Pourquoi le désir d’enfant ne fait pas forcément un bon parent ?

  • il y a 4 mois
Avec Hugues REYNES, Gynécologue obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité, conférencier, auteur de « Nouveaux parents, nouveaux enfants » - Editions Favre. Blog huguesreynes.com.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-05-22##
Transcript
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:05 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:15 Depuis toujours, la question du désir d'enfant a soulevé bien des réflexions.
00:00:19 Alors pour certains, il y aurait ce fameux instinct maternel,
00:00:24 tandis que pour d'autres, le désir d'enfant ne serait pas inné, mais plutôt une construction psychique
00:00:31 qui serait variable suivant notre propre vécu.
00:00:34 En ce qui concerne les hommes, là aussi les avis sont partagés.
00:00:37 Mais en tout cas, nous sommes aujourd'hui avec Hugues Rennes, mon invité.
00:00:41 Il a énormément travaillé sur la question et il pourra dans un instant nous dire ce qu'il pense justement de cet instinct maternel ou pas.
00:00:49 Et puis, on pourra évoquer bien d'autres sujets, par exemple, en quoi le fait de désirer un enfant fait de nous forcément un bon parent.
00:00:57 La question reste un petit peu en suspens parce que rien n'est évidemment évident.
00:01:02 On le sait, mais alors qu'est ce qui fait qu'on est un bon ou un mauvais parent?
00:01:07 Et puis ensuite, on pourra voir aussi quels sont les inconvénients d'être seul pour élever un enfant.
00:01:11 On sait que ce n'est pas si simple.
00:01:13 Et puis, on pourra étudier quels sont les paramètres qui permettent de deviner si notre partenaire serait notre bon partenaire pour être parent.
00:01:22 Enfin, on voit bien que toutes ces questions sont terriblement subjectives et donc plus que jamais, nous avons besoin de vos témoignages.
00:01:29 Alors venez, venez nous raconter comment vous avez eu senti ce désir d'enfant et comment vous avez choisi votre compagnon, compagne pour être parent.
00:01:41 Notre numéro, je vous le rappelle, c'est le 0 826 300 300.
00:01:45 Bonjour, Hugues Rennes.
00:01:47 Bonjour, Brigitte. Vaste sujet, n'est ce pas Hugues?
00:01:50 Très content de cette émission.
00:01:52 Il y en a des choses à dire là dessus et je vous fais confiance, vous allez évidemment nous surprendre.
00:01:57 Je rappelle que vous êtes gynécologue obstétricien.
00:02:01 Enfin, vous avez été aujourd'hui à la retraite.
00:02:03 Bien sûr, vous avez mis au monde de nombreux enfants, mais vous avez aussi beaucoup travaillé sur les questions d'infertilité.
00:02:08 Donc, vous avez reçu des femmes qui avaient un tellement fort désir d'enfant et qui, pourtant, n'arrivaient pas à être enceintes.
00:02:16 Et avec elles, vous avez longuement, longuement conversé.
00:02:20 Et j'imagine que vous avez beaucoup de choses à nous raconter.
00:02:24 Je précise que si on a envie de retrouver Hugues Rennes, on peut aller sur son blog HuguesRennes.com.
00:02:30 Rennes, ça ne s'écrit pas comme la reine, mais ça s'écrit R E Y N E S.
00:02:35 Mais tout ça, vous retrouvez bien sûr sur Sud Radio, vous retrouvez toutes les informations toujours de tous nos invités.
00:02:41 Alors Hugues Rennes, cet instinct maternel, il existe ou il n'existe pas, d'après vous ?
00:02:47 Alors, l'instinct maternel, je ne sais pas trop ce qu'est ce qu'on entend par ça, mais je vais essayer de répondre à la question un peu plus directement.
00:02:53 C'est à dire qu'il y a quelque chose qui est issu de l'animal qui s'appelle un instinct de reproduction.
00:02:58 Et ça, c'est inscrit depuis nos origines animales.
00:03:03 Mais nous ne sommes pas simplement animaux, nous sommes aussi des humains.
00:03:07 Et là, je rejoins tout à fait que ce désir, il est aussi une construction psychique,
00:03:12 faite de tous les événements qui nous ont constitués dans notre passé.
00:03:16 Et que du coup, le désir d'enfant est quelque chose de multifactoriel.
00:03:20 C'est ça qu'il faut comprendre et que le plus souvent, quand on dit je veux un enfant,
00:03:25 je pense que dans mon expérience, en tout cas, les femmes, les couples ne savent pas très bien ce qu'ils disent.
00:03:30 C'est à dire qu'il y a cette phrase qui émerge, je veux un enfant,
00:03:35 mais toute la construction qui a eu lieu dessous, dans le conscient ou dans le subconscient ou dans l'inconscient,
00:03:40 on n'en parle pas. Et c'est dommageable parce que du coup, quand l'enfant arrive,
00:03:44 eh bien, cette construction vient s'affronter, vient se comparer à la réalité.
00:03:51 Et là, il y a souvent des désillusions, des difficultés qui ne sont pas bonnes pour le couple et qui ne sont pas bonnes non plus pour l'enfant.
00:03:59 Alors, heureusement, il y a des systèmes de régulation qui font que ça peut souvent se rééquilibrer,
00:04:04 mais ce n'est pas toujours le cas. Et on voit bien, en tout cas dans l'assimilation à laquelle nous sommes aujourd'hui,
00:04:10 que le problème est tout à fait d'actualité et qu'il y a vraiment beaucoup, un vrai travail à faire de conscience autour de ce désir d'enfant.
00:04:18 Oui, vous faites allusion évidemment au nombre croissant de femmes qui aujourd'hui ne désirent pas d'enfant.
00:04:24 C'est de ça dont vous voulez parler.
00:04:28 Oui, de femmes et d'hommes qui ne veulent plus d'enfant.
00:04:31 On en avait parlé sur les ondes avec vous, Brigitte, il y a déjà quelques semaines.
00:04:35 Mais de plus en plus, on voit qu'il y a une vraie réflexion autour du désir d'enfant
00:04:40 et que ce qui était quelquefois une espèce d'élan spontané jusqu'à il n'y a pas si longtemps,
00:04:44 maintenant est devenu confronté à la réalité de notre société et de l'ensemble de la crise que nous traversons,
00:04:51 qui vient interpeller très fortement les jeunes et les inciter, même quelquefois,
00:04:55 à faire des actes chirurgicaux pour être sûr de ne plus procréer.
00:05:01 Oui, on entend des femmes très jeunes qui veulent une ligature des trompes,
00:05:06 alors qu'on sait très bien que quand on est très jeune, on peut changer d'avis au fil des années, bien sûr.
00:05:12 C'est à ça dont vous faites allusion.
00:05:13 Complètement.
00:05:14 Alors, le désir d'enfant chez l'homme, certaines femmes ont tendance à dire ça n'existe pas.
00:05:22 Elles ont tendance à penser que les hommes sont tous des personnes qui vont fuir à la naissance des enfants.
00:05:28 C'est archi faux.
00:05:29 Moi, je les entends, ces hommes qui d'ailleurs parfois luttent pour avoir la garde des enfants.
00:05:34 Le désir d'enfant chez l'homme, est-ce que pour vous, il est différent de chez la femme et en quoi ?
00:05:40 Alors, moi, ce que je parle, c'est de mon expérience, qui ne se veut pas à l'ensemble de ce qui existe sur Terre.
00:05:45 Pas du tout. Il faut garder un peu d'humilité dans tout ça.
00:05:48 Mais moi, ce que j'ai observé en tout cas, c'est que les composantes sont relativement les mêmes.
00:05:54 Il y a une espèce de côté instinctif qu'on retrouve, mais moins fort que chez la femme.
00:05:59 En tout cas, quand je recevais des couples en infertilité, je voyais bien qu'il y avait une souffrance,
00:06:04 le plus souvent, beaucoup plus grande chez les femmes qui n'arrivaient pas à être enceintes que chez les hommes.
00:06:11 Et peut-être que l'homme, dans ce que j'observe, il va essayer de voir les choses de façon plus pratique, plus pragmatique.
00:06:17 Et que du coup, ça va peut-être rendre les choses, on va dire,
00:06:21 il va plus balancer les choses dans son esprit pour voir si vraiment il se lance ou pas.
00:06:27 Alors que les femmes avaient tendance quand même à se lancer un peu plus rapidement et un peu plus instinctivement.
00:06:32 Mais ça ne veut pas dire qu'il y en a un qui réfléchit plus que l'autre. Je n'ai pas dit ça.
00:06:35 Les deux réfléchissent et les deux font. Mais les composantes me semblent un petit peu différentes.
00:06:40 Oui, on l'imaginait bien. Et alors la question qui tue,
00:06:44 est-ce que si on a un fort désir d'enfant, on sera forcément un bon parent ?
00:06:50 Pas du tout. La réponse, elle est claire, elle n'est pas du tout.
00:06:55 Parce que justement, tout dépend de ce qu'il y a dans ce désir d'enfant.
00:06:58 Et dans ce désir d'enfant, il peut y avoir des choses qui sont assez complexes d'un point de vue psychique
00:07:04 et qui font référence à l'enfant médicament, c'est à dire la peur d'être seul.
00:07:10 Alors du coup, l'enfant, c'est mon enfant, il sera avec moi, qu'on soit homme ou femme.
00:07:16 Donc quelque chose qui vient réparer. Et donc le désir peut être très, très fort,
00:07:19 mais dû à des douleurs du passé non résolues. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a de toute façon
00:07:25 un travail psychique qui doit se faire et qui se fait un peu spontanément dans le désir d'enfant,
00:07:30 qui devrait se faire et il est proposé même dans la grossesse, par la grossesse elle-même,
00:07:36 en début de grossesse, un travail psychique pour équilibrer tout ça, rendre tout ça plus cohérent.
00:07:42 Et dans ces conditions, l'avenir de l'enfant peut être source de joie et de plaisir et de tout ce qu'on veut.
00:07:48 Mais ce n'est pas évident.
00:07:51 Donc si on fait un enfant médicament, il vaut mieux prendre un chien, en gros.
00:07:56 C'est ce que vous voulez nous dire.
00:07:59 Pauvre chien.
00:08:01 Oui, remarquez, vous avez raison.
00:08:03 Si c'est pour maltraiter un enfant, ce n'est pas la peine de prendre un chien pour mal le traiter.
00:08:07 Les animaux sont aussi respectables.
00:08:11 Vous savez bien Brigitte, vous avez suffisamment de chiens pour les aimer vraiment
00:08:13 et savoir qu'il faut prendre soin d'eux et que ce n'est pas si simple.
00:08:16 Oui, oui, oui. Mais c'est d'ailleurs, c'est une phrase que je dis parfois.
00:08:22 C'est sûr que d'avoir un enfant, c'est une petite atteinte à notre liberté.
00:08:27 Et j'entends souvent des gens se fâcher parce qu'ils ne veulent pas entendre ça.
00:08:34 Et pourtant, c'est vrai, prendre un enfant, devenir parent, c'est une petite atteinte à notre liberté.
00:08:39 Parce qu'il y a une responsabilité vis-à-vis de l'enfant qui entrave forcément la liberté de, je ne sais pas,
00:08:47 par exemple, de partir en voyage tout le temps.
00:08:51 Il y a des contraintes. Il faut encore une fois bien le saisir avant.
00:08:57 Alors là, je suis 2000 fois d'accord avec ce que vous venez de dire, parce que je pense que c'est tout à fait essentiel.
00:09:03 Et c'est qu'il y a dans notre société actuellement un côté, je vais être franc et direct, mais j'assume,
00:09:11 un peu capricieux, même très capricieux. J'ai droit à tout, mais les conséquences, je n'en veux pas.
00:09:16 C'est-à-dire, c'est l'irresponsabilité globalement, en grossissant le trait, bien évidemment.
00:09:22 Il y a quelque chose qui est assez dans cet aspect-là, c'est-à-dire que j'ai tous les droits,
00:09:26 et on voit bien en politique que toutes les lois qui sont votées vont dans ce sens-là, on a droit à tout,
00:09:31 mais les devoirs, pas trop. Et là, en effet, quand on a un enfant ou un animal, n'importe quoi,
00:09:36 on a une responsabilité, et la responsabilité, elle semble en effet, comme vous le dites, altérer notre liberté.
00:09:43 Mais c'est parce que c'est... ça me gêne un peu de dire ça comme ça, parce qu'en fait,
00:09:47 je pense que la liberté, c'est justement de choisir en conséquence et assumer ce qu'on a choisi.
00:09:52 La vraie liberté, elle est là, mais elle n'est pas comprise comme ça.
00:09:55 Aujourd'hui, je suis bien d'accord avec vous, Brigitte, elle est comprise comme
00:09:58 "je ne peux pas faire tout ce que je veux, à l'instant où je veux", d'un côté un peu capricieux.
00:10:02 Je suis désolé de le répéter.
00:10:04 Oui, bien sûr, je suis d'accord avec vous. La liberté, c'est la capacité à choisir
00:10:09 la chose qui nous fait le plus plaisir ou qui nous contraint le moins.
00:10:12 Mais la liberté absolue, ça n'existe pas, ça s'appelle la toute-puissance, évidemment.
00:10:16 Merci, Huguen, déjà, de cette introduction claire et précise.
00:10:21 Et puis, maintenant, on va voir ce que nos auditeurs ont envie de nous raconter.
00:10:25 C'est Emmanuel, dans un instant, qui va témoigner en premier.
00:10:28 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:10:32 J'adore vos invités, la variété de vos émissions.
00:10:35 Voilà, je suis bercée par le rythme de Sud Radio.
00:10:39 Sud Radio, parlons vrai.
00:10:41 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:10:45 Nous sommes aujourd'hui avec Huguen, que vous pouvez retrouver sur son blog, huguen.com,
00:10:51 qui va nous aider à mieux comprendre ce qui se joue chez nous quand on a envie d'avoir un enfant,
00:10:57 quand ils arrivent, qu'on est parent et qu'on est en couple.
00:11:01 Beaucoup, beaucoup de bouleversements.
00:11:02 Et ça, enfin, ça paraît assez évident.
