Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Eh ben dis donc, nous voilà, on est là.
00:04 Tiens, qu'est-ce qu'on fait là ?
00:07 Si, il y a de la lumière, on s'est dit on est là.
00:10 Allez, la Minute Info, Michael De Santos.
00:13 Voter la réforme n'est pas une marque de soutien au gouvernement.
00:19 Ce mardi, à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne a tenté de convaincre les députés républicains
00:23 dont les voix sont clés pour obtenir l'adoption du projet de loi sur la réforme des retraites.
00:27 La première ministre a également martelé qu'une majorité existe pour voter le texte.
00:32 Les perturbations se poursuivent demain dans les transports.
00:35 La SNCF a annoncé 3 TGV sur 5, 2 TER sur 5 et 1 intercité sur 3.
00:41 En Ile-de-France, la RATP prévoit un train sur 2 pour les RER A et B.
00:45 Quelques ralentissements sont également prévus sur les lignes de métro.
00:49 Enfin, la grève des éboueurs de Paris reconduit au moins jusqu'au fin mars.
00:54 10 arrondissements sont principalement concernés.
00:57 Quelques 6600 tonnes de déchets s'accumulent dans les rues de la capitale.
01:01 Certains craignent un risque sanitaire lié à la prolifération des rats.
01:05 Au sommaire ce soir, aucune sorte de démonstration de propagande politique, religieuse ou raciale
01:13 n'est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique.
01:18 Pourtant, les compétitions sportives sont l'occasion pour certains athlètes d'exposer de manière ostentatoire leur foi.
01:25 À J-500 du coup d'envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, on se demandera, comme on peut le lire dans Marianne,
01:32 pourquoi les compétitions sont régulièrement prises en otage par des revendications religieuses
01:38 alors qu'en théorie, depuis près de 75 ans, l'olympisme proclame la neutralité.
01:44 Sport, religion et JO, l'édito de Mathieu Boccote.
01:48 Le spectre d'une nouvelle crise financière pointe-t-il le bout de son nez après la faillite de la Silicon Valley Bank ?
01:55 En faillite, après un mouvement massif de retrait de ses clients,
02:00 la banque régionale typique des États-Unis s'est vue fermée en catastrophe vendredi dernier par les autorités.
02:06 Joe Biden a même dû prendre la parole avant l'ouverture de Wall Street pour calmer les marchés.
02:11 Quelles en sont les conséquences et quelles le sont tirées de cette affaire pour nous, en France ?
02:16 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:18 La consommation de psychotropes a doublé en 10 ans chez les enfants.
02:23 Un enfant sur 20 est concerné, révèle, relève le Haut Conseil dans un rapport.
02:30 Les psychotropes, rappelons-le, modifient l'activité psychologique et mentale.
02:35 Alors pourquoi ces chiffres explosifs au cœur de l'enfance et de la jeunesse ?
02:39 Osons-nous nous poser les bonnes questions ?
02:42 En quoi le changement de société serait-il responsable ?
02:46 Oserons-nous le voir, l'admettre, le dire ?
02:49 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:52 Institution obsolète, État impuissant, citoyen inapte au compromis, médias paupérisés,
02:58 responsable politique menacé par l'inculture,
03:01 l'Assemblée lieu d'agitation où l'insulte l'emporte sur la capacité aux décisions,
03:06 l'Assemblée comme en jachère, devenue de fait inutile,
03:10 mais une République sans un Parlement actif,
03:13 n'est-elle pas la sève d'un pays à l'abandon entre hier et aujourd'hui ?
03:18 Qu'est-ce qui a changé ? Marc Menand raconte.
03:21 Et puis depuis plus d'une semaine, vous l'avez senti ?
03:24 Les rues de Paris sont ensevelies de déchets à cause de la grève des éboueurs
03:29 contre le projet de loi sur la réforme des retraites.
03:31 Rachida Dati demande la mise en place d'un service minimum
03:35 alors que les Parisiens rencontrent des problèmes de saleté de manière quotidienne et récurrente.
03:40 Faudrait-il envisager une loi sur les services essentiels ?
03:44 L'édito de Mathieu Beaucoupet.
03:46 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires, c'est maintenant.
04:04 Demain, nous recevrons Éric Zemmour,
04:06 qui est toujours considéré pour certains comme étant raciste, xénophobe, misogyne.
04:12 J'ai dû oublier quelques petits mots.
04:14 Antisémite, dénégationniste, étaliban.
04:17 Vous avez d'autres encore ?
04:19 C'est déjà pas mal, non ?
04:20 Non, mais fasciste.
04:21 Voilà.
04:22 Alors, moi, j'ai une question à vous poser. On fera un tour de table.
04:24 Peut-on, effectivement, être contre l'immigration sans être xénophobe ?
04:30 Peut-on défendre la France, défendre les Français sans être raciste ?
04:35 C'est une question que j'avais vous posée ce soir.
04:37 Dimitri, vous pouvez vous gratter la tête, parce qu'il va falloir répondre à ma question.
04:41 Peut-on aimer la France sans être raciste ?
04:43 Comment allez-vous ce soir ?
04:44 Très bonne question, ça va bien.
04:47 Charlotte Radieuse, Marc Menand en forme, Dimitri réfléchi, et Mathieu prêt à bondir.
04:54 Alors, Marianne, nous parlons évidemment de l'hebdomadaire.
04:57 S'inquiète Mathieu Bancoté. Les JO seront-ils le théâtre d'une subversion de la laïcité ?
05:03 Les règles olympiques qui font de la neutralité religieuse et politique un principe fondamental,
05:09 Mathieu, seront-elles respectées dans un monde où le sport est investi plus que jamais
05:14 de passions religieuses et idéologiques ?
05:17 Ces questions se posent à nous et elles s'imposeront surtout à la vie publique
05:21 de manière toujours plus insistante d'ici les Jeux olympiques.
05:25 Comment nous repérer dans ce débat, Mathieu ?
05:28 D'abord, en nommant correctement les choses.
05:30 C'est un article, vous l'avez dit, dans Marianne, de Rachel Binas,
05:33 qui met en scène l'inquiétude de plusieurs Français,
05:39 de plusieurs autorités sportives aussi, par rapport aux Jeux olympiques, donc les JO,
05:43 avec cette inquiétude d'une colonisation religieuse, ce sont mes mots, ce ne sont pas les siens,
05:48 d'une colonisation religieuse des Jeux olympiques,
05:51 par cette idée qu'il y aurait partout des signes religieux ostentatoires qui se multiplieraient,
05:55 des signes politiques ostentatoires, on voit un peu l'idée,
05:58 mais surtout la dimension religieuse.
06:00 Et on sait que l'olympisme se réclame justement d'une longue tradition de neutralité.
06:05 Pourquoi ? L'olympisme, c'est l'humanité qui se rencontre sous le signe de l'excellence,
06:10 délivrée des frontières nationales, sauf pour la possibilité de porter le maillot de son pays,
06:14 donc délivrée des frontières nationales, délivrée des lourdeurs religieuses,
06:17 délivrée des lourdeurs culturelles même.
06:19 Donc c'est la possibilité de l'excellence humaine universelle.
06:22 Par ailleurs, on le sait au fil de l'histoire, les Jeux olympiques ont aussi porté l'empreinte
06:27 de l'idéologie et de la politique, que ce soit dans les années 30, que ce soit dans les années 60, 70,
06:32 il y a toujours d'une manière ou de l'autre des courants idéologiques ont traversé l'olympisme.
06:38 Mais de quoi parle-t-on aujourd'hui ?
06:40 D'une inquiétude par rapport aux signes religieux ostentatoires qui risqueraient de se multiplier
06:46 à Paris en 2024.
06:48 Alors c'est une inquiétude fort légitime à condition qu'on la formule autrement, à mon avis.
06:53 C'est une inquiétude fort légitime si on ne parle pas du religieux.
06:56 Le religieux qui partout reviendrait, ce n'est pas la religion qui revient, c'est l'islam qui arrive.
07:03 Et c'est un islam revendicateur qui entend marquer l'espace public de ses symboles
07:09 pour faire valoir sa propre conception de l'espace public, pour marquer autre chose.
07:13 On va dire que l'islam n'accepte pas une présence limitée dans la vie privée
07:17 d'être présent jusqu'au cœur de l'espace public, même au cœur d'une compétition sportive,
07:21 même en imposant quelquefois un vêtement, une uniforme qui peut se retrouver handicapant
07:25 pour certains athlètes.
07:27 Alors ce n'est pas nouveau, soit dit en passant, ça fait une vingtaine d'années qu'on voit
07:31 cette colonisation.
07:33 Si l'on parle de l'islam, à tout moment on parle de l'islamisme, il faut toujours distinguer
07:36 les deux concepts, mais à tout moment on peut dire que les deux sont pertinents pour dire
07:39 ce qui se passe en ce moment.
07:40 Une vingtaine d'années qu'on voit, sous le signe de la diplomatie d'État qui se réclame de l'islam,
07:45 de groupes militants, d'entreprises qui font une promotion active du voile islamique
07:51 dans les compétitions sportives.
07:53 Je donne quelques exemples de quelques fédérations sportives qui se sont couchées
07:58 devant cette revendication.
08:00 Le beach volley, par exemple, on n'y pense pas naturellement, l'uniforme était le bikini de plage.
08:06 Eh bien, pour permettre à celles qui ont une autre conception de la pudeur d'y participer,
08:10 on a changé l'exigence vestimentaire pour permettre d'y participer avec des vêtements
08:14 plus islamiquement corrects.
08:16 2014, le foot. 2017, le basket.
08:20 Et toujours avec le même argument, parce que c'est le voile islamique.
08:23 Donc on dit, mais normalement, il n'est pas censé avoir le signe religieux.
