pas d'enfants trop tôt, parce qu'une fois qu'on a des enfants, on ne peut plus rien faire.

00:12:48 Donc, on ne peut pas dire que j'ai été portée par une vision positive de la maternité.

00:12:52 Et pourtant, j'ai eu trois enfants.

00:12:55 Ceci dit, aujourd'hui, si j'avais 20 ans aujourd'hui, je pense que je ne me lancerais pas là-dedans.

00:13:04 Non pas par anxiété bioclimatique du tout, mais parce que l'évolution des pays développés,

00:13:12 la violence qui s'y développe, l'absence d'espérance politique

00:13:16 et une volonté de nouveauté permanente sans penser la transmission, justement,

00:13:24 ferait que je n'aurais pas envie de faire des enfants dans ce monde-là, actuellement.

00:13:31 Et ça n'a rien à voir avec de l'anxiété climatique.

00:13:34 - C'est intéressant parce que finalement, votre réflexion, si je l'entends bien,

00:13:38 et vous me direz, Laurent, si je ne me trompe pas, c'est qu'au fond,

00:13:40 à quoi bon fonder une famille dans une société qui ne respecte plus ses valeurs familiales ?

00:13:45 - Tout à fait. Tout à fait.

00:13:48 Les valeurs familiales et d'une manière générale, la question d'une permanence.

00:13:55 Au-delà de la famille.

00:13:57 - Et la transmission, la verticalité d'une société.

00:14:01 - Voilà. Tout à fait.

00:14:03 - C'est intéressant. Et là, je suis vraiment totalement d'accord avec vous.

00:14:07 Je ne sais pas, Hugues Rennes, qu'est-ce que vous avez envie de dire à Laurence ?

00:14:10 - C'est ce que j'allais dire. Je la remercie d'avoir avancé.

00:14:14 Il y a une perte de confiance, en effet, dans la politique,

00:14:18 dans le fait que les politiques peuvent vraiment résoudre les problèmes.

00:14:22 Une perte dans la confiance dans les investisseurs qui, eux, ne voient que l'argent.

00:14:27 Donc, une espèce d'incertitude générale qui fait que, dans ce contexte qui devient inhumain,

00:14:32 je le dis à ma façon, on n'a pas trop envie de mettre des enfants dans un monde comme ça,

00:14:37 où il y a de telles incertitudes.

00:14:39 Donc, ça, c'est une des causes principales.

00:14:41 Et d'ailleurs, ce monde est tellement incertain qu'on sait très bien que,

00:14:44 depuis le Covid et ça continue, il y a énormément de suicides d'adolescents.

00:14:48 Et donc, ça, c'est un signe de désespoir.

00:14:50 Il y a un désespoir ambiant que je ne partage pas totalement,

00:14:53 mais que je partage en partie, si, en partie, mais pas complètement,

00:14:56 parce que moi, je suis pour la mutation, je suis pour le changement, je suis pour participer.

00:15:00 Mais je le comprends complètement.

00:15:02 J'ai une amie qui me disait que, dans d'autres pays dont elle s'occupe, c'est la même chose.

00:15:07 Il y a énormément de suicides parce que c'est désespérant.

00:15:10 Et ce désespoir produit, justement, le non-désir de mettre au monde un enfant

00:15:15 dans un monde aussi désespérant et qui ait aussi peu respect des traditions,

00:15:18 comme le dit Laurence, parce qu'en effet, il y a un savoir ancestral,

00:15:22 et même des peuples premiers, etc.

00:15:25 Et ce savoir, il est bafoué par les GAFA, par la volonté de l'intelligence artificielle,

00:15:30 qui n'est pas une intelligence, qui est une agglomération de connaissances

00:15:35 très, très, très stéréotypées et absolument pas utile pour l'humanité

00:15:41 au sens profond de ce terme, qui peut être une aide, mais pas remplacée.

00:15:45 Et donc, il y a en effet quelque chose qui est assez désespérant,

00:15:48 mais si on veut participer à la suite, peut-être qu'il faut réfléchir au problème aussi.

00:15:52 Cette mutation, quoi. Voilà.

00:15:55 Oui, Laurence, écoutez, on démarre un débat à haut niveau, grâce à vous, Laurence. Merci.

00:16:03 Merci à vous de laisser fleurir les idées.

00:16:07 Oui, oui. Mais vous savez que, Huguen, je ne sais pas si vous êtes au courant,

00:16:13 mais j'ai un très bon ami qui est chaman, un grand chaman,

00:16:16 et qui viendra d'ailleurs dans cette émission à la fin du mois, je crois.

00:16:20 Et les chamanes sont en tous, de tout pays, alors qu'ils ne se connaissent pas,

00:16:27 en train de dire exactement les mêmes choses que ce que vous dites, Huguen.

00:16:31 C'est-à-dire qu'en effet, il va y avoir des changements importants,

00:16:36 et plus on est finalement aptes à s'adapter, mieux ce sera.

00:16:44 Et plus on sera nombreux à être d'accord pour s'adapter, ce sera bien.

00:16:48 Et juste pour revenir sur le désespoir dont vous parlez, Laurence et Huguen,

00:16:52 je crois qu'il y a une chose qui a beaucoup marqué les médias depuis une quinzaine de jours,

00:16:57 c'est le nombre d'adolescents qui prennent des drogues.

00:17:01 Et ça, c'est aussi signe d'un grand désespoir.

00:17:05 On n'a jamais eu autant d'addictions de drogue,

00:17:08 l'alcoolisme est en nette augmentation également,

00:17:12 donc tout ça, ça montre bien à quel point les gens ne vont pas bien.

00:17:15 Vous voulez réagir, Laurence ou Huguen ?

00:17:19 Tout à fait, moi je le constate dans l'éducation,

00:17:21 et puis je trouve toujours dans cette histoire de transmission,

00:17:24 nous ne tendons pas la main aux plus jeunes, c'est-à-dire des points d'écoute,

00:17:28 des psychologues, des lieux qui permettraient à ces enfants en souffrance

00:17:32 de poser leur souffrance n'existent pas.

00:17:35 Il y a la marotte du harcèlement actuellement,

00:17:39 qui consiste essentiellement en quelques fiches de procédure

00:17:43 pour couvrir l'éducation nationale et transférer la responsabilité au niveau du terrain,

00:17:47 parce que c'est effectivement un problème,

00:17:49 mais toutes les autres souffrances des enfants et des adolescents ne sont pas traitées.

00:17:53 Nous n'avons pas de médecin scolaire, nous n'avons pas de psy,

00:17:56 donc effectivement ça aussi, ça relève d'une volonté de préserver la transmission,

00:18:00 d'être tournée vers les plus petits et vers l'avenir.

00:18:04 - Bon, et bien écoutez, Laurence, on va voir ce qui se dit tout au long de ces deux heures.

00:18:08 Merci beaucoup de cette intervention, et puis vos enfants, vous avez des filles, Laurence ?