00:11:05 Maintenant, on va voir ce que nous racontent nos auditeurs, Huguen, Emmanuel.
00:11:11 Merci d'être avec nous.
00:11:12 Je crois que ce qu'a dit Huguen, vous êtes assez d'accord, je crois.
00:11:15 Bonjour, Emmanuel.
00:11:17 Bonjour à vous deux, pour commencer, en tout cas.
00:11:20 Merci de m'en recevoir aujourd'hui.
00:11:22 Eh bien, oui, je suis d'accord avec ce qui a été dit, parce que, en fait, par rapport à mon vécu
00:11:28 et par rapport à ce que j'ai pu observer au travers de mes amis, de ma famille,
00:11:32 je pense effectivement qu'être parent, ce n'est pas quelque chose d'inné.
00:11:38 Pour certaines personnes, je pense que, effectivement, c'est un ressenti très profond
00:11:44 qu'on a depuis, entre guillemets, toujours.
00:11:47 Et puis, pour d'autres personnes, ça peut être après la naissance de l'enfant,
00:11:53 en s'apprivoisant l'un et l'autre, que ce sentiment va évoluer.
00:11:59 Donc, pour tout le monde, finalement, on ne reçoit pas les choses de la même façon,
00:12:03 on ne ressent pas les choses de la même façon.
00:12:06 Et puis, même si on a un désir d'enfant, le fait de passer à l'action, on va dire,
00:12:12 peut changer énormément de choses.
00:12:14 La vie du quotidien peut changer aussi cette conception.
00:12:17 Je dis cela parce qu'en fait, pour ma part, moi, j'ai un maritime intermittent du spectacle.
00:12:24 Et effectivement, beaucoup de contrats, donc beaucoup de moments d'absence dans la famille.
00:12:32 Et pour moi, lorsque nous avons eu nos enfants, il était très important que,
00:12:37 lorsqu'il était 13 ans à la maison, il puisse avoir vraiment une plénitude
00:12:45 dans le partage de la construction de nos enfants.
00:12:49 Même si parfois, nous n'étions pas d'accord sur la vision de la chose,
00:12:53 on pouvait le faire en aparté parce que, bien évidemment, comme tout le monde,
00:12:56 on n'a pas toujours été d'accord sur le mode d'éducation.
00:13:00 Mais en tout cas, les bases principales, elles étaient posées
00:13:03 et on était tous les deux d'accord avec ces bases principales, en tout cas dans le groupe.
00:13:07 Et je pense que la construction, elle peut se faire dans un deuxième temps.
00:13:12 C'est-à-dire qu'on peut, parce qu'on est très angoissé pour avoir un enfant
00:13:16 ou parce qu'on n'a pas forcément bien vécu notre propre enfance,
00:13:20 être angoissé par le fait d'avoir un futur enfant,
00:13:24 mais finalement se positionner après de façon positive et être présent pour nos enfants.
00:13:30 Parce que finalement, ce partage et l'écoute que l'on peut avoir avec cet enfant
00:13:35 va faire qu'on va aussi progresser, aussi évoluer,
00:13:38 être aussi parfois rassuré par nos propres enfants et vice-versa.
00:13:43 Ce qui va faire qu'on va évoluer de façon positive dans l'éducation de nos enfants.
00:13:47 Mais je pense que la base de tout, c'est comme pour le couple,
00:13:50 il faut être à l'écoute de l'autre et il faut savoir écouter, savoir échanger
00:13:55 pour pouvoir être au plus proche du besoin de l'autre et pouvoir ensuite ne laisser s'épanouir.
00:14:00 Vous dites beaucoup de choses intéressantes, importantes.
00:14:04 On voit aussi que vous avez beaucoup réfléchi à la question.
00:14:07 Moi, je trouve que ce que dit Emmanuel déjà, que j'ai envie de relever,
00:14:10 c'est qu'elle dit "on avait les mêmes valeurs"
00:14:14 et ça c'est peut-être déjà un atout pour être parents ensemble
00:14:19 et pouvoir avancer dans le bon sens, non Hugh Grain ?
00:14:23 Oui, tout à fait, ça me paraît une base très indispensable.
00:14:28 Après, moi ce que j'ai entendu aussi, et que j'ai trouvé assez beau,
00:14:33 parce que ce n'est pas tout le temps comme ça, même pas très fréquemment,
00:14:37 c'est l'idée que justement, quand on n'est pas d'accord,
00:14:40 enfin pas d'accord, qu'on a des visions différentes,
00:14:43 on se concerte ensemble et après on revient vers l'enfant.
00:14:48 Et du coup, ça crée une cohérence pour l'enfant.
00:14:51 L'enfant, il est devant quelque chose qui est cohérent.
00:14:54 Il y a ses raisons, et ça je trouve que c'est une qualité de parent.
00:14:58 Et puisque tout à l'heure, vous avez dit Brigitte,
00:15:00 on allait peut-être voir ensemble aussi comment est-ce qu'on fait
00:15:04 pour choisir un homme ou une femme, en pensant que comme ça,
00:15:09 on pourra construire quelque chose dans la parentalité avec cette personne-là.
00:15:14 Je pense qu'une des bases, c'est ça, c'est être capable,
00:15:17 quand on n'est pas tout à fait accordé ensemble,
00:15:20 de se retirer ensemble et puis réfléchir et dire,
00:15:23 on va s'enrichir l'un l'autre par notre perception des choses,
00:15:26 et au-delà de cette différence, arriver à quelque chose qui est beaucoup plus cohérent.
00:15:30 C'est surtout ça qui m'a frappé.
00:15:32 Et je pense qu'en effet, l'autre chose qui me frappe chez Emmanuel,
00:15:35 c'est en même temps cette réflexion par rapport au désir d'enfant,
00:15:40 et en même temps cette souplesse de dire,
00:15:43 oui mais en même temps, on ne peut pas l'avoir trop attendu,
00:15:45 être investi pendant la grossesse par exemple,
00:15:48 ce n'est pas ce qu'elle a dit exactement,
00:15:50 et puis tout d'un coup, se rééquilibrer et se trouver bien dans la parentalité.
00:15:54 Donc j'ai entendu quelque chose de très mobile, de très dynamique,
00:15:57 de très évolutif.
00:16:01 Oui, en plus on entend à Emmanuel que votre mari,
00:16:05 ou en tout cas votre compagnon n'était peut-être pas toujours là,
00:16:08 mais que vous lui avez laissé sa place.
00:16:11 Les enfants savaient que leur père était là aussi,
00:16:16 même si parfois il était absent.
00:16:18 Oui, il avait vraiment sa place.
00:16:20 Il était capable de se mettre en opposition face aux enfants
00:16:24 quand il y avait quelque chose qui se faisait,
00:16:27 et pour lequel il n'était pas d'accord.
00:16:31 Les enfants n'ont jamais eu le sentiment de ne pas avoir un papa présent.
00:16:35 Non, il était vraiment présent,
00:16:37 parce que pour moi l'importance c'était qu'il puisse jouer son rôle pleinement
00:16:43 à chaque fois qu'il était présent avec nous.
00:16:46 Et même si on était parfois en désaccord,
00:16:48 parce que c'est vrai qu'il y a un ajustement qui se fait aussi avec le temps,
00:16:53 la plus grande des difficultés, moi je dirais,
00:16:55 en tout cas pour ce qui était de notre part,
00:16:58 c'était lorsqu'on avait un conflit avec les enfants.
00:17:02 Moi je n'intervenais jamais, ça a toujours été mon principe de base,
00:17:06 mais lorsqu'on était tous les deux,
00:17:09 et que par exemple il me disait "oui je ne comprends pas, pourquoi tu n'es pas intervenu à ce moment-là ?"
00:17:12 je disais "non, non, je considère que c'est toi,
00:17:16 c'est ton conflit à toi,
00:17:18 donc c'est à toi de résoudre ce conflit-là,
00:17:20 moi je suis présente, je suis là,
00:17:22 mais quand je suis seule, je suis obligée et amenée à me débrouiller,
00:17:28 donc au même titre que toi, la difficulté elle est présente là,
00:17:31 mais c'est à toi aussi de la gérer."
00:17:34 Et finalement, il gérait très bien cette chose-là,
00:17:37 même s'il n'était pas toujours à l'aise avec ça,
00:17:40 mais il l'a à chaque fois géré, à chaque fois assumé,
00:17:43 et moi je l'en félicite, parce que ce n'est pas toujours facile,
00:17:46 ce n'est pas toujours évident,
00:17:48 ce n'est pas toujours évident aussi d'être en retrait
00:17:50 pour laisser la place à l'autre, je trouve,
00:17:52 particulièrement dans l'éducation des enfants,
00:17:55 et finalement, on a quand même réussi à trouver un juste milieu,
00:17:59 même si parfois on était en désaccord,
00:18:01 mais on a toujours trouvé un juste milieu
00:18:03 pour que nos enfants ne ressentent pas
00:18:05 ce petit conflit qu'on pouvait avoir derrière,
00:18:10 pour que nos enfants puissent évoluer pleinement,
00:18:13 et nous dire aujourd'hui, parce que ça c'est une grande fierté,
00:18:16 de nous dire "nous on n'a rien à vous reprocher,
00:18:19 vous avez eu une éducation, une bonne éducation à notre égard,
00:18:23 et vous nous avez apporté tout ce dont on avait besoin".
00:18:26 Donc voilà, moi c'est ma plus grande fierté,
00:18:28 c'est vraiment ça, c'est pas quelque chose de trop naïf.
00:18:30 - Vous pouvez, et puis vous avez répété plusieurs fois "nos enfants",
00:18:34 et ça, on sait, Hugues Rennes, à quel point les mots ont leur importance,
00:18:38 mais on voit bien, c'est pas "mes enfants", c'est "nos enfants",
00:18:41 et donc forcément vous avez été des parents,
00:18:44 et puis bravo, puisque c'est les enfants
00:18:47 qui ont prouvé que vous avez été de bons parents, visiblement.
00:18:50 Hugues Rennes, vous avez peut-être quelque chose à ajouter
00:18:54 à ce joli témoignage, pour commencer ?
00:18:57 - Oui, je partage tout à fait, d'abord le fait que, oui,
00:19:01 vous pouvez être fier, tout à fait, parce que je pense que
00:19:04 ce que vous en disent les enfants, ça compte beaucoup,
00:19:06 je sais pas qu'à l'agison, d'ailleurs, ça m'intéresserait de savoir qu'à l'agison,
00:19:09 mais ce que je note aussi, moi, dans ce que vous avez expliqué,
00:19:14 ce que j'ai entendu, en tout cas, c'est que même si votre conjoint
00:19:18 était pas forcément tout le temps bien présent physiquement,
00:19:21 en fait, quand il était là, il était vraiment présent.
00:19:24 Et ça, c'est très important à comprendre, pour moi,
00:19:26 c'est-à-dire que la présence, c'est pas être là,
00:19:28 c'est être là en présence, c'est être capable d'interaction
00:19:31 avec l'enfant, d'interaction avec son conjoint,
00:19:33 et pas juste une espèce de zombie crevé qui s'y...
00:19:36 Je parle quelquefois de moi, parce que quand j'étais en obsétrique,
00:19:39 quelquefois j'étais complètement cuit, donc pas très présent,
00:19:41 vous voyez, je ne donne pas de leçons à personne,
00:19:44 mais je pense que ça, c'est important à dire sur l'antenne,
00:19:47 c'est qu'en fait, la présence, c'est être vraiment disponible
00:19:50 quand on est là. Voilà, ce que j'entends encore dans ce beau témoignage,
00:19:54 très beau témoignage d'Emmanuel, qui me fait beaucoup de bien.
00:19:56 Merci, Emmanuel, en tout cas.
00:19:57 Alors, Emmanuel, juste donner l'âge de vos enfants.
00:20:00 Oui, allez-y.
00:20:01 Pour préciser, en fait, et aller jusqu'au bout de ma pensée,
00:20:05 c'est que pour ma part, en tout cas, je pense qu'on reste parents
00:20:08 toute sa vie. Donc finalement, même s'ils ont respectivement
00:20:13 mes petits bébés 39 et 37 ans,
00:20:18 eh bien, en fait, on est toujours présents,
00:20:21 on est toujours présents pour eux, on les suit toute leur vie.
00:20:24 Et puis, ce que je voulais rajouter en finalité,
00:20:27 c'est surtout vous remercier pour vos émissions,
00:20:30 parce que finalement, moi, je les suis assez régulièrement.
00:20:33 Et par rapport à cette thématique, c'est de se dire que
00:20:36 quand on est parent, on le reste bien évidemment toute sa vie.
00:20:39 On peut toujours s'enrichir, se cultiver, partager, échanger
00:20:45 pour toujours progresser, parce qu'aujourd'hui, c'est pour nos enfants,
00:20:48 mais plus tard, ce sera peut-être aussi pour nos petits-enfants.
00:20:51 Et voilà, si on veut être qualitatif,
00:20:54 il est toujours intéressant d'échanger et de progresser.
00:20:58 Eh bien, merci d'avoir échangé justement, Emmanuel,
00:21:01 parce que votre témoignage va peut-être aussi allumer une petite lumière
00:21:04 chez certains de nos auditeurs.
00:21:06 Merci, Emmanuel. On fait une petite pause,
00:21:08 et c'est Flora qui prend la parole dans un instant, Huguen.
00:21:11 Nous évoquons avec Huguen le désir d'enfant,
00:21:24 et puis, comment on fait pour essayer d'être un parent le meilleur possible,
00:21:30 je ne dirais pas parfait, puisqu'on sait que ça n'existe pas,
00:21:33 des parents parfaits, mais enfin bon, des enfants parfaits non plus.
00:21:37 Huguen, c'est Flora maintenant qui est avec nous. Bonjour Flora, pardon.
00:21:42 Oui, bonjour Huguen, bonjour Brigitte.
00:21:45 Alors, je m'inscris complètement dans ce qu'a développé Emmanuel, c'est bien ça.
00:21:50 Oui, oui.
00:21:51 C'est tout à fait ça. Je suis dans les mêmes...
00:21:55 Je pense pareil, on a essayé de faire au mieux aussi avec mon mari.
