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Business avec l’Afrique : l’heure du New Deal

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00:00 J'ai donc le plaisir d'accueillir ce matin le Premier ministre du Niger, Moudou Mahamadou, bonjour,
00:09 monsieur le Premier ministre, et la secrétaire d'État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux,
00:16 Chrysoula Zakaropoulou. Madame la ministre, on va parler avec vous de ce qu'attend l'Afrique, de la France,
00:23 de ce que nous pouvons lui offrir, nous, Français, nous, Européens, à ce continent.
00:27 Vous avez un regard original sur ce point et on sera ravis de vous entendre.
00:31 Bonjour, vous avez un micro là, pardon, j'aurais dû vous le préciser. Hop ! J'espère qu'ils sont allumés.
00:38 Bonjour à tous. Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mesdames et messieurs les diplomates,
00:44 mesdames et messieurs, cher Nicolas, j'aimerais dire que je suis vraiment ravie de cette invitation à ce forum de science
00:52 avec l'opinion, comme vous étiez en train de dire, les regards que nous avons aujourd'hui, la France et l'Europe,
01:04 et le totalement nouveau vis-à-vis du continent africain. Le continent africain, un continent à plan évolutionne,
01:12 pas seulement une grande natalité, mais aussi une énergie et beaucoup d'inventivité. Alors, on discutera après. Merci, merci beaucoup.
01:26 Merci, merci beaucoup, madame la ministre. Monsieur le Premier ministre, on va attaquer directement dans le dur.
01:31 Comment est-ce que vous, comment est-ce que votre pays vit sa relation avec la France ?
01:37 Merci beaucoup. Je voudrais d'abord remercier les organisateurs de ce forum et les féliciter pour la bonne organisation
01:52 et également les remercier pour l'honneur qui est fait au Niger d'être présent ici. La coopération entre la France et le Niger
02:02 est une coopération qui s'inscrit dans la durée, puisque depuis l'indépendance du Niger, la France a été le premier partenaire du Niger.
02:13 C'est une coopération multiforme qui couvre tous les domaines, que ce soit la sécurité, le développement, l'éducation, de manière générale.
02:23 C'est une de ces coopérations qui fait que la France est l'un de nos partenaires bilatéraux les plus importants.
02:34 Nous avons certes beaucoup évolué en ce qui concerne la coopération au niveau officiel, c'est-à-dire au niveau des États,
02:47 notamment dans le domaine de la sécurité où la France est à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme,
02:56 mais aussi en matière de développement avec des financements importants consacrés par l'Agence française de développement dans tous les domaines.
03:07 En ce qui concerne le côté économique, je dois reconnaître qu'il y a une certaine faiblesse de ce côté,
03:20 parce qu'on a de moins en moins d'investisseurs français présents sur le territoire nigérien,
03:26 et d'ailleurs c'est la raison de notre présence ici, afin de les remobiliser.
03:32 Nous avons de grosses entreprises qui sont notamment dans le domaine minier, à savoir Urano qui est dans l'extraction d'uranium,
03:45 mais dans les autres secteurs, on a constaté un recul, par exemple en matière de téléphonie avec le départ du groupe Orange,
03:56 et également en matière de brasserie avec le départ de l'entreprise française qui était dans ce domaine-là.
04:05 Le Niger est un pays qui a beaucoup d'avenir sur le plan économique.
04:14 C'est un pays bien gouverné, un pays stable, où sur le plan démocratique,
04:22 nous avons une démocratie, en tout cas, froissante, si je peux dire, avec beaucoup de partis politiques qui sont à l'Assemblée.
04:35 Par exemple, à l'Assemblée, aujourd'hui, nous avons pas moins de 15 partis politiques qui sont représentés.
04:42 Nous venons de réussir une transition démocratique où un président démocratiquement élu a cédé la place à un autre président démocratiquement élu.
04:53 C'est donc un pays stable. C'est un pays aussi résilient, dans la mesure où, malgré tout ce qui se passe dans la sous-région en matière d'insécurité,
05:06 le Niger tient bon. Il n'y a aucun morceau du territoire national qui est occupé par un groupe quelconque terroriste.