08:27 Ah ha! L'argument rusé rusé qu'on nous propose, c'est que ce ne sont pas des signes culturels,
08:32 ce sont des signes culturels.
08:35 Autrement dit, le voile est désacralisé, le voile est détaché de sa signification religieuse
08:41 et il serait simplement un signe culturel parmi d'autres, donc on ne pourrait pas le bannir.
08:45 Ce à quoi on pourrait répondre, si ce n'est qu'un signe culturel parmi d'autres,
08:48 pourquoi faut-il le porter à tout prix au-delà des règlements qui sont posés?
08:52 Il y a quelque chose là-dedans d'un peu étonnant.
08:54 Pourquoi sacraliser un signe culturel parmi d'autres, si ce n'est pas un signe avec une dimension religieuse?
09:00 Quoi qu'il en soit, c'est présenté sous cet argument et avec le thème du respect des différences.
09:06 C'est dans le respect des différences qu'il nous faut, dans l'olympisme, nous ouvrir au symbole religieux.
09:13 Sans quoi, sans quoi, les Jeux olympiques seraient discriminatoires à l'endroit des femmes.
09:17 Et là, vous voyez le retour de l'argument.
09:18 On nous dit que le voile est un symbole d'accès à l'espace public pour les femmes musulmanes.
09:23 Parce que si vous leur empêchez de participer à l'espace public, ou des compétitions sportives,
09:27 ou du football, ou faites la liste des sports disponibles,
09:30 eh bien vous les privez d'accès à l'espace public, donc vous les condamnez à l'intimité,
09:34 donc vous les condamnez à la vision la plus rétrograde de leur religion.
09:37 Mais si avec leur voile, vous leur permettez de participer aux compétitions sportives,
09:41 alors là, elles accèdent à l'émancipation.
09:43 Donc le voile islamique présenté comme symbole d'émancipation.
09:47 On se calme, cher ami.
09:49 Je me souviens.
09:51 Alors d'où ça nous vient? De quelle manière ça s'impose?
09:53 À la fois par le lobbying des États, alors ça, l'Arabie saoudite étant certainement le plus marqué d'entre eux,
09:58 qui cherchent véritablement à imposer dans leur participation aux institutions sportives,
10:03 en disant « le voile est nécessaire ».
10:05 Mais aussi quelquefois, par une forme de militantisme ardent, fanatique ou borné,
10:10 choisissez le terme qui vous convient.
10:11 Donc vous avez par exemple, on l'a vu au judo, si je ne me trompe pas, en 2017,
10:14 une jeune saoudienne se présente sur l'endroit où on se donne des coups au judo,
10:19 même si on ne se donne pas de coups, on se fait des prises de judo, avec son voile.
10:22 Et là, les arbitres se demandent « mais qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on la chasse ou est-ce qu'on la garde? »
10:26 Et l'esprit de capitulation, c'est toujours sur les détails que ça se joue.
10:29 Finalement, on se dit « on la garde, on ne va quand même pas la chasser du terrain,
10:32 puisqu'elle a du tatami, puisqu'elle est déjà présente malgré son voile. »
10:36 Normalisation du voile.
10:38 Par rapport à ça, je pourrais dire qu'il y a plusieurs tendances lourdes
10:43 qui expliquent cette islamisation désirée de l'espace sportif.
10:46 Des raisons idéologiques, je l'ai dit, le droit à la différence,
10:50 au nom duquel on déconstruit toute forme d'universalité, démographique.
10:53 Donc en Occident même, il y a une population musulmane croissante
10:56 qui revendique souvent le fait de porter le voile dans l'espace public ou dans le sport.
11:01 Financière, ça compte quand même.
11:03 La diplomatie financière de l'Arabie saoudite ou d'autres pays,
11:06 ça compte finalement dans tous les sens du terme, et diplomatique et politique, évidemment.
11:11 Le capitalisme, ça en est mêlé.
11:13 Le capitalisme, 2018, Nike fait son espèce de voile sportif apparemment.
11:19 Donc on intègre le voile aux tenues sportives normales.
11:22 Le capitalisme est capable de tout marchandiser,
11:25 et de ce point de vue, c'est l'alliance entre la gauche multiculti et la droite financière.
11:30 Alors là, devant cela, on se dit, il y a une inquiétude.
11:33 Enfin, je nuance. En France, on se dit qu'il y a une inquiétude.
11:36 Parce qu'ailleurs dans le monde occidental, les fédérations sportives ont globalement capitulé.
11:41 Alors en France, cette inquiétude prend plusieurs formes.
11:43 Le Conseil des sages de la laïcité, haute autorité républicaine, peut-on dire,
11:47 a produit en 2022 un vade-mécum sur la question de la religion dans le sport.
11:51 En... dans une note assez intéressante signée par Dominique Chtapper, si je ne me trompe pas,
11:56 la grande sociologue, qui explique qu'il est légitime d'interdire des signes religieux ostentatoires dans le sport.
12:02 Donc la France se braque en disant, un instant, nous, la laïcité, c'est pas simplement un slogan,
12:07 ça veut dire quelque chose, et on met en garde.
12:09 On met en garde d'autant plus qu'en France même, cette colonisation par l'islamisme,
12:14 dans ce cas-là, du sport, est commencée en 2019, on s'en souvient.
12:18 Un magasin sportif met en circulation un hijab, justement, un hijab sportif.
12:23 Donc, ah, encore un peu comme Nike.
12:25 Ensuite, les hijabeuses, en 2020, qui revendiquaient le droit de porter le voile dans les compétitions sportives pour le foot.
12:33 Et dans l'olympisme, dans l'olympisme, je l'ajoute, depuis 2008, depuis 2008, à Pékin,
12:39 ensuite 2012, il y a eu une intégration, il y a eu une intégration des signes religieux ostentatoires dans les compétitions olympiques.
12:47 Mais là, le problème, c'est quoi? C'est que ça se passe en France.
12:50 Quand c'était en Grande-Bretagne, ça va, les Britanniques, on les connaît,
12:55 ils sont multiculturalistes jusqu'à s'en confesser.
12:57 Mais en France, la France, c'est le pays...
12:59 - Maintenant, il y a le premier ministre, mais je fais la parentale.
13:01 - Oui, mais je demeure comme fidèle à cette idéologie.
13:03 Mais, cela dit, en France, c'est la patrie de la laïcité revendiquée.
13:07 Alors, si la France capitule devant ces revendications religieuses marquées par l'islam,
13:13 chez elle, au moment d'une compétition sportive, qu'est-ce que ça va vouloir dire?
13:16 Est-ce que c'est une capitulation?
13:18 - Deux questions en deux minutes.
13:21 Quelles revendications sont les revendications qui risquent d'être mises de l'avant au nom de l'islam lors des Jeux?
13:28 - Alors, on va y aller très rapidement là-dessus.
13:30 C'est le voile, le voile, le voile, la volonté d'afficher partout le voile islamique autant que possible.
13:36 Ça, c'est le premier élément.
13:37 Et avec une forme... Il ne faut jamais oublier, la laïcité à la française, ce vote universel,
13:42 mais il ne faut jamais oublier que l'islam, lui aussi, ce vote universel.
13:45 C'est un universel conquérant et qui... l'islam, dans sa version islamiste, très conquérant,
13:50 et qui cherche justement à planter partout le signal de son occupation de l'espace public.
13:55 Et le voile est un symbole de cette occupation de l'espace public.
13:58 Donc, l'autre inquiétude, l'autre inquiétude qui est présente aussi,
14:01 c'est est-ce que certains vont demander un village olympique non-mixe?
14:04 Ça circule ici et là. Est-ce que ça va se passer ou non?
14:08 À tout le moins, l'inquiétude circule.
14:10 Devant cela, la sénatrice Jacqueline, j'espère que je ne me trompe pas de nom, Eustache Brio,
14:14 a déjà posé la question en 2022 au ministère des Sports pour demander,
14:19 bon, est-ce que vous nous assurez que vous allez avoir des Jeux olympiques sous le signe de la laïcité?
14:23 Et la réponse n'était pas claire. C'était, en gros, le comité international olympique est responsable de ses règles,
14:28 et quant à nous, on croit à la laïcité, mais qu'est-ce qui se passe lorsque les Jeux olympiques se passent en France
14:33 et que deux légitimités s'affrontent? C'est compliqué.
14:35 - Dernier mot, disons les choses clairement. Est-ce que c'est la laïcité qui est en danger?
14:39 - J'irais plutôt dans... - À J moins 500 de l'Olympe des Gineaux.
14:42 - Je dirais, vous savez, la laïcité, c'est une manière aujourd'hui de parler poliment, de manière autorisée, de la France.
14:46 C'est-à-dire, oui, c'est une certaine conception de la laïcité, mais c'est surtout si en France,
14:51 si en France aujourd'hui, on hésite, dans ce pays qui a le sens de l'hospitalité, qui a le sens de l'accueil,
14:55 si la France n'est pas capable d'imposer ses mœurs, même chez elle, détachons-nous un instant de l'olympisme,
14:59 si dans les compétitions sportives en France, la laïcité est une digue qui tombe, qui tombe, qui tombe,
15:04 et qui finalement s'effondrera, si c'est le cas, est-ce que la France est capable ensuite de porter sa propre conception de sa culture
15:10 qui va bien au-delà de la laïcité? Donc la laïcité, c'est une manière de nommer la culture française,
15:15 mais c'est une manière peut-être un peu limitée. Cela dit, je résume tout cela d'une phrase.
