• l’année dernière
Avec Hugues REYNES, Gynécologue obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité, conférencier, auteur de « Nouveaux parents, nouveaux enfants » - Editions Favre.
Blog huguesreynes.com.


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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-06-21##
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:04 Alors on parle toujours d'instinct maternel et on ne parle jamais d'instinct paternel.
00:00:10 Et pourtant on voit de plus en plus de pères qui s'occupent formidablement bien de leurs enfants.
00:00:16 Donc je vous propose qu'en compagnie de Hugues Rennes, nous parlions de ce désir d'enfant chez les hommes.
00:00:22 Alors certainement qu'il est différent de celui des femmes,
00:00:25 mais pourtant j'ai déjà rencontré des hommes qui avaient ce fort désir de devenir père.
00:00:30 Alors comment il se met en place ce désir ? Est-ce par amour pour leurs compagnes ?
00:00:35 Est-ce que c'est par amour tout simplement pour les enfants ?
00:00:37 Ou même peut-être parce qu'ils sentent une nécessité de fonder une famille ?
00:00:42 En tout cas, ce que l'on sait, puisque de nombreuses études l'ont démontré,
00:00:46 les hommes choisissent comme compagnes, lorsqu'ils ont envie d'avoir des enfants,
00:00:52 une génitrice différente d'une maîtresse.
00:00:55 Eh oui, comme si inconsciemment ils prenaient la partenaire dont les gènes seraient les plus compatibles avec les leurs
00:01:01 pour fabriquer peut-être l'enfant idéal.
00:01:04 Bref, on va en parler durant ces deux heures avec Hugues Rennes bien sûr.
00:01:10 Et puis j'invite les hommes à venir témoigner, à évoquer leur désir ou leur non-désir de devenir père.
00:01:16 Parce qu'on peut aussi donner la parole à des hommes qui sont devenus pères malgré eux.
00:01:23 Notre numéro, vous le connaissez, c'est le 0 826 300 300.
00:01:27 Mais tout de suite, bien sûr, je vais faire réagir mon invité Hugues Rennes sur ce sujet.
00:01:32 Alors Hugues Rennes, bonjour.
00:01:34 Bonjour Brigitte.
00:01:37 Alors oui, c'est un sujet qui est intéressant à aborder.
00:01:41 Alors en fait, c'est difficile de donner une réponse univoque à cette question.
00:01:46 Parce qu'en fait, oui, c'est vrai.
00:01:48 Depuis quelques générations, on voit l'évolution du rôle de l'homme qui est de plus en plus investi.
00:01:54 Vous l'avez dit.
00:01:55 Mais je crois que c'est difficile, comme je le disais, d'être univoque parce qu'il y a plusieurs choses qui vont jouer.
00:02:00 Et je vais en citer quelques unes.
00:02:02 La première, c'est que ça dépend de la partie masculine et féminine qu'il y a en chacun d'entre nous.
00:02:06 C'est-à-dire que bien sûr, on est homme ou femme.
00:02:08 Enfin bon, je ne vais pas revenir sur cette question qui a fait largement débat.
00:02:12 Mais il y a de toute façon en chacun de nous une part masculine, une part féminine.
00:02:16 Et donc, en fonction de cette part, le désir d'enfant chez l'homme va être un petit peu différent.
00:02:21 Ensuite, il y a autre chose qui va jouer de façon très forte.
00:02:24 C'est la maturité, la maturité intérieure.
00:02:26 C'est-à-dire que quelqu'un qui est beaucoup dans son ego, qui est dans un ego déplacé, dans un ego qui a pris toute la place,
00:02:32 et où il n'y a pas quelque chose qui commande de plus haut, qu'on appelle le soie profond, le self, la méconscience,
00:02:38 eh bien il y a quelque chose qui va être, j'allais dire, un peu trouble dans ce désir d'enfant.
00:02:42 Et puis, plus la maturité va être là, plus l'être va être conscient de ce qui se passe à l'intérieur de lui,
00:02:48 et va pouvoir d'ailleurs explorer ce désir d'enfant avec lui et avec sa compagne,
00:02:52 eh bien plus les choses vont être en place, et plus le couple va s'y retrouver, et bien évidemment l'enfant aussi.
00:02:58 Voilà ce que je dirais en introduction, de façon rapide.
00:03:02 Donc si je vous écoute bien, Huguen, bon déjà, je crois que c'est un questionnement qu'on ne se posait pas il y a une ou deux générations,
00:03:09 donc c'est vraiment une question assez intéressante, parce qu'elle est très révélatrice d'une société qui change,
00:03:16 je crois que ça, on peut vraiment le dire.
00:03:19 Vous vous voulez dire donc que c'est notre part féminine, finalement, qui nous donnerait envie d'avoir un enfant,
00:03:25 ça c'est ma première question, Huguen, et ma deuxième question c'est, au fond,
00:03:29 moi je fais de l'astrologie et je trouve toujours intéressant, parce que c'est très symbolique l'astrologie,
00:03:34 le désir d'enfant se lie dans la maison de la création,
00:03:39 et j'ai remarqué que chez beaucoup d'artistes, par exemple, même des artistes femmes,
00:03:44 qui sont des grandes créatrices, eh bien le désir d'enfant finalement n'est pas là, ou apparaît très tard.
00:03:50 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette idée, donc déjà de part féminine,
00:03:54 qui serait donc là où se situe l'instinct maternel,
00:03:57 enfin en tout cas le désir d'enfant, et cette partie créatrice qu'on a en chacun de nous,
00:04:02 qui parfois se nourrit autrement que par les enfants ?
00:04:05 Alors pour la première question, je pense que la part féminine joue,
00:04:09 mais je ne pense pas que ce soit uniquement la part féminine qui active le désir d'enfant chez l'homme.
00:04:14 C'est quelque chose de beaucoup plus complexe, me semble-t-il.
00:04:17 Ça l'atteinte, mais ça ne la détermine pas complètement.
00:04:20 Et en ce qui concerne la partie créatrice, je suis complètement d'accord avec vous Brigitte,
00:04:24 c'est-à-dire qu'en effet, de toute façon, il y a en nous un désir de création,
00:04:29 et que la procréation est la première étape éventuelle, dont on peut se passer d'ailleurs,
00:04:34 pour aller à la création.
00:04:35 C'est-à-dire que même quand on a eu des enfants, et qu'on a créé le mieux possible,
00:04:39 qu'on a vraiment éduqué, non pas en fonction de ce qu'on voulait, mais en fonction de ce qu'ils sont,
00:04:45 ce qui n'est pas toujours évident de nos jours, où l'humain est devenu très capricieux,
00:04:49 eh bien il y a quelque chose qui de toute façon, au moment où ils s'en vont,
00:04:52 où ils vont vivre leur vie, auraient besoin de passer à la création, sur cette base-là.
00:04:57 Et donc, on peut très bien en effet, sauter une étape, moi j'appelais ça en infertilité,
00:05:01 les premiers de la classe, c'est-à-dire, ils sautent l'étape de la procréation,
00:05:04 et ils passent directement à la création, et j'ai vu de nombreuses femmes faire ça.
00:05:08 Donc ce n'est pas du tout une idée uniquement théorique, c'est vraiment quelque chose de concret.
00:05:13 Oui, je rappelle que vous avez beaucoup travaillé justement sur les traitements de l'infertilité,
00:05:18 et vous avez énormément consulté des gens qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants.
00:05:21 D'ailleurs, on peut leur donner la parole aujourd'hui, tout particulièrement, si c'est leur cas, au 0826 300 300.
00:05:28 Alors, ce que je voulais aussi vous poser comme question,
00:05:32 qui est une question aussi assez cruciale, et qui dérange souvent beaucoup, mais qui me semble importante,
00:05:37 est-ce qu'au fond, on a un désir d'enfant parce qu'on a envie de procréer quelque chose,
00:05:45 ou est-ce qu'on a un désir d'enfant parce qu'on est tombé amoureux de quelqu'un,
00:05:50 ou est-ce qu'on a envie de créer un être qui serait la rencontre justement de nos gènes ?
00:05:57 Parce que vous avez entendu dans l'introduction ce dont je parlais,
00:06:00 cette fameuse enquête qui avait été faite aux Etats-Unis sur des couples qui se rencontrent sans désir d'enfant,
00:06:07 et au moment où ils désirent un enfant, le couple ne fonctionne plus, il se sépare pour rencontrer quelqu'un d'autre.
00:06:16 Oui, alors je pense que le désir de créer est présent, ça c'est certain,
00:06:22 et que, en effet, je peux comprendre, je ne connaissais pas cette donnée, qu'en fait aux Etats-Unis il y avait cette enquête.
00:06:28 C'est une enquête qui a été faite sur un grand nombre de personnes, bien sûr.
00:06:34 Oui, alors après, il faudrait étudier cette enquête pour voir s'il y a des conditions sociologiques,
00:06:39 des conditions particulières, ou pourquoi, mais pourquoi pas, j'ai absolument rien contre cette idée.
00:06:43 Et après, au niveau des gènes, comment se mettent ces gènes ?
00:06:46 Alors ça, si vous voulez, c'est quelque chose qui est hérité de toutes les civilisations précédentes,
00:06:52 l'idée de faire un enfant, c'est un peu inscrit dans notre société, et donc c'est assez naturel de le faire, on va dire.
00:06:59 Même si c'est facultatif, on ne peut pas avoir d'enfant, etc.,
00:07:02 mais dans le parcours normal d'une vie, c'est inscrit dans le subconscient de nos sociétés, et donc dans l'homme, et dans l'humain.
00:07:10 Après, au niveau des gènes, en effet, vouloir à tout prix transmettre ces gènes,
00:07:15 il y a quelque chose qui est en même temps compréhensible, et en même temps qu'on peut réfléchir,
00:07:19 c'est-à-dire, est-ce qu'on est obligé d'aimer un enfant, ou est-ce qu'on va plus aimer un enfant
00:07:24 parce qu'il est fait avec nos gènes, ou parce qu'il n'est pas fait avec nos gènes,
00:07:27 et qu'il est soit adopté, soit pris en charge, etc. ? C'est une vraie question.
00:07:31 Et moi, j'ai une réponse personnelle, puisque je l'ai déjà témoigné,
00:07:35 moi j'ai été éduqué, j'ai été élevé, j'ai été aimé, je vais plutôt dire aimé,
00:07:40 par une femme dont je ne suis pas issu physiquement, et pour moi, il n'y a aucun doute que c'est ma mère aussi.
00:07:45 J'ai deux mères, en fait. Et donc pour moi, il n'y a absolument rien qu'il y a...
00:07:50 Au contraire, elle a eu un amour tellement puissant, que quelquefois, je me dis que ceux qui l'ont fait avec leurs gènes
00:07:55 n'ont pas toujours cet amour aussi puissant. Donc je crois que tout ça, c'est à moduler,
00:07:59 c'est-à-dire que je ne suis pas en train de donner des règles, je suis en train de dire, il faut moduler tout ça,
00:08:02 parce que c'est très subtil, et tout ça, ça s'organise dans l'humain pour arriver à un résultat,
00:08:06 qui est finalement cet enfant qui arrive, et qui va être considéré, je m'excuse du terme,
00:08:10 mais il s'élasse un petit peu ça, soit comme un produit de consommation courante,
00:08:14 soit comme une création qu'il faut accompagner pour qu'elle se révèle.
00:08:19 Alors, ce qui est intéressant, justement, en ce 21e siècle, c'est que,
00:08:26 en tout cas dans les pays occidentaux, c'est que la nécessité de fonder une famille,
00:08:33 de se reproduire et de créer des enfants, ça commence à se discuter.
00:08:39 Il y a encore, évidemment, toute une partie très conservatrice qui est dans cette philosophie-là,
00:08:45 puisqu'en fait, c'est plus une philosophie qu'une réalité, et puis il y a notamment, par exemple,
00:08:51 certains courants écologistes qui consistent à dire, finalement,
00:08:56 faire des enfants, faire des enfants, c'est aussi ne pas être très écologique.
00:09:00 Donc tout ça, c'est assez nouveau, mais en même temps, je trouve que
00:09:04 ce n'est pas tellement perçu par chacun d'entre nous, ça reste des questions comme ça, très larges,
00:09:12 et ça nécessiterait peut-être, ce qu'on va essayer de faire ensemble,
00:09:16 une vraie prise de conscience, non ?
00:09:19 Oui, tout à fait, je pense que c'est très intéressant, justement,
00:09:22 cette chose qui est en train d'arriver, ce questionnement que se posent les jeunes
00:09:26 sur est-ce que mettre un enfant au monde dans cette société, dans ce monde tel qu'il est, ça vaut le coup, etc.
00:09:31 De toute façon, l'intérêt immense que j'y vois, c'est que ça oblige à se poser la question,
00:09:36 et que, je disais ça tout à l'heure, dans nos sociétés, jusqu'à il n'y a pas si longtemps,
00:09:40 on faisait un enfant un peu sans trop réfléchir, quelque chose qui est un parcours normal.
00:09:44 Et on a bien vu que finalement, tout un temps ça a marché, mais là ça ne marchait plus depuis un bon moment.
00:09:50 Et donc ça veut dire qu'il faut bien se poser la question de ce désir d'enfant,
00:09:53 il faut bien se poser la question, j'en veux, pourquoi, etc.
00:09:56 Et puis comme vous le disiez, il y a toujours cette chose derrière,
00:09:59 c'est qu'il y a la capacité de création qui est de toute façon en attente derrière ça.
00:10:03 Et l'autre question aussi qui va avec, c'est est-ce que finalement, nous sommes assez nombreux sur Terre,
00:10:08 ou est-ce que ça manque d'humains, il faut en faire, ou est-ce qu'il faut s'occuper de ceux qui sont déjà là ?
00:10:12 Et je crois que la réponse peut paraître assez évidente, me semble-t-il.
00:10:16 En tout cas, la réponse c'est aussi à vous de la donner sur Sud Radio 0826 300 300.
00:10:22 On retrouve Lionel dans un instant, et puis évidemment, je pense qu'on va avoir beaucoup d'hommes qui vont témoigner aujourd'hui,
00:10:27 mais les femmes ne sont pas exclues, évidemment.
00:10:30 C'est en compagnie de Hugues Rennes, spécialiste des traitements de l'infertilité,
00:10:36 qui s'est beaucoup penché justement sur ce désir d'enfant,
00:10:39 que vous pouvez d'ailleurs retrouver sur son blog huguesrennes.com,
00:10:44 qu'on va parler du désir d'être père, et notamment avec Lionel.
00:10:49 Bonjour Lionel, merci d'être avec nous.
00:10:51 - Bonjour, Brigitte, bonjour Hugues.
00:10:54 - Bonjour.
00:10:55 - C'est incroyable parce que ce sujet-là, je ne l'ai jamais abordé depuis 22 ans que je fais cette émission,
00:11:00 comme quoi, c'était pas tellement dans l'ordre du temps.
00:11:04 - Ah bah parce que vous faites toujours passer les femmes en avance pour ça.
00:11:07 - Ouais, bah oui.
00:11:09 - Ça c'est pas vrai Lionel.
00:11:12 - Non, c'est pas vrai. Je confirme que c'est pas vrai.
00:11:17 Et bah dans tous les cas, moi je fais partie des hommes qui voulaient des enfants.
00:11:22 - Ouais.
00:11:23 - Évidemment, moi je les ai eus assez jeunes, parce que j'ai eu ma première fille, j'avais 23 ans.
00:11:28 Mon épouse était un peu plus âgée, elle avait 7 ans de plus que moi,
00:11:31 donc c'est vrai que 23 ans, vous êtes encore un chien fou.
00:11:36 - Mais vous aviez envie d'enfants avant de rencontrer votre épouse,
00:11:39 c'est-à-dire qu'adolescent déjà, vous vous disiez "moi je veux des enfants".
00:11:43 - Ah non, enfin oui, dans un absolu oui, parce que vous avez toujours l'idéal d'une maison, une famille,
00:11:49 enfin voilà quoi, le truc complètement bateau et standard.
00:11:52 Mais oui, vous avez quand même toujours ça en tête, ce qu'il y a, c'est qu'à 23 ans,
00:11:56 vous pensez pas spécialement à ça, mais parallèlement quand vous rencontrez quelqu'un avec qui ça matche,
00:12:03 et je partage complètement ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:12:06 qu'un homme choisit une femme différente d'une maîtresse, parce que c'est vraiment ce qui m'est arrivé,
00:12:13 c'est-à-dire que moi j'ai toujours été attiré par les filles complètement frappadingues et délurées,
00:12:18 et j'ai toujours eu ce type de femme avec moi,
00:12:22 et par contre j'ai pas du tout pris ce type de femme pour être mon épouse et la mère de mes enfants, pas du tout.
