Inflation alimentaire : que faire pour venir en aide au pouvoir d'achat des français ?

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des chiffres de l'inflation, + 16% sur les produits alimentaires.
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Transcription
00:00 18h15, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
00:02 On évoque le problème de préoccupation principale pour les Français,
00:06 le pouvoir d'achat et l'inflation, +16,2% je le disais Marc Twaty,
00:10 d'augmentation des prix alimentaires en un an.
00:13 Je pense qu'on n'est pas loin d'un record sur la période.
00:17 Le problème c'est que sur longue période, l'inflation moyenne
00:19 c'était entre 1,5 et 2% y compris sur les biens alimentaires.
00:22 Donc on n'est pas du tout habitués de tels chiffres
00:24 et surtout c'est des biens du quotidien.
00:26 Quand on calcule l'inflation globale,
00:28 c'est une moyenne, on est à 6,3%, ça va.
00:31 Mais dans l'inflation, il y a les voitures et les ordinateurs,
00:34 parce qu'on n'achète pas tous les jours.
00:35 Par contre, les biens du quotidien, notamment l'alimentaire,
00:38 explosent et surtout on a une généralisation
00:41 à l'ensemble des secteurs, ça c'est nouveau.
00:43 Il n'y a plus seulement l'alimentaire
00:44 et malheureusement on sait comment ça va se terminer.
00:46 D'ailleurs ça commence quand les prix vont trop loin,
00:49 les ménages ne peuvent pas continuer de consommer.
00:51 - Et ils se serrent la ceinture. - La consommation s'effondre,
00:54 donc récession, faillite d'entreprise, etc.
00:56 C'est le cercle pernicieux, c'est ça qui est très dangereux.
00:58 On va faire le point avec Somaya Labidi
01:00 et on écoutera les réactions des Français.
01:02 Face à l'augmentation des prix alimentaires,
01:05 le gouvernement avait promis un trimestre anti-inflation.
01:08 Certains distributeurs ont bloqué le prix de certains
01:11 de leurs produits jusqu'à la mi-juin,
01:13 mais le consommateur ne le ressent pas forcément.
01:16 J'ai l'impression que c'est le même prix.
01:20 J'ai pas l'impression que ce soit...
01:24 que la méthode de l'anti-inflation fonctionne.
01:27 Je pense qu'il y a un effort fait,
01:29 mais pas assez à mon goût
01:31 par rapport à mon panier quotidien.
01:35 Une flambée qui ne fait que commencer
01:37 selon le président de System U, Dominique Schellcher.
01:40 La répercussion des prix après les négociations commerciales
01:43 du début de l'année,
01:44 s'est allée jusqu'à la fin du mois de juin.
01:47 - Donc ça n'a pas flambé d'un coup. - Ça n'a pas flambé d'un coup.
01:51 Encore une fois, ça va s'étaler sur plusieurs mois,
01:54 et je dirais malheureusement.
01:56 Mais c'est la réalité,
01:57 et je confirme le chiffre que vous venez de dire,
01:59 16,2% d'inflation alimentaire sur un an.
02:02 Et on sent véritablement maintenant
02:04 que les comportements changent encore davantage.
02:07 Et parmi les augmentations les plus notables,
02:10 la viande a connu un bond de 30%.
02:13 Voilà, la viande a connu un bond de 30%,
02:16 et on n'a jamais eu autant de vols de viande
02:18 et de produits frais que dans les supermarchés.
02:20 Il y a un grand vol sur la viande,
02:21 dans certains supermarchés, c'est incroyable.
02:23 Mais encore une fois,
02:24 l'enjeu qui est déterminant là,
02:26 c'est que ça va durer.
02:27 On voit bien l'aspect anti-inflation,
02:29 le trimestre,
02:30 ce sont des produits distributeurs.
02:32 Ce ne sont pas tous les produits,
02:34 mais les autres produits, eux, ils augmentent fortement.
02:36 Et encore une fois,
02:37 le problème, c'est qu'il y a un effet d'entraînement.
02:38 D'autres produits qui ne sont pas forcément alimentaires
02:40 vont aussi augmenter.
