Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce mercredi, il revient sur la violence d'une élève envers son enseignante qui lui demandait d'enlever son voile à Tourcoing.
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00:00On est pro, ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30, on s'est nus jusqu'à 10h30.
00:12Frapper un professeur, c'est frapper la République, a dit hier Mme Geneté, la nouvelle ministre
00:19de l'éducation nationale, qui répète de façon mécanique une formule qu'on a entendue
00:23des centaines de fois et qui ne signifie pas grand chose, mais qui souligne sans doute
00:28le vide de la pensée.
00:30Mme Geneté ne comprend rien, ou fin de ne pas comprendre.
00:34Ce qui est en jeu à Tourcoing, c'est une revendication communautaire.
00:39Une jeune femme veut porter le voile islamique à l'école, un professeur refuse et le professeur,
00:47la professeure en l'occurrence, est frappé.
00:50Cet incident, de plus, illustre l'islamisation de la France, l'importation sur notre sol
00:56de mœurs, de coutumes, de religions nouvelles qui entraînent des demandes communautaires.
01:01C'est ça que Mme Geneté aurait dû souligner, plutôt que de parler de laïcité ou de république.
01:08C'est parce qu'il existe des revendications communautaires que des étudiants manifestent
01:12à Sciences Po, c'est parce qu'Emmanuel Macron craint des soulèvements dans les quartiers
01:16qu'il n'a pas défilé il y a un an dans une manifestation contre l'antisémitisme.
01:21C'est pour la même raison que Rima Hassan a demandé hier des comptes aux journalistes
01:26Olivier Truchot et Alain Marchal, qu'ils l'interrogeaient sur BFM.
01:30Il y a aujourd'hui sur le sol de France des Français, c'est leur droit, qui sont en
01:35rupture avec la culture, la tradition, les habitudes séculaires du pays.
01:40C'est à l'aune de cette réalité qu'il faut décoder les mots, les faits, les gestes
01:46de ceux qui dirigent entre peur, lâcheté, aveuglement et déni.
01:52Il est 9h01, Chanel Ousto.
01:549h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:07Carl, bonjour à tous.
02:08Colère et inquiétude des agriculteurs.
02:10Une opération surprise était organisée cette nuit en région parisienne, des panneaux
02:14de villes ont été décrochés ou retournés à Paris, mais aussi dans le Val d'Oise,
02:19en Essonne ou dans les Yvelines.
02:21Au total, une centaine d'agriculteurs étaient mobilisés pour interpeller le gouvernement
02:25sur leur situation.
02:27Parmi eux, Victor Rabier, des jeunes agriculteurs, qu'on écoute.
02:30La demande, elle est très simple, on attend une suite, suite au mouvement qui avait été
02:36démarré l'année dernière.
02:38Aujourd'hui, on n'a pas avancé du tout, sauf que nous, il faut que dans le travail,
02:42on avance, il faut que ça bouge.
02:44Aujourd'hui, on n'a pas de ligne directrice, on n'a pas de vision d'avenir, on n'arrive
02:49plus à installer des jeunes, donc il faut qu'on arrive à redonner de l'intérêt
02:53au métier.
02:54A Tourcoing, la garde à vue de l'élève qui a agressé son enseignante a été prolongée.
02:59La jeune femme de 18 ans a giflé la professeure parce qu'elle lui avait demandé de retirer
03:04son voile islamique qu'elle portait au sein de l'établissement scolaire, ce qui est
03:07évidemment interdit.
03:09Depuis cette agression, le lycée est fermé et le restera jusqu'à nouvel ordre.
03:13Et puis la France Insoumise exclut l'un de ses députés.
03:17Il s'agit du député de la première circonscription de l'Isère, Hugo Prévost, élu il y a seulement
03:22trois mois.
03:23Le parti lui reproche, je cite, « d'effets graves à caractère sexuel qu'il aurait
03:27commis avant son élection ». La présidente du groupe à l'Assemblée, Mathilde Panot,
03:30l'appelle également à démissionner de son mandat.
03:32Je précise qu'à ce stade, la justice ne s'est pas saisie de son cas.
03:36Voilà pour l'essentiel de l'information.
03:37C'est à vous, Pascal.
03:38Merci beaucoup, Chana Lustow.
03:40Nous sommes avec Sarah Salman ce matin, avec Rachel Khan, avec Eric Nelot, avec Gauthier
03:44Lebrecht et avec Alain Jakubowicz.
03:46Le voile à l'école, ça a 35 ans.
03:4935 ans.
03:50Je vous propose donc d'écouter ce que Lionel Deschospins disait.
