• l’année dernière
La nouvelle directive européenne dite « CSRD » sur le reporting extra-financier va bientôt contraindre beaucoup d’entreprises à se mettre en marche vers la durabilité. Comment passer de la bonne volonté à une mesure efficace, puis de la mesure à l’action, pour véritablement engager la transition de l’entreprise ?

Des experts et des responsables en entreprise ont témoigné et apporté des solutions concrètes.

Une conférence à destination des dirigeants et responsables d’entreprise, mais aussi de tous ceux qui souhaitent mieux comprendre les enjeux du basculement dans la durabilité.

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00:00:00 [Musique]
00:00:15 Bonjour à tous, bonjour et bienvenue à cette matinée entreprise responsable des Paroles aux Actes.
00:00:23 Je m'appelle Cécile Desjardins, je suis très heureuse d'être avec vous aujourd'hui.
00:00:28 Je vais vous faire rentrer dans le détail de certains exemples.
00:00:33 On va voir comment est-ce que les entreprises mettent en place leurs politiques de responsabilité aujourd'hui.
00:00:39 Alors, Maude Godery, qui interviendra un peu plus tard, me faisait remarquer qu'on parle beaucoup aujourd'hui de l'angoisse écologique des jeunes,
00:00:47 qu'on oublie souvent de parler de l'angoisse écologique, j'ai même envie de dire de l'anxiété climatique des dirigeants d'entreprises.
00:00:56 Beaucoup sont conscients des enjeux, conscients du risque qu'il n'y a à ne rien faire,
00:01:01 mais beaucoup également ne savent pas très bien comment s'y prendre, par quoi commencer,
00:01:05 comment modifier sa stratégie pour devenir plus responsable.
00:01:10 Alors, on est réunis pour une heure et demie environ.
00:01:15 On verra ce qu'est une entreprise responsable très concrètement et surtout comment avancer dans la responsabilité.
00:01:21 Quels sont les sujets importants ? Comment s'y prendre pour les aborder ?
00:01:25 Quelles sont les difficultés de la démarche ?
00:01:27 Alors, je l'ai dit, on est réunis pour environ une heure et demie.
00:01:30 Ça veut dire que les débats termineront vers 10h30.
00:01:34 En revanche, après, ceux qui ont envie de s'amuser, on vous proposera une petite demi-heure de speed dating.
00:01:39 Alors, je vous expliquerai. On a préparé ça. Je vous expliquerai tout à l'heure comment ça va marcher.
00:01:44 Pour commencer, je suis très heureuse d'accueillir Alexandre Lourié.
00:01:48 Alexandre, tu es directeur général en charge de l'international au sein du groupe SOS.
00:01:53 Viens donc. Il y a un micro qui est là.
00:01:57 Bonjour à tous.
00:02:01 Je crois qu'il est allumé.
00:02:02 Ça marche ? Bonjour à tous.
00:02:04 La responsabilité et l'impact sont au quotidien.
00:02:07 Je vais te présenter le groupe SOS.
00:02:11 J'aime bien, Takine, avant de nous donner tes trois règles pour devenir responsable, pour passer des paroles aux actes,
00:02:19 j'aimerais que tu nous expliques aussi pourquoi tu n'aimes pas le terme de RSE.
00:02:23 Alexandre.
00:02:25 Oui, le mec qui plombe l'ambiance dès le début.
00:02:29 Bonjour à tous, je suis Alexandre Lourié. Je dirige l'international et le conseil au groupe SOS.
00:02:35 Personne ne sait ce que c'est, donc j'expliquerai ce que c'est tout à l'heure, le groupe SOS.
00:02:40 J'ai une relation ambigüe avec le concept de responsabilité des entreprises
00:02:45 parce que je le trouve un peu anachronique, il faut être transparent,
00:02:49 parce que c'est un pléonasme à mes yeux.
00:02:53 C'est très facile de penser ça quand on bosse au groupe SOS, je vous expliquerai pourquoi,
00:02:58 mais c'est un pléonasme parce que toute entreprise a un impact sur le monde qui l'entoure
00:03:03 et le fait de considérer que c'est une chose nouvelle à étudier ou à prendre en charge me semble un peu une anomalie.
00:03:09 Toute organisation, quelle qu'elle soit, a un impact vis-à-vis de ses clients, de ses usagers,
00:03:16 par son produit, son service, de ses salariés, de ses fournisseurs, du territoire sur lequel elle opère,
00:03:22 des ressources qu'elle utilise, des ressources qu'elle renvoie.
00:03:26 Et donc par définition, toute entreprise a une responsabilité.
00:03:30 Après on peut se poser la question de si elle est efficace ou efficiente
00:03:35 dans sa manière d'être positive ou négative dans l'expression de sa responsabilité.
00:03:41 C'est une deuxième question, mais je considère que c'est un pléonasme parce que
00:03:46 on ne peut pas dissocier la responsabilité qu'a une organisation sur ses équipes,
00:03:51 sur ses clients ou sur ses fournisseurs de son activité propre.
00:03:55 Pour reprendre une métaphore que j'aime bien, c'est pas la cerise sur le gâteau,
00:04:00 c'est le gâteau tout entier en fait, la responsabilité d'une entreprise.
00:04:03 Ce n'est pas qu'elle enlève de l'anomalie ou de la nouveauté, c'est plutôt d'avoir décorrélé à ce point-là
00:04:07 la performance financière, des performances sociales et environnementales des organisations.
00:04:13 Maintenant que j'ai dit ça, il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits,
00:04:19 et moi j'ai observé trois mutations dans la manière qu'ont les organisations de se sentir responsables.
00:04:26 Le premier progrès déjà c'est de se dire, les entreprises ont une responsabilité,
00:04:30 et donc on s'est mis à inventer des départements RSE,
00:04:33 ou mettre dans les fiches de poste, dans les KPI de collaborateurs, la question de la RSE,
00:04:38 et souvent on a collé ça dans le département communication,
00:04:41 parfois dans le département affaires publiques,
00:04:44 parfois dans le bras philanthropique, quand il y a une fondation qui est associée à l'entreprise.
00:04:50 Et donc c'était déjà une grande victoire, à savoir, les entreprises ont une responsabilité,
00:04:55 il y a quelqu'un qui s'en occupe dans l'organisation, c'est déjà pas mal.
00:04:59 La deuxième mutation qui est en cours en ce moment, je ne sais pas si vous l'observez aussi,
00:05:03 c'est que ça n'est plus l'affaire du DIRCOM et que ça devient de plus en plus l'affaire du DAF.
00:05:08 Il y en a peut-être parmi vous, ici je vois des têtes qui acquiescent,
00:05:12 c'est de plus en plus l'affaire du DAF, la responsabilité des entreprises.
00:05:15 Et il y a deux raisons qui l'expliquent je pense, la première c'est que les DAF ils aiment les chiffres,
00:05:21 et que la responsabilité, déjà une fois qu'on l'a identifié on veut la quantifier,
00:05:26 une fois qu'on l'a quantifié on veut l'améliorer, et souvent ça se transforme en chiffres.
00:05:31 Et donc ceux qui sont en charge de la performance financière
00:05:34 deviennent de plus en plus en charge de la performance extra financière,
00:05:38 et donc comptables d'une comptabilité qui n'est pas que financière,
00:05:42 mais qui se mesure en tonnes de CO2 émises, en nombre de salariés, en contrat d'insertion,
00:05:47 tout type d'indicateurs sociaux et environnementaux.
00:05:50 La deuxième raison pour laquelle les DAF s'y collent, c'est que ça implique par nature
00:05:55 des tonnes d'arbitrage financier.
00:05:58 Une fois qu'on a quantifié, on a fait son bilan carbone,
00:06:01 on a quantifié le nombre de tonnes de CO2 qu'on émet par notre production,
00:06:05 la question d'après c'est bon qu'est-ce qu'on fait, on le compense et on le réduit.
00:06:09 Quand on le compense on se dit ok quel est le prix de la tonne de carbone ?
00:06:13 Je ne sais pas si beaucoup parmi vous ont fait cet exercice là,
00:06:16 mais puisqu'il n'y a pas forcément de règles ou de lois contraignantes en la matière,
00:06:21 le DAF qui est en charge de sa performance extra financière,
00:06:24 donc de ses émissions de CO2, il est obligé de se dire ok,
00:06:27 j'ai un nombre de tonnes mais combien d'euros ça coûte à la planète d'émettre ces tonnes de CO2 ?
00:06:32 Donc combien d'euros je dois internaliser dans ma structure de coût
00:06:36 pour confier à des structures, des projets de reforestation,
00:06:40 pour séquestrer le carbone que j'émets et surtout pour moi en interne,
00:06:43 essayer d'être plus sobre et de réduire mes émissions.
00:06:46 Donc deux bonnes raisons pour lesquelles les DAF s'occupent de plus en plus de RSE
00:06:51 et c'est une bonne chose.
00:06:53 La troisième mutation que j'observe et j'ai l'impression qu'elle met un peu plus de temps à se mettre en place,
00:06:59 c'est que si c'est plus l'affaire des DIRCOM ou des DAF, ça devient l'affaire des DG.
00:07:05 Ça devient l'affaire des DG parce que si on considère que la responsabilité des entreprises c'est un pléonasme,
00:07:11 alors on ne peut plus décorréler la performance sociale et environnementale de la performance financière.
00:07:17 Et donc dans les arbitrages de stratégie de l'entreprise,
00:07:20 la maximisation de la performance sociale et écologique est prise en compte.
00:07:24 Et je suis très à l'aise de le dire parce qu'au groupe SOS, ça fait 40 ans que la responsabilité c'est l'affaire des DG.
00:07:31 Le groupe SOS, par définition, a la responsabilité dans sa raison d'être.
00:07:37 On est né il y a 40 ans pour prendre la responsabilité du fragile, pour prendre une formule d'un philosophe.
00:07:46 La responsabilité du fragile dans les années 80, c'était inventer des dispositifs pour des personnes souffrant d'addiction,
00:07:52 puis de veiller à SIDA.
00:07:54 Et petit à petit, ce petit groupe associatif s'est mis à développer des dispositifs de lutte contre toutes les exclusions.
00:08:02 Donc dans le champ du handicap, des seniors avec des maisons de retraite solidaires,
00:08:07 dans le champ de la petite enfance avec aussi bien des crèches inclusives que des centres de protection judiciaire de la jeunesse
00:08:13 ou d'aide sociale à l'enfance.
00:08:15 Et puis en fait, au bout d'un moment, beaucoup plus largement que dans le champ médico-social ou associatif,
00:08:20 par exemple un traiteur de luxe, pas très loin d'ici, sur les Champs-Elysées, au pavillon Elysée.
00:08:26 Personne ne le sait, mais c'est une entreprise d'insertion du groupe SOS.
00:08:29 Et donc c'est les plus beaux événements que vous pouvez organiser,
00:08:33 mais en fait, dans le laboratoire du traiteur, c'est des centaines d'emplois en insertion
00:08:38 pour les personnes qui étaient le plus éloignées de l'emploi,
00:08:40 qui retrouvent un job, une formation et un accompagnement vers le marché du travail classique.
00:08:46 C'est le cas de Cinéma Solidaire, c'est le cas de chantier de dépollution.
00:08:51 Et en fait, petit à petit, le groupe SOS s'est mis à avoir un impact de plus en plus systémique,
00:08:55 notamment dans 40 pays, un travail d'ONG d'accompagnement,
00:09:00 et par du conseil et une activité de think tank par l'Impact Tank en France.
00:09:08 Tu voulais intervenir ?
00:09:10 Je voulais te rappeler que tu as un timer.
00:09:14 Ok.
00:09:15 Et tu allais arriver à tes conseils, à tes trois règles.
00:09:19 Exactement.
00:09:20 C'est pour ça que je te…
00:09:21 Super. Parce que je bosse au groupe SOS, parce qu'en tant que DG,
00:09:25 je suis comptable de la responsabilité de mon entreprise par nature, par définition,
00:09:29 parce que je n'ai pas d'actionnaire, parce que ma maison mère est associative,
00:09:32 donc 100% de mes profits sont réinvestis.
00:09:34 Mon indicateur de performance, c'est ma responsabilité,
00:09:37 c'est l'impact que j'ai pour les autres et la planète.
00:09:40 Il y a trois leviers que j'identifie. Après, ce ne sont pas des règles,
00:09:42 je ne donne de règles à personne, tout le monde fait sa vie.
00:09:45 En tout cas, moi, ça me rend plus heureux, ça me rend mes équipes plus heureuses
00:09:48 de réfléchir à maximiser l'impact social et environnemental.
00:09:52 La première piste que vous pouvez creuser, c'est le dividende sociétal.
00:09:57 Il y a quelques semaines, il y a eu les annonces de la Maïf, du Crédit Mutuel,
00:10:01 il y a quelques mois, il y a eu l'annonce de Patagonia,
00:10:04 c'était la une de tous les magazines, le fondateur qui cède la totalité du capital
00:10:08 à une fondation de protection de l'environnement,
00:10:11 mais en fait, il y a plein de boîtes qui le font.
00:10:14 Rolex est détenu à 100% par une fondation.
00:10:19 Donc, par définition, 100% des dividendes de Rolex sont réinvestis
00:10:24 par une fondation qui, en plus, est très très précise,
00:10:28 c'est l'action sociale dans le canton de Genève.
00:10:32 Alors, je peux vous dire qu'ils ont des super services associatifs.
00:10:38 Et c'est le cas de Velux, de Bosch, de Playmobil,
00:10:43 enfin, c'est pas un concept très ancien,
00:10:46 et c'est très vertueux, mais ça pose une limite.
00:10:49 C'est-à-dire qu'une fois qu'on a généré des profits,
00:10:51 qu'est-ce qu'on en fait ? On distribue des dividendes.
00:10:53 Et là, on se dit, on va les distribuer aux bonnes œuvres
00:10:55 ou, dans le cas du dividende salarial, aux équipes.
00:10:58 Mais il y a un deuxième axe pour reprendre les trois à creuser,
00:11:02 c'est, avant même de générer du profit, de se demander comment distribuer des dividendes,
00:11:06 comment j'opère ma boîte ?
00:11:08 Parce que si on redistribue à une asso pour séquestrer du carbone,
00:11:13 mais qu'on émet trois fois plus de carbone dans nos process de production,
00:11:16 il y a peut-être un petit pépin et une question à se poser.