05:16 La population se sent en sécurité dans son ensemble. L'armée est présente partout. L'État est présent sur tout l'étendue du territoire national.
05:29 Sur le plan économique, c'est un pays qui a une très bonne vision, avec un programme économique qui s'inscrit dans la durée et qui s'inscrit dans un cadre stratégique,
05:42 avec la stratégie pour le développement et la croissance inclusive, qui a donné lieu au programme politique du président de la République,
05:52 le chef de l'État, mais aussi à la déclaration de politique générale du gouvernement et au programme de développement économique et social 2022-2026.
06:05 D'or et déjà, en 2022, le pays a enregistré une croissance de 11,5%, croissance tirée essentiellement par l'agriculture et par l'industrie extractive,
06:19 notamment la construction du pipeline de 2 000 km qui va relier le Niger au Bénin pour l'exportation du bruit pétrolier à partir de novembre 2023.
06:34 C'est donc un pays en forte croissance, un pays qui peut devenir à très brève échéance un Eldorado africain
06:46 et un pays pour lequel les investisseurs de plusieurs nationalités sont en train de se ruer.
06:52 Et nous souhaitons que les investisseurs français aussi prennent part à cette ruée vers l'Eldorado nigérien.
07:01 La ruée, dites-vous, M. le Premier ministre, est une ruée qui, vous l'avez dit, ne concerne pas suffisamment, en tout cas à vos yeux, les entreprises françaises.
07:08 D'autres sont plus audacieux, d'autres sont plus agressifs. Il y a des Émiratis, il y a des Chinois, il y a des Canadiens aussi qui investissent lourdement chez vous.
07:18 Qu'est-ce qu'ils ont de différent que les entreprises françaises devraient avoir, à votre avis ?
07:25 Ce qu'il faut d'abord, c'est l'audace. Parce qu'en matière d'investissement, il faut savoir oser.
07:36 Il faut rechercher les opportunités et aussi il faut rechercher l'information.
07:42 Si vous n'avez pas l'information sur le potentiel qui existe dans un pays, vous ne pouvez pas investir.
07:48 Mais si vous avez l'information, vous avez l'audace et vous avez aussi l'accompagnement de votre gouvernement,
07:56 évidemment, tout ceci peut se faire de l'accompagnement du gouvernement et des banques, bien entendu.
08:04 La plupart des pays ont ce qu'on appelle des "exim-banks", donc des banques qui financent les investissements à l'extérieur.
08:13 Ils ont des systèmes de garantie. Je suppose que la France probablement aussi en a. Et ces institutions accompagnent les investisseurs.
08:23 De l'autre côté aussi, le Niger a fait beaucoup de progrès en matière de réformes pour attirer les investisseurs.
08:31 Nous avons la loi sur le partenariat public-privé qui permet justement aux investisseurs de pouvoir investir dans le long terme
08:42 en partenariat avec l'État, soit en BOT, soit en investissement direct, soit aussi en remboursement remboursable par l'État sur le long et le moyen terme.
08:58 Nous avons beaucoup d'opportunités dans les secteurs justement de l'agriculture, de l'énergie, des mines, beaucoup de potentiels
09:08 pour lesquels effectivement, si les entreprises ont l'information et elles ont l'audace, elles peuvent effectivement se présenter.
09:16 On reviendra sur ces secteurs-là, si vous voulez bien. Un peu plus tard, un mot quand même, ou plusieurs, sur la question de la sécurité.
09:22 Vous disiez le Niger est un pays qui est totalement contrôlé par l'État, le gouvernement, pas de forces extérieures qui occupent la moindre parcelle de ce territoire.
09:33 Mais vous avez à vos frontières une pression forte. Vous êtes le pays où les forces françaises stationnées en Afrique sont les plus nombreuses.
09:43 Vous avez une collaboration avec la France qui est bonne, peut-être même excellente, ce sera à vous de nous le dire.