02:41 Et donc c'est là où, après,
02:43 on a la consommation qui de facto,
02:44 on le voit sur l'indicateur de convivence de l'INSEE,
02:47 comme je le disais tout à l'heure,
02:48 les ménages nous disent,
02:49 non seulement ils voient que leur pouvoir d'achat passé s'est effondré,
02:51 et en plus, ils annoncent qu'ils vont baisser
02:54 leurs dépenses de consommation.
02:55 Je rappelle que la consommation,
02:56 c'est le moteur premier de la croissance française.
02:59 Donc si la consommation n'est pas là,
03:00 l'ensemble de l'économie française, finalement, va souffrir.
03:03 Et quand même, beaucoup d'entreprises, aujourd'hui,
03:04 sont en train de faire faillite, malheureusement,
03:06 parce que c'est le contre-coût du quoi qu'il en coûte
03:08 pendant le corona,
03:09 maintenant que vous savez, les PGE,
03:10 les prix garantis par l'État
03:11 qu'on ne peut pas rembourser, etc.
03:13 Ce qui fait qu'aujourd'hui, certaines entreprises, malheureusement,
03:15 vont aussi disparaître,
03:16 ça veut dire des licenciements,
03:17 donc le chômage augmente,
03:18 donc moins de consommation.
03:20 Vous voyez, c'est le cercle pernicieux
03:21 dans lequel on s'est laissé engouffrer
03:23 parce qu'on n'a pas lutté suffisamment tôt
03:25 contre l'inflation, malheureusement.
03:26 - Alain Grével.
03:27 - Oui, il y a neuf que ce qu'on a oublié,
03:28 puisqu'on parlait tout à l'heure
03:29 de la crédibilité de la parole politique.
03:31 Il y a des arrêts sur images,
03:33 puis je vais faire un arrêt sur propos présidentiels.
03:35 Lors de son interview à propos de l'inflation,
03:37 à la télévision, le président de la République a expliqué,
03:40 on pourra retrouver l'extrait facilement,
03:42 que le SMIC avait augmenté plus que l'inflation.
03:45 Plus que l'inflation.
03:46 Donc le SMIC a augmenté,
03:47 j'ai regardé sur la période, de 9,5%.
03:49 Mais comment un Français peut croire aujourd'hui,
03:52 lorsqu'on parle d'une envolée des prix des produits alimentaires de 16%,
03:55 qu'un SMICard n'a pas perdu en termes de pouvoir d'achat ?
03:59 Alors, ce réfugié derrière l'inflation officielle
04:02 et les 100% avec un panier d'INSEE
04:04 qui mélange des poires, des fromages et des ordinateurs,
04:07 ça n'a pas de sens.
04:08 Mais justement, regardez, prenez ce propos.
04:10 Il résonne aujourd'hui.
04:11 Ce chiffre est ahurissant.
04:13 Ça va augmenter.
04:15 Mais comment est-ce que vous voulez que les gens qui ont encore en mémoire,
04:17 comme moi, ce qu'a dit le chef de l'État sur le SMIC
04:19 et sur la perte de pouvoir d'achat,
04:21 puissent continuer à croire ce qu'on leur explique ?
04:22 Vous vous souvenez dans le débat d'un trou de pomme face à Marine Le Pen ?
04:25 Elle a su reciter les chiffres de l'inflation
04:27 et elle a des raisons dans les anticipations.
04:28 Et M. Macron l'a pris d'eau en lui disant que, bien sûr,
04:30 elle n'avait pas la compétence pour l'apprécier.
04:32 Mais chacun peut juger la réalité aujourd'hui.
04:34 - On a aussi dit de réalité qui a été durable.
04:36 J'ai annoncé l'inflation dès 2021.
04:38 On brillonnait à l'époque et encore dernièrement
04:40 dans les instances au plus haut de l'État.
04:42 Et c'est ça le problème, c'est qu'on n'a pas voulu voir,
04:44 ou on a refusé de voir.
04:45 Et par rapport à ce que disait Éric, effectivement,
04:47 il faut savoir que pour un ménage modeste, malheureusement,
04:50 la part de l'alimentaire est plus élevée
04:52 que pour un ménage favorisé ou même en moyenne.
04:55 Donc ça veut dire que pour lui, l'inflation est encore bien plus forte
04:58 que pour l'ensemble des Français.
04:59 Donc cette inflation est très inégalitaire
05:01 puisqu'elle accroît les inégalités,
05:03 puisque les ménages modestes souffrent plus malheureusement que les autres.
