Elise Lucet (Cash Investigation) : "On ne part pas avec l'envie de se faire une entreprise !"

  • l’année dernière
Avec Elise Lucet et Mathieu Robert (Cash Investigation)

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-03-16##

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News
Transcription
00:00 Avec vous sur Sud Radio pour l'émission Média, bonjour Gilles.
00:04 Bonjour Elisabeth.
00:05 J'ai prononcé son nom et là tout le monde tremble.
00:07 Elisabeth, bonjour.
00:08 Bonjour à tous.
00:09 En studio.
00:10 Et Mathieu Robert, bonjour.
00:11 Vous êtes journaliste.
00:12 Bonjour, on tremble moins avec vous.
00:13 Vous tremblez, on tremble un petit peu moins.
00:14 Mais voilà, vous êtes journaliste, réalisateur et on parle des 10 ans de cash investigation
00:21 avec un document à voir ce soir sur France 2 à 21h10.
00:26 Vous trouvez vraiment bien ce qu'on disait hors antenne parce que vous avez réussi,
00:30 c'est un document très original, quasiment indescriptible parce qu'à la fois vous poursuivez
00:36 trois enquêtes, c'est-à-dire vous revenez sur Lidl entre autres, sur l'évasion fiscale.
00:41 Et sur les selles de la traite dans le jambon.
00:43 Voilà, dans le jambon, parce que vous avez fait avancer des choses.
00:46 Et puis vous avez fait appel, mais bon je commence déjà le truc alors que normalement
00:49 il y a le zapping.
00:50 Non, mais ne vous poliez.
00:51 Mais c'est vrai que c'est très bien parce qu'il y a ce ton cash investigation, on va
00:56 en reparler avec beaucoup d'autodérision.
00:58 Vous revenez sur les critiques qu'on peut vous faire.
01:00 Et puis vous êtes assez content quand même au bout de 10 ans de ce magazine.
01:05 Oui, on est content et puis il y avait un risque en faisant cette émission, c'était
01:08 de tomber dans l'autocélébration.
01:10 Et c'était vraiment mis comme guide à Mathieu Robert et à Manon Bachelot qui faisaient
01:16 justement ce doc pour les 10 ans, de ne pas être dans l'autocélébration, d'être
01:20 dans l'explication.
01:21 On découvre les coulisses, on continue les enquêtes.
01:24 Vous allez découvrir qui est la voix de cash investigation.
01:29 Qui n'est pas que la voix d'ailleurs.
01:31 Non, pas du tout.
01:32 Mais c'est vrai que j'ai eu peur au début parce qu'il y a un gâteau d'anniversaire,
01:35 je me suis dit bon...
01:36 Non, pas ça.
01:37 C'est pas ça du tout.
01:38 C'est mal nous connaître.
01:39 Voilà, Gilles, on passe au zapping.
01:41 Valérie et Élise, nous entrons dans la cathédrale de CNews où le Messie est revenu, il est
01:54 réapparu.
01:55 La grande prêtresse Christine Kelly a accueilli Eric Zemmour qui est donc revenu pour expier
02:02 ses erreurs et faire preuve de contrition.
02:04 Il a regretté d'avoir cédé au diable Cyril Hanouna.
02:08 J'ai accepté le combat de cash qu'il m'a imposé.
02:16 J'ai eu tort.
02:17 Il vous a détruit là ?
02:18 Non, il ne peut pas dire qu'il m'a détruit.
02:20 Il a pourri le match volontairement.
02:21 Il m'a insulté.
02:22 Ce n'est pas de me détruire, mais j'ai accepté de rentrer dans un combat d'insultes et de
02:28 cris d'orfraie.
02:29 J'ai eu tort.
02:30 Pareil pour Pécresse.
02:31 Pécresse a choisi de me couper tout le temps la parole, de m'énerver.
02:36 Vous dites "elle hurle tout le temps, elle ment tout le temps, elle dure avec elle".
02:40 Non, je vous assure que je suis lucide.
02:42 Regardez le débat aujourd'hui calmement.
02:43 Mais j'ai eu tort, c'est de ma faute.
02:45 Je suis rentré encore dans ce combat.
02:47 Les journalistes en ont fait trois avec Eric Zemmour.
02:50 Il a dit que les médias l'avaient tué.
02:52 Les médias l'avaient tué ?
02:53 Oui, c'est ce qu'il a dit très exactement.
02:54 Il est quand même beaucoup allé dans les médias.
02:56 Puis lui-même journaliste avait une expertise forte quand même.