00:11:19 Et donc, revenu moins dépense égale profit,
00:11:24 il faut creuser donc son compte de résultat
00:11:26 et regarder peut-être qu'il y a des externalités qu'on n'a pas internalisées.
00:11:29 Parfois, c'est obligatoire.
00:11:31 Il y a des lois de pollueurs-payeurs.
00:11:33 Vous fabriquez des emballages,
00:11:35 vous devez internaliser le coût futur du recyclage en payant une taxe
00:11:39 qui sera redistribuée à ceux qui vont recycler.
00:11:41 C'est le cas pour les habits aussi.
00:11:43 Il y a plein d'entreprises d'insertion comme le Relais
00:11:45 qui récupèrent les habits que vous n'utilisez pas,
00:11:47 notamment parce que dans le prix de vente se retrouve cette taxe
00:11:52 qui a été internalisée dans la structure de coût.
00:11:54 Donc on a essayé, par la loi,
00:11:57 de faire apparaître dans les coûts de l'entreprise
00:12:01 le coût auparavant qui n'était pas en euros,
00:12:04 mais qui était un coût en CO2 pour la planète,
00:12:07 en pollution, en impact sur la biodiversité,
00:12:10 en impact sur un territoire, etc.
00:12:12 Le troisième sujet qui me semble un peu plus important
00:12:17 et peut-être qui a un effet démultiplicateur pour vous,
00:12:20 c'est de passer par vos collaborateurs.
00:12:24 Dans l'opinion, d'ailleurs, il y avait un sondage au DOXA
00:12:28 qui expliquait qu'un quart de vos salariés sont prêts à démissionner
00:12:32 pour rejoindre une entreprise plus alignée avec leurs valeurs.
00:12:35 On peut se dire qu'ils sont prêts, mais ils ne le font pas.
00:12:37 En tout cas, je peux vous dire qu'au groupe SOS,
00:12:39 chaque semaine, on reçoit des centaines de CV de personnes
00:12:42 qui ont envie de rejoindre une aventure un peu plus sociale et solidaire.
00:12:46 Et c'est parfois une erreur de leur part,
00:12:49 parce que dans le même sondage, on apprend que la moitié de vos salariés
00:12:53 ne savent même pas quelles sont vos actions en matière de RSE.
00:12:56 Donc ils ne se sont pas contents,
00:12:58 mais c'est une raison d'asymétrie d'informations
00:13:01 plus que de mauvaise performance.
00:13:03 Donc le fait d'inclure vos salariés le plus possible dans vos projets de RSE,
00:13:08 c'est important, parce que comme je l'ai dit,
00:13:10 la responsabilité de l'entreprise, ce n'est pas la cerise sur le gâteau,
00:13:13 c'est le gâteau.
00:13:14 Donc c'est l'affaire de tout le monde.
00:13:15 Tout le monde prend sa part du gâteau.
00:13:17 Et à chaque échelon de l'entreprise, chacun a le pouvoir
00:13:20 de travailler son impact et de prendre sa part
00:13:25 à la responsabilité de l'entreprise.
00:13:27 Donc moi, c'est ce à quoi j'appelle aujourd'hui.
00:13:29 Merci beaucoup, Alexandre.
00:13:31 J'avais juste peut-être une dernière...
00:13:34 On doit tous agir personnellement ?
00:13:37 Oui.
00:13:38 On a tous une part de gâteau dans la main.
00:13:41 Et si on prend l'exemple individuel,
00:13:45 c'est le cas dans votre entreprise, mais vous, individuellement,
00:13:48 par exemple, parmi vous, qui a déjà fait son petit bilan carbone personnel ?
00:13:52 Wow.
00:13:54 On est une bonne salle, vous avez vu le sujet.
00:13:56 Pas mal. C'est quoi ? 50 %, 60 %?
00:13:58 Facile, oui.
00:13:59 Qu'est-ce que ça nous apprend ?
00:14:02 Déjà, on a identifié une externalité qu'on a sur le monde.
00:14:05 Deux, on la quantifie.
00:14:07 Et si on ne fait pas ces deux étapes,
00:14:09 on ne peut certainement pas progresser.
00:14:11 Donc, il faut se demander s'il faut séquestrer ce carbone,
00:14:14 le réduire, le compenser.
00:14:15 Et donc, peut-être mon petit conseil,
00:14:17 ce serait pour les 40 % qui n'ont pas levé la main,
00:14:19 ça prend cinq minutes sur Internet,
00:14:21 vous faites votre bilan carbone, et là, vous prendrez mesure
00:14:24 de la responsabilité qu'il a à votre échelle individuelle,
00:14:27 comme c'est le cas pour les entreprises.
00:14:30 Merci beaucoup, Alexandre.
00:14:31 Merci.
00:14:32 C'est déjà un premier défi qui nous a été lancé individuellement.
00:14:41 Je suis très heureuse maintenant d'accueillir Philippe Fardel,
00:14:44 qui est CEO de Mousseline.
00:14:46 Bienvenue, Philippe.
00:14:47 Et Caroline Missica, directrice des Affaires Publiques
00:14:51 de la Communication et de l'ARSE de Heineken France.
00:14:55 Bienvenue.
00:14:57 On peut applaudir, tout à fait.
00:14:59 Je vous confie.
00:15:01 C'est très bien.
00:15:06 Je pensais que vous alliez rester debout,
00:15:07 mais ça me va très bien.
00:15:08 Au contraire, asseyez-vous.
00:15:10 Je me rapproche, ça me va très bien.
00:15:12 Je vais dire, je vous ai lancé un défi, vous aussi.
00:15:15 L'idée, c'est en 20 minutes, cinq questions croisées,
00:15:20 nous expliquer ce que vous faites, vos politiques.
00:15:23 On va commencer, ça ne compte pas dans les cinq questions.
00:15:26 Un petit mot sur vos structures respectives, Caroline.
00:15:30 Je vous conseille de coller le micro, normalement il est allumé.
00:15:34 Bonjour à tous.
00:15:36 Heineken, c'est à la fois en France le premier des brasseurs
00:15:41 et le premier des distributeurs.
00:15:43 On a à peu près 3 500 salariés en France,
00:15:47 réunis sur nos sites de production.
00:15:51 72 entrepôts France Boisson répartis sur tout le territoire.
00:15:56 Côté brasseurs, c'est la production et la commercialisation
00:15:59 de marques de bière, qui j'espère sont vos préférées.
00:16:02 Evidemment, Heineken, mais aussi Desperados, Afigem, Pelfort,
00:16:07 un portefeuille très varié.
00:16:10 Côté distribution, on a l'activité France Boisson.
00:16:15 Un seul chiffre pour résumer notre activité,
00:16:18 un café, hôtel, restaurant en France sur quatre
00:16:22 est livré par France Boisson.
00:16:25 J'espère que c'est probablement votre café, votre hôtel
00:16:29 ou votre restaurant préféré que nous livrons en boisson.
00:16:34 Philippe, quand il y a de la purée mousseline,
00:16:38 vous nous donnez un mot ?
00:16:40 Je ne vais pas vous chanter la chanson,
00:16:42 mais tout le monde l'a en tête.
00:16:44 Mousseline en un mot, tout le monde ne le sait peut-être pas,
00:16:47 mais Mousseline a appartenu pendant 59 ans et demi à Nestlé.
00:16:52 Depuis début octobre, un fonds qui s'appelle FNB,
00:16:56 qui est un fonds à mission d'ailleurs,
00:16:58 c'est intéressant dans ce cadre-là aussi.
00:17:01 Moi-même et certaines personnes salariées de l'entreprise,
00:17:06 nous avons racheté à Nestlé la société Mousseline.
00:17:10 C'est 80 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022.
00:17:15 C'est un peu moins de 200 salariés
00:17:18 et bien évidemment leader en Europe sur le marché de la purée déshydratée.
00:17:24 On va voir que vous avez des points communs, des différences.
00:17:27 Le fait est que vous êtes tous les deux de l'agro,
00:17:29 mais ce n'était pas un souhait à la base.
00:17:31 Je pense qu'on va voir que vos messages se portent beaucoup plus large,
00:17:35 ce n'est pas sectoriel.
00:17:37 Première question, quels sont vos trois premiers enjeux,
00:17:42 les trois choses très importantes l'un et l'autre quand on parle responsabilité ?
00:17:48 Je commence.
00:17:51 Nos enjeux s'inscrivent déjà,
00:17:54 et je pense que c'est important de l'avoir en tête.
00:17:56 Pour nous, la trajectoire est très claire,
00:17:58 c'est les accords de Paris qui l'ont défini.
00:18:00 Sur cette base, on a une stratégie RSE,
00:18:04 et je reviendrai aussi comme Alexandre sur ce que je pense du mot RSE
00:18:08 et de ce qu'il veut dire.
00:18:10 Mais notre stratégie, c'est de brasser un monde meilleur,
00:18:14 donc de contribuer à notre niveau,
00:18:16 à améliorer le monde et les territoires sur lesquels on opère.
00:18:22 Et en France, pour vous répondre précisément,
00:18:25 nos trois gros enjeux,
00:18:27 ils sont je pense très proches de ceux de Philippe,
00:18:31 c'est la décarbonation de toutes nos activités,
00:18:34 la réduction de notre consommation en eau,
00:18:36 c'est le sujet du moment d'ailleurs.
00:18:38 Je crois que le président de la République va faire des annonces
00:18:41 sur le sujet aujourd'hui,
00:18:43 et la promotion d'une consommation responsable.
00:18:46 C'est essentiel,
00:18:48 et pour l'illustrer,
00:18:51 sur la partie décarbonation notamment,
00:18:54 ça veut dire réinventer sans cesse nos manières de produire,
00:18:58 de distribuer nos produits,
00:19:00 pour réduire de manière durable et responsable,
00:19:04 et continuer surtout notre empreinte carbone,
00:19:08 et notre empreinte sur les territoires qui nous entourent.
00:19:12 Et on a un objectif assez clair de ce point de vue là,
00:19:15 on doit atteindre zéro émission nette de carbone d'ici 2030,
00:19:20 pour la production,
00:19:22 et 2040 pour l'ensemble de la chaîne de valeur.
00:19:24 Ça veut dire qu'à notre niveau,
00:19:26 la filiale française doit contribuer,
00:19:28 et on parle de zéro émission nette,
00:19:30 c'est très important, on ne veut pas compenser,
00:19:32 mais on veut réduire durablement notre empreinte.
00:19:35 Philippe, chez vous, les trois enjeux ?
00:19:38 Alors nous, on est une PME,
00:19:41 on est implanté dans un territoire fort,
00:19:44 c'est la Picardie, c'est là que nos pommes de terre poussent.
00:19:48 Le premier enjeu, il est local,
00:19:51 il est justement avec nos agriculteurs,
00:19:54 avec ce réseau local de la Picardie,
00:19:59 avec tous les intervenants, que ce soit la partie administrative,
00:20:03 mairie, autres, et les agriculteurs.
00:20:06 Ça c'est un vrai enjeu, par les temps qui courent,
00:20:09 on en reparlera un petit peu tout à l'heure.
00:20:11 Le deuxième, il est social,
00:20:14 parce que, comme le disait tout à l'heure Olivier,
00:20:18 on a cette volonté,
00:20:22 vraiment d'avoir cette vision sociétale,
00:20:27 et sociale, vis-à-vis de nos salariés, dans le cadre de l'ARSE.
00:20:30 Donc, avec notre fonds, on a mis en place la loi Pacte,
00:20:34 c'est l'intéressement pour tous les salariés,
00:20:37 au bénéfice de l'entreprise, le jour où il y aura une revente.
00:20:40 Et puis, on va mettre en place, on va aller encore plus loin,
00:20:43 puisqu'on va mettre en place l'actionnariat salarial
00:20:46 pour tous les employés,
00:20:48 donc c'est encore une étape supplémentaire,
00:20:51 mais c'est aussi une étape pour motiver tout le monde.
00:20:54 Et puis, le troisième enjeu, il est l'impact de notre activité,
00:20:57 l'impact environnemental que l'on a sur notre activité.
00:21:00 On a la chance d'avoir une usine qui est déjà neutre en carbone.
00:21:03 On a racheté un outil à Nestlé,
00:21:06 qui était un peu le flagship pour Nestlé,
00:21:09 cette usine. Chaque fois que Nestlé faisait de la communication,
00:21:13 on amenait les journalistes et autres sur cette usine.
00:21:16 Et donc, on a la chance d'avoir cette asset,
00:21:20 cette base, et puis à nous de continuer à le développer
00:21:24 par la consommation de l'eau, la maîtrise d'un certain nombre de choses
00:21:27 sur notre environnement.
00:21:30 On va enchaîner. Philippe, qu'est-ce qui vous empêche de dormir la nuit
00:21:33 dans ce contexte ?
00:21:36 Alors, je vous rassure, pas grand-chose,
00:21:39 mais s'il y a quelque chose qui nous préoccupe,
00:21:42 en tous les cas, en ce moment, c'est vraiment,
00:21:45 si j'avais un souhait tout de suite, c'est qu'il pleuve
00:21:48 pendant deux mois, ça c'est sûr,
00:21:51 parce qu'on a une vraie tension hydrique
00:21:54 et qui a un impact sur notre matière première,
00:21:57 qui est la pomme de terre. Très clairement, on a connu déjà
00:22:00 la sécheresse l'été dernier. On a une pomme de terre
00:22:03 qui a manqué dans les récoltes entre 10 et 15 %.
00:22:06 On a un renchérissement
00:22:10 de la matière première de la pomme de terre
00:22:13 qui a quasiment, sur un achat spot, qui a quasiment triplé
00:22:16 le coût de la tonne.
00:22:19 Donc, quand on s'est dit ça, à part qu'il pleuve,
00:22:22 il y a aussi d'autres actions à mener et il y a des choses
00:22:25 que l'on met en place sur trouver
00:22:28 éventuellement des nouvelles variétés de pommes de terre.
00:22:31 On va mettre en champ cette année, nous-mêmes, Mousseline,
00:22:34 avec nos agriculteurs, on va faire des tests sur des nouvelles
00:22:37 variétés de pommes de terre qui seraient plus résistantes à la sécheresse.
00:22:40 Bien évidemment, toujours diminuer les nitrates
00:22:43 et autres, mais c'est vraiment
00:22:46 cette action-là qu'il faut
00:22:49 que l'on réussisse pour mettre en place
00:22:52 une sécurité sur nos approvisionnements
00:22:55 de matière première.
00:22:57 Caroline, vous dormez bien la nuit ?