03:53C'est le plus simple.
03:55Il était ministre de l'Éducation nationale.
03:57C'était en 1989.
03:59Et vous allez l'entendre et vous comprenez tout.
04:02C'est cruel.
04:03Tout ce qui s'est passé en France depuis 35 ans.
04:05Mais ce n'est que le début, madame, messieurs.
04:08Ça sera de pire en pire.
04:10Mais écoutons Lionel Deschospins.
04:13Alors, Lionel Deschospins, ce sont des affaires difficiles parce que les avis divergent et
04:18d'ailleurs pas en fonction forcément des clivages politiques.
04:20Alors, quelle est la position du ministre de l'Éducation sur une affaire comme celle-ci ?
04:26D'abord, je voudrais quand même dire que ces affaires sont limitées, c'est-à-dire
04:30que de nombreux enfants d'immigrés ou d'origines par ailleurs confessionnelles différentes
04:37sont accueillis par les écoles et notamment par l'école publique.
04:40Sans problème.
04:41Et j'ai envie d'ajouter une deuxième chose, je ne suis pas sûr, bon, on a posé des questions
04:45de principe, c'est sûrement utile, mais je ne suis pas sûr qu'on ait intérêt à
04:49braquer les médias à chaque fois qu'il y a une petite fille qui va avec un foulard
04:53sur la tête dans une école.
04:54J'ai l'impression qu'il faut traiter ces problèmes avec calme et avec discrétion.
04:58Si à chaque fois on en fait une affaire nationale, on ne nous aidera peut-être pas
05:01à les résoudre.
05:02L'école, en France, doit accueillir tous les enfants.
05:05L'école ne doit pas être un lieu de refus ou d'exclusion.
05:07Et à mon avis, le fait qu'un enfant arrive avec un foulard ne doit pas être un motif
05:12pour l'exclure ou pour ne pas l'accepter à l'école.
05:16C'est ce jour-là que se sont séparés les deux gauches.
05:19Voilà.
05:20C'est ce jour-là que je suis devenu un fasciste, puisque j'appartiens à l'autre gauche.
05:24Cela dit, je n'oublie pas que le Front National, à l'époque, était du côté du voile, pour
05:29d'autres raisons certes que Lionel Jospin, donc il n'y a pas que la faute de la gauche.
05:32Après, je vous ai trouvé un peu dur sur la ministre de l'Éducation nationale parce
05:36qu'elle ne connaît rien à l'Éducation nationale.
05:38Il faut le temps qu'elle se forme, qu'elle apprenne son métier.
05:41Et en fait, ce n'est pas sa responsabilité, c'est la responsabilité de ceux qui l'ont
05:45nommée.
05:46Je crois que c'était sur l'insistance d'Emmanuel Macron, qui sait très bien que tout se passe...
05:49Et de Gabriel Attal.
05:50Et de Gabriel Attal.
05:51Non, mais il y a un problème avec Mme Genetet.
05:52Elle n'a...
05:53Non, elle ne sait rien.
05:54Elle ne sait rien.
05:55Même pour la minute de silence, elle a réussi à se tromper de fiches.
05:57Oui, mais ça, en revanche, je ne suis pas sûr.
05:59Alors là, c'est mon avis.
06:00Je pense qu'elle sait...
06:01Je pense que...
06:02Rétropédalage au-dessus d'elle.
06:03Non, mais c'est quand même le signal qui est envoyé de nommer une dame, je n'ai rien
06:09contre elle, qui ne connaît rien à rien, qui n'a aucune légitimité pour parler de
06:14l'Éducation nationale.
06:15Comme beaucoup de ministres en exercice.
06:16Qui, visiblement, s'occupait des plats cuisinés à Singapour avant.
06:19C'était ça qu'elle faisait.
06:20Elle s'occupait des plats cuisinés pour les expatriés.
06:22Le rapport paraît lointain.
06:23Première vue.
06:24C'était ça.
06:25Donc, elle n'a aucune légitimité pour parler de l'Éducation nationale sur un ministère
06:28aussi important.
06:30Moi, en fait, c'est effrayant et ça peut faire de la peine.
06:33C'est le macronisme.
06:34Ça peut faire de la peine de nommer des gens...
06:36Vraiment, je le répète, j'ai rien contre elle, elle ne sait pas ce que c'est.
06:40Et la première chose qu'elle a dit, c'est que ma grand-mère, ma mère, ma sœur ont
06:44été...
06:45On est à six ministres de l'Éducation nationale depuis 2022.
06:47En fait, c'est effrayant, ce pays, enfin, c'est effrayant de nommer des gens.