00:12:28 - C'est très raisonnable.
00:12:29 - Vous avez vu, j'ai cherché d'abord une épouse, enfin oui, d'abord une mère pour mes enfants,
00:12:38 une épouse et puis une amante après, c'est ce que je veux dire, l'amante venait avant.
00:12:44 - L'un n'empêche pas l'autre, d'ailleurs.
00:12:46 - L'un n'empêche pas l'autre, mais c'est vrai que c'est compliqué de trouver les trois en même temps.
00:12:50 Moi je me suis concentré sur les deux premiers, puisque trois c'était un peu compliqué manifestement.
00:12:55 Voilà, enfin bon bref, ça c'est encore autre chose.
00:12:57 Parallèlement à ça, après on a eu, en fait vous êtes hyper anxieux quand vous êtes un homme,
00:13:02 parce que vous savez que c'est la fin de l'insouciance.
00:13:06 Vous savez qu'à partir de ce moment-là, enfin si vous raisonnez un peu,
00:13:10 vous savez que les responsabilités arrivent, vous savez qu'il faut plus déconner en fait.
00:13:14 On a plus, on est obligé de se modérer, on peut plus partir dans tous les sens,
00:13:18 comme tous les jeunes hommes, entre guillemets, qui sont des chiens fous, ont envie de faire.
00:13:23 Et c'est vrai que c'est un peu cette fin d'insouciance qui est un peu problématique à gérer.
00:13:26 Par contre, une fois que l'enfant est là, c'est terminé.
00:13:29 Vous savez exactement pourquoi est-ce que vous avez voulu un enfant à ce moment-là.
00:13:35 Et c'est sans aucun regret, même si c'était tôt.
00:13:41 Moi personnellement, je me lève tous les matins pour mes filles, c'est sûr et certain.
00:13:45 Tout ce que je fais aujourd'hui, c'est pour bâtir en fait quelque chose,
00:13:48 pour qu'elles aient plus plus tard, pour qu'elles aient quelque chose plus tard.
00:13:51 C'est un moteur absolument formidable.
00:13:54 Après, en tous les cas, moi personnellement, je fonctionne comme ça,
00:13:57 parce que je suis très famille et très protecteur.
00:13:59 Donc je fonctionne comme ça, et je peux tout à fait entendre que ce ne soit pas le mode de fonctionnement.
00:14:05 - Je crois quand même que chez la majorité des hommes, lorsqu'ils deviennent pères,
00:14:09 surtout quand ça a été un désir et que c'est avec la femme qu'ils aiment,
00:14:13 ils ont après, vraiment dans leur gêne, le désir de rapporter le mammouth.
00:14:18 - C'est exactement ça. Mais moi je pense que c'est vraiment viscéral en fait.
00:14:21 C'est quelque chose que vous ne maîtrisez pas.
00:14:23 C'est conscient, déjà pour commencer.
00:14:25 Vous rentrez comme une maman qui va, ou si son enfant va avoir un souci,
00:14:30 ça devient une violente enragée.
00:14:32 C'est vraiment viscéral. C'est quelque chose qu'on n'a aucun.
00:14:35 Moi je sais que je passe de, là j'ai 46 ans, honnêtement, à 20 ans,
00:14:39 oui j'étais sur une mauvaise parole ou un mauvais regard,
00:14:42 et ça pouvait vite déraper.
00:14:44 Et je sais que je me suis beaucoup beaucoup assagi avec l'OTAN,
00:14:47 bien évidemment, heureusement.
00:14:49 Mais il y a encore un truc qui me fait prendre des tours,
00:14:51 et instantanément, c'est quand mes filles sont dans une galère
00:14:56 ou sont dans des situations compliquées.
00:14:59 Et je vois bien que ça me fait démarrer comme quand j'avais 20 ans, pareil.
00:15:02 Là même. C'est-à-dire que ça me fait partir en vrille complète.
00:15:05 Donc on voit bien que c'est quelque chose qui est non maîtrisable
00:15:07 et complètement viscéral, parce que vous perdez complètement,
00:15:10 vous perdez pied, tout simplement.
00:15:12 - Ce qui est intéressant dans ce que vous dites Lionel,
00:15:16 et ça c'est peut-être aussi, je vais faire réagir Ugrène,
00:15:19 on voit bien que lorsque une femme devient mère,
00:15:21 ce n'est plus la même femme, il y a quelque chose qui change.
00:15:24 A priori, il semblerait que c'est la même chose pour l'homme.
00:15:27 Vous êtes d'accord avec ça, Ugrène ?
00:15:30 - Oui, je trouve que le témoignage de Lionel est très intéressant,
00:15:33 et heureusement, c'est souvent comme ça que ça se passe.
00:15:36 C'est-à-dire que l'homme se sent responsable.
00:15:38 Ce n'est pas toujours le cas, c'est pour ça que je pense, Lionel,
00:15:40 il vaut mieux dire "je" que dire "on",
00:15:42 parce qu'il y a des hommes qui sont derrière vous
00:15:44 et qui sont dans la même direction,
00:15:47 et puis d'autres qui ne le sont pas.
00:15:49 Et votre témoignage est de ce point de vue-là très intéressant.
00:15:52 Concernant cette réaction viscérale par rapport à vos filles,
00:15:56 je pense qu'il y a une partie positive,
00:15:59 et une partie qu'il est peut-être à réfléchir,
00:16:02 parce que viscéral, ce n'est jamais toujours très bon.
00:16:05 On a besoin de se poser, de poser les choses
00:16:08 pour que les réactions soient justes.
00:16:11 Quand vous avez décrit un peu votre réaction
00:16:13 quand vous étiez beaucoup plus jeune,
00:16:15 je pensais que c'était quand même très impulsif,
00:16:17 si je puis me permettre.
00:16:19 Je comprends bien, parce que nous avons tout ça au fond de nous,
00:16:21 à côté impulsif.
00:16:23 Je le mens aussi, et ce n'est pas du tout une critique,
00:16:25 mais il y a des choses qu'il faut un petit peu
00:16:27 trouver une façon un peu plus posée
00:16:30 de faire les choses.
00:16:32 - Vous avez le recul de la maturité,
00:16:36 donc évidemment, je ne vais pas exploser d'un coup,
00:16:38 mais le problème, c'est que maintenant,
00:16:40 l'environnement de nos ados est quand même des fois un peu complexe,
00:16:44 et c'est vrai que moi, j'ai deux filles,
00:16:46 deux très jolies filles,
00:16:48 donc du coup, ça crée,
00:16:50 et elles sont en plein dans l'âge de 16 et 20 ans,
00:16:54 elles sont en plein dans l'âge où elles vivent,
00:16:58 et hors de question de les priver de quoi que ce soit,
00:17:00 elles vivent, parce que c'est à cet âge-là
00:17:02 que je pense qu'on vit et qu'on apprend,
00:17:04 mais c'est vrai que des fois, ça se fait
00:17:06 dans des situations qui sont quand même un peu compliquées.
00:17:10 Et il faut bien qu'à un moment donné,
00:17:12 il faut bien y mettre un stop à une situation compliquée,
00:17:14 sinon ça peut déraper encore plus.
00:17:18 Bref, j'ai déjà témoigné chez Brésil justement là-dessus,
00:17:22 je m'en étais pas trop mal sorti.
00:17:24 - Oui, je crois.
00:17:26 Mais justement, Lionel,
00:17:28 elles ont un âge où elles vont bientôt s'envoler,
00:17:32 vous appréhendez ça ?
00:17:34 Parce que là, du coup,
00:17:36 vous allez un peu perdre votre statut de père,
00:17:38 même si vous resterez toujours votre père.
00:17:40 - Non, moi je suis un grand pragmatique.
00:17:42 Je pense que...
00:17:44 En fait, à 30 ans,
00:17:46 j'ai eu une péricardie,
00:17:48 où j'ai cru que j'allais mourir, tout simplement.
00:17:50 Donc cette expérience de "mort",
00:17:52 c'est complètement déraisonnable de l'appeler comme ça,
00:17:54 parce qu'une péricardie,
00:17:56 c'est pas quelque chose où vous risquez la mort,
00:17:58 mais pendant un peu plus de 24 heures,
00:18:00 on savait pas, on avait pas mis de diagnostic
00:18:02 sur ce qui ressemblait à une crise cardiaque à 30 ans.
00:18:04 Donc moi, j'ai cru que j'allais mourir, tout simplement.
00:18:06 Donc en fait, depuis ce jour-là,
00:18:08 ma vie a complètement changé.
00:18:10 C'est-à-dire que je vis l'instant, je vis le moment.
00:18:12 Je me projette dans le futur, évidemment,
00:18:14 parce que j'ai des sociétés à côté
00:18:16 et que je bâtis quelque chose.
00:18:18 Voilà, donc il faut quand même pas être déraisonnable.
00:18:20 Donc je vis quand même un peu dans le futur,
00:18:22 mais c'est vrai que je profite de l'instant présent.
00:18:24 Mes filles, je sais qu'elles partiront,
00:18:26 et tant mieux pour elles qu'elles bâtissent une vie,
00:18:28 qu'elles bâtissent quelque chose.
00:18:30 C'est pas parce que votre enfant part de la maison
00:18:32 que vous perdez votre enfant.
00:18:34 Parallèlement à ça, oui,
00:18:36 c'est quelque chose qui est toujours un peu angoissant,
00:18:38 parce que les filles, à chaque fois que vous rentrez,
00:18:40 elles sont là, et un jour, vous allez rentrer,
00:18:42 elles ne seront plus là.
00:18:44 Et c'est la vie de tout parent,
00:18:46 et c'est comme ça. C'est pas un drame.
00:18:48 Tant mieux. Moi, tout ce que je veux, c'est qu'elles soient bien,
00:18:50 qu'elles soient heureuses. À partir de là,
00:18:52 si je sais qu'elles sont dans un environnement sain
00:18:54 et qu'elles sont heureuses,
00:18:56 qu'est-ce que vous pouvez vouloir de mieux
00:18:58 pour vos enfants ?
00:19:00 Et puis, il faut qu'elles vivent,
00:19:02 qu'elles ouvrent leurs ailes,
00:19:04 et puis il faut, quoi.
00:19:06 Vise ta vie, va faire le tour du monde, vise.
00:19:08 On ne fait pas les enfants pour soi.
00:19:10 On fait les enfants...
00:19:12 - Normalement,
00:19:14 absolument, on ne les fait pas pour soi.
00:19:16 Merci Lionel,
00:19:18 d'avoir démarré cette émission,
00:19:20 ce joli sujet, où on verra, d'ailleurs,
00:19:22 au fil de l'émission,
00:19:24 ce que nous racontent les hommes.
00:19:26 Merci Lionel. On fait une petite pause.
00:19:28 On retrouve Philippe Hoffmann, qui va nous parler
00:19:30 de l'orientation scolaire.
00:19:32 C'est un peu différent, puisque c'est le mois de juin
00:19:34 et que la rentrée de septembre,
00:19:36 elle ne sera peut-être pas la même pour tous.
00:19:38 - Oui.
00:19:40 - Eh bien, Huguen, nous retrouvons Philippe Hoffmann,
00:19:42 qui va pouvoir donner des conseils aux ados,
00:19:44 aux parents, pour savoir comment
00:19:46 s'orienter à la rentrée.
00:19:48 Bonjour Philippe Hoffmann.
00:19:50 - Bonjour Brigitte.
00:19:52 Bonjour Hugue.
00:19:54 Aujourd'hui, je vais, bien sûr,
00:19:56 c'est la période, je vais vous parler de la scolarité
00:19:58 et de l'orientation.
00:20:00 Et en fait,
00:20:02 vous allez voir que
00:20:04 tout se joue depuis fort longtemps
00:20:06 dans toute cette histoire.
00:20:08 En fait, depuis le début de la scolarité,
00:20:10 tous les parents rêvent de réussite scolaire
00:20:12 pour leurs enfants. Ils les imaginent,
00:20:14 avocats, pilotes, médecins, traders,
00:20:16 présidents. Mais,
00:20:18 dès la fin de la maternelle,
00:20:20 il y a des enfants qui sont déjà étiquetés
00:20:22 par leurs difficultés d'adaptation.
00:20:24 Ils sont agités, ils parlent mal,
00:20:26 ils ont du mal à dessiner, ils se battent, ils s'isolent.
00:20:28 On les oriente
00:20:30 vers des aides spécialisées,
00:20:32 les orthophonistes,
00:20:34 les rééducateurs, les psychologues.
00:20:36 Puis, pendant les cinq années du primaire,
00:20:38 on les soutient. Heureusement, il y en a beaucoup
00:20:40 qui s'en sortent, mais les parents
00:20:42 et les enfants sentent déjà leurs différences
00:20:44 et certains s'enfoncent dans l'échec scolaire.
00:20:46 Arrivés au collège,
00:20:48 ça se complique encore plus.
00:20:50 Parce que chaque enfant passe d'un milieu
00:20:52 connu avec sa classe
00:20:54 et son maître et sa maîtresse
00:20:56 à un monde totalement éclaté
00:20:58 de profs et
00:21:00 immense où tout est mélangé.
00:21:02 Dans ce monde-là, ils arrivent
00:21:04 tout de même à s'adapter
00:21:06 parce qu'ils ont des copains
00:21:08 de leur groupe d'âge et en fait,
00:21:10 ils arrivent à s'affirmer parce qu'ils sont des ados
00:21:12 et ils se soutiennent entre eux.
00:21:14 En fait, les quatre années de collège,
00:21:16 c'est une vie de bouleversement incroyable.
00:21:18 On y entre chétif,
00:21:20 apeuré, on en sort avec un corps
00:21:22 sexué, un esprit de petit homme
00:21:24 ou de petite femme, fier ou
00:21:26 complexé. En fait,
00:21:28 on a totalement changé.
00:21:30 Pour les plus fragiles, les difficultés scolaires,
00:21:32 ça s'accentue en quatrième.
00:21:34 C'est la période où on aborde les notions
00:21:36 d'abstraction, de symbolisation.
00:21:38 Certains sont complètement déroutés avec ça.
00:21:40 Et puis en plus,
00:21:42 ils sont envahis par des pulsions sexuelles
00:21:44 qui submergent tous les apprentissages.
00:21:46 On pense plus
00:21:48 aux garçons et aux filles qu'à
00:21:50 apprendre des choses à l'école.
00:21:52 Il y en a qui perdent pied et qui se marginalisent.
00:21:54 On pense qu'il y en a entre 8 et 20%
00:21:56 selon le Ville.
00:21:58 C'est énorme.
00:22:00 Pour eux, bien qu'à 16 ans,
00:22:02 l'école soit plus obligatoire, on fait tout pour les garder
00:22:04 dans le giron scolaire.
00:22:06 On veut absolument éviter ce fameux
00:22:08 décrochage total
00:22:10 qui concerne tout de même
00:22:12 100 000 jeunes par an.
00:22:14 C'est un vivier considérable de jeunes
00:22:16 paumés qui n'ont pas de qualification,
00:22:18 qui risquent la dépression et la délinquance.
00:22:20 Donc l'école
00:22:22 veut garder l'espoir de les sauver.
00:22:24 D'ailleurs, depuis 13 ans, on a beaucoup progressé.
00:22:26 C'est comme ça depuis toujours ou c'est nouveau ?
00:22:28 Oui, c'est comme ça depuis très longtemps.
00:22:30 Depuis une trentaine d'années.
00:22:32 Depuis 13 ans, on a mis le paquet
00:22:34 en 2010.
00:22:36 On a beaucoup progressé.
00:22:38 On est passé de 160 000 jeunes à 100 000.
00:22:40 C'est 100 000 de trop,
00:22:42 mais on a beaucoup progressé.
00:22:44 Pour une fois qu'on a une bonne nouvelle,
00:22:46 on sera dans l'école.
00:22:48 On a mis les moyens.
00:22:50 Pour tous les autres,
00:22:52 l'orientation de 3e, c'est décidé
00:22:54 par les profs.
00:22:56 Il y a toujours une crainte de l'orientation
00:22:58 en lycée professionnel
00:23:00 qui reste puissante.
00:23:02 On voit toujours ça comme une voie de garage.
00:23:04 Les parents, souvent, refusent ça.
00:23:06 Ils croient naïvement
00:23:08 au déclic magique de leur grand-bébé
00:23:10 quand il y aura 11 secondes général.
00:23:12 Mais les jeunes ne sont pas dupes.
00:23:14 S'ils ont été mal
00:23:16 depuis des années,
00:23:18 ils savent que c'est joué
00:23:20 et qu'il va falloir choisir.