00:22:59 Plutôt, plutôt bien. Et comme Philippe,
00:23:02 j'essaye de ne pas penser au travail
00:23:05 pendant mes heures de repos et donc de bien dormir.
00:23:08 Mais blague à part, il y a les enjeux que vient d'évoquer
00:23:11 Philippe, qu'on partage.
00:23:14 Mais pour nous, ce que je voulais ajouter
00:23:17 et ça rejoint ce qu'a évoqué Alexandre, c'est qu'on oublie souvent
00:23:20 l'ARSE, effectivement, c'est une responsabilité.
00:23:23 Et en tant qu'entreprise, la question c'est de savoir comment
00:23:26 on l'exerce, d'ailleurs comme individu aussi, mais comment on exerce
00:23:29 cette responsabilité. Et dans mon rôle,
00:23:32 dans le rôle des équipes, on doit accompagner
00:23:35 l'entreprise, le dirigeant qui, de plus en plus, est impliqué
00:23:38 sur ces sujets, mais aussi le directeur financier.
00:23:41 Je fais beaucoup écho à ce qu'expliquait Alexandre.
00:23:44 C'est quels choix on fait et c'est des choix
00:23:47 d'investissement qui sont structurants, c'est des choix de long terme.
00:23:50 Et souvent, cela repose sur des réglementations
00:23:53 dont on ne connaît pas encore tous les contours. Et on nous demande,
00:23:56 à nous souvent, puisqu'on s'occupe aussi de la partie
00:23:59 réglementaire, d'orienter ces choix.
00:24:02 Et moi, ce qui pourrait m'empêcher
00:24:05 de dormir la nuit, mais ce n'est pas le cas, c'est comment
00:24:08 on accompagne les équipes commerciales, les équipes
00:24:11 marketing, les équipes industrielles dans ces choix,
00:24:14 les équipes financières aussi, puisqu'on oublie souvent, mais la RSE
00:24:17 a un coût et non négligeable,
00:24:20 et comment on les aiguille pour prendre les bonnes décisions
00:24:23 pour l'entreprise
00:24:26 et pour notre activité. Et si je peux prendre un exemple
00:24:29 sur ce sujet, Alexandre en a parlé, typiquement
00:24:32 en tant qu'acteur et industriel,
00:24:35 on met des emballages sur le marché. Et aujourd'hui,
00:24:38 il y a de plus en plus de réglementations en la matière.
00:24:41 C'est un levier important en termes de décarbonation.
00:24:44 Et puis, c'est notre responsabilité
00:24:47 de mettre
00:24:50 des emballages sur le marché qui sont vertueux.
00:24:53 Et là, se posent des questions toutes simples. Quel matériau choisir ?
00:24:56 Privilégier le réemploi ou le recyclage ?
00:24:59 Quels investissements on doit faire ?
00:25:02 Et tout ça en gagnant de la part de marché,
00:25:05 en faisant plaisir à nos clients
00:25:08 qui sont toujours plus exigeants,
00:25:11 en embarquant les salariés dans des choix qui correspondent aussi
00:25:14 à leur valeur, en réduisant notre
00:25:17 empreinte carbone, notre consommation en eau. C'est un peu la quadrature
00:25:20 du cercle. Et c'est ça le plus grand
00:25:23 des défis pour nous aujourd'hui.
00:25:26 Face à ces défis, à ces enjeux,
00:25:29 quels sont vos atouts ? Qu'est-ce que vous allez
00:25:32 vous levier ? Sur quoi est-ce que vous pouvez agir ?
00:25:35 La manière dont on espère pouvoir agir
00:25:38 en écho à ces défis, elle repose
00:25:41 sur deux convictions assez fortes. La nécessité de toujours
00:25:44 apprendre et de jouer collectif
00:25:47 quand c'est possible. Toujours apprendre,
00:25:50 c'est lancer des pilotes. Par exemple,
00:25:53 je l'évoquais tout à l'heure, on teste le transport
00:25:56 fluvial sur la Seine pour distribuer nos clients
00:25:59 les cafés, hôtels, restaurants.
00:26:02 On teste le réemploi avec des clients
00:26:05 de la grande distribution. On essaye
00:26:08 si c'est possible, d'abord de participer
00:26:11 à des projets collectifs qui réunissent des PME
00:26:14 comme des grands groupes, acteurs privés, entreprises
00:26:17 pour essayer de trouver comment avancer
00:26:20 ensemble. On a la chance d'être un grand
00:26:23 groupe et d'avoir des moyens, mais on essaye de les mettre aussi
00:26:26 au service du collectif et de
00:26:29 permettre l'apprentissage pour savoir si peut-être
00:26:32 telle solution fonctionne du point de vue environnemental, mais surtout
00:26:35 parce qu'on reste des entreprises, du point de vue
00:26:38 business, pour utiliser un mot qui plaît.
00:26:41 Philippe, vous disiez que vous êtes un plus petit
00:26:44 groupe. Comment est-ce qu'on trouve les moyens ? Comment est-ce qu'on
00:26:47 récupère les énergies ? Nous, on n'est pas
00:26:50 un petit groupe, on est une petite société, on n'est même pas un groupe.
00:26:53 On a un vrai challenge
00:26:57 sur la fédération, comment
00:27:00 fédérer nos équipes. D'abord, on est
00:27:03 dans un process de carve-out. On a
00:27:06 150 personnes en Picardie, une quarantaine de personnes
00:27:09 en région parisienne. Qui viennent de
00:27:12 s'extraire d'un très grand groupe.
00:27:15 150 qui viennent de s'extraire d'un grand groupe
00:27:18 et 40 qui viennent de nous rejoindre dans l'aventure depuis moins de 6 mois.
00:27:21 On a, je dirais,
00:27:24 à créer cette culture, cette nouvelle culture d'entreprise
00:27:27 et très clairement, alors quand j'évoquais
00:27:30 la loi PAC, l'actionnariat salarial et autre,
00:27:33 ça aide justement déjà à fédérer tout le monde autour d'un projet
00:27:36 et autour d'une direction,
00:27:39 mais ça va plus loin parce que
00:27:42 c'est aussi la fierté des uns et des autres
00:27:45 d'appartenir à une société qui,
00:27:48 dans son environnement, justement, dans ses actions au quotidien,
00:27:51 fait tout pour
00:27:54 continuer ce chemin vers, je dirais,
00:27:57 produire le plus propre possible,
00:28:00 livrer là aussi d'une manière
00:28:03 la plus efficace et avec le moins d'impact possible
00:28:06 et localement
00:28:09 d'avoir des projets dans lesquels nos salariés
00:28:12 aussi sont fiers, c'est ce qu'on appelait
00:28:15 la marque employeur, c'est tout ça qui fait que
00:28:18 quand on travaille avec la société
00:28:21 de distribution des eaux
00:28:24 qui regroupe 84 communes, on est leur plus gros client,
00:28:27 tout cet impact là
00:28:30 ressurgit aussi sur les gens qui travaillent chez nous
00:28:33 parce que quand on fait
00:28:36 des actions pour préserver la qualité de l'eau,
00:28:39 on mène des chantiers sur les nitrates et autres
00:28:42 avec cette société, on va lancer des projets
00:28:45 à partir de juin là-dessus,
00:28:48 on travaille aussi sur des projets associatifs locales,
00:28:51 c'est des choses nouvelles pour l'entreprise parce que
00:28:54 il y avait, je dirais, dans le passé
00:28:57 des actions sur l'environnement, mais il n'y avait pas
00:29:00 beaucoup d'actions sur le local et là on s'est vraiment
00:29:03 mis comme objectif
00:29:06 d'avoir ces actions aussi sur la vie locale
00:29:09 de chacun. Ça nous permet que les gens soient fiers
00:29:12 et puis il faut être basique aussi, ça nous permet
00:29:15 d'avoir aussi une attractivité en tant qu'employeur
00:29:18 parce qu'on est comme tout le monde, on cherche des emplois,
00:29:21 on cherche des salariés dans l'usine,
00:29:24 on manque de personnel, donc on se bat aussi
00:29:27 on a une compétitivité sociale.
00:29:30 Vous évoquez bien tout à l'heure l'importance de ces aspects-là dans le recrutement
00:29:33 et dans l'attraction des talents.
00:29:36 On est en 2023, il paraît qu'on n'a pas trop le droit de rêver
00:29:39 mais j'ai envie de rêver un peu quand même. Si vous aviez
00:29:42 un vœu pour le génie de la lampe, qu'est-ce que vous souhaiteriez
00:29:45 qu'il y ait ?
00:29:48 Promis, il était écrit avant que Alexandre intervienne,
00:29:51 mon vœu c'est que
00:29:54 à terme et le plus vite possible,
00:29:57 les fonctions RSE disparaissent des entreprises
00:30:00 et qu'elles soient intégrées à chacun,
00:30:03 à chaque poste, à chaque fonction
00:30:06 et que finalement on n'ait plus besoin d'une personne,
00:30:09 d'une équipe préférante mais que chacun prenne
00:30:12 sa part dans l'entreprise
00:30:15 du salarié au patron.
00:30:18 Philippe ?
00:30:21 D'abord, personne ne nous interdira de rêver,
00:30:24 ça c'est clair.
00:30:27 Un rêve est entre guillemets
00:30:30 une attention.
00:30:33 Quand on a besoin de continuer
00:30:36 cette prise de conscience collective de partout
00:30:39 et pour tout le monde, moi c'est pas un rêve
00:30:42 mais c'est une attention. Quand je vois il y a trois semaines
00:30:45 je crois aux Pays-Bas, les élections qui font que des partis
00:30:48 qui remettent en cause des chemins contre
00:30:51 l'azote et autres viennent à pousser.
00:30:54 Quand on voit ce qui se passe en Flandre belge aussi,
00:30:57 il faut qu'on continue
00:31:00 à prêcher la bonne parole,
00:31:03 à éduquer les gens et à sensibiliser
00:31:06 les gens mais au sens large de la population
00:31:09 pour éviter qu'il y ait des retours en arrière
00:31:12 sur l'environnement et tout ce qui peut
00:31:15 et qu'on continue à se battre d'une manière positive
00:31:18 parce que ce qui s'est passé ce week-end
00:31:21 c'est pas de la défense de l'environnement non plus.
00:31:24 Mon rêve c'est que tout le monde prenne ça positivement
00:31:27 et s'approprie son bilan carbone personnel
00:31:30 à chacun.
00:31:33 On arrive presque au terme de notre échange
00:31:36 quel est le message fort que vous souhaitiez
00:31:39 qu'on retienne ?
00:31:42 Pour reprendre le titre de la conférence
00:31:45 je dirais qu'il faut des paroles pour sensibiliser
00:31:48 pour embarquer les collaborateurs,
00:31:51 les citoyens, les consommateurs, nos clients,
00:31:54 nos fournisseurs. Il faut ces paroles
00:31:57 et les actes c'est pour avancer
00:32:00 pour ne surtout pas reculer, ne surtout pas se dire
00:32:03 que le contexte économique, l'explosion des coûts de production
00:32:06 ou l'inflation doit faire renoncer à nos actions
00:32:09 pour améliorer l'environnement dans lequel on opère.
00:32:12 Donc voilà ce que je dirais.
00:32:15 Si on résume, des paroles pour sensibiliser
00:32:18 et des actes pour avancer, surtout ne pas reculer en tout cas.
00:32:21 Philippe ?
00:32:24 En fait, c'est que
00:32:27 toutes ces actions peuvent être menées
00:32:30 au niveau de chacun et au niveau de chaque taille d'entreprise.
00:32:33 On a deux exemples ici sur scène, un groupe
00:32:36 international avec une vraie prise de conscience
00:32:39 une feuille de route et autres. Et puis on a une PME
00:32:42 qui a la même prise de conscience qui aussi
00:32:45 les dirigeants et les
00:32:48 les accompagnants financiers.
00:32:51 Parce que si nous, notre fonds FNB me dit demain
00:32:54 il faut faire de la profitabilité et
00:32:57 n'a pas cette vocation d'être un fonds à mission,
00:33:00 on peut vite tomber dans d'autres choses.
00:33:03 Donc voilà, en tant que PME
00:33:06 pour le business, parce que
00:33:09 c'est pas philanthropique notre truc, bien évidemment on a des croyances personnelles
00:33:12 mais c'est aussi parce qu'on croit
00:33:15 fondamentalement les uns et les autres, nos financiers
00:33:18 nous-mêmes, que ça apporte au business
00:33:21 quotidien de faire toutes ces actions-là
00:33:24 qu'elles soient salariales ou qu'elles soient locales.
00:33:27 Merci beaucoup à tous les deux, je pense qu'on peut
00:33:30 vous applaudir.
00:33:34 Je vais demander aux intervenants
00:33:37 de la table ronde suivante de venir nous rejoindre.
00:33:40 Merci Amalia
00:33:43 pour les micros en effet.
00:33:46 Alors bienvenue à tous les quatre, on va
00:33:54 revenir sur les défis que ça représente.
00:33:57 Caroline et Philippe nous ont déjà présenté
00:34:00 un petit peu leurs difficultés.
00:34:03 Cette nouvelle table ronde s'intitule
00:34:06 "Les cinq défis de la mise en place d'une démarche responsable".
00:34:09 Alors ils ne sont que quatre mais on va partir de leurs principales
00:34:12 défis chacun d'eux et puis on verra
00:34:15 qu'en fait, après il en reste pas mal quand même.
00:34:18 À mes côtés, Antoine Girouze. Bonjour Antoine,
00:34:21 vous êtes vice-président certification chez Bureau Veritas.
00:34:24 Bonjour.
00:34:27 Marjolaine,
00:34:30 Bonjour, vous êtes directrice RS chez Nextcity.
00:34:33 Tout à fait, bonjour à tous.
00:34:36 À vos côtés, Caroline Renaud. Bonjour Caroline, vous êtes fondatrice et présidente
00:34:39 de Burdeo, People for Impact. Peut-être un mot
00:34:42 parce que Bureau Veritas, on vous viendrait je pense pour nous expliquer
00:34:45 exactement pourquoi vous êtes là aujourd'hui à plusieurs titres.
00:34:48 Nextcity, on connaît ce grand groupe
00:34:51 immobilier, en deux mots 8000 collaborateurs,
00:34:54 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
00:34:57 Caroline, Burdeo, c'est peut-être connu dans le monde
00:35:00 assez, j'ai vu qu'il y a pas mal d'experts ici.
