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Lors de sa première allocution depuis la promulgation de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a voulu tourner la page d'une séquence qui n'a pas été "acceptée" par les Français.

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Transcription
00:00 Mathieu Croissando, évidemment le président de la République, s'est donc exprimé hier soir pendant un petit quart d'heure, rideau sur les retraits.
00:07 Il a évacué le sujet dès le début de son intervention. Vous l'avez trouvé comment ?
00:11 À côté de la plaque. Je vais vous expliquer pourquoi, mais une fois n'est pas coutume, je vais commencer par la fin parce que je la trouve révélatrice. Regardez.
00:17 Notre-Dame de Paris venait de brûler et je vous disais dès le lendemain que nous rebâtirions en cinq ans.
00:25 Eh bien nous allons le faire. Nous allons le faire parce qu'une décision a été prise, mais surtout parce qu'il y a eu la volonté de chaque jour et la mobilisation de tous.
00:36 Eh bien il doit en être de même pour les grands chantiers de la nation.
00:39 Notre-Dame de Paris. Alors on pourra trouver un peu grandiloquente, voire ridicule, cette union sacrée derrière le président comme derrière le chantier de Notre-Dame.
00:48 Et pourtant cette métaphore, je le disais, elle est révélatrice parce que que nous dit en filigrane le président ?
00:52 Tout simplement que la France a connu avec ce conflit sur les retraites une catastrophe équivalente à l'incendie et à l'effondrement de la cathédrale il y a quatre ans.
01:00 Et face à cela, que nous propose le pompier Macron ? Un plan extraordinaire ? Une équipe extraordinaire ? Une méthode extraordinaire ?
01:07 Eh bien non. Face à une telle catastrophe, le président propose aux Français de faire comme avant.
01:11 Oui parce qu'il n'y a pas eu d'annonce en fait hier.
01:12 Non, pour répondre à cette crise, une des plus profondes de la Ve République quand même, on le rappelle,
01:17 le président de la République avait écarté toute réponse financière, toute réponse économique.
01:20 Le temps d'échec, il y révolue, on sait, c'est la fin du quoi qu'il en coûte.
01:23 Il avait écarté aussi toute réponse politique.
01:25 Pas de retrait de sa réforme, pas de référendum, pas de remaniement, pas de dissolution.
01:29 Résultat, il a choisi hier une réponse programmatique en nos reservant son projet présidentiel d'il y a un an.
01:34 Alors il y a des choses ambitieuses, il y a des choses concrètes, c'est vrai, mais rien de neuf.
01:38 Et la question qui se pose surtout, c'est qui vraiment a envie pour sortir de cette crise du programme d'Emmanuel Macron ?
01:44 Vous savez à quoi ça ressemble ? Un retour à la case départ comme une deuxième chance, on efface tout et on recommence.
01:48 Le président s'est d'ailleurs donné 100 jours pour, comme on le fait généralement au début de mandat, et non pas au bout d'un an.
01:53 Voilà, tout ça sans carotte. Ça peut marcher ?
01:54 On voit mal comment, parce que sur la méthode, le président a parlé hier de concertation,
01:58 soit c'est exactement ce que répète la première ministre depuis l'été dernier.
02:01 Il a parlé du Conseil national de la refondation, ça aussi c'est en place depuis septembre dernier.
02:05 Il a parlé de convention citoyenne, peut-être il y a une petite phrase sur des coalitions et des alliances nouvelles.
02:10 Le problème, c'est qu'elle est démentie par les faits, les Républicains n'en veulent pas,
02:12 et puis elle est même démentie par la première ministre qui, samedi, a dit
02:15 "L'heure n'est pas aux coalitions, des majorités sont possibles, mais projet par projet".
02:18 Ah si, il y a bien une chose nouvelle, la négociation d'un nouveau pacte de la vie au travail avec les partenaires sociaux,
02:24 à condition toutefois que ceux-ci acceptent, ce qui est loin d'être évident pour l'instant.
02:29 Bruno Le Maire, invité tout à l'heure d'Apolline de Malherbe, à quoi ça ressemble ?
02:33 Oui, parce que la vérité, c'est que cette allocution, elle aura surtout servi à pouvoir dire qu'elle a eu lieu.
02:37 C'était une étape indispensable pour pouvoir espérer passer à autre chose.
02:39 Pour le reste, elle était trop légère pour répondre à la crise, trop rabâchée pour redonner un élan,
02:43 et puis trop mécanique pour effacer la colère et le ressentiment.

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