15:19 Si dans le 9-3, les Jeux olympiques seront là en bonne partie, si dans le 9-3, on assiste finalement à une capitulation
15:25 devant les revendications islamistes, tantôt à l'expression publique des symboles de l'islam chez les athlètes,
15:30 on peut être certain que dans les semaines et les mois qui suivront, les mouvements islamistes locaux, eux, diront
15:35 « Mais regardez, vous avez accepté déjà, dans le cadre des JO, le voile islamique partout, pourquoi le refusez-vous désormais? »
15:41 Tel est l'enjeu véritablement.
15:43 Merci pour votre regard, Mathieu Bocoté, dont je disais à J-500 du coup d'envoi des JO.
15:49 Dimitri, économie, avec cette faillite qui fait trembler les cœurs, les cœurs des banques.
15:55 Faillite bancaire la plus importante depuis 2008, la Silicon Valley Bank en Californie.
16:00 Voyant les clients se précipiter pour retirer leur argent, les autorités américaines l'ont fermée en catastrophe vendredi.
16:08 Joe Biden a dû prendre la parole hier matin, avant l'ouverture de Wall Street, pour calmer les marchés.
16:13 Voilà qui ravive de bien mauvais souvenirs.
16:16 On veut comprendre, Dimitri, comment ça s'est passé.
16:18 On veut comprendre, est-ce que... J'aime bien parce qu'avec vous aussi, on comprend toujours tout.
16:22 On veut comprendre, est-ce qu'il y a des raisons de s'inquiéter pour nous en France demain aussi?
16:27 Les mauvais souvenirs, c'est l'Emman Brothers, évidemment, vous y pensez tous.
16:30 La grande banque d'affaires new-yorkaise, vous vous rappelez, ça chute septembre 2008.
16:34 C'est le paroxysme de la crise financière, derrière la contagion mondiale, etc.
16:38 La Silicon Valley Bank, je vais l'appeler la SVB, ça va plus vite, c'est en fait l'exact contraire de l'Emman Brothers.
16:44 L'Emman Brothers, vous regardez, c'est le monument de la finance mondiale.
16:47 C'était une banque qui avait 150 ans quand elle s'effondre.
16:50 Elle fait partie de ce qu'on appelle le bulge bracket.
16:53 Alors en culture bancaire, le bulge bracket, c'est quoi?
16:55 C'est pour la tech, vous avez les GAFA, le groupe des grandes entreprises.
16:58 Le bulge bracket, c'est le groupe des grandes banques d'investissement internationales, les plus puissantes, les Goldman Sachs, etc.
17:06 C'est Wall Street, c'est les maîtres du monde que décrivait Tom Wolfe dans le roman "Le bûcher des vanités".
17:11 Silicon Valley Bank, c'est la cousine de province, si vous voulez, c'est la petite banque régionale.
17:15 Il y en a beaucoup aux États-Unis, vous en avez des milliers.
17:17 Des banques régionales, vous en avez beaucoup en Allemagne aussi.
17:20 C'est beaucoup moins vrai en France, on a quand même des grandes banques généralistes, universelles comme on dit.
17:24 Et donc banque de dépôt, assez classique, 200 milliards de dépôts.
17:29 Ça paraît beaucoup comme ça, mais pour une banque, c'est quand même de taille assez modeste.
17:34 Alors quand même plus de 8000 salariés, une belle filiale qui finance la tech au Royaume-Uni.
17:39 16e banque des États-Unis quand même.
17:41 Et puis quand même, vous êtes dans la Silicon Valley, vous êtes au cœur de la tech américaine.
17:45 Et donc depuis 40 ans, toutes les startups de la Silicon Valley ont pris l'habitude d'avoir leur compte,
17:51 d'ouvrir leur premier compte à la SVB.
17:54 Ça a fait la fortune de cette banque-là, mais c'est aussi ce qui a provoqué sa perte.
17:57 Alors justement, qu'est-ce qui s'est passé concrètement, Dimitri ?
18:00 Alors quand une startup lève des fonds auprès de ses investisseurs,
18:03 les investisseurs ce sont des fonds, ce sont des milliardaires de la tech qui ont fait fortune.
18:07 On pense à Elon Musk par exemple.
18:08 Donc une startup au début, elle n'a pas d'argent.
18:10 Elle lève beaucoup d'argent auprès des investisseurs.
18:12 Des tours de table qui font parfois des dizaines, des centaines de millions, voire des milliards de dollars.
18:17 Elle met cet argent en dépôt à la SVB, c'est la banque du quartier.
18:22 Et donc vous savez, les startups, c'est un peu particulier.
18:24 On parle d'entreprises qui parfois ne sont pas rentables, ne gagnent pas un dollar pendant des années.
18:29 Et donc elles sont complètement dépendantes à ce moment-là de l'argent du capital risque,
18:33 de l'argent de leurs investisseurs.
18:35 Et donc ces investisseurs, pendant des années, quand l'argent ne coûtait rien, l'argent magique,
18:40 quand le taux était à zéro, ne regardaient pas trop à la dépense.
18:42 Et donc finançaient massivement toutes ces sociétés qui se retrouvaient inondées de liquidités.
18:47 Et c'était donc la SVB qui recevait tout cet argent.
18:50 Alors la banque, pour gagner sa vie, elle fait son métier de banquière.
18:53 C'est-à-dire qu'elle collecte, elle garde l'argent, mais elle le place.
18:56 Mais alors grande différence avec Lehman Brothers qui construisait des produits dérivés extrêmement complexes,
19:02 qui achetait des produits structurés, très risqués, et qui diffusait son risque à l'échelle planétaire.
19:07 La SVB, elle, elle achetait quoi ? Elle achète des bons du trésor des États-Unis.
19:11 Le truc, le placement de pères de famille, il n'y a pas moins risqué que ça.
19:15 C'est extrêmement liquide, c'est très facile à monnayer.
19:17 Demain, vous avez besoin d'argent, vous le revendez très facilement.
19:20 Et voilà, tout roulait comme ça jusqu'à l'année dernière.
19:23 Et soudain débarque l'inflation.
19:25 Alors qu'est-ce qui se passe ? C'est que les banques centrales, à ce moment-là, augmentent leur taux directeur.
19:29 Pourquoi elles font ça ? Parce qu'en théorie économique, l'inflation, c'est quoi ?
19:32 C'est quand il y a trop d'argent, qu'il y a trop de demandes par rapport à l'offre.
19:36 C'est pour ça que les prix montent.
19:38 Et donc, il faut raréfier l'argent.
19:40 Et donc, vous augmentez le coût du crédit, le coût de l'argent.
19:42 C'est pour ça qu'en l'espace d'un an, le taux principal,
19:45 le taux directeur principal de la Réserve fédérale des États-Unis passe de 0 % à 4,5, 4,75 %.
19:53 Mais c'est difficile pour toutes les banques, ça.
19:55 Voilà. Alors évidemment, c'est difficile pour toutes les entreprises aussi qui ont besoin.
19:59 Et puis pour vous en particulier, quand vous allez…
20:01 Voilà, c'est une conséquence, le crédit immobilier qui remonte.
20:03 La conséquence, c'est que tout d'un coup, nos capitales risqueurs,
20:06 qui prêtaient sans compter finalement à nos start-up,
20:09 d'un coup, elles ferment le robinet aux start-up.
20:12 L'argent magique, terminé.
20:13 Et donc, les start-up, qu'est-ce qu'elles font ?
20:15 Plutôt que d'aller frapper à la porte des investisseurs,
20:18 elles se mettent à consommer le cash qu'elles ont en dépôt à notre Silicon Valley Bank.
20:24 Seulement, notre Silicon Valley Bank, qu'est-ce qu'elle a fait de l'argent ?
20:27 9 $ sur 10, elle l'a placé.
20:30 Et d'un coup, elle se retrouve avec une énorme demande de retrait de la part de toutes ces start-up.
20:35 Et donc, qu'est-ce qu'elle fait ?
20:36 La banque, en urgence, elle essaye de revendre une partie des titres qu'elle possède.
20:41 Donc là, c'est de l'ordre de 21 milliards de dollars de titres qu'en début de semaine dernière,
20:45 elle revend dans la précipitation.
20:47 Et dans l'opération, elle perd 1,8 milliard.
20:50 Donc, mercredi dernier, elle fait appel au marché
20:54 pour tenter de lever 2 milliards, 2 milliards d'eux,
20:57 qu'elle échoue à trouver, parce qu'au même moment,
20:59 il se trouve que sur la côte Est des États-Unis, vous avez une autre banque,
21:02 spécialisée, elle, dans les crypto-monnaies, qui est en train de faire faillite.
21:05 Et alors là, à ce moment-là, tous les clients de la Silicon Valley Bank
21:09 qui communiquent, c'est des gens de la tech, c'est un petit milieu,
21:11 ils échangent par des groupes WhatsApp,
21:13 et bien, ils se disent tous la même chose au même moment.
21:15 "Ouh là là, il faut que je retire mon argent précipitamment de cette Silicon Valley Bank,
21:20 sinon je vais tout perdre."
21:22 Ça s'appelle le "bank run".
21:23 C'est ce qu'ont fait les Grecs il y a 10 ans,
21:25 quand ils se précipitaient au guichet pour retirer au distributeur.
21:27 C'est ce que tout le monde craint.
21:29 Voilà, exactement.
21:30 Et donc, la Silicon Valley Bank, jeudi dernier,
21:33 à la veille d'être fermée par les autorités américaines,
21:35 elle voit affluer comme ça 42 milliards de dollars de demandes de retrait d'un coup,
21:39 qu'elle est bien sûr incapable d'honorer.
21:41 Alors comment réagissent les autorités américaines ?
21:44 Parce que là, c'est intéressant.
21:45 Alors, le Trésor, la Réserve fédérale, Washington,
21:49 tout le monde va déployer comme ça les grands moyens pour essayer d'enrayer la panique.