00:35:03 Un mot sur ce que fait Burdeo ? Oui, alors
00:35:06 Burdeo, c'est un cabinet de recrutement et de chasse
00:35:09 de tête spécialisé sur les thématiques
00:35:12 de sustainability, de RSE. People for
00:35:15 Impact, c'est une plateforme qui rassemble
00:35:18 des freelances et des managers de transition toujours
00:35:21 sur ces thématiques de sustainability et nous existons
00:35:24 depuis 13 ans. A vos côtés,
00:35:27 Frédéric Pinglot, Frédéric vous êtes groupe
00:35:30 Sustainability Performance Directeur, en fait vous occupez de la RSE
00:35:33 chez Schneider Electric.
00:35:36 On a tous des noms différents pour ces rôles là, effectivement
00:35:39 chez Schneider on appelle ça performance durable.
00:35:42 Performance durable, un mot sur le groupe qu'on connaît aussi mais en termes de
00:35:45 volume peut-être ? Schneider Electric, c'est un groupe mondial
00:35:48 d'environ 135 000 collaborateurs
00:35:51 à travers le monde, sur tous les continents, 34 milliards
00:35:54 d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière, spécialisé
00:35:57 dans la gestion de l'énergie et les automatismes industriels.
00:36:00 Merci. Alors je disais que
00:36:03 c'était bien d'avoir 4 personnes, 4 défis, on peut peut-être
00:36:06 commencer comme ça. Quel est
00:36:09 votre principal défi dans la mise en place de votre
00:36:12 démarche en entreprise ? Antoine ?
00:36:15 Alors pour ceux qui ne connaissent pas Bureau Veritas, en quelques mots
00:36:18 notre métier ce sont principalement
00:36:21 deux, ce sont les essais en laboratoire, on a des
00:36:24 laboratoires partout dans le monde, dans plus de 140 pays où on vient
00:36:27 vérifier par exemple que les jouets que vous offrez à vos
00:36:30 enfants ou à vos petits-enfants ne sont pas toxiques, qu'ils peuvent mettre le hochet dans la bouche
00:36:33 sans risque, on vient faire des analyses alimentaires
00:36:36 pour vérifier que quand on vous dit que c'est du bœuf, c'est bien du bœuf, etc.
00:36:39 Et puis on a un deuxième métier qui est le métier de l'audit et de l'inspection
00:36:42 où on envoie chez nos clients des auditeurs ou des inspecteurs
00:36:45 pour vérifier la conformité par rapport à des standards.
00:36:48 Donc on suit nos clients, on les accompagne de près sur les sujets
00:36:51 développement durable, ESG au sens large
00:36:54 ce que j'observe moi comme défi
00:36:57 ça veut dire que vos questions
00:37:00 sur la responsabilité c'est à deux niveaux, on va voir c'est la même chose
00:37:03 peut-être chez Frédéric mais c'est important de le préciser.
00:37:06 Tout à fait, on a chez nous la RSE qui est
00:37:09 au cœur de notre stratégie d'entreprise interne à nous
00:37:12 qu'elle est notre stratégie de réduction des émissions
00:37:15 etc. Donc notre stratégie à nous est développée et
00:37:18 bien évidemment on accompagne nos clients sur leur stratégie à eux
00:37:21 donc on a un portefeuille de services et un certain nombre d'activités
00:37:24 qui est pour accompagner nos clients
00:37:27 dans l'amélioration de leur performance développement durable au sens large.
00:37:30 Je vous interromps plus, donc sur le défi. Je reviens à votre question sur les défis
00:37:33 moi je pense que le principal c'est le défi de la compétence
00:37:36 c'est le défi de la compétence parce que
00:37:39 on voit depuis de nombreuses années maintenant que
00:37:42 le sujet responsabilité au développement durable
00:37:45 au sens large est remonté
00:37:48 très haut dans l'organigramme des entreprises comme un sujet
00:37:51 prioritaire. En revanche, quand on compare
00:37:54 la culture générale développement durable au sein des organisations
00:37:57 à la culture générale marketing ou financière
00:38:00 qui peut y avoir dans une entreprise, il y a un véritable fossé.
00:38:03 Donc ça pour moi c'est
00:38:06 le défi majeur.
00:38:09 Ça doit passer par du recrutement, donc faire venir de la compétence
00:38:12 de l'extérieur, mais ça doit beaucoup passer aussi par de la formation
00:38:15 la formation notamment des leaders métiers
00:38:18 donc il faut éviter de décorréler
00:38:21 complètement l'équipe développement durable
00:38:24 au RSE du reste de l'organisation. Il me semble très important
00:38:27 que le directeur des achats sache ce que ça veut dire
00:38:30 pour lui en tant que directeur des achats d'avoir une démarche
00:38:33 responsable. Il faut qu'un patron d'usine sache ce que ça veut dire
00:38:36 pour lui que d'avoir une démarche responsable.
00:38:39 Donc la compétence passe par l'acquisition
00:38:42 de compétences à l'extérieur mais aussi la formation et surtout
00:38:45 savoir expliquer à chaque partie prenante de votre organisation
00:38:48 qu'est-ce que ça veut dire pour lui que d'être responsable.
00:38:51 Alors je vous voyais opiner
00:38:54 j'ai envie de vous faire réagir avant sur chacun de vos défis
00:38:57 Caroline je vous voyais clairement opiner
00:39:00 c'est votre coeur d'activité alors peut-être une réaction
00:39:03 et puis je sais que c'est un sujet très important aussi
00:39:06 pour Frédéric et Marjolaine.
00:39:09 Je ne peux que confirmer ce que dit Antoine
00:39:12 c'est vrai qu'aujourd'hui il y a un réel défi
00:39:15 sur la compétence puisque
00:39:18 il y a beaucoup de réglementations
00:39:21 il y a la plupart des gens qui ont compris que de toute façon
00:39:24 il faut y aller après c'est des sujets qui sont extrêmement
00:39:27 complexes qui regroupent plein de choses différentes
00:39:30 donc on ne peut pas s'improviser expert
00:39:33 de la RSE, expert à la fois du carbone
00:39:36 des droits humains et puis il y a toutes les interactions
00:39:39 entre ces choses là et parfois on a tendance
00:39:42 un peu aussi à simplifier
00:39:45 la RSE en se disant il suffit de vouloir y aller
00:39:48 et le patron s'il veut y aller c'est facile.
00:39:51 Non c'est beaucoup plus complexe que ça.
00:39:54 Frédéric ?
00:39:57 Tout à fait la démarche RSE de l'entreprise c'est avant tout
00:40:00 une démarche stratégique comme ça a été dit
00:40:03 et c'est important pour sa résilience clairement
00:40:06 donc ce qu'on a besoin pour qu'on puisse avancer
00:40:09 on a besoin d'avoir des collaborateurs aux achats
00:40:12 dans la finance, pas uniquement dans la fonction RSE
00:40:15 qui est les compétences clés pour avancer
00:40:18 c'est à dire une expertise biodiversité, climat etc
00:40:21 et très important de clarifier les rôles
00:40:24 et responsabilités de chacun pour pas qu'on ait justement
00:40:27 une fonction RSE qui soit isolée. Pour faire ça
00:40:30 on a besoin à la fois d'embaucher, on a besoin de ressources
00:40:33 concrètement pour calculer l'empreinte carbone etc et on a besoin
00:40:36 de former les collaborateurs et de placer des rôles
00:40:39 à responsabilité chez Schneider Electric par exemple on a une responsable
00:40:42 finance durable, achat durable etc
00:40:45 pour superviser les progrès dans toutes les fonctions
00:40:48 Concrètement comment vous formez dans vos équipes ?
00:40:51 Comment vous formez dans les équipes ?
00:40:54 Vous avez mis en place un grand programme de formation
00:40:57 c'est la fresque du climat à tout niveau
00:41:00 concrètement qu'est-ce qu'on fait ?
00:41:03 On a mis en place l'année dernière ce qu'on appelle la Sustainability School
00:41:06 au sein de l'entreprise, c'est principalement des modules
00:41:09 de e-learning disponible en ligne et sur tous les sujets
00:41:12 environnementaux, sociaux et de gouvernance
00:41:15 ça c'est très important pour nous que ce soit pas uniquement un sujet
00:41:18 climat, environnement, parce que ça prend un peu toute la place en ce moment
00:41:21 mais il y a des vrais enjeux sociaux qui sont critiques
00:41:24 et puis surtout finalement ça fait très longtemps
00:41:27 que chez Schneider Electric le projet de développement durable
00:41:30 il est porté par le CEO et par toutes les instances du groupe
00:41:33 depuis 2006 on a un programme
00:41:36 je dirais flagship
00:41:39 de la groupe et donc on a des communications
00:41:42 tous les trimestres en permanence pour expliquer la démarche du groupe
00:41:45 sa vision, sa raison d'être
00:41:48 ça aussi c'est très important et donc c'est aussi par
00:41:51 la pratique je dirais que les personnes sont formées
00:41:54 Marjolaine
00:41:57 comment est-ce que vous répondez aux défis de la compétence, des compétents
00:42:00 chez vous ? Oui je partage tout à fait ce défi là
00:42:03 alors Nexity c'est effectivement un grand groupe immobilier
00:42:06 on est coté OSBF 120
00:42:09 on est aussi un groupe qui est très décentralisé, c'est beaucoup de métiers différents
00:42:12 c'est beaucoup d'entités qui sont sur le territoire
00:42:15 et on pense que ça passe également
00:42:18 beaucoup par la sensibilisation pour le coup de tous les collaborateurs
00:42:21 donc on a créé notre
00:42:24 on l'a appelé Académie de l'ARSE récemment
00:42:27 ce sont beaucoup de modules grand public
00:42:30 pour que chacun soit sensibilisé, on est une entreprise
00:42:33 qui donne une grande part à l'entrepreneuriat, à l'innovation
00:42:36 donc on croit beaucoup au collectif
00:42:39 ça peut être des e-learning, des webinaires, on a fait récemment une
00:42:42 conférence inspirante sur les sujets de biodiversité
00:42:45 donc effectivement c'est tout collaborateur
00:42:48 et puis bien évidemment on a de la formation
00:42:51 qui est spécifique à certains métiers
00:42:54 pour que ces métiers là aussi montent en compétence
00:42:57 dans un cas comme dans l'autre c'est obligatoire ces formations
00:43:00 et les e-learning c'est facultatif, comment ça marche ?
00:43:03 Alors chez nous il y a des formations
00:43:06 obligatoires
00:43:09 qui vont être parfois obligatoires pour tout le monde
00:43:12 et parfois obligatoires pour certaines populations
00:43:15 c'est à dire par exemple typiquement des formations à l'anticorruption
00:43:18 des sujets comme ça, elles sont dédiées à certaines populations
00:43:21 qui sont a priori à risque d'être exposées à ces sujets là
00:43:24 donc on a une complémentarité entre une approche
00:43:27 unique et pour tous au même niveau
00:43:30 et puis spécialisée pour former
00:43:33 nos acheteurs par exemple aux enjeux de la RSE
00:43:36 comment auditer un fournisseur sur ces enjeux là etc...
00:43:40 Et de notre côté on a des formations bien sûr
00:43:43 métiers obligatoires et puis
00:43:46 on a une volonté de la direction générale
00:43:49 donc on a la fresque du climat qui est proposée
00:43:52 pour tous les collaborateurs et on a
00:43:55 un objectif de que tout le monde soit fresqué comme on dit
00:43:58 en deux ans et c'était quelque chose
00:44:01 qui était tout à fait obligatoire pendant trois mois pour
00:44:04 tout le top management donc on a commencé par
00:44:07 le top management et avant notre séminaire annuel
00:44:11 du management tout le monde devait avoir
00:44:14 fait la fresque du climat. Caroline une réaction ?
00:44:17 Alors je voudrais juste compléter pour ceux qui n'ont pas la chance
00:44:20 de travailler chez Nexity ou chez Schneider
00:44:23 qui font partie vraiment des entreprises exemplaires
00:44:28 sur ces thématiques. Nous on a référencé
00:44:31 les formations, il y en a 500 en France
00:44:34 donc il y a vraiment le choix, il y a tout type de formation
00:44:38 une formation c'est bien mais
00:44:41 comme c'est des sujets qui sont nouveaux je pense qu'il ne faut pas
00:44:44 non plus hésiter à faire du test and learn
00:44:47 c'est à dire tester ce qu'on a appris et puis
00:44:50 être capable de reculer ou d'avancer si ça ne fonctionne pas
00:44:53 et le partage d'expérience aussi et ça se fait
00:44:56 beaucoup dans l'ARSE avec les compétiteurs
00:44:59 avec les fournisseurs, on parle beaucoup de
00:45:02 coopétitions donc c'est des compétiteurs
00:45:05 qui se mettent ensemble pour faire avancer les choses
00:45:08 je pense que ça fait partie des choses vraiment importantes aussi pour
00:45:11 continuer à se former.
00:45:14 Deuxième défi qui se lance
00:45:17 dans votre quotidien.
00:45:20 Deuxième défi, on en a parlé je crois
00:45:23 ce matin, on va avoir de l'information
00:45:26 qui va aller croissante sur les enjeux notamment
00:45:29 environnementaux, c'est de la complexité
00:45:32 c'est beaucoup d'anticipation
00:45:35 c'est finalement le rôle de l'ARSE, c'est beaucoup
00:45:38 de l'accompagnement du changement et donc c'est donner du sens
00:45:41 donc comment est-ce qu'on arrive à donner du sens
00:45:44 accompagné dans ce foisonnement, dans cette
00:45:47 jungle un petit peu d'éléments
00:45:50 alors nous on a une solution, c'est d'aller vraiment au contact des équipes
00:45:53 comme je le disais, on a
00:45:56 beaucoup d'entités, on est très décentralisé
00:45:59 finalement on ressemble plus à plusieurs
00:46:02 PME qu'un grand groupe international
00:46:05 donc on va régulièrement au contact des équipes
00:46:08 on fait beaucoup de top down mais on écoute aussi
00:46:11 beaucoup le terrain
00:46:14 les équipes, on a aussi une raison d'être
00:46:17 qu'on a travaillé en raison d'être opérante
00:46:20 donc que ce soit très concret sur la marche
00:46:23 à suivre pour les équipes donc voilà
00:46:26 je dirais donner du sens pour
00:46:29 accompagner efficacement ce changement
00:46:32 Antoine, vous vous faites de la réglementation
00:46:35 et vous essayez de donner du sens, comment est-ce qu'on est vraiment
00:46:38 c'est ça le problème ?
