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00:00 Salut à tous, c'est Théo Curain. Comme chaque semaine, je vous fais découvrir les coulisses des Jeux de Paris 2024.
00:05 Et aujourd'hui, on va parler canoë et kayak.
00:07 Salut Adrien, ça va ?
00:17 Ça va et toi ?
00:18 Ça va, super. Merci beaucoup de m'accueillir ici.
00:20 Bienvenue, bienvenue ici au futur site des Jeux de Paris 2024.
00:24 Donc c'est ta base d'entraînement ici ?
00:26 C'est ça, ça fait plus de 10 ans que je m'entraîne ici. Je suis arrivé à l'INSEP en 2010, donc je connais très très bien les lieux.
00:31 Alors je le rappelle, tu as été plusieurs fois médaillé en Coupe du Monde en canoë.
00:34 Oui, c'est ça.
00:35 Alors moi, je ne sais pas trop faire la différence. J'entends des fois C1, C2. C'est quoi ces histoires de catégories dans le même sport ?
00:40 Alors il y a deux choses. Il y a le canoë et le kayak. Le canoë, on ne peut le lire que dans un sens, donc on pague que d'un côté.
00:46 Ok.
00:47 Ce n'est pas pour ça exactement, mais c'est un moyen pour se souvenir.
00:49 Oui.
00:49 Le kayak, on peut le lire dans les deux sens, donc du coup on pague des deux côtés.
00:53 Génial.
00:54 Donc moi, je fais du canoë, je ne pague que d'un seul côté. Donc pour le déterminer, c'est la catégorie C, c'est C comme canoë et K comme kayak.
01:02 Ok.
01:03 Et moi, je fais du C1 et du C2, donc monoplace et biplace.
01:06 Et les titres dont tu es le plus fier, c'est en C1 ou en C2 ?
01:10 C'est plutôt en C1. J'ai eu des très très bons résultats en C1. En 2019, j'ai réussi à aller chercher une médaille aux championnats du monde.
01:16 Génial.
01:17 Après, j'ai terminé 4e au jeu de Tokyo, du coup il y a deux ans maintenant.
01:22 Oui.
01:23 Donc voilà, c'est mes meilleurs résultats intrinsèques, mais voilà, je prends énormément de plaisir dans le C2.
01:28 C'est par le C2 que j'ai accédé, on va dire, au haut niveau, vers le mot très haut niveau.
01:34 Voilà, quand on est un peu plus jeune, on n'a pas forcément le niveau pour être un bon concurrent en monoplace, donc on accède au niveau par les équipages.
01:41 Et donc du coup, c'est comme ça que je suis rentré dans les équipes de France, c'est par les équipages.
01:45 Et alors, tu as parlé de cette 4e place au jeu de Tokyo, comment tu l'as vécu ?
01:50 Moi, j'ai déjà fait 4e et je sais que c'est une place qui est un petit peu énervante. Toi, comment tu l'as vécu, personnellement ?
01:54 C'est compliqué parce que... il faut l'expliquer, c'est ça en fait.
01:59 Le 4e, il faut expliquer. Est-ce que tu es content ? Est-ce que tu n'es pas content ? Comment ça s'est passé ?
02:04 Moi, je l'ai bien vécu, dans le sens où je sais ce qu'on a fait pour aller chercher cette performance-là.
02:11 C'est vraiment une performance, c'est-à-dire la course que j'ai réalisée, je n'ai absolument aucun regret.
02:16 Je suis vraiment à bloc du début à la fin.
02:19 Après, par contre, il n'y a pas le gros collier, la médaille, il n'y a pas les médias autour.
02:25 Mais mes proches ont bien compris, en tout cas ceux qui comptent pour moi, ont compris le niveau de performance et pour moi, c'est l'essentiel.
02:32 Et alors là, on est à un peu moins de 500 jours des Jeux Olympiques à Paris en 2024. J'imagine que c'est un objectif pour toi ?
02:40 Carrément, parce que là, j'ai eu le beau discours en disant « Voilà, quatrième, c'est bien, la performance, on a compris ce que c'était, c'est très bien. »
02:46 Mais là, maintenant, il s'agirait de briller un peu plus, de monter au moins une marche, si ce n'est pas monter tout en haut du podium.
02:52 Donc, j'envisage de gagner l'or ici à Paris en 2024.
02:57 En plus, tu fais partie un petit peu des chanceux qui peuvent s'entraîner sur le site de compétition où vont se passer les Jeux Olympiques et Paralympiques dans moins de 500 jours.
03:07 C'est une chance pour toi ? Tu ressens ça comme une chance de pouvoir t'entraîner ici ?
03:11 Oui, c'est clairement une chance. Je connais le bassin très très bien. Toutes les conditions météo qui peuvent y avoir, qui peuvent se présenter, je les connais.
03:19 Ça ne veut pas forcément dire que je réponds bien à chaque fois. Il y a quand même des conditions qui me mettent en difficulté. Il faut que je continue à aller travailler.