00:22:00 Voilà, moi j'ai deux grands enfants aussi, la vingtaine vient passer,
00:22:05 et du coup, alors déjà la ténérologie, je veux un enfant, ça me gêne beaucoup,
00:22:12 et je pense qu'on ne l'a jamais évoqué de sorte,
00:22:15 vouloir pour moi ça renvoie à ce que je veux, il me faut, et ça, ça m'a attaqué.
00:22:22 Je crois que vous faites plaisir à Huguen en disant ça, non Huguen ?
00:22:26 Alors ça oui, parce que j'ai souvent dit qu'actuellement,
00:22:30 l'enfant était devenu un produit de consommation courante, vous voyez,
00:22:33 donc Flora, merci de dire ça, et ça me permet d'applaudir des deux mains si je pouvais.
00:22:41 Et ça va, et en plus, alors ce mot "je veux un enfant",
00:22:46 enfin moi je le vois tout au long de moi, j'ai des neveux, des nièces,
00:22:51 et en fait, ça s'inscrit complètement dans ça.
00:22:54 Alors aujourd'hui, je veux un enfant, donc à partir du moment où j'ai l'enfant,
00:22:58 je veux la voiture, la grosse voiture, le dernier cosy, je veux, je veux, je veux.
00:23:03 Et aujourd'hui, l'enfant il est où dans tout ça ?
00:23:06 L'enfant il n'a pas besoin de tout ça, il a besoin juste d'amour,
00:23:09 et en fait, ça me fait très peur de voir cet enfant qui s'inscrit dans cette société-là,
00:23:15 et que les parents entretiennent ça.
00:23:18 Voilà. On ne sait plus à quel âge on se tient.
00:23:20 J'ajouterais quand même, Flora, c'est important de le signaler,
00:23:23 qu'un enfant, en certes, a besoin d'amour, mais il a aussi besoin de sécurité,
00:23:26 et de règles. Sinon, en effet, il est une sorte d'enfant roi,
00:23:33 ce qui n'est pas forcément mieux pour lui.
00:23:37 Exactement, oui, j'entends tout à fait.
00:23:40 Et du coup, voilà, donc "je veux un enfant", c'est un terme qui n'a jamais existé chez nous,
00:23:45 et qui me fait très peur. Voilà.
00:23:48 Concernant le fait d'être parent, moi j'ai été...
00:23:53 J'ai été maman... Enfin, on le souhaitait, on n'avait pas mis de projet,
00:23:57 on n'avait rien arrêté. Du coup, j'ai été maman, par des retards de règles,
00:24:02 j'ai eu très peur par rapport à la projection, par rapport à tout ce que ça renvoyait,
00:24:06 être parent. Attention, c'est pas... C'était au long cours.
00:24:12 Donc mon mari a été très bienveillant, accueilli, et du coup, on a fait ensemble.
00:24:17 On l'a accueilli, on a donné tout notre amour, et ça a été des projections aussi,
00:24:22 et on s'est beaucoup concentré sur d'autres valeurs.
00:24:27 Le couple conjugal est devenu couple parental, et du coup,
00:24:31 je pense qu'on devient moins égoïste aussi. Voilà, on partage, et on se projette.
00:24:37 Donc si je comprends bien, votre premier enfant, vous l'avez eu assez rapidement,
00:24:41 sans être spécialement préparée, et tout d'un coup, en effet,
00:24:46 vous n'êtes plus deux, vous êtes trois, et ça a été une transition
00:24:51 un peu plus rapide que vous ne l'aviez préparée, c'est ça ?
00:24:56 C'est ça, mais je crois qu'il n'y a pas de hasard. Je pense que s'il est arrivé,
00:25:00 c'est que ça devait être là. Voilà, parce que ça a été...
00:25:04 ça a coulé de source, et voilà, on l'a accueilli, on était heureux.
00:25:08 Je pense qu'il y a ça aussi, les projections, et puis même tout l'amour
00:25:12 qu'on a envie de partager, et donner des valeurs, et voilà, le meilleur de nous,
00:25:17 parce qu'on n'a pas de recette pour être parent. On essaye de faire avec
00:25:21 ce que nous ont donné nos parents, ou pas. C'est sûr qu'au début,
00:25:25 on avait des idéaux, on ne veut pas que notre enfant, il soit comme ça,
00:25:29 puis on réajuste quotidiennement.
00:25:34 En fonction de ce que vous découvrez, de la personnalité de l'enfant, évidemment.
00:25:38 Exactement, et nous, nos réactions aussi, par rapport au quotidien,
00:25:42 par rapport à plein de choses.
00:25:45 Alors, oui, Flora parle de... avec ce que nous ont appris nos parents,
00:25:49 on sait, si on schématise un petit peu, Ugrène, c'est qu'on fait comme
00:25:55 on fait nos parents, ou on fait à l'opposé de ce qu'on fait nos parents,
00:25:59 vous êtes un peu d'accord avec ça, ou c'est plus... enfin, c'est certainement
00:26:02 plus complexe que ça, quand même.
00:26:05 Donc, globalement, c'est le mécanisme qui est reconnu,
00:26:08 comme le plus efficient, on va dire, mais c'est certain que s'il y a
00:26:12 un travail qui est fait, un travail intérieur, pour réguler ces voies
00:26:19 différentes en nous, ces pulsions différentes en nous,
00:26:23 et bien, du coup, on peut trouver quelque chose de plus juste,
00:26:26 mais faire l'inverse, ou la même chose, c'est sûr que ça ne va pas
00:26:30 construire grand-chose. Je voulais aussi en revenir, parce que j'ai bien aimé,
00:26:33 quand Flora a dit tout à l'heure, dans cette consommation dont l'enfant
00:26:38 fait partie, où est l'enfant, et je dirais même, qui est l'enfant ?
00:26:42 Et ça revient un petit peu à ce que vous disiez toutes les deux,
00:26:45 Flora parlait d'amour, et vous de sécurité, Brigitte, et je pense que
00:26:50 justement, si on se pose la question du point de vue de l'enfance,
00:26:53 hélas, peu de gens font actuellement, en tout cas dans la politique,
00:26:57 on ne se la pose pas du tout comme ça, avec les lois qui sont en train
00:27:00 d'être votées autour de la reproduction, autour de tout ça.
00:27:06 Je pense que si on se pose cette question, et qu'on va vraiment au bout
00:27:08 de cette question, les réponses vont être très différentes.
00:27:11 Qui est l'enfant, et de quoi y a-t-il besoin, vous avez dit,
00:27:14 et je souscris à cette question qui reste, dont on sait pas mal
00:27:17 de choses, mais qui reste ouverte.
00:27:19 - Oui. - Huguen, vous parlez des lois
00:27:22 qui sont actuellement votées, qu'est-ce qui vous dérange dans
00:27:25 les différentes lois qui ont été votées ou qui vont être votées,
00:27:28 pour que nos auditeurs puissent comprendre votre pensée ?
00:27:32 - Alors, ma pensée, elle s'appuie sur le fait que je vois beaucoup
00:27:35 de volonté de liberté, de faire comme je veux, de toute puissance,
00:27:40 et pas de réflexion qui prenne en compte tous les points de vue.
00:27:45 J'entends parler de réarmement démographique, je trouve ça absolument
00:27:50 monstrueux que vous utilisiez des termes de ce type-là,
00:27:53 c'est complètement fou. Qu'est-ce que ça veut dire,
00:27:57 vouloir des bons petits soldats de la production et de la consommation,
00:28:00 ce qui est complètement fou, parce que c'est pas du tout...
00:28:03 On est dans une crise majeure de l'évolution de la vie sur Terre,
00:28:06 et c'est pas du tout la question à se poser.
00:28:09 Donc, y a des choses comme ça qui sont en train d'arriver.
00:28:11 Les lois qu'on fait sur l'avortement, c'est pas que je suis pour
00:28:14 ou contre l'avortement, j'ai participé, et je pense que dans des cas,
00:28:17 c'est une bonne chose, mais proposer des avortements,
00:28:21 comme j'ai entendu dire, de plus en plus tardifs,
00:28:23 je trouve ça extrêmement dangereux pour les femmes.
00:28:25 Toutes les techniques qu'on utilise pour remplacer les difficultés
00:28:29 de procréation pour les couples qui n'ont pas la capacité de le faire
00:28:34 parce qu'ils sont du même sexe, tout ça pose problème.
00:28:37 C'est-à-dire que où est l'enfant ? Moi, je pose la question,
00:28:39 où est l'enfant ? Je dis pas ce qu'il faut faire, je dis,
00:28:41 est-ce qu'on a tenu compte du point de vue de l'enfant ?
00:28:43 Or, on tient pas compte du point de vue de l'enfant.
00:28:45 Parce que si je pose la question, par exemple,
00:28:48 décrivez-moi, qu'est-ce qui se passe dans la vie intra-utérine
00:28:51 du point de vue de l'enfant ?
00:28:53 Eh bien, j'ai pas de réponse. Moi, j'ai travaillé le sujet
00:28:55 avec Marie-Claire Bussonnel du CNRS pendant très longtemps,
00:28:58 et on a quelques réponses, et avec d'autres personnes,
00:29:00 mais cette question n'est jamais mise en avant,
00:29:02 elle n'est jamais posée de façon claire.
00:29:04 Et à partir du moment où on fait abstraction de l'enfant,
00:29:06 déjà dans la vie intra-utérine, et ensuite,
00:29:09 dans le début de la parentalité, et dans l'accouchement en particulier,
00:29:14 on pose un vrai problème. Et il ne faut peut-être pas s'étonner,
00:29:17 il y a peut-être un lien de cause à effet
00:29:19 avec le désespoir de la jeunesse actuellement,
00:29:21 les taux de suicide sont énormes,
00:29:23 les centres qui s'occupent de soutien psychologique sont surchargés,
00:29:30 il y a un problème fondamental de société,
00:29:32 et à côté de ça, il y a une espèce de désinvolture
00:29:34 dans la façon d'aborder les problèmes de la procréation.
00:29:37 Je vous ai entendu dire, enfin, je n'ai pas suivi ça de très près,
00:29:40 mais je pense que sur les ondes, ça a été aussi mis en avant,
00:29:44 c'est l'idée qu'il faut lutter contre la fertilité,
00:29:47 que tout d'un coup, Macron découvre qu'il y a de la fertilité sur Terre,
00:29:51 ça fait 40 ans qu'on lui dit que la fertilité va de moins en moins bien,
00:29:54 donc tout ça me paraît complètement incohérent.
00:29:57 Flora, vous aviez l'air d'être d'accord avec ce que dit Hugues,
00:30:01 vous avez envie d'ajouter quelque chose ?
00:30:03 Complètement. J'ai l'impression qu'on instrumentalise l'enfant,
00:30:07 moi ça m'inquiète, je vois une évolution énorme,
00:30:13 on veut tout donner, on veut tout prioriser,
00:30:17 mais on oublie l'enfant, aujourd'hui, quand je vois les congés qu'on donne aux parents,
00:30:22 je fais partie de la vieille France, peut-être aussi,
00:30:26 aujourd'hui, on valorise ce congé, mais pour en faire quoi ?
00:30:30 Pour que des parents ne soient pas au travail ?
00:30:33 Quand je vois des parents qui font un petit peu leur vie aussi,
00:30:37 ils ne profitent pas de l'enfant qu'ils viennent d'avoir,
00:30:40 c'est pour aller boire un coup.
00:30:42 J'ai été dans un bar, j'ai vu un bébé, un nourrisson,
00:30:46 avec son père, qui était avec des copains,
00:30:48 dans un bar à 23h, 22h le soir, dans un cozy.
00:30:52 On en fait quoi de cet enfant ?
00:30:55 Et ça m'a beaucoup questionné, est-ce que c'est la place d'un enfant, d'un bébé ?
00:31:00 Je suis très inquiète de ce qu'on fait de l'enfant aujourd'hui.
00:31:06 Je pense qu'on est avant tout, je ne veux pas être négative,
00:31:11 mais on ne veut plus rien changer, on veut vivre comme avant,
00:31:14 et on en oublie les priorités.
00:31:16 C'est un être en devenir, donc donnant lui des valeurs,
00:31:19 donnant lui une éducation, des limites.
00:31:22 - Écoutez, Florade, je suis ravie, parce qu'on a eu deux auditrices,
00:31:28 depuis qu'on a commencé cette émission, sur un sujet qui me semble essentiel,
00:31:32 puisque je le répète sans cesse, nos enfants sont la société de demain,
00:31:36 et on a eu deux mères responsables, deux couples de parents responsables,
00:31:41 donc ça prouve que ça existe encore.
00:31:45 Donc tenons bon, Huguen, tenons bon, et osons,
00:31:48 puisqu'on est sur Soudradio, osons parler vrai, osons dire en effet
00:31:52 que faire un enfant, ce n'est pas comme, je ne sais pas,
00:31:58 faire un gâteau ou faire une promenade,
00:32:02 c'est un acte responsable, c'est un acte citoyen,
00:32:06 c'est presque un acte politique d'ailleurs de faire un enfant, non ?
00:32:09 - Ah oui, complètement, oui, tout à fait.
00:32:13 Ce qui me semblait dans toute cette histoire,
00:32:16 c'est que justement l'enfant, c'est ce qui va amener la suite de l'évolution.
00:32:20 C'est comme ça qu'il faut se poser la question,
00:32:23 c'est-à-dire dans la période où on est, comment il faut préparer les enfants
00:32:26 à être capables de trouver des solutions là où notre société et nous-mêmes peut-être
00:32:30 ne les avons pas, on ne peut pas régler les problèmes à partir de ceux qui l'ont produit.
00:32:35 Or la Terre est en danger, la Terre va s'en remettre,
00:32:38 la phylogénèse le montre, mais la vie est en danger,
00:32:41 et donc il faut qu'on aille vers des enfants qui sont capables de résoudre des questions,
00:32:45 donc très ouverts, il faut les laisser inventer,
00:32:48 il faut les accompagner, il faut les aider, les soutenir,
00:32:51 et savoir que c'est eux qui feront la suite.