00:46:41 Nous on vient faire de la vérification par rapport à des
00:46:44 standards, donner du sens pour moi
00:46:47 l'écueil principal que je vois c'est un
00:46:50 disconnect assez fort entre
00:46:53 une stratégie, une feuille de route
00:46:56 qui est définie au niveau d'une direction générale
00:46:59 très claire, la communication est super, les KPI
00:47:02 les résultats à atteindre en fin d'année
00:47:05 l'année des prochaines etc
00:47:08 Une feuille qui déroule avec une
00:47:11 affirmation absolue ? Voilà mais Schneider
00:47:14 plus de 140 000 employés tu disais c'est ça ? Bureau Veritas
00:47:17 plus de 80 000 employés
00:47:20 tout l'enjeu c'est comment est-ce que je passe de cette feuille de route
00:47:23 à une implémentation opérationnelle
00:47:26 sur le terrain qui marche, qui est suivie
00:47:29 et qui progresse et pour moi donner du sens c'est ça
00:47:32 c'est ne pas s'arrêter à la stratégie
00:47:35 et réussir à connecter ça avec les opérations
00:47:38 ça passe par la formation des managers, ça passe par
00:47:41 je pense l'appropriation du développement durable
00:47:44 totalement dans le coeur de métier de l'entreprise
00:47:47 ça veut dire qu'il faut essayer
00:47:50 au maximum d'identifier dans cette stratégie
00:47:53 développement durable les leviers de création de valeur
00:47:56 Philippe vous disiez tout à l'heure on n'est pas non plus philanthropes
00:47:59 une entreprise donc il faut arriver à trouver
00:48:02 cette alchimie entre ce qui nous permet de nous différencier
00:48:05 aussi via ce levier développement durable
00:48:08 ce qui nous permet de nous différencier économiquement mais aussi socialement
00:48:11 d'être plus attractif vis-à-vis du marché
00:48:14 de l'emploi donc voilà donner du sens pour moi
00:48:17 c'est réussir à donner de la perspective
00:48:20 à ce qui est décidé de manière assez macro
00:48:23 sur la feuille de route de l'entreprise
00:48:26 Frédéric une réaction peut-être ?
00:48:29 Oui complètement je pense que la première chose il faut absolument avoir une vision
00:48:32 pour embarquer les collaborateurs, avoir une raison d'être
00:48:35 pour l'entreprise c'est à dire quelque chose qui permet
00:48:38 de fédérer tout le monde autour d'un projet commun
00:48:41 d'entreprise mais c'est pas suffisant
00:48:44 Juste un mot sur cette vision raison d'être
00:48:47 tout le monde dans la salle n'est pas une entreprise à mission
00:48:50 alors si on vote c'est important d'être entreprise à mission
00:48:53 d'afficher une raison d'être ?
00:48:56 En tout cas pour nous chez Schneider Electric
00:48:59 on sent très bien au sein
00:49:02 de tous les collaborateurs qu'ils ont à coeur
00:49:05 la mission de l'entreprise et sa raison d'être
00:49:08 la raison d'être c'est quoi ? C'est répondre à 5 plus petites questions
00:49:11 de pourquoi est-ce qu'on existe et on voit bien que nos collaborateurs
00:49:14 partout dans le monde sont tous à la recherche de sens
00:49:17 de compréhension de à quoi sert le travail qu'ils exécutent
00:49:20 et avoir cette raison d'être au niveau d'un groupe
00:49:23 ça permet de fédérer, donner une direction commune
00:49:26 ça permet aussi d'attirer des talents qui sont intéressés
00:49:29 par cette raison d'être. Chez Schneider Electric c'est de permettre à tous
00:49:32 de tirer le meilleur de notre énergie et de nos ressources
00:49:35 pour concilier le développement durable et le progrès pour tous
00:49:38 et ça c'est clé
00:49:41 mais d'un autre côté c'est pas suffisant
00:49:44 avoir une vision ça ne suffit pas à transformer l'entreprise
00:49:47 derrière il faut mettre en place une gouvernance
00:49:50 il faut mettre en place des indicateurs de suivi
00:49:53 des équipes qui ont la charge de porter le progrès
00:49:56 et surtout il ne faut pas avoir peur de prendre des risques
00:49:59 et d'apprendre en marchant c'est ce que vous disiez
00:50:02 c'est totalement vrai c'est à dire par exemple
00:50:05 chez Schneider Electric on s'est dit il faut pour des questions
00:50:08 de risque liées aux approvisionnements et aussi
00:50:11 d'approvisionnement des ressources de la planète
00:50:14 il faut qu'on consomme des matières plus vertes
00:50:17 ou plus responsables disons et pas des matières vierges
00:50:20 l'ambition est claire
00:50:23 et puis comment on fait c'est à dire qu'il faut rassembler toutes les équipes
00:50:26 toutes les fonctions de R&D, des achats
00:50:29 de la stratégie etc. des experts techniques
00:50:32 pour définir qu'est-ce que ça veut dire
00:50:35 travailler avec des partenaires dans la chaîne de valeur
00:50:38 et puis petit à petit on définit des règles
00:50:41 et puis on progresse
00:50:44 Caroline un mot peut-être sur la façon d'engager les équipes
00:50:47 de faire en sorte que les équipes soient rejointes
00:50:50 est-ce qu'il n'y a pas un levier financier aussi ?
00:50:53 Je crois parmi les défis je pense qu'il y en a un
00:50:56 qui est quand même assez gigantesque
00:50:59 c'est le courage et le courage de redéfinir
00:51:02 la performance donc une performance
00:51:05 financière au service d'une performance sociale
00:51:08 et environnementale et il faut
00:51:11 aussi redéfinir la façon dont on évalue
00:51:14 les collaborateurs
00:51:17 la façon dont on les paye aussi
00:51:20 donc ça c'est évidemment le dirigeant
00:51:23 qui peut faire ça mais le dirigeant c'est pas quelque chose
00:51:26 qui peut faire tout seul aussi s'il y a des fonds derrière
00:51:29 il y a des compétiteurs
00:51:32 donc il faut un courage collectif aussi
00:51:35 On va voir la rémunération des collaborateurs
00:51:38 ça veut dire indexer une partie
00:51:41 de la rémunération sur des critères
00:51:44 aujourd'hui dit extra-financiers
00:51:47 alors vous allez me dire que ça dépend du secteur
00:51:50 de l'entreprise etc. De quelle ordre de grandeur
00:51:53 on peut faire ça ? Parce que j'ai vu
00:51:56 des entreprises dire qu'ils avaient parfaitement revu
00:51:59 la rémunération et qu'en fait donc 3%
00:52:02 de la rémunération est indexée sur l'extra-financier
00:52:05 c'est quoi l'ordre de grandeur que vous recommandez ?
00:52:08 Alors que je recommande ce serait bien
00:52:11 prétentieux de ma part mais
00:52:14 aujourd'hui ce qui se fait beaucoup
00:52:17 dans les grandes entreprises c'est 20%
00:52:20 du bonus qui est indexé sur des critères
00:52:23 ESG, ce qui est déjà une excellente
00:52:26 chose, néanmoins
00:52:29 la rémunération majeure va être
00:52:32 indexée sur les bidas et tant qu'on sort
00:52:35 pas de ça, de toute façon si c'est juste
00:52:38 du bonus l'ESG c'est très bien
00:52:41 mais ça doit être dans le cœur
00:52:44 Frédéric, votre défi vous allez nous emmener un peu sur
00:52:50 un terrain industriel je crois
00:52:53 Notre défi chez Schneider Electric on est une entreprise
00:52:56 manufacturière
00:52:59 on est plutôt en bout de chaîne disons dans la chaîne
00:53:02 de valeur, ça ça veut dire qu'on travaille avec
00:53:05 environ 50 000, 54 000 fournisseurs
00:53:08 de rang 1, c'est à dire à qui on fait des achats directs
00:53:11 évidemment il y a de multiples autres niveaux
00:53:14 de fournisseurs jusqu'aux mines où sont extraites
00:53:17 les matériaux etc. Donc ça ça veut dire
00:53:20 plusieurs choses, ça veut dire que l'empreinte
00:53:23 environnementale et sociale du groupe
00:53:26 elle est à plus de 90%, 99% en dehors
00:53:29 de son périmètre opérationnel, donc ça ça veut dire
00:53:32 que les risques qui peuvent être
00:53:35 réputationnels, des impacts sur les droits humains dans la chaîne de valeur
00:53:38 on en a entendu parler avec l'événement d'Urana-Plaza
00:53:41 par exemple, ça peut impacter directement l'entreprise
00:53:44 pareil pour les impacts environnementaux, il y a des difficultés
00:53:47 avec l'approvisionnement dans les chaînes de valeur notamment
00:53:50 l'année dernière, donc il y avait un vrai enjeu de résilience
00:53:53 derrière, mais comment on fait ?
00:53:56 C'est à dire que vous voyez bien la dimension
00:53:59 est telle qu'on ne peut pas adresser
00:54:02 tous les risques en même temps, on n'a pas les moyens de faire ça
00:54:05 donc
00:54:08 ce qu'on fait concrètement c'est on adopte
00:54:11 on va dire 4 niveaux chez Schneider Instruct pour
00:54:14 aborder cette problématique. Un premier niveau qui est
00:54:17 des règles pour tous, tous les fournisseurs
00:54:20 un code de conduite avec des règles à respecter
00:54:23 très bien, ça c'est la base. Deuxième chose
00:54:26 des audits envers des fournisseurs jugés à risque
00:54:29 sur la base d'un mapping en fonction du secteur d'activité
00:54:32 de la zone géographique, donc on a des outils
00:54:35 qui existent, d'ailleurs on travaille avec une association
00:54:38 qui s'appelle la Responsible Business Alliance avec d'autres entreprises
00:54:41 on partage ces outils et puis on va auditer sur site
00:54:44 pour constater ou non le respect des conformités de nos
00:54:47 attentes. Troisième niveau c'est l'amélioration continue
00:54:50 donc là on va travailler avec nos fournisseurs qu'on appelle stratégiques
00:54:53 donc là on souhaite engager une dimension partenariale
00:54:56 vraiment avec ces fournisseurs pour progresser ensemble
00:54:59 et leur donner les outils de progresser au fur et à mesure
00:55:02 donc on souhaite les embarquer et puis la dernière
00:55:05 couche c'est l'excellence
00:55:08 donc il faut un groupe pour tirer
00:55:11 vers le haut, il faut essayer d'aller plus loin, on peut pas le faire
00:55:14 avec tout le monde mais voilà on a mis en place des programmes
00:55:17 pour embarquer nos fournisseurs stratégiques sur le travail décent
00:55:20 par exemple, avec le salaire décent
00:55:23 au coeur, sur les matières vertes, sur le packaging
00:55:26 et sur le CO2 par exemple. C'est très impressionnant
00:55:29 comme ça Frédéric, concrètement combien de personnes
00:55:32 travaillent sur ce programme chez vous ?
00:55:35 Alors, beaucoup
00:55:38 les équipes HA sont en pleine croissance d'ailleurs
00:55:41 puisque je pense que c'est une accélération
00:55:44 qu'on a menée autour des années 2020-2021
00:55:47 donc il y a 85 ans, donc on a énormément
00:55:50 staffé, j'ai pas les chiffres mais c'est des dizaines
00:55:53 de personnes globalement, en plus des experts
00:55:56 dans les autres fonctions, puisque les équipes HA
00:55:59 elles peuvent aller constater, enfin les audites, mais elles ont besoin d'équipes environnement
00:56:02 pour édicter des règles, d'équipes droit humain
00:56:05 pour aussi préciser ça, des experts
00:56:08 techniques en R&D pour faire
00:56:11 l'éco-design du produit de sorte à pouvoir intégrer de la matière
00:56:14 verte, parce qu'un plastique, disons
00:56:17 dans des produits qui sont comme ça très techniques
00:56:20 dont la qualité est très importante pour la sécurité de l'utilisation
00:56:23 dans les réseaux électriques, on peut pas simplement
00:56:26 remplacer une matière par une matière recyclée qui serait moins
00:56:29 performante, donc on a besoin d'embarquer
00:56:32 des experts techniques. - Antoine, je vous voyais réagir.
00:56:35 - Je vous serais complètement à ce que vient de dire Frédéric
00:56:38 je pense que l'enjeu des chaînes d'approvisionnement
00:56:41 est un enjeu majeur, les chaînes d'approvisionnement
00:56:44 elles sont de plus en plus complexes, elles sont internationales
00:56:47 nous chez Bureau Veritas, c'est une activité de contrôle de ces chaînes
00:56:50 d'approvisionnement sur les sujets sociaux, environnementaux, droits humains
00:56:53 etc. qui est en très fort développement, et en fait
00:56:56 je pense qu'il y a deux façons de voir les choses qui sont complémentaires
00:56:59 il y a une façon un peu plus défensive qui est
00:57:02 comment je contrôle mon risque au sein de cette chaîne d'approvisionnement
00:57:05 qui est complexe, qui est internationale, donc je fais
00:57:08 le risk mapping, je vais là où je pense que le risque est le plus important
00:57:11 et donc je protège ma marque d'une certaine façon
00:57:14 et l'autre façon de voir les choses, et il faut pas l'oublier
00:57:17 beaucoup d'entreprises aujourd'hui se concentrent sur
00:57:20 cette protection de la marque et ce management du risque
00:57:23 le deuxième sujet c'est d'aller très en profondeur
00:57:26 sur des sujets bien sélectionnés, donc
00:57:29 une entreprise alimentaire qui décide de créer
00:57:32 une filière qualité particulièrement développée
00:57:35 dans laquelle un cahier des charges qualité
00:57:38 d'un point de vue social, d'un point de vue environnemental
00:57:41 d'un point de vue purement qualité de l'aliment etc.
00:57:44 mise en place, une sélection très stricte des fournisseurs etc.
00:57:47 et avoir des démarches bien sélectives
00:57:50 sur lesquelles on va très en profondeur
00:57:53 permet d'aborder le sujet aussi sur un axe de différenciation
00:57:56 et de création de valeur, et ça c'est très important
00:57:59 et tout ça doit s'accompagner, c'est notre coeur de métier chez Bureau Veritas
00:58:02 de contrôle indépendant parce que
00:58:05 le nerf de la guerre c'est la fiabilité de l'information dont vous allez disposer
00:58:08 quand vous travaillez avec 50 000 fournisseurs de rang 1
00:58:11 il est important
00:58:14 d'établir un lien de confiance avec cette chaîne
00:58:17 d'approvisionnement, les échanges sont complexes
00:58:20 et donc aller sur le terrain permet d'assurer
00:58:23 un lien de confiance entre ce qui se passe sur le terrain et ce que vous voyez
00:58:26 depuis vos organisations.