02:59 Normalement, il était l'homme le plus aguerri vis-à-vis des médias, puisqu'il était journaliste
03:04 lui-même.
03:05 Donc c'est bizarre qu'un ancien journaliste dise que les médias l'ont tué.
03:07 Et puis surtout, comme vous le faisiez remarquer, je crois que c'est "Quotidien" hier, je ne
03:10 sais pas ce qui se passe dans le zapping, c'est qu'il va faire la promotion de son livre
03:14 aujourd'hui sur pratiquement toutes les chaînes et toutes les émissions.
03:16 J'ai lu un papier hier disant qu'il était à peu près partout.
03:19 Donc si les médias l'ont tué, il va peut-être le ressusciter.
03:21 Absolument.
03:22 Toujours dans le couvent de CNews, le compagnon d'Eric Zemmour, Eric Nolot, n'était pas très
03:27 heureux, car le frère pro ne lui a pas donné la parole.
03:30 Du coup, il...
03:31 Non mais, regardez votre ordinateur.
03:32 Non, non, excusez-moi.
03:33 Non, non, c'est le...
03:34 Bon, vous savez, moi, au bout de six ans avec vous, je suis un homme déconstruit.
03:38 C'est pas ça.
03:39 Il y a des auditeurs qui m'envoient des messages, donc je regarde ce qu'ils envoient.
03:42 Bon, pendant mon zapping, c'est assez passionnant.
03:44 Donc voilà, c'est bien, j'avais écrit...
03:46 Alors, recommençons.
03:47 Non, c'est pas grave.
03:48 Donc le frère pro ne donne pas la parole à M. Nolot.
03:52 Moi, j'écoute, je fais le bruit.
03:54 Voilà, il n'a pas donné la parole à Eric Nolot.
03:55 Et vous savez quoi ? Eric Nolot, il a boudé, du coup, il a fait votre silence.
03:59 Non, mais vous faites pas la tête.
04:01 Non, mais je...
04:02 Mais non, vous faites pas l'enfant non plus.
04:04 Non, mais ça devient très difficile de s'exprimer.
04:06 Mais non, je sais de la part de...
04:07 Oh non, écoutez, mais pourquoi vous dites ça ?
04:10 Non, mais parce que...
04:11 Eh ben, je vous donne la parole et...
04:12 Non, mais non !
04:13 Je ne veux pas vous les intervenir, allons-y.
04:14 On ne va pas faire d'enfantillage.
04:15 Oh ben non, mais si, maintenant, vous faites...
04:17 Alors vous parlez jusqu'à la fin de l'émission.
04:19 Exprimez-vous, là.
04:20 Si, si, mais j'attendrai mon tour très tranquillement.
04:22 La prochaine fois, je regarderai l'émission depuis mon fauteuil, chez moi, où je suis mieux installé,
04:26 où je porte une tenue plus confortable.
04:28 Laurent, exprimez-vous, là.
04:29 Non, mais franchement, ça, c'est pas bien.
04:31 Vraiment, c'est un...
04:32 Non, mais franchement...
04:33 Non, c'est pas bien, Eric.
04:34 Ça fait plusieurs émissions où il faut se battre pour se parler.
04:35 Je ne viens pas pour me baffo, pour la parole.
04:37 Mais non !
04:38 Mais alors, je vous donne la parole.
04:39 Laurent veut s'exprimer, laissons-le s'exprimer.
04:41 Eric Nolot, qui sera demain, puisqu'il est sur Sud Radio, tous les vendredis.
04:46 Tous les vendredis, oui.
04:47 C'est formidable, ce matin.
04:48 Ce matin, ça va bien.
04:49 Super.
04:50 Et donc, il sera là, évidemment, et là, pour le coup, il aura tout le temps de parler,
04:55 puisqu'il sera là, à 8h10.
04:57 Samedi, vous étiez à la Maison France Télévision, votre couvent à vous, mais pas de bol,
05:01 ils avaient invité Sonia Mabrouk, non mais alors, de la Maison d'en face,
05:05 qui vous a posé...
05:06 Alors, c'est bien, parce que...
05:07 Mais c'est pas un couvent, non, c'est maison ouverte.
05:09 Mais c'est maison ouverte, oui.
05:10 C'est cool.
05:11 Enfin, pour les bobos.
05:12 Et donc...
05:13 Oh, pas que, non !
05:14 Mais ils vous ont posé une question totalement inédite, qu'on vous a jamais posée.
05:18 Mais jamais !
05:19 C'est là qu'on sent la journaliste Sonia Mabrouk, c'est formidable.