00:32:53 Et donc c'est absolument capital de réfléchir, non pas à un réarmement démographique
00:32:57 où on dirait qu'on va faire de la chair à canon,
00:32:59 mais à est-ce qu'on peut réfléchir comment mieux s'occuper des enfants
00:33:03 pour les rendre plus autonomes, plus libres,
00:33:06 plus capables de mobiliser toutes leurs compétences.
00:33:10 On le sait maintenant, les enfants ont des compétences énormes,
00:33:13 et ce qui se passe actuellement autour de la procréation et de l'éducation,
00:33:17 nuit à ces capacités énormes de l'enfant.
00:33:21 Et puis juste pour finir, je voulais revenir sur ce qu'avait dit Flora,
00:33:24 l'instrumentalisation de l'enfant, j'allais rajouter, et du corps de la femme,
00:33:28 parce que quand on dirait réarmement démographique, on instrumentalise les femmes,
00:33:31 et les femmes, contrairement à ce que certaines disent,
00:33:34 enfin certaines ont conscience de ça, mais de plus en plus,
00:33:37 sous prétexte de liberté, on instrumentalise le corps de la femme,
00:33:40 et ça je trouve ça vraiment dramatique,
00:33:42 et heureusement que beaucoup de femmes se sont élevées fortement
00:33:45 contre cette instrumentalisation.
00:33:48 Oui mais, Hugues Reyn, on sait très bien que dans les sociétés
00:33:51 où la démocratie est en péril, le corps des femmes est toujours instrumentalisé,
00:33:55 donc c'est peut-être aussi une question qu'on pourrait se poser,
00:33:58 mais bon, on ne va pas aller plus loin sur ce débat qui est assez complexe,
00:34:04 mais je pense que c'est une prise de conscience, en effet, qu'on doit tous avoir.
00:34:07 Flora, merci beaucoup de votre témoignage,
00:34:10 Nathalie est avec nous pour répondre à trois questions intimes,
00:34:13 vous pourrez en poser une ensuite à Hugues Reyn. Bonjour Nathalie.
00:34:16 Bonjour Brigitte, bonjour Hugues.
00:34:19 Alors, première question, est-ce que vous aviez un fort désir d'enfant ?
00:34:24 Oui.
00:34:26 Oui, ça c'est un vrai oui.
00:34:29 Oui, c'est un vrai oui. J'étais très jeune,
00:34:31 mais je ne me rendais pas compte que j'avais un vrai désir d'enfant.
00:34:34 Et deuxième question, combien vous avez eu d'enfants ?
00:34:37 J'en ai eu deux.
00:34:40 Pourquoi vous réfléchissez ?
00:34:43 J'en ai eu deux, mais j'en ai perdu à la naissance.
00:34:45 D'accord, vous avez le droit de dire que vous en avez eu trois,
00:34:48 ça ne me choquerait pas et je ne crois pas que ça choquerait Hugues Reyn non plus.
00:34:51 Alors j'en ai eu deux, j'en ai eu qu'un de mi-mars en fait.
00:34:54 D'accord, d'accord.
00:34:56 Voilà.
00:34:58 Oui, oui, très bien.
00:35:00 Mais j'en ai eu deux.
00:35:02 Oui, oui, c'est bien, parce qu'il faut quand même toujours rappeler
00:35:05 que perdre un enfant à la naissance, c'est quand même avoir eu un enfant.
00:35:09 Oui, c'est ça.
00:35:11 On l'a investi.
00:35:13 Et troisième question, est-ce que vous aimez votre corps aujourd'hui ?
00:35:19 Aujourd'hui, oui.
00:35:21 Ah, ça me fait plaisir d'entendre cette réponse avec ce oui aussi affirmatif.
00:35:28 Eh bien, vous pouvez poser une question à Hugues Reyn, il vous écoute.
00:35:31 Eh bien Hugues, je vais lui poser.
00:35:34 Je suppose qu'il a des enfants, Hugues ?
00:35:36 Trois.
00:35:38 Trois.
00:35:39 Alors a-t-il désiré ses enfants ?
00:35:42 Profondément, mais avec, j'allais dire, la conscience de la responsabilité que c'était.
00:35:48 Et donc, ça m'a fait beaucoup réfléchir, parce qu'en fait, dans mon parcours à moi,
00:35:55 c'était très compliqué.
00:35:57 Il a fallu vraiment que je mûrisse beaucoup pour vouloir des enfants,
00:36:01 mais je les ai vraiment voulus, avec, je pense, le sentiment de responsabilité.
00:36:04 Même s'il parlait franchement, il vous dirait que je n'ai pas tout bien su faire,
00:36:09 mais je m'entends très, très bien avec eux.
00:36:11 Mais oui, voilà.
00:36:13 Donc, j'ai beaucoup aimé avoir ces enfants avec ma femme,
00:36:22 que je suis divorcé maintenant, mais j'ai une très bonne relation avec elle maintenant.
00:36:27 Donc oui, c'était un profond désir.
00:36:30 D'accord. Merci beaucoup.
00:36:32 Merci à vous Nathalie. On va faire une petite pause.
00:36:35 On va retrouver Vesna qui a un joli témoignage à nous offrir.
00:36:38 Ugraine, à tout de suite.
00:36:57 Nous continuons avec Ugraine à vous écouter témoigner de votre désir d'enfant,
00:37:02 de votre non-désir, de la manière dont vous avez su vous positionner en tant que parent.
00:37:08 Et c'est Vesna qui réagit. Je crois que le sujet vous passionne.
00:37:11 Vesna, merci de prendre la parole.
00:37:13 Oui, je vous remercie. Je vous dis tout d'abord bonjour à tous.
00:37:19 Je suis assise face aux collines des Calendes, que je suis à Marseille.
00:37:26 Donc j'ai fermé la fenêtre parce qu'il y a Louis-François.
00:37:29 Donc voilà, pour ne pas avoir le bruit parasite.
00:37:34 Oui, mon témoignage est assez exceptionnel.
00:37:37 J'ai une vie assez exceptionnelle qui a été faite des épreuves tout le long.
00:37:43 Donc je suis haugueslave d'origine et je vous dis d'entrée que mon prénom m'oblige.
00:37:48 Parce que dans ma langue, c'est un prénom, mais dans d'autres langues slaves,
00:37:52 c'est le printemps et c'est même la déesse du printemps.
00:37:56 Donc, oui, mon prénom m'oblige.
00:38:00 La déesse du printemps, vous êtes, c'est ça ?
00:38:04 Oui, ou le printemps tout court.
00:38:06 Quand je dis en russe que je m'appelle Vesna,
00:38:10 ah non, c'est pas possible, moi je suis soleil.
00:38:13 Donc toutes les langues slaves, c'est le printemps.
00:38:17 C'est joli, hein ?
00:38:19 C'est joli, mais on l'attend un peu le printemps, nous en région parisienne, Vesna.
00:38:24 Ah ben ici c'est pareil, on a le froid, on a le mistral, on a la pluie, on a tout ce qu'on veut.
00:38:29 Bon, alors donc, j'ai été jeune, très féministe, très, voilà,
00:38:38 la seule chose qui m'intéressait, c'était, j'étais architecte, je voulais faire chercheuse
00:38:44 et donc du coup j'ai obtenu la...
00:38:46 Votre carrière, oui.
00:38:47 Pardon ?
00:38:48 C'était donc votre carrière qui vous intéressait plus que tout.
00:38:50 Ah oui, complètement.
00:38:51 Donc j'ai obtenu, j'ai été chanceuse,
00:38:54 donc j'ai obtenu la bourse du Gouvernement français pour faire mon doctorat ici en France.
00:38:59 Donc je suis arrivée fin 70, 78, quelque chose comme ça.
00:39:05 Et puis je me suis, ben j'ai eu un enfant, je me suis mariée,
00:39:09 donc j'ai obtenu un master, j'ai jamais fait ma thèse,
00:39:13 parce que je suis autodidacte en français, je parlais très peu,
00:39:17 je me dé... je faisais jouer mon charme et le dessin.
00:39:21 Donc du coup, je me retrouve avec un enfant,
00:39:25 il était... j'ai pratiquement, j'ai accouché pratiquement toute seule,
00:39:29 parce que mon... les femmes, les sages-femmes, elles étaient à côté,
00:39:33 mon gynaecologue est arrivé une fois que tout a été terminé,
00:39:37 j'ai été déchirée, bon, très bien, super,
00:39:40 parce que ça s'est passé en trois ans, pour un premier enfant.
00:39:44 En plus à l'époque, j'ai été la plus âgée de la maternité,
00:39:49 j'avais 28 ans, et en plus j'étais la seule femme...
00:39:53 chaque fois quand j'étais en réunion de travail partout,
00:39:56 j'étais toujours la seule femme architecte,
00:39:59 maintenant bon, c'est plus, il y a plus de femmes architectes.
00:40:02 Et bon, donc du coup, mon mari décède,
00:40:07 et je me retrouve avec un gamin de 6 ans, pas de boulot, vous m'entendez ?
00:40:13 Oui, oui, très bien, très bien, Vesna.
00:40:15 Pas de boulot, pas d'appartement, même pas le permis de conduire, rien, voilà.
00:40:21 C'était le mois de novembre, le froid, on se gèle, on ne nous excuse pas,
00:40:27 parce que c'était la trêve hivernale, on me coupe le téléphone,
00:40:32 donc on se débrouille tous les deux, et je dis à mon fils,
00:40:35 écoute, t'inquiète pas, tu ne m'entendras pas me plaindre,
00:40:39 la nuit je ne dormais pas, toi tu vas faire la scolarité,
00:40:44 c'était un contrat, et moi je m'occupe de quand on sort.
00:40:48 Donc ce gamin, il a bien, comment dire, appliqué le contrat,
00:40:57 à tel point qu'il a fait son doctorat en étant ingénieur français,
00:41:03 à Manchester, donc il est actuellement à Brest.
00:41:07 Alors ça c'est le premier, je l'ai élevé seul,
00:41:11 après je me suis remariée, et j'ai eu mon second fils, Morney,
00:41:18 et là j'ai été sous la période urale, donc j'avais 38 ans,
00:41:25 et les temps ont beaucoup changé en espèce de 12 ans,
00:41:29 et donc j'étais plus la plus âgée, c'était plutôt quelque chose qui était très commun,
00:41:38 que les femmes, c'était leur premier enfant à cet âge là.
00:41:43 Donc j'ai opté pour la période urale, tout en connaissant déjà ce que c'est l'accouchement.
00:41:51 Oui, bien sûr.
00:41:53 En ayant eu des colic néphritiques, je peux vous dire que l'accouchement c'est rien à côté.
00:42:00 Donc ce qui fait que quand vous exulsez, vous sentez rien, vous vous dites "poussez, poussez",
00:42:09 et mon fils, il avait le cordon médical autour du cou,
00:42:15 et mon médecin est arrivé assez tardivement,
00:42:21 il était en décalage parce qu'il venait des entiers,
00:42:25 enfin il y avait tout un truc, on me laisse sur le plan de travail, on s'occupe de mon fils pour le réanimer,
00:42:31 et donc j'ai passé 20 ans avec mon gamin,
00:42:36 pour, j'ai pas de choix, il a fallu s'occuper de sa rééducation.
00:42:43 Ce qui fait que mon fils, les médecins ont dit "dans les meilleurs des cas ça serait un légume vert",
00:42:49 et à tel point, mon gynécologue est arrivé le lendemain matin,
00:42:55 a demandé à mon mari, "Tenez-vous bon, bien ?"
00:43:01 Il a demandé l'autorisation de l'autopsie.
00:43:05 Mon fils, il était en réanimation.
00:43:09 Donc il demande une autopsie alors que votre gamin est encore en vie, si je comprends bien.
00:43:18 Tout à fait, tout à fait.
00:43:21 Moi je suis restée, on m'a foutue dans la...
00:43:24 parce que, bon, il n'y avait pas le chambre, je vous donne pas le nom de la clinique qui est fermée entre temps,
00:43:29 mais, enfin la maternité tout en moins,
00:43:33 donc il n'y avait pas de chambre individuelle.
00:43:36 Ils vont décompte quelqu'un dont l'enfant est parti en réa,
00:43:41 entre la vie... ah oui, l'anesthésiste il est venu, il m'a dit "Ah écoutez, il vaut mieux que ça se termine comme ça."
00:43:47 Enfin les médecins c'est encourageant.
00:43:51 Excusez-moi mais votre fils aujourd'hui, il est en vie ?
00:43:55 Il est super bien.
00:43:57 Il a fait BAC+3.
00:44:00 Il fait du tennis, mais on a eu un accompagnement farouche.
00:44:05 Il a eu des cours de natation particulière, de cheval, du ski, de quoi ?
00:44:13 De tout un accompagnement extraordinaire.
00:44:17 Et puis il a été pris en charge précoce.
00:44:20 Non mais si vous voulez, je peux vraiment cracher mon vénin contre les médecins, je suis désolée.
00:44:28 Non mais on entend bien que vous avez failli perdre votre deuxième fils,
00:44:34 peut-être un peu parce qu'il n'y avait pas suffisamment de conscience professionnelle, on va dire.
00:44:40 Sachant aussi, je vais faire réagir Huguen, mais ce sera après les infos, parce qu'on est juste limite là.
00:44:48 Mais on sait aussi qu'il y a beaucoup de maternités qui ont fermé à cause d'incidents,
00:44:52 à cause de manque de personnel ou je ne sais plus trop quoi.
00:44:55 Moi je ne me permettrais pas de donner mon avis parce que ce n'est absolument pas mon domaine,
00:44:59 mais Vestin, restez avec nous, on fera réagir Huguen après les infos, à votre témoignage évidemment.
00:45:07 A tout de suite.
00:45:08 Sud Radio, parlons vrai.
00:45:12 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:45:17 Nous continuons à évoquer ce désir d'enfant qui parfois nous vient de manière un peu soudaine,
00:45:24 c'est ce que va dire Fabienne dans un instant.
00:45:26 En tout cas, on est toujours avec Huguen, gynécologue obstétricien, à la retraite certes,
00:45:31 mais toujours très actif, notamment sur son blog, vous pouvez le retrouver sur son blog huguen.com.