00:58:29 Caroline, une réaction ?
00:58:32 Schneider Electric, ils sont formidables, en général vous êtes numéro 1
00:58:35 dans tous les classements en sustainabilité
00:58:38 Non mais il n'y a pas d'intérêt...
00:58:41 Je sais mais je me permets de le dire
00:58:44 parce que je pense que c'est un formidable exemple
00:58:47 à suivre mais ça ne doit pas
00:58:50 complexer tous ceux qui essayent d'entamer
00:58:53 des démarches, c'est tout.
00:58:56 Et après juste pour compléter, c'est vrai qu'aujourd'hui
00:58:59 parmi les défis, il y a la donnée
00:59:02 tu en parleras mieux que moi
00:59:05 mais c'est comment est-ce qu'on mesure et comment est-ce qu'on s'assure
00:59:08 que ce soit fiable parce que c'est très compliqué
00:59:11 ce n'est pas de la donnée simple.
00:59:14 On a démarré il y a 15 ans
00:59:17 avec le soutien de notre CEO
00:59:20 qui est aujourd'hui membre du pacte mondial
00:59:23 du conseil d'administration du pacte mondial au niveau mondial
00:59:26 C'est pour ça que je vous ai demandé le nombre de personnes
00:59:29 qui étaient impliquées là-dedans.
00:59:32 Marjolaine, une réaction ?
00:59:35 Je voulais juste réagir, effectivement parler de chaînes de valeur
00:59:38 d'accélération, je pense que c'est un enjeu fort
00:59:41 aller plus vite
00:59:44 aller plus vite collectivement, nous on travaille beaucoup avec des partenariats
00:59:47 on pense que c'est comme ça qu'on est plus intelligent
00:59:50 qu'on avance plus vite
00:59:53 on peut en avoir de différentes sortes mais on en a notamment avec des fournisseurs
00:59:56 la principale activité de Nextity
00:59:59 c'est la promotion immobilière, résidentielle ou tertiaire
01:00:02 on a aussi des activités de services à l'immobilier
01:00:05 en tout cas on a des partenariats
01:00:08 par exemple avec des fournisseurs sur la construction durable
01:00:11 ou sur l'utilisation de matériaux décarbonés
01:00:14 et puis avec notre secteur
01:00:17 on fait beaucoup de coopétitions
01:00:20 on en parlait tout à l'heure
01:00:23 concrètement ça veut dire quoi ?
01:00:26 ça veut dire qu'on se met ensemble sur des programmes
01:00:29 on a quelque chose d'extrêmement concret qu'on a mis en oeuvre
01:00:32 avec notre association professionnelle qui s'appelle l'Observatoire de l'Immobilier Durable
01:00:35 sur la thématique de la biodiversité
01:00:38 ça veut dire que ce sont des entreprises de l'immobilier
01:00:41 qui se mettent ensemble pour identifier des indicateurs communs
01:00:44 de mesures de performance en matière de biodiversité qui est un sujet très complexe
01:00:47 mais on n'a pas le temps d'attendre que ce soit très précis
01:00:50 donc on se met ensemble, on identifie des indicateurs communs
01:00:53 on partage de manière très ouverte
01:00:56 nos difficultés, nos réussites
01:00:59 pour collectivement avancer plus vite
01:01:02 J'allais dire, mais Caroline vous avez repris tout de suite ce défi
01:01:05 vous aviez donné 4 défis, j'avais envie de donner le mien
01:01:08 qui était celui de la data, pas parce que c'est mon défi
01:01:11 mais parce que j'ai bien vu quand on a préparé que le sujet de la data
01:01:14 de sa fiabilité, de sa récupération
01:01:17 sa fiabilité, sa comparaison
01:01:20 était visiblement un gros sujet pour vous 4
01:01:23 alors je ne sais pas qui veut commencer à réagir
01:01:26 mais expliquez nous ce défi là, Antoine
01:01:29 Bon alors je commence, je vais faire en une heure
01:01:32 c'est un vaste sujet parce que
01:01:35 notamment il y a des réglementations qui arrivent
01:01:38 on connait tous la réglementation
01:01:41 CSRD sur le reporting extra financier des entreprises
01:01:44 donc toutes les entreprises se mettent en mouvement aujourd'hui
01:01:47 pour pouvoir collecter de la data
01:01:50 la question c'est, quelle data on collecte
01:01:53 comment on la compare et comment on la fait
01:01:56 comment on la compare et comment on s'assure qu'elle est fiable
01:01:59 et ces 3 questions là
01:02:02 on doit y répondre avant de lancer la moindre démarche
01:02:05 sinon ce sujet là ne sera pris
01:02:08 que par un prisme contraignant
01:02:11 et sera aperçu comme une contrainte en interne
01:02:14 on a dit en introduction qu'il ne fallait pas décorréler
01:02:17 les équipes développement durable ou RSE du reste de l'entreprise
01:02:20 si vous prenez le sujet de la data uniquement
01:02:23 comme un sujet de contrainte de reporting
01:02:26 ça va être très difficile de l'intégrer
01:02:29 complètement dans le coeur de métier, dans l'ADN de l'entreprise
01:02:32 questionnons-nous tous sur
01:02:35 de quelle donnée j'ai besoin
01:02:38 comment est-ce que je la fiabilise
01:02:41 comment est-ce que je m'assure que ce que me disent mes fournisseurs
01:02:44 que ce que je relève comme calcul d'émission est fiable
01:02:47 ma conviction personnelle c'est qu'il faut passer par un peu de vérification
01:02:50 mais vous avez compris que je travaillais chez Bureau Veritas
01:02:53 et donc comment vous le restituez
01:02:56 quel sens vous donnez à cette donnée là
01:02:59 c'est à mon avis les éléments qui me semblent le plus important
01:03:02 Frédéric ?
01:03:05 C'est un vaste sujet
01:03:08 et certainement un sujet de complexité
01:03:11 à l'ère de la CSRD qui va effectivement
01:03:14 entrer en vigueur dans quelques années
01:03:17 qui va nous demander de reporter beaucoup d'indicateurs
01:03:20 d'expliquer la stratégie de l'entreprise
01:03:23 pour vous donner une idée Schneider Electric
01:03:26 aujourd'hui on doit reporter à nos participants en texte
01:03:29 c'est-à-dire nos investisseurs, nos clients, les ONG
01:03:32 qui nous demandent de l'information
01:03:35 peut-être plus de 1000 points de données
01:03:38 et c'est à peu près ce que la CSRD va demander
01:03:41 aux entreprises de reporter
01:03:44 et ces données là ne sont pas nécessairement utiles pour nous
01:03:47 il y a aussi cette difficulté là d'apporter des données
01:03:50 qui sont nécessaires pour la transparence et qui sont demandées par nos parties prenantes
01:03:53 mais qui n'ont pas forcément de valeur évidente pour nous
01:03:56 donc ça c'est une obligation, il faut y passer par là
01:03:59 et puis c'est comme ça
01:04:02 et puis ensuite il y a des données qui sont utiles pour la transformation de l'entreprise
01:04:05 donc nous notre démarche ça a toujours été d'avoir
01:04:08 plusieurs niveaux d'indicateurs
01:04:11 des indicateurs qui sont nécessaires pour tous
01:04:14 combien de salariés nous avons, quelles sont les émissions de CO2
01:04:17 etc. des indicateurs plutôt sectoriels
01:04:20 qui nous sont demandés parce qu'ils sont pertinents notamment par nos investisseurs
01:04:23 il y a des cadres qui existent qui donnent ces indicateurs là
01:04:26 et puis des indicateurs spécifiques à l'entreprise
01:04:29 c'est-à-dire qu'on a construit purement pour mener notre projet
01:04:32 de transformation. Donc ça c'est notre tableau de bord
01:04:35 qu'on suit, on l'appelle Schneider Sustainability Impact
01:04:38 un exemple c'est par exemple
01:04:41 on souhaitait porter à 50% la part de matière verte dans nos produits
01:04:44 donc c'est un indicateur qu'on a créé de toutes pièces
01:04:47 on a créé des méthodologies et puis petit à petit
01:04:50 on progresse et puis par ailleurs ça nous permet aussi de
01:04:53 conseiller peut-être les normalisateurs
01:04:56 sur les bonnes façons de concevoir des indicateurs
01:04:59 et puis il y a les outils
01:05:02 alors ça c'est une autre grande difficulté, on va devoir passer d'un niveau
01:05:05 de qualité de la donnée
01:05:08 équivalent à celui de la donnée financière
01:05:11 on en est assez loin, même si ça fait de nombreuses années
01:05:14 qu'on fait auditer par un organisme
01:05:17 tiré indépendant de nos datas, on n'a pas tous les systèmes
01:05:20 d'informations qui existent et qui sont bien rodés
01:05:23 c'est très difficile de couvrir toutes les sociétés de l'entreprise
01:05:26 toutes les entités légales, en particulier pour des sociétés
01:05:29 avec des systèmes de gouvernance plus décentralisés
01:05:32 où peut-être tous les systèmes d'informations ne sont pas connectés
01:05:35 nous on a cette difficulté là, quand on intègre une nouvelle société
01:05:38 connecter des systèmes IT c'est
01:05:41 des problématiques de protection de la data, de cyber sécurité
01:05:44 etc.
01:05:47 Marjolaine, sur ces deux axes, à la fois
01:05:50 les outils, est-ce qu'on a aujourd'hui des outils
01:05:53 aussi performants
01:05:56 que vous en avez trouvé sur le marché qui vous permettent d'aller vers une
01:05:59 consolidation de la donnée extra-financière ? On en est là.
01:06:02 Et le deuxième axe qui me paraissait important
01:06:05 c'est aussi la réflexion
01:06:08 au niveau de l'Europe, puisque ça se fait là
01:06:11 sur les indicateurs. Définition des indicateurs, est-ce qu'elle doit se faire
01:06:14 au niveau européen, au niveau sectoriel ou au niveau de l'entreprise ?
01:06:17 Ça me rappelle une lointaine époque
01:06:20 où on parlait des indicateurs financiers propres à l'entreprise
01:06:23 et qui n'étaient d'aucun gap pour reprendre
01:06:26 dans les systèmes, chacun avait ses propres petits indicateurs
01:06:29 persos et qui n'étaient pas comparables.
01:06:32 Marjolaine Puyant, toi, je sens que tous les deux vous avez...
01:06:35 Juste un exemple très concret, vous savez que la taxonomie
01:06:38 européenne qui est cette grille de lecture
01:06:41 de ce que sont des activités
01:06:44 durables, demande aux entreprises pour la
01:06:47 première année de publier la part durable
01:06:50 de leur chiffre d'affaires. Donc en fait
01:06:53 très concrètement, qu'est-ce qui s'est passé dans l'entreprise ?
01:06:56 C'est qu'on a dû se faire parler, ou en tout cas communiquer
01:06:59 entre les outils de collecte d'informations
01:07:02 environnementales en l'occurrence et financières.
01:07:05 Ça permet aussi collectivement de monter
01:07:08 en compétences, on en parlait tout à l'heure. Finalement,
01:07:11 cette collecte analyse de data, ça ressemble à des compétences
01:07:14 qui sont importantes dans la sphère financière.
01:07:17 Donc on peut avoir ce type de passerelle.
01:07:20 Et puis ça pose des questions sur ces outils qui sont bien sûr
01:07:23 nécessaires et qui doivent de plus en plus être interconnectés
01:07:26 pour associer performances et
01:07:29 données financières. Ensuite,
01:07:32 oui, il y a beaucoup de choses qui viennent de l'Europe, en environnement
01:07:35 notamment. On en parlera juste après
01:07:38 en effet, pour faire un petit zoom sur ce qui nous attend.
01:07:41 C'est transposé et puis il faut qu'on ait de la data
01:07:44 qui soit utile, qui soit
01:07:47 qui intègre les outils de pilotage interne.
01:07:50 Et puis effectivement, des fois c'est de la data
01:07:53 qui est nécessaire pour nos parties
01:07:56 prenantes. Antoine voulait réagir aussi.
01:07:59 Je voulais juste réagir sur la data. À mon avis, le défi principal derrière,
01:08:02 c'est le défi de la comparabilité.
01:08:05 Vous sortez de cette salle, vous allez télécharger le rapport
01:08:08 annuel de Mondelez, Nestlé et Danone
01:08:11 assez vite. Vous avez tous cette incapacité de comparer
01:08:14 les performances financières de ces trois entreprises. Je vous mets
01:08:17 au défi de le faire sur la performance extra-financière.
01:08:20 Parce qu'il n'y a aucun standard qui vous
01:08:23 permet de comparer ce que vont vous dire Mondelez, Danone
01:08:26 et Nestlé. Et c'est ça l'enjeu. En plus, ils font très très très bien.
01:08:29 Et ils le font tous très bien, bien sûr.
01:08:32 Et c'est ça l'enjeu. Il y a des standards
01:08:35 de reporting qui vont se mettre en place. À mon avis,
01:08:38 ça ne peut passer que par des standards
01:08:41 par industrie. Parce que si vous voulez comparer
01:08:44 Mondelez, Nestlé et Danone,
01:08:47 ce ne sera pas la même chose qu'il faudra regarder si vous voulez comparer
01:08:50 Total Energy, BP et Shell. Mais voilà, l'enjeu
01:08:53 de la comparabilité sur la performance extra-financière,
01:08:56 à mon avis, est clé. Parce que c'est là que les entreprises
01:08:59 vont commencer à pouvoir, de manière fiable et crédible,
01:09:02 se différencier de leurs concurrents.
01:09:05 Carl Lutz, vous voyez plein d'entreprises.
01:09:08 En effet, ça progresse.
01:09:11 Oui, tout à fait. Moi, j'ai démarré
01:09:14 il y a 13 ans. C'était un marché
01:09:17 qui était à l'époque quand même très pionnier.
01:09:20 Les gens qui se mettaient
01:09:23 sur ces sujets, c'était vraiment par conviction.
01:09:26 C'est des gens qui étaient prêts à faire
01:09:29 de gros efforts en termes de salaire et d'évolution
01:09:32 de carrière. Les choses ont énormément
01:09:35 changé. J'ai vu une première évolution en 2016.