05:06 - Et puis n'oubliez pas aussi une chose,
05:08 c'est que là on parle évidemment de ce qui nous arrive,
05:10 c'est-à-dire l'inflation sur les produits alimentaires,
05:12 mais il y a ce que les économistes appellent des dépenses contraintes.
05:14 Et le logement, le logement qui représente 25 à 30 %
05:18 dans le pouvoir d'achat des Français, augmente également.
05:21 Donc voyez dans quelle situation les gens se trouvent
05:24 que vous ayez un salaire ou deux,
05:25 que vous apparteniez ou non aux classes moyennes,
05:27 c'est quand même un scénario très inquiétant.
05:29 - Tout à fait, quand même, dans les schémas assez classiques
05:32 qu'on appelle de "stackflation"
05:33 puisqu'on a quand même une production industrielle qui est dynamique,
05:36 on a un PIB qui progresse,
05:37 et en réalité si on regarde l'évolution...
05:40 - C'est 0,2 % !
05:41 - Non, non, mais d'accord, mais je veux dire,
05:43 il y a une définition économique sur ce que c'est que la "stackflation"
05:46 et en réalité on a quand même une dynamique économique actuellement.
05:49 - Mais tu es en gouvernement aussi !
05:51 - Non, non, mais j'ai fait des...
05:52 - C'est pas interdit !
05:53 - Un truc incroyable, parce que j'ai fait aussi de grandes études d'économie,
05:55 moins brillantes que celles de Mark Tweety,
05:56 mais j'ai quand même un peu bossé à la fac,
05:58 et donc au final, au final...
06:00 Non, ce que je veux dire c'est que, voilà,
06:02 le pire n'est jamais sûr, les amis,
06:04 et en réalité, ce qu'on attend du gouvernement,
06:08 même si Mark Tweety a raison,
06:10 de dire qu'effectivement il avait bien vu venir cette inflation avant les autres,
06:13 ce qu'on veut dire c'est que là, les distributeurs, qu'est-ce qu'ils font ?
06:15 Parce que je connais bien aussi ce monde de la grande distribution.
06:17 Ils ont fait des efforts sur essentiellement des produits
06:20 qu'on appelle de marques propres, de marques de distributeurs,
06:22 et qui sont pas forcément des produits sur lesquels vous vous reportez.
06:26 Si vous avez l'habitude d'acheter un produit de marque nationale ou internationale,
06:29 vous allez pas forcément prendre, entre guillemets, l'équivalent sur un...
06:31 - Mais les gens touchent pas, là. - Voilà.
06:33 Mais ça va, effectivement, ça risque de se passer,
06:35 et c'est ce qui, au final, d'ailleurs, va amener, à mon avis,
06:38 les grands industriels agroalimentaires à revoir le sujet,
06:41 et c'est d'ailleurs pour le coup ce que le gouvernement leur a demandé.
06:44 Moi, je crois que c'est une bonne chose, pas que le gouvernement, d'ailleurs,
06:46 y compris les distributeurs,
06:47 c'est qu'il va falloir regarder les contrats annuels,
06:49 le regarder même avant demi-parcours, au mois de juin,
06:52 pour regarder, effectivement, la valeur faciale,
06:54 c'est-à-dire combien ça vaut un produit au regard de ce que ça coûte.
06:57 - Absolument. - Alors, Eric Nolot ?
06:59 - Question subsidiaire, quelle sera l'influence de l'inflation sur le mouvement social ?
07:03 Parce que quand vous perdez un jour de salaire à chaque journée de grève,
07:09 ou quand vous allez manifester, quand on cite des chiffres aussi faramineux,
07:13 ça va plutôt dans le sens d'un amoindrissement du mouvement social,
07:17 parce qu'à un moment, il faut arbitrer entre la volonté de manifester
07:21 contre une mesure qu'on juge injuste, et puis de boucler la fin du mois.
07:25 Les gens vont devoir arbitrer entre ça de plus en plus.
07:27 - Non, mais c'est ça, mais pas des millions d'entre eux.
07:29 - Il faut également augmenter le mécontentement.
07:31 - Ah oui, bien sûr.