00:23:22 C'est un choix terrible.
00:23:24 Ils sont un peu paumés, inquiets.
00:23:26 Ils n'ont aucune idée de leur avenir.
00:23:28 Pourtant, c'est à eux
00:23:30 qu'on demande de choisir une voie professionnelle.
00:23:32 Pour les lycéens qui auront 3 ans de plus,
00:23:34 on demande la même chose,
00:23:36 mais ils sont complètement paumés
00:23:38 devant les possibilités infinies
00:23:40 de parcours sup.
00:23:42 Il y a vraiment
00:23:44 des choses difficiles,
00:23:46 des orientations par défaut
00:23:48 ou par pression familiale.
00:23:50 Ça explique beaucoup la passivité
00:23:52 et le manque de motivation d'un grand nombre d'élèves
00:23:54 et d'étudiants.
00:23:56 Pour beaucoup, il va falloir des années
00:23:58 de tentatives ratées, d'études,
00:24:00 pour trouver sa voie.
00:24:02 Contrairement à une idée reçue,
00:24:04 les bacs pro, les alternances,
00:24:06 ils s'en sortent beaucoup mieux à 20 ans
00:24:08 que les étudiants éternels.
00:24:10 Ils peuvent prouver leur capacité,
00:24:12 leur qualité.
00:24:14 La grande majorité des autres étudiants,
00:24:16 ils se suffiront de leur statut d'étudiant festif
00:24:18 en évitant le grand saut
00:24:20 vers la dure réalité du travail.
00:24:22 Mais ne désespérons pas,
00:24:24 un jour plus mûrs,
00:24:26 ils découvriront enfin leur voie.
00:24:28 Oui, c'est intéressant.
00:24:30 Je ne pensais pas qu'il y avait d'abord
00:24:32 autant d'enfants,
00:24:34 d'ado.
00:24:36 C'est impressionnant quand même.
00:24:38 Mais ça se comprend,
00:24:40 l'idée d'être responsable
00:24:42 et de travailler,
00:24:44 ce n'est pas quelque chose
00:24:46 qui peut être tellement évident à ces âges-là.
00:24:48 Ugrène, vous voulez réagir
00:24:50 à ce que nous dit Philippe Hoffmann ?
00:24:52 Oui, il y a une chose qui me frappe beaucoup,
00:24:54 qui vient de dire vers la fin,
00:24:56 et qui est très intéressante,
00:24:58 c'est qu'en fait, toute la structure
00:25:00 essaie de les garder dans une idéologie
00:25:02 d'une place sociale.
00:25:04 Il a dit médecin, etc.
00:25:06 On ne s'occupe pas de savoir
00:25:08 l'enfant, pourquoi il est fait,
00:25:10 mais finalement pour voir s'il correspond bien à une société
00:25:12 où il faut bien consommer
00:25:14 et bien travailler.
00:25:16 C'est moi qui l'ai dit, ce n'est pas lui qui l'a dit,
00:25:18 mais je veux le dire.
00:25:20 C'est cette idéologie sociale.
00:25:22 On a dû faire rentrer
00:25:24 tous ces jeunes.
00:25:26 Et c'est pour ça que ça ne peut pas faire autrement qu'échouer.
00:25:28 Est-ce qu'on ne revient pas quand même à des métiers manuels ?
00:25:30 Il me semble que c'est moins
00:25:32 mal vu d'être
00:25:34 dans un métier manuel
00:25:36 qui a 20 ans, non ? Philippe Hoffmann.
00:25:38 Oui, alors ça progresse
00:25:40 là aussi énormément,
00:25:42 mais il y a toujours la difficulté,
00:25:44 vous savez, de trouver des employeurs
00:25:46 en alternance. C'est très compliqué.
00:25:48 Et en fait, rien ne
00:25:50 vaut l'alternance. Parce que l'alternance,
00:25:52 c'est aussi se confronter à la réalité du travail
00:25:54 et au fait
00:25:56 qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut, comme on veut,
00:25:58 quand on veut, et ça
00:26:00 permet un peu d'avoir un peu plus
00:26:02 les pieds sur terre. Et c'est très
00:26:04 difficile de trouver
00:26:06 des maîtres d'apprentissage
00:26:08 pour différentes raisons,
00:26:10 pour des raisons
00:26:12 de temps, d'opportunité,
00:26:14 puis aussi de sécurité, parce que
00:26:16 ils n'ont pas le droit de faire faire
00:26:18 tout un tas de choses aux élèves.
00:26:20 Donc, ce n'est pas simple,
00:26:22 mais c'est un grand combat.
00:26:24 Il faut vraiment... Et effectivement,
00:26:26 tous ceux qui trouvent une voie professionnelle
00:26:28 et qui s'y implantent,
00:26:30 ils vont beaucoup mieux que les autres
00:26:32 qui se cherchent parfois dans l'errance universitaire
00:26:34 pendant des années,
00:26:36 et qui font des dépressions, comme on en a vu
00:26:38 avec le Covid,
00:26:40 et qui désespèrent
00:26:42 de savoir véritablement
00:26:44 vers quoi ils doivent aller.
00:26:46 Oui, parce que finalement, il y a beaucoup d'universités
00:26:48 qui ne débouchent pas
00:26:50 sur beaucoup d'emplois, donc c'est des années perdues
00:26:52 à... J'allais dire
00:26:54 à glander, j'exagère un peu, mais
00:26:56 il y a quelque chose de cet ordre-là.
00:26:58 Oui, oui, c'est un
00:27:00 statut un peu festif,
00:27:02 et c'est un statut d'étudiant aussi. On peut dire
00:27:04 "voilà, je suis étudiant", ça pose
00:27:06 un peu, mais en même temps,
00:27:08 ça ne débouche pas
00:27:10 toujours. En même temps, c'est le rôle
00:27:12 des universités de faire des apprentissages
00:27:14 multiples, mais parfois, c'est
00:27:16 un peu trop, et c'est un peu trop
00:27:18 déconnecté de la réalité. Donc,
00:27:20 il ne faut pas s'étonner qu'il y a
00:27:22 un certain nombre de mômes qui sont
00:27:24 un peu passifs,
00:27:26 dépendants de leurs parents,
00:27:28 tout en affirmant qu'ils
00:27:30 souhaitent être libres de
00:27:32 leur choix, de leurs décisions,
00:27:34 et qu'ils font ce qu'ils veulent
00:27:36 comme ils veulent. Bon, ça, c'est un peu
00:27:38 classique à l'adolescence, et même à la grande
00:27:40 adolescence. Mais c'est
00:27:42 comme ça. Alors, tout le monde y trouve son
00:27:44 compte, autant les universités
00:27:46 que les élèves, et
00:27:48 par contre, les parents, des fois,
00:27:50 ils en ont un peu marre de payer pour tout ça,
00:27:52 et un jour ou l'autre, quand même,
00:27:54 ça débouche sur quelque chose.
00:27:56 - Merci beaucoup, en tout cas, Philippe Hoffmann,
00:27:58 comme toujours, de nous éclairer sur
00:28:00 cette période tellement
00:28:02 complexe de l'adolescence.
00:28:04 Merci beaucoup. On continue avec Tiffen,
00:28:06 qui va répondre à trois questions intimes.
00:28:08 Bonjour, Tiffen.
00:28:10 - Bonjour, Brigitte. Bonjour, Hugues.
00:28:12 - Alors, vous avez
00:28:14 des enfants, Tiffen ?
00:28:16 - Oui, deux grands.
00:28:18 - Avec le même père ?
00:28:20 - Oui. - Et alors,
00:28:22 est-ce qu'il était désireux d'avoir des
00:28:24 enfants ? Quelle note vous lui
00:28:26 donneriez sur son désir d'enfant à cet homme ?
00:28:28 - La première,
00:28:30 on n'était pas préparés, ni l'un ni l'autre.
00:28:32 J'étais enceinte à 11 semaines.
00:28:34 Donc, voilà. Nous avons
00:28:36 discuté assez rapidement, et
00:28:38 de toute façon, voilà,
00:28:40 on s'est dit, oui, qu'on l'a gardée.
00:28:42 Donc, voilà.
00:28:44 Et pour la deuxième,
00:28:46 je dirais que je lui ai proposé, il a dit oui.
00:28:48 Donc, en fait, ça a été assez facile, il n'était pas
00:28:50 lui, demandeur, mais en tout cas, il a dit
00:28:52 oui à ce que je proposais, enfin, un deuxième
00:28:54 enfant. Il comprenait
00:28:56 tout ça aussi pour qu'il y ait
00:28:58 une famille, que l'aîné
00:29:00 ne soit pas tout seul. Donc, ça a
00:29:02 été facile, et il a accepté
00:29:04 du coup, pour la première,
00:29:06 un peu dans l'urgence, on va dire,
00:29:08 et pour la deuxième, que nous avons eu
00:29:10 quatre ans après, on en a parlé tous les deux,
00:29:12 et il était d'accord. - D'accord.
00:29:14 Donc, c'est un bon papa, j'imagine.
00:29:16 - Alors,
00:29:18 je me suis séparée de lui,
00:29:20 non, je l'ai élevée toute seule.
00:29:22 Voilà, donc, par contre, là, il n'a
00:29:24 pas du tout fait la différence entre la séparation,
00:29:26 la vie de couple et son rôle de père.
00:29:28 Jusqu'à ce que nous soyons ensemble,
00:29:30 c'était un excellent père,
00:29:32 et après, il a été
00:29:34 très absent. Donc,
00:29:36 les filles, aujourd'hui, elles ont 30 et 26 ans,
00:29:38 le considèrent comme
00:29:40 un ami. Voilà, elles m'ont dit,
00:29:42 clairement, toutes les deux, qu'elles avaient un parent.
00:29:44 Pour le coup, c'était moi, et
00:29:46 c'est un super copain.
00:29:48 - C'est intéressant, et elles avaient quel âge,
00:29:50 quand vous vous séparez ?
00:29:52 - 7 et 3, du coup.
00:29:56 - Oui, donc, assez jeunes, quand même.
00:29:58 - Oui, la deuxième,
00:30:00 à 8 ans, a demandé,
00:30:02 enfin, je l'aurais toujours proposé
00:30:04 d'aller vivre avec leur père,
00:30:06 et à 8 ans, 8-9 ans,
00:30:08 la deuxième, qui n'avait pas de souvenir,
00:30:10 pour le coup, elle avait 3 ans, enfin, c'était peu
00:30:12 de souvenirs avec son père,
00:30:14 est allée vivre 6 mois
00:30:16 avec eux, alors, eux, parce que lui,
00:30:18 il s'est remis avec une personne,
00:30:20 et puis, il y avait une petite soeur,
00:30:22 entre temps, qui était née, pour mes filles,
00:30:24 là-haut,
00:30:26 mais ça ne s'est pas bien passé, non, en fait.
00:30:28 Voilà, mais pas par lui,
00:30:30 par la personne avec qui il est né.
00:30:32 - C'est leur belle-père, oui.
00:30:34 - Oui. - Eugène, c'est intéressant,
00:30:36 là, puisqu'on parle
00:30:38 aujourd'hui du rôle du père,
00:30:40 et du désir d'être père,
00:30:42 dans le témoignage de Tiffane, je trouve ce qui est intéressant,
00:30:44 c'est que, lorsque le couple fonctionne,
00:30:46 c'est plutôt, c'est un
00:30:48 bon père, et puis,
00:30:50 il y a séparation, et
00:30:52 quelque part, l'homme prend des distances,
00:30:54 c'est quelque chose qu'on constate quand même très souvent,
00:30:56 comment vous l'expliquez ?
00:30:58 - Oui, il y a quelque chose qui est d'abord
00:31:00 choquant, parce que l'enfant, il a besoin
00:31:02 de son père et de sa mère, et je pense que
00:31:04 ce que, d'ailleurs, Tiffane a très bien fait, de leur
00:31:06 laisser l'ouverture sur le père, c'est très important
00:31:08 de garder une image du père,
00:31:10 même s'il est absent, après, ben oui,
00:31:12 c'est, hélas, le risque de trop
00:31:14 de masculinité, de se détourner,
00:31:16 c'est l'excès, et c'est le manque
00:31:18 de féminité, c'est l'excès, bon, ben ça,
00:31:20 c'est fini, je passe à autre chose, et puis voilà,
00:31:22 ce qui est derrière est derrière,
00:31:24 et ça, c'est dommageable,
00:31:26 c'est dommageable pour tout le monde, c'est dommageable pour l'ancien
00:31:28 couple, c'est dommageable pour la
00:31:30 personnalité lui-même de cet homme,
00:31:32 d'ailleurs, pour lui-même, c'est dommageable, et puis pour la relation
00:31:34 à ses filles, qui sont ses filles
00:31:36 quand même, donc oui, c'est un peu triste,
00:31:38 ça. - Ah oui,
00:31:40 oui, oui, allez-y, t'y fais, je vous en prie.
00:31:42 - Oui, parce que je pensais pas du tout que c'était,
00:31:44 justement, je pensais que c'était un homme qui avait une part
00:31:46 de féminité développée, vous voyez,
00:31:48 j'ai vraiment, moi, j'ai compris,
00:31:50 d'après ce qu'on m'ont dit, les filles aussi, il y a pas longtemps,
00:31:52 ils m'ont dit "mais maman, je crois qu'il est toujours amoureux de toi",
00:31:54 et j'ai vraiment l'impression que c'est
00:31:56 pas tant, et il comprend, c'est vraiment...
00:31:58 - Il a été blessé, en fait. - Ouais, voilà.
00:32:00 - C'est ça, c'est un peu ce que je crois,
00:32:02 vous voyez, Lionel, tout à l'heure,
00:32:04 vous disiez que je prenais jamais partie pour les hommes,
00:32:06 mais je crois qu'il y a quelque chose, il y a une sorte de blessure
00:32:08 chez l'homme quand il est
00:32:10 éloigné, si je puis dire,
00:32:12 de ses enfants, et du coup,
00:32:14 il s'en détache comme si
00:32:16 ça le faisait, ça le ferait
00:32:18 sinon souffrir de rester...
00:32:20 Il y a peut-être quelque chose comme ça aussi,
00:32:22 qu'il faut... Alors ça n'excuse rien, encore une fois,
00:32:24 parce que je pense que Hugues a raison,
00:32:26 les enfants ont besoin de leur père,
00:32:28 mais je pense que c'est une protection
00:32:30 qui se met et qui est
00:32:32 un peu dommageable pour tout le monde.
00:32:34 Bref, et alors on va vous poser une question
00:32:36 un peu plus sexy,
00:32:38 quand même, Tiffaine, vous vous y attendiez
00:32:40 quand même, n'est-ce pas ?
00:32:42 Quel serait
00:32:44 pour vous le temps idéal
00:32:46 du coït ? Il y a longtemps que je ne l'ai pas posé, celle-là,
00:32:48 de question.
00:32:50 - Oh ! - Ouais, c'est pas...
00:32:52 Vous me répondez en minutes, ou en heures,
00:32:54 mais c'est tout !
00:32:56 - Oh, là là, mais j'allais dire que je ne ramène
00:32:58 pas ça en question de temps, alors...
00:33:00 - Je ne sais pas comment dire... - Oui, ça peut être
00:33:02 votre réponse.
00:33:04 C'est quoi, alors ? Ce serait une question de quoi ?
00:33:06 - Euh...
00:33:08 De sensation, mais
00:33:10 ça peut être très long,
00:33:12 je dirais de sensation, de ressenti,
00:33:14 je ne sais pas si c'est cohérent.
00:33:16 - D'accord. Donc si c'est plus lent,
00:33:18 ça peut être plus long, c'est ça que
00:33:20 vous pourriez dire ? Je ne sais pas, j'essaie de...
00:33:22 - Oui, oui, oui, oui, oui, oui.
00:33:24 - Je comprends tout, vous voyez.
00:33:26 - Vous arrivez à déchiffrer les "oh, oh, oh".
00:33:28 - Oui, oui, oui,
00:33:30 parce que j'ai un peu d'expérience, quand même.
00:33:32 Bon, mais oui, mais
00:33:34 n'empêche que votre réponse, elle est intéressante,
00:33:36 parce que, il y a encore
00:33:38 dans la tête des hommes, le fait qu'il faut
00:33:40 y aller, et puis qu'il faut
00:33:42 vraiment y aller, et encore, et plus vite.
00:33:44 Et en fait,
00:33:46 le slow sex, ça peut vraiment
00:33:48 satisfaire les femmes, parce que justement,
00:33:50 il y a quelque chose comme ça,
00:33:52 un peu de l'ordre du tantra, qui fait que
00:33:54 à ce moment-là, on est
00:33:56 dans la sensualité pure,
00:33:58 et ça peut durer plus longtemps.