06:52Qu'on nomme M.
06:53Bellamy, qu'il connaît, qu'on nomme des gens qui savent de quoi il parle.
06:57Mais après, il faudra voir aussi la sanction, parce que, souvenez-vous, dans le lycée
06:59Maurice Ravel, il n'avait pas été soutenu par sa hiérarchie, il avait été l'un sur
07:02les réseaux sociaux.
07:03Et le 2 octobre, donc c'était il y a quelques jours, il y avait le procès et une peine
07:08d'un an de prison avec sursis a été requise.
07:10Donc ça, ce sont les réquisitions, ce n'est pas la sanction définitive, mais ça nous
07:13montre déjà que c'est un an avec sursis pour les réquisitions.
07:17Ce matin, elle n'est pas à Tourcoing.
07:19Elle n'est pas à Tourcoing.
07:20Alors, le ministère de l'Éducation nationale ne donne pas de raison officielle.
07:24On voyait que les cours n'allaient pas reprendre dans l'établissement scolaire.
07:28En fait, c'est en débat.
07:29Donc, ce n'est même pas certain que les cours ne finissent pas par reprendre.
07:33Il n'y a pas de raison officielle donnée par le ministère de l'Éducation nationale.
07:36C'est juste que c'est non pas annulé, nous dit-on, mais reporté.
07:40Donc, elle ne comprend pas ce que c'est que faire de la politique.
07:44Elle ne comprend pas le poids des Saint-Baol, donc elle ne se déplace pas à Tourcoing.
07:47Donc, ce n'est pas grave.
07:48Ce n'est pas grave s'il reste dans son ministère.
07:51C'est la continuité de Mme Belloubet.
07:52Je suis désolé.
07:53Ce n'est pas grave, en fait.
07:54Et pour reprendre l'exemple du lycée Maurice Ravel, le proviseur est parti quand même en
07:58Donc, quelque part, l'islamisme a gagné.
08:01Il a été poussé vers la sortie et pas soutenu par sa hiérarchie.
08:04Et puis, il y a les mots, c'est-à-dire qu'effectivement, ce ronronnement, il nous parle de laïcité
08:08alors que le sujet, ce n'est pas la laïcité, le sujet, c'est le séparatisme, c'est-à-dire
08:13que normalement, on devrait peut-être justement lui fournir une fiche sur ce qu'est le voile
08:19qui entache, qui sépare, qui fracture les Français et qui soumet les femmes et qui
08:24entache notre devise républicaine, qui entache l'égalité, puisqu'effectivement, le rapport
08:29homme-femme est entaché, la liberté, puisque finalement, on n'apprend pas aux jeunes filles
08:33à être libres avec ce voile, et forcément, la fraternité.
08:37C'est une question de séparatisme et d'entrisme à l'école.
08:40Alain Jacob, c'est désolant, en fait.
08:42Je vous assure, c'est désolant.
08:44C'est désolant.
08:45Non, mais c'est désolant, je ne peux pas vous dire autre chose.
08:49Et tu n'as pas envie, je n'ai pas envie de critiquer, tu n'as pas envie tous les matins
08:51de critiquer ce qui nous dirige, mais c'est désolant.
08:55Je ne peux pas vous dire, moi, ça me fait de la peine, en fait.
08:57Moi aussi.
08:58Je ne peux pas vous dire autre chose.
08:59Je pense que sur cette horrible et malheureuse affaire,
09:04qui n'est pas la première et qui ne sera pas la dernière,
09:06je pense que ce n'est pas l'occasion de rouvrir le débat sur le voile.
09:10Je pense qu'il y a une règle, il y a une loi.
09:1315 mars 2004.
09:15C'est clair, aucune élève, quelle qu'elle soit,
09:19ne doit se trouver dans un établissement scolaire avec un voile.
09:23Point.
09:24Je veux dire qu'il n'y a pas d'autres sujets.
09:26Moi, justement, on est en train, et là, c'est un peu ce qu'on fait sur ce plateau,
09:30de reprendre le débat sur le voile.
09:33Il n'y a pas à reprendre le débat sur le voile, il y a à faire appliquer.
09:36Mais vous n'y arriverez plus.
09:38Mais vous n'y arriverez plus, Alain, vous n'y arriverez plus.
09:43Il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas ministre de l'Éducation nationale.
09:46Alain, j'accube au vite.
09:48Dans cinq ans, vous n'y arriverez plus.
09:52Je crois, Pascal, parce qu'on va sûrement venir à ce mot terrible
09:55qui a effrayé tous les islamistes de France,
10:00en disant, nous ne laisserons rien passer,
10:02et à s'attaquer à un professeur.
