Croissance : l'économie française "va échapper à la récession", affirme le gouverneur de la Banque de France

  • l’année dernière
"Oui, on va échapper à la récession", affirme ce jeudi sur franceinfo le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, jeudi 9 mars 2023.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 François Villeroy de Gallo. Est-ce qu'on va échapper à la récession cette année ?
00:04 - Oui, on va échapper à la récession.
00:07 Si je reviens sur cette enquête mensuelle que nous faisons et que nous avons réalisée début mars,
00:15 en fait l'activité continue, mois après mois, à résister un peu mieux que ce que nous prévoyons.
00:21 Alors il y a un ralentissement de l'activité, soyons clairs,
00:24 mais si je devais le dire d'une formule, on pouvait hésiter entre deux R pour l'économie française en 2023,
00:32 récession ou ralentissement, ça devrait être ralentissement.
00:35 - Ça veut dire quoi ? Combien à peu près ?
00:36 - Alors nous disons sur le premier trimestre qu'on aurait une croissance modérée, +0,1.
00:43 - C'est un peu mieux que "raplapla" parce que nous prévoyons 0 au mois de décembre dernier.
00:50 Comme ça se passe un peu mieux que prévu, ça veut dire que nous allons publier notre prévision sur l'ensemble de l'année le 20 mars prochain,
00:58 mais nous relèverons un peu notre prévision de croissance 2023 qui était à 0,3% dans notre prévision de décembre dernier.
01:06 - Vous allez la relever à combien ?
01:07 - Je ne peux pas vous le dire encore, mais nous allons la relever un peu,
01:11 et sauf événements mondiaux majeurs évidemment qu'on ne peut pas prévoir,
01:15 la France, comme l'Europe d'ailleurs, échappera à la récession cette année, ça je peux le dire clairement.
01:20 Je ne l'aurai pas dit aussi clairement à l'automne dernier.
01:23 - Est-ce que la contestation et les grèves contre la réforme des retraites auront un impact sur la croissance ou est-ce que c'est marginal ?
01:30 - Alors ça c'est une question importante évidemment aujourd'hui et assez difficile à estimer.
01:34 Je vous donne juste quelques éléments d'éclairage.
01:37 Il y a l'effet mécanique des grèves sur la croissance.
01:41 Alors là quand on regarde le passé, cet effet mécanique est relativement limité.
01:46 Si je prends un exemple, le dernier grand mouvement social qu'on a connu en France,
01:50 c'est décembre 2019, contre le premier projet de réforme des retraites.
01:54 On estime qu'à l'époque, alors qu'il y avait eu beaucoup plus de jours de blocage notamment dans les transports qu'aujourd'hui,
02:00 ça avait coûté entre 0,1 et 0,2% de croissance, une partie d'ailleurs étant rattrapée sur les trimestures.
02:07 Ça c'est l'effet mécanique relativement limité.
02:10 Mais d'abord il y a des grandes variations entre secteurs.
02:13 Et là on disait tout à l'heure, il faut faire attention aux moyennes.
02:16 Il y a des secteurs comme les transports ou les commerces de centre-ville qui peuvent souffrir beaucoup plus.
02:21 Et il y a un effet psychologique.
02:23 Et alors je crois que c'est celui-là qui peut être le plus négatif,
02:27 parce que notre économie, notre pays a besoin de confiance.
02:31 Bon et ça affecte la confiance des consommateurs que nous sommes,
02:36 ça affecte aussi la confiance des entrepreneurs.
02:40 Et si vous me permettez une réflexion de citoyen,
02:42 c'est à peu près la seule que je ferai sur la réforme des retraites.
02:45 Je ne suis pas en charge de la réforme des retraites.
02:47 Mais c'est normal dans une démocratie d'avoir des désaccords, des discussions, des débats vifs.
02:53 C'est toujours mieux dans une démocratie de régler ça par le dialogue que par le blocage.

Recommandations