Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie
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00:00 - Ah la vallée ! - Voilà, elle est fraîche !
00:02 Bonjour Emmanuelle Ducrosse, du journal L'Opinion.
00:06 Sans transition cette année.
00:08 - Bonjour !
00:10 - Alors Emmanuelle... - Laissez-moi respirer !
00:12 - Voilà, tout va bien, bonjour à tous !
00:14 - Prenez votre temps, on inspire un grand bol d'air là, on expire.
00:18 Règlement de compte ce matin, ça va aller ?
00:20 - Ouais ! - Si vous voulez, je prends le relais.
00:22 Je vous soutiens en tout cas. - Désolée, il y a eu des petits problèmes de métro ce matin.
00:25 - Vous nous parlez ce matin, Emmanuelle Ducrosse,
00:27 Règlement de compte à hockey féministe, une ancienne fémène a dû annuler sa venue
00:32 à un colloque de soutien aux femmes afghanes et iraniennes.
00:34 Colloque qui devait se tenir à Nantes la semaine prochaine, le 15 avril.
00:37 Suite à des menaces, finalement, il a été déplacé.
00:40 L'ex-fémène n'a pas pu venir.
00:42 - Alors ce colloque a été appelé "Femmes, vie, liberté, un combat laïc universel".
00:46 Il était organisé par l'antenne nantaise du comité laïc républicain.
00:50 Et il avait invité une militante féministe radicale, une ancienne fémène, Marguerite Stern,
00:56 à intervenir sur le féminisme post-MeToo.
00:59 Marguerite Stern est à l'origine des collages contre les violences faites aux femmes
01:02 qui fleurissent sur les murs des villes françaises.
01:05 - Marguerite Stern, c'est un personnage qui est particulièrement détesté par la mouvance néo-féministe.
01:13 Qu'est-ce que c'est que cette mouvance ?
01:14 - Alors Marguerite Stern, elle alerte depuis quelques années sur la montée de ce qu'elle appelle l'idéologie transgenre.
01:19 Elle dénonce l'antrisme de militants qui exigent que les hommes biologiques, par exemple,
01:23 qui se déclarent femmes, puissent participer à des compétitions sportives féminines,
01:27 utiliser les vestiaires féminins, et d'une manière plus générale,
01:30 refusent qu'on utilise le sexe biologique pour définir les hommes et les femmes.
01:34 Ce sont eux qui, par exemple, poussent le planning familial à ne plus s'adresser aux femmes en les appelant "femmes",
01:39 mais "personnes avec des utérus" pour ne pas froisser quelques femmes biologiques qui se revendiquent "hommes".
01:44 - Oui, c'est toute la polémique entourant notamment l'auteur d'Harry Potter, J.K. Rowling.
01:49 Alors, est-ce que c'est ça qui vaut aujourd'hui à cette Marguerite Stern d'être privée de ce fameux colloque nantais ?
01:55 - Eh oui, parce qu'elle est accusée de transphobie.
01:57 Un anathème à la mode pour discréditer toutes les personnes qui s'inquiètent du militantisme transagressif,
02:03 Marguerite Stern fait l'objet de plaintes pour provocation publique à la haine ou à la violence contre des personnes transgenres.
02:09 On lui reproche dans un ouvrage qui s'appelle "Le Manifeste Femelliste"
02:13 et qui soutient une chose aussi simple que d'être une femme est une réalité biologique.
02:17 On lui reproche donc cette affirmation devenue insupportable et même haineuse pour certains transactivistes.
02:23 - Oui, c'est vraiment une déferlante qui s'est abattue sur elle.
02:25 - Oui, les réseaux sociaux se sont enflammés, les menaces ont plu sur les organisateurs,
02:29 des opposants ont menacé d'accueillir Marguerite Stern avec des battes de baseball.
02:33 Et ça a été courage-fillon à la mairie de Nantes.
02:37 Si la Ville accorde une subvention annuelle à l'association, elle n'est pas partenaire de la conférence
02:41 et n'a pas été associée à son organisation.
02:44 C'est ce qu'a expliqué avec beaucoup de bravoure l'adjointe à la mairie de Nantes
02:47 en charge de la lutte contre les discriminations.
02:49 Ça ne s'invente pas.
02:50 Marguerite Stern m'a raconté hier les pressions venues de députés LFI,
02:54 les appels de l'extrême gauche à manifester pour la faire fuir.
02:58 Et l'association a donc capitulé en race campagne, annulé le colloque.
03:02 Alors une association qui se revendique comme laïque a donc cédé
03:06 devant ce qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle religion totalitaire.
03:09 Et ça en a toutes les caractéristiques.
03:11 Une réalité venue d'ailleurs à laquelle on est sommé de croire,
03:14 face à laquelle il faut plier,
03:16 et qui réduit les contradicteurs au silence par la terreur.
03:19 Alors le comité laïque républicain, organisateur de ce colloque,
03:22 a promis de le réorganiser un petit peu plus tard à Paris.
03:25 Mais enfin quand même, un colloque qui est destiné à soutenir les femmes iraniennes et afghanes
03:29 qui doit plier bagage sous la pression de féministes transgenres.
03:32 C'est quand même une histoire incroyable.
03:34 Les transactivistes n'en ont strictement rien à foutre des femmes afghanes ou iraniennes
03:37 qui luttent pour leur survie.
03:39 Le seul agenda qu'ils ont est d'imposer l'idée que les femmes trans
03:43 sont plus victimes que les femmes biologiques,
03:45 lesquelles sont donc sommées de la bouclée.
03:48 Alors si je résume, il faut suivre,
03:50 d'ex-hommes devenus femmes qui enjoignent à une féministe de se taire
03:53 et menacent de lui casser la gueule parce qu'elle s'oppose à leur vision du monde,
03:57 ça ressemble quand même drôlement à du patriarcat à l'ancienne,
04:00 voire même à du patriarga à l'afghane,
04:02 mais je peux me tromper.
04:04 - Signature européen, Emmanuel Ducroc, merci.
04:07 - Merci et vous avez repris votre souffle.
04:09 - Tout va bien, je suis désolée pour nos auditeurs qui m'ont entendu haleter.
04:11 - Même pas entendu, rien entendu.
04:13 Merci beaucoup Emmanuel.