05:21 C'est dingue.
05:22 Y a tant à cacher, l'investigation, sur France Télévision ?
05:25 Je voudrais bien, mais y a pas grand-chose à faire et à dire sur France Télévision.
05:29 Certaines, j'y suis, je vois ce que vous faites, Sonia.
05:31 Faisons une enquête pour voir s'il y a un cas de l'investigation.
05:33 Mais ne vous inquiétez pas, Sonia.
05:35 Je peux vous dire que s'il y avait des choses à dire sur France Télévision, je le dirais.
05:39 De la même manière, est-ce qu'un journaliste de CNews peut faire une enquête sur Bolloré ?
05:43 Mais bien sûr, on va en parler.
05:44 Ça serait intéressant.
05:45 Madame Élise Lucet ?
05:47 Mais écoutez, qui est la représentante de l'investigation ici même, ce soir ?
05:51 Vous voulez que je fasse une enquête sur CNews ?
05:53 Mais allez-y, faites aussi une enquête sur France Télévision,
05:56 c'est un peu notre argent, mais je trouverais que c'est intéressant.
05:59 Par contre, vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas des choses à faire à France Télévision.
06:02 Tout n'est pas fantastique.
06:03 Non, bien sûr que non, tout n'est pas fantastique.
06:05 Je peux vous passer le générique des chiffres et des lettres ?
06:07 Non, mais bien sûr, évidemment.
06:09 Mais à la différence de plein d'autres endroits dans lesquels nous on enquête,
06:12 tout est public, en fait.
06:14 Dès qu'il se passe un truc...
06:15 Alors, un, France Télévision est auditée tous les quatre ans par la Cour des comptes.
06:19 France Télévision est auditée tous les ans par les parlementaires.
06:22 Il y a les syndicats à France Télévision, et croyez-moi, ils sont vigoureux.
06:26 Ils sont très actifs.
06:27 Dès que quelque chose sort à France Télévision,
06:29 ce sont des choses qui sont publiques immédiatement.
06:31 C'est dans la presse.
06:32 Donc, pour nous, Cache d'investigation,
06:34 c'est un peu compliqué de révéler des choses qui sont déjà publiques.
06:37 Les chiffres et les lettres, vous le savez,
06:39 les histoires de harcèlement, il y en a eu à France Télévision.
06:42 Mais vous êtes d'accord que ce n'est pas normal d'avoir des contrats, des CDD pendant 30 ans ?
06:46 Non, ce que je vous dis, effectivement,
06:49 on est une entreprise de 9000 personnes.
06:52 Donc, il y a effectivement, ponctuellement,
06:55 des choses qui ne vont pas à France Télévision.
06:57 Mais dès que les choses ne vont pas à France Télévision,
06:59 c'est su, c'est expliqué dans la presse, c'est raconté.
07:02 Il n'y a pas d'omerta à France Télévision.
07:04 Nous, quand on s'intéresse à une entreprise,
07:06 c'est pour révéler des choses qui n'ont jamais été dites.
07:09 Et puis, d'autre part, quand on nous dit
07:11 "Ah, mais vous, Cache d'investigation, vous ne vous attaquez pas à France Télévision."
07:14 Dans les Panama Papers, il y avait un ancien patron de la régie pub de France Télé.
07:19 Et qu'est-ce qu'on a fait ?
07:20 On a enquêté sur lui, on est allé à l'antenne.
07:22 Je suis allé l'interviewer comme n'importe quel autre interlocuteur d'une enquête.
07:27 Donc, il n'y a pas ni d'omerta à France Télévision,
07:29 ni d'interdit pour nous d'enquêter dessus.
07:32 C'est une question pour vous.
07:33 C'est vraiment une question...
07:34 C'est une question pour vous, plus de plus.
07:36 Il a raison, Gilles, ça fait 10 ans qu'on me la pose.
07:39 Mais c'est trop drôle, quoi.
07:40 Et puis, tout à coup, ça semble une révélation pour Sonia Mabrouk de dire
07:43 "Ah, mais vous devriez faire une enquête."
07:44 Mais Gilles, il suit ça, et vous aussi, Valérie, depuis des années.
07:47 C'est rigolo.
07:48 Et sur Bolloré et CNews, une enquête possible ?
07:51 Bah, écoutez, pourquoi pas ?
07:53 Ça peut être intéressant, de toute façon, oui.
07:55 Ça a déjà été fait.
07:56 Ça a déjà été fait.
07:57 Ça a été fait en quatre ou cinq années.
07:58 Et Tristan Theron-Berne.