10:05Bon, ça nous rappelle...
10:06C'est ça la guerre république.
10:07Ça nous rappelle les Juifs, ça nous rappelle tout et n'importe quoi.
10:11C'est surtout, avant tout, un signe d'impuissance.
10:14Oui.
10:15Je veux dire, quand on en est au coup de menton,
10:17le coup de menton, c'est d'abord le signe d'une impuissance.
10:19Voyons le sujet de Mickaël Dos Santos.
10:21On trouve que ces mots, à la reprise, dans les éléments de langage,
10:24une phrase qui est quand même un tout petit peu galvaudée, quand même.
10:27Mais c'est Gérald Darmanin qui met le focus sur cette histoire en twittant,
10:30parce que Tourcoing, c'est évidemment sa ville,
10:32en allant poser une question à la ministre de l'Éducation nationale.
10:35Donc là, c'est l'ancien ministre de l'Intérieur
10:37qui met les projecteurs sur cette histoire,
10:38qui seraient sans doute passés, comme ça, sous le radar.
10:41Je ne suis pas totalement désintéressé de sa part non plus.
10:43Non, c'est sa ville, totalement.
10:44C'est sa ville, bien sûr, en même temps.
10:46Voyons le sujet de Mickaël Dos Santos.
10:49Voyons le sujet de Mickaël Dos Santos et nous en parlons.
10:53Il est 16h30 lundi, lorsqu'une élève s'apprête à quitter le lycée Sévigné de Tourcoing.
10:58Encore dans l'enceinte de l'établissement,
11:00la jeune femme de 18 ans porte son voile et enfreint les règles de laïcité.
11:04Une professeure s'en aperçoit et lui demande de le retirer.
11:08C'est alors que la situation dérape.
11:10La lycéenne l'invective, la gifle et lui porte des coups.
11:13Une violente agression condamnée par presque tous ses camarades.
11:17Nous sommes en France, c'est un pays pour tout le monde, il n'y a pas de problème.
11:21Quand un enseignant demande de retirer quoi que ce soit,
11:25que ce soit ta veste, ton voile ou peu importe,
11:28eh bien on n'a qu'à répondre oui.
11:30Elle aurait juste dû enlever son voile et le mettre à la sortie du lycée,
11:34comme toutes les filles font.
11:35Interpellée hier par Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale,
11:38Anne Jeuneté a réagi.
11:40La ministre de l'Éducation nationale a promis des sanctions fermes.
11:44Menacer un professeur, c'est menacer la République.
11:48Frapper un professeur, c'est frapper la République.
11:51L'école de la République ne cèdera jamais sur la laïcité,
11:55elle ne cèdera jamais face à les violences et je ne laisserai rien passer.
11:59Choquée et en solidarité avec leurs collègues,
12:02les enseignants du lycée Sévigné ont exercé leur droit de retrait.
12:05Une chose que je remarque de ce reportage,
12:07d'abord ces jeunes gens qui disent des propos durs sur cette jeune fille.
12:12Ils témoignent de manière anonyme,
12:15c'est-à-dire qu'eux-mêmes ont peur,
12:17alors que ce qu'ils disent quand même est vraiment très intéressant,
12:21mais eux-mêmes ont peur d'apparaître à la caméra
12:25alors qu'ils condamnent cette jeune femme, donc ça fait sens.
12:28Et la deuxième chose, c'est ce que disent ces deux jeunes filles qui disent
12:32qu'elle aurait dû faire comme toutes les filles,
12:34mettre son voile quand elle sort dehors, comme toutes les filles.
12:38Donc vous n'y arriverez plus, chère Alain,
12:41parce qu'aujourd'hui, c'est des nouvelles...
12:44Comment dire ? C'est des nouveaux modes de vie
12:46qui sont en place, des nouvelles normes
12:48qui sont en rupture avec un modèle ancien.
12:51Dans le témoignage, il y a ce garçon, ce jeune homme qui dit quelque chose.
12:56Il dit, lorsqu'un professeur vous demande de retirer quoi que ce soit.
12:59Sauf que le voile, ce n'est pas quoi que ce soit.
13:02Il n'y a pas de hiérarchie, ce n'est pas d'enlever une écharpe ou un bonnet,
13:05c'est autre chose.
13:06Il ne s'agit pas de la question du voile,
13:08il ne s'agit pas de la question de la loi sur le voile,
13:10c'est une question de séparatisme.
13:12Si on élargit la perspective, il y a quand même question de laïcité.