03:26 Et ce sera pareil pour tous les concurrents. Après, nous, on est un site qui est en évolution, qui a été amélioré ces dernières années.
03:33 Là, ils ont encore travaillé sur les bords du bassin. Ils ont commencé justement à enlever les roseaux pour prévoir l'arrivée des caméras, tout ça.
03:42 Donc non, les repères sont un peu bousculés. Mais pour ce qui est des conditions météo sur site, on les connaît vraiment et c'est super important pour nous les conditions météo.
03:50 C'est un petit peu particulier pour ta discipline parce que vous êtes quand même un petit peu à l'écart du centre des Jeux, on va dire, avec le village Olympique et Paralympique, tout ça.
04:01 Tu le vis comment, justement ? Je me pose cette question.
04:04 Alors, je le vis bien parce que je suis extrêmement chanceux dans le sens où j'ai déjà fait Rio.
04:08 Donc pour moi, des vrais Jeux Olympiques dans l'esprit, je veux dire, c'est-à-dire avec le village Olympique, tout ce qui s'y passe, comment ça bouillonne, comment ça fourmille là-bas.
04:18 Je connais un peu déjà ça. Après, il y a eu Tokyo. Donc le village était quand même vraiment à l'écart en dessous au niveau de l'ambiance.
04:24 C'était vraiment différent avec les tribunes un peu vides. Donc moi, j'ai cette chance de connaître Rio. Grosse ambiance, quelque chose de vraiment effervescent.
04:34 Tokyo, de la grosse perf et Paris, du coup, ça sera un peu le mélange des deux.
04:40 Ça sera entre cette effervescence, de la perf de mon côté et ça sera particulier. Mais de toute façon, les Jeux par essence, c'est particulier.
04:47 C'est une fois tous les quatre ans. On se prépare pour ça. L'ambiance est vraiment différente à chaque fois d'un championnat du monde ou n'importe quelle course.
04:54 Donc ici aussi, à Paris, ça sera encore différent des autres Jeux Olympiques.
04:58 Tu les vois comment les prochaines semaines, les prochains mois ? Est-ce qu'il y a des qualifications en ligne de mire ? Ça va se passer comment jusqu'au jeu ?
05:06 J'espère que ça va bien se passer. J'espère aussi pour toi.
05:09 Alors moi, comment je les vois ? J'essaie de profiter de chaque instant. Je commence à bien connaître le circuit. J'ai 31 ans.
05:18 Je connais à peu près tous les sites de compétition sur lesquels on peut aller. Je ne découvre pas grand chose de ma discipline.
05:25 Donc là, j'essaie de profiter et je vais surtout essayer d'être au rendez-vous à chaque fois cette année, à chaque rendez-vous.
05:33 C'est-à-dire qu'on a deux Coupes du Monde en mai, ensuite on a un championnat d'Europe en juin et on a les championnats du monde en août.
05:42 Et aux championnats du monde, c'est là que seront desservis les quotas, les fameux quotas olympiques.
05:47 Donc sachant que nous, en tant que pays organisateur, dans ma catégorie, l'EC1, on a déjà le quota en tant que pays haute.
05:54 Donc le challenge de ces championnats du monde, il sera à double. Dans un premier temps, aller chercher le quota en bi-place.
06:02 Et dans un second temps, très certainement que ce sera mes derniers championnats du monde.
06:07 Donc aller chercher un titre de champion du monde en mono-place, ce serait vraiment la cerise sur le gâteau.
06:13 Et donc du coup, si c'est tes derniers championnats du monde, je présume que ce sera potentiellement aussi tes derniers jeux après ?
06:18 Très certainement, oui, ça sera très certainement.
06:20 Et justement, après tu prévois de faire quoi ? J'ai cru comprendre aussi que tu faisais en parallèle une carrière en tant que kiné, c'est ça ?
06:27 Oui, c'est ça. Je suis diplômé de kiné depuis septembre 2017.
06:31 Voilà, cette carrière-là, je l'ai mis un peu entre parenthèses parce qu'aujourd'hui, je suis à 100% dédié au sport.
06:36 Il y a l'armée de champions qui m'accompagne au quotidien et qui me permet d'être à 100% dédié au sport et essayer de performer.
06:43 Donc c'est quelque chose que j'ai mis un peu entre parenthèses.
06:45 Et je vais reprendre, à l'issue des Jeux olympiques, je vais reprendre quelques formations pour me refaire la main parce que ça commence à remonter un petit peu.
06:52 Et ensuite, je vais reprendre cette activité de kidsithérapeute.
06:56 En tout cas, merci beaucoup Adrien d'avoir répondu à mes questions.
06:59 Merci pour ton accueil et puis j'ai envie de te dire rendez-vous à Paris en 2024.
07:03 Bien sûr, je serai là.
07:04 À bientôt.
07:05 Salut Théo.
07:06 Salut.
07:07 [Musique]