01:09:38 C'était après les accords de Paris.
01:09:41 C'est là où les jeunes veulent changer le monde.
01:09:44 Mais la réglementation et les financiers aident
01:09:47 quand même beaucoup sur le sujet.
01:09:50 Et puis, après 2019, la loi PACTE,
01:09:53 ça a fait aussi énormément bouger les choses.
01:09:56 Et puis là, on voit une explosion
01:09:59 du sujet depuis deux ans
01:10:02 qui, je trouve, est assez encourageante
01:10:05 et formidable, même si le chemin est encore long.
01:10:08 - On a vu officiellement les 5 défis.
01:10:11 Je pense qu'on a répondu
01:10:14 au cahier des charges du titre de la table ronde.
01:10:17 Est-ce qu'il y a d'autres choses qui vous paraissent importantes
01:10:20 qu'on n'a pas abordées ? Un autre point
01:10:23 de difficulté ou de sensibilisation
01:10:26 sur lequel il faut peut-être aider nos éditeurs
01:10:29 à travailler, à réfléchir ?
01:10:32 - S'il fallait insister sur un point, on parle depuis le début de la matinée
01:10:35 d'entreprise responsable.
01:10:38 Pour moi, une entreprise responsable, ce sont des salariés
01:10:41 responsables et des parties prenantes responsables.
01:10:44 L'entreprise, ce n'est que le réceptacle
01:10:47 ou le véhicule de ces personnes-là qui vont faire l'entreprise.
01:10:50 Donc, vraiment, pour moi, tout passe dans
01:10:53 la capacité à faire en sorte que chaque
01:10:56 partie prenante de votre entreprise ou de votre écosystème,
01:10:59 salariés, partenaires, sous-traitants, etc.,
01:11:02 sache précisément ce que ça veut dire pour elle dans sa fonction
01:11:05 que d'agir de manière responsable avec
01:11:08 les indicateurs de performance qui vont bien, les politiques
01:11:11 de rémunération qui vont bien, etc., mais être en capacité de ne pas
01:11:14 s'arrêter à l'organisation, mais de descendre vraiment
01:11:17 à la maille individue.
01:11:20 - Moi, je parlerais effectivement aussi de responsabilités
01:11:23 élargies dans tous les sens vis-à-vis
01:11:26 des parties prenantes, voire
01:11:29 plus loin, on parle de périmètre dans les bilans carbone
01:11:32 internes, scope 1, 2, externes, scope 3,
01:11:35 aller vers du scope 3+, alors cette
01:11:38 tendance à regarder la sphère un peu plus éloignée.
01:11:41 - Je voudrais bien une petite redéfinition du scope 3,
01:11:44 juste pour ceux qui seraient là par hasard. - Par exemple, si vous avez
01:11:47 une usine, les émissions
01:11:50 de l'empreinte
01:11:53 carbone interne à l'entreprise, scope 1, 2,
01:11:56 sont les émissions de l'usine, et puis
01:11:59 ce qu'on appelle scope 3, ça va être les émissions liées à tout ce
01:12:02 qui entre dans l'usine et puis à l'utilisation
01:12:05 de tout ce qui sort de l'usine.
01:12:08 Nous, pour vous donner un autre exemple, chez
01:12:11 Nexity, on travaille beaucoup avec nos clients particuliers,
01:12:14 on a des activités de syndic de copropriété,
01:12:17 donc quand on a fait notre plan de sobriété
01:12:20 cet été, finalement notre action principale
01:12:23 sur laquelle on a le plus communiqué, c'était
01:12:26 qu'on a tout de suite écrit à nos clients particuliers,
01:12:29 on a plus d'un million de clients en France
01:12:32 par cette activité, pour les sensibiliser
01:12:35 aux économies d'énergie et puis les accompagner
01:12:38 pour renégocier des contrats d'achat
01:12:41 d'énergie. - Caroline, très rapidement,
01:12:44 un défi qu'on aurait oublié ?
01:12:47 - Il y a un vrai challenge aujourd'hui à résoudre,
01:12:50 une équation entre la réglementation,
01:12:53 les données, c'est essentiel,
01:12:56 mais conserver ce sens,
01:12:59 la raison d'être aussi, ça ne peut pas
01:13:02 être qu'un sujet réglementaire,
01:13:05 déjà c'est pénible, moi j'ai beaucoup de mal à trouver
01:13:08 des collaborateurs qui ont envie
01:13:11 de faire ça. - La pure réglementation.
01:13:14 - Voilà, donc ce challenge.
01:13:17 - Oui, exactement, c'est-à-dire, je pense
01:13:20 qu'il faut faire attention à la vision
01:13:23 court-termiste, conformité, de ce que pourrait
01:13:26 ou va peut-être devenir la RSE, et ne pas
01:13:29 oublier que c'est un vrai projet d'entreprise
01:13:32 et qu'il faut l'aborder dans ce sens-là, et avec une vision
01:13:35 de long terme, et à partir du moment où on a compris ça,
01:13:38 donc on va réunir les différentes fonctions autour de la table,
01:13:41 présenter les grands enjeux qui risquent
01:13:44 d'impacter l'entreprise, soit de façon
01:13:47 directe ou indirecte, et puis ensuite
01:13:50 en commun de prendre des décisions stratégiques qui vont
01:13:53 probablement être portées sur des enjeux
01:13:56 de ressources humaines, des enjeux environnementaux,
01:13:59 ça va dépendre de l'entreprise, il n'y a pas de formule magique
01:14:02 ou de grille applicable
01:14:05 à tous, il faut simplement l'intégrer à la stratégie
01:14:08 et comme ça a été dit avant, ne plus voir la RSE
01:14:11 comme isolée, ça doit être porté par
01:14:14 les organes dirigeants, mais je pense que
01:14:17 je ne sais pas s'il faut qu'on ait plus de direction
01:14:20 RSE demain, je pense qu'il faut conserver
01:14:23 d'une façon ou d'une autre un organe de direction
01:14:26 ou un comité de direction qui porte une vision
01:14:29 unique, autrement tout le monde part un petit peu
01:14:32 dans cette direction et ça fonctionne
01:14:35 probablement moins bien aussi.
01:14:38 Vous avez presque déjà tourné cette dernière question sous forme
01:14:41 de conseils et pourtant j'avais envie, je vais vous retendre
01:14:44 le micro aussi très rapidement, vous avez un petit conseil
01:14:47 pour, qu'est-ce qu'on doit faire en rentrant
01:14:50 à 11h dans son bureau, comment on commence,
01:14:53 comment on doit voir les choses ? Caroline ?
01:14:56 Moi je dirais se former et s'informer.
01:14:59 Marjorède ?
01:15:02 Moi je dirais avoir un récit positif
01:15:05 pour donner envie,
01:15:08 rendre l'entreprise transformée ou
01:15:11 le monde transformé désirable.
01:15:14 Frédéric ?
01:15:17 Penser au sens, avoir une vision vraiment long terme
01:15:20 et ne pas avoir peur de l'imperfection.
01:15:23 Il faut savoir préférer parfois la vitesse à la perfection
01:15:26 si on veut avancer. Antoine ?
01:15:29 Je ne vais pas être très différent de ce qui vient d'être dit
01:15:32 mais s'interroger sur le sens que ça peut avoir
01:15:35 pour soi par rapport à sa propre fonction
01:15:38 et effectivement il faut y aller, il faut se lancer.
01:15:41 C'est un projet long terme
01:15:44 "better done than perfect" comme on dit en anglais
01:15:47 donc il faut y aller, il faut commencer et puis on s'améliore avec le temps.
01:15:50 Merci beaucoup à tous les quatre.
01:15:53 [Applaudissements]
01:15:56 C'est le moment où je cherche désespérément.
01:15:59 Pardon, merci beaucoup.
01:16:02 C'est pas gentil de se cacher au fond pour la modératrice
01:16:05 qui cherche des yeux et qui se dit...
01:16:08 Tu me connais, tu sais que je suis toujours à l'heure.
01:16:11 Je le savais.
01:16:14 Bonjour, mot de gonnerie, je suis très heureuse
01:16:17 de vous accueillir.
01:16:20 Vous venez pas avec moi ?
01:16:23 Oui, je vais m'asseoir.
01:16:26 J'ai toujours du mal à m'asseoir, vous avez vu.
01:16:29 J'aime m'asseoir avec plaisir.
01:16:32 Alors, mot de gonnerie, vous êtes Senior Advisor,
01:16:35 Sustainability Expert en réglementation européenne.
01:16:38 Ça fait tout de suite peur à tout le monde.
01:16:41 Mais alors, je vous ai lancé un défi, c'était celui d'employer aucun acronyme
01:16:44 et là, paf, CSRD, on en a déjà eu.
01:16:47 Donc, on va essayer de vous parler réglementation...
01:16:50 Maud va essayer de vous parler réglementation européenne
01:16:53 sans acronyme, sans jargon.
01:16:56 Voilà, on a 15 minutes
01:16:59 et une grande ambition,
01:17:02 vous faire comprendre ce qui va nous tomber dessus, ce qui va arriver.
01:17:05 Alors, si on résume aujourd'hui déjà
01:17:08 les attentes européennes,
01:17:11 que veut l'Europe des entreprises en matière de responsabilité ?
01:17:14 Alors, deux choses,
01:17:17 en fait. Si on prend une méta-vision
01:17:20 de tous les textes européens qui pleuvent
01:17:23 depuis presque une dizaine d'années maintenant,
01:17:26 mais de manière très accélérée depuis 5-6 ans,
01:17:29 il y a avant tout un agenda politique.
01:17:32 Vous avez probablement tous entendu parler du Green Deal,
01:17:35 c'est la feuille de route politique de l'Union européenne sur les sujets
01:17:38 développement durable, donc que ce soit l'environnement, la gouvernance
01:17:41 ou les enjeux people.
01:17:44 Et à cet agenda politique sont attachés des objectifs très concrets.
01:17:47 Vous avez entendu beaucoup sur le climat,
01:17:50 qu'on est passé de, à l'époque, -45%
01:17:53 d'émissions à maintenant -57%.
01:17:56 Donc, les attentes européennes, c'est d'abord ça,
01:17:59 c'est une vision pour l'Europe de faire de l'Europe
01:18:02 une...
01:18:05 une agrégation de nations qui vont être
01:18:08 le plus immunisées possible contre les risques
01:18:11 attachés, et la précédente table ronde
01:18:14 en a parlé, à ces enjeux de développement durable,
01:18:17 comment on se prémunit de ces risques et comment
01:18:20 on solidifie et on adapte l'économie européenne
01:18:23 à cette nouvelle donne. Donc ça, c'est une première partie.
01:18:26 Et la seconde, c'est qu'une bonne partie des textes
01:18:29 qui ont plu ces dernières années au niveau européen, ont trait
01:18:32 à la transparence. - Plus de pleuvoir. - Plus de pleuvoir.
01:18:35 - Ça n'a pas beaucoup plu. - Non, c'est vrai.
01:18:38 Pas de pleur, malheureusement. Mais c'est aussi parce qu'ils sont mal compris.
01:18:41 Alors, ils ont été mal communiqués, mais ils sont mal compris.
01:18:44 Donc, il y a avant tout des enjeux de transparence. Beaucoup de gens
01:18:47 pensent qu'il y a des obligations de RSE
01:18:50 attachées à tout ça. Non, en fait, l'entreprise est un
01:18:53 citoyen européen qui peut décider de faire ou de ne pas faire.
01:18:56 En revanche, il y a des risques et potentiellement des sanctions
01:18:59 à ne pas faire. Et c'est là qu'intervient le volet de transparence,
01:19:02 dont les textes qui ont été déjà cités, que je ne vais pas
01:19:05 répéter, mais qui ont des vocations complémentaires,
01:19:08 mais un peu différentes, et qui ne s'appliquent pas nécessairement
01:19:11 aux mêmes acteurs économiques. Il y en a qui s'appliquent exclusivement
01:19:14 au secteur financier, qui évidemment ont des répercussions
01:19:17 sur l'économie réelle par effet de ricochet.
01:19:20 La sanction viendra.
01:19:23 La sanction est déjà là. Vous avez évoqué les sanctions
01:19:26 indirectes. Concrètement, qu'est-ce qu'on a
01:19:29 comme sanctions possibles ?
01:19:32 Aujourd'hui, il y a très peu de sanctions autres que les sanctions de marché.
01:19:35 Dans les obligations de reporting et de conformité,
01:19:38 et je sais qu'il y en a un certain paquet,
01:19:41 d'abord, les textes européens laissent
01:19:44 la liberté aux États membres de définir les sanctions
01:19:47 pour les entreprises présentes sur leur marché domestique.
01:19:50 Aucun État européen n'a envie
01:19:53 de pénaliser son économie nationale.
01:19:56 La réalité, c'est que les sanctions, c'est surtout des sanctions de principe.
01:19:59 Il y a parfois des sanctions financières, mais elles sont vraiment infinitésimales.
01:20:02 La vraie sanction, c'est de ne plus être pertinent
01:20:05 dans son écosystème. C'est des fournisseurs
01:20:08 ou des clients qui attendent autre chose
01:20:11 que ce qui est proposé en matière de RSE par la compagnie
01:20:14 que je représente. C'est des financiers qui sont
01:20:17 soumis eux-mêmes à des obligations de reporting
01:20:20 supranationaux, de capital
01:20:23 vis-à-vis des risques, etc., et qui, évidemment, vont devoir
01:20:26 faire tourner leur bilan,
01:20:29 concrètement, ça veut dire faire tourner des financements sur des activités
01:20:32 qui vont être alignées avec les objectifs européens.
01:20:35 La sanction, elle passe par là. - Qui ne vous prête pas plus.
01:20:38 - Ou plus chères, ou qui auront des horizons temporels différents.
01:20:41 Le sujet de la RSE,
01:20:44 quand on n'oublie pas qu'il y a un agenda politique,
01:20:47 c'est un sujet systémique, où chaque individu,
01:20:50 entreprise, citoyenne,
01:20:53 contribue et participe, mais n'est pas indépendante
01:20:56 d'un système qui peut choisir, et on le souhaite,
01:20:59 d'aller dans une certaine direction avec certaines exigences.
01:21:02 - Vous avez dit que ça a été lancé il y a assez longtemps.
01:21:05 On en est où dans l'agenda de la démarche
01:21:08 et qu'est-ce qui arrive là bientôt ?