13:15Excusez-moi, mais imposer la laïcité à la religion catholique,
13:19ça a été une sacrée paire de manches,
13:20ça a été une lutte, presque une guerre.
13:22Et à mon avis, le défi que nous pose l'islamisme
13:26est moindre dans l'état actuel des choses
13:28que la situation au moment de la loi de 1905.
13:31Donc il est encore temps de s'y attaquer.
13:33Mais effectivement, il faut commencer par nommer des gens à l'éducation nationale
13:35qui connaissent le métier et non pas n'importe qui sorti d'un chapeau.
13:38Il faut surtout une volonté politique.
13:40Alain Jacobovitz.
13:41Il ne connaissait rien à la volonté.
13:42Il faut surtout une volonté politique.
13:44Et c'est pour ça que lorsque Pascal me dit
13:46« nous n'y arriverons pas »,
13:47c'est un peu aussi poser les armes,
13:49alors qu'en fait, il y a un vrai combat à mener.
13:51Autant mettre les mots combattants.
13:53Ce n'est pas en partant du principe qu'on n'y arrivera pas.
13:55Vous voulez que je vous raconte ce qui se passe dans le sport, Alain Jacobovitz ?
13:58Parce que je ne le sais pas.
13:59Vous voulez que je vous raconte ce qui se passe dans les clubs de football aujourd'hui ?
14:02Les demandes communautaires ?
14:04Je vous rappelle qu'en tant que président de la LICRA,
14:06je crois avoir été le premier à rappeler ce qui se passait dans le sport amateur.
14:10C'est-à-dire tous les dimanches matin ou les samedis après-midi
14:14sur les stades de France, dans la France reculée, etc.
14:16Parce qu'on avait beaucoup parlé des noms terribles,
14:20des singes ou des bananes, etc.
14:22dans le milieu du foot professionnel.
14:25Mais ce n'est rien à côté de ce qui se passe dans le foot amateur.
14:28Donc le sujet, mon cher Pascal, je le connais bien.
14:30Eh bien, vous n'y arriverez pas.
14:31Ces demandes communautaires...
14:32J'ai envie de dire, d'ailleurs, personne n'a raison, personne n'a tort.
14:35C'est des communautés qui demandent d'autres modes de fonctionnement
14:41au nom de mœurs, d'habitudes, de traditions qui sont différentes
14:44de celles qui existaient jadis.
14:46Il y a des lois à respecter, quand même.
14:48Non, mais vous dites qu'il y a des communautés différentes.
14:50Non, il y a une loi à respecter de 2004, vous l'appliquez.
14:54On vous demande de respecter une consigne et vous giflez une croix
14:56parce qu'elle veut vous attendre.
14:57Et bien, il y a des clubs de sport, parce que c'est qu'un rapport de sport,
14:59et qu'un rapport de force.
15:01Quand dans des clubs de football, que je ne citerai pas, tout est halal,
15:05tout est halal dans certains clubs communautaires.
15:07Parce que c'est des demandes...
15:08C'est parce que les fédérations laissent faire aussi.
15:10La fédération française, en l'occurrence avec Philippe Diallo,
15:14elle a été assez claire sur le hijab.
15:16J'ai des connaissances assez limitées en football, mais je prends l'espèce.
15:19C'est des demandes qui existent et vous avez en faveur de vous...
15:22Mais vous n'êtes pas obligé de céder aux demandes.
15:23Mais oui.
15:24Mais ça va...
15:25Non.
15:26Si vous cédez un petit peu, vous donnez tout.
15:29C'est que...
15:30Je vous assure, moi...
15:32En pratique, c'est pas possible.
15:34En pratique, quand vous avez un vestiaire avec 95% de revendications identiques,
15:41qu'est-ce que vous faites ?
15:42Donc, vous cédez.
15:43Vous cédez.
15:44Parce que du coup, ça vient également à l'encadrement.
15:48À l'âge accumulé vite.
15:50Très souvent, c'est une prise de possession.
15:53Mais ce n'est que le début.
15:54Des clubs qui s'affirment, qui se revendiquent
15:58et qui sont connus pour être communautaires.
16:01Dans toutes les petites et moyennes villes, vous avez le club des Turcs,
16:05le club des Marocains, le club des...
16:07C'est la réalité.
16:09Et ils se revendiquent comme tels.
16:11Et ce n'est pas illégal.
16:12Oui, mais là, je parle de clubs professionnels.
16:14C'est encore autre chose.
16:15Moi, je trouve que le problème du sport amateur est beaucoup plus grave
16:18que celui du sport professionnel.