00:45:38 Et nous avons envie d'avoir votre réaction Huguen, après le témoignage de Vestin,
00:45:44 un témoignage fort, parce qu'on voit une femme qui pourtant, a priori, voulait se consacrer à sa carrière,
00:45:51 qui se retrouve mère seule par accident,
00:45:57 puisque l'on entend bien que le décès du mari, qui sait faire ce qu'il faut pour justement bien s'occuper de son enfant,
00:46:07 qui en a un deuxième, et qui, elle ne l'a pas dit très clairement, mais on l'a entendu très clairement,
00:46:14 met en cause la maternité.
00:46:17 Qu'est-ce que vous avez envie de dire Huguen ?
00:46:21 Oui, en effet, je pense que vous résumez bien ce qu'on a entendu.
00:46:27 On peut penser en effet qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé au cours de l'accouchement, du travail,
00:46:33 sous-péridurale, puisqu'elle dit qu'elle ne sentait pas grand-chose pour cette deuxième naissance.
00:46:39 Elle a évoqué le fait qu'il y avait un cordon autour du cou.
00:46:44 Alors, est-ce qu'il y a eu réellement quelque chose qui n'a pas fonctionné dans la surveillance ?
00:46:51 Je n'en sais rien, c'est impossible de le dire, parce qu'il faudra avoir tout le dossier en main.
00:46:56 Ce n'est pas certain, mais c'est possible.
00:46:59 Par contre, ce que je trouve désastreux, et où chaque fois ça me donne presque honte d'être médecin quand j'entends ça,
00:47:06 c'est d'entendre la façon dont les choses ont été dites.
00:47:10 On vient de parler à son mari, le deuxième avec qui il a eu cet enfant,
00:47:17 est-ce qu'éventuellement on pourrait faire une autopsie si l'enfant meurt ?
00:47:20 C'est déjà faire une condamnation.
00:47:23 Et quand on sait que cet enfant, grâce aux soins et à la prise en charge sérieuse qui a été faite,
00:47:29 il a fait des études et il va, semble-t-il, très bien dans tout ce qu'on entend,
00:47:34 c'est une parole désastreuse, qui est une violence faite à l'être profondément.
00:47:43 Et ça, ce n'est pas acceptable de toute façon.
00:47:48 Ensuite, le problème de la fermeture des maternités qu'on a évoqué très rapidement.
00:47:53 Je pense que le problème est très complexe et qu'on ne peut pas l'aborder comme ça en cinq minutes,
00:47:57 mais je pense qu'il y a une grande simplification des analyses et des déclarations qui ont été très manipulatrices sur ce sujet.
00:48:04 Je suis convaincu, on va dire, que les maternités qui font très peu d'accouchements
00:48:13 sont de ce fait peut-être en difficulté, encore que ce serait à prouver réellement,
00:48:20 ce qui n'est pas évident parce qu'on peut très bien faire peu de naissances,
00:48:24 mais être très compétent, ce n'est pas antinomique.
00:48:27 Après, je pense qu'il y a derrière tout ça une volonté politique qui n'est pas dite,
00:48:33 donc ça veut dire que ce sont des suppositions de ma part, mais je ne suis pas sûr d'être très loin du compte.
00:48:39 Je pense que derrière tout ça, il y a un problème financier,
00:48:43 qui est que si on regroupe les accouchements au même endroit, ça coûte moins cher.
00:48:47 Et de ce point de vue-là, il y a quand même des indices assez puissants,
00:48:51 puisque quand il y a quelques années, Macron nous a dit qu'il avait beaucoup investi dans la santé,
00:49:00 on a compris qu'en fait il avait investi dans les administratifs et non pas dans la médecine.
00:49:05 C'est-à-dire qu'actuellement, et là je sais ce que je dis,
00:49:08 il y a énormément d'administratifs qui viennent donner des conseils aux médecins.
00:49:12 Avant, le médecin et même le chef de service avaient un peu son mot à dire.
00:49:16 Il l'a de moins en moins, alors ça va dépendre des lieux, mais de moins en moins,
00:49:20 mais peut-être que certains l'ont.
00:49:22 Et que c'est les administratifs qui dirigent tout, j'en ai pour preuve qu'un hôpital que je n'nommerai pas,
00:49:29 mais que j'ai bien connu, a eu un résultat désastreux du point de vue de l'accompagnement humain,
00:49:34 parce que justement derrière, il y avait des hommes avec des calculettes
00:49:37 qui expliquaient comment il fallait faire des consultations à toute vitesse,
00:49:41 comment il fallait, quand on passait dans une chambre, être efficace et dire juste les mots qu'il fallait,
00:49:46 et donc négliger totalement le contexte humain.
00:49:49 Donc je vais dire que le problème, je ne vais pas le résoudre, je n'ai pas la réponse à cette question,
00:49:54 mais elle est complexe et je pense qu'on est une fois de plus manipulés par des déclarations
00:50:00 et par des manipulations des chiffres.
00:50:03 Merci Hugues Rennes de votre sincérité et de ce parler vrai qu'on apprécie sur Sud Radio.
00:50:09 Fabienne est avec nous maintenant, je parlais de ce désir soudain d'enfant,
00:50:13 c'est un peu ce qui vous est arrivé Fabienne ?
00:50:16 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Hugues.
00:50:19 Oui, en fait j'avais jusqu'à 27 ans, franchement je ne sais pas,
00:50:25 trop le dingue d'avoir un enfant, je voyais mes copines qu'on avait,
00:50:28 mais bon je trouvais ça sympa mais sans plus.
00:50:30 Et oui, ça me prit, je ne sais pas pourquoi, moi avec mon compagnon que j'avais rencontré deux ans auparavant,
00:50:37 j'avais 25 ans quand je l'ai rencontré, lui avait déjà 40 quand je l'ai rencontré,
00:50:42 et avait déjà un enfant, donc il m'avait un moment et on a décidé d'en avoir un,
00:50:47 et tout de suite je suis tombée enceinte très rapidement.
00:50:50 Puis il est né, j'avais 28 ans, et en fait on s'est séparés, il avait 11 mois.
00:50:56 Donc moi c'était pour la vie, j'avais un enfant pour la vie,
00:51:00 et j'ai appris à mon petit-soeur d'octobre, j'ai appris en février qu'il avait une maîtresse qui me trompait,
00:51:07 celle qui m'a appelée d'ailleurs, pour me prévenir, c'était très sympathique.
00:51:12 Le moins qu'on puisse dire.
00:51:14 Donc oui, pour moi c'était pour la vie, avoir un enfant c'est avec son père,
00:51:21 et il y a des fois, des surprises, je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:51:29 La question que j'ai envie de poser, c'est cette maîtresse, il l'avait avant la conception de l'enfant,
00:51:38 ou c'est pendant la grossesse ?
00:51:40 Je pense que c'était, ça se trouve, après la naissance, je ne sais pas,
00:51:45 c'est une personne qui travaillait pour lui.
00:51:48 Après ils ont arrêté de se voir, on a repris notre relation,
00:51:54 on a quitté et on a essayé de repartir, mais je n'ai pas réussi.
00:51:59 C'était en février, on a dit bon, on marche, on a quitté,
00:52:03 on a passé tout l'été ensemble et en septembre, je l'imaginais toujours avec elle,
00:52:08 à chaque fois qu'on avait un rapport, je ne savais pas.
00:52:11 Il faut dire ce qu'il y a quand on découvre que son compagnon a une maîtresse,
00:52:16 c'est déjà un sentiment de trahison, quand en plus on vient d'être mère avec lui,
00:52:20 c'est une double trahison, donc ce n'est pas toujours évident de dépasser ça.
00:52:25 Vous vous êtes retrouvée seule à élever cet enfant ?
00:52:28 Oui, et en plus moi j'avais quitté parce que j'habitais en Vendée,
00:52:32 j'ai quitté toute ma famille pour le rejoindre, j'ai quitté mon travail,
00:52:36 j'ai vendu mon entreprise pour le rejoindre à Paris,
00:52:39 donc je me suis retrouvée sans travail, sans famille, sans rien.
00:52:43 Je suis repartie avec mon fils sous le bras et je suis revenue en Vendée chez mes parents.
00:52:48 J'ai élevé mon fils tout seul, mais je n'ai jamais eu de mal de son père.
00:52:55 On s'est séparé sans avocat, on a tout fait à l'amiable,
00:52:59 on s'entend toujours très bien d'ailleurs.
00:53:02 Mon fils posait des questions quand il était petit,
00:53:07 donc quand il était petit je disais "oui, papa et maman ne s'aiment plus".
00:53:11 Il insistait, il revenait tout le temps, il voulait savoir.
00:53:15 J'avais 12 ou 13 ans, je ne sais plus,
00:53:19 quand je lui ai dit "écoute, va pas avec quelqu'un d'autre".
00:53:22 On s'est séparé pour faire.
00:53:24 C'est vrai que mon fils a 32 ans actuellement,
00:53:28 il a sa première petite amie quand il avait 15 ou 16 ans,
00:53:32 il m'a dit "moi, jamais je ne tromperai une femme".
00:53:34 Je ne sais pas si c'est vrai,
00:53:36 mais ça a dû quand même lui mettre une petite graine dans le cerveau.
00:53:40 Il a vu que ce n'était pas toujours très drôle de vivre seul avec sa maman.
00:53:44 Oui, mais on sait Hugh Grain,
00:53:46 qu'un enfant ne peut pas imaginer que ses parents ne s'aiment plus.
00:53:50 C'est quelque chose que, on sait aujourd'hui que beaucoup de parents se séparent,
00:53:55 mais néanmoins, cette envie chez l'enfant
00:54:00 que papa et maman restent ensemble et s'aiment pour toujours,
00:54:02 elle existe encore, hein Hugh Grain ?
00:54:05 Ah oui, c'est très important pour l'enfant.
00:54:07 En effet, je répète ce que vous avez dit,
00:54:09 parce que c'est exactement ça,
00:54:10 mais il a beaucoup de mal à imaginer que les parents ne s'aiment plus.
00:54:14 Et en plus, quand il trouve le moyen, ce qui n'est pas votre cas, Fabienne,
00:54:18 heureusement, mais quand en plus il s'étripe à propos des enfants,
00:54:24 alors ça c'est le comble, c'est-à-dire que c'est vraiment un choc très puissant
00:54:28 contre l'enfant et qui va lui poser pas mal de problèmes.
00:54:33 Moi, je voudrais d'abord, Fabienne, saluer votre courage.
00:54:36 Parce que dans tout ce que j'ai entendu,
00:54:41 j'ai entendu beaucoup de courage dans tout ce que vous avez vécu.
00:54:44 Et je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il y avait derrière ce courage
00:54:49 beaucoup de souffrance que vous aviez assumée et que vous aviez pris en charge.
00:54:54 Et voilà, je salue ce courage.
00:54:57 Merci.
00:54:59 Après, je me disais, vous êtes une femme entière,
00:55:03 c'est-à-dire que vous avez tout donné pour lui.
00:55:07 Et ça, c'est en même temps, encore une fois, un peu de courage,
00:55:11 mais un peu de la folie, si je puis me permettre.
00:55:15 Parce que, heureusement que vous avez ce courage et cette force de résilience,
00:55:20 cette force pour vous rééquilibrer et pour rester en paix.
00:55:23 Je trouve ça extraordinaire que vous soyez resté en paix avec lui.
00:55:26 Bravo, magnifique.
00:55:29 Mais je pense que, oui, vous prenez soin de vous, j'allais dire,
00:55:34 même si ce terme est un peu galvaudé aujourd'hui.
00:55:37 Il y a quelque chose qui mérite que vous faites attention à votre propre vie,
00:55:40 à votre propre désir, à votre propre parcours professionnel, parcours amoureux.
00:55:47 Le problème, c'est mon parcours amoureux qui est toujours compliqué.
00:55:55 Peut-être qu'il faut retravailler sur ce double sentiment de trahison, Fabienne,
00:56:01 pour arriver à vraiment souffrir en profondeur, évacuer la souffrance
00:56:08 qui est peut-être encore sous-jacente et qui donc nourrit une peur,
00:56:12 une peur de se réengager. C'est toujours un peu la même histoire.
00:56:17 Moi, je faisais tout ça pour mon fils.
00:56:21 C'était mon seul objectif, mon but, c'était qu'il soit heureux.
00:56:26 Et moi, je me suis un peu oubliée dans l'histoire totalement.
00:56:29 J'entends bien, mais il est peut-être temps de moins vous oublier
00:56:34 et en tout cas de faire beaucoup pour vous.
00:56:36 C'est en tout cas le message que j'ai envie.
00:56:38 Oui, j'y travaille, j'y travaille.
00:56:40 Super. Merci Fabienne, en tout cas, merci de votre témoignage.
00:56:44 Allez, on fait une petite pause.
00:56:45 On se retrouve dans un instant avec Marie qui va témoigner également.
00:56:49 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:56:53 Moi, je regarde les matchs, je coupe le son de la télé et je mets Sud Radio.
00:56:57 Le meilleur commentateur, c'est Sud Radio, il n'y a rien à dire.
00:56:59 Sud Radio, la radio du rugby.
00:57:02 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:57:08 Nous continuons avec Hugues Rennes à voir comment on s'organise,
00:57:14 surtout en tant que femmes, parce qu'on n'a eu que des femmes jusqu'à présent,
00:57:17 mais les hommes peuvent également témoigner au 0826 300 300.
00:57:21 Comment on s'organise en tant que femmes avec notre désir d'enfant,
00:57:24 notre rôle de mère et on voit que ce n'est pas toujours simple.
00:57:29 Je ne sais pas, Hugues Rennes, quel est le pourcentage d'hommes
00:57:32 qui sont des pères dignes de son nom et des pères plutôt absents ?
00:57:38 Vous avez un pourcentage à nous donner ou c'est très compliqué ?
00:57:42 Ah non, là, je n'ai pas le chiffre.
00:57:44 J'ai peur de dire vraiment des bêtises, mais en plus, je pense que c'est difficile de chiffrer
00:57:49 parce qu'en fait, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:57:51 Il doit y avoir une courbe, si vous voulez, de présence réelle du père
00:57:56 et puis quelque chose d'absence.