07:59 Et Christian Van Eyck, t'en souviens ?
08:00 Super document de Tristan là-dessus.
08:02 Et alors, ce qui est étonnant, quand même,
08:04 c'est que Tristan a été attaqué en justice,
08:07 mais vraiment violemment, par Vincent Bolloré.
08:10 Et puis, c'est quand même des gens qui sont dans un groupe,
08:13 une galaxie Bolloré, où il y a zéro investigation,
08:16 qui nous donnent des leçons d'investigation.
08:18 Donc, c'est quand même savoureux.
08:20 Je ne sais pas si vous le connaissez,
08:22 mais sur C8, il y a votre clone masculin.
08:25 Il pose des questions qui dérangent.
08:27 Il s'appelle Jordan Deluxe.
08:28 Il faut le regarder, il est à 9h.
08:30 Alors, il faut dire qu'ils ne sont pas les grands patrons acquis des films,
08:32 mais les grandes stars.
08:33 Daniel Gilbert, Patrick Préjean,
08:35 - Vous êtes méchant !
08:36 - Non, mais je taquine !
08:38 Je l'ai prévenu, en plus.
08:40 Elisabeth Lévy, enfin, toutes les grandes stars.
08:42 Mais il a bien fonctionné.
08:43 Il a fait un record d'audience.
08:45 Et du coup, il a eu le droit au plateau de "Touche pas à mon poste"
08:47 pour célébrer ses scores.
08:49 Et vous allez voir, il pose des questions qui dérangent,
08:51 comme la Danielle Moreau.
08:53 Une leçon de journalisme.
08:54 Géraldine Maillet.
08:56 Je crois que c'est une des plus payées sur le plateau.
08:58 - Ah oui, Géraldine !
08:59 - Est-ce que c'est vrai ?
09:00 - J'espère pas pour les autres.
09:02 - A peu près dans les 800 euros par émission.
09:04 - Ça doit être autour de ça, oui.
09:07 - Danielle, je voulais savoir
09:09 si tu avais déjà eu une relation avec une femme.
09:11 - Ah, eh ben non.
09:13 - Jamais ?
09:14 - Vraiment non.
09:15 Étroitement, je le dirais.
09:16 Je l'aurais dit à Mathieu qui me le donnait.
09:17 - S'il y avait une femme ici sur le plateau
09:19 avec qui t'aimerais tenter, ce serait qui ?
09:20 - Qui pourrait te tartiner le feuillu ?
09:22 - Ah ben oui, c'est pas les mêmes questions.
09:26 C'est pas du tout les mêmes questions.
09:28 - Mais cela dit, Jordan Lefebvre,
09:30 c'est un très bon intervieweur.
09:32 - Et pour finir...
09:33 - Je pouvais pas finir ce zapping sans...
09:36 - Je sais pas.
09:37 - Enfin, le générique culte de Cash Investigation.
09:39 - Ah, ben évidemment.
09:40 - Bon anniversaire, ma chère Anastasia.
09:42 - Merci.
09:44 - Et on se retrouve dans un instant avec Elise Lucey et Mathieu Robert
09:48 pour parler de ces 10 ans de révélations.
09:50 A tout de suite.
09:51 - Les invités du jour, Mathieu Robert, Elise Lucey,
09:59 journalistes Mathieu Robert et Elise Lucey,
10:02 est-ce qu'on doit vous présenter encore ?
10:04 Ce sont les 10 ans de Cash Investigation.
10:06 21h10 ce soir, suivi de Ma Nuit, Cash Investigation.
10:10 Et donc, ces 10 ans d'enquête...
10:13 Alors peut-être que je vais vous donner la parole à vous, Mathieu Robert.
10:17 Ça fait combien de temps que vous travaillez ?
10:19 - Ça fait depuis 2019 sur Cash.
10:22 Donc ça va faire 4 ans, c'est mon troisième Cash.
10:25 - Qu'est-ce qui a changé entre le premier et le dernier numéro,
10:28 puisque vous les avez revisionnés, j'imagine ?
10:30 - Alors, ce qui a changé, un peu le ton.
10:32 Un peu, je pense qu'ils se sont rendus compte,
10:34 au début ils étaient en deuxième partie de soirée,
10:37 donc disons qu'on est un peu plus libre,
10:39 et là, c'est un peu plus, j'imagine, un peu plus sérieux,
10:42 mais on a toujours gardé ce ton qui est hyper important pour nous,
10:45 cette liberté de ton.
10:47 Mais finalement, l'esprit est toujours là, je pense.