16:20Parce que moi, il y a l'argent qui règle le problème dans le sport professionnel,
16:23pas dans le sport amateur.
16:24Allez-y, Gautier Lebré.
16:26Merci.
16:27Et une source proche du dossier m'informe que la fille qui est en garde à vue
16:30s'était présentée en Abaya le 5 septembre à la rentrée devant son établissement
16:34et que l'accès lui avait été refusé.
16:36Elle avait tenté de rentrer en Abaya déjà.
16:38L'école est obligatoire après 16 ans.
16:40Vous savez, par exemple, que l'équipe féminine de Gaillac
16:43se préparait à recevoir Caussade ce dimanche.
16:46Le match n'a finalement pas eu lieu en raison de la présence sur le terrain
16:48d'une joueuse voilée.
16:50C'était dimanche 6 octobre.
16:52Les féminines de l'association sportive de basket Gaillac-Croix
16:55recevaient Caussade pour la troisième journée du championnat régional féminine.
16:59Elles ne l'ont pas dépoussée.
17:00Oui, c'est possible, Pascal Delusse et Darmanin.
17:02Oui, vous avez raison.
17:04Je suis d'accord, mais c'est un bon signe.
17:06Bien sûr, vous avez parfaitement raison.
17:08Voyez cet échange entre M. Darmanin et Mme Jeannetay, hier à l'Assemblée nationale.
17:12Voyez cet échange, dis-je à Marine Lenson,
17:16entre M. Darmanin, qui est désormais député.
17:20Est-ce qu'on peut l'écouter ? Allons-y.
17:24Cette enseignante m'a dit qu'elle avait changé son métier d'infirmière
17:26pour transmettre et devenir enseignante.
17:29Elle m'a aussi dit qu'elle est allée en bac professionnel
17:31parce que c'est là où elle avait le plus à apporter aux enfants de la République.
17:34Et aujourd'hui, alors qu'elle est en arrêt de travail, qu'elle a été molestée,
17:38que personne n'est intervenu pour la défendre, à part les policiers.
17:41Aujourd'hui, elle a besoin de vous, madame la ministre.
17:43Elle a besoin du gouvernement de la République.
17:45Elle a besoin de nous tous pour affirmer que la laïcité qu'elle enseigne à ses élèves,
17:49parce qu'elle a le courage de dire non, c'est notre meilleur investissement pour l'avenir.
17:54Je condamne, et je veux insister ici avec la plus grande fermeté,
17:58cet acte de violence et cette atteinte aux principes de la République.
18:03Il s'agit d'un acte qui défie notre école laïque, d'un acte qui défie la République.
18:10Je n'accepterai jamais que l'on porte atteinte à l'intégrité physique d'un professeur,
18:16que l'on porte atteinte à nos lois et à nos valeurs.
18:20Menacer un professeur, c'est menacer la République.
18:24Frapper un professeur, c'est frapper la République.
18:28Et elle a besoin de lire ses fiches pour dire ça.
18:31N'empêche qu'on peut penser à tous les professeurs en cette rentrée.
18:35C'est-à-dire qu'on est à un mois de la rentrée,
18:38et il y a encore des personnes qui harcèlent cette République sur deux piliers.
18:43C'est le syndrome de Stockholm, d'un côté, et la culpabilité postcoloniale.
18:48Soutenons Éric Ciotti.
18:52Le communautarisme islamique, islamiste, avance.
18:56Et il avance aujourd'hui en pleine vitesse.
19:00Et malheureusement, ce ne sont pas ses slogans, ses mots qui l'empêcheront.
19:05Donc il faut de la fermeté, il faut qu'au sommet de l'État,
19:08il n'y ait plus cette forme de lâcheté, de complaisance,
19:12ce que d'autres, en leur temps, avaient appelé les accommodements raisonnables.
19:17Non, il faut être ferme, il faut être implacable sur les principes républicains,
19:21et notamment sur celui de laïcité.
19:23C'est une loi qu'il a posée, et quand on viole cette loi,
19:26quand on agresse un dépositaire de l'autorité publique,
19:30il faut des réponses pénales, pas simplement des sanctions disciplinaires.
19:37Il faut quand même se demander de quoi se nourrissent ces agissements.
19:43C'est quand même d'un climat politique.
19:45Il y a un parti qui est officiellement dévoué à soutenir ce genre de menée séparatiste.
19:50Pas soutenir, encourager.
19:52Oui, mais soutenir, encourager, justifier, tout ce que vous voulez.
19:56Il faut combattre l'ensemble de ce qui rend possible ces répressions, ça ne sert à rien.
20:01Alain Jacobovit, vous vouliez parler du 7 octobre.