00:18:15 - Alors j'ai une fille qui a 25 ans, qui pour l'instant ne se projette pas du tout dans une maternité,

00:18:20 j'ai un garçon de 18 ans qui est un peu jeune,

00:18:23 et j'en ai un de 28 ans qui m'a dit cette phrase pleine d'espoir,

00:18:26 parce que je lui disais que moi je comprenais que dans la société actuelle,

00:18:28 ce soit difficile de se projeter, et il m'a répondu,

00:18:31 oui moi aussi je me disais, je ne vais pas faire d'enfant,

00:18:34 et puis tout d'un coup je me suis dit, et si moi, je donnais le jour

00:18:38 à celui qui va sauver les choses en ayant une idée de génie.

00:18:42 - C'est joli.

00:18:44 On va vous laisser sur cette phrase pleine d'optimisme, merci en tout cas Laurence.

00:18:51 - Eugène, on va aborder dans un instant avec Philippe Hoffmann,

00:18:54 une autre question qui montre aussi le désespoir de nos ados,

00:18:57 la question du genre, avec Philippe Hoffmann qui nous rejoint dans un instant.

00:19:01 - Eugène, vaste débat aussi, la question du genre chez les ados,

00:19:17 et c'est avec Philippe Hoffmann qu'on va peut-être voir plus clair, comme d'habitude.

00:19:20 Bonjour Philippe Hoffmann.

00:19:22 - Bonjour Brigitte, bonjour Hugues.

00:19:25 - Bonjour.

00:19:26 - Alors aujourd'hui je fais cette chronique parce que j'ai été alerté

00:19:30 par d'ombreuses infirmières scolaires avec qui je fais des formations,

00:19:33 sur le fait qu'elles voyaient de plus en plus d'ados qui étaient mal dans leur peau

00:19:39 et qui venaient pour des questions d'identité sexuelle, d'appartenance de genre.

00:19:45 Alors elles sont étonnées, ça s'est amplifié depuis quelques années,

00:19:49 bon en 2021 il y a eu une circulaire de Blanquer qui disait qu'il fallait accueillir

00:19:57 toutes ces demandes-là avec beaucoup d'attention,

00:20:01 mais c'est vrai qu'on peut dire qu'au nom de l'égalité, de la discrimination,

00:20:07 il faut faire des efforts, mais enfin là ça va peut-être un peu loin

00:20:13 et puis ça laisse tous les professionnels assez perplexes,

00:20:16 parce qu'il y a les gosses qui veulent changer de prénom,

00:20:20 qui s'attribuent des attitudes, des allures de sexe opposé,

00:20:25 qui veulent des adresses de consultation spécialisées,

00:20:28 et c'est vrai que ça vient d'arriver,

00:20:33 c'est pas quelque chose qui était là déjà depuis leur enfance.

00:20:37 Alors bien sûr des êtres à l'identité sexuelle troublés, ça existe,

00:20:42 il y en a qui ont des discories de genre, comme on dit aujourd'hui,

00:20:46 avec des variations par exemple de leur développement de l'appareil génital.

00:20:52 - Excusez-moi Philippe, peut-être que vous ne connaissez pas la réponse,

00:20:55 mais Hugues connaît peut-être, quel est le pourcentage d'enfants qui naît hermaphrodite ?

00:21:01 C'est-à-dire qu'on ne sait pas exactement de quel sexe il est ?

00:21:04 - Alors je n'ai pas le pourcentage, mais c'est rarissime.

00:21:07 - Oui c'est rarissime.

00:21:10 - Je ne saurais pas le chiffre, mais moi dans ma carrière depuis 1975,

00:21:14 j'ai dû en voir un ou deux, carrière professionnelle longue.

00:21:19 - C'est très rare, alors il peut y avoir des anomalies chromosomes,

00:21:24 mais qui ne donnent pas d'anomalies physiologiques.

00:21:27 En tout cas c'est très rare, mais aujourd'hui on parle beaucoup de la transidentité,

00:21:35 du fait qu'on n'est pas forcément né dans le bon corps, etc.

00:21:39 Et c'est vrai que ça a été beaucoup médiatisé,

00:21:45 ce qui concernait auparavant qu'une petite frange d'adultes marginalisés.

00:21:50 C'est devenu un sujet de société, avec les médias, l'internet,

00:21:56 et même la confusion de certains pouvoirs publics.

00:21:58 Et donc il y a beaucoup d'ados qui ont été intéressés par ça,

00:22:01 parce qu'ils étaient en mal d'identité, ils se sont identifiés à tout ça,

00:22:05 et ils en ont même fait un combat qui est devenu obsessionnel.

00:22:11 En fait c'est un bel effet miroir du sentiment d'adolescent d'être rejeté, différent,

00:22:17 et de pouvoir un jour s'autodéterminer, pourquoi pas changer de sexe.

00:22:23 Alors rappelons une chose qui est importante,

00:22:26 c'est que le genre s'établit dès la naissance,

00:22:28 non seulement parce qu'on a une différence anatomique irréfutable,

00:22:32 mais aussi parce qu'on a des parents qui nous assignent, consciemment ou non,

00:22:37 un sexe, avec un prénom, avec des représentations du garçon, de la fille.

00:22:43 Par exemple, après avoir eu quatre filles, on désire souvent un garçon,

00:22:47 mais si c'est encore une fille, comme par hasard on l'appellera Renée, Claude,

00:22:52 et elle aura peut-être des manières de garçon manqué.

00:22:55 Donc comme quoi, on peut être assigné…

00:22:58 Justement, Philippe Hoffmann, que pensez-vous de cette tendance,

00:23:02 comme ça qu'on entend un petit peu trop souvent à mon goût, bref,

00:23:06 qu'il faut laisser à l'enfant le temps de choisir s'il a envie d'être un garçon ou une fille ?

00:23:12 Hugues Rennes, vous pouvez réagir.

00:23:15 Vous êtes d'accord, on entend ça, mais c'est un peu un raccourci,

00:23:23 c'est-à-dire qu'en fait on donne cette illusion-là à l'enfant,

00:23:28 qui ne peut rien choisir puisqu'en fait il commence à se différencier sexuellement

00:23:34 que vers 3-4 ans, et ça va s'affirmer de manière très lente jusqu'à 20-25 ans.

00:23:42 Donc vous voyez, ça met du temps à avoir une identité de genre bien établie,

00:23:47 surtout aujourd'hui où on est dans un univers de tous les possibles.

00:23:52 Par exemple à 3-4 ans, les enfants s'exigent beaucoup,

00:23:55 ils découvrent le sexe opposé, ils jouent au docteur, etc.

00:23:59 Et en fait le genre masculin et féminin, ça se renforce,

00:24:03 mais ça se renforce aussi avec une chose qui est importante pour les enfants

00:24:06 et qui est déniée aujourd'hui par tous les gens de la transaffirmation,

00:24:12 c'est que les stéréotypes de genre qu'on retrouve dans les jeux,

00:24:16 mais aussi dans les attitudes sexuées, sont très importants pour se construire.