07:32 - Un dernier point très important, c'est qu'il y a une bonne nouvelle, quand même,
07:34 depuis quelques semaines, quelques mois,
07:36 c'est que les prix énergétiques baissent.
07:38 C'est formidable !
07:39 Sauf que c'est pas répercuté.
07:41 - C'est pas sur les factures. - C'est pas répercuté.
07:42 C'est ça qui est assez incroyable.
07:43 À la hausse, c'était très vite répercuté,
07:45 et là, la baisse, que ce soit les prix à la pompe,
07:47 en plus, l'euro s'est apprécié,
07:48 donc on devrait payer encore moins cher les prix à la pompe,
07:51 et on voit que ça n'a pas beaucoup baissé.
07:53 Donc là aussi, on a un petit décalage.
07:55 - Il y a eu un décalage sur les prix de l'énergie,
07:58 on le voit très vite sur les prix à la pompe,
08:00 on ne l'a pas vu si vite que ça,
08:02 sur les prix des contrats qui sont négociés à l'avance,
08:04 quand vous avez un contrat avec EDF,
08:06 ou je ne sais quel fournisseur d'électricité,
08:08 ou d'énergie.
08:09 Mais ce que je trouve effarant dans tout ça,
08:11 c'est à quel point c'est un mal auto-infligé.
08:13 Parce qu'il y a eu deux chocs,
08:15 il y a eu la guerre en Ukraine,
08:16 ce qui a fait monter une partie des prix de l'énergie,
08:18 et puis il y a surtout le fait que derrière,
08:20 et à force hurieuse qui concerne la France,
08:21 c'est parce que nous avons fait des choix énergétiques
08:23 absolument absurdes,
08:25 que les prix ont autant augmenté.
08:27 Même chose sur la croix alimentaire,
08:29 la stratégie européenne du "farm to market",
08:30 elle a contribué à un effondrement...
08:32 - On est perdus là, de quoi ?
08:34 - De directement, de la...
08:35 Je ne sais même pas comment on l'a appelée en français,
08:37 parce qu'on ne prend même plus la peine de traduire les choses.
08:39 Non, mais dans les documents officiels.
08:41 Mais bref, cette stratégie-là,
08:43 elle a produit justement un effondrement,
08:45 et en plus en France, on a tendance à surtransposer le droit européen.
08:48 On était la première puissance agroalimentaire européenne,
08:51 nous ne le sommes plus,
08:52 même les Allemands sont meilleurs que nous,
08:54 y compris sur des produits laitiers ou sur des choses.
08:56 Donc, véritablement,
08:58 il y a une responsabilité politique accablante.
09:00 Et là encore, que le gouvernement ne soit pas capable
09:02 de le prendre en compte quand il assène des arguments d'autorité,
09:04 c'est proprement effrayant.
09:06 Mais dernier point, il y a quand même quelque chose d'encourageant aussi,
09:08 c'est sur les engrais,
09:09 parce que les prix des engrais, en général,
09:11 sont un très bon indicateur à six mois,
09:13 des prix sur l'alimentaire.
09:15 Ils sont en train de baisser.
09:17 Après, pour les gens qui se prennent effectivement des factures
09:19 à l'heure actuelle, quand ils vont faire leurs courses,
09:21 c'est très difficile.
09:23 Écoutons-les, justement, ces consommateurs qui sont vraiment désespérés.
09:27 Avant, je ne comparais pas du tout.
09:29 Maintenant, je compare,
09:30 et vraiment, il y a une différence de prix
09:32 entre les trois magasins, là.
09:34 Incroyable.
09:35 Moi, je n'utilise pas les paniers inflatants,
09:37 donc j'achète ce que je peux, moi, acheter
09:39 avec ce que j'ai dans mon porte-monnaie.
09:41 Et sinon, il y a des autres produits que je ne peux pas acheter.
09:44 Ça coûte très, très cher.
09:46 On ne peut pas.
09:47 J'achète de la viande,
09:48 qui souvent est moins chère,
09:49 parce que la date de péremption,
09:51 elle est dans le jour d'après
09:53 ou le surlendemain.
09:56 Et en fait, je la congèle, la viande.
09:57 Donc, quand je la ressors,
09:59 je l'ai payée moins cher,
10:00 mais elle est toujours bonne.
10:01 Fruits, légumes, etc.