09:49 Est-ce que les investisseurs peuvent être certains que ces pressions qui viennent de l'extérieur ne sont pas, à moyen ou long terme, un risque pour eux ?
10:00 Ces pressions ne peuvent pas être un risque puisque, comme vous le voyez, cela fait plus de 10 ans que nous sommes dans la lutte contre le terrorisme.
10:14 Nous avons effectivement des menaces à partir de nos pays voisins, que ce soit le Mali, le Burkina Faso, le Nigeria, au nord avec la Libye.
10:27 Mais malgré cela, compte tenu de la stratégie qui a été mise en place par le pays, une stratégie qui consiste à assurer la présence de l'État sur tout l'étendue du territoire,
10:41 une stratégie qui consiste à former nos armées, à les encadrer, à les équiper comme il faut, à nous assurer de la collaboration avec nos partenaires extérieurs dans les domaines où ils peuvent nous aider,
10:57 cette stratégie est une stratégie gagnante. En plus de cela, nous avons un mécanisme qui nous permet d'être présents sur l'État sur tout l'étendue du territoire,
11:12 à savoir la Haute Autorité de Consolidation de la Paix.
11:18 Donc, lorsque nous avons une région ou une zone qui a été affectée par le conflit, immédiatement, vous avez un mécanisme de réponse qui permet à la population de rester chez elle, d'être plus résiliente.
11:35 Et compte tenu de tous ces mécanismes qui ont été mis en place, compte tenu de l'équipement et du renforcement de nos capacités opérationnelles, je peux vous assurer que le Niger continuera à être un pays stable.
11:54 Un petit mot, si vous voulez bien, avant de passer la parole à madame la ministre, sur les événements qui se produisent en ce moment au Soudan.
12:02 Est-ce que vous êtes inquiet d'un risque de contagion ? Comment est-ce que vous voyez ce début de guerre civile qui se déroule au Soudan ?
12:11 Ce que nous pouvons dire, c'est vraiment une situation régrettable où, effectivement, deux armées s'affrontent à l'intérieur d'un même pays.
12:25 Nous savons que l'Afrique a toujours des ressorts pour régler, par le dialogue, ce genre de situation.
12:35 L'Union africaine a pris le problème en main, elle a envoyé des médiateurs et nous espérons que très rapidement, on trouvera une solution à ce problème.
12:47 Le Soudan ne fait pas frontière directe avec le Niger, mais comme je l'ai dit, s'agissant d'un pays africain, nous sommes solidaires du peuple soudanais
12:59 et nous sommes aussi inquiets que l'ensemble de la communauté internationale de ce qui se passe, mais nous avons l'espoir qu'avec l'Union africaine, on trouvera la solution.
13:10 En tout cas, vous demandez, semble-t-il, un arrêt des hostilités ?
13:14 Chrysoula Zakharopoulou, merci d'être présente ce matin. Vous êtes donc membre du gouvernement français.
13:22 Quelle est la feuille de route que le président Macron vous a donnée en vous demandant ?
13:27 L'Afrique nous regarde différemment, pas toujours avec indulgence, en tout cas avec une demande pressante d'être plus présent.
13:37 Comment est-ce que la France doit regarder l'Afrique aujourd'hui ?
13:43 Je pense que depuis 2017, ce qu'il a voulu, le président de la République, c'était distinguer ses regards, comme vous l'avez dit Nicolas,
13:53 et je pense que c'est le président qui a mis au cœur de sa politique étrangère les relations avec les continents africains.
14:02 La feuille de route, je peux dire, c'est un mot, accélérer. Accélérer les relations avec les continents africains.
14:09 Et ça, ça se fait pas seulement au niveau du gouvernement, mais un des grands défis est de porter le secteur privé dans cette aventure.
14:24 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait très bien qu'on sort de ce qu'on appelait, comme l'a dit le président de la République, les aides.
14:33 Il ne demande pas l'aide de développement, mais il demande de faire des business avec nous.
14:38 Il y a un grand défi, la création des emplois.
14:45 Et je pense qu'aujourd'hui, les financements publics sont là pour, on peut dire, pour dérisquer et faire un appel.