20:05Non, particulièrement, j'ai dit publiquement...
20:09Vous m'avez dit, je souhaite dire un mot.
20:15Oui, un peu en décalage.
20:17Je pense à une chose, simplement, Pascal.
20:20Après le Nouvel An juif, très triste,
20:23qui vient d'être célébré par la communauté juive de France,
20:26vendredi soir va commencer la journée la plus importante
20:30dans le calendrier des Juifs, l'Iom Kippour, le jour du Grand, pardon.
20:35Moi, il se trouve que, comme beaucoup de mes collègues légionnaires,
20:38je ne fréquente pas beaucoup des synagogues,
20:40mais ce jour-là, j'y vais par respect pour ma famille, pour mes parents,
20:43pour mes grands-parents, qui ont fait que je sois devenu français
20:47et que je suis français.
20:49Et je vais arriver devant ces synagogues,
20:53et la première chose que je vais trouver, c'est des hommes en armes.
20:56C'est des soldats de la République française
20:59qui sont là pour protéger des gens qui viennent prier.
21:02Comme chaque année, j'irai les saluer et les remercier.
21:06Mais je veux aussi qu'on se pose cette question.
21:09Vous parlez de communautarisme.
21:11Les Juifs de France n'ont jamais rien revendiqué, jamais.
21:14Moi, je suis né dans une famille de réfugiés,
21:17des gens qui sont arrivés dans ce pays avec leurs valises en carton,
21:20comme tous les réfugiés.
21:21Ils m'ont prénommé Alain, précisément, parce que je devais être français.
21:26C'était une chance extraordinaire de devenir français.
21:28Ils nous ont enseigné cet amour de la France.
21:31Mon grand-père, qui lisait encore la presse en yiddish,
21:34trouvait chaque 14 juillet, 8 mai, 11 novembre,
21:37fièrement, un drapeau français à sa fenêtre.
21:41Ils ont fait en sorte que nous soyons devenus
21:43ce que nous sommes devenus pour nous ancrer dans ce pays
21:45et être fiers d'être français.
21:47Vous savez, il m'arrive très souvent, avant de porter ce badge,
21:50malheureusement, d'arborer mes décorations de la République.
21:54Rien ne me rend plus fier, précisément par référence à ma famille.
21:57On n'a jamais rien demandé.
21:59Les Juifs de France n'ont jamais rien demandé,
22:01sauf qu'on leur foute la paix.
22:03Ils sont désignés.
22:04Aujourd'hui, ils ne demandent rien, les Juifs de France
22:06et les Juifs français.
22:08Mais ils sont sur le devant de la scène,
22:10à l'insu de leur plein gré, d'une certaine façon.
22:12Ils sont désignés.
22:14Et ça, c'est absolument insupportable.
22:16Et pourquoi, moi, j'ai voulu être muet le 7 octobre ?
22:19Parce qu'une partie de moi,
22:22et d'autres l'ont mieux dit que moi sur ces plateaux,
22:25une partie de moi est morte.
22:27Parce que, oui, je me pose des questions.
22:29Évidemment, lorsque je vois les abdications de mon pays,
22:33lorsque je vois les atermoiements de mon président de la République,
22:36que je ne peux plus entendre,
22:38je ne peux plus l'entendre
22:40avec cette voix fausse dans ses déclarations,
22:42un coup, comme on disait à l'époque,
22:44pardon, le propos vous semblera peut-être excessif,
22:47une fois pour Hitler, une fois pour les Juifs.
22:49C'est insupportable.
22:51Et c'est vrai que j'y ai perdu mes repères.
22:53Comme bon nombre de Français et Juifs,
22:55on y perd nos repères.
22:57Et moi, ce séisme-là,
22:59je ne pense plus à moi, franchement.
23:01Moi, je ne quitterai jamais ce pays.
23:03Jamais. C'est mon pays.
23:05C'est aux salauds de partir, pas à moi.
23:07Jamais je partirai.
23:08Mais qu'est-ce que je dois dire à mes enfants et à mes petits-enfants ?
23:10Qu'est-ce que je dois leur dire ?
23:12Lorsqu'on leur a expliqué, comme on m'a expliqué,
23:14vous savez, mon premier voyage en Israël
23:16avec mes parents, qui m'avaient éduqué en petit français,
23:19je suis allé en Israël en 1964 avec mes parents,
23:22parce que mes parents voulaient que je voie d'où je venais.
23:26Et ces gens qui, encore en 1964,
23:28embrassaient le sol et se retrouvaient souvent
23:30des anciens déportés qui se retrouvaient encore
23:32et qui embrassaient la terre.