00:58:01 Je pense quand même que globalement, les hommes qui maintenant désirent des enfants
00:58:05 le font de façon plus responsable, plus proche.
00:58:08 Ça me paraît assez évident, plus engagé par rapport aux générations précédentes.
00:58:14 Oui, je crois que c'est évident. En tout cas, moi, je les entends, ces pères qui sont présents
00:58:18 et qui parfois même luttent pour en avoir à la garde.
00:58:22 Marie, bonjour.
00:58:24 Bonjour Brigitte, bonjour Hugues. Vous m'entendez bien ?
00:58:29 Oui, très bien. Vous avez des jumeaux qui ont 9 ans aujourd'hui, c'est bien ça ?
00:58:35 Oui, tout à fait. Le thème de l'émission m'a fait réagir parce que ça faisait, sur les trois plans,
00:58:42 ça me marrait. Et puis je vous appelais aussi pour éventuellement avoir vos lumières.
00:58:48 J'ai donc eu des enfants surprises sur une relation qui n'était pas forcément prévue pour durer
00:58:55 parce que le choix du partenaire, je savais déjà qu'il était comme il était,
00:59:00 donc un petit peu défaillant sur certains points. On a fait des très beaux enfants,
00:59:05 on a tenu bon jusqu'à 3 ans et demi. On s'est séparés, comme on dit, avant de se détester.
00:59:13 Donc en bon terme, parce que c'est compliqué, la parentalité rajoute des difficultés sur le couple.
00:59:22 Et puis aujourd'hui, oui, de manière complètement factuelle, le stress, l'organisation, la fatigue,
00:59:30 la charge mentale, et puis deux individus qui évoluent aussi beaucoup en devenant parents différemment.
00:59:37 Oui, mais ce que vous dites est très juste et très lucide et très mature, Marie.
00:59:43 Merci. J'ai eu la chance d'être, de par mon parcours perso et pro, assez formé
00:59:51 et en tout cas de connaître un peu ces thématiques.
00:59:55 Donc on a essayé, moi j'ai essayé depuis 5 ans d'arrondir les angles.
01:00:02 L'intérêt de nos enfants, on est en garde alternée, donc l'intérêt de nos enfants passe avant tout.
01:00:07 On a gardé une très bonne communication et je pourrais même dire que, quelque part,
01:00:12 cet homme il reste presque mon meilleur ami.
01:00:16 C'est quelqu'un avec qui on pourrait très bien avoir des liens d'amitié, mais en lien personnel c'est très compliqué.
01:00:21 Et je vous appelais aujourd'hui parce que le désir d'enfant, je ne l'avais pas forcément.
01:00:26 Comme j'avais dit, si j'avais voulu en avoir, j'en aurais déjà eu.
01:00:30 J'en ai eu deux et c'était la plus belle chose du monde.
01:00:33 Je pense que pour lui c'était aussi une évidence.
01:00:37 Et pourtant, malgré tout, aujourd'hui je suis dans une situation où malgré tout ça,
01:00:42 il reste très défaillant sur beaucoup de plans et des plans importants comme...
01:00:47 C'est bête, mais les finances, la sécurité, parce qu'il me dit toujours qu'il est un bon père,
01:00:52 parce qu'il aime ses enfants.
01:00:54 Et je continue à essayer de lui expliquer qu'être un bon parent, pour moi, en plus de l'amour,
01:01:01 il y a aussi la sécurité, la confiance, la constance,
01:01:06 et des choses qui ont une certaine valeur éducative.
01:01:10 Et ça, il a beaucoup de mal à l'entendre.
01:01:13 Et je suis aujourd'hui dans une situation où ça devient tellement compliqué
01:01:19 que je vais devoir me durcir pour devenir plus radicale.
01:01:24 Et donc laisser monter en moi sûrement un sentiment de colère
01:01:28 que je n'avais pas forcément voulu accepter jusque-là.
01:01:32 Et je suis partagée entre cette nécessité pour être une bonne maman,
01:01:37 parce qu'il s'agit quand même de l'équilibre de mes enfants,
01:01:40 et comment me positionner par rapport à mes enfants sans abîmer l'image du père.
01:01:45 Et je ne sais pas du tout comment engager ce processus.
01:01:50 Oui, votre témoignage est important, parce que je pense qu'il parle à beaucoup de gens.
01:01:54 Vous savez, Marie, si vous avez quitté cet homme, c'est certainement à cause aussi
01:01:58 de tout ce que vous décriez en tant que père, c'est-à-dire son inconstance,
01:02:02 un grand garçon pas encore adulte.
01:02:07 Oui.
01:02:09 Et donc forcément, ce n'est pas possible d'être un bon père quand on est encore un grand enfant.
01:02:15 Moi, je crois que ce qui est important, c'est que vous semblez vous faire preuve de cohérence
01:02:20 vis-à-vis de vos enfants, vous apporter suffisamment de sécurité et d'autorité.
01:02:24 Donc, ils ont ça. Après, ils ne l'ont pas du côté de leur père, je ne suis pas sûre que ce soit si grave.
01:02:30 Mais je laisse Hugues Rennes converser avec vous, qui est peut-être quand même plus apte
01:02:34 à donner les bonnes réponses. Hugues ?
01:02:37 Je ne suis pas sûr, Brigitte, d'être beaucoup plus compétent que vous,
01:02:40 parce que depuis le temps que je vous écoute, j'ai trouvé une très grande compétence.
01:02:43 Donc, merci quand même du compliment.
01:02:45 Marie, moi, je voudrais comprendre quelque chose, c'est quelles seraient les raisons
01:02:48 qui vous ont fait dire, dans ce que j'ai entendu, que vous alliez durcir
01:02:53 au niveau de la relation, quels sont les éléments concrets qui vous pousseraient à faire ça ?
01:02:57 Je n'ai pas compris ça.
01:02:59 On arrive à un point, on est sur du pratique au pratique.
01:03:04 Aujourd'hui, ces problèmes qui sont principalement des problèmes matériels
01:03:09 et des problèmes de stabilité émotionnelle sont devenus tellement importants.
01:03:13 Déjà, ça fait cinq ans que j'encaisse, je fais une espèce de tampon entre lui et les enfants
01:03:19 parce que j'arrivais encore à le faire.
01:03:22 Et aujourd'hui, c'est tellement difficile pour moi, ça me nuit tellement,
01:03:25 c'est tellement dur pour moi.
01:03:27 Et puis, il y a des choses qui sont dont je ne suis pas d'accord.
01:03:30 Il y a des choses qui font, par exemple, si je fais mentir les enfants,
01:03:33 je ne trouve pas ça bien.
01:03:35 Il fait quoi ?
01:03:37 Mentir.
01:03:38 Mentir, ah oui, d'accord, j'avais entendu.
01:03:40 Voilà.
01:03:41 Alors, sur certaines petites choses, comme je dis toujours,
01:03:45 ce qui se passe chez papa, ça se passe chez papa,
01:03:47 ce qui se passe chez maman, ça se passe chez maman.
01:03:49 Moi, je ne pose pas de questions.
01:03:50 Mais il y a quand même des éléments qui commencent à devenir redondants
01:03:53 et qui, pour moi, ne me sont pas bien.
01:03:56 Et du coup, je vais, pour mon propre équilibre et pour ceux de mes enfants,
01:04:01 devoir rentrer dans la phase où on ne va plus être copains du tout.
01:04:06 Et il faut que j'arrive à expliquer à mes enfants que je suis fâchée, en fait.
01:04:13 Je suis fâchée et c'est pour ça que je vais prendre certaines décisions.
01:04:16 Alors, pour l'instant, il n'y a encore rien d'acté,
01:04:18 mais ça peut être de les avoir plus souvent.
01:04:20 Ça peut être, vous voyez, on va changer peut-être nos modalités,
01:04:23 j'y pense, nos modalités de garde.
01:04:26 Et je trouve ça très, très compliqué pour eux,
01:04:30 parce que j'ai leur papa, même s'il est dysfonctionnel,
01:04:33 il reste quand même plein d'amour.
01:04:35 Mais bien sûr, mais il peut être plein d'amour.
01:04:38 Et vous avez le droit d'être en colère.
01:04:40 Et vos enfants ont le droit d'entendre que vous êtes en colère contre lui
01:04:42 parce que, justement, il est défaillant sur certains points.
01:04:45 Marie, restez avec nous, il faut qu'on fasse une petite pause.
01:04:48 Et puis, on vous retrouve et je vous laisse avec Hugues Rennes
01:04:52 qui va vous répondre tout de suite.
01:04:54 Et nous retrouvons Marie, qui a des jumeaux de 9 ans.
01:05:14 Séparée d'un homme qui adore et qui aime, en tout cas, ses enfants,
01:05:19 mais qui n'a peut-être pas toujours le bon comportement.
01:05:24 Hugues Rennes, Marie est avec nous.
01:05:26 Qu'est-ce que vous pouvez lui dire ?
01:05:28 Je pense que, si vous voulez, ce qui arrive,
01:05:32 c'est quelque chose qui est assez fréquent dans mon expérience.
01:05:35 Du passé, certes, parce que je suis à la retraite, comme vous l'avez dit.
01:05:42 Je crois qu'il y a une attitude...
01:05:44 La première chose à faire, je dirais,
01:05:46 c'est pour que vous puissiez parler à vos enfants en tranquillité,
01:05:49 c'est essayer de vous apaiser vous-même par rapport à ces défaillances,
01:05:52 rejoindre une paix en vous-même.
01:05:54 Et je sens dans tout ce que vous avez dit que vous êtes capable de le faire
01:05:58 pour que la parole que vous allez dire à vos jumeaux, elle soit juste.
01:06:02 Et il y a des moments où vous avez déjà dit des choses dans cette émission,
01:06:06 que cet homme, il les aimait, qu'il avait ses qualités.
01:06:09 Et moi, je dirais aux enfants, au moment où ça se présente,
01:06:13 je leur dirais, "Voilà, votre père, ça c'est important, ça c'est bien, etc."
01:06:18 Mais il y a des choses que je ne cautionne pas.
01:06:20 Et en particulier, je leur dirais,
01:06:22 "Quand il vous dit de mentir, je ne cautionne pas, et pour moi c'est grave."
01:06:25 C'est très grave.
01:06:27 De toute façon, le mensonge, ils vont l'apprendre,
01:06:29 parce que dans notre société, ça ment beaucoup.
01:06:32 Et que si c'est pas là, c'est à l'école ou c'est ailleurs,
01:06:34 mais de toute façon, ils vont l'apprendre.
01:06:36 Mais c'est-à-dire qu'ils sachent vous où vous êtes.
01:06:38 Où est-ce que vous êtes, vous ?
01:06:40 Où est-ce que vous êtes ?
01:06:41 Ils habitent intérieurement par rapport à toutes ces questions.
01:06:43 Et si vous dites en paix, c'est-à-dire en même temps avec les qualités
01:06:47 que vous connaissez à cet homme, et qui fait qu'il est leur père,
01:06:50 de toute façon, et puis les endroits où vous vous situez autrement,
01:06:55 je pense que ça va les obliger à apprendre à discerner.
01:06:58 Peut-être qu'ils vont pas le discerner tout de suite,
01:07:01 mais vous leur mettez en main les choses,
01:07:04 même s'ils ont 9 ans, je pense qu'ils sont capables d'entendre ça.
01:07:07 Et après, en fonction des solutions que vous proposez,
01:07:11 par exemple, vous dites, je vais peut-être les avoir plus souvent,
01:07:13 avoir une garde alternée plutôt prioritaire pour moi,
01:07:16 moi je leur dirais, voilà, moi j'envisage les choses comme ça,
01:07:19 mais comme ça vous concerne, j'aimerais bien entendre
01:07:23 vos réactions par rapport à mes propositions.
01:07:26 Il me faudrait plus de temps avec vous pour essayer d'avancer un peu plus,
01:07:30 si ça avait été possible, mais je pense pas qu'on puisse aller beaucoup plus loin là.
01:07:34 Mais voilà un peu la direction générale que j'évoquerais avec vous,
01:07:38 si je vous avais été en face.
01:07:41 Ça vous semble possible, Marie ?
01:07:43 Vous avez d'autres questions à poser à Hugues ?
01:07:45 On est pris par le temps, mais oui, vous m'entendez ?
01:07:50 Non, non, allez-y Marie, on n'est pas pris par le temps.
01:07:54 Si vous avez autre chose à dire ?
01:07:57 Je vous remercie, ça me rassure dans un premier temps,
01:08:01 parce que c'est pour l'instant là où j'en suis,
01:08:04 travailler sur ma qualité intérieure,
01:08:07 laisser du temps à ce qui se passe,
01:08:10 j'en ai peut-être laissé un peu trop à certains moments,
01:08:12 mais en laisser quand même,
01:08:14 pour pouvoir justement poser une parole simple,
01:08:17 c'est ce que je leur dis, voilà, maman elle n'est pas d'accord,
01:08:20 et j'essaye toujours surtout de préserver,
01:08:25 de commencer comme vous dites, par ce qui est bon, ce qui est bien,
01:08:29 et puis après simplement de statuer,
01:08:31 mais comme ça pourrait être sur d'autres plans dans la vie,
01:08:33 en disant, ben voilà, moi je pense ça,
01:08:35 et pour essayer justement de ne pas les brutaliser,
01:08:39 et surtout ce que j'essaye de ne pas faire,
01:08:41 c'est de laisser cette colère monter,
01:08:44 je comprends comment on peut instrumentaliser des enfants,
01:08:47 des fois je ne pense pas qu'on va les instrumentaliser,
01:08:50 je pense que la relation entre les deux parents devient tellement dure,
01:08:53 que finalement on laisse nos propres émotions
01:08:56 salir notre discours par rapport à l'autre parent,
01:09:00 et j'essaye de toutes mes forces de ne pas faire ça,
01:09:02 et ça me coûte beaucoup,
01:09:04 parce qu'il a aussi des qualités,
01:09:07 et qu'il a son passif,
01:09:09 tout peut s'expliquer,
01:09:11 mais j'avoue que là j'en arrive à un point où c'est compliqué pour moi,
01:09:14 mais je me fais aider,
01:09:17 je m'adresse justement pour avoir du conseil,
01:09:20 professionnel,
01:09:22 pour pouvoir m'accompagner,
01:09:24 parce que c'est une phrase qui est difficile.