21:52 On a quand même tous en tête, et les premiers, le souvenir de 2008.
21:55 Donc, ils ferment la banque pour bloquer les dépôts, ça c'est vendredi.
21:58 Et dès dimanche, les autorités américaines annoncent quelque chose qui est alors absolument inédit.
22:02 A savoir que, vous savez, en banque, vos dépôts sont garantis.
22:06 Aux États-Unis, c'est jusqu'à 250 000 dollars.
22:09 Tout ce qui est au-delà n'est pas garanti.
22:11 Alors quand vous êtes une start-up qui a un demi-milliard de dollars,
22:14 vous comprenez bien que 250 000 dollars, c'est quand même pas grand-chose.
22:17 Et donc là, les autorités américaines vont dire,
22:19 on va garantir l'intégralité des dépôts, calmez-vous.
22:22 Arrêtez d'essayer de retirer l'argent, vous pouvez le laisser.
22:24 Il va être bloqué quelques jours, vous pourrez le récupérer.
22:27 Alors garantie comment ?
22:28 C'est ça qui est intéressant, c'est qu'en 2008, qui a payé ?
22:31 C'est le contribuable américain.
22:32 Hors de question de recommencer.
22:35 Et là, c'est en fait un organisme, un mécanisme de garantie des dépôts
22:38 financé par les banques elles-mêmes, qui va payer.
22:42 Et puis, là, c'est la réserve fédérale qui dit,
22:44 toutes les banques qui auraient des problèmes similaires à la Silicon Valley Bank,
22:47 ne vous inquiétez pas, on pourra vous faire un prêt.
22:49 Un prêt ! Encore une fois, ce n'est pas le contribuable qui paiera.
22:53 Autrement dit, les autorités américaines envoient le message,
22:55 on sauve les banques, mais on ne sauve pas les banquiers.
22:58 Pourquoi ? Parce qu'en l'occurrence, la situation de la Silicon Valley Bank,
23:02 ça ne démarre pas lundi dernier cette histoire.
23:04 En fait, ça fait deux mois, au moins, que la banque est au courant
23:06 qu'elle n'a rien préparé pour la remontée des taux.
23:08 Elle sait exactement devant de quoi elle va.
23:13 Et le risque qu'elle fait prendre aussi à ses clients, son PDG,
23:17 le PDG de la SVB, il y a 15 jours, il vend pour 3,6 millions de dollars d'actions.
23:22 Il sait exactement ce qu'il est en train de faire.
23:24 Vendredi matin, alors que la banque est à deux heures d'être fermée
23:27 par les autorités américaines, il s'empresse de verser les bonus 2022
23:31 à tous les employés de la Silicon Valley Bank.
23:34 Enfin, vous voyez, c'est quand même incroyable.
23:36 Et alors, cerise sur le gâteau, le responsable financier de la SVB,
23:40 le CFO, Chief Financial Officer, c'est l'ancien CFO, devinez de qui ?
23:45 De Lehman Brothers ! C'est magnifique !
23:48 Et alors, dernière découverte, celle-là, c'est la plus puissante.
23:50 La SVB, dans les années passées, s'était démenée auprès du Congrès des États-Unis
23:55 pour détricoter la législation qui avait été mise en place
23:58 après la grande crise de 2008, c'est-à-dire un contrôle avait été instauré
24:02 pour toutes les banques au-delà de 50 milliards de dollars d'actifs.
24:06 Je vous ai dit, SVB, ils étaient autour de 200 milliards.
24:09 Eh bien, avec 500 000 dollars de lobbying bien placés,
24:12 la SVB a obtenu que le plancher passe à 250 milliards.
24:16 Autrement dit, ils étaient juste en dessous des radars de contrôle.
24:20 Très intéressant. On va marquer une pause et je vais vous demander
24:23 quelle leçon on peut tirer de l'affaire, parce qu'on voit que finalement,
24:26 c'est le régulateur américain qui a aidé.
24:29 On voit que les États-Unis ont réagi très vite.
24:32 Ils contrôlent l'incendie.
24:34 Est-ce que ça peut arriver ici en France ?
24:36 Est-ce que, justement, nous, on est protégés ou pas ?
24:39 Comment ? Pourquoi ? Réponse dans un instant.
24:41 À tout de suite.
24:43 On revient, Dimitri, sur cette affaire de banque américaine en faillite.
24:49 Quelle leçon peut-on tirer de cette affaire ?
24:51 Parce que nous, honnêtement, on aborde ça pour savoir.
24:54 Vous me dites ce que ça va arriver en France.
24:56 Est-ce que ça va arriver ?
24:57 Est-ce qu'il y a une certaine régulation européenne, peut-être,
25:01 qui pourrait nous protéger ?
25:02 Qu'est-ce qu'on peut en tirer comme leçon ?
25:04 Alors, il y en a plusieurs.
25:05 La première, c'est qu'en dernier ressort, vous voyez que la puissance publique
25:09 dans un pays soi-disant libéral comme les États-Unis, en fait,
25:12 ils ne sont pas si libéraux que ça.
25:14 Ils font comme nous.
25:15 C'est la puissance publique qui vient et qui intervient, avec quand même ce bémol.
25:18 Et qui sauve, presque.
25:19 Oui, oui.
25:20 Et ce n'est pas l'argent du contribuable.
25:22 Encore une fois, je vous le dis, le message, c'est que les banquiers,
25:24 vous vous débrouillez entre vous, vous survivez comme vous voulez,
25:26 mais on ne va pas ponctionner le contribuable.
25:29 Et il y a quand même aussi cette nouveauté.
25:32 Maintenant, et ça, c'est très intéressant,
25:34 si demain, il y a une faillite de ce genre-là,
25:37 on peut vous assurer qu'en Europe, on fera la même chose,
25:40 on dira que les dépôts seront garantis à 100%.
25:42 L'objectif étant d'éviter la crise de confiance.
25:45 L'autre enseignement, c'est que l'argent gratuit a haute dose
25:48 quand ça dure longtemps.
25:49 Vous savez, on disait que c'est de la morphine, cet argent-là.
25:51 Vous voyez que la morphine, quand on arrête, ça provoque des catastrophes.
25:54 C'est ça aussi la leçon de cette faillite de SVB.
25:58 Et puis, c'est un message qui vaut pour toutes les banques.
26:01 Parce que dans le bilan des banques, les titres qu'elles détiennent,
26:04 c'est la dette des autres.
26:06 Et c'est la dette des entreprises, mais aussi des particuliers,
26:09 et la dette des États.
26:11 Le montant de la dette mondiale publique privée aujourd'hui,
26:13 c'est 300 000 milliards de dollars.
26:17 C'est 3 avec 14 0 derrière.
26:19 300 000 milliards, je ne me suis pas trompé.
26:21 C'est 350% du PIB mondial, la dette.
26:24 Et tout ça ne tient en final que par la confiance.
26:27 Et SVB montre que la confiance, ça peut se dissiper comme ça extrêmement vite.
26:31 En 36 heures, vous avez une boîte de 40 ans qui disparaît.
26:35 Donc à ce stade, je vous dirais qu'en Europe, il n'y a pas d'inquiétude.
26:37 D'autant qu'on a, nous, des règles prudentielles
26:40 beaucoup plus serrées qu'aux États-Unis.
26:43 Mais si demain, vous avez une banque qui vient à défaillir en Europe,
26:46 on en a une qui ne va pas bien en Europe, c'est Crédit Suisse.
26:49 Crédit Suisse, c'est 1 500 milliards d'actifs,
26:52 c'est-à-dire 6 à 8 fois la taille de Silicon Valley Bank.
26:55 Depuis plusieurs semaines, vous avez des gros clients de Crédit Suisse
26:58 qui retirent de l'argent.
27:00 Alors tout ça se fait en bon ordre, mais pour combien de temps ?
27:02 C'est la question qu'on peut se poser.
27:04 On doit se souvenir qu'en 2008, la crise financière,
27:07 vous avez Lehman Brothers, septembre 2008,
27:09 en fait, ça démarre 18 mois plus tôt.
27:11 La question qu'on doit se poser, c'est si SVB n'est pas l'étincelle
27:15 qui vient de mettre le feu à une mèche lente dont on ignore
27:18 quel sera le baril de poudre.
27:20 J'ai une petite question, juste subsidien comme ça.
27:25 Vous vous félicitez ?
27:27 Je vous vois bien dans le chambre.
27:29 Je vous vois bien dans le chambre.
27:31 Vous félicitez dans votre chronique.
27:33 La chute est un peu inquiétante.
27:35 Même si Bruno Le Maire dirait "Calm down, look at the reality".
27:40 La réalité, c'est que pour le moment...
27:42 Vive la France, je ne comprends pas l'anglais.
27:44 Dites-moi, c'est intéressant de voir qu'en France,
27:48 il n'y a pas de banque spécialisée.
27:53 Le fait que la banque soit spécialisée,
27:55 heureusement nos banques en Europe sont plus diversifiées
27:58 et ça protège.
28:00 Oui, on a des banques de taille plus importante,
28:03 plus puissante, mais une banque plus puissante qui chute,
28:06 ça fait encore plus mal que Silicon Valley.
28:09 C'est ça le sujet.
28:11 Une dernière chose, on voit aussi qu'en Europe,
28:14 on est bien protégé dans les règles prudentielles,
28:17 mais le risque, quand il vient d'une région moins protégée,
28:20 il peut aussi se transmettre.
28:22 C'est là où ça nous a interpellés.
28:24 Merci pour votre regard, Dimitri.
28:26 Dans un instant, on fera un tour de temps
28:28 avec Eric Zemmour.
28:30 J'ai deux petites phrases à vous montrer du livre.
28:33 Dans un instant, soyez patient.