00:34:00 - On aime la sensualité, oui, les femmes.
00:34:02 - Ben oui, ben oui.
00:34:04 Allez, je vous laisse poser une question à Ugrène,
00:34:06 Tiffen. - Oui, alors,
00:34:08 c'était une question par rapport à
00:34:10 votre métier.
00:34:12 Je voulais savoir quand vous...
00:34:14 Pardon ?
00:34:16 - Par rapport à mes quoi ? J'ai pas compris. - Votre métier.
00:34:18 - Votre métier. - Oui.
00:34:20 - Oui, voilà, je voulais savoir
00:34:22 comment vous procédez
00:34:24 pour ausculter les femmes
00:34:26 tout en respectant, sans les bloquer,
00:34:28 sans...
00:34:30 Qu'elles se sentent à l'aise,
00:34:32 et qu'elles n'aient pas mal, en fait.
00:34:34 Est-ce qu'il y a une technique particulière ?
00:34:36 Est-ce que vous avez une technique particulière ?
00:34:38 - Intéressant.
00:34:40 - Je pense qu'en effet, c'est une question tout à fait cruciale,
00:34:42 et qui a fait, hélas,
00:34:44 quand on n'y répond pas,
00:34:46 qui a fait énormément de problèmes
00:34:48 et de douleurs chez les femmes.
00:34:50 Et donc, oui, j'ai fait une grande attention.
00:34:52 La première chose, c'est que
00:34:54 je n'examine jamais une femme
00:34:56 si elle n'est pas d'accord.
00:34:58 C'est-à-dire qu'il y a toujours un accord à donner.
00:35:00 Ce n'est pas un automatisme,
00:35:02 c'est un accord.
00:35:04 Et s'il y a blocage, je respecte le blocage
00:35:06 et je me débrouille pour ou reporter l'examen,
00:35:08 même s'il était indispensable,
00:35:10 ou expliquer que, bon, on reverra ça,
00:35:12 ou bien trouver, si c'est possible,
00:35:14 un examen comme l'échographie
00:35:16 par voie suspubienne,
00:35:18 qu'on faisait à l'époque à Vessiplaine, des choses comme ça.
00:35:20 Mais moi, j'ai toujours pensé
00:35:22 qu'il fallait d'abord avoir l'autorisation.
00:35:24 On ne fait jamais ça sans l'autorisation.
00:35:26 Jamais comme un automatisme.
00:35:28 Et deuxièmement,
00:35:30 il y a toujours une douceur à avoir
00:35:32 et voir si, quand on fait cet examen,
00:35:34 ça va.
00:35:36 Est-ce que ça va ? Est-ce que ça ne va pas ?
00:35:38 Et si ça va, ça va. Si ça ne va pas, on s'arrête.
00:35:40 Voilà. Et donc, avec ça,
00:35:42 je pense que... Bon, alors, ça ne veut pas dire
00:35:44 qu'il n'y a pas une fois ou deux
00:35:46 où je n'ai pas fait attention
00:35:48 et que je n'étais pas fidèle à ce que je viens de dire,
00:35:50 mais ça a toujours été pour moi
00:35:52 extrêmement important de l'être.
00:35:54 Et je pense que, dans la majorité des cas,
00:35:56 j'ai fait très attention à ça.
00:35:58 Je ne sais pas si la réponse vous paraît claire.
00:36:00 Ah, si, si, c'est cité.
00:36:02 Et je trouve ça, justement...
00:36:04 J'ai une femme, j'ai une écologue,
00:36:06 mais régulièrement, elle dit "ça va, ça va".
00:36:08 Et ce n'est pas anodin. Ce n'est pas "ça va" pour "ça va".
00:36:10 C'est vraiment "OK, je peux aller plus loin, je peux continuer".
00:36:12 Et je trouve ça... Voilà, apparemment, c'est ce que vous faites.
00:36:14 Et ça m'aide. Et on peut dire "stop", en fait.
00:36:16 C'est ce que je propose.
00:36:18 C'était une bonne question.
00:36:20 Merci, Tiffany.
00:36:22 Merci beaucoup.
00:36:24 Petite pause, et on revient sur le désir
00:36:26 d'être père, avec Arnaud,
00:36:28 qui nous rejoint dans un instant.
00:36:30 Nous évoquons aujourd'hui le désir d'enfant
00:36:32 avec Ugraine,
00:36:34 spécialiste des traitements de l'infertilité.
00:36:36 Et vous pouvez, évidemment,
00:36:38 le retrouver également sur son blog,
00:36:40 ugraine.com.
00:36:42 On va donner la parole, maintenant,
00:36:44 à Arnaud, puisqu'on parle plus
00:36:46 particulièrement du désir d'enfant
00:36:48 chez les hommes. Bonjour, Arnaud.
00:36:50 Bonjour.
00:36:52 Merci de témoigner.
00:36:54 Oui, exactement. Alors, du coup, moi,
00:36:56 je conviens d'être peut-être pas dans la norme,
00:36:58 mais avec
00:37:00 ma partenaire,
00:37:02 on a beaucoup
00:37:04 discuté. Donc, ça fait 4 ans
00:37:06 actuellement qu'on
00:37:08 est ensemble, et j'ai
00:37:10 33 ans.
00:37:12 J'ai grandi avec l'idée
00:37:14 de répéter le schéma,
00:37:16 entre guillemets,
00:37:18 je dirais, standard,
00:37:20 sans vraiment me poser de questions, mais pensant vraiment
00:37:22 que ce serait quelque chose
00:37:24 qui me remplirait de joie,
00:37:26 et je pense que vraiment
00:37:28 avoir un bon contact avec les
00:37:30 enfants et aimer les enfants de manière générale.
00:37:32 Mais je dirais
00:37:34 qu'un peu avant le Covid et pendant le Covid,
00:37:36 j'ai beaucoup réfléchi, et au final, je me demande
00:37:38 si c'est quelque chose
00:37:40 qui vraiment m'épanouirait,
00:37:42 et si c'est OK
00:37:44 de
00:37:46 perpétuer, entre guillemets,
00:37:48 cette
00:37:50 vie-là, entre guillemets,
00:37:52 l'humanité, parce que
00:37:54 au final,
00:37:56 j'avais, entre guillemets, comme une forme
00:37:58 d'incohérence sur
00:38:00 le désir
00:38:02 de l'environnement
00:38:04 environnant, et je me
00:38:06 demandais si c'était vraiment la meilleure idée,
00:38:08 et au final,
00:38:10 en déconstruisant un peu,
00:38:12 en me questionnant,
00:38:14 je me suis aperçu qu'au final,
00:38:16 le fait
00:38:18 de ne pas en avoir,
00:38:20 me serait plus
00:38:22 épanouissant, je pense.
00:38:24 Oui, mais voyez,
00:38:26 j'aime bien votre témoignage, parce que ça montre quoi ?
00:38:28 Ça montre que, naturellement,
00:38:30 vous étiez dans la logique,
00:38:32 on forme une famille,
00:38:34 on a des enfants, enfin, je veux dire, vous étiez dans une logique
00:38:36 sociétale, et c'est
00:38:38 pendant la Covid, qui est quand même
00:38:40 une période qui a fait réfléchir
00:38:42 à beaucoup de gens, que vous avez réfléchi,
00:38:44 et qu'au fond, vous vous êtes dit
00:38:46 "C'est peut-être pas mon désir
00:38:48 le plus profond, peut-être que
00:38:50 c'est pas..." Enfin, voilà, donc
00:38:52 votre réflexion,
00:38:54 elle a du sens pour vous, après, il n'y a pas à juger
00:38:56 si c'est bien, si c'est mal, enfin,
00:38:58 il me semble, non, Yohann ?
00:39:00 Oui, moi, je suis complètement d'accord avec
00:39:02 ce témoignage d'Arnaud, et puis ce que vous venez de dire,
00:39:04 Brigitte, je pense qu'en effet, ce que je trouve extrêmement
00:39:06 intéressant, c'est que, c'est ce que vous venez de dire,
00:39:08 mais je le répète à ma façon, c'est que
00:39:10 le Covid l'oblige à se reculer,
00:39:12 et à ne plus réfléchir en fonction
00:39:14 de l'injonction sociétale, mais de
00:39:16 ce qu'il y a au fond de lui, donc c'est forcément juste,
00:39:18 c'est-à-dire que, autant l'injonction
00:39:20 sociétale peut faire un décalage, on l'a vu tout à l'heure,
00:39:22 à propos des adolescents,
00:39:24 et les filières dans lesquelles on les met,
00:39:26 parce que la société demande
00:39:28 ça, alors qu'on sait même pas si c'est leur correspondre,
00:39:30 et alors que là, Arnaud, il s'arrête et il se dit
00:39:32 "Moi, au fond de moi, en mon âme et
00:39:34 conscience, je dirais, qu'est-ce que j'en pense ?"
00:39:36 Et là, il a une réponse qui est
00:39:38 "D'accord, il dit
00:39:40 je suis pas dans la norme, mais si, si, vous êtes dans la vraie norme,
00:39:42 c'est-à-dire la norme vis-à-vis de vous,
00:39:44 et c'est ça que je trouve essentiel, et c'est ce que j'essayais
00:39:46 de dire depuis le début, donc je vous remercie énormément
00:39:48 Arnaud d'avoir témoigné, parce que
00:39:50 ça aide à la compréhension de ce que j'essayais de dire.
00:39:52 - Avec plaisir, mais je me suis
00:39:54 moi-même surpris,
00:39:56 bien installé sur la chaise du discernement,
00:40:00 que oui,
00:40:02 même sur des croyances qui peuvent être profondes,
00:40:04 on peut quand même arriver à les déconstruire,
00:40:06 je pense qu'il est d'autant plus primordial,
00:40:08 quand il s'agit de la vie
00:40:10 d'un être vivant, de savoir si
00:40:12 vraiment elle est bien
00:40:14 remise en question, et je pense que
00:40:16 effectivement, en tout cas moi,
00:40:18 je me suis surpris à
00:40:20 avoir ce questionnement-là,
00:40:22 et je pense que oui, il est d'autant plus
00:40:24 crucial de se poser cette question-là,
00:40:26 jusque, voilà,
00:40:28 dans ce qui pourrait être installé comme
00:40:30 des évidences,
00:40:32 qui ne sont pas forcément finalement.
00:40:34 - Mais vous avez une compagne actuellement, si j'ai
00:40:36 bien compris. - Exactement, oui.
00:40:38 - Et elle est dans la même
00:40:40 réflexion que vous, parce que ça pourrait
00:40:42 être ça le...
00:40:44 - C'est vrai, et
00:40:46 pour se dire, ça a été
00:40:48 souvent des conversations que j'ai eues avec des femmes
00:40:50 également, pour savoir aussi un peu, elles,
00:40:52 ce qu'elles en pensaient, et je pense
00:40:54 aussi qu'il y a un rapport
00:40:56 à un
00:40:58 intéressement pour ma part de la philosophie,
00:41:00 et qui moi, entre guillemets,
00:41:02 m'a facilité, entre guillemets,
00:41:04 ma compréhension, mais je comprends bien que
00:41:06 chez
00:41:08 la femme,
00:41:10 il y a plus de
00:41:12 complexité, et entre guillemets, donc du coup j'en ai parlé
00:41:14 avec ma compagne,
00:41:16 et pour elle c'est ok,
00:41:18 même si elle s'interroge
00:41:20 quand même sur
00:41:22 comment ça, ça va vieillir,
00:41:24 parce que, voilà, une horloge
00:41:26 interne, qu'on connaît,
00:41:28 etc., elle se pose quand même la question
00:41:30 parce que je pense qu'il y a plus
00:41:32 de pression, je dirais,
00:41:34 que pour ma part.
00:41:36 Pour l'instant c'est ok, mais
00:41:38 voilà, on avance,
00:41:40 et si jamais c'est un besoin, alors on
00:41:42 en reparlera à ce moment-là,
00:41:44 je pense. - En tout cas,
00:41:46 vous êtes ouvert, ça me semble...
00:41:48 - Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:41:50 - Je pense vraiment que c'est quelque chose
00:41:52 qui est primordial, mais
00:41:54 je pense que, pour en revenir
00:41:56 à ce qu'on disait tout à l'heure sur le Covid,
00:41:58 je pense qu'il y a eu aussi beaucoup
00:42:00 de colère et beaucoup de haine
00:42:02 avec le Covid, il n'y a pas seulement
00:42:04 eu un temps de réflexion, même si
00:42:06 ça facilite
00:42:08 l'introspection, je dirais que
00:42:10 j'ai eu un peu
00:42:12 de colère vis-à-vis des
00:42:14 biais cognitifs utilisés pendant ce contexte-là,
00:42:16 et je dirais qu'il y a eu
00:42:18 une forme de colère chez moi, et c'est
00:42:20 entre guillemets la citation de Chopin-Auvoir
00:42:22 qui m'a aidé à comprendre, où
00:42:24 il disait que
00:42:26 dans la vie, soit on
00:42:28 crée ou soit on procrée,
00:42:30 et c'est là où je me suis
00:42:32 dit qu'il y a un peu
00:42:34 ces deux visions
00:42:36 philosophies-là, soit on crée
00:42:38 l'environnement de nos futurs
00:42:40 enfants, créer quelque chose de prospère,
00:42:42 ou soit on procrée
00:42:44 pour pouvoir laisser l'expérience
00:42:46 à nos enfants, et je trouvais
00:42:48 ça extrêmement
00:42:50 persinant.
00:42:52 J'avoue que c'est vrai.
00:42:54 Oui, c'est intéressant, cela
00:42:56 étant dit, Chopin-Auvoir, c'est pas
00:42:58 un joyeux joyeux,
00:43:00 c'est quand même un dépressif,
00:43:02 mais on est d'accord.
00:43:04 Ce qui est intéressant, encore une fois,
00:43:06 c'est que moi, je suis
00:43:08 toute très ouverte, bien qu'ayant
00:43:10 fait le choix de ne pas avoir
00:43:12 d'enfants, je comprends tout à fait qu'on ait
00:43:14 envie d'en avoir. Moi, ce qui me gêne toujours,
00:43:16 c'est lorsqu'on fait des enfants
00:43:18 plus pour nous, et pour
00:43:20 leur faire faire ce qu'on
00:43:22 n'a pas réussi à faire, moi c'est ça qui
00:43:24 me gêne, sinon après, je veux dire,
00:43:26 et c'est là où ce que
00:43:28 dit Chopin-Auvoir est tout à fait intéressant, évidemment.
00:43:30 Et
00:43:32 vraiment, j'essaie de faire court, parce que
00:43:34 la philosophie, je pourrais en parler, mais
00:43:36 vous n'avez pas beaucoup d'audience,
00:43:38 donc pas beaucoup de temps pour...
00:43:40 Mais en tout cas, oui, je pense
00:43:42 qu'effectivement, moi, ça m'a beaucoup aidé,
00:43:44 ça m'a permis de donner aussi plus de sens
00:43:46 et pouvoir,
00:43:48 à contraire, du coup, aider
00:43:50 l'environnement à partager
00:43:52 par exemple de la psychologie,
00:43:54 de la philosophie, de la spiritualité
00:43:56 à des gens pour vraiment construire, entre guillemets,
00:43:58 l'avenir de... Et vraiment,
00:44:00 je me sens très épanoui
00:44:02 et très en adéquation avec
00:44:04 ça.
00:44:06 - Mais oui. Eh bien merci,
00:44:08 Arnaud, c'est un joli témoignage également,
00:44:10 très différent de celui de Lionel. On va
00:44:12 continuer après les infos.
00:44:14 Huguerenne, vous pourrez réagir bien sûr au témoignage
00:44:16 d'Arnaud, je vous ferai réagir.
00:44:18 Et puis vous pourrez également me donner la réponse à la
00:44:20 devinade, quel est le point commun entre
00:44:22 les chattes et les femmes.
00:44:24 On se retrouve après les infos.
00:44:26 - Et Sud Radio.
00:44:28 - Et nous sommes avec Huguerenne,
00:44:30 gynécologue obstétricien, certes
00:44:32 à la retraite, mais qui continue
00:44:34 beaucoup à évoquer ce désir
00:44:36 d'enfant, cette difficulté à en avoir.
00:44:38 Vous pouvez le retrouver sur son blog
00:44:40 huguerenne.com.
00:44:42 Renne, ça ne s'écrit pas comme une reine,
00:44:44 c'est R-E-U-N-E-S.