10:02 C'est sûr que les légumes bio,
10:04 c'est un peu plus difficile,
10:05 mais ça s'adapte à tout.
10:06 Je fais attention à ce que je consomme.
10:08 J'essaie de prendre le moins de marques,
10:10 mais ça ne se voit pas beaucoup à la fin du mois.
10:15 Marc, il y a une issue,
10:17 il y a un moment où on va se dire que ça va baisser.
10:20 On nous a parlé du mois de juin.
10:21 On peut se dire le mois de juin ou pas ?
10:23 Je peux vous dire aussi que l'inflation va baisser,
10:25 mais pas pour une bonne raison.
10:26 Elle va baisser parce qu'il n'y a plus d'activité,
10:28 il n'y a pas de demande.
10:29 C'est vrai, l'inflation, les prix, c'est quoi ?
10:31 C'est très simple, c'est le coût de production d'un produit,
10:33 plus un peu de profit,
10:34 et après, c'est l'offre et la demande.
10:35 Pourquoi a-t-on eu de l'inflation en 2021 ?
10:37 Parce que justement, on avait créé trop de demandes artificielles,
10:39 la fameuse planche à billets, etc., la dette publique,
10:41 alors qu'il n'y avait pas l'offre en face.
10:42 Ça, c'est le premier facteur d'inflation dès 2021.
10:45 Ensuite, on a arrivé évidemment à la guerre en Ukraine, etc.
10:47 Et donc là, on voit que c'est l'inflation qui ne cesse d'augmenter.
10:50 Et malheureusement, c'est l'inverse.
10:51 Une fois que les prix ont été trop loin,
10:52 eh bien, la demande va baisser,
10:54 va devenir supérieure à l'offre,
10:55 et là, les prix vont baisser.
10:57 Mais c'est pour une mauvaise raison.
10:58 Les prix vont baisser parce que malheureusement,
10:59 il y a des ménages qui vont s'ouvrir, qui ne pourront plus consommer.
11:02 Il y a un exemple, malheureusement, qui était le Japon.
11:05 Dans les années 80-90, l'inflation était énorme.
11:07 Tout allait très bien, etc.
11:08 Puis les bulles se sont dégonflées.
11:10 Et il y a eu 20 ans au Japon de déflation.
11:13 Ça veut dire de baisse des prix.
11:15 Mais ce n'était pas une bonne nouvelle
11:16 parce que la déflation, c'est encore pire.
11:17 La déflation, ça veut dire que derrière,
11:18 on ne peut pas embaucher, il y a du chômage, etc.
11:20 Donc c'est pire que l'inflation.
11:21 Donc c'est ça, ma inquiétude,
11:23 c'est que oui, l'inflation va baisser,
11:24 mais là, on risque de passer d'un excès à l'autre,
11:26 où ça va générer une récession qui va faire mal
11:29 en termes d'emplois, en termes de chômage,
11:30 et donc en termes sociaux, bien entendu.
11:32 Il y a peu d'espoir, enfin, oui,
11:34 il y a peu de motifs d'être optimiste, en fait,
11:36 l'arbitrage fiscal.
11:37 On peut l'emporter, on regarde.
11:39 Il faut regarder l'import.
11:40 Non, mais là, c'est catastrophique.
11:42 L'économie qui a été faite, je ne l'ai pas contestée en tout point.
11:45 J'ai essayé d'amener un peu de contradiction
11:47 à la réflexion de Mark Tweety,
11:48 mais je sais qu'il regarde cela avec équilibre.
11:51 Bon, d'abord, je pense que demain, c'est pour le gouvernement.
11:55 Et là, je ne pars pas au titre du gouvernement,
11:57 mais on a besoin d'un climat social dans notre pays,
11:59 dans les entreprises.
12:00 Moi, je le vois au quotidien.
12:01 Le gouvernement doit retrouver les voies du dialogue social
12:04 avec l'intersyndicale.
12:05 Enfin, il faut se dire les choses.
12:06 On a besoin, collectivement, dans notre pays, de cela.
12:08 Et je crois que là, on verra baisser le niveau d'inquiétude.
12:11 Ce qu'a évoqué tout à l'heure, effectivement,
12:13 avec Justesse aussi et Mark Tweety,
12:15 c'est que, sur le fond, c'est plus de l'inquiétude.