00:24:21 Bien sûr ils ont changé, ce n'est plus les mêmes qu'avant,

00:24:23 on n'est plus aussi radical et ce n'est plus aussi sexiste,

00:24:27 mais en tout cas ça existe, même s'il y a des garçons qui aiment bien jouer à la poupée

00:24:32 et des filles avec des flingues,

00:24:35 les garçons et les filles quand même ont des jeux de garçons et de filles,

00:24:39 et ce dès le plus jeune âge, et ce n'est pas parce qu'on les a complètement standardisés.

00:24:47 Et en fait à l'adolescence ça change tout ça,

00:24:51 parce qu'il y a beaucoup de bouleversements corporels, psychiques,

00:24:55 et donc tous les ados commencent à douter de plein de choses,

00:24:59 ils remettent tout en cause et ils se disent,

00:25:02 tiens on pourrait peut-être se forger une nouvelle identité et exister autrement.

00:25:06 Et donc ils voudraient bien avoir des réponses à tout ce qui leur arrive dans leur sexualité,

00:25:12 mais même s'ils sont impatients, vous savez on en a déjà parlé,

00:25:16 l'identité sexuelle et l'évolution de leur sexualité c'est lent,

00:25:21 ça prend des années, entre 12 et 20 ans,

00:25:24 donc ça prend 8 ans au moins,

00:25:26 et ils ressentent des désirs bizarres, homosexuels, bisexuels, hétérosexuels,

00:25:31 et bien d'autres, plus obscurs, même gênants, incestueux, pédophiles, sadomasozophiles,

00:25:36 enfin ils se sentent coupables et ils ont du mal à savoir quelle est la part du fantasme,

00:25:41 la réalité, qu'est-ce qu'on pourrait vraiment faire,

00:25:43 et au début ils se raccrochent eux aussi, comme les enfants,

00:25:48 à des stéréotypes sexuels, mais encore plus basiques, très sexistes,

00:25:51 alors avec les mecs qui veulent devenir des virils bien membrés,

00:25:56 et les filles des bombes sexy plantureuses.

00:25:58 Avec le temps ça va évoluer tout ça,

00:26:01 il y a les rencontres amoureuses qui vont adocire tous les premiers espoirs,

00:26:06 et on deviendra plus tolérant, etc.

00:26:09 Mais il y en a par contre qui sont mal dans leur corps, mal dans leur tête,

00:26:14 et devant les infinies possibilités de la sexualité,

00:26:19 ils ne savent pas comment se situer.

00:26:21 Alors si on les conforte dans leur fantasme du moment,

00:26:24 d'être homos, bi, genré différemment, intersexués, asexués,

00:26:28 ils collent au message, ils se sentent compris, rassurés,

00:26:32 et hop, ils évacuent leurs doutes, mais aussi ils évacuent leur évolution sexuelle.

00:26:37 Mais c'est bon candidat naïf à tous les messages.

00:26:41 Et une fois qu'on leur signale qu'ils sont uniques,

00:26:44 et qu'ils appartiennent à une communauté maudite par la société des puissants,

00:26:48 c'est-à-dire des adultes,

00:26:50 et bien ils vont sur des forums,

00:26:53 ils se trouvent des affinités, ils se construisent une nouvelle identité,

00:26:56 on leur donne des astuces, des articles de loi, des bonnes adresses,

00:27:00 et leur désir qui gonfle et gonfle, ça devient un soufflet complètement vide,

00:27:06 mais qui les satisfait.

00:27:09 Donc parfois ils embarquent leurs parents,

00:27:12 des emparés ou même complices, vers des consultations spécialisées

00:27:15 pour changer de sexe, avec le risque de se préparer

00:27:18 à des opérations irréversibles et de lourds traits.

00:27:21 Alors heureusement tout ça, ça a quand même évolué,

00:27:24 parce que depuis 10 ans ça a fait des catastrophes,

00:27:26 en particulier dans les pays du Nord,

00:27:28 parce qu'ils se sont rendus compte que ça avait un effet de mode incroyable.

00:27:33 C'est-à-dire que les demandes de changement de sexe, par exemple,

00:27:36 ça s'est multiplié par 800 pour les filles,

00:27:40 et par 500 pour les garçons en Suède.

00:27:43 Donc qu'est-ce qu'ils ont décidé ?

00:27:45 Ils se sont dit "oh là là, ça va trop loin, il faut qu'on s'arrête".

00:27:47 Ils ont arrêté carrément les consultations spécialisées,

00:27:50 et se sont dit "on va remettre un petit peu d'ordre là-dedans,

00:27:53 on va peut-être essayer de voir les choses un peu plus largement,

00:27:56 c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe,

00:27:58 parce que quand un ado demande des choses comme ça,

00:28:00 c'est peut-être qu'il a d'autres problèmes aussi".

00:28:02 Et puis en Angleterre, vous en avez peut-être entendu parler,

00:28:06 on a fait fermer le service spécialisé de la clinique Tavistock,

00:28:10 où on médicalisait les enfants dès l'âge de 8 ans.

00:28:13 On leur donnait des hormones, vous voyez.

00:28:15 Donc c'est fini, c'est interdit maintenant.

00:28:18 En 2021, et en 2022 aussi, en Finlande, on a fermé les consultations.

00:28:24 Donc en France, c'était un mouvement qui avait commencé à gonfler,

00:28:29 mais peut-être qu'au regard de ce qui se passe dans des sociétés

00:28:32 où on avait vraiment pris trop à la légère,

00:28:35 eh bien on va se calmer.

00:28:37 Et ce qu'il faut savoir, c'est que pour chercher une identité sexuelle,

00:28:41 c'est une vaste aventure.

00:28:43 Pour accompagner nos jeunes, sans tout prendre au pied de la lèpre,

00:28:46 ils ont le droit de rêver, de fantasmer,

00:28:48 et il y a beaucoup d'orientations possibles,

00:28:51 mais rien n'est figé, et tout n'est pas forcément possible.

00:28:56 Eh oui, c'est une vraie question actuellement en tout cas.

00:29:00 Ugren, vous voulez réagir j'imagine ?

00:29:02 Oui, je pense que le problème, il est qu'on a ouvert la porte à une possibilité,

00:29:09 alors que le problème il est intérieur.

00:29:12 Bien sûr, il y a des exceptions, on ne va pas parler des exceptions,

00:29:15 il y en a, et c'est des cas très particuliers, qui ne nécessitent pas de loi.

00:29:18 Mais je pense que là, les pouvoirs publics, la politique et les médias

00:29:23 ont fait beaucoup de mal en ouvrant la porte à une façon de penser

00:29:27 qui est un désir de toute puissance.

00:29:29 Je suis tout puissant sur mon corps, je suis tout puissant sur mon sexe,

00:29:32 je peux tout faire.