00:44:46 Mais vous savez maintenant, vous avez l'habitude
00:44:48 d'aller voir sur notre site
00:44:50 sudradio.fr
00:44:52 et puis, ou pourquoi pas, sur notre
00:44:54 chaîne YouTube, puisque vous êtes maintenant
00:44:56 plus de 800 000
00:44:58 à nous avoir rejoints sur notre chaîne YouTube
00:45:00 et je vous en remercie, parce que
00:45:02 comme le disait tout à l'heure Arnaud,
00:45:04 c'est ça la
00:45:06 fraternité, c'est parler ensemble
00:45:08 pour un monde meilleur.
00:45:10 Justement, vous voulez réagir
00:45:12 à ce que nous a dit Arnaud
00:45:14 Huguerenne ?
00:45:16 - Oui, alors j'ai trouvé vraiment cet homme
00:45:18 très posé, très réfléchi.
00:45:20 Dès le début, je me suis dit, mais lui, il a
00:45:22 une part féminine, et bien sûr c'est un homme,
00:45:24 mais il a une part féminine qui s'exprime
00:45:26 et du coup ça vient illustrer ce que j'ai essayé
00:45:28 d'expliquer aussi au début. Et cette
00:45:30 part féminine, moi je la sens dans
00:45:32 cette introspection qu'il fait, il va voir
00:45:34 à l'intérieur de lui-même, dans ce désir
00:45:36 de voir ce qui se passe à l'intérieur,
00:45:38 aussi bien d'un point de vue, j'allais dire
00:45:40 psychique, que
00:45:42 spirituel d'ailleurs, il l'a dit.
00:45:44 Et donc, c'est à partir de
00:45:46 cette plongée en soi-même
00:45:48 qui revient et qui dit, ben voilà, je vais faire comme ça.
00:45:50 Et donc ça m'a
00:45:52 beaucoup intéressé, et justement du coup
00:45:54 ça montre, ça
00:45:56 met en exergue que
00:45:58 cette partie féminine, elle ne va pas forcément pousser
00:46:00 à faire un enfant, elle va être
00:46:02 élément de réflexion qui tient compte de l'ensemble
00:46:04 du problème et pas simplement
00:46:06 de son petit désir à soi, et qui va
00:46:08 en fonction de cet ensemble
00:46:10 vu, et bien
00:46:12 prendre une décision. Voilà, il parlait
00:46:14 de philosophie aussi, ça va bien avec
00:46:16 aussi, donc c'est ça qui m'a
00:46:18 le plus, enfin pas le plus, mais qui
00:46:20 m'a intéressé dans tout son
00:46:22 témoignage. - Oui, parce qu'en fait
00:46:24 on peut avoir
00:46:26 une capacité
00:46:28 à bien s'occuper des enfants sans forcément
00:46:30 être passé soi-même
00:46:32 par cette étape,
00:46:34 finalement, et c'est ça que vous voulez dire quand vous parlez
00:46:36 de notre part féminine, masculine,
00:46:38 on n'est pas obligé d'être
00:46:40 parent pour être un bon parent,
00:46:42 et c'est vrai que c'est important de le dire,
00:46:44 de même qu'il y a des parents qui sont
00:46:46 de très mauvais parents, évidemment.
00:46:48 Alors notre devinette, quel est le point commun
00:46:50 entre les chattes et les femmes, Ugrène ?
00:46:52 - Alors je sais ce
00:46:54 qu'il ne faut pas répondre, mais je ne sais pas ce qu'il faut répondre.
00:46:56 - Je crois
00:46:58 que beaucoup de gens seront d'accord
00:47:00 avec la réponse, ce sont les deux
00:47:02 êtres vivants qui passent le plus de temps
00:47:04 à leur toilette.
00:47:06 Voilà.
00:47:08 Bon, c'est pas...
00:47:10 Je suis sûr qu'il y a
00:47:12 des féministes qui ne seraient pas d'accord, mais je pense quand même
00:47:14 que c'est assez juste.
00:47:16 Nous retrouvons maintenant Maëlys,
00:47:18 et votre témoignage est assez important
00:47:20 et intéressant, Maëlys, parce que
00:47:22 vous êtes maman de deux grands-fils,
00:47:24 enfin 12 et 13 ans,
00:47:26 vous avez eu une petite-fille de 2 ans et demi
00:47:28 à la demande
00:47:30 de votre compagnon,
00:47:32 qui voulait un fort désir d'enfant.
00:47:34 C'est bien ça ?
00:47:36 - Tout à fait. Bonjour Brigitte, bonjour Hug.
00:47:38 Donc oui, c'est exactement ça.
00:47:40 Donc, après ma séparation
00:47:44 avec le père de mes fils,
00:47:46 j'ai rencontré
00:47:48 quelqu'un d'autre par le biais d'amis.
00:47:50 J'étais assez réticente
00:47:52 parce que je sortais d'une longue relation,
00:47:54 mais bon, les choses se sont faites, on s'entendait
00:47:56 très bien.
00:47:58 - Il était très amoureux ?
00:48:00 - Il avait l'air, oui.
00:48:02 Oui, oui, il était amoureux.
00:48:04 Il parlait de mariage.
00:48:06 - Oui, oui, mais attendez, j'ai bien compris
00:48:08 que vous n'étiez plus ensemble,
00:48:10 mais il pouvait être très amoureux au moment où il vous désire un enfant de vous.
00:48:12 - Oui, bien sûr.
00:48:14 Il était amoureux,
00:48:16 il voulait qu'on reconstruise
00:48:18 une nouvelle famille,
00:48:20 que ce ne serait pas comme avec les autres,
00:48:22 lui de son côté, moi du mien.
00:48:24 Il parlait de mariage
00:48:26 à mes parents, etc.
00:48:28 C'était quelque chose de sérieux.
00:48:30 J'avais un implant dans le bras,
00:48:32 je ne voulais pas d'autre enfant.
00:48:34 En tout cas,
00:48:36 je voulais un troisième enfant avec le père de mes fils,
00:48:38 mais étant séparée,
00:48:40 je ne m'étais jamais dit que j'aurais un autre enfant.
00:48:42 Du coup,
00:48:44 il a insisté
00:48:46 plusieurs mois, environ trois mois.
00:48:48 Je me suis dit, bon, en même temps,
00:48:50 il parle de mariage, etc.
00:48:52 On se connaît bien,
00:48:54 mes enfants l'aiment bien, sa fille m'aime bien, etc.
00:48:56 Donc, on va reconstruire.
00:48:58 - Il avait déjà une fille, lui ?
00:49:00 - Oui, une fille aussi
00:49:02 d'un an de plus que le mien, de 14 ans
00:49:04 aujourd'hui. Elle avait 10 ans à l'époque.
00:49:06 Donc,
00:49:08 voilà, je tombe enceinte
00:49:10 assez rapidement,
00:49:12 au bout d'un mois et demi, je crois,
00:49:14 après avoir retiré mon implant.
00:49:16 Tout s'est dégradé.
00:49:18 Sa mère m'a détestée.
00:49:20 Du coup, elle a mis sa fille
00:49:22 dedans. Sa fille,
00:49:24 voilà,
00:49:26 ça ne se passait pas du tout bien avec sa fille.
00:49:28 Moi, de mon côté, mon ex-conjoint
00:49:30 prenant ma grossesse
00:49:32 m'a aussi fait, comme on dit
00:49:34 vulgairement, la misère.
00:49:36 On était en procédure
00:49:38 pour la garde des enfants. Il a
00:49:40 carrément demandé la garde exclusive
00:49:42 des enfants, sous prétexte
00:49:44 que je les emmenais avec quelqu'un
00:49:46 qu'il ne connaissait pas. Enfin, voilà.
00:49:48 Tout s'est détruit. J'ai pensé avorter.
00:49:50 J'ai failli
00:49:52 avorter 4 fois.
00:49:54 C'est ma mère qui m'a dit "non, non, arrête,
00:49:56 la petite, elle bouge déjà". Je devais être
00:49:58 à 13 semaines, vraiment, j'étais à la limite
00:50:00 de l'avortement.
00:50:02 Donc, je l'ai gardée
00:50:04 et au final, tout a explosé.
00:50:06 J'ai perdu la garde de mes
00:50:08 fils.
00:50:10 Mais je les ai récupérés depuis.
00:50:12 Du coup, j'ai quitté...
00:50:14 Ça n'allait plus du tout non plus avec le père
00:50:16 de la petite. Donc, je suis partie
00:50:18 à 6 mois de grossesse
00:50:20 pour récupérer mes enfants,
00:50:22 déjà mes garçons.
00:50:24 Je l'ai quittée en tout cas à 6 mois
00:50:26 de grossesse. Et puis, voilà, j'ai
00:50:28 continué mon combat toute seule pour récupérer
00:50:30 mes fils. Et en même temps, ma fille
00:50:32 était bébé. J'ai fait ma grossesse,
00:50:34 toute seule.
00:50:36 Et voilà, il l'a vue.
00:50:38 Il a participé quand même à l'accouchement.
00:50:40 Il voulait participer, je ne sais pas pourquoi.
00:50:42 Il a participé à l'accouchement.
00:50:44 Moi, j'ai refusé qu'il la reconnaisse
00:50:46 parce que notre histoire,
00:50:48 c'était n'importe quoi.
00:50:50 Donc, voilà, je les laisse
00:50:52 toutes seules. Elle porte mon nom. Et lui,
00:50:54 il ne fait pas trop partie de sa vie
00:50:56 même si j'ai envie qu'il en fasse partie.
00:50:58 - Oui, il est quand même le père
00:51:00 quoi qu'il en soit. - Oui, mais lui,
00:51:02 il ne veut pas.
00:51:04 On n'est pas très loin. Mais non, il me dit
00:51:06 "Tu es une très bonne mère. Je te fais confiance. Je dors sur mes
00:51:08 deux oreilles. Je sais qu'elle ne manquera jamais
00:51:10 de rien avec toi." Et puis là, il vit sa meilleure vie.
00:51:12 Il est en couple avec une jeune de 20 ans.
00:51:14 - C'est quand même
00:51:16 une histoire triste que vous nous racontez.
00:51:18 Mais ce qui est incroyable, c'est
00:51:20 qu'est-ce qui explique, comment vous expliquez
00:51:22 ce fort désir d'enfant
00:51:24 et ce changement ?
00:51:26 Alors, à la limite,
00:51:28 qu'il y ait eu des conflits
00:51:30 à partir du moment où vous êtes enceinte, ça peut se comprendre.
00:51:32 Mais comment on peut...
00:51:34 Je ne sais pas, c'est un changement
00:51:36 radical ? - Oui, radical, oui.
00:51:38 C'est quelqu'un d'assez spécial.
00:51:40 Déjà, le fait
00:51:42 que j'habite qu'à 30 minutes.
00:51:44 Mais pour lui, c'est déjà
00:51:46 trop. C'est quelqu'un qui est
00:51:48 extrêmement dans ses habitudes. Il ne sort pas
00:51:50 de sa zone de confort.
00:51:52 Pour lui, c'est soit en vivant ensemble, soit il n'y avait
00:51:54 rien. Mais moi, je ne pouvais pas
00:51:56 vivre sans mes fils.
00:51:58 Lui, il n'a pas compris que je
00:52:00 devais récupérer mes garçons.
00:52:02 Lui, il a cru que j'allais
00:52:04 laisser mes fils à leur père
00:52:06 et puis vivre notre vie
00:52:08 à trois comme il avait dit à ma mère.
00:52:10 On va refaire notre vie.
00:52:12 - En fait, c'est un enfant roi.
00:52:14 C'est-à-dire qu'il n'est pas adulte.
00:52:16 - Oui, c'est un fils unique en plus.
00:52:18 - Et puis, tout lui est dû. Et à partir du moment où tout
00:52:20 ne lui est pas dû, il peut faire tout lâcher.
00:52:22 - Tout à fait.
00:52:24 - Ugrène, vous voulez réagir ?
00:52:26 - Oui.
00:52:28 C'est vrai. Comme vous le disiez, c'est une histoire
00:52:30 quand même triste. Moi, ce que je note quand même, c'est que
00:52:32 Maevis, elle a quand même une grande force.
00:52:34 Traverser tout ça, moi, je vois
00:52:36 ce que ça donne. Quand même, j'ai...
00:52:38 Après plusieurs dizaines d'années
00:52:40 de pratique
00:52:42 du couple
00:52:44 dans mon cabinet, de voir les différents
00:52:46 couples et les différents problèmes, je sais
00:52:48 que pour affronter ce que, Maevis, vous avez affronté,
00:52:50 il faut beaucoup de force. Donc, déjà, là,
00:52:52 bravo, chapeau.
00:52:54 L'autre chose, je pense qu'en effet, cet homme,
00:52:56 il y a quelque chose dans son comportement qui est curieux.
00:52:58 Et je pense que là, ce qu'il aurait fallu, c'est peut-être...
00:53:00 Mais c'est facile d'en dire après.
00:53:02 C'est un peu s'arrêter sur ce désir aussi fort
00:53:04 et puis essayer d'y voir un peu plus clair.
00:53:06 Parce que, manifestement, il devait y avoir
00:53:08 derrière ça des représentations
00:53:10 de la famille.
00:53:12 Vous l'avez un peu évoqué, Maevis.
00:53:14 C'est une représentation de la famille. Et quand cette représentation
00:53:16 s'est effondrée, ça ne correspondait plus.
00:53:18 Et il a tout envoyé... - Oui.
00:53:20 - Et vous avec.
00:53:22 Et ça, c'est quand même dommageable pour vous,
00:53:24 pour tout le monde. Ça fait beaucoup de souffrance.
00:53:26 - Oui, c'est sûr.
00:53:28 C'est sûr. Bon, maintenant, ça fait quelques années.
00:53:30 Donc, je le laisse
00:53:32 quand même de temps en temps.
00:53:34 Il vient voir la petite. Au début, je ne voulais pas
00:53:36 qu'il dise le mot "papa".
00:53:38 Parce que, pour moi, c'est pas ça un père.
00:53:40 Donc, j'étais un peu dure avec lui
00:53:42 quand il l'avait revue. Parce qu'il la voyait un peu
00:53:44 tous les 3 mois, finalement.
00:53:46 Donc, moi, je lui ai dit, "Non, tu ne dis pas
00:53:48 le mot 'papa' parce que tu n'en es pas un, en fait.
00:53:50 Ce n'est pas en voyant sa fille tous les 3 mois
00:53:52 qu'on se décrète père."
00:53:54 Donc, après, il a fait des efforts.
00:53:56 En janvier, il a eu
00:53:58 une nouvelle résolution, comme quoi
00:54:00 il allait la voir plus régulièrement.
00:54:02 Donc, ça a tenu 2-3 mois.
00:54:04 Ensuite, il l'a vue.
00:54:06 Il la voit. Mais c'est parce que
00:54:08 moi, je veux bien aussi parfois aller
00:54:10 chez lui. Ou voilà, il me dit
00:54:12 "Est-ce que je peux passer?" J'accepte tout, en fait.
00:54:14 Pour qu'elle garde quand même un lien.
00:54:16 Mais c'est quelqu'un...
00:54:18 Voilà, sachant que parfois, il voulait
00:54:20 revenir avec moi. L'année dernière, il voulait qu'on se remette
00:54:22 ensemble. Et finalement, il fait marche-arrière
00:54:24 à la dernière minute.
00:54:26 Et là, il me dit...
00:54:28 Parce que quand les enfants sont ensemble, ils sont tous très
00:54:30 bien. On est vraiment bien. On s'entend bien.
00:54:32 Mais il me dit "Non, moi, je peux pas.
00:54:34 J'ai mes souffrances.
00:54:36 Je veux pas t'imposer ça, soi-disant."
00:54:38 Et puis,
00:54:40 en fait, voilà. Maintenant, il vit sa meilleure vie.
00:54:42 Il part en vacances.
00:54:44 Il est avec une jeune de 23 ans.
00:54:46 Je sais pas quelle vie il se crée.
00:54:48 Mais bon. Et puis moi, j'élève la petite toute seule.
00:54:50 - Espérons qu'il fasse pas un autre
00:54:52 enfant avec la sainte-décone.
00:54:54 - Complètement, oui.
00:54:56 - C'est sûr.
00:54:58 - Bravo, Maëlys.
00:55:00 Et puis, merci de ce témoignage.
00:55:02 Comme quoi, on peut avoir aussi...
00:55:04 Moi, c'est un peu le constat que je fais
00:55:06 de votre témoignage. C'est qu'on peut aussi avoir
00:55:08 chez les hommes des désirs d'enfants très forts
00:55:10 qui, finalement, n'aboutissent pas sur grand-chose.