10:49 - Et de côté, nous on est Cash,
10:51 mais si on joue à Cash Cash avec nous...
10:54 - Oui !
10:55 - Alors, on revendique de faire des blagues plus ou moins bonnes,
10:58 il y en a qui ne sont pas terribles, oui, c'est vrai.
11:01 Mais globalement, ce qu'on voulait au départ dans Cash,
11:03 c'était vraiment que l'investigation soit accessible à tous.
11:07 C'était des émissions qui étaient plutôt reléguées en seconde partie de soirée,
11:10 et réservées à un public assez élitiste,
11:12 CSP+, comme on dit nous dans notre métier,
11:14 mais en gros ça veut dire élitiste.
11:16 Et nous, on avait envie de parler à tout le monde,
11:18 donc du coup, c'est vrai que quand on impose, entre guillemets,
11:21 deux heures d'enquête assez costaudes,
11:24 bien cherchées, fouillées, un an d'enquête et tout,
11:27 ça fait du bien de respirer un peu.
11:29 - Mais vous imaginez, c'est parce que vous avez enlevé Pièce à Conviction,
11:31 et que vous étiez un peu en colère de ça,
11:33 et qu'on vous a donné Cash Investigation, ah non pas du tout !
11:35 - Non, je n'étais pas en colère du tout,
11:37 parce qu'en fait Rémi Flimlin a été ultra clair,
11:39 il m'a dit "Élise, je ne veux plus que les visages qui sont identifiés sur une chaîne,
11:43 moi je faisais le 13h de France 2,
11:45 soit aussi sur une autre chaîne, France 3.
11:47 - Ah, c'est pour ça que Pièce à Conviction a sauté ?
11:49 - Non, Pièce à Conviction n'a pas sauté,
11:51 il m'a demandé moi de laisser Pièce à Conviction,
11:53 et Pièce a été ensuite présentée par Patricia Loison,
11:56 et donc Pièce a continué à vivre,
11:59 et moi je suis passée sur France 2.
12:01 Mais en gros, l'idée c'était de faire de l'investigation,
12:04 apporter tout le monde dont on puisse respirer,
12:06 et puis vraiment d'aller contre les communicants
12:09 qui restreignaient petit à petit notre champ d'exercice du métier.
12:13 - Et c'est vrai que moi, en tout cas il y a plus de 10 ans,
12:17 j'étais un jeune journaliste et j'étais téléspectateur des émissions d'Élise Lucet,
12:22 et je trouvais que c'était vraiment un nouveau ton,
12:24 c'était vraiment une claque,
12:26 parce qu'on pouvait être journaliste rigoureux,
12:28 mais avec un ton irrévérencié,
12:30 et ça c'était vraiment nouveau,
12:32 et on pouvait aussi utiliser de l'humour
12:35 pour expliquer des choses complexes.
12:37 Et ça pour moi c'était tout à fait nouveau,
12:39 et ça donnait envie d'en faire partie.
12:41 - Alors on voit qu'il y a des communicants,
12:42 il y a énormément de choses, c'est très très riche,
12:44 c'est vraiment un doc incroyable,
12:46 je rappelle vous avez interrogé des téléspectateurs,
12:48 ils vous ont posé des questions,
12:50 donc à la fois il y a énormément de questions,
12:52 il y a des critiques,
12:54 mais il y a aussi toute cette partie sur les communicants,
12:56 et sur vraiment, on les forme à répondre à Élise Lucet ou à Cache Investigation.
13:01 - Alors c'est assez rigolo,
13:03 parce qu'on s'est retrouvés nous face à des boîtes de communication régulièrement,
13:06 qui sont les gens qui préparent les chefs d'entreprise,
13:09 ou les hommes politiques,
13:11 mais en l'occurrence plutôt les chefs d'entreprise,
13:13 à répondre à nos questions.
13:15 Et notamment à faire face aux interviews que moi je peux mener,
13:17 et là il y a eu une petite négociation avec Avas,
13:20 mais qui finalement a voulu jouer le jeu,
13:23 à la fois de nous présenter,
13:25 moi que je puisse faire l'interview de la personne
13:27 qui prépare les chefs d'entreprise à mes interviews,
13:30 c'est un jeu de miroir assez drôle,
13:32 et il livre des trucs, il raconte des vrais trucs,
13:35 des vrais secrets.
13:37 Et on aura Stéphane Fuchs, le patron d'Avas,
13:40 sur le plateau,
13:42 donc c'est rigolo, parce que c'est des gens à qui on est opposés quasiment tout le temps,
13:45 et là pour le coup, pour ce numéro,
13:47 chacun montre sa partie du miroir.