00:29:33 Et ce désir de toute puissance est une maladie profonde de notre humanité.

00:29:37 Alors du coup, on nie la réalité.

00:29:40 Je suis né avec tel sexe, on nie cette réalité,

00:29:43 et on va créer une autre réalité qui n'est pas la réalité.

00:29:46 Donc on est dans une pseudo-réalité, et c'est ça le plus grave.

00:29:49 Et que les médias, les pouvoirs publics, et qu'on continue à avancer

00:29:54 avec des choses aussi folles, et qui conduisent à des douleurs énormes,

00:29:58 parce que je ne suis pas encore spécialiste de la question,

00:30:01 mais je sais qu'il y a maintenant des adolescents qui ont changé de sexe

00:30:04 et qui ont été opérés, et qui maintenant regrettent.

00:30:07 Et donc cela, on va faire quoi ? On va les réopérer une deuxième fois ?

00:30:09 On va faire quoi ?

00:30:10 70% des jeunes qui ont subi ce genre de suivi pseudo-médical

00:30:18 changent d'avis quand ils deviennent des adultes. 70%.

00:30:22 Et on disait que, vous savez au Canada, à un moment donné, on disait

00:30:27 "Vous préférez avoir une fille transgenre ou une fille morte ?"

00:30:31 Vous voyez, parce qu'il y avait du chantage au suicide.

00:30:33 Et en fait, on s'est rendu compte que les gens qui font ce parcours-là

00:30:37 sont des gens qui ont aussi d'autres problématiques psychologiques,

00:30:40 et ils se suicident deux fois plus que les gens qui ne font pas ce parcours.

00:30:45 Donc il y a vraiment un vrai sujet qu'il faut élargir.

00:30:49 Il y a des gens pour qui il faut vraiment s'occuper de ce problème de dysphorie de genre.

00:30:54 Ils sont très peu, mais il faut le faire.

00:30:56 Et ça, ça fait partie de la santé publique.

00:31:00 Mais par contre, l'étendre à tous les adolescents, c'est vraiment un drame.

00:31:04 Surtout que les ados, ils rêvent un peu de ça.

00:31:07 Mais ce ne sont que des fantasmes.

00:31:10 Oui, allez-y Huguen, je vous en prie.

00:31:14 Quand vous dites ça, moi ce qui m'effraie le plus et qui m'inquiète le plus,

00:31:18 c'est la douleur que ça crée, la douleur intérieure,

00:31:21 la souffrance qui est produite par cette façon de faire et qui arrive à des suicides.

00:31:25 Moi, je trouve ça monstrueux.

00:31:28 On ne peut pas juste discuter des chiffres comme ça.

00:31:32 Je trouve qu'il faut vraiment agir pour faire quelque chose,

00:31:35 parce que c'est une folie.

00:31:36 Je ne sais pas comment le dire.

00:31:37 Je suis outré.

00:31:38 Je ne sais pas.

00:31:41 Je suis débordé par la violence que ça produit chez les enfants

00:31:45 et la violence que ça produit à l'intérieur et la souffrance.

00:31:48 Oui, mais je pense que c'est un problème de...

00:31:51 Le genre, le transgenre, c'est un problème actuel qui est mis en relief.

00:31:57 Mais comme tout, on voit actuellement que toute minorité est mise en relief,

00:32:02 comme si parce que la société se voudrait beaucoup plus libre et beaucoup plus tolérante.

00:32:08 Mais je crois qu'on n'a absolument rien compris à ce qu'était la liberté.

00:32:12 Et ça, ce sera peut-être le sujet d'une autre émission.

00:32:15 Merci en tout cas, Philippe Hoffmann.

00:32:17 Bravo, parce que c'était très clair.

00:32:19 Et je crois que ça a beaucoup aidé tous ceux qui nous écoutent

00:32:21 et qui n'avaient peut-être pas un avis très tranché sur cette question du genre.

00:32:25 Et puis, c'est vrai qu'en entendant les chiffres,

00:32:27 je crois qu'on a moins envie d'être trop tolérant.

00:32:31 Franck est avec nous pour répondre à trois questions intimes.

00:32:34 Et on posait une à Ugraine.

00:32:36 Bonjour, Franck.

00:32:37 Bonjour, Brigitte. Bonjour, Hugues.

00:32:40 Alors, écoutez, je vais vous poser une question suite à la chronique de Philippe Hoffmann.

00:32:44 Est-ce que vous êtes vraiment heureux d'être un garçon ?

00:32:47 Je suis heureux. Je suis très heureux et fier.

00:32:51 Voilà, mais si vous étiez une fille, est-ce que vous seriez heureuse d'être une fille ?

00:32:56 Ça, on ne sait pas.

00:32:57 Bon, en tout cas, vous êtes heureux d'être un garçon.

00:33:00 Deuxième question. Est-ce que vous êtes à l'aise avec votre nudité ?

00:33:08 Oui, complètement. Peut-être un petit peu trop même.

00:33:12 Qu'est-ce que ça veut dire ?

00:33:14 Parce que vous aimez vous balader à poil sur votre balcon ?

00:33:17 Éventuellement, moi, s'il n'y a pas trop de personnes autour,

00:33:21 sans vouloir m'exhiber, moi, je suis très bien nu, quand il fait chaud surtout.

00:33:28 Vous pratiquez le nudisme ?

00:33:32 J'ai eu pratiqué, oui, mais là, plus depuis un petit moment.

00:33:37 D'accord. Vous êtes très à l'aise avec votre corps.

00:33:41 Troisième question. Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans l'acte sexuel ?

00:33:46 Quel est le moment que vous préférez ?

00:33:49 Ce que je préfère, c'est donner du plaisir à ma femme.

00:33:54 Et de quelle manière ?

00:33:56 En la voyant s'abandonner, être dans un état plus ou moins second, on va dire.

00:34:03 Vous aimez la voir jouir, tout simplement ?

00:34:05 Oui, oui, oui.

00:34:07 Bon.

00:34:08 Exactement.

00:34:09 Et vous faites tout ce qu'il faut pour, j'imagine.

00:34:11 Je me donne au maximum. Après, c'est à elle de juger.

00:34:16 C'est à elle de se donner la possibilité de l'avoir, cet orgasme. On est bien d'accord.

00:34:22 Vous pouvez poser une question à Hugh Granny, vous écoutez, allez-y.

00:34:25 Bonjour Hugh Granny.

00:34:27 Bonjour Franck.

00:34:29 Petite question. Avez-vous réalisé tous vos fantasmes ?

00:34:39 Ecoutez, tous ceux qui me sont venus, dans la mesure du possible, oui.

00:34:47 J'étais par contre toujours dans le profond respect de la partenaire et sa pleine adhésion aux propositions.

00:34:57 Ce qui veut dire qu'il y a des choses, je pense, il n'y a pas de choses qui m'ont traversée,

00:35:03 il n'y a pas de choses qui me restent où je me dis, tiens, là, je n'ai pas fait, je suis en manque.