12:17 C'est pour ça qu'il nous a dit après,
12:18 ils ont besoin de confiance.
12:20 Ce n'est pas du ras-le-bol, forcément.
12:21 C'est de l'inquiétude.
12:22 On a l'inquiétude pour demain.
12:24 On se demande, et l'inflation, c'est typiquement un levier
12:26 qui génère de l'inquiétude.
12:27 Aurai-je assez d'argent demain pour m'acheter à manger un service ?
12:32 Donc, ça, c'est très important.
12:33 Donc, la maîtrise de l'inflation,
12:34 c'est un élément de restauration de la confiance.
12:36 Et donc, effectivement, on attend le gouvernement là-dessus.
12:38 Moi, j'ai entendu et je suis en phase
12:41 avec un grand nombre de propos que j'ai entendus sur ce plateau.
12:43 Ça n'appartient pas au gouvernement.
12:45 La décision, elle se prend à Francfort, à la Banque centrale.
12:47 - Vous voulez terminer la super-anuski ?
12:49 - Je rentre pas, mais c'est vrai.
12:51 - Vous pouvez le tourner dans tous les sens que vous voulez.
12:52 Ça, je peux vous dire qu'aucun ministre des Finances,
12:54 de l'économie et des Finances français
12:55 n'a le moindre pouvoir sur l'inflation.
12:57 Il peut faire des boutiquiers, il peut faire des niveaux,
12:59 mais juste on fera bien l'inflation.
13:01 - Actuellement, je peux le tourner comme je veux,
13:02 mais actuellement, on n'a pas le même taux d'inflation en France
13:04 que celui en Espagne ou au Portugal.
13:05 Pourtant, on est tous dans la même zone euro.
13:06 Donc, ça ne se décide pas à Francfort.
13:08 Il y a bien des éléments de la politique nationale.
13:10 Il y a des éléments factuels que tout le monde connaît.
13:12 - L'inflation en Espagne et au Portugal,
13:14 c'est juste des effets de décalage dans le temps.
13:16 - On a quand même une maîtrise, sachant qu'on pourrait
13:21 prendre des mesures, soit une fois que le mal est fait,
13:23 une fois que l'inflation est là, ou en amont.
13:25 Et on pourrait effectivement baisser les impositions
13:27 qui payent sur les ménages, le CACG, pour relancer la machine.
13:29 - Ce qu'ils ont montré, c'est encore plus les décisions de la Fed.
13:31 Les décisions de la Fed...
13:33 - Ils ont complètement perdu.
13:35 - C'est la réalité politique dans laquelle on vit.
13:37 C'est un problème démocratique, d'ailleurs,
13:39 si je suis capable de le dire.
13:41 Le point qu'on souhaite, je crois, collectivement,
13:43 c'est effectivement retrouver de la confiance,
13:45 avoir une maîtrise, quels que soient les leviers,
13:47 y compris quand c'est des leviers européens,
13:49 une maîtrise de l'inflation, pour dynamiser aussi
13:51 notre croissance, et au final, de retrouver...
13:53 Parce qu'on a quand même des bons indicateurs.
13:55 Vous m'en demandiez à Laurence Ferrari,
13:57 moi je ne vais pas me garderiser un indicateur.
13:59 C'est pas tout ça, mais simplement le taux de chômage.
14:01 On voit bien que, quand on se posait la question
14:03 "Est-ce qu'on va arriver sur le plein emploi ?"
14:05 Vous savez qu'il y a un certain nombre de secteurs
14:07 qui sont en meilleur, à des taux de chômage à 7%.
14:09 En vérité, on est en tension sur beaucoup de secteurs.
14:11 Moi, je le vois dans les entreprises que j'accompagne.
14:13 On est réellement en tension sur beaucoup
14:15 de métiers, notamment des métiers
14:17 de bouche alimentaire, mais aussi
14:19 des métiers de manutention, mais aussi des métiers
14:21 techniques, comme les soudeurs, les plombiers,
14:23 les métiers du BTP, et la réalité, les frigoristes.
14:25 Vous savez, franchement, il ne nous manque pas
14:27 que des spécialistes de l'IT dans notre pays.
14:29 Donc, on n'est pas encore, pardon
14:31 pour ceux qui voient les choses en noir,
14:33 mais on n'y est pas encore.

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