13:49 - Est-ce que, alors un auditeur me dit,
13:51 TPMP critique beaucoup Cache Investigation sur ses méthodes,
13:54 et sur Élise Lucet,
13:56 qu'est-ce que vous lui répondez à Cyril Hanionna,
13:58 c'est-à-dire sur le droit de,
14:00 sur le fait de ne pas vouloir répondre,
14:02 est-ce qu'on est obligé de répondre à un journaliste ?
14:04 - Non, mais nous on a le devoir
14:06 de continuer à vouloir obtenir des réponses,
14:09 c'est évident, on travaille pendant un an,
14:11 on mène des enquêtes poussées,
14:13 on travaille pour les téléspectateurs,
14:15 et donc vous voudriez que,
14:17 juste n'importe qui nous dit
14:19 "ah bah non je ne peux pas répondre à votre interview",
14:21 non on s'arrête pas, on continue.
14:23 Et on fait de la télé,
14:25 donc effectivement quand des gens,
14:27 et ça je tiens à l'expliquer vraiment,
14:29 - Vous l'expliquez assez bien dans le documentaire,
14:31 mais vous pouvez le dire encore.
14:33 - Mais quand une entreprise nous répond par écrit,
14:35 objectivement comme on fait de la télé,
14:37 on va en prendre 2 fois 30 secondes,
14:39 parce qu'on filme une feuille de papier,
14:41 c'est super télévisuel.
14:43 Et donc on va en prendre 2 fois 30 secondes,
14:45 alors que s'ils viennent répondre à une interview,
14:47 on va en prendre 2 fois 8 minutes.
14:49 Donc c'est quand même beaucoup plus intéressant pour eux,
14:51 de venir répondre à une interview.
14:53 - Moi je vais prendre un exemple très précis,
14:55 parce que je pense que vous verrez une enquête sur Lidl,
14:57 il y a eu un cas de suicide,
14:59 on est allé voir des gens qui ont fait des burn-out,
15:01 qui ont fait des tentatives de suicide,
15:03 - C'est très fort.
15:05 - Franchement c'était des témoignages qui étaient très durs à vivre,
15:07 tout simplement,
15:09 il y a des gens qui ont pleuré littéralement dans mes bras,
15:11 et il y a un moment où vous vous dites
15:13 "il faut qu'il y ait une réponse de quelqu'un",
15:15 et que la réponse par écrit ça ne suffit pas.
15:17 Et donc il y a un moment,
15:19 on a besoin d'avoir cette réponse là.
15:21 Et c'est pour ça que
15:23 ils ont le droit de ne pas répondre,
15:25 mais on a le droit, on a le devoir d'aller poser ces questions là.
15:27 - Non mais ce que disaient
15:29 souvent les chroniqueurs de "Touche pas à mon poste",
15:33 et ils peuvent avoir raison dans ce sens là,
15:35 c'est-à-dire que vous avez un angle,
15:37 que vous tenez cet angle là,
15:39 et que jamais à un moment vous vous dites
15:41 "on s'est trompé",
15:43 finalement cette entreprise est bien.
15:45 - Non mais c'est pas un angle.
15:47 - Vous savez à l'avance ce que vous voulez.
15:49 - Pas du tout.
15:51 - Quand vous êtes attaquée à un dernier match...
15:53 - Je réponds agile et pas à la quiffe d'un bonhomme,
15:55 mais je préfère vous répondre vraiment.
15:57 - Ça vous est déjà arrivé de dire "on s'est trompé" ?
15:59 - C'est ce qu'on aime dire de nous.
16:03 La réalité n'est pas celle-là.
16:05 Quand on commence à travailler,
16:07 on va reprendre l'exemple de Lidl,
16:09 Sophie Legal fait la première émission sur Lidl,
16:11 on décide de faire quelque chose sur la souffrance au travail.
16:13 Au début, Sophie Legal qui a mené cette première enquête et émission,
16:15 elle a 10 pistes différentes,
16:17 10 entreprises différentes.
16:19 Comment elle a ces pistes-là ?
16:21 Tout simplement parce qu'elle a épluché la presse
16:23 et aussi les décisions de justice,
16:25 qui lui montrent dans quelles entreprises
16:27 il y a des décisions de justice qui concernent la souffrance au travail.