01:09:26 Marie, vous la sentez votre colère,
01:09:28 vous êtes lucide,
01:09:30 donc quand vous êtes en colère, vous évitez de parler à vos enfants,
01:09:32 vous calmez d'abord votre colère,
01:09:34 oui, je vais faire du sport,
01:09:36 et voilà,
01:09:38 vous tapez sur un ballon,
01:09:40 vous faites comme vous voulez,
01:09:42 parce que souvent quand le parent instrumentalise,
01:09:46 et c'est très juste ce que vous dites de toute façon,
01:09:48 quand le parent instrumentalise l'enfant,
01:09:51 pour décharger une émotion négative,
01:09:53 il ne se rend pas compte de ce qu'il fait,
01:09:55 donc vous, vous êtes lucide,
01:09:57 donc je pense qu'il n'y a pas d'inquiétude,
01:09:59 il n'y a pas d'inquiétude à avoir,
01:10:01 et puis je pense que ce que vous dit Hugues,
01:10:04 ça ne peut que vous rassurer,
01:10:06 mais je pense que c'est ce que vous avez déjà compris.
01:10:08 Bon, on va continuer comme ça,
01:10:11 je vous remercie en tout cas d'avoir pris mon appel,
01:10:14 et merci Grad pour ces bons conseils.
01:10:16 Je vous souhaite une très bonne journée.
01:10:18 Je peux rajouter une chose Brésil ?
01:10:20 Je veux rajouter une chose,
01:10:22 vous savez Marie, de toute façon,
01:10:24 il y a des moments où on n'arrive pas à tenir le cap
01:10:26 qu'on s'était donné,
01:10:28 et que si vous estimez que vous avez été avec des paroles
01:10:30 qui ont été un peu trop loin devant vos enfants,
01:10:32 il y a une chose archi simple,
01:10:34 c'est juste de leur dire,
01:10:36 écoutez tout à l'heure maman était un peu trop en colère,
01:10:38 elle n'était plus dans le juste,
01:10:40 voilà, ce n'était pas très juste, j'étais en colère,
01:10:42 et à ce moment-là, ça remet les compteurs à zéro,
01:10:44 on a le droit de se tromper,
01:10:46 on a le droit à les retrouver, tous,
01:10:48 on a le droit de mettre ça dans la tête,
01:10:50 et juste ne pas tenir tête en disant j'avais raison,
01:10:52 dire là j'ai un peu dérapé,
01:10:54 c'est pas toujours simple,
01:10:56 et même pour maman, vous voyez, c'est pas très simple,
01:10:58 vous de temps en temps vous êtes en colère,
01:11:00 moi j'essaie de faire le mieux,
01:11:02 et de temps en temps je n'y arrive pas.
01:11:04 C'est ce qui s'est passé ce week-end,
01:11:06 je leur ai dit, même maman de temps en temps,
01:11:08 elle pâtit, voilà, donc c'est rassurant, merci.
01:11:10 Et c'est rassurant pour les enfants de voir qu'ils n'ont pas des parents parfaits,
01:11:12 vous savez Marie.
01:11:14 Je pense aussi, oui.
01:11:16 Merci beaucoup Marie, merci beaucoup.
01:11:18 Norbert est avec nous, c'est bien qu'on ait aussi des pères,
01:11:20 qui aiment leurs enfants,
01:11:22 et qui essayent de faire pour le mieux,
01:11:24 qui témoignent, bonjour Norbert.
01:11:26 Bonjour Brigitte, bonjour Hugues,
01:11:28 et bonjour aux auditeurs.
01:11:30 Donc, vous êtes père de 4 enfants,
01:11:32 c'est bien ça ?
01:11:34 Oui.
01:11:36 Et vous avez envie d'évoquer justement,
01:11:38 cet enfant qui est né très prématuré,
01:11:40 puisque je crois que c'était...
01:11:42 Oui, prématurissime.
01:11:44 Oui, 25 semaines.
01:11:46 25 semaines à Daménoré,
01:11:48 930 grammes, c'était le premier
01:11:50 à l'hôpital des enfants,
01:11:52 qui arrivait comme ça,
01:11:54 où on nous a prévenu, déjà l'anesthésiste
01:11:56 nous a prévenu qu'il ne leur animerait pas
01:11:58 s'il n'avait pas
01:12:00 la volonté de respirer tout seul.
01:12:02 Donc,
01:12:06 bon ben, quand il est né...
01:12:08 Brigitte, je n'entends absolument pas Norbert moi.
01:12:10 Je ne sais pas ce
01:12:12 qu'on va pouvoir faire, on va essayer de...
01:12:14 Marie, notre réalisatrice,
01:12:16 va essayer de voir ce qui se passe.
01:12:18 Est-ce que... Norbert, allez-y, continuez.
01:12:20 Oui.
01:12:22 Donc, oui.
01:12:24 Oui, je dis juste,
01:12:26 Ugrène, vous me faites signe quand vous entendez,
01:12:28 mais vous m'entendez moi, visiblement.
01:12:30 Oui, je vous entends très bien Brigitte, mais Norbert,
01:12:32 j'entends que des vagues à chure.
01:12:34 D'accord, parce que moi...
01:12:36 Non, non, je vous entends...
01:12:38 Je vous entends très bien, moi Norbert,
01:12:40 donc ça doit être plus un souci
01:12:42 entre...
01:12:44 Oui.
01:12:46 Donc, Norbert,
01:12:48 parlez de cet enfant qui est arrivé
01:12:50 très tôt, prématuré,
01:12:52 à 25 semaines.
01:12:54 À 25 semaines, dans le ménoré, oui,
01:12:56 930 grammes, et
01:12:58 donc, bon, il est arrivé
01:13:00 du chez du... puisque la maman
01:13:02 ne pouvait pas se déplacer,
01:13:04 il a été amené avec le SMUR
01:13:06 à l'hôpital des enfants,
01:13:08 et donc, sous couveuse,
01:13:10 et pendant trois jours, bon,
01:13:12 il n'a vu que moi,
01:13:14 et c'était... alors,
01:13:16 quand il est né, il est né par le
01:13:18 siège,
01:13:20 le gynécologue qui a couché
01:13:22 mes deux premiers enfants
01:13:24 était un super
01:13:26 gynéco, le docteur Thévenot,
01:13:28 je tiens à le remercier pour tout,
01:13:30 et donc,
01:13:32 quand il est né, et bien,
01:13:34 il l'a posé sur le ventre
01:13:36 de sa maman, et
01:13:38 il est monté le long
01:13:40 du sein,
01:13:42 et il l'a regardé dans les yeux,
01:13:44 m'a regardé, est allé au sein
01:13:46 direct, donc ça,
01:13:48 déjà, pour expliquer que
01:13:50 que
01:13:52 ces avortements qui
01:13:54 servent plus maintenant
01:13:56 de contraception que...
01:13:58 voilà, quoi,
01:14:00 les avortements tard,
01:14:02 je suis totalement contre.
01:14:04 Et...
01:14:06 l'artifice, à moins que ce soit,
01:14:08 pour chaque cas,
01:14:10 il est particulier aussi,
01:14:12 mais sinon, voilà,
01:14:14 donc j'ai eu ce premier contact
01:14:16 pendant les trois jours,
01:14:18 j'étais extrêmement
01:14:20 présent,
01:14:22 comme j'étais branché
01:14:24 à la Cota,
01:14:26 à l'époque, j'ai même fait des danses indiennes
01:14:28 autour de la couveuse,
01:14:30 pour qu'ils vivent.
01:14:32 Et...
01:14:34 ça en est très bien sorti,
01:14:36 puisqu'aujourd'hui, il a 24 ans,
01:14:38 il est né en 2000, donc il a 24 ans,
01:14:40 et il est éducateur
01:14:42 dans les écoles,
01:14:44 il fait du théâtre,
01:14:46 il est décorateur, enfin voilà, quoi.
01:14:48 - Je vais faire...
01:14:50 excusez-moi Norbert, je vais faire réagir
01:14:52 Huguen, est-ce que vous avez entendu
01:14:54 la suite ou pas, toujours pas ?
01:14:56 - Si, si, j'ai entendu la suite, là, depuis un bon moment,
01:14:58 j'entends bien. - D'accord, donc tout va bien ?
01:15:00 Oui, 25 semaines,
01:15:02 c'est très très prématuré,
01:15:04 Huguen, c'est même... - Ah oui, c'est très
01:15:06 prématuré, c'est très prématuré, et je
01:15:08 salue le fait que...
01:15:10 je me disais, mais...
01:15:12 j'ai entendu qu'il était posé sur le ventre, qu'il était allé
01:15:14 au sein, que ça s'était bien passé,
01:15:16 ce premier contact, et je me disais,
01:15:18 ben, 25 semaines, chapeau que ça se passe
01:15:20 comme ça, et du coup je me disais,
01:15:22 mais en fait,
01:15:24 le gynécologue avait l'air
01:15:26 quand même quelqu'un de très humain,
01:15:28 cette femme qui accepte cet enfant, enfin j'avais une image
01:15:30 très belle de cet accouchement,
01:15:32 et je me disais, l'enfant a été
01:15:34 porté un peu par cette ambiance de cet accouchement,
01:15:36 et par ce soutien, cet amour
01:15:38 dont on parlait tout à l'heure aussi,
01:15:40 et je me disais, ça a dû faciliter les choses,
01:15:42 et en plus, si j'ai bien compris, Norbert a fait
01:15:44 la danse indienne autour de la couveuse,
01:15:46 et je pense que ça, pour l'enfant, c'est très très
01:15:48 important. C'est-à-dire qu'il faut savoir que l'enfant perçoit
01:15:50 toutes ces choses-là, c'est pas du tout des choses qu'on fait
01:15:52 pour rien, j'ai évoqué ça tout à l'heure
01:15:54 à propos des travaux de
01:15:56 Marie-Claire Bussenel que j'avais rencontrés
01:15:58 sur la relation mère-enfant, et l'enfant
01:16:00 perçoit tout à fait l'intention
01:16:02 cardiaque amoureuse
01:16:04 du père et de la mère, et peut-être
01:16:06 du gynécologue d'ailleurs, pourquoi pas.
01:16:08 - Oui, mais on parlait la semaine dernière avec
01:16:10 Simon Bruxelles des énergies
01:16:12 subtiles qui s'échangent
01:16:14 de corps à corps, et je vois pas
01:16:16 pourquoi, quand on sait à quel point
01:16:18 un bébé est totalement
01:16:20 ouvert
01:16:22 à ce qui l'entoure, je vois pas pourquoi
01:16:24 il ne ressentirait pas tout ça aussi, cet amour
01:16:26 et cette énergie qui
01:16:28 est autour de lui pour l'aider
01:16:30 à se battre, pour vivre, tout simplement.
01:16:35 Et ce que disait Norbert,
01:16:38 j'ai bien entendu Norbert
01:16:40 ce que vous avez dit, je vais faire
01:16:42 réagir Huguen, je crois qu'Huguen
01:16:44 est comme vous, il supporte pas
01:16:46 ces IVG
01:16:48 tardifs, alors encore une fois
01:16:50 oui, il y a des exceptions, mais on ne fait
01:16:52 pas des lois sur des exceptions, c'est peut-être ça
01:16:54 que vous avez envie de dire Huguen ?
01:16:56 - Exactement, on ne fait pas des lois
01:16:58 sur des exceptions, et de plus en plus on fait des lois
01:17:00 sur des exceptions, il y a quelque chose
01:17:02 qui se fait dans la relation singulière
01:17:04 ça s'appelle la relation singulière entre
01:17:06 un médecin et une personne
01:17:08 on appelle plus ça patient, on appelle ça une personne
01:17:10 et cette discussion, cette
01:17:12 prise en compte de tous les aspects
01:17:14 permet d'aller vers une solution
01:17:16 unique et qui ne peut pas être généralisée
01:17:18 et que, encore une fois, comme je
01:17:20 disais tout à l'heure, comme on
01:17:22 minimise par ignorance et par
01:17:24 prétention tout ce qui se passe dans la vie intra-utérine
01:17:26 on se permet des actions
01:17:28 et des pensées et des dispositions
01:17:30 légales qui sont complètement contre
01:17:32 nature et qui montrent à quel point cette société
01:17:34 pour moi, a un aspect complètement décadent
01:17:36 - Voilà Norbert
01:17:38 vous avez
01:17:40 vu que Huguen avait entendu
01:17:42 et qu'il est d'accord avec vous
01:17:44 - Huguen
01:17:46 - Voilà, mais
01:17:48 je crois que
01:17:50 c'est ça moi qui parfois me
01:17:52 surprend, c'est que je crois qu'il y a énormément
01:17:54 de français qui sont d'accord
01:17:56 avec nous, qui sont d'accord avec
01:17:58 beaucoup de choses et qui sont donc un petit
01:18:00 peu à l'opposé de
01:18:02 la société qu'on nous propose aujourd'hui
01:18:04 je voudrais juste rappeler
01:18:06 qu'il faut peut-être qu'on se manifeste
01:18:08 un peu plus
01:18:10 et vous savez il y a cette phrase que je trouve
01:18:12 assez magnifique, Huguen
01:18:14 "Pire que le bruit des bottes
01:18:16 le silence des pantoufles"
01:18:18 est-ce que vous voyez ce que je veux dire ?