00:35:08 Non.

00:35:09 Mais surtout ne pas oublier que j'ai peut-être eu la chance d'en rencontrer des femmes qui aimaient bien explorer,

00:35:16 tout un tas de pratiques. Et voilà.

00:35:20 Donc oui, non, je n'ai pas de manque. Voilà ce que je peux dire aujourd'hui.

00:35:23 Après, peut-être que non, que je ne vous vois pas, mais je n'en sais rien.

00:35:30 Je n'ai pas de manque.

00:35:32 Bien, c'est une chance.

00:35:34 Vous avez des manques, vous Franck ?

00:35:35 Oh, des manques ! On ne peut pas appeler ça des manques, non.

00:35:39 Mais bon, pourquoi pas avoir des envies ? Oui, bien sûr, des fantasmes à réaliser.

00:35:46 Mais c'est bien d'avoir encore quelques fantasmes qu'on n'a pas réalisés.

00:35:50 Ça permet de faire fonctionner son imaginaire érotique.

00:35:53 Et puis peut-être que ça viendra.

00:35:55 Oui, bien sûr.

00:35:57 Merci en tout cas de cet échange, Franck. Merci à vous.

00:35:59 Merci à vous.

00:36:00 Hugues Rennes, on fait une petite pause.

00:36:02 On retrouve Julie qui, elle, n'a pas eu d'enfant.

00:36:05 Il nous dira pourquoi dans un instant.

00:36:06 M4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.

00:36:11 14h-16h, Brigitte Laët, Sud Radio.

00:36:15 En compagnie de Hugues Rennes, gynécologue obstétricien spécialisé en traitement de l'infertilité.

00:36:21 Et je rappelle que vous pouvez aussi retrouver Hugues Rennes sur son blog

00:36:24 si vous aimez justement la manière dont il voit la vie sur notre planète.

00:36:31 Vous pouvez le retrouver, bien sûr.

00:36:32 Alors Julie est avec nous.

00:36:33 Julie, vous n'avez pas d'enfant.

00:36:35 C'était un désir de ne pas en avoir ou pas ? Bonjour.

00:36:38 Alors, oui et non.

00:36:41 Bonjour. Bonjour à Hugues. Bonjour à vous, Brigitte.

00:36:45 Merci pour vos émissions.

00:36:48 Et vous êtes vraiment quelqu'un de charmant.

00:36:50 En fait, oui et non.

00:36:52 Disons que j'ai eu des désirs d'enfant.

00:36:58 Malgré le fait que j'ai énormément considéré ma situation économique, familiale, écologique,

00:37:09 puisque j'étais très au fait des problèmes écologiques dès les années 80 et quelques.

00:37:17 Et ce que j'ai vu aussi, une très importante à cette époque-là, qui m'a vraiment parlé.

00:37:22 Et j'ai vu que le monde pouvait en effet basculer du mauvais côté.

00:37:28 Je ne sais pas si je dois vous préciser ce film ou pas.

00:37:32 Vous aussi, allez-y.

00:37:33 "Jeune et vert".

00:37:34 Oui, bien sûr.

00:37:36 Il est basé un peu sur le rapport Midoz.

00:37:38 Donc malheureusement, ça s'est avéré, rejoindre ces théories.

00:37:43 Et en fait, écoutez-moi, pour moi, le désir d'enfant, il se base surtout et avant tout

00:37:51 sur le fait que je rencontre un conjoint avec qui je suis tellement heureuse

00:37:57 et avec qui je me sens si bien que j'ai envie de me reproduire avec cette personne

00:38:02 et qu'on soit plus deux mais trois.

00:38:05 L'enfant créateur d'un amour sincère entre deux êtres.

00:38:11 Voilà, je crois que j'aurais en effet, si j'avais éprouvé au bon moment, cet être-là

00:38:21 et un père aussi, parce que je me voyais mal assumer toutes les difficultés à moi toute seule.

00:38:27 Je suis une petite femme très solide, mais quand même une petite bonne femme.

00:38:32 Vous savez Julie, je crois qu'on le dit peut-être pas assez non plus,

00:38:37 élever seule des enfants pour une femme, c'est une charge mentale énorme.

00:38:44 D'ailleurs, elles n'ont pas le temps de faire grand chose d'autre que d'aller travailler

00:38:50 et s'occuper de leurs enfants.

00:38:52 En fait, j'étais toute au fait de ce problème parce que moi, très jeune, mes parents devaient en travailler.

00:39:00 Ils m'avaient délégué un petit peu la charge de mes soeurs.

00:39:04 Dès 9 ans, j'avais déjà cherché ma petite soeur à l'école maternelle.

00:39:07 Je la gardais jusqu'au retour de ma mère.

00:39:10 J'étais très au fait des responsabilités et du dévouement que ça exige,

00:39:14 parce que j'ai même suivi la scolarité de ma dernière soeur avec laquelle j'avais une énorme différence.

00:39:19 Donc, j'étais très au courant de ce que c'est que d'être une mère, une bonne mère,

00:39:25 de donner un avenir à ses enfants.

00:39:27 Mais bon, j'aurais quand même eu un enfant malgré toutes ces difficultés

00:39:33 si j'avais trouvé la personne avec qui on aurait pu concrétiser cela.

00:39:37 Ugrène, qu'est-ce que vous avez envie de dire à ce que nous raconte Julie ?

00:39:42 Oui, je trouve qu'en effet, l'idée d'attendre d'avoir un homme avec qui les choses soient possibles,

00:39:52 ça me paraît indispensable.

00:39:54 Et puis, Brigitte, j'adhère tout à fait à l'idée que toutes ces femmes qui veulent un enfant seule,

00:39:59 elles ne savent pas dans quoi elles se lancent.

00:40:01 Et d'ailleurs, on sait très bien que les pouvoirs publics sont obligées de les soutenir de plus en plus,

00:40:05 parce qu'elles ne se rendent pas compte à quel point elles vont être devant des difficultés matérielles.

00:40:09 En effet, elles sont coincées entre travailler et s'occuper de leur enfant.

00:40:13 C'est extrêmement compliqué. Donc, je crois qu'il ne faut pas du tout se leurrer.

00:40:16 Et là aussi, par rapport à ce qu'on disait tout à l'heure, si vous voulez,

00:40:19 c'est encore un désir de toute puissance de se débrouiller tout seul, d'avoir ce qu'on veut,

00:40:22 dans une espèce de pulsion qui n'est pas réfléchie jusqu'au bout.

00:40:26 Alors, ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas se retrouver dans des circonstances

00:40:28 où les choses se passent bien, ce n'est pas ça que je veux dire,

00:40:30 où ça peut être quelquefois un véritable choix et les choses vont bien se passer.

00:40:34 Mais globalement, ce n'est vraiment pas choisir des bonnes conditions,

00:40:37 ni pour soi, ni pour l'enfant, ni pour la société d'ailleurs.