16:29 Elle a ces 10 entreprises-là,
16:31 elle travaille pendant 3 mois à peu près,
16:33 et au bout de 3 mois,
16:35 elle revient vers nous en nous disant
16:37 "sur les 10, j'en ai éliminé 7,
16:39 en revanche, après 3 mois d'enquête,
16:41 je peux vous dire que Lidl, oui, il faut aller dessus".
16:43 Donc on n'a pas un préconçu,
16:45 on ne part pas en disant "ah bah tiens,
16:47 on peut faire telle entreprise ou machin".
16:49 Pas du tout, c'est pas comme ça qu'on bosse.
16:51 Alors c'est un fantasme, j'entends,
16:53 qu'on peut avoir ce fantasme et se dire
16:55 "ouais, l'équipe de cash investigation,
16:57 ils vont faire quelque chose". Pas du tout, c'est pas comme ça qu'on travaille en fait.
16:59 Les gens ont toujours peur quand vous rentrez dans un magasin
17:01 et qu'ils disent "tu sais, ça arrive".
17:03 "Vous l'aviez raconté".
17:05 Et nous on a peur quand elles rentrent dans la rédac.
17:07 Ça arrive, mais je suis aussi très bien accueilli
17:09 par les gens qui me disent,
17:11 pour rebondir sur les propos de Mathieu,
17:13 "continuez, ne lâchez rien, on est avec vous".
17:15 - Il y a un directeur d'EHPAD
17:17 qui dit "bonjour, grâce à Élise Lucet,
17:19 on a parlé des EHPAD et de l'enrichissement des grands groupes privés,
17:21 merci". Il y a des auditeurs
17:23 - Enquête de Marie-Maurice.
17:25 - Des auditeurs également qui vous remercient pour vos enquêtes.
17:27 Et encore une fois,
17:29 vous dites dans ce doc,
17:31 vous racontez les coulisses
17:33 un petit peu de ces enquêtes.
17:35 - Comment les choses ont avancé sur le litrige par exemple.
17:37 - Je vous ai coupé la parole.
17:39 - Je sais plus ce que je vais dire, mais c'est très intéressant.
17:41 Non mais en fait, si vous voulez, c'est aussi
17:43 une enquête sur le long cours.
17:45 Et il y a plein de pistes d'enquête qu'on abandonne tout simplement.
17:47 Et il faut vraiment différencier
17:49 le temps d'enquête où on va sur des pistes,
17:51 on abandonne, on a plein de gens au téléphone
17:53 qui nous confirment ou pas
17:55 ce que l'on sait, et le rendu
17:57 antenne avec une démonstration pour le coup.
17:59 Et à la fin, c'est pour ça que c'est important finalement
18:01 de laisser de la place aux contradictoires
18:03 et qu'on aille poser des questions parce que finalement,
18:05 c'est assez rare face à Élise,
18:07 un chef d'entreprise,
18:09 un dirigeant aura entre 5 et 10 minutes
18:11 d'antenne, c'est assez exceptionnel finalement.
18:13 - Avec des réponses qu'il n'a pas forcément envie de donner non plus.
18:15 Mais c'est vrai que j'ai été étonnée de voir le taux
18:17 de réponse que vous avez, 70%
18:19 des entreprises acceptent de répondre.
18:21 J'ai découvert ça dans le doc de ce soir.
18:23 - Ils ont fait de la data, ce qu'on fait toujours,
18:25 de l'analyse de données, pour parler français.
18:27 Et ils ont repris toutes les interviews.
18:29 Parce que moi, on m'a souvent reproché
18:31 de courir après des gens, et objectivement,
18:33 à l'intérieur même de l'équipe, au bout de 4 ans de cache,
18:35 on s'est dit, il ne faut pas qu'on devienne les caricatures
18:37 de nous-mêmes. - Bonjour, c'est Élise Ussec !
18:39 - Je me retrouve à courir après tout le monde.
18:41 Et puis, ce n'est pas le rêve d'un journaliste.
18:43 Franchement, ce n'est pas un rêve journalistique que de courir
18:45 après quelqu'un et avoir 3 réponses, pauvres réponses,
18:47 après quelqu'un qu'on est en train de courser.
18:49 Donc, ce qui est important, pourquoi on continue
18:51 à le faire, même si on le fait de moins en moins
18:53 souvent, c'est que
18:55 à l'issue de ces rencontres
18:57 impromptues, on a eu des interviews,
18:59 Cédric O, le secrétaire d'Etat au numérique,
19:01 la patronne des assurances,
19:03 là je vous parle de vraiment dernièrement encore.
19:05 Florence Lutzmann, la patronne. - Le patron des pages jaunes aussi.