01:18:20 - Ben oui c'est vrai, c'est vrai
01:18:24 mais d'un autre côté, moi j'ai essayé l'action
01:18:26 au niveau politique au moment de la
01:18:28 et ça, alors je sais pas
01:18:30 j'ai l'impression que ça a fait 0 0 0
01:18:32 ou presque, mais peut-être pas, peut-être que
01:18:34 ça a fait bouger quelque chose quelque part et qu'il faut garder
01:18:36 l'humilité et faire quand même ce qu'on a à faire
01:18:38 mais oui j'entends bien qu'il faut pas
01:18:40 rester dans
01:18:42 les pantoufles et dans le silence
01:18:44 je suis, j'adhère à l'idée
01:18:46 - Merci Norbert en tout cas, merci beaucoup
01:18:50 et merci à tous parce que
01:18:52 franchement vos témoignages me
01:18:54 font chaud au coeur parce que je vois
01:18:56 qu'il y a encore beaucoup beaucoup
01:18:58 de gens qui sont responsables
01:19:00 et capables d'élever
01:19:02 et de mettre au monde des enfants
01:19:04 pour notre société
01:19:06 on fait une petite pause et on va conclure
01:19:08 avec Bruno, c'est bien on a un deuxième
01:19:10 père qui va témoigner dans un instant, merci Norbert
01:19:12 - 14h16
01:19:14 Brigitte Laé
01:19:16 Sud Radio
01:19:18 - Cam4.fr le plus grand site de
01:19:20 webcam live réservé aux adultes
01:19:22 - 14h16
01:19:24 Brigitte Laé
01:19:26 Sud Radio - Nous sommes avec
01:19:28 Ugrène aujourd'hui
01:19:30 et je rappelle que vous pouvez retrouver Ugrène
01:19:32 sur son blog Ugrène.com
01:19:34 et nous avions
01:19:36 Norbert avec 4 enfants
01:19:38 Bruno vous avez fait mieux, vous en avez
01:19:40 5, bonjour
01:19:42 Bruno - Bonjour
01:19:44 Brigitte et bonjour à votre invité
01:19:46 Hug - Alors c'est
01:19:48 le plus âgé à 25 ans
01:19:50 le plus jeune 8 mois
01:19:52 - Voilà c'est ça
01:19:54 un écartage important
01:19:56 et une vie bien remplie
01:19:58 - Oui oui oui
01:20:00 mais on sent que vous le dites
01:20:02 avec le sourire et que vous êtes heureux
01:20:04 d'être père de ces 5 enfants
01:20:06 avec 2 femmes différentes c'est ça ? - Oui c'est ça
01:20:08 - J'imagine, oui
01:20:10 et donc
01:20:12 vous dites un enfant ça demande
01:20:14 du temps, de l'attention et de l'argent
01:20:16 - Ben ça demande tout ça
01:20:18 oui ça demande
01:20:20 surtout de l'amour aussi
01:20:22 et d'être
01:20:24 plutôt, moi je pense
01:20:26 à 2 c'est quand même mieux
01:20:28 moi je te conseille
01:20:30 beaucoup de temps à mes enfants
01:20:32 et beaucoup d'énergie
01:20:36 mais ceci dit, j'imagine à peine
01:20:38 si je devais m'en occuper
01:20:40 seul et même que d'un seul
01:20:42 seul
01:20:44 je pense que d'être un couple
01:20:46 c'est pour moi
01:20:48 quelque part indissociable
01:20:50 au fait de pouvoir élever
01:20:52 des enfants, je dis pas que
01:20:54 ceux qui le font seul dans leur coin
01:20:56 sont des mauvais parents, je dis juste que moi
01:20:58 en terme d'effort ça me semble
01:21:00 incroyablement
01:21:02 compliqué si je devais faire
01:21:04 et c'est pas tellement en terme d'ailleurs
01:21:06 d'effort
01:21:08 c'est en terme de responsabilité
01:21:10 je pense que
01:21:12 l'avantage
01:21:14 d'élever ses enfants, moi avec ma femme
01:21:16 et bien c'est
01:21:18 dans cette éducation on est tous les deux
01:21:20 responsables et on peut s'appuyer
01:21:22 l'un sur l'autre et je suis pas seul
01:21:24 face aux décisions à prendre ou aux choix
01:21:26 à faire et même des choix quotidiens
01:21:28 pas forcément des choix très graves ou très
01:21:30 importants mais au quotidien on peut
01:21:32 s'appuyer l'un sur l'autre et...
01:21:34 - Oui, oui, ce que vous dites
01:21:36 est tout à fait juste, il faut se relayer
01:21:38 de temps en temps et puis voilà
01:21:40 alors Huguen, je viens de vous envoyer la photo
01:21:42 de Bruno et de ses 5 enfants
01:21:44 c'est une photo en noir et blanc magnifique
01:21:46 vous avez le dernier sur vos genoux
01:21:48 Bruno
01:21:50 et puis le plus grand tient
01:21:52 une jolie petite fille
01:21:54 voilà, Huguen vous pouvez regarder
01:21:56 votre téléphone, vous allez voir la photo
01:21:58 de Bruno avec ses 5 enfants
01:22:00 c'est... on va essayer
01:22:02 de la... vous êtes d'accord pour qu'on la pose
01:22:04 sur le site, sur nos...
01:22:06 - Oui - Oui, bon
01:22:08 parce que c'est vrai que c'est une très jolie photo
01:22:10 d'un père
01:22:12 épanoui, heureux
01:22:14 et on voit
01:22:16 votre grand sourire sur cette photo
01:22:18 donc voilà
01:22:20 mais là où vous avez raison c'est aussi
01:22:22 du travail
01:22:24 enfin c'est pas... comme on le disait tout à l'heure
01:22:26 c'est tout ce temps
01:22:28 que vous allez consacrer à vos enfants
01:22:30 c'est du temps que vous n'avez pas pour vous, pour votre travail
01:22:32 ou pour autre chose
01:22:34 - C'est une anecdote
01:22:36 sur les 3 derniers
01:22:38 moi j'ai un grand fan de cinéma
01:22:40 je pense que sur les 5 dernières
01:22:42 années, j'ai dû aller
01:22:44 3 ou 4 fois au cinéma
01:22:46 donc ça me manque
01:22:48 et...
01:22:50 mais c'est pas un sacrifice non plus
01:22:52 quelque part, sinon en pleine conscience
01:22:54 que je suis allé sur ce chemin là
01:22:56 surtout que j'avais déjà vu 2 avant
01:22:58 - Et puis j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer
01:23:00 dès qu'ils vont être un peu plus grands, vous pourrez aller au cinéma
01:23:02 avec vos enfants - C'est ce qu'on fait
01:23:04 exactement, c'est ce qu'on fait aussi, c'est le grand plaisir
01:23:06 de les amener voir
01:23:08 des films et partager
01:23:10 mais je crois que la différence, ce qui est très important
01:23:12 sur les enfants, c'est la différence entre la théorie
01:23:14 et la pratique, je pense qu'on peut
01:23:16 essayer de se préparer, on peut essayer de se projeter
01:23:18 de...
01:23:20 la réalité quand elle arrive
01:23:22 avec ces enfants là
01:23:24 est tout autre et bien plus intense
01:23:26 que tout ce qu'on a pu imaginer
01:23:28 et ce que je peux maintenant par expérience
01:23:30 dire qu'à chaque fois c'est
01:23:32 un renouvellement et une intensité
01:23:34 nouvelle, on peut même pas dire
01:23:36 "ça y est je suis blasé, ça y est j'en ai eu 2
01:23:38 donc maintenant 3, 4
01:23:40 c'est pareil, je connais"
01:23:42 on connait finalement pas tant que ça
01:23:44 et à chaque fois c'est une découverte parce qu'en plus
01:23:46 chaque enfant étant un être humain
01:23:48 très différent, je pense qu'ils ont une énergie
01:23:50 chacun
01:23:52 oui oui et puis
01:23:54 chaque enfant
01:23:56 qui arrive, si je puis dire, rebat les cartes
01:23:58 c'est à dire que ça
01:24:00 refabrique
01:24:02 une autre famille parce que
01:24:04 ceux qui sont déjà là vont réagir
01:24:06 enfin c'est...Huguen,
01:24:08 joli témoignage, qu'est-ce que vous avez envie de dire
01:24:10 quelles questions vous avez envie de poser à Bruno
01:24:12 je vous en prie, allez-y. Vous avez vu la photo
01:24:14 Bruno, de Bruno ?
01:24:16 Oui oui j'ai vu la photo, alors c'est vrai que ça
01:24:18 sent l'amour, ça sent vraiment la joie
01:24:20 elle est très très belle cette photo je trouve
01:24:22 oui c'est très très belle
01:24:24 merci de me l'avoir envoyée
01:24:26 oui ce qui me vient c'est d'abord la remarque que vous avez
01:24:28 fait Bruno en disant
01:24:30 que finalement c'était mieux à deux
01:24:32 et je crois que ça c'est très important même si comme
01:24:34 vous l'avez souligné et on a eu des témoignages
01:24:36 d'ailleurs dans cette émission
01:24:38 avant vous, des femmes qui ont
01:24:40 qui se retrouvaient seules et qui ont finalement
01:24:42 qui ont fait face avec beaucoup de
01:24:44 courage, donc ça ça se discute pas
01:24:46 mais c'est vrai que je pense
01:24:48 entre l'idée qu'on se fait de l'enfant, vous l'avez aussi
01:24:50 souligné et puis la réalité
01:24:52 c'est beaucoup plus complexe que ce qu'on
01:24:54 croit et que être à deux
01:24:56 ça me paraît moi en tout cas
01:24:58 la base et d'ailleurs on le
01:25:00 sait très bien, du point de vue
01:25:02 statistique, les femmes qui se retrouvent seules
01:25:04 statistiquement les femmes qui se retrouvent
01:25:06 seules à éduquer un enfant sont beaucoup plus en
01:25:08 difficulté, ont beaucoup plus besoin de soutien
01:25:10 des services sociaux etc etc
01:25:12 et puis moi j'ai
01:25:14 beaucoup aimé Bruno ce que vous avez dit sur
01:25:16 le renouvellement à chaque étape, à chaque
01:25:18 naissance, à chaque étape, parce que ça c'est
01:25:20 une des bases de la parentalité, c'est que
01:25:22 il n'y a pas d'acquis, il n'y a pas je
01:25:24 sais, il y a chaque fois quelque chose de nouveau
01:25:26 et que vouloir contrôler
01:25:28 par la connaissance, par quelque chose
01:25:30 de trop rigide, c'est une impasse totale
01:25:32 c'est à dire qu'il faut se préparer, pour moi
01:25:34 il faut se préparer, il faut réfléchir, il faut porter les choses
01:25:36 mais il faut surtout savoir que les choses
01:25:38 se passent jamais vraiment comme on a prévu
01:25:40 et qu'il va falloir s'adapter
01:25:42 et le principe de la parentalité
01:25:44 c'est s'adapter, s'adapter
01:25:46 au sexe et ne pas vouloir un sexe à tout prix
01:25:48 s'adapter au jour de l'accouchement et ne pas vouloir accoucher
01:25:50 à un moment précis, voilà, s'adapter
01:25:52 sans arrêt, c'est une adaptation et c'est ça
01:25:54 qui fait notre humanité, c'est ça qui fait
01:25:56 l'évolution de la conscience
01:25:58 voilà ce que je voulais dire par rapport à ce très beau témoignage
01:26:00 C'est intéressant ce que vous venez de dire
01:26:02 Ugrène, parce que c'est vrai que c'est un peu
01:26:04 au contraire de notre société
01:26:06 actuelle, puisqu'on aime bien tout contrôler
01:26:08 on veut plus
01:26:10 enfin on a le principe de précaution
01:26:12 qui est toujours mis en avant
01:26:14 alors que vous venez de dire qu'il faut
01:26:16 s'attendre à tout, à l'imprévu
01:26:18 s'adapter, réagir
01:26:20 c'est...
01:26:22 Et un autre point
01:26:24 important en plus que j'ai pu constater
01:26:26 chez moi, mais aussi chez des amis
01:26:28 et chez d'autres parents
01:26:30 c'est que comme par hasard
01:26:32 et je pense que c'est par hasard
01:26:34 mais souvent les enfants appuient
01:26:36 là où il est difficile
01:26:38 en tant qu'adulte
01:26:40 j'ai pu voir par exemple
01:26:42 j'ai une amie qui a un peu de problème avec
01:26:44 l'autorité, l'usage de l'autorité
01:26:46 vis-à-vis des enfants, les enfants se sont recouvrés
01:26:48 dedans et
01:26:50 merveilleusement
01:26:52 œuvrer en la matière et par exemple
01:26:54 moi j'ai quelques difficultés sur l'endormissement
01:26:56 comme par hasard mes enfants
01:26:58 j'ai des difficultés sur l'endormissement, ce que je veux dire
01:27:00 c'est qu'en plus ils sont tellement
01:27:02 à l'écoute et tellement
01:27:04 en relation et en interaction avec nous
01:27:06 que, eh bien
01:27:08 ils ressentent des choses et ils vont nous faire aller
01:27:10 enfin moi ils vont me faire aller
01:27:12 dans mes retranchements sur les limites
01:27:14 en disant "mais comment ont-ils fait ?"
01:27:16 et bien
01:27:18 ça oblige presque
01:27:20 à se sublimer et à se surpasser
01:27:22 finalement que d'être confronté
01:27:24 à des enfants qui vont aller dans toutes les directions
01:27:26 et surtout dans les directions
01:27:28 où parfois on n'aimerait pas trop aller
01:27:30 ça fait vraiment sortir de la zone de confort les enfants
01:27:32 - Ça c'est clair, eh bien on va rester
01:27:34 sur ce mot de la fin
01:27:36 qui me paraît tout à fait juste, vous êtes d'accord Ugrène ?
01:27:38 ça nous fait sortir de
01:27:40 notre zone de confort les enfants ?
01:27:42 ça vous va ?
01:27:44 - Oui complètement, et puis
01:27:46 même me traite avec ennivrement, moi j'en ai qu'un
01:27:48 c'est qui est très grand et je veux dire on partage plus
01:27:50 sur comment on franchit les mêmes difficultés
01:27:52 que donner des leçons
01:27:54 - Merci beaucoup Bruno pour ce beau témoignage
01:27:56 pour cette photo, merci Ugrène
01:27:58 on vous retrouve sur votre blog Ugrène.com
01:28:00 tout de suite Alexandre Deleuven
01:28:02 et demain avec Philippe Arlin
01:28:04 on vous dira ce qu'est un rapport sexuel réussi
01:28:06 enfin on vous le dira
01:28:08 je ne sais pas, on essaiera
01:28:10 Sud Radio, parlons vrai
01:28:12 parlons vrai
01:28:14 Sud Radio, parlons vrai

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