28:35 On fera un tour de table pour savoir
28:38 si on peut aujourd'hui être contre l'immigration
28:42 sans être xénophobe, être français,
28:45 parler le français, comme dit Eric Zemmour,
28:48 sans être raciste.
28:50 Est-ce qu'on peut défendre la France sans détester l'autre?
28:54 Une question que j'ai envie de vous poser.
28:57 Justement, Charlotte Dornelas,
28:59 un rapport récemment rendu par le Haut Conseil de la Famille,
29:03 de l'enfance et de l'âge,
29:05 nous apprend que la consommation de psychotropes
29:08 par les enfants est en explosion ces dernières années.
29:11 Beaucoup de personnes en ont parlé,
29:13 mais dites-nous quelque chose qu'on ne sait pas.
29:16 - Pour rappeler sur quoi était l'étude,
29:19 parce que l'étude a étonné les personnes qui faisaient l'étude,
29:22 on savait qu'il y avait une augmentation de la consommation,
29:25 d'abord l'apparition de la consommation,
29:28 l'augmentation chez les enfants.
29:30 C'est une étude qui se fait sur les enfants de 6 à 17 ans.
29:33 C'est assez large et c'est la catastrophe.
29:36 Je vous cite la phrase qui résume cette étude.
29:39 "Les enfants en France sont soumis à davantage
29:42 "d'épisodes dépressifs et de troubles de l'humeur.
29:45 "On leur administre trop souvent et à haute dose
29:48 "des psychotropes modifiant leur activité
29:51 "psychique, leur comportement et leurs émotions."
29:54 En l'occurrence, ils précisent qu'on ne parle pas
29:57 de quelques cas marginaux, mais de dizaines
30:00 de milliers d'enfants à qui on colle des psychotropes
30:03 faute de savoir faire autre chose.
30:06 Les chiffres sont absolument terrifiants.
30:09 Entre 2014 et 2021, tous les chiffres explosent.
30:12 On a +48% d'antipsychotiques,
30:15 +62% d'antidépresseurs,
30:18 +78% de psychostimulants,
30:21 les fameuses ritalines dont nous parle Marc,
30:24 et +155% des hypnotiques et sédatifs
30:27 chez les enfants de 6 à 17 ans.
30:30 On dit souvent que les enfants sont les cobayes
30:33 d'à peu près tout, c'est-à-dire des expériences
30:36 politiques, familiales, sociétales,
30:39 c'est souvent vrai d'ailleurs, sanitaires,
30:42 on l'a dit. Là, c'est très factuellement le cas.
30:45 C'est absolument impossible, c'est même pas sujet à controverse,
30:48 puisqu'on a 40% des prescriptions par les médecins de ville
30:51 et 67 à 94% des prescriptions délivrées à l'hôpital
30:54 de tous ces médicaments pour les enfants
30:57 qui le sont sans autorisation de mise sur le marché.
31:00 C'est-à-dire que ce sont des médicaments
31:03 qui sont destinés à l'adulte, interdits de prescription
31:06 à l'enfant, il n'y a pas d'autorisation de mise sur le marché.
31:09 Ils sont pourtant prescrits dans des proportions absolument immenses.
31:12 Et notons que le rapport s'attarde
31:15 sur une période qui va sur les 10 dernières années
31:18 et que cette tendance précède très largement la période du Covid.
31:21 C'est-à-dire que déjà le Covid a eu des conséquences absolument catastrophiques
31:24 que certains ont vues en temps réel et ont prévenu d'ailleurs
31:27 dès le début de la crise sanitaire, mais déjà avant,
31:30 le système était absolument dépassé par ce mal-être
31:33 enfantin, voire adolescent.
31:36 Alors justement, beaucoup de professionnels de santé
31:39 s'inquiétaient des conséquences désastreuses
31:42 des décisions prises pendant la crise sanitaire sur les enfants.
31:45 Or ce rapport révèle que le malaise est antérieur.
31:48 Donc qu'est-il arrivé à nos enfants ?
31:51 Alors évidemment, c'est une question extrêmement large
31:54 et par définition, il y a des enfants qui vivent
31:57 l'horreur absolue et qui se reconstruisent malgré tout
32:00 et d'autres qui vivent des choses apparemment moins douloureuses
32:03 et qui sont absolument détruits.
32:06 Donc c'est très difficile de faire une vérité générale
32:09 sur ce qui provoque la blessure des enfants.
32:12 Il n'empêche que, plutôt que de savoir,
32:15 parce que évidemment la tentation,
32:18 c'est de se dire, est-ce que finalement la prescription,
32:21 d'ailleurs un peu ce que dit le rapport, la prescription de ces médicaments
32:24 c'est la faute au manque de place à l'hôpital ou au manque de personnel ?
32:27 Et en fait, on tourne un peu en rond en se posant cette question-là
32:30 puisque la première question qui vient à la tête,
32:33 mais c'est, qu'avons-nous fait de nos enfants ?
32:36 Qu'est-ce que c'est que cette situation hallucinante
32:39 où vous avez en effet un enfant sur 20 qui est sous psychotropes
32:42 mais un recours au pédopsychiatre qui est absolument immense,
32:45 une déscolarisation qui explose, des gamins qui subissent
32:48 un harcèlement complètement dingue, tous les chiffres sont en explosion.
32:51 Tous les chiffres du malaise, on va dire,
32:54 qui va de la violence atroce au mal-être très personnel,
32:57 explosent. Alors évidemment,
33:00 certains sont tentés de dire "on s'écoute beaucoup plus qu'avant
33:03 et on écoute les enfants beaucoup plus qu'avant".
33:06 C'est peut-être vrai dans une certaine mesure,
33:09 mais les chiffres de la souffrance, de la déscolarisation
33:12 de gamins qui vont extrêmement mal, de tentatives de suicide,
33:15 voire de suicides d'enfants de plus en plus jeunes,
33:18 ces chiffres-là, ils sont bien réels et ils donnent une réalité
33:21 d'une souffrance enfantine qui est absolument considérable.
33:26 Alors j'ai été voir pour essayer d'être un peu rigoureuse
33:30 dans l'approche. En 2016, il y a l'Observatoire de la protection
33:34 de l'enfance qui a essayé de faire justement un rapport
33:37 sur les besoins fondamentaux de l'enfant.
33:40 Comment les définir ? Parce que je n'avais pas envie de me lancer
33:43 dans une controverse pas possible. Et ils ont étudié plusieurs
33:46 professionnels de l'enfance qui se sont penchés là-dessus
33:50 et ils décèlent plusieurs besoins sur lesquels à peu près
33:53 tout le monde s'entend. Alors vous avez le besoin de relations
33:56 chaleureuses et stables, notamment dans la petite enfance.
33:59 Le besoin de protection physique, de sécurité et de régulation
34:02 de l'enfant au moment où il grandit. Le besoin de limites,
34:06 de structures et d'attentes justement dans la régulation,
34:11 là encore une fois, des désirs de l'enfant. Le besoin
34:14 d'une communauté stable, de son soutien et de sa culture
34:19 pour grandir dans un environnement donné. Et le besoin
34:22 de protection de notre avenir général et donc du leur.
34:25 Or si nous prenons un peu de distance à la fois sur les chiffres
34:28 directement et sur l'actualité directement, on comprend qu'à travers
34:32 tout ça, le changement considérable de société que nous avons eu
34:36 ces 50 dernières années notamment, a forcément des conséquences
34:41 sur l'enfance et l'adolescence dans notre société.
34:46 Alors il y a évidemment, je mets de côté les chiffres qui
34:49 pourraient faire l'objet de chroniques, c'est-à-dire l'explosion
34:52 du nombre d'enfants maltraités. 50 000 aujourd'hui qui sont
34:55 découverts par les services sociaux, 50 000 enfants maltraités
34:59 en permanence. Le nombre de mineurs prostitués est passé de 10 000
35:03 à 20 000 recensés en seulement 10 ans. Donc je mets de côté
35:07 ces enfants-là qui sont dans une... alors là c'est de la violence
35:10 abominable et je me concentre sur le mal-être plus démocratisé,
35:13 on va dire malheureusement. 1. Qu'est-ce qui s'est passé ?
35:17 C'est un affaiblissement considérable de la structure familiale.
35:20 Encore une fois, dans ce que j'aborde là, c'est pas une question
35:23 de jugement de valeur, de dire à tel ou tel vous auriez pas dû faire ça
35:25 ou vous devriez faire ça. C'est juste un constat, il y a un affaiblissement
35:28 considérable. Or l'enfant notamment jeune...
35:31 Voir un effacement.
35:33 Voir un effacement, tous les pédopsychiatres disent l'enfant a besoin
35:36 d'un cadre notamment éducatif, stable et protecteur. Or l'enfant
35:41 quand il naît, la première définition de la protection, c'est ce qu'il a
35:44 autour de lui, ses parents en l'occurrence. Donc la question de la décomposition
35:48 et de la recomposition des familles engendre évidemment des conséquences
35:52 sur cette perception même de la stabilité, de la sécurité et de la sécurité
35:56 notamment affective de l'enfant. Où est-ce que je retourne quand ça va pas ?
36:00 Quand ça va pas ailleurs, où est-ce que je retourne ? Est-ce que je choisis ?
36:03 On a des juges des affaires familiales et de l'enfance qui nous disent
36:08 le nombre de séparations conflictuelles qui se passent devant le juge
36:11 avec les enfants pris pour hôtel explose ces dernières années.
36:14 Ça aussi s'ajoute, donc c'est pas la question de dire aux gens
36:17 vous devez rester ensemble ou vous devez vous séparer ou pas vous séparer, etc.