19:07 - Aussi. Enfin, il y en a
19:09 au moins une bonne dizaine où on a
19:11 abouti à une vraie interview, à la
19:13 "loyale", moi ce que j'appelle,
19:15 juste derrière, et c'est ça qui nous intéresse journalistiquement.
19:17 - Ce n'est pas juste pour la mise en scène,
19:19 ce n'est pas juste pour avoir une image en fait.
19:21 Si vous voulez, ça fait partie aussi de l'enquête, parce qu'à la fin,
19:23 il y a des gens aussi qui se sont arrêtés
19:25 et qui ont fini par répondre.
19:27 Et on a des vraies choses, des vraies séquences,
19:29 et des vraies réponses. - Oui.
19:31 Gilles voulait poser la question sur le fameux reportage
19:33 qui est cité par Myriam Palomba
19:35 à propos de la pédocriminalité.
19:37 Il dit qu'en Célise Dusset qu'il dit,
19:39 on est fait référence à quoi ? - Pardonnez-moi,
19:41 je n'ai pas suivi vraiment
19:43 cette polémique, donc je vais peut-être...
19:45 - Mais vous avez vu que vous aviez été cité
19:47 sur un doc qui parlait d'enfants
19:49 qui étaient enlevés.
19:51 - Pardonnez-moi, je suis à milieu de tout ça,
19:53 je suis débordée de boulot, donc désolé
19:55 si je réponds à côté. On m'a parlé
19:57 de satanisme ou de choses comme ça.
19:59 Si on parle d'un doc qui avait été fait par Pascal Justis
20:01 à l'époque, je pense qu'il y a au moins
20:03 30 ou 35 ans, il ne s'agissait pas
20:05 du tout de ça. On n'était pas
20:07 du tout dans des affaires de satanisme. Mais encore
20:09 une fois, n'ayant pas suivi cette polémique,
20:11 je ne sais pas où je mets les pieds.
20:13 Je préfère un peu, là, beauté en touche,
20:15 en bonne journaliste que je suis, quand je ne sais
20:17 pas de quoi je parle et en l'occurrence,
20:19 je ne connais pas ce débat. - Et une dernière question
20:21 média rapide, vous pensez quoi de la suppression
20:23 du 12h-13h et du
20:25 19-20 sur France Télévisions à partir de
20:27 septembre ? Vous avez été...
20:29 - Ça ne peut pas être rapide, Gilles.
20:31 - Non, c'est... - Voilà.
20:33 - C'est bien ou pas ?
20:35 - Vous êtes tout le monde...
20:37 - Oui ou non, on est dans le même groupe.
20:39 - Personne ne peut répondre oui ou non à ça.
20:41 - Ça vous attriste ? - J'ai une petite
20:43 pensée, parce que moi, j'ai vraiment
20:45 présenté le 19-20 pendant 15 ans,
20:47 donc j'ai ça. Après, il y a
20:49 Delphine Ernotte, elle
20:51 dirige le paquebot France Télévisions.
20:53 Il y a des économies à faire,
20:55 donc là, je pense qu'elle, elle prend
20:57 des décisions, mais je ne peux pas vous répondre en 10 secondes.
20:59 Ce n'est pas possible, Gilles.
21:01 - Alors, merci beaucoup Elise Busset.
21:03 On vous réclame des docs sur les
21:05 problèmes concernant l'abus sur les enfants
21:07 à Cache Investigation, sur les méthodes des agences
21:09 de communication. - Oui, ah bah ça, pour le coup...
21:11 - Et ça, vous en parlez ce soir. - Regardez ce soir.
21:13 - A ne pas manquer ce soir, donc, ce
21:15 Cache Investigation, 10 ans de révélation,
21:17 21h10 sur France 2, suivi
21:19 de ma nuit, Cache Investigation et retour sur
21:21 trois enquêtes très fortes. Lidl,
21:23 c'est vraiment poignant.
21:25 Les nitrates,
21:27 et puis... - Les nitrites dans le genre. - Les nitrites, je dis les nitrates.
21:29 Les nitrites, et vous avez fait avancer les choses.
21:31 Et évidemment, l'évasion fiscale.
21:33 Merci à vous. - Et un million
21:35 d'excuses à Jean-Jacques pour le retard.
21:37 - Oui, on a retardé un petit peu. - 15 millions de Jean-Jacques,
21:39 mais on avait Elise Busset. - Mais quand on reçoit
21:41 Elise Busset, on a du mal à s'arrêter. - Mais vraiment, toutes les excuses à Jean-Jacques Bourdin.
21:43 - Merci à vous. A demain.

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