23:34Je ne l'ai jamais oublié.
23:35Ce qui ne m'empêche pas d'être français.
23:37Totalement français.
23:39Et on pensait effectivement que jamais ça se reproduirait.
23:42Moi, je l'ai juré.
23:43Mes parents me l'ont juré.
23:44Moi, je l'ai juré à mes parents.
23:47On ne peut pas comprendre ce qui s'est passé le 7 octobre.
23:50On ne peut pas comprendre ce que des gens
23:52qui étaient très éloignés, Arthur l'a dit,
23:54étaient très éloignés de tout ça.
23:56On l'a ramené à ça.
23:58On l'a ramené à ça.
23:59Et je sais ce que je vais me prendre dans la figure moi aussi
24:02sur les réseaux sociaux, après tout ça.
24:04Voilà.
24:05Eh bien, je suis seulement triste.
24:08Alors que les choses soient claires,
24:10dans ce que certains m'ont dit,
24:11vous baissez les bras, vous ne battez pas,
24:13bien sûr que je vais continuer à me battre.
24:14Bien sûr que je vais continuer à me battre.
24:16Mais j'ai besoin de mes concitoyens pour le faire.
24:18Voilà, parce qu'encore une fois,
24:20disons-le clairement, soyons honnêtes,
24:22ces grandes manifestations qu'il y a eu le 7 octobre, etc.,
24:25c'était toujours les mêmes.
24:26Il ne faut pas se raconter des histoires non plus.
24:28Il ne faut pas se raconter des histoires non plus.
24:30Donc voilà, moi, j'avais envie, besoin,
24:35et merci de m'en donner l'occasion
24:37de vous dire ces banalités.
24:39Mais vous savez,
24:41pourquoi est-ce que les Juifs de France sont les Juifs de France ?
24:43Grâce à la laïcité.
24:44Grâce à la laïcité.
24:46Il n'y a rien de plus beau.
24:47Permettez-moi de vous dire encore un tout petit mot.
24:49Il y a quelques jours, je suis allé
24:51au 30e anniversaire de l'inauguration
24:53de la Grande Mosquée de Lyon.
24:55Je suis lyonnais, j'ai été élu.
24:56Je suis, moi, Juif de France,
24:59l'un des pères de la Grande Mosquée de Lyon.
25:01Rien ne me rend plus fier.
25:02Rien ne me rend plus fier.
25:04Et je crois que là qu'un Juif est contribué
25:08à cette œuvre majeure et nécessaire
25:11pour la reconnaissance de l'islam de France,
25:13c'est le succès de la laïcité.
25:15Vous voyez, on parle de lieu de culte.
25:17Eh bien, c'est la définition de la laïcité.
25:19Et peut-être qu'une des chances de la laïcité,
25:21c'est peut-être le communisme.
25:26On est toujours le 7 octobre.
25:28Tous les jours, on est le 7 octobre.
25:30Je l'ai écrit, ce n'est pas une date, c'est un état.
25:32Non, mais c'est pour ça que vous disiez,
25:34vous n'avez pas pris la parole le 7 octobre,
25:36mais comme on est, de fait, le 7 octobre,
25:38vous prenez la parole chaque jour
25:40parce que c'est ce qui nous anime,
25:42c'est ce qui nous habite.
25:43Et lorsque c'est vrai,
25:44on entend le président de la République
25:46avec des éléments de langage,
25:47ou Jean-Noël Barraud avec des éléments de langage,
25:49il n'existe pas d'éléments insupportables.
25:51C'est insupportable, mais je ne sais pas où ils vivent.
25:54Pardonnez-moi de vous couper d'ailleurs,
25:56mais je ne sais pas où ils vivent.
25:57Je vous assure, Emmanuel Macron,
25:59il n'est jamais venu sur ce plateau.
26:01Il devrait venir un jour
26:03et échanger avec vous
26:05les éléments de langage.
26:06Tous ces gens-là, c'est insupportable.
26:08Je pense qu'ils ne se rendent pas compte
26:10dans l'état dans lequel est le pays.
26:11Ils sont entre les petits hommes gris,
26:13la lâcheté, l'aveuglement,
26:15tout ce qu'on dit matin, midi et soir.
26:17Le communautarisme.
26:19Le communautarisme.
26:20C'est vrai.
26:21Thomas Hill.
26:22Thomas, excusez-nous,
26:24on est sans doute un peu en retard,
26:25mais je n'ai pas voulu interrompre Alain Jakubowicz.
26:28Bonne émission jusqu'à 11h.