00:40:41 Oui, et on voit bien d'ailleurs que dans de nombreux couples aujourd'hui,

00:40:45 l'homme s'investit énormément dans le partage des tâches pour s'occuper des enfants.

00:40:53 Donc, je veux dire, que les femmes travaillent aujourd'hui,

00:40:59 ce n'est pas un problème pour avoir des enfants et pour fonder des familles.

00:41:05 Le problème, c'est quand les femmes pensent qu'elles peuvent toutes seules,

00:41:08 en effet, élever plusieurs enfants, tout en continuant à travailler, évidemment,

00:41:12 puisque si elles sont seules, il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui ramène de l'argent à la maison.

00:41:17 Mais je pense qu'il y a quand même une évolution du côté des hommes, me semble-t-il,

00:41:22 pour justement prendre aussi leur part dans toute la charge que représentent l'éducation et les enfants.

00:41:33 Si vous voulez, de toute façon, oui Brigitte, parce que dans les générations précédentes,

00:41:37 la femme, le plus souvent, elle s'occupait quand même de la maison, des enfants,

00:41:42 et du coup, l'homme s'en occupait moins parce qu'elle, elle était à plein temps dans ce rôle-là.

00:41:46 Et maintenant que justement, la femme, elle a aussi une autre vie,

00:41:51 une vie professionnelle, une vie personnelle qui prend aussi du temps,

00:41:54 et bien du coup, ça revient à un équilibre, comme vous le disiez,

00:41:57 beaucoup plus juste dans la façon dont on s'occupe des enfants et de la maison,

00:42:00 et une répartition des tâches pour que chacun puisse s'exprimer dans son métier,

00:42:06 s'exprimer dans une vie personnelle, et pas simplement dans un cadre qui est le boulot pour l'homme.

00:42:12 Voilà.

00:42:13 Oui, Julie, allez-y.

00:42:15 Oui, écoutez, tout à fait, tout à fait.

00:42:19 Merci d'avoir considéré mon point de vue,

00:42:23 et je souhaite à toutes celles qui vont affronter leur vie de femmes

00:42:32 de trouver la personne avec qui elles seront heureuses

00:42:36 pour avoir envie de concrétiser ce désir d'enfant.

00:42:40 Mais Julie, c'était un regret aujourd'hui de ne pas en avoir eu ?

00:42:44 Je vais vous dire non, parce que je me suis énormément occupée d'enfants,

00:42:48 puisque j'ai travaillé pratiquement tout, enfin je travaille avec des enfants,

00:42:52 de fait, j'ai travaillé avec des enfants de 3 mois à 22 ans,

00:42:57 parce que des fois, il y a des grands enfants,

00:42:59 et donc j'ai aucun regret, heureusement.

00:43:03 Quelque part, oui, mais au fond, non,

00:43:07 parce que finalement, je me dis, dans le monde dans lequel on est,

00:43:11 en effet, c'est peut-être mieux ainsi.

00:43:14 Voilà.

00:43:15 Et par contre, j'ai fait ma part avec tous ces enfants

00:43:19 à qui j'ai pu apporter quelque chose.

00:43:22 Oui, oui, bien sûr, c'est là où on voit que, quelque part,

00:43:27 avoir des enfants, ce n'est pas une nécessité absolue pour être femme,

00:43:31 et ça, c'est peut-être aussi quelque chose d'assez nouveau.

00:43:34 Et puis, rappelons-le aussi, c'est la contraception

00:43:38 qui a permis aux femmes d'abord d'avoir le choix de ce qu'elles désiraient faire,

00:43:45 et puis aussi de pouvoir travailler,

00:43:49 parce que quand il n'y avait pas de la contraception,

00:43:52 les enfants arrivaient malgré tout, si je puis dire, Huguen.

00:43:56 Je crois que c'est ce qu'on oublie, et on oublie peut-être aussi de temps en temps

00:43:59 de rappeler que la contraception a quand même aussi énormément changé la donne.

00:44:03 Oui, c'était l'instruction et la contraception,

00:44:07 je pense qu'on l'a un petit peu évoqué en début d'émission.

00:44:09 Oui, oui, absolument.

00:44:11 Merci beaucoup, Julie, en tout cas, de ce témoignage.

00:44:15 On va continuer, Huguen, dans cette deuxième heure.

00:44:19 Est-ce que vous pensez que le désir d'enfant est plus prégnant chez les femmes,

00:44:26 de toute façon, quoi qu'il arrive, ou est-ce que ça dépend des individus ?

00:44:30 Je crois que globalement, dans mon exercice professionnel,

00:44:34 ce désir, je l'ai vu, est beaucoup plus puissant chez les femmes que chez les hommes.

00:44:38 Après, ça peut changer sûrement, et ce que ça change peut-être un peu,

00:44:42 mais je crois qu'il est…

00:44:44 Alors, est-ce qu'il est ontologique, est-ce qu'il est dû au principe même féminin

00:44:48 qui a besoin de construire la vie, alors que l'humain, l'homme,

00:44:52 quelquefois, on peut en douter quand il voit à quel point il fait de la guerre.

00:44:55 Je ne sais pas, mais il y a quelque chose qui, de toute façon,

00:44:58 dans l'expérience que j'ai eue, moi, en tout cas,

00:45:00 montre que le désir est beaucoup plus puissant chez la femme.

00:45:03 On le voyait bien dans le contexte de l'infertilité,

00:45:05 les hommes venaient, mais ne savaient pas trop, souvent, sur quel pied danser.

00:45:10 Ils accompagnaient leurs femmes, ils l'accompagnaient avec beaucoup de tendresse

00:45:15 et envie de les aider, mais ils étaient un peu à distance,

00:45:18 ils ne comprenaient pas bien ce qui se passait,

00:45:20 ils étaient un peu dépassés par la puissance de ce désir d'enfant

00:45:23 qu'on voyait chez certaines femmes,

00:45:26 celle qu'on voyait en consultation, l'infertilité, bien évidemment.

00:45:29 Donc, c'est particulier.

00:45:32 D'accord. On continue avec vous, bien sûr.

00:45:34 N'hésitez pas à venir nous dire ce que vous pensez

00:45:37 de faire un enfant aujourd'hui, en ce 21e siècle.

00:45:42 0826 300 300, on attend vos appels.

00:45:45 Et puis la petite devinette du jour, Ugrène,

00:45:47 c'est l'histoire d'un poil qui, lui, est totalement bipolaire.

00:45:50 Le matin, il se sent bien, mais le soir, qu'est-ce qu'il est ?

00:45:54 C'est la réponse après les infos.

00:45:56 Sud Radio.

00:45:58 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.

00:46:02 Vous l'avez sans doute déjà remarqué,

00:46:05 mais de plus en plus de femmes affirment leur non-désir

00:46:08 de mettre au monde un enfant.

00:46:10 C'est le sujet que nous abordons aujourd'hui avec Ugrène.