36:20 C'est simplement que dans la fameuse perception sociétale de certains sujets,
36:26 la question des adultes n'a été vue à l'échelle de la société que comme
36:30 une question de liberté individuelle. Jamais comme une question de
36:34 qu'est-ce qu'on fait des enfants qui se retrouvent au milieu de tout ce bazar.
36:37 Or c'est une question qui revient en permanence chez les enfants
36:41 qui vont mal ou qui ont recours à ces services de psychologie,
36:47 voire qui sont mis sous médicaments.
36:49 Donc l'affaiblissement de la structure familiale.
36:51 C'est ça. La deuxième chose qui me paraît évidente dans le changement
36:53 de société de ces dernières années, c'est l'acharnement contre toute forme d'autorité.
36:57 Et je pèse mes mots, l'acharnement contre toute forme d'autorité.
37:00 Parce que là c'est pareil, j'entends dans le débat,
37:02 qu'est-ce qui s'est passé ? L'autorité a disparu.
37:04 Alors pardon, l'autorité n'a pas disparu dans un coup de baguette magique.
37:07 Certains se sont acharnés à la faire disparaître.
37:10 Un, à l'école. Il n'était plus possible.
37:13 Alors évidemment, comment dire, l'exemple, l'image, c'est l'estrade.
37:17 Il fallait faire descendre le professeur de l'estrade.
37:19 C'est une image, ça a l'air anecdotique, mais tout a suivi.
37:21 C'est-à-dire que finalement, l'enfant sait aussi bien que le professeur,
37:24 il faut simplement lui faire sortir le savoir.
37:27 Et donc une fois que vous placez l'élève au même niveau que le professeur,
37:29 la question de l'autorité, elle est évidemment relativisée.
37:33 Dans l'éducation, la promotion, vous savez, de l'éducation bienveillante ou positive.
37:37 Alors là, évidemment, c'est pareil.
37:38 Quand on dit une éducation bienveillante et positive, tout le monde signe en bas de la page.
37:41 Évidemment, la perversité est dans le choix des mots.
37:44 C'est le refus de la répression comme mode d'éducation.
37:47 Ce n'est pas la répression par plaisir d'embêter les enfants.
37:51 C'est la question que ça fait partie de l'identification de la limite nécessaire à l'enfant.
37:57 Donc ça, c'est vrai, notamment dans la culpabilisation de certains parents
38:00 dans l'éducation qu'ils donnent et dans la société tout entière.
38:03 Évidemment, on parle suffisamment aujourd'hui de la question de l'absence de sanctions pénales aux policières,
38:11 aux actes de délinquance.
38:12 Là, je parle pour les enfants qui ont déjà basculé,
38:14 mais parfois, c'est une délinquance extrêmement faible et qui se poursuit dans une délinquance énorme.
38:18 Donc l'acharnement contre la question de l'autorité et évidemment,
38:21 la révolution aux yeux de l'humanité, c'est l'arrivée des écrans et des réseaux sociaux.
38:27 Et alors là, franchement, je sais que j'en parle souvent,
38:30 mais à chaque fois, je relis des nouveaux rapports et tout, je vous assure,
38:33 j'ai les larmes aux yeux, j'ai mal au ventre, j'ai envie de vomir.
38:35 C'est les conséquences de cet univers.
38:38 On peut continuer à en parler parce que beaucoup de parents n'en ont aucunement conscience.
38:42 Mais c'est exactement ça.
38:43 C'est-à-dire que d'abord, l'exemple, il est parfois donné par des parents.
38:46 Le mauvais exemple, on va dire, d'être penché sur son portable,
38:49 est donné parfois par les parents qui ne conçoivent pas le fossé qui existe
38:55 entre leur consommation des réseaux sociaux et ceux de leurs enfants.
38:59 Dans tous les domaines, c'est l'horreur, l'horreur absolue.
39:02 La scolarité, la question de l'intelligence, la question du langage,
39:06 donc la question de la violence, la question du harcèlement,
39:09 la question de l'hypersexualisation.
39:11 Vous avez des récits absolument ignobles de gamins qui ne savent plus
39:16 par quel bout prendre leur corps, leur vision d'eux-mêmes,
39:19 évidemment, leur relation aux autres.
39:21 Donc, ils finissent par se protéger et donc se réfugier dans une virtualisation
39:26 absolue de toutes leurs relations.
39:28 Et là, on arrive sur le terrain à la fois de la solitude,
39:30 du harcèlement et de la dépression.
39:33 Toutes les études qui ont été faites sur la consommation d'écrans
39:37 et donc de réseaux sociaux, mais d'écrans, premièrement,
39:40 chez les enfants, toutes conduisent à la question de la dépression
39:43 par le biais de l'addiction et de la solitude et de l'enfermement.
39:46 Donc, c'est évidemment la révolution du siècle.
39:48 Et je pense que non seulement on ne l'a pas anticipée,
39:50 on n'a pas voulu écouter ceux qui précisément ont anticipé.
39:54 Et là, aujourd'hui, on court un peu après le truc avec des outils,
39:57 malheureusement, qui ressemblent à des pansements sur une jambe de bois.
40:00 On n'a pas voulu les écouter, on n'a pas donné d'écho non plus.
40:02 On a voulu les faire taire.
40:04 C'est intéressant, depuis des années.
40:05 S'opposer à la technologie, donc c'était forcément un peu déringuet réactionnaire.
40:08 On comprend le changement de société, Charlotte Dornelas,
40:11 et ses potentiels conséquents sur les enfants.
40:13 Mais faut-il jeter l'éponge ? Et sinon, par où commencer ?
40:17 Je pense qu'il y a trois choses.
40:18 D'abord, la question des écrans, vraiment, il faut se pencher dessus,
40:20 mais de manière hostile.
40:22 C'est-à-dire qu'il faut au minimum...
40:24 Radical.
40:25 Non, mais le politique ne peut pas tout faire.
40:26 Il ne peut pas expliquer aux parents, il ne peut pas les forcer dans le sein des maisons.
40:31 En revanche, il faut bannir les écrans, une bonne fois pour toutes, des écoles.
40:33 Est-ce que c'est possible de le comprendre ?
40:35 Que c'est la catastrophe absolue.
40:36 Parce que si vous rompez avec la numérisation à l'école, vous aidez aussi les parents.
40:40 Parce que même les parents qui essayent, ils vous disent,
40:42 il y a toujours un prof qui envoie ça via le téléphone ou les écrans.
40:45 Ensuite, la question de la restauration de l'autorité par le biais des outils du politique est absolument nécessaire.
40:51 Et là aussi, c'est une révolution radicale.
40:53 Et enfin, comprendre...
40:55 Bon, là, ça pourrait faire l'objet d'une chronique que fait d'ailleurs souvent Mathieu,
40:57 mais le relativisme de toute identité et le discours apocalyptique ambiant
41:02 sont deux choses qui mettent les enfants...
41:04 Alors, on parle souvent de l'éco-anxiété, mais le relativisme sur toute identité.
41:08 Quand vous êtes un gamin, que tout ce qu'on a dit,
41:10 donc la question de la famille, la question de l'autorité,
41:12 et la question des réseaux sociaux, où vous êtes devant un univers
41:15 où vous ne savez plus par quel bout prendre la réalité,
41:18 quand vous ne savez plus en plus ce que veut dire être français,
41:21 ce que veut dire être un homme, ce que veut dire être une femme,
41:23 la différence entre un adulte et un enfant, vous êtes complètement perdus.
41:27 Donc, il y a besoin, en effet, de rompre avec ce relativisme de l'identité
41:32 où il est possible de savoir qui l'on est sans le définir nous-mêmes.
41:35 Parce que là, l'insécurité pour un gosse, elle est abominable.
41:38 Si en plus, il doit trouver dans la vie ce qu'il doit être,
41:42 c'est-à-dire ce qui normalement est donné, c'est l'horreur absolue.
41:45 On a envie de vous donner tous les enfants du monde.
41:50 Le problème, c'est d'être gouverné par les molécules.
41:54 Aujourd'hui, le deuil est considéré comme une maladie.
41:57 L'enfant, il est un peu trop excité.
41:59 Non, mais c'est dans le...
42:01 Aujourd'hui, c'est considéré comme tel dans le botin, je dirais, des psychiatres.
42:07 C'est une maladie officielle.
42:09 Tu es mort, on a gagné les psychomètres.
42:11 Comme on a peu de temps...
42:12 Je sais en plus que ce sujet vous passionne.
42:14 Et vous en parlez souvent au bureau, justement,
42:16 de ces médicaments qu'on donne aux enfants.
42:18 Oui, j'ai fait tout un chapitre là-dessus.
42:20 Bien sûr.
42:21 Mais on va parler avec vous du débat public.
42:25 Dans un instant, avec vous, on parle des poubelles dans Paris, et pas seulement.
42:29 On va parler aussi, on va faire un tour de table sur...
42:32 Peut-on être contre l'immigration sans être xénophobe ?
42:37 Des questions que j'aimerais vraiment vous entendre là-dessus.
42:39 Donc c'est pour ça que je veux garder un peu de temps de parole.
42:41 Et surtout pour vous, parce que la politologue Chloé Morin,
42:43 elle s'est exprimée, justement, sur l'affaissement.
42:46 Elle a lancé un cri d'alerte sur l'affaissement du débat public.
42:50 En quoi le débat public est-il si affaibli par rapport à notre histoire, Marc Menand ?
42:55 On a montré dans le sommaire, justement, la photo de l'Assemblée nationale,
42:59 il y a quelques années, en noir et blanc, la photo de l'Assemblée nationale.
43:02 Aujourd'hui, qu'est-ce qui a changé ? Qu'est-ce qui ne va plus ?
43:05 Où sommes-nous ? Comment sommes-nous arrivés là ?
43:07 Si on reprend l'Assemblée nationale, c'est le fruit de la Révolution.