00:55:12 On le dit souvent des femmes,
00:55:14 mais on voit que c'est pareil chez les hommes.
00:55:16 On voit bien que le désir d'enfants, souvent,
00:55:18 colmate des
00:55:20 blessures profondes dont on n'est pas
00:55:22 conscient. Et c'est ça qui est intéressant
00:55:24 dans ce témoignage. On fait une petite
00:55:26 pause et on continue avec vous, bien sûr,
00:55:28 au 0826 300 300.
00:55:30 A tout de suite. Ugrène
00:55:32 est avec nous et nous évoquons le
00:55:34 désir d'être père
00:55:36 chez les hommes. Et on redonne
00:55:38 la parole à Michel, maintenant.
00:55:40 Michel, bonjour.
00:55:42 - Bonjour Brigitte, bonjour Ugrène. Merci beaucoup de
00:55:44 m'accueillir. - Je vous en prie.
00:55:46 - Vous avez trois enfants,
00:55:48 avec le même père.
00:55:50 - Les deux premiers,
00:55:52 le même et le
00:55:54 dernier avec un seul.
00:55:56 - Avec un autre, d'accord.
00:55:58 - Voilà, c'est ça.
00:56:00 - Et alors, qu'est-ce que vous pourriez dire
00:56:02 de leur désir d'être père à ces
00:56:04 hommes ? - Eh bien, écoutez,
00:56:06 pour le premier, j'avais tout juste
00:56:08 18 ans.
00:56:10 Il m'a dit "t'es la femme de ma vie,
00:56:12 t'es la mère de mes enfants.
00:56:14 Je te ferai deux enfants, un homme, une femme."
00:56:16 Donc moi j'ai cru que c'était ça, le grand
00:56:18 amour, que c'était
00:56:20 signé jusqu'à la fin.
00:56:22 Et en fait, après
00:56:24 le recul et quelques années,
00:56:26 je me suis aperçue qu'il avait plutôt
00:56:28 rempli un contrat en fait.
00:56:30 Parce que
00:56:32 j'ai eu mon premier
00:56:34 enfant, qui était un garçon.
00:56:36 Et quand
00:56:38 j'étais enceinte,
00:56:40 on était très contents, j'étais très contente aussi.
00:56:42 Et quand il y a
00:56:44 eu
00:56:46 la seconde qui est arrivée,
00:56:48 je ne savais pas ce que c'était.
00:56:50 Je lui ai dit "tu viens avec moi, on va à l'échographie
00:56:52 pour savoir ce que c'est, si c'est un garçon ou une fille."
00:56:54 Et il était couché dans le lit.
00:56:56 Il me dit "non, non, je ne viens pas avec toi.
00:56:58 De toute façon, je sais que je t'ai fait un garçon
00:57:00 et je t'ai fait un garçon.
00:57:02 Le second sera une fille, donc j'ai pas besoin de venir avec toi
00:57:04 à l'échographie."
00:57:06 Bon, j'étais un peu vexée,
00:57:08 j'étais un peu... voilà.
00:57:10 Et puis je me suis dit "c'est peut-être que c'est le boulot qui lui prend la tête."
00:57:12 Et donc c'était une fille.
00:57:14 Et finalement, après quelques années,
00:57:16 il m'a dit "tu n'es pas la femme de Havis,
00:57:18 tu es la mère de mes enfants et je t'ai choisi pour ça
00:57:20 parce que je sais que tu serais toujours bien occupée
00:57:22 de tes enfants."
00:57:24 Donc en fait, il a rempli un contrat avec moi.
00:57:26 Donc effectivement, je n'ai pas resté sans femme
00:57:28 très longtemps.
00:57:30 - Et ce contrat, Michel,
00:57:32 ce contrat d'après vous, c'est quoi ?
00:57:34 C'est l'agent sur la société ?
00:57:36 - Non, c'était en fait,
00:57:38 il a eu un mariage qui n'a pas duré très longtemps.
00:57:40 Parce que
00:57:42 sur les gens, sa femme était infidèle.
00:57:44 Je crois qu'il a duré 3 ou 4 mois.
00:57:46 Donc en fait, avec moi, il s'est racheté
00:57:48 une virginité, bon père de famille,
00:57:50 deux enfants, voilà.
00:57:52 Et donc,
00:57:54 vu comment ça s'est terminé,
00:57:56 c'était un peu ça. Il a rempli un contrat, en fait.
00:57:58 - Oui, mais ce qu'on entend,
00:58:00 me semble-t-il, mais vous allez me le confirmer
00:58:02 ou pas,
00:58:04 c'est qu'en fait,
00:58:06 il voulait des enfants parce que ça fait partie
00:58:08 de son rôle d'homme.
00:58:10 Mais ce n'était pas un désir profond
00:58:12 d'avoir,
00:58:14 d'élever des enfants,
00:58:16 il me semble.
00:58:18 - C'est pas comme ça que je le ressens, parce que
00:58:20 il aime ses enfants,
00:58:22 il est là quand il réclame quelque chose.
00:58:24 Donc,
00:58:26 voilà, mais bon, ça ne l'a pas empêché de partir
00:58:28 au bout du monde, du jour au lendemain,
00:58:30 en me disant "ben écoute, voilà, j'ai rencontré
00:58:32 quelqu'un, je pars au bout du monde".
00:58:34 Donc finalement,
00:58:36 il avait rempli son contrat.
00:58:38 C'est un peu comme ça que je l'ai...
00:58:40 - Vous l'avez ressenti.
00:58:42 - Ouais, exactement. Après,
00:58:44 quand les enfants ont un problème,
00:58:46 en plus, c'est pas lui
00:58:48 qui vient le voir, c'est moi généralement.
00:58:50 Donc voilà, il a rempli son
00:58:52 contrat, il s'est marié,
00:58:54 et puis il a eu deux enfants.
00:58:56 En fait, c'est un peu...
00:58:58 ça, c'était pas...
00:59:00 ça n'a pas été
00:59:02 vécu
00:59:04 partagé de la même façon.
00:59:06 Moi, j'étais très heureuse
00:59:08 d'avoir des enfants, c'était quelque chose que je voulais
00:59:10 depuis toujours.
00:59:12 Donc ça, il n'y avait pas
00:59:14 d'ambiguïté
00:59:16 pour moi.
00:59:18 Mais en fait, avec le recul et la vie
00:59:20 que j'ai avec lui,
00:59:22 du coup, c'est un peu
00:59:24 ce que je ressens, et voilà.
00:59:26 Donc je pense qu'il y a
00:59:28 des hommes, quand je les vois, qui sont très investis.
00:59:30 Moi, mon...
00:59:32 mon époux actuel
00:59:34 s'est occupé de mes enfants
00:59:36 comme si c'était les siens, les emmener à l'hôpital.
00:59:38 Il a été là, tout le temps,
00:59:40 même quand leur père n'était pas là.
00:59:42 Et pourtant,
00:59:44 c'est pas les siens. Il s'est investi beaucoup plus.
00:59:46 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:59:48 Très, très bien.
00:59:50 Très, très bien. Ugrène, vous voulez réagir ?
00:59:52 [Rires]
00:59:54 Oui, oui. Ce que je trouve...
00:59:56 C'est toujours une histoire
00:59:58 un petit peu aussi difficile, celle-là.
01:00:00 Bon, elle se termine mieux parce qu'il y a cet autre homme
01:00:02 qui est là et qui fait... et qui, lui, a une autre
01:00:04 attitude, mais c'est vrai que
01:00:06 ce premier homme...
01:00:08 Ce qui m'a beaucoup
01:00:10 frappé, c'est le fait qu'au moment de la
01:00:12 deuxième grossesse, ils disent...
01:00:14 ils disent "bah non, je viens pas à l'échographie".
01:00:16 Ah, j'étais en larmes.
01:00:18 On sent que le contraire, c'était surtout sur le garçon.
01:00:20 Alors après, peut-être que ça s'est modifié, tout ça.
01:00:22 Et c'est comme s'il avait une image
01:00:24 de ce qu'il veut, mais qu'il ne confrontait
01:00:26 pas son image à l'autre, et en le
01:00:28 laissant libre de... Donc, ça
01:00:30 va vers une manipulation
01:00:32 quand même inconsciente, je lui ai fait un cadeau de la conscience.
01:00:34 Mais il y a du coup une espèce de manipulation.
01:00:36 Il dit ce qu'il veut, et il faut le dire ce qu'il veut.
01:00:38 Vous avez absolument raison.
01:00:40 Enfin, vous avez absolument raison
01:00:42 dans ce que vous dites, en fait.
01:00:44 Parce que, comme je vous dis, quand on s'est
01:00:46 séparés, il m'a bien dit
01:00:48 "bah écoute, de toute façon, je
01:00:50 savais que si je faisais des enfants avec toi,
01:00:52 tu serais toujours là pour eux et que tu t'en occuperais bien".
01:00:54 Donc, voilà.
01:00:56 En fait, j'ai été la mère de
01:00:58 ses enfants. Et ni son épouse,
01:01:00 ni sa maîtresse,
01:01:02 ni sa femme, j'ai été juste la mère de
01:01:04 ses enfants.
01:01:06 C'est triste, hein ?
01:01:08 Mais grâce à vos émissions,
01:01:10 je suis devenue une femme, Brigitte.
01:01:12 [Rires]
01:01:14 Non mais, c'est triste.
01:01:16 Non mais ce qui est triste,
01:01:18 bien sûr, vous avez grandi,
01:01:20 et puis de toute façon, c'est aussi grâce à
01:01:22 des épreuves difficiles qu'on
01:01:24 se forge un caractère.
01:01:26 Mais ce qui est difficile, c'est que vous avez eu,
01:01:28 vous avez rencontré quelque chose
01:01:30 de chouette, en pensant que vous aviez
01:01:32 rencontré l'homme avec qui vous pouviez former
01:01:34 une superbe histoire d'amour.
01:01:36 Il y a forcément eu un moment
01:01:38 difficile, de déception,
01:01:40 qu'il a fallu assumer.
01:01:42 Tout à fait.
01:01:44 Vous avez quand même eu deux enfants à trois ans de différence
01:01:46 d'âge, c'est du boulot.
01:01:48 Oui, c'est du boulot, c'est ça.
01:01:50 C'est du travail, mais il y en a encore,
01:01:52 même quand ils sont adultes.
01:01:54 [Rires]
01:01:56 C'est l'honneur des enfants.
01:01:58 Donc voilà, mais c'est
01:02:00 juste pour
01:02:02 dire que moi,
01:02:04 vraiment, je l'ai ressenti comme
01:02:06 un contrat, en fait.
01:02:08 - Oui, mais voyez-moi ce que
01:02:10 je trouve intéressant. On a eu votre témoignage
01:02:12 juste avant celui de Maëlys.
01:02:14 Moi, s'il y a des jeunes femmes qui nous
01:02:16 écoutent et qui ont des hommes qui ont
01:02:18 un désir d'enfant,
01:02:20 essayez de bien comprendre ce que
01:02:22 ça cache, parce que c'est pas une
01:02:24 certitude.
01:02:26 C'est un vrai désir d'enfant dans ce qu'on
01:02:28 entend dans les deux témoignages
01:02:30 qu'on vient d'entendre. Donc, il faut
01:02:32 questionner. Oui, ok, c'est quoi
01:02:34 ton désir d'enfant ? Merci
01:02:36 en tout cas, Michel. - Je vous en prie, c'était un plaisir.
01:02:38 A très bientôt.
01:02:40 - A bientôt, Michel. On continue
01:02:42 dans un instant. Le Love Conseil
01:02:44 commence à se libérer de ses complexes
01:02:46 et puis nous aurons William également qui va
01:02:48 témoigner dans un instant. Eh bien,
01:02:50 Huguen, on va parler des complexes, on en a tous.
01:02:52 C'est important de le rappeler.
01:02:54 C'est normal
01:02:56 d'avoir des complexes. Enfin, c'est normal.
01:02:58 C'est humain, en tout cas. Je pense que c'est notre
01:03:00 problème, notre narcissisme
01:03:02 et donc c'est assez
01:03:04 normal d'avoir des complexes. Je pense que les
01:03:06 animaux, eux, n'ont pas de complexe.
01:03:08 Donc, je pense que c'est parce que
01:03:10 on se regarde
01:03:12 dans le regard des autres
01:03:14 et voilà. Alors, la plupart des complexes
01:03:16 commencent à s'installer vers
01:03:18 l'âge de 7 ans. Donc,
01:03:20 c'est des complexes qui peuvent venir
01:03:22 de réflexions que font les parents, de réflexions
01:03:24 que font les camarades, de comparaisons
01:03:26 aussi. Les enfants se comparent
01:03:28 beaucoup. Et puis, évidemment,
01:03:30 à la puberté, il y a aussi
01:03:32 des complexes qui se mettent en place
01:03:34 et puis après, bien sûr, suivant
01:03:36 nos expériences,
01:03:38 suite à un échec, par exemple,
01:03:40 notamment sentimental.
01:03:42 Mais quand c'est à l'âge
01:03:44 adulte qu'un complexe se met en place, c'est
01:03:46 généralement parce qu'il y avait un terrain
01:03:48 de piste, comme on dit. C'est rare
01:03:50 qu'on développe un
01:03:52 complexe qui n'était
01:03:54 pas un peu latent
01:03:56 lorsqu'on a dépassé
01:03:58 21 ans. Bref,
01:04:00 ça traduit généralement, évidemment,
01:04:02 un manque d'estime de soi. C'est d'ailleurs le sujet
01:04:04 dont on va parler demain.
01:04:06 Et un complexe, eh bien,
01:04:08 ça permet de
01:04:10 cacher
01:04:12 quelque chose. On cache derrière
01:04:14 ce complexe quelque chose d'autre.
01:04:16 Par exemple, une femme qui est complexée
01:04:18 sur ses fesses, elle va mettre ses seins en avant.
01:04:20 Donc, c'est intéressant
01:04:22 aussi de voir comment
01:04:24 on joue avec son corps
01:04:26 parce que parfois, on va mettre en avant
01:04:28 quelque chose. Par exemple, je vais donner
01:04:30 un autre exemple. Il y a des femmes qui mettent toujours
01:04:32 un rouge à lèvres très très fort parce que
01:04:34 elles n'aiment pas leur nez.
01:04:36 Alors, l'intérêt,
01:04:38 évidemment, c'est déjà de comprendre
01:04:40 qu'est-ce qu'on a comme complexe.
01:04:42 Et puis ensuite, pour s'en débarrasser,
01:04:44 ce n'est pas très simple. Alors, il y a
01:04:46 évidemment la méthode Coué,
01:04:48 mais je pense qu'il faut l'appuyer
01:04:50 par une visualisation active.
01:04:52 Donc,
01:04:54 regarder son complexe
01:04:56 en étant
01:04:58 apte à comprendre
01:05:00 que c'est comme ça, mais qu'en même temps, il faut
01:05:02 aimer cette partie de son corps. Autre
01:05:04 méthode qui marche, c'est faire la liste
01:05:06 de toutes les situations durant lesquelles
01:05:08 vous êtes complexé et les mettre
01:05:10 par ordre d'importance et
01:05:12 commencer par agir par la plus simple. Parce qu'on a
01:05:14 parfois aussi des complexes qui ne sont pas
01:05:16 forcément d'ordre physique, mais qui sont
01:05:18 des complexes d'ordre comportemental.
01:05:20 Et puis donc, petit à petit,
01:05:22 ça aide à prendre confiance en
01:05:24 soi, mais ce n'est pas très simple
01:05:26 non plus. Donc, je crois
01:05:28 qu'il faut accepter ses complexes,
01:05:30 en prendre conscience, et puis ensuite
01:05:32 se dire une phrase
01:05:34 en une sorte de mantra
01:05:36 qu'on aime avec le cœur et non
01:05:38 pas avec les yeux. Et puis, peut-être
01:05:40 que ça peut vous aider à accepter vos complexes.
01:05:42 Ugrène, vous voulez réagir ?
01:05:44 Oui, je trouve ça très intéressant
01:05:46 et puis les différentes propositions que vous faites,
01:05:48 ça me parle beaucoup, parce qu'en fait
01:05:50 oui, elles ont
01:05:52 tout un intérêt, c'est toute une possibilité
01:05:54 d'agir. En écoutant, je vous
01:05:56 disais aussi que quelquefois,
01:05:58 c'est un travail beaucoup plus long, donc c'est vrai
01:06:00 que du coup, il est peut-être moins accessible,
01:06:02 plus exigeant,
01:06:04 c'est aller voir l'origine, vous en avez parlé
01:06:06 Brigitte, l'origine, le moment où on a mis ça en place
01:06:08 et comprendre qu'à cette époque-là,
01:06:10 on a mis ça en place pour sauver
01:06:12 un système, le système de notre être
01:06:14 avec toutes ses diversités, pour
01:06:16 sauver un système et son fonctionnement.