14:56 C'est ça que je suis entrant aujourd'hui. Je suis très contente d'être ici parce que je pense que nous avons beaucoup de choses à offrir.
15:05 Bien sûr, on a la chance de partager avec beaucoup de pays une langue commune, mais aussi des liens humains,
15:13 mais aussi il y a une envie de la France au pays agrophone.
15:17 Si je prends l'exemple de Kenya, après le voyage du président de la République, en plus, en plus, les entreprises viennent et s'installent et créent de l'emploi.
15:28 Ce savoir-faire français, il est connu partout, il est demandé et aussi parce qu'il nous a été pris, pas seulement ils vont là, mais ils créent de l'emploi, ils créent des formations.
15:41 Et ils ont des standards environnementaux tels que quand on produit quelque chose sur le continent africain,
15:52 il peut rentrer dans les marchés européens et partout au monde. Voilà une de mes missions.
16:00 Vous le disiez, la France a beaucoup d'atouts dans cette partie de la planète.
16:05 La langue, des liens personnels aussi, des diasporas qui sont ici et là, une offre économique globale, le soutien militaire dans une partie de cette région.
16:18 Le Premier ministre du Niger le disait à l'instant, ça ne suffit pas ?
16:22 Non, je pense que ça ne suffit pas. Bien sûr, on a une relation, comme vous avez dit, et je pense que les partenariats, c'est très important.
16:33 On n'est pas enfermé seulement sur la question militaire, que c'est très important, comme le disait le Premier ministre, sur la question de soutenir la région.
16:43 En tant que Français et Européens aussi, toute la communauté internationale, parce que c'est ça qui se joue là,
16:50 impacte tout le monde et avant tout les mêmes Africains.
16:54 Mais de l'autre côté, vous avez parlé des Soudan, des gens comme ça, on est là pour l'aide humanitaire,
17:02 mais après c'est toutes les questions de partenariat. Et je trouve que dans ce monde, on est des voisins.
17:08 Et comme je dis souvent, une Afrique prospère, c'est une Europe prospère. C'est un effet miroir.
17:15 Et avec, vous savez très bien, à cause de mes origines, de mon parcours, je suis Française et Européenne.
17:23 Et je vois qu'aussi, il y a une mobilisation des Européennes pour venir à renforcer,
17:29 parce que je pense que cet axe euro-africain, il a beaucoup de choses à donner partout au monde.
17:36 Ce qu'on voit quand on interroge des Africains, c'est que souvent le lien avec la jeunesse semble distendu.
17:46 Il y a cette relation historique avec les anciens, ceux qui ont vécu les décennies de présence très forte de la France en Afrique,
17:57 avec un lien particulier. Est-ce que le lien avec la jeunesse aujourd'hui est distendu ?
18:04 Alors, la jeunesse est au cœur de notre partenariat. Vous savez très bien que le Président a parlé à la GADoukoul en 2017 à la jeunesse.
18:15 Il a m'appelé à la jeunesse. Moi, je parle à tous mes déplacements à la jeunesse.
18:21 Mais la jeunesse aujourd'hui africaine, elle a la chance d'un côté de pouvoir choisir.
18:27 Il y a beaucoup de partenaires. Et ça, pour moi, c'est une richesse. Mais chaque partenaire...
18:33 C'est un risque aussi pour nous ?
18:35 Je ne vois pas comme un risque pour nous. Je pense que nous, nous assumons qui nous sommes. Et ça, c'est très important.
18:44 Vous avez parlé des liens. Il y a de nouveaux liens. Et moi, ce que j'aimerais, c'est voir que cette jeunesse française et européenne
18:52 se mobilise avec la jeunesse africaine et qui crée de nouveaux liens. Voilà aussi un des défis.
18:59 Ouamou Toumou Hamadou, est-ce que la jeunesse du Niger se tourne spontanément vers la France ?
19:06 Merci. Vous savez, en ce qui concerne la jeunesse, il y a une évolution.