43:12 Et c'est le XIXe siècle.
43:14 Je dirais qu'il y a aussi une autre branche qui nous vient des philosophes.
43:19 C'est-à-dire, on s'interrogeait, qu'est-ce qui pourrait être le monde idéal ?
43:24 Comment, au quotidien, nous pourrions nous sentir galvanisés ?
43:28 Comment l'homme pourrait révéler tous ses dons ?
43:31 L'éducation, la culture, des éléments de la prospérité de l'esprit.
43:36 Alors, ça a donné quoi, le XIXe siècle ?
43:39 Eh bien, d'un côté, ceux qui s'inscrivaient dans une idée de libéralisme,
43:44 qui était un libéralisme économique, mais pas uniquement économique.
43:49 Il y avait aussi ceux qui se disaient, il nous faut profiter du progrès,
43:54 mais en ayant une idée sociale.
43:56 Alors, ça a donné des mouvements utopistes,
43:58 comme les Saint-Simonien, les fourriéristes, mais ça a donné aussi le communisme.
44:03 Et à la fin de tout ça, eh bien, on a gardé uniquement un principe de consommation.
44:08 Et aujourd'hui, on veut s'y faire pourquoi, à l'Assemblée ?
44:11 De quoi parle-t-on à l'Assemblée ?
44:13 Est-ce qu'on est en train d'agiter une sorte de rêve ?
44:16 Est-ce qu'on est en train de mettre une mèche pour vous dire, regardez l'espoir ?
44:21 Comment demain, ces gamins-là, qui sont condamnés à une sorte de léthargie,
44:26 à tomber dans ces profondeurs, dans les abîmes de leur conscience,
44:31 est-ce qu'ils peuvent se dire, mais non, c'est formidable,
44:34 le monde nous attend, plus personne n'attend le monde.
44:38 Et nous avons une sorte de compensation,
44:40 qui est une compensation compulsive avec la consommation.
44:44 Il n'y a que ça, il faut consommer, consommer, consommer.
44:47 Tant et si bien que vous avez des marques qu'aujourd'hui qui se constituent,
44:50 comme Primark.
44:52 C'est incroyable, c'est-à-dire que vous êtes dans la pauvreté la plus absolue.
44:56 Alors vous n'avez plus rien.
44:58 Et on crée une société qui va faire fabriquer au bout du monde,
45:01 pour des pauvres larbins, je dirais, de notre monde capitaliste,
45:06 qui sont là en souffrance dès leur plus jeune âge,
45:10 et vous allez acheter une chemise à 2 euros.
45:14 Il n'y a pas que, il n'y a pas que.
45:16 Ça montre bien qu'on n'offre pas aux gens de quoi l'espoir.
45:20 C'était ça au départ, notre principe.
45:24 S'ouvrir à la culture, faire en sorte que les Grecs,
45:27 qui parlaient déjà de l'Esprit Saint dans un corps saint,
45:30 aujourd'hui 60% des gamins sont en surpoids, en obésité.
45:34 Ça veut dire quoi ? C'est pas décondamné.
45:36 Ça veut dire qu'ils sont en renonciation à leur existence,
45:40 parce que malheureusement on les a laissés à l'écart.
45:44 Chacun est dans sa petite victimisation,
45:47 et on attend de la politique simplement de sortir de son petit égo,
45:51 pour avoir une sorte de restauration de son idéal,
45:55 qui n'a rien à voir avec la communauté.
45:57 Il n'y a rien qui nous soit offert en commun.
46:00 On est sur le bateau, les gars, on va partir, regardez,
46:03 la navigation va être formidable.
46:05 - Il serait attendu ? Il serait entendu, les politiques ?
46:08 - Bien évidemment, il serait attendu. C'est ce que les gens attendent.
46:11 Pourquoi Zemmour a créé un espoir à un moment donné ?
46:14 Parce qu'au moins pour certains, il était un capitaine.
46:17 Aujourd'hui, il n'y a plus de capitaine.
46:19 - Mélenchon aussi, pour certains, c'est un capitaine.
46:22 - Non, mais il était capitaine. Mais oui, d'une certaine manière.
46:25 Sauf que quand vous voyez ceux qui l'entourent,
46:28 on est dans la phosphération pour la phosphération,
46:31 mais également, on dit qu'il faut consommer,
46:33 il faut que tout le monde puisse consommer.
46:35 Et puis, regardez aussi le rire.
46:38 C'est un élément essentiel de l'existant, le rire.
46:41 Où en est le rire aujourd'hui ?
46:43 Ah ! Le rire ! Écoutez France Inter le matin.
46:46 Sophia Aram, non mais c'est extraordinaire.
46:49 Je vais vous faire rire.
46:51 Je n'ai pas spécialement de sympathie pour Cyril Hanoula,
46:54 je l'ai côtoyé, c'est un garçon comme ça.
46:56 Mais alors, pour faire rire, elle dit, c'est un crétin,
46:59 c'est un abruti, c'est un décérébré, un beauf.
47:03 Ces chroniqueurs, eh bien ce sont des abrutis congénitaux.
47:07 Sa meute de débiles, ce sont ses téléspectateurs.
47:13 Et ça, ça doit théoriquement vous faire rire.
47:15 À face front du débat public.
47:17 Il n'y a plus de débat, il n'y a plus de rire, il n'y a plus rien.
47:21 Il y a une sorte d'abîme total où les uns et les autres...
47:25 C'est un peu comme les sables mouvants.
47:27 On s'englue, on s'englue, on s'englue.
47:29 Il n'y a pas de moindre bâton qui vous soit tendu pour vous dire,
47:33 attendez, on va repartir.
47:35 Non.
47:36 Et après, vous avez les informations, c'est l'édito d'aujourd'hui.
47:39 Les trois éditos.
47:41 Prenez les uns derrière les autres.
47:43 Est-ce que de là, vous avez envie de vous lever demain matin ?
47:46 - Bien sûr.
47:48 - On fera l'effort, on fera l'effort.
47:51 - Gardons l'espoir.
47:53 Merci Marc Menand sur votre regard, comme Chloé Morin,
47:56 la politologue sur l'affaissement du débat public.
48:00 Demain, nous recevons Éric Zemmour,
48:04 qui est toujours considéré pour certains comme étant raciste,
48:08 xénophobe, misogyne, fasciste, etc.
48:12 Et la question que je vais vous poser dans un instant,
48:16 c'est est-ce qu'on peut être contre l'immigration
48:18 sans être xénophobe, pour les Français sans être racistes ?
48:21 Je prends juste deux petits extraits du livre.
48:24 Il y a beaucoup de phrases très fortes dans le livre.
48:27 Mais je prends par exemple la page 279, juste deux mots.
48:30 "Je n'ai pas voulu ce duel entre Marine et moi."
48:33 C'est intéressant.
48:35 On lui posera la question demain pour savoir un peu,
48:37 dans ce que certains appellent les règlements de compte,
48:40 est-ce que ce sont réellement des règlements de compte ?
48:43 Page 189.
48:45 "Les médias ont été mes plus farouches adversaires."
48:48 On essaiera de comprendre aussi, avec Éric Zemmour demain,
48:51 est-ce que les médias ont été ses plus farouches adversaires
48:54 ou bien, au contraire, l'ont aidé à exister
48:57 dans le débat public ?
48:59 On en parlera.
49:01 Peut-on effectivement être contre l'immigration ?
49:04 Je commence par vous, Charlotte, sans être xénophobe.
49:07 Être pour les Français sans être racistes ?
49:10 Si vous permettez, il y a un jour, vous m'avez raconté une histoire.
49:13 Une histoire que vous avez racontée à un proche.
49:16 Et cette histoire, c'était symbolique,
49:20 et c'était la façon dont on accueille par exemple
49:23 quelqu'un à la maison et qui peut tout casser.
49:26 Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ?
49:29 Il illustre bien peut-être la réponse à cette question.
49:32 - C'est ça, mais est-ce qu'on conçoit le pays ?
49:35 Cette histoire-là, c'est l'idée, est-ce qu'on est capable
49:38 de voir l'accueil comme quelque chose dont on est capable ?
49:41 En effet, l'accueil dans nos vies, on voit bien qu'on a des limites.
49:44 Un pays a aussi des limites.
49:46 Et la question que vous posez de savoir
49:49 si on peut vouloir mettre une limite à l'immigration,
49:52 ou est-ce que c'est xénophobe, on voit bien que l'appauvrissement
49:55 notamment du débat est dû à un appauvrissement considérable du langage.
49:58 Parce que la xénophobie, c'est la haine de l'étranger.
50:01 Or, il n'y a pas de haine à simplement dire qu'il y a des Français et des étrangers.
50:05 C'est précisément cette différence qui est appelée haine.
50:08 Mais c'est juste une différence, un discernement,
50:11 ce que l'intelligence normalement commence par faire
50:14 avant d'étudier n'importe quel sujet.
50:17 Et puis diaboliser. Ensuite, la question du racisme, c'est une question de hiérarchie.
50:21 Il n'y a pas de hiérarchie entre les personnes dans le monde,
50:24 il y a simplement, encore une fois, une différence,
50:27 et qui est absolument nécessaire à faire, qui est d'ailleurs faite par tous les pays du monde,
50:30 pour avoir la possibilité de l'existence d'un peuple,
50:33 et donc d'une démocratie.
50:36 C'est vraiment une confusion mentale, entretenue par certains
50:39 et crue sincèrement par d'autres,
50:42 qui empêche évidemment tout questionnement.
50:45 - Comment, Mathieu Boccote, on peut arriver à lutter contre l'immigration
50:50 sans être xénophobe, à faire une certaine préférence nationale sans être raciste?