01:21:11 - On a eu beaucoup de choses en très peu de temps.
01:21:14 Ça a commencé fort en 2018. On a eu
01:21:17 en moyenne un voire deux gros textes par an,
01:21:20 qui sont surtout des textes d'obligation
01:21:23 de reporting, de la transparence dont je parlais.
01:21:26 Dont certains ont prouvé qu'ils sont d'application extrêmement
01:21:29 compliquées. Le texte dont je ne prononcerai pas
01:21:32 le nom, mais qui consiste
01:21:35 à démontrer à quel point j'ai des activités
01:21:38 dites vertes, a prouvé que
01:21:41 1) il est extrêmement mal compris,
01:21:44 2) il est tout pris comme une contrainte, alors que ça peut être un outil de pilotage
01:21:47 stratégique, mais surtout il est d'une grande complexité de mise en oeuvre,
01:21:50 notamment pour des raisons de data.
01:21:53 L'Europe, très consciente qu'avec les autres textes
01:21:56 dont l'application entre en oeuvre
01:21:59 dès l'année prochaine pour les plus grandes entreprises,
01:22:02 on a surtout besoin de faire pause,
01:22:05 d'observer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
01:22:08 Tous ces textes sont avant tout des outils, donc il faut observer
01:22:11 à quel point l'outil est pertinent, il est adapté,
01:22:14 il a besoin d'être redessiné ou ajusté
01:22:17 à la réalité concrète de l'accès à l'information,
01:22:20 du niveau de connaissance des entreprises, de ses risques, etc.
01:22:23 Et donc il y a encore un ou deux
01:22:26 gros textes dans le pipe au niveau européen, notamment
01:22:29 celui sur le devoir de vigilance et la
01:22:32 chaîne de valeur. On a vu sortir
01:22:35 il y a moins d'une semaine un projet
01:22:38 de texte de lutte contre le greenwashing
01:22:41 qui s'appelle Green Claims, qui est un
01:22:44 complément très important de tous ces textes de transparence
01:22:47 parce que c'est bien beau d'avoir un discours sur la RSE,
01:22:50 mais si dans la communication
01:22:53 institutionnelle et commerciale on dit des choses qui ne sont pas
01:22:56 alignées avec la communication et la réalité de la stratégie RSE,
01:22:59 il y a un problème de cohérence et évidemment
01:23:02 de transparence.
01:23:05 La météo du moment européenne
01:23:08 c'est avant tout de faire une pause
01:23:11 et d'observer, d'ajuster les outils même s'il y a encore un ou deux
01:23:14 textes à sortir. Et on a bien vu dernièrement que
01:23:17 de toute façon l'agenda européen, y compris politique,
01:23:20 pas simplement réglementaire, il est quand même très
01:23:23 influencé par ce qui se passe dans le monde. Le Covid a changé la donne
01:23:26 sur un certain nombre d'orientations politiques
01:23:29 et évidemment la guerre en Ukraine aussi. Et ça, c'est un des incidences
01:23:32 sur les textes RSE parce qu'on
01:23:35 met fin à la globalisation à tout crin,
01:23:38 on arrête les dépendances internationales,
01:23:41 etc. Et ça évidemment, ça se reflète dans les
01:23:44 stratégies RSE. - Alors vous dites qu'il y a pause,
01:23:47 en même temps vous venez de parler du Green Claim et là il y a encore des trucs
01:23:50 qu'on attend dans les prochains jours ?
01:23:53 - Au niveau texte directeur,
01:23:56 non, parce que la fameuse directive
01:23:59 sur le devoir de vigilance et les chaînes de valeurs,
01:24:02 elle est en cours de négociations politiques. Le texte était extrêmement
01:24:05 ambitieux, il a fait peur à beaucoup de gens, il y a juste ce titre je pense.
01:24:08 Les négociations politiques sont
01:24:11 en train de le raboter dans tous les sens. Ça va prendre énormément de temps
01:24:14 tous les pays, les Etats membres se mettent d'accord.
01:24:17 Ils ambitionnent de faire atterrir le texte à la fin de l'année,
01:24:20 c'est super ambitieux, ce sera peut-être l'année prochaine et du coup, mise en
01:24:23 oeuvre pas avant 2025-2026. C'est important de suivre
01:24:26 ce qui se passe parce que les débats sont des vrais
01:24:29 débats qui ont des conséquences pour le quotidien des entreprises
01:24:32 mais ça c'est pas pour tout de suite.
01:24:35 L'immédiat, c'est ce dont il a été
01:24:38 question dans la table ronde précédente, c'est
01:24:41 les fameuses normes de reporting
01:24:44 de la performance extra financière
01:24:47 dont les premiers drafts ont été proposés
01:24:50 par l'IFRAG qui est le conseiller technique de la commission européenne
01:24:53 laquelle est en train de formaliser les normes
01:24:56 pour les adopter en juin de cette année.
01:24:59 Là on est sur du sectoriel ?
01:25:02 Non, ce sont des normes qui sont transsectorielles
01:25:05 parce que comme ça a été dit à juste titre juste avant
01:25:08 le sectoriel c'est pertinent surtout
01:25:11 pour la performance. Et ces normes
01:25:14 transversales, elles ont pour vocation à
01:25:17 donner de la transparence sur la démarche
01:25:20 parce que de la démarche va quand même dépendre
01:25:23 pas mal de la performance. Et donc la démarche forcément
01:25:26 par définition, elle est transverse à tous les secteurs
01:25:29 et c'est ça qui sera d'application quasi-immédiate
01:25:32 une fois que les textes seront
01:25:35 adoptés par la commission européenne cette année.
01:25:38 Les normes sectorielles sont en train d'être
01:25:41 cuisinées, Frédéric
01:25:44 y participe sur certains secteurs
01:25:47 mais
01:25:50 l'EFRAG a publié d'ailleurs hier ou avant-hier
01:25:53 un communiqué qui pour ceux qui connaissent ce milieu-là
01:25:56 veut dire beaucoup.
01:25:59 La commission a demandé à l'EFRAG de ralentir
01:26:02 le rythme de sortie des textes. D'abord parce qu'ils
01:26:05 nous bombardent de consultations publiques sur des sujets
01:26:08 très compliqués dans des délais très courts et que la commission
01:26:11 a demandé à ce que les observateurs aient plus de temps pour
01:26:14 lire, digérer, commenter.
01:26:17 Et a aussi insisté sur le fait qu'il est
01:26:20 très important qu'on stabilise l'existant et qu'on
01:26:23 accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de ces règles
01:26:26 transsectorielles et que
01:26:29 ce qui est absolument indispensable c'est qu'au-delà
01:26:32 des normes, il y ait des outils de compréhension et d'application
01:26:35 des normes. Et c'est à ça que va s'atteler
01:26:38 l'Europe dans les prochains mois. Ce qui veut dire mécaniquement
01:26:41 parce qu'eux aussi ont des problèmes de ressources humaines
01:26:44 que ça décale le reste.
01:26:47 Vous êtes rassurante, mais à chaque fois j'ai l'impression que j'ai des questions
01:26:50 qui sont de nouveau inquiétantes. Ma question suivante c'était
01:26:53 le fameux projet de normes sur les PME.
01:26:56 Oui, beaucoup de gens sont concernés.
01:26:59 Celui-là, il est
01:27:02 en cours de mijotage
01:27:05 au niveau de l'EFRAG. Il fait partie
01:27:08 de ce que la Commission demande à
01:27:11 déprioriser pour des bonnes
01:27:14 raisons. Je pense que ça va décaler
01:27:17 au moins d'un an. Il y a deux choses importantes à savoir
01:27:20 sur ces normes spécifiques au PME. D'abord
01:27:23 c'est que c'est un exercice par construction redoutablement
01:27:26 compliqué. C'est une excellente idée.
01:27:29 Du point de vue de la PME ou du point de vue de la Commission ?
01:27:32 Et ensuite évidemment pour la PME. Parce que si les
01:27:35 normes sont mal
01:27:38 câblées et
01:27:41 le mot français m'échappe, proportionnelles,
01:27:44 l'objectif de la norme
01:27:47 propre à la PME sera raté.
01:27:50 Il ne faut pas que ce soit un enfer en fait.
01:27:53 Oui, mais en même temps on ne peut pas faire abstraction du fait
01:27:56 que beaucoup de PME font partie des chaînes de valeur
01:27:59 de grands groupes qui eux sont soumis à des normes plus exigeantes.
01:28:02 Et même si on a fait dans la table ronde précédente
01:28:05 la distinction entre les outils de pilotage stratégique,
01:28:08 les indicateurs qui servent à
01:28:11 ma chaîne de valeur, etc. Il y a différentes gradations de données.
01:28:14 Il n'empêche que, y compris pour
01:28:17 du pilotage stratégique, on va avoir besoin de
01:28:20 demander un certain nombre d'indicateurs
01:28:23 à la chaîne de valeur
01:28:26 qui pourront être plus exigeants. On peut imaginer, et c'est pas
01:28:29 délirant, d'imaginer que ce serait plus exigeant
01:28:32 que la norme proportionnée
01:28:35 pour les PME. Et donc la vraie difficulté c'est de trouver
01:28:38 cette réalité d'équilibre
01:28:41 entre la spécificité des PME
01:28:44 liée à leurs ressources, à leur positionnement, diversité,
01:28:47 etc. et le fait qu'elles appartiennent à un écosystème.
01:28:50 Encore une fois c'est un sujet systémique.
01:28:53 Et qu'une partie de la pression pourrait redescendre.
01:28:56 Et ça c'est difficile à concrétiser dans une norme
01:28:59 et ce sera encore plus difficile
01:29:02 à mettre en oeuvre concrètement dans la réalité pratique.
01:29:05 Je pense que l'équilibre se trouvera
01:29:08 dans une disposition des normes transversales
01:29:11 qui sont en cours d'adoption, qui donne
01:29:14 un délai supplémentaire de 3 ans
01:29:17 sur tous les indicateurs liés à la chaîne de valeur.
01:29:20 Et ça, ça a été pensé et rajouté au dernier moment
01:29:23 dans les normes pour donner de la respiration
01:29:26 et du temps de calage
01:29:29 entre grandes, petites et moyennes entreprises
01:29:32 sur quel est le bon niveau d'informations
01:29:35 à fournir pour chacun.
01:29:38 Cinquième et dernière question.
01:29:41 Quel est votre message aujourd'hui aux dirigeants d'entreprises ?
01:29:44 Je reprendrai quelque chose qui a été dit dans la table ronde
01:29:47 d'un précédente. Il ne faut pas se tromper
01:29:50 de lecture des enjeux sur le sujet RSO
01:29:53 de manière générale et sur toutes les obligations
01:29:56 enfin ce qu'on perçoit comme étant des obligations
01:29:59 qui découlent de la réglementation et des initiatives européennes.
01:30:02 Ce n'est pas un exercice de conformité.
01:30:05 C'est tout sauf ça.
01:30:08 C'est avant tout un mécanisme
01:30:11 d'incitation à la réflexion stratégique,
01:30:14 à la prise en compte de nouveaux risques et opportunités.
01:30:17 C'est comment accompagner les équipes de direction
01:30:20 au sein de l'économie européenne à s'approprier
01:30:23 ces nouveaux enjeux, à l'intégrer dans tous les compartiments
01:30:26 de la stratégie et en faire un avantage pour l'avenir.
01:30:29 Ça n'a rien à voir avec de la conformité.
01:30:32 Et c'est un des arguments
01:30:35 dans le recrutement, c'est que quand on fait de la réglementation
01:30:38 en fait on fait beaucoup plus que ça. Après ça dépend
01:30:41 de la couleur de peinture qu'on veut mettre sur le sujet
01:30:44 mais ce serait vraiment une erreur.
01:30:47 D'abord très pénible à mettre en œuvre au quotidien mais surtout
01:30:50 les entreprises passeraient à côtrer du vrai sujet.
01:30:53 On ne parle pas de conformité, on parle de performance
01:30:56 et de pertinence stratégique.
01:30:59 Au bout du compte, la question qui est vraiment posée
01:31:02 et ce vers quoi nous emmène l'Europe,
01:31:05 c'est une redéfinition de la valeur. Il n'y a pas que la valeur financière
01:31:08 qui compte mais quels autres types de valeurs ?
01:31:11 Comment elle est créée ?
01:31:14 Et qu'est-ce qu'il faut déconstruire ou détruire ou consommer
01:31:17 comme autre type de valeur pour créer cette nouvelle valeur ?
01:31:20 Et comment je la partage ? Si ça, c'est pas de la stratégie
01:31:23 et vraiment pas de la conformité, il faut que je change de métier.
01:31:26 Merci beaucoup Maud.
01:31:29 Avec plaisir.
01:31:32 Bravo d'avoir réussi à nous parler de l'Europe sans acronyme
01:31:35 et j'ai tout compris.
01:31:38 Merci à tous nos intervenants
01:31:41 pour cette belle matinée.
01:31:44 Comme je vous l'ai promis, il est à peu près 10h30.
01:31:47 Ceux qui doivent filer peuvent filer bien sûr.
01:31:50 Ceux qui ont envie de s'amuser une demi-heure de plus,
01:31:53 on vous propose un petit moment de speed dating.
01:31:56 Je vous explique en deux mots. C'est très simple.
01:31:59 Si vous souhaitez participer en sortant,
01:32:02 une charmante hôtesse vous tend une petite corbeille.
01:32:05 Le numéro vous affecte à une table.
01:32:08 Vous serez 4 ou 5 par table. Vous pouvez échanger.
01:32:11 Vous aurez 8 minutes clés en main pour échanger vos coordonnées,
01:32:14 vos cartes de visite, prendre date pour une nouvelle rencontre,
01:32:17 nous dire sur un bout de papier que c'est une question à vous lancer,
01:32:20 quel est le sujet que vous souhaitez voir creuser la prochaine fois
01:32:23 dans ce domaine-là, pour aller plus loin,
01:32:26 quel est votre prochain domaine de réflexion.
01:32:29 Vous êtes réunis pour 8 minutes. Si vous avez envie de rejouer,
01:32:32 vous avez une demi-heure, 3 fois 8 minutes avec le temps du café.
01:32:35 Il y aura 3 petites sessions.
01:32:38 Sinon, je vous donne rendez-vous au café avec les intervenants.
01:32:41 Merci à vous tous.
01:32:44 (Applaudissements)
01:32:47 (Musique)

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