00:46:13 Vous avez été obstétricien pendant de nombreuses années,

00:46:16 aujourd'hui à la retraite, mais vous continuez

00:46:19 à diffuser vos idées sur votre blog, Ugrène.

00:46:22 On peut peut-être le rappeler aussi,

00:46:24 "Nouveaux parents, nouveaux enfants", c'est bien ça ?

00:46:27 Oui, il y a "Nouveaux parents, nouveaux enfants",

00:46:30 et puis il y a le blog Ugrène, en un seul mot.

00:46:33 Donc ce sont deux sites, en effet.

00:46:35 Voilà, dans votre blog Ugrène, vous évoquez justement

00:46:39 cette sixième mutation dont vous avez parlé tout à l'heure

00:46:42 en introduction.

00:46:44 Le monde change, oui, le monde change,

00:46:47 et autant s'y préparer tranquillement.

00:46:50 Vous avez entendu la devinette tout à l'heure,

00:46:53 c'est l'histoire d'un poil qui est bipolaire,

00:46:55 le matin il est bien, mais comment il est le soir, Ugrène ?

00:47:00 J'ai séché complètement, donc je n'ai rien souvenu.

00:47:03 Vous verrez, elle est bien la réponse,

00:47:07 parce que le matin, le poil bipolaire, il est bien,

00:47:11 le soir, il n'est plus bien.

00:47:14 C'est joli, hein ?

00:47:16 Bien sûr, bien sûr, bien sûr.

00:47:18 Bien oui, bien sûr, bien sûr.

00:47:20 Voilà, allez, on continue ce sujet

00:47:23 qui concerne aussi les hommes, bien sûr,

00:47:26 vous pouvez réagir si vous avez envie.

00:47:28 Et c'est Françoise qui est avec nous. Bonjour Françoise.

00:47:31 Bonjour, bonjour Brigitte, bonjour Ugrène.

00:47:34 Bonjour Brigitte, bonjour Françoise.

00:47:36 Merci d'être avec nous.

00:47:38 Au départ, vous ne vouliez pas d'enfant,

00:47:40 et finalement, vous en avez eu deux.

00:47:42 Racontez-nous, qu'est-ce qui s'est passé ?

00:47:44 En fait, là, ce n'est pas tout à fait la même époque,

00:47:46 parce que quand même, j'ai 51 ans.

00:47:49 Au début, je n'en voulais pas,

00:47:51 parce que c'était ma carrière professionnelle

00:47:53 qui passait en premier,

00:47:54 donc une maman qui était indépendante,

00:47:55 mais c'est surtout que j'avais moins d'exploitation

00:47:57 parce que je travaillais avec du vivant,

00:47:58 je suis agricultrice.

00:48:00 Et alors, mot connaissant,

00:48:02 j'avais toujours envie de mettre tout,

00:48:04 ma passion, bon, les animaux, ça prend du temps,

00:48:06 je me suis dit, mais est-ce que j'aurais le temps

00:48:07 de m'occuper de mes enfants ?

00:48:09 Et puis, voilà, que mon mari

00:48:11 voulait vraiment des enfants.

00:48:13 Et bon, on s'est décidé.

00:48:15 Et en fait, c'était surtout que je voulais,

00:48:17 voilà, un confort, surtout le confort,

00:48:18 la qualité de vie,

00:48:19 je voulais que mes enfants, ils arrivent,

00:48:20 qu'on ait déjà tout fini.

00:48:22 Bon, bon, heureusement qu'il ne m'a pas écoutée,

00:48:25 qu'on les a faits, parce que bon,

00:48:27 on est toujours au train.

00:48:28 - C'est jamais fini avec notre métier.

00:48:29 - C'est jamais fini, voilà, tout à fait.

00:48:31 Et donc, j'ai eu mes enfants,

00:48:34 et alors, bon, la grossesse,

00:48:37 comme j'ai expliqué une fois,

00:48:38 mes grossesses, voilà, j'ai voulu,

00:48:40 je pense, protéger mes grossesses

00:48:41 parce que je voulais toujours travailler,

00:48:42 après, donc, j'ai eu ces enfants,

00:48:45 et j'ai continué à travailler,

00:48:46 je les ai mis en crèche,

00:48:47 je les ai fait participer avec nous sur l'exploitation,

00:48:50 et ça s'est bien passé.

00:48:51 Je n'aurais jamais pensé être maman,

00:48:53 mais vraiment, c'est une joie, c'est un bonheur,

00:48:55 et vraiment, je ne le regrette pas.

00:48:57 Mais bon, moi, je viens, voilà,

00:48:58 je suis née en 72, on est une génération,

00:49:01 enfin, on finit ainsi qu'on est la génération,

00:49:03 on veut toujours tout développer,

00:49:04 le mieux possible au niveau développement,

00:49:06 mais la question de l'environnement,

00:49:08 le problème d'environnement n'était pas du tout,

00:49:11 je veux dire, à notre époque,

00:49:12 ce n'était pas du tout ce sujet-là,

00:49:14 c'était surtout développement,

00:49:15 être indépendant, avoir sa profession,

00:49:18 ne dépendre de personne,

00:49:20 c'était les critères qu'on avait.

00:49:22 Et après, j'ai eu deux enfants qui sont bien,

00:49:27 très bien, un deuxième qui va avoir 24 ans

00:49:29 et une fille qui a 20 ans.

00:49:31 On a su conjuguer tout,

00:49:34 et ça m'a empêchée d'être une femme vraiment,

00:49:39 très impliquée au sein de mon exploitation,

00:49:42 puisque je suis installée,

00:49:44 avoir eu des responsabilités un peu professionnelles,

00:49:47 mais après un moment donné, j'ai arrêté,

00:49:49 parce qu'il y a ce moment de l'adolescence

00:49:50 où il ne faut pas rater,

00:49:52 et après, je commence à respirer,

00:49:59 parce que c'est eux maintenant

00:50:00 qui reprennent un peu le relais,

00:50:01 et qui me disent,

00:50:02 "Bon, mais maintenant,

00:50:03 il faut que tu te reposes un petit peu,

00:50:04 on est en…",

00:50:05 j'ai un garçon qui va certainement s'installer,

00:50:07 et la fille.

00:50:08 Alors eux, par contre,

00:50:09 le problème des enfants,

00:50:10 c'est le sujet des enfants par rapport à l'écologie,

00:50:12 nous, à la campagne,

00:50:13 ça fait longtemps qu'on fait de l'écologie à l'agronomie,

00:50:16 moi, j'associe l'agronomie d'abord avant tout,

00:50:18 quand on travaille la terre,

00:50:21 on a travaillé la terre,

00:50:22 nous, déjà, depuis très longtemps,

00:50:24 quand j'entends des émissions,

00:50:26 bon, voilà,

00:50:27 donc, sur le labo,

00:50:29 ou pas de labo,

00:50:30 ça fait…

00:50:31 quand on s'est installé,

00:50:32 on avait déjà arrêté de labourer,

00:50:33 donc, voilà,

00:50:34 nous, on travaille différemment,

00:50:35 et on a toujours associé

00:50:36 l'environnement,

00:50:37 principalement, très important,

00:50:38 et c'est vrai qu'on a travaillé aussi différemment

00:50:40 sur nos expressions,

00:50:41 mais nos enfants ont vu cette évolution,

00:50:42 voilà.