19:16 L'évolution, c'est que nous sommes maintenant dans une ère de nouvelles technologies de l'information
19:22 où la jeunesse est envahie par un flot d'informations, parfois fausses, parfois malveillantes,
19:33 mais aussi des informations opportunes. Donc, il appartient effectivement à l'ensemble des gouvernants
19:44 de pouvoir mettre à la disposition de la jeunesse les bonnes informations,
19:50 les informations opportunes qui lui permettent d'être mobilisés dans le bon sens.
19:56 Nous avons la chance de parler la même langue dans plusieurs pays, dans le cadre justement de l'OIF,
20:07 qui est une organisation assez dynamique, une organisation qui a été créée depuis 1970,
20:17 avec le concept d'agence française de coopération culturelle et technique.
20:22 Donc, nous devons renforcer ce cadre de coopération culturelle et technique entre les différents pays francophones.
20:33 Il faut que notre jeunesse comprenne que le monde a évolué, que les rapports que nous avons avec la France
20:44 par le passé ne sont plus les mêmes et nos gouvernements le comprennent.
20:51 Il faut que la jeunesse aussi le comprenne, que nous puissions tisser d'autres rapports
20:59 et que ces rapports s'inscrivent justement dans un dynamisme de coopération culturelle et technique.
21:09 Et cela passe par l'échange culturel, l'échange culturel à travers des relations interuniversitaires,
21:18 à travers aussi des manifestations culturelles entre les différents États,
21:26 afin de renouer ce contact sur une nouvelle base.
21:31 Voilà ce que je peux dire par rapport à la jeunesse. Merci beaucoup.
21:33 Chrysoula Zagropoulou, combien de pays participent à cette organisation internationale sur la francophonie ?
21:39 Ce sont 88 pays parce qu'il y a les pays où le français c'est la langue native,
21:47 mais il y a aussi beaucoup de pays francophiles qui rentrent dans cette grande organisation.
21:55 Et je vois par exemple, si on prend le MEDEF, vous savez très bien aujourd'hui
22:01 qu'il y a une alliance d'entrepreneurs de pays francophones,
22:06 voilà quelque chose où on peut faire vivre la francophonie
22:11 et créer une dynamique, vous voyez, entre les deux pays, France et Niger, mais aussi entre les continents.
22:20 Vous savez ce qu'on dit aussi souvent dans ces pays, je pense en particulier à l'Afrique du Nord,
22:24 mais en Afrique en général, c'est bien d'enseigner le français, c'est mieux d'avoir des visas.
22:28 Je pense que c'est... vous avez raison, c'est important aussi que si on parle de la jeunesse, des études, des entrepreneurs,
22:43 je pense qu'il faut faciliter la mobilité et c'est quelque chose qu'il faut le faire pas seulement avec la France et les continents africains,
22:54 mais aussi au niveau européen et faciliter la mobilité, c'est un grand défi et on travaille sur ça.
23:02 Monsieur le Premier ministre, pas assez de visas ? Il n'y a pas assez de visas pour les jeunes ?
23:10 Je ne sais pas si on peut dire qu'il n'y a pas assez de visas. Je pense que c'est une question de force.
23:17 Comme j'ai dit, il faut qu'il y ait tout un réseau de relations qui s'inscrivent.
23:26 L'objectif de visa n'est pas de favoriser la migration, mais de favoriser les échanges
23:32 et ces échanges doivent s'inscrire dans un cadre de recherche scientifique, un cadre de développement culturel
23:43 et c'est pour cela que pour moi, les visas et les relations doivent passer par l'intermédiaire des universités, des institutions culturelles et autres,
23:57 de façon que vraiment les échanges puissent s'inscrire dans le sens de renforcement des capacités dans le domaine culturel, scientifique et technique
24:09 parce qu'au niveau de l'Afrique, nous avons besoin de ces jeunes. Nous avons besoin de ces jeunes, mais nous avons besoin de jeunes bien formés.
24:18 Je vous ai dit tantôt que nos pays sont des pays porteurs, sont des pays en tout cas pour lesquels on peut espérer que l'Afrique, de manière générale,
24:31 est le continent justement de ce siècle et pour que ce soit ainsi, il faut que la jeunesse soit bien formée.