01:06:18 Et que ce système est devenu obsolète et qu'on
01:06:20 peut très bien continuer à être aimé avec
01:06:22 ce que nous sommes vraiment. Mais ça demande un peu
01:06:24 plus de perspicacité, même si c'est
01:06:26 pas très long. C'est ce qu'on fait ici à l'Aube, donc
01:06:28 je connais un petit peu aussi
01:06:30 cette façon d'aborder les choses. Mais ce que
01:06:32 vous avez dit, je trouve ça tout à fait abordable
01:06:34 tout de suite par tout le monde.
01:06:36 Et je crois que c'est vraiment important de dire qu'on peut
01:06:38 arriver à
01:06:40 peut-être pas à s'en débarrasser,
01:06:42 mais en tout cas à accepter quelque chose qui nous dérange
01:06:44 chez nous. Mais pour ça, il faut
01:06:46 un petit peu y travailler.
01:06:48 Et je crois que ce qui est important, puisqu'on parle
01:06:50 aujourd'hui du désir
01:06:52 d'enfant, là aussi,
01:06:54 il y aurait des choses à dire par rapport au complexe.
01:06:56 Et pour l'instant,
01:06:58 on donne la parole à William.
01:07:00 Bonjour William.
01:07:02 Bonjour Brigitte, bonjour à votre invité
01:07:04 M. Hugueren.
01:07:06 Donc moi,
01:07:08 mon témoignage par rapport à la
01:07:10 thématique du jour, je ne peux
01:07:12 pas parler d'un désir
01:07:14 d'enfant.
01:07:16 Je pense que c'était
01:07:18 plus dans la volonté
01:07:20 d'avoir une famille ou de répondre favorablement
01:07:22 à la création
01:07:24 d'une famille
01:07:26 ou d'avoir
01:07:28 un petit être.
01:07:30 J'aurais tendance à dire
01:07:32 que si je n'avais pas eu
01:07:34 d'enfance, pour x raisons,
01:07:36 parce que la vie n'aurait pas pu
01:07:38 le permettre, je pense
01:07:40 que je suis père.
01:07:42 Mais si je n'avais pas été père, je ne pense pas
01:07:44 que j'aurais eu
01:07:46 une soeur. En tout cas, ma vie,
01:07:48 je n'ai pas vécu cette situation-là.
01:07:50 Mais c'est vrai que je ne peux pas parler
01:07:52 d'un désir peut-être très profond
01:07:54 ou une volonté farouche
01:07:56 ou une absolue nécessité
01:07:58 d'être père.
01:08:00 En tout cas, je le suis.
01:08:02 Mais je suis un papa épanoui.
01:08:04 Je m'occupe
01:08:06 beaucoup de mes garçons. Je suis même qualifié
01:08:08 peut-être de papa
01:08:10 protecteur ou de papa poule.
01:08:12 Voilà. Donc ça, c'est
01:08:14 une grande fierté.
01:08:16 - Écoutez, merci parce que votre témoignage,
01:08:18 il est très important.
01:08:20 Parce que je pense
01:08:22 qu'il y a beaucoup d'hommes qui pourraient dire la même chose
01:08:24 mais qui n'oseraient pas le dire.
01:08:26 Je trouve ça assez courageux de votre part
01:08:28 de le dire. Donc je suppose que vous avez eu
01:08:30 vos enfants parce que votre compagne
01:08:32 désirait des enfants.
01:08:34 - Oui. C'était plus
01:08:36 sa volonté à elle.
01:08:38 Même presque que ça pouvait tourner à l'obsession
01:08:40 parce que pour notre aîné,
01:08:42 ça a été
01:08:44 un petit combat
01:08:46 assez long. Ça n'a pas marché
01:08:48 de suite.
01:08:50 Je me souviens quand on est...
01:08:52 Moi, j'ai tout à...
01:08:54 On est rentré dans un processus où
01:08:56 j'ai plus voulu m'inscrire parce que j'avais l'impression
01:08:58 que ça... Je disais que
01:09:00 ma philosophie, c'était de dire "ça viendra
01:09:02 quand ça viendra".
01:09:04 Finalement, c'est le fruit de l'amour.
01:09:06 Si...
01:09:08 Voilà. Si il y a quelque chose qui peut arriver,
01:09:10 ça arrivera. Et je me rappelle
01:09:12 c'est vrai que
01:09:14 à un moment donné,
01:09:16 je dirais que c'était presque une convocation
01:09:18 en disant "bon, c'est maintenant, c'est à cette heure-ci"
01:09:20 et tout ça. Et moi, j'ai dit "non, non,
01:09:22 je ne rentre plus" parce que j'avais l'impression qu'on
01:09:24 était rentré dans un système où...
01:09:26 - Ah oui, vous deviez faire l'amour
01:09:28 au moment
01:09:30 où elle pouvait être enceinte, c'est ça ?
01:09:32 - C'est ça, voilà.
01:09:34 Et pour moi, ça ne me correspondait
01:09:36 pas du tout non plus.
01:09:38 Puis j'avais peur qu'elle psychote et que ça devienne
01:09:40 obsessionnel et qu'elle rentre dans un schéma
01:09:42 où on n'y arriverait pas.
01:09:44 Et puis finalement,
01:09:46 trois ans après,
01:09:48 voilà, Alexis est né.
01:09:50 - D'accord. Donc, il est né
01:09:52 naturellement, vous n'avez pas eu...
01:09:54 - Oui, oui, tout à fait. Non, pas du tout.
01:09:56 - Mais...
01:09:58 peut-être qu'elle a lâché un petit peu.
01:10:00 Ugrène, vous réagissez... Qu'est-ce que vous pouvez dire
01:10:02 aux témoignages de William ?
01:10:04 C'est chouette aussi d'entendre un homme
01:10:06 qui témoigne de cette manière, je trouve.
01:10:08 - Oui, oui, parce qu'il y a beaucoup
01:10:10 de vérité dans ce qu'il dit, donc ça, je trouve ça super.
01:10:12 D'abord, je voudrais juste faire
01:10:14 une petite remarque sur les rapports sexuels sur commande.
01:10:16 Ça, c'est quelque chose qui est
01:10:18 très, très mauvais pour la pérennité
01:10:20 de la sexualité, parce que la sexualité,
01:10:22 elle ne fonctionne pas selon ces principes-là.
01:10:24 Elle n'est pas... C'est pas un gadget,
01:10:26 c'est pas un bouton. Et du coup,
01:10:28 c'est vrai qu'il faut faire attention,
01:10:30 que ça ne dure pas trop longtemps,
01:10:32 quand un médecin vous dit
01:10:34 "il faut faire l'amour à tel moment",
01:10:36 il faut faire attention à ça, parce que ça peut perturber
01:10:38 beaucoup le couple et la sexualité.
01:10:40 Après, ce que je trouve très intéressant,
01:10:42 c'est qu'en effet, il a été...
01:10:44 Je dirais qu'il a fait le job, quoi, avec ses enfants.
01:10:46 C'est-à-dire qu'en même temps, lui, il voulait une famille,
01:10:48 si j'ai bien compris, et puis,
01:10:50 il y avait aussi ce fait d'accepter
01:10:52 que sa compagne, elle, elle voulait aussi
01:10:54 un enfant, il n'y avait pas tout à fait.
01:10:56 C'est comme s'il y avait un désir qui n'était pas tout à fait
01:10:58 qu'elle et pareil, mais qu'au fond, ça fonctionnait
01:11:00 bien ensemble. C'est-à-dire qu'ils s'étaient
01:11:02 mis d'accord et ça fonctionnait
01:11:04 sur le fait que, elle, pour elle, c'était important
01:11:06 de porter un enfant, j'imagine, etc.
01:11:08 Et pour lui, c'était moins important, c'était plus la famille.
01:11:10 Donc, ils se sont retrouvés, finalement,
01:11:12 dans un désir concordant,
01:11:14 je dirais, et que lui,
01:11:16 il a vraiment plongé là-dedans
01:11:18 et je trouve ça assez merveilleux,
01:11:20 en effet, alors que ce n'était pas au départ
01:11:22 tout à fait son désir, et bien, il y a quelque chose
01:11:24 où ça ne fonctionne pas très bien.
01:11:26 C'est ça que je trouve très intéressant
01:11:28 dans son témoignage.
01:11:30 - Et je pense que c'est quelque chose
01:11:32 que beaucoup d'hommes pourraient dire,
01:11:34 alors peut-être pas de manière aussi
01:11:36 consciente,
01:11:38 mais il me semble,
01:11:40 Huguen, que finalement,
01:11:42 comme ça, si on fait un petit peu
01:11:44 le bilan depuis 14 heures,
01:11:46 je pense qu'il y a un désir
01:11:48 d'enfant plus fort chez la femme,
01:11:50 mais chez beaucoup d'hommes,
01:11:52 quand les enfants sont là,
01:11:54 ils ont la responsabilité
01:11:56 d'être père.
01:11:58 Pas tous, on l'a vu aussi, mais...
01:12:00 - Oui, normalement, la responsabilité,
01:12:04 ça fait partie du côté masculin,
01:12:06 quand il est assumé, c'est d'ailleurs faire avec ce qui est,
01:12:08 et assumer matériellement, et non seulement matériellement,
01:12:10 mais assumer toutes les dimensions
01:12:12 d'une réalité, ça fait partie du côté masculin
01:12:14 quand il s'assume,
01:12:16 et ça c'est très important, en effet,
01:12:18 et c'est ce qu'on entend dans un certain nombre de témoignages.
01:12:20 Et que oui, je pensais à mon exemple,
01:12:22 je m'en excuse, mais moi c'est vrai que
01:12:24 j'avais très peur au départ
01:12:26 d'avoir des enfants,
01:12:28 et je manifestais,
01:12:30 j'étais très réticent,
01:12:32 à cause de la responsabilité, parce que je sentais
01:12:34 l'incroyable responsabilité de ce petit être,
01:12:36 et de cette découverte que j'allais faire,
01:12:38 et du coup, je ne savais pas si je serais capable.
01:12:40 Mais une fois qu'ils ont été là, c'est évident
01:12:42 que j'ai assumé complètement,
01:12:44 mais j'étais plutôt sur les freins,
01:12:46 au départ.
01:12:48 - Moi je me retrouve
01:12:50 dans ce que vous dites M. Renne,
01:12:52 parce que quand elle m'a annoncé qu'elle était enceinte,
01:12:54 je me souviens, j'ai exactement
01:12:56 l'endroit où j'étais, et pendant
01:12:58 je ne sais pas, une période de plusieurs jours,
01:13:00 j'ai énormément cogité en me disant
01:13:02 "Oula, ça y est,
01:13:04 tu n'es plus tout seul,
01:13:06 tu as la responsabilité
01:13:08 de ton enfant,
01:13:10 et je me suis même posé la question "Mais est-ce que je vais être un bon papa ?
01:13:12 Est-ce que je vais réussir
01:13:14 à éduquer cet enfant ?
01:13:16 Est-ce que je vais
01:13:18 vraiment pouvoir assumer tout ça ?
01:13:20 Et c'est vrai que pendant
01:13:22 trois jours, j'ai énormément réfléchi
01:13:24 à ce sujet-là.
01:13:26 Je n'en ai pas parlé à mon épouse
01:13:28 à l'époque, mais c'est vrai que ça
01:13:30 c'est quelque chose qui m'a énormément
01:13:32 troublé pendant quelque temps.
01:13:34 Puis arrivé à la naissance, une fois que
01:13:36 je l'avais dans les bras,
01:13:38 toutes ces questions étaient oubliées.
01:13:40 J'y étais.
01:13:42 - Oui, oui, oui.
01:13:44 Pardon, allez-y.
01:13:46 Excusez-moi. Oui, oui, allez-y.
01:13:48 - J'allais dire aussi quelque chose
01:13:50 par rapport à un témoignage que vous avez eu, c'est que malgré
01:13:52 la séparation avec la maman,
01:13:54 c'est moi aujourd'hui qui ai
01:13:56 les garçons avec moi.
01:13:58 - Oui. - Alors c'est un peu bizarre
01:14:00 parce que je ne me serais jamais attendu
01:14:02 à ce scénario-là, mais bon, les enfants
01:14:04 ont préféré vivre avec leur papa
01:14:06 qu'avec leur maman pour des raisons
01:14:08 qui leur sont certainement propres.
01:14:10 Mais voilà, donc, dire aussi
01:14:12 qu'il y a aussi des hommes qui sont capables d'assumer
01:14:14 même s'il y a une séparation,
01:14:16 toujours leur rôle de père
01:14:18 et la volonté de garder le lien
01:14:20 de famille, même si
01:14:22 c'est une famille à trois, mais la maman
01:14:24 est toujours chérée,
01:14:26 a toujours son rôle de maman et elle est quand même
01:14:28 présente auprès des garçons aujourd'hui.
01:14:30 - Vous savez, William,
01:14:32 ça me fait penser à quelque chose
01:14:34 et donc je vais donner ma réflexion
01:14:36 et puis Hugues Reynes, vous verrez
01:14:38 ce que vous avez envie d'en dire,
01:14:40 mais je crois qu'il y a deux sortes
01:14:42 de catégories d'humains,
01:14:44 aussi bien hommes et femmes
01:14:46 mélangés, il y a ceux qui sont adultes
01:14:48 et qui, donc, quand ils ont des enfants,
01:14:50 savent s'occuper de leurs
01:14:52 enfants, et puis il y a ceux
01:14:54 qui sont totalement immatures et qui ont parfois
01:14:56 des désirs d'enfants ou pas d'ailleurs,
01:14:58 mais qui de toute façon ne sont pas
01:15:00 capables, quand les enfants arrivent,
01:15:02 de réagir
01:15:04 comme il faut, parce que là,
01:15:06 on vous entend, vous n'étiez pas dans le désir d'enfants
01:15:08 et pourtant aujourd'hui vous êtes
01:15:10 un père formidable, puisque
01:15:12 vous les avez, vous en occupez,
01:15:14 et puis on entend
01:15:16 des pères qui
01:15:18 oublient qu'ils sont pères, on entend parfois
01:15:20 des femmes aussi qui ne se comportent pas
01:15:22 très bien, donc je crois qu'il n'y a
01:15:24 pas vraiment de règle, Hugues Reynes.
01:15:26 - Oui, oui, tout à fait,
01:15:28 ce que vous dites est un petit peu entier,
01:15:30 mais je suis totalement, dans les extrêmes,
01:15:32 c'est ça, c'est qu'il y en a qui sont capables
01:15:34 d'assumer parce qu'ils sont adultes, et d'autres qui sont restés
01:15:36 enfants, et là je suis correctement
01:15:38 d'accord avec ça. Après, ce que je voulais dire par rapport
01:15:40 à William, c'est que les questions
01:15:42 qui se posaient en début de grossesse, moi je me suis
01:15:44 beaucoup intéressé à ça, non seulement du côté
01:15:46 homme que du côté femme, et
01:15:48 je pense que ces questions elles sont essentielles,
01:15:50 et comme vous avez dit, je les ai oubliées, je ne pense pas
01:15:52 que vous les avez oubliées, vous les avez élaborées
01:15:54 pour trouver des réponses, peut-être qu'elles n'étaient pas
01:15:56 vraiment conscientes, mais pour que ces questions tombent,
01:15:58 il faut que de toute façon il y ait une réponse
01:16:00 intérieure qui vienne. Et ça c'est tout à fait
01:16:02 essentiel, je l'ai développé sur
01:16:04 tout ce que j'ai fait sur le site
01:16:06 "Nouveaux parents, nouveaux enfants", où je
01:16:08 explique tout ce début de grossesse et toutes ces questions
01:16:10 qui montent chez l'homme et chez la femme, et c'est très
01:16:12 important de les écouter, c'est très important
01:16:14 de se les approprier et d'apporter ses propres
01:16:16 réponses pour que justement la grossesse
01:16:18 se passe mieux et la parentalité se passe mieux,
01:16:20 ce qui s'est passé dans votre cas.
01:16:22 - Voilà, bravo, bravo William, merci
01:16:24 de ce témoignage. Merci à vous.
01:16:26 - Merci à vous, bonne émission. - Merci.
01:16:28 On va conclure avec Céline, qui nous rejoint
01:16:30 dans un instant, vous verrez c'est un témoignage aussi
01:16:32 intéressant, comme quoi
01:16:34 chaque cas est un cas particulier.