50:56 - Moi, je retournerais la question, c'est-à-dire d'où nous vient cette étrange idée
51:01 que lutter contre l'immigration massive, c'est de la xénophobie,
51:04 d'où nous vient l'idée qu'aimer son pays, c'est être raciste.
51:07 Ces deux questions, ça implique de remettre en question le pouvoir médiatique
51:10 et idéologique, clérical en fait, qui a réussi à semer dans la tête des gens
51:14 l'idée que de vouloir défendre son pays, le protéger,
51:17 assurer sa perpétuation dans l'histoire, c'est être raciste.
51:19 Donc, il faut retourner l'accusation en disant, vous qui consentez à l'immigration massive,
51:22 aimez-vous encore la France?
51:24 Je crois que la réponse, c'est non.
51:25 - 10 secondes, 10 secondes, on a très peu de temps.
51:27 - Déjà, sans la langue, il n'y a rien.
51:30 Et l'assimilation commence par ça.
51:32 Il faut redonner le goût du mot aux uns et aux autres,
51:35 et changer ce principe d'aversion qui gangrène les esprits
51:38 et qui empêche de véritablement être dans l'emportement de l'esprit.
51:42 - Moi, je crois qu'il y a beaucoup de gens qui...
51:44 Les gens ne sont pas contre l'immigration dans l'absolu,
51:46 ils sont contre l'immigration incontrôlée.
51:49 Souvent, c'est ça, c'est la perte de contrôle
51:51 et le sentiment qu'on contient, on veut pousser dans le sens inverse aujourd'hui.
51:54 Et en fait, l'accusation en soi, elle est outrageuse.
51:57 Elle est vraiment outrageuse, je trouve.
51:59 - Merci pour votre regard. J'aurais bien aimé...
52:01 On reviendra peut-être sur ces questions-là, parce que ce sont des questions importantes.
52:04 La crise des ordures à Paris, pas qu'à Paris d'ailleurs,
52:07 mais qui résulte de la grève des éboueurs contre le projet de loi
52:11 de la réforme des retraites, Mathieu Bocote,
52:13 s'est imposée au coeur de l'actualité.
52:16 Le Parisien nous rappelait ce matin les risques sanitaires, évidemment,
52:19 qui viennent en accumulation des déchets, avec l'accumulation des déchets.
52:24 Qu'est-ce que cela vous inspire?
52:26 - Que Saccage Paris est devenu un projet de société.
52:29 C'est-à-dire qu'il faut nommer les choses.
52:31 Il s'agit d'une entreprise de destruction,
52:34 pour un temps, temporaire, mais de Paris,
52:37 en décidant de l'ensevelir sous les ordures.
52:40 Et c'est un problème, soit dit en passant, de santé publique.
52:43 Pendant trois ans, on nous a expliqué qu'au nom de la santé publique,
52:46 on pouvait suspendre toutes les libertés en toutes circonstances.
52:49 Là, on est devant la construction explicite d'un dépotoir à ciel ouvert,
52:53 d'une décharge publique, et on doit aborder ça, apparemment,
52:56 avec quelque tendresse. Il y a quelque chose d'assez fascinant là-dedans.
52:59 Ça témoigne d'une prise d'otage. Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
53:02 C'est une prise d'otage par la frange radicale des syndicats.
53:05 J'ose croire que ce n'est pas l'ensemble des syndicats,
53:07 qui disent finalement que nos revendications sont à ce point importantes
53:11 que l'on peut risquer de soumettre la ville à l'invasion des rats, par exemple.
53:15 C'est quand même fascinant. L'éco-socialisme municipal,
53:18 parce qu'il faut bien dire qu'Anne Hidalgo, là-dedans, témoigne de son adhésion
53:21 au mouvement en refusant de faire les choses nécessaires pour nettoyer la ville.
53:24 Mais l'éco-socialisme municipal, qui nous avait déjà ramené l'épidé...
53:28 en fait, l'invasion des surmuleaux, comme ils ont appelé les rats,
53:31 eh bien, la prochaine étape, c'est le consentement à l'invasion par les rats de la ville.
53:34 Pourquoi? Parce que ce serait une forme de moyen de pression, en dernière instance,
53:37 sur la réforme des retraites. Mais derrière ça, derrière ça,
53:40 je pense qu'il y a un enjeu qui est plus politique.
53:42 C'est ce qu'on pourrait appeler la sacralisation,
53:44 le caractère mystique du droit de grève, selon certains.
53:47 Le droit de grève, c'est important, tout le monde en convient, bien évidemment.
53:50 Mais ce n'est pas un droit qui surplombe tous les autres.
53:53 Ce n'est pas le droit qui aboli tous les autres droits.
53:56 Ce n'est pas le droit "bombe nucléaire" qu'on a le droit d'utiliser
53:58 pour faire exploser tous les autres droits,
54:00 parce qu'il nous semble secondaire en fonction de nos revendications catégorielles.
54:04 Donc, il faut se délivrer de l'espèce de poésie socialiste,
54:08 de mystique socialiste, qui présente le droit de grève
54:11 comme le droit qui permet à la société de se construire généreusement.
54:14 Non, quelquefois, c'est le droit qui masque les égoïsmes corporatistes,
54:18 et qui permet, dans les circonstances présentes,
54:21 de transformer Paris en ville, sous le signe de la puanteur généralisée.
54:25 Alors, rompre avec la conception tyrannique du droit de grève,
54:28 ça me semble une première étape pour être capable de penser
54:30 la prochaine crise, s'il y en a une.
54:33 - Vous pensez à une loi sur les services essentiels?
54:36 - Mais ça va de soi! Ça existe partout dans le monde!
54:38 La loi sur les services essentiels, ça dit qu'il y a des services
54:41 qui sont à ce point importants pour l'organisation de la société
54:44 qu'ils ne peuvent pas être interrompus et suspendus.
54:46 Vous acceptez de travailler dans ce domaine? C'est comme ça!
54:49 Vous n'aurez pas le droit de grève en toutes circonstances,
54:51 où il sera limité. Et il faut, je crois,
54:53 étendre cette conception des services essentiels.
54:55 Pas se contenter de réquisitions circonstancielles
54:58 que permet le préfet si la mère le demande.
55:01 Non! À un moment donné, les services essentiels
55:04 qui permettent la continuité de l'ordre social,
55:06 c'est fondamental. Et là, j'y reviens, j'y reviens.
55:09 On est devant une question aujourd'hui d'hygiène publique élémentaire.
55:12 Et traiter cette question-là comme si elle était secondaire
55:14 par rapport aux revendications fort légitimes en elles-mêmes
55:17 des éboueurs, nul ne dit qu'elles n'ont pas des revendications légitimes.
55:20 Mais l'absolutisation de ces revendications fait en sorte
55:23 qu'on essaie d'abolir le bien commun.
55:25 Ces gens-là sont en train de nous convaincre finalement
55:27 que la question des ordures est une question d'intérêt national.
55:29 Mais, mais j'y reviens sur l'essentiel.
55:31 Une loi sur les services essentiels, ça va de soi.
55:34 Une loi pour assurer la continuité des services publics
55:36 en toutes circonstances, ça va de soi.
55:38 Et qu'on considère ça comme une provocation antisyndicale
55:41 ne devrait pas aller de soi.
55:43 - Et puis ceux qu'on veut atteindre
55:45 ne sont jamais atteints en vérité.
55:47 C'est là où c'est intéressant.
55:49 - Vous savez, il y a une ivresse du rapport de force.
55:51 - C'est une ivresse du rapport de force.
55:53 - Mais moi, ce qui me frappe là-dedans,
55:55 parce qu'on a une conception trop généreuse de l'être humain
55:57 quelquefois, et moi, déjà, il y a une ivresse du rapport de force.
55:59 C'est même la cause la plus juste peut-être confisquée
56:01 par des gens qui prennent plaisir à tenir en otage d'autres.
56:03 Et c'est ça dont on parle en ce moment.
56:05 C'est un rapport de force maquillé
56:07 avec la peinture de la vertu la plus remarquable
56:09 sur le fond des choses.
56:11 Il s'agit d'une prise d'otage.
56:13 - Merci Mathieu Bocote.
56:15 Merci à tous.
56:17 Mathieu Devese pour la Minute info.
56:19 Paul Polard des Pro 2.
56:21 Et nous, à demain.
56:23 - Elisabeth Borne martèle
56:25 qu'une majorité existe pour voter le texte
56:27 sur la réforme des retraites.
56:29 La Première ministre s'est adressée
56:31 à la droite de l'Assemblée nationale pour convaincre
56:33 les députés. La commission mixte paritaire,
56:35 elle, se réunira demain
56:37 pour trouver un compromis sur la réforme des retraites.
56:39 La grève est reconduite
56:41 jusqu'à la semaine prochaine dans les
56:43 4 terminaux métaniers français.
56:45 Le mouvement a débuté il y a une semaine pour obtenir
56:47 le retrait du projet de réforme des retraites.
56:49 Cette décision bloque l'alimentation en gaz
56:51 du réseau de distribution,
56:53 le déchargement des navires métaniers
56:55 et le remplissage des citernes
56:57 jusqu'à mardi prochain.
56:59 Enfin, un avion de chasse russe a intercepté
57:01 et percuté ce soir un drone américain
57:03 ce qui a provoqué sa chute.
57:05 La collision a eu lieu au-dessus de la mer Noire,
57:07 au large de la ville ukrainienne d'Odessa.
57:09 Le drone percuté est un Reaper
57:11 utilisé pour des opérations de surveillance.
57:13 Les Etats-Unis dénoncent un acte
57:15 irréfléchi et vont convoquer
57:17 l'ambassadeur russe à Washington.
57:19 Le russe démente à l'instant
57:21 avoir causé la chute du drone américain.
57:23 ♪ ♪ ♪