00:50:43 Donc, l'écologie,

00:50:44 ils sont très sensibles,

00:50:45 et l'histoire des enfants,

00:50:47 pour eux, c'est plus,

00:50:49 voilà,

00:50:50 ils se mettent, eux,

00:50:51 enfin, les jeunes,

00:50:53 on ne parle pas forcément de…

00:50:55 c'est surtout,

00:50:56 ils me disent,

00:50:58 mais,

00:50:59 euh,

00:51:00 de toute façon,

00:51:01 voilà,

00:51:02 en ville,

00:51:03 ils sont complètement asphyxiés

00:51:04 par leurs réseaux sociaux,

00:51:06 pourtant, je veux dire,

00:51:07 bon, j'ai une fille

00:51:08 qui fait des écoles d'ingénieurs,

00:51:09 et un garçon qui a fait des études,

00:51:10 qui est technicien,

00:51:11 mais, ils me disent,

00:51:12 mais ils sont tellement asphyxiés,

00:51:14 ils ont plus cette notion

00:51:16 d'un moment donné,

00:51:17 de travailler de leur propre main,

00:51:18 des choses,

00:51:19 de la vie,

00:51:20 si naturelle,

00:51:21 qu'à un moment donné,

00:51:22 ils sont tellement asphyxiés

00:51:23 par tout ça,

00:51:24 on parle toujours d'écologie,

00:51:25 c'est important de parler d'écologie,

00:51:27 mais l'écologie,

00:51:28 il faut l'associer à la terre,

00:51:29 donc, à un moment donné,

00:51:30 ils ont l'impression

00:51:31 qu'à un moment donné,

00:51:32 ben, voilà,

00:51:33 on va refaire tout le monde,

00:51:34 mais non,

00:51:35 la France,

00:51:36 enfin, l'Occident,

00:51:37 voilà,

00:51:38 toute la partie de l'Europe,

00:51:39 toute cette partie-là,

00:51:40 ok, je veux dire,

00:51:41 à un moment donné,

00:51:42 il faut continuer toujours,

00:51:43 je veux dire,

00:51:44 à vivre,

00:51:45 et puis,

00:51:46 à ceux que,

00:51:47 enfin,

00:51:48 ils me disent,

00:51:49 mais on va continuer,

00:51:50 à un moment donné,

00:51:51 un jour,

00:51:52 on aura des enfants,

00:51:53 et t'inquiète pas maman,

00:51:54 et on aura,

00:51:55 voilà,

00:51:56 enfin,

00:51:57 je sais pas,

00:51:58 pour eux,

00:51:59 c'est pas...

00:52:00 - Oui, oui,

00:52:01 vous voulez dire

00:52:02 qu'ils ne veulent pas

00:52:03 se laisser envahir

00:52:04 par la morosité

00:52:05 et l'anxiété ambiante

00:52:06 qui a été...

00:52:07 - Tout ça,

00:52:08 tout à fait,

00:52:09 tout à fait,

00:52:10 après...

00:52:11 - Et le catastrophisme

00:52:12 qu'on retrouve

00:52:13 sur les réseaux sociaux,

00:52:14 après, voilà,

00:52:15 bon,

00:52:16 après tout détend,

00:52:17 après comment on éduque

00:52:18 nos enfants,

00:52:19 comment on les élève,

00:52:20 bon, bah...

00:52:21 - Mais ce qui est intéressant

00:52:22 dans votre témoignage,

00:52:23 Françoise,

00:52:24 c'est que,

00:52:25 là encore,

00:52:26 on voit qu'au départ,

00:52:27 votre non-désir d'enfant

00:52:28 était plus dû

00:52:29 à votre envie

00:52:30 de vous réaliser

00:52:31 en tant que femme

00:52:32 dans votre métier,

00:52:33 et puis après,

00:52:34 c'est un désir d'enfant

00:52:35 qui vient

00:52:36 parce que c'est un couple

00:52:37 qui s'aime

00:52:38 et qui a envie de...

00:52:39 Donc je trouve que c'est aussi

00:52:41 une...

00:52:42 Enfin,

00:52:43 je ne sais pas

00:52:44 si vous en pensez, Ugrène,

00:52:45 mais le témoignage de Françoise,

00:52:46 il est plutôt sympathique,

00:52:47 ça montre,

00:52:48 ça montre,

00:52:49 bah, l'histoire de...

00:52:50 l'histoire d'une...

00:52:51 d'une famille, quoi.

00:52:52 - Oui, tout à fait,

00:52:53 et puis,

00:52:54 je trouve que...

00:52:55 On sent,

00:52:56 c'est la transmission,

00:52:57 tout à l'heure,

00:52:58 il y a une auditrice

00:52:59 qui disait

00:53:00 que ce qui lui manquait

00:53:01 le plus actuellement,

00:53:02 c'était cette transmission

00:53:03 d'un savoir,

00:53:04 et là,

00:53:05 on sent que dans cette exploitation,

00:53:06 il y a une transmission

00:53:07 qui se fait,

00:53:08 un relais,

00:53:09 avec, en même temps,

00:53:10 bah, une perception

00:53:11 par ses enfants

00:53:12 qui est très...

00:53:13 C'est un travail

00:53:14 qui est très...

00:53:15 C'est un travail

00:53:16 qui est très...

00:53:17 C'est un travail

00:53:18 qui est très...

00:53:19 C'est un travail

00:53:20 qui est très...

00:53:21 C'est un travail

00:53:22 qui est très...

00:53:23 C'est un travail

00:53:24 qui est très...

00:53:25 C'est un travail

00:53:26 qui est très...

00:53:27 C'est un travail

00:53:28 qui est très...

00:53:29 C'est un travail

00:53:30 qui est très...

00:53:31 C'est un travail

00:53:32 qui est très...

00:53:33 C'est un travail

00:53:34 qui est très...

00:53:35 C'est un travail

00:53:36 qui est très...

00:53:37 C'est un travail

00:53:38 qui est très...

00:53:39 C'est un travail

00:53:40 qui est très...

00:53:41 C'est un travail

00:53:42 qui est très...

00:53:43 C'est un travail

00:53:44 qui est très...

00:53:45 C'est un travail

00:53:46 qui est très...

00:53:47 C'est un travail

00:53:48 qui est très...

00:53:49 C'est un travail

00:53:50 qui est très...

00:53:51 C'est un travail

00:53:52 qui est très...

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Brigitte Lahaie - Pourquoi de plus en plus de femmes ne désirent plus avoir d’enfants ?

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