01:16:36 On se retrouve tout de suite sur ce Radio.
01:16:38 Hugues Reynes est avec
01:16:40 nous, vous êtes
01:16:42 également l'auteur
01:16:44 de "Nouveaux parents, nouveaux enfants", vous venez d'en
01:16:46 parler dans un instant, et c'est vrai que la
01:16:48 question d'être parent
01:16:50 est une question qui n'est peut-être pas suffisamment
01:16:52 élaborée avant
01:16:54 l'arrivée des enfants, et c'est peut-être
01:16:56 pour ça qu'il y a parfois autant de
01:16:58 problèmes dans les couples. En tout cas, Céline
01:17:00 va conclure cette émission
01:17:02 et votre témoignage est intéressant
01:17:04 parce que je crois qu'il est assez
01:17:06 représentatif
01:17:08 de ce qui se passe dans de nombreux couples.
01:17:10 Bonjour Céline. - Bonjour
01:17:12 Brigitte, et bonjour Hugues Reynes aussi.
01:17:14 Merci de...
01:17:16 Bonjour, merci de me donner ce temps
01:17:18 de parole.
01:17:20 Céline, allez-y. - Alors, du coup,
01:17:22 bah voilà, moi du coup j'ai 41 ans
01:17:24 et avec mon compagnon
01:17:26 on est ensemble depuis une dizaine d'années.
01:17:28 On s'est rencontrés,
01:17:30 on avait à peu près 30 ans,
01:17:32 et moi
01:17:34 j'avais l'horloge biologique qui me tannait
01:17:36 depuis déjà un moment. J'avais toujours
01:17:38 eu un désir d'enfant assez fort depuis
01:17:40 l'adolescence, et
01:17:42 arrivé à la trentaine, effectivement,
01:17:44 c'était incontrôlable. Bon.
01:17:46 Mon compagnon,
01:17:48 lui, voilà,
01:17:50 était plutôt, comment dire,
01:17:52 réticent à cette idée. Il avait toujours
01:17:54 annoncé à sa famille qu'il ne voulait pas d'enfant.
01:17:56 Alors, il avait
01:17:58 plusieurs raisons. Il y avait effectivement
01:18:00 la question de l'écologie.
01:18:02 Voilà,
01:18:04 le coût d'un être humain
01:18:06 sur l'impact sur la planète,
01:18:08 comment élever
01:18:10 un enfant
01:18:12 sans être vraiment sûr
01:18:14 du futur qu'il aura.
01:18:16 Bon,
01:18:18 il y avait tout ce questionnement-là qui
01:18:20 le rebutait un petit peu, et aussi
01:18:22 le fait que, pour lui, la vie n'était pas
01:18:24 forcément facile. C'était
01:18:26 un homme qui manque
01:18:28 beaucoup de confiance en lui, et
01:18:30 il avait, je pense, très très peur de se
01:18:32 retrouver face à des vieux schémas
01:18:34 qu'il a imposés à ses parents, à sa mère,
01:18:36 etc. Donc voilà, il était
01:18:38 parti du principe qu'il n'en aurait pas.
01:18:40 - D'accord. - Et puis,
01:18:42 bon, ben, moi, l'horloge
01:18:44 biologique est arrodant, je le taraudais
01:18:46 également, c'était plus fort que
01:18:48 moi, et puis, bon,
01:18:50 finalement, au bout de
01:18:52 deux ans et demi, mine de rien,
01:18:54 c'était quand même très rapidement,
01:18:56 finalement, pour notre couple,
01:18:58 il a
01:19:00 dit "ok", il a dit
01:19:02 "d'accord pour cette aventure",
01:19:04 même s'il avait très peur.
01:19:06 - Donc, par amour
01:19:08 pour vous, donc, on est bien d'accord.
01:19:10 - Sincèrement, je pense que c'était
01:19:12 par amour pour moi, oui, vraiment.
01:19:14 Vraiment, vraiment, vraiment.
01:19:16 - Peut-être
01:19:18 aussi par peur de vous perdre,
01:19:20 parce qu'il sentait bien qu'il
01:19:22 n'avait pas trop le choix, je ne sais pas.
01:19:24 - Ben, c'est possible
01:19:26 aussi, oui, c'est vrai qu'on n'a jamais abordé
01:19:28 la question de se dire "qu'est-ce qui se serait passé si...?"
01:19:30 Bon, avec des ski, on peut mettre Paris
01:19:32 en bouteille, mais voilà. Effectivement,
01:19:34 il y avait certainement plein de choses qui faisaient que
01:19:36 voilà, il a dit "ok"
01:19:38 pour cette aventure,
01:19:40 et puis du coup, très rapidement,
01:19:42 je suis tombée enceinte,
01:19:44 notre aîné est arrivé,
01:19:46 notre couple avait à trois ans d'existence,
01:19:48 à peine, et ça a été
01:19:50 une grosse épreuve, alors autant pour lui
01:19:52 que pour moi, parce que finalement,
01:19:54 moi qui désirais cette maternité
01:19:56 depuis des années, ça a été très, très difficile.
01:19:58 Et il a été très, très soutenant,
01:20:02 vraiment,
01:20:04 et je le remercie encore
01:20:06 aujourd'hui en lui disant que vraiment,
01:20:08 il assume pleinement son rôle
01:20:10 de père, en fait, même si c'est,
01:20:12 je le sais, il me le dit, extrêmement
01:20:14 difficile pour lui, et qui prend
01:20:16 sur lui en permanence.
01:20:18 Voilà, mais il est présent, on est toujours
01:20:20 ensemble, on a eu un deuxième enfant depuis,
01:20:22 notre couple
01:20:24 va bien,
01:20:26 et on est beaucoup dans la
01:20:28 discussion autour de ça, parce qu'il
01:20:30 est toujours dans le questionnement
01:20:32 de savoir s'il fait bien,
01:20:34 s'il ne fait pas trop,
01:20:36 s'il ne s'est pas assez,
01:20:38 voilà, il essaie vraiment
01:20:40 de faire au mieux, en tout cas,
01:20:42 dans son rôle de père, avec ses bagages.
01:20:44 - Et visiblement,
01:20:46 au mieux pour vous aussi, en tant que mère.
01:20:48 - Et au mieux pour moi aussi,
01:20:50 complètement, après,
01:20:52 il n'est pas du genre à s'oublier,
01:20:54 c'est pas un homme qui...
01:20:56 Voilà, c'est vrai que
01:20:58 parfois, les femmes font ça,
01:21:00 elles ont tendance à un peu s'oublier,
01:21:02 de se mettre leur vie un peu de côté pour pouvoir
01:21:04 faire les autres, les hommes peut-être un peu
01:21:06 moins, en général, je ne sais pas, mais en tout
01:21:08 cas, lui, il ne fait pas,
01:21:10 et même si, effectivement,
01:21:12 il... voilà,
01:21:14 il me suit vraiment dans cette aventure pleinement,
01:21:16 il assume cette responsabilité-là,
01:21:18 mais je sais que,
01:21:20 il me le dit, d'ailleurs, après la deuxième,
01:21:22 il a fait une vasectomie,
01:21:24 en disant, peu importe si un jour on se sépare,
01:21:26 dans tous les cas, si je rencontre quelqu'un d'autre,
01:21:28 je ne voudrais pas d'autre enfant, ce n'est pas possible pour moi.
01:21:30 C'était clair pour lui,
01:21:32 c'était une épreuve trop importante,
01:21:34 je pense.
01:21:36 - Oui, oui, et puis c'est un acte symbolique,
01:21:38 - Oui, complètement.
01:21:40 - Il mettait fin à
01:21:42 sa possibilité d'être père.
01:21:44 Mais votre témoignage est chouette,
01:21:46 je trouve, moi je suis ravie de terminer par ce témoignage-là,
01:21:48 parce qu'on voit bien,
01:21:50 je suis sûre qu'il aime ses enfants,
01:21:52 et en tout cas, il s'en occupe bien,
01:21:54 donc on voit bien que
01:21:56 derrière ce désir d'enfant,
01:21:58 ou de ce non-désir, finalement,
01:22:00 il y a plein de choses,
01:22:02 Hugues Rennes.
01:22:04 - Oui, on a bien senti, quand
01:22:06 Céline a parlé, qu'il n'avait pas confiance
01:22:08 en lui, et qu'il avait peur de répéter les vieux schémas.
01:22:10 Et que ça,
01:22:12 c'était un peu ce qui bloquait, si on peut dire.
01:22:14 Là déjà, on sait un peu où est le problème.
01:22:16 Et que peut-être, justement, grâce à Céline,
01:22:18 grâce à l'amour qu'elle lui porte, il y a quelque chose
01:22:20 qui a pu, petit à petit, mûrir.
01:22:22 Moi j'ai entendu quelque chose
01:22:24 que vous disiez, Céline, vous l'avez dit,
01:22:26 qu'il avait été très soutenant dans cette première
01:22:28 grossesse difficile. Et je pense que ça, c'est très
01:22:30 essentiel pour lui et pour votre couple.
01:22:32 C'est-à-dire qu'il a besoin, justement,
01:22:34 que quelqu'un lui dise, puisque lui,
01:22:36 il se sent un peu perdu, un peu pas en
01:22:38 confiance, le fait que vous lui disiez,
01:22:40 c'est quelque chose qui est vraiment, quelque chose de très
01:22:42 important, quand ça vient
01:22:44 du cœur et que c'est vrai, bien évidemment.
01:22:46 Parce que là, ça le rassure, et ça lui fait faire une expérience
01:22:48 différente de son passé.
01:22:50 Et ça, ça construit le couple, vous voyez.
01:22:52 C'est très bien. Après, par rapport
01:22:54 à la question que vous posiez juste tout à l'heure,
01:22:56 vous disiez, est-ce que finalement, je crois que c'est
01:22:58 Brigitte que vous disiez ça, est-ce qu'il a fini
01:23:00 par dire oui par peur de vous perdre ?
01:23:02 Je crois que cette réponse, elle est en vous.
01:23:04 Est-ce que vous, au moment où
01:23:06 vous vous doutez, est-ce que vous vous dites, s'il ne veut pas,
01:23:08 je le quitte ? Parce que si vous
01:23:10 le disiez à l'intérieur, il peut l'avoir perçu.
01:23:12 Si dedans, ça n'y était pas,
01:23:14 il ne peut pas le percevoir
01:23:16 à ce moment-là, parce que ça n'existe pas.
01:23:18 Oui, oui, oui. Je ne sais pas trop,
01:23:20 j'avoue.
01:23:22 Vous étiez sûre qu'il allait
01:23:24 finalement céder. Je pense.
01:23:26 En fait, je pense. Après,
01:23:28 alors, ce n'est pas dans l'idée de céder, mais
01:23:30 j'avoue, je suis assez confiante
01:23:32 dans le schéma que l'univers nous envoie.
01:23:34 Voilà. Et dans ce que...
01:23:36 Voilà. Dans l'histoire de nos
01:23:38 vies. Et pour moi, cet homme
01:23:40 que j'ai rencontré, c'était celui-là.
01:23:42 C'est l'homme de ma vie.
01:23:44 Et si on est encore ensemble aujourd'hui,
01:23:46 malgré toutes ces épreuves qu'on a rencontrées,
01:23:48 dans nos vies personnelles,
01:23:50 mais aussi dans notre vie de couple
01:23:52 et dans nos vies de parents,
01:23:54 elles sont là aussi
01:23:56 parce qu'on avait des choses à apprendre.
01:23:58 Moi, j'ai énormément appris
01:24:00 en étant mère.
01:24:02 Je ne m'attendais pas à ça. Pourtant,
01:24:04 je travaille. Je suis une professionnelle de la petite enfance.
01:24:06 Je travaillais avec les enfants
01:24:08 des autres. Mais je me suis prise une corrose
01:24:10 quand les miens sont arrivés.
01:24:12 Et je sais que ça m'a
01:24:14 vraiment ouvert tout
01:24:16 un autre monde. Et mon compagnon
01:24:18 me le dit aussi.
01:24:20 Ça lui a permis de se rendre compte de plein de choses
01:24:22 dont il ne se serait pas forcément rendu compte
01:24:24 s'il n'avait pas vécu cette expérience de la paternité.
01:24:26 Et même si c'est dur,
01:24:28 encore aujourd'hui, et je pense que ça le sera
01:24:30 toute la vie pour lui,
01:24:32 parce qu'il a une sensibilité
01:24:34 assez importante,
01:24:36 mais en tout cas,
01:24:38 il est confiant lui aussi que
01:24:40 d'avoir vécu cette paternité, ça lui a apporté
01:24:42 énormément de choses sur
01:24:44 lui, sa propre vie, son mode de fonctionnement.
01:24:46 Ça a été
01:24:48 une grosse ouverture quand même.
01:24:50 - Écoutez, je crois qu'on ne pouvait pas
01:24:52 terminer par un témoignage
01:24:54 plus juste que le vôtre.
01:24:56 Il y a deux choses essentielles que vous avez dit.
01:24:58 D'abord, ça nous transforme d'être parents.
01:25:00 C'est une certitude.
01:25:02 Et la deuxième chose, et ça c'est ce que je
01:25:04 trouve le plus important, parce que ça
01:25:06 concerne absolument tout le monde.
01:25:08 Vous étiez sûr
01:25:10 de votre destinée.
01:25:12 Et je crois que quand on sait
01:25:14 où on va, où on veut aller,
01:25:16 la vie va mieux
01:25:18 et les choses arrivent mieux.
01:25:20 Et ça, je crois que c'est vraiment quelque chose
01:25:22 d'essentiel. Vous saviez que, de toute façon,
01:25:24 vous étiez fait pour avoir des enfants, vous saviez que vous
01:25:26 en auriez.
01:25:28 Et vous les avez eus. Et je crois que
01:25:30 dans les questions d'infertilité, Huguen, on en a
01:25:32 déjà parlé, c'est souvent parce
01:25:34 qu'au fond, ce n'est pas très clair chez les femmes.
01:25:36 - Oui, on ne peut pas faire de généralité,
01:25:40 mais il y aurait toujours à explorer. Ça me paraît
01:25:42 absolument évident qu'il y aurait à explorer dans le désir
01:25:44 d'enfant, surtout quand il y a un
01:25:46 problème d'infertilité, parce que
01:25:48 en fait, on voit bien que
01:25:50 les choses ne sont pas claires et que ça agit
01:25:52 sur le corps, sur le psychisme
01:25:54 et sur la grossesse quand elle survient, etc.
01:25:56 Donc oui, mille fois d'accord.
01:25:58 - Oui. Céline, merci
01:26:00 de ce témoignage, parce que là,
01:26:02 franchement, on a dit
01:26:04 beaucoup de choses. Et puis,
01:26:06 je crois, Huguen,
01:26:08 juste pour terminer, pour conclure,
01:26:10 oui, le désir d'enfant chez l'homme, il est
01:26:12 certainement moins prégnant que chez la femme,
01:26:14 mais ça ne veut pas dire pour autant
01:26:16 que les hommes ne sont pas
01:26:18 ravis et ne sont pas capables
01:26:20 de s'occuper des enfants, même si
01:26:22 on sait qu'il y en a qui, parfois,
01:26:24 partent, mais on a aussi des
01:26:26 femmes qui abandonnent leurs
01:26:28 enfants. Donc, je crois qu'on
01:26:30 fait ce qu'on peut, parce qu'on est humain,
01:26:32 tout simplement. Ça vous va
01:26:34 pour conclure, Huguen ?
01:26:36 - Oui, c'est parfait. J'applaudis des deux mains.
01:26:38 - Bon, eh bien, voilà. En tout cas,
01:26:40 si vous voulez mieux comprendre
01:26:42 ce que c'est que d'être parent,
01:26:44 vous pouvez aller sur le blog de
01:26:46 Huguen, "Nouveaux parents, nouveaux enfants",
01:26:48 vous aurez beaucoup d'informations,
01:26:50 vous pourrez mieux comprendre
01:26:52 tout ça. Merci beaucoup, Huguen.
01:26:54 Merci à vous de nous avoir passé
01:26:56 ces deux heures avec nous. Tout de suite,
01:26:58 bien sûr, vous aurez trouvé, c'est votre avenir.
01:27:00 Alors, demain, on sera avec Samuel
01:27:02 Dock, qui est
01:27:04 psychothérapeute, et on va se poser la question
01:27:06 de l'estime de soi
01:27:08 et de la confiance en soi.
01:27:10 Ce sont deux choses qu'on confond un peu
01:27:12 trop souvent, et on essaiera de mieux comprendre
01:27:14 quelles sont les différences et comment améliorer

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