24:42 Nous appelons les investisseurs à venir investir en Afrique. Il faut qu'ils trouvent une main d'œuvre bien qualifiée
24:48 et cette main d'œuvre bien qualifiée ne peut être qualifiée que par les échanges culturels et techniques.
24:55 Juste un mot, revenez sur, si vous voulez bien, sur les secteurs les plus porteurs.
24:58 Quels sont les domaines dans lesquels vous dites aux entreprises, venez, il y a vraiment de la place, de l'ambition et des plans de développement ?
25:07 Alors, de façon générale, l'opportunité existe dans pratiquement tous les domaines.
25:14 Tout à l'heure, je vous ai dit qu'à partir de 2023, le Niger sera exportateur de bruits pétroliers.
25:22 Il y a tout un ensemble d'industries et de services qui peuvent être développés autour du pétrole.
25:28 Le Niger est l'un des pays les plus ensoleillés du monde.
25:33 De plus en plus, nous sommes en train de parler d'énergie propre et donc de l'énergie solaire par exemple.
25:41 C'est un pays où aussi l'énergie éolienne est possible et la région ouest africaine est en train de s'intégrer dans le domaine énergétique
25:53 avec l'interconnexion des réseaux. Donc à partir de n'importe quel pays de l'Afrique de l'Ouest, vous pouvez approvisionner les autres pays.
26:04 Nous avons aussi un potentiel agricole très fort puisque le Niger, même si c'est un pays sahélien,
26:12 c'est un pays qui repose sur d'énormes quantités d'eau souterraine, en termes de même plusieurs milliards de mètres cubes.
26:22 On parle de 2000 milliards de mètres cubes. Quand vous comparez avec l'eau qui passe par le fleuve Niger, 30 milliards de mètres cubes,
26:30 évidemment, il n'y a pas photo. L'eau souterraine est beaucoup plus importante que l'eau de surface de notre pays.
26:37 Donc en domestiquant l'eau souterraine, on peut développer l'agriculture.
26:42 Il y a des filières porteuses dans ce domaine pour lesquelles effectivement les investisseurs peuvent venir.
26:49 Merci beaucoup. De quoi nourrir ce "New Deal" crise de la Zagreb, Oulu ?
26:55 Est-ce que le Niger est un bon modèle, à vos yeux, de cette nouvelle relation qu'il faut avoir avec l'Afrique ?
27:04 Ah oui, je trouve que le Niger, c'est un pays exemplaire. Je ne le dis pas comme ministre de la République française,
27:12 mais je vois aussi nos partenaires européennes. Et je profite aussi de dire qu'il y a deux mois,
27:19 il s'est organisé le premier forum économique Europe-Niger.
27:24 Et pour la première fois, nous sommes allés de différents ministres des pays européens,
27:31 la Commission, la Banque européenne d'investissement, avec 50 entreprises françaises, plus des autres pays.
27:38 Et ce qu'on a vu, il y a tout d'abord une confiance, il y a une gouvernance, il y a une démocratie.
27:45 Et aujourd'hui, ce qu'il avait demandé le président Basoum des entreprises,
27:51 je trouve que c'est comment on peut améliorer le climat des affaires.
27:59 Et alors, on voit très bien qu'il y a cette relation de confiance, parce que c'est un pays fiable.
28:08 Et je peux voir, ça qu'il disait le premier ministre, sur l'énergie propre, sur la question d'assainissement d'eau,
28:15 des grands projets faits avec ce qu'on appelle au niveau européen "Global Gateway",
28:21 ça veut dire une mobilisation de financement privé, public, pour le continent africain.
28:28 Alors oui, c'est un très très bon partenaire.
28:34 Merci beaucoup, merci Christophe Zaccaropoulou, merci monsieur le Premier ministre Mahamadou,
28:38 merci d'avoir ouvert cette journée, ce forum du Cian.
28:42 Et nous allons maintenant laisser la place à la suite des débats. Encore merci pour votre participation.