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Business avec l’Afrique : l’heure du New Deal

Table Ronde Industrie

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00:00 (Générique)
00:06 Merci d'être resté avec nous. Avant de commencer, je voudrais juste signaler
00:11 qu'il y a une table ronde parallèle avec le Premier ministre du Niger
00:16 en salle Concorde, juste au niveau de l'accueil dans l'entrée.
00:22 Voilà. Alors, nous sommes là pour 35 minutes avec 4 personnalités du continent.
00:29 Nous allons parler industrie, développement industriel.
00:33 Je vais les présenter tout à l'heure avant de leur donner la parole.
00:38 Je préparais un peu ces derniers jours et je suis tombé sur cette phrase.
00:42 En Afrique, le chemin de la prospérité passe par le développement industriel.
00:47 Alors, ce n'est pas de moi. C'est dans le dernier index 2022 de la Banque africaine de développement
00:52 qui fait un listing un peu des pays de l'état d'avancement du développement industriel sur le continent,
00:56 avec des zones où ce développement est déjà en marche,
01:00 notamment en Afrique surtout australe, en Afrique du Nord, certains pays du Golfe de Guinée.
01:08 Le développement industriel, il a commencé au XVIIIe siècle au Royaume-Uni.
01:14 Après, il y a eu la France, il y a eu les États-Unis, le Japon, la Chine.
01:19 On parle de quatrième développement industriel aujourd'hui.
01:23 L'Afrique n'est pas en reste. Elle a commencé son développement industriel dans un certain nombre de pays.
01:32 La crise sanitaire, les effets de la guerre en Ukraine, les pénuries observées sur certains
01:38 ont permis de prendre conscience que ce développement devait être encore plus rapide, qu'il fallait l'accélérer.
01:43 Les dirigeants africains, à travers cette zone de libre-échange africaine aussi qu'ils ont décidé de mettre en place,
01:50 sont convaincus qu'il faut aller vite.
01:53 Avant de donner la parole à nos deux ministres que je vais présenter,
01:57 je ne veux pas respecter le protocole, je voudrais avoir l'avis d'un entrepreneur
02:03 qui, sur le continent, installe des zones économiques spéciales, notamment,
02:08 pour avoir un peu cette impression, cette dynamique très rapidement, d'où sont les zones,
02:14 quelles sont les zones, quels sont les territoires qui vont vite dans l'installation des plateformes industrielles.
02:19 Alors je vais donner la parole à Alain Saraka, vous êtes Chief Strategy Officer,
02:25 Responsable Stratégie en français, pour le groupe Euraze.
02:29 Je crois, comment on dit, vous êtes développeur d'écosystèmes industriels, c'est ça ?
02:36 Bonjour à tous, merci de me passer la parole en premier.
02:40 Oui, en effet, nous sommes Euraze, un groupe qui développe et opère des zones industrielles
02:48 à travers le continent.
02:50 Aujourd'hui, nous sommes opérationnels dans quatre pays,
02:56 et nous avons trois pays où des zones industrielles sont en train d'être construites
03:00 et vont être opérationnelles d'ici la fin de l'année.
03:04 Et nous avons, comme on dit dans notre pipeline, à peu près cinq zones industrielles additionnelles
03:10 sur lesquelles nous sommes en train de travailler avec les gouvernements pour signer des accords
03:16 et commencer à les construire.
03:19 Et en effet, comme vous l'avez précisé, aujourd'hui, tout le monde a compris
03:26 que l'avenir de ce continent passe par l'industrialisation,
03:30 pour une raison simple, je le dis souvent, maintenant c'est devenu presque mon leitmotiv,
03:36 je dis que grâce à l'industrialisation, l'Afrique va importer de la richesse et du travail
03:43 et exporter peut-être enfin du chômage.
03:47 Donc je pense que c'est un des principaux éléments qui nous poussent tous les jours
03:55 à continuer à travailler sur cette industrialisation.
03:58 On est dans un contexte de crise important aujourd'hui,
04:01 en Afrique il y a des matières premières importantes,
04:04 il y a des terres qui sont arables et qui sont fertiles,
04:09 il y a des moyens de lutter sans forcément passer par des politiques monétaires compliquées,
04:16 des moyens de lutter contre l'inflation, des moyens d'assurer la subsistance des populations
04:21 en transformant toutes les matières premières qu'on a eu la grâce de recevoir localement.
04:29 Et pour les zones géographiques les plus dynamiques, selon vous,
04:33 vous qui négociez directement avec les Etats sur les projets,
04:35 Afrique du Nord, Afrique australe, comme on dit, les pays du Golfe de Guinée ?
04:39 Le processus est un peu homogène sur tout le continent.
04:45 Nous particulièrement Euraz, nous avons commencé avec le Gabon
04:50 parce que le gouvernement gabonais avait proposé à Euraz de l'aider à se diversifier du tout pétrole.
04:58 Ça a été un succès incroyable, donc on a réussi à transformer le Gabon
05:02 en premier producteur et deuxième producteur de contreplaqué et de bois de sillage
05:08 en Afrique et dans le monde.
05:10 Et on est parti plutôt vers l'Afrique de l'Ouest après,
05:14 donc le Bénin, le Togo, la Côte d'Ivoire, mais on est aussi en train de travailler avec le Tchad,
05:21 nous travaillons avec la République du Congo, avec la République démocratique du Congo,
05:26 et nous avons une zone industrielle au Rwanda aussi qui est active.
05:31 Donc c'est un peu à travers tout le continent.
05:33 L'Afrique du Nord est un peu en avance, un peu en Afrique australe aussi,
05:39 mais c'est une dynamique qui marche partout sur le continent.
05:42 Chacun en fonction de ses matières premières et de ses capacités propose des solutions d'industrialisation.
05:50 Alors je voudrais donner la parole au ministre d'Etat Jean-Jacques Bouillat.
05:53 Il a un portefeuille assez large, aménagement du territoire, les infrastructures, l'entretien routier.
06:00 Je crois qu'on peut dire qu'il ne doit pas y avoir dans son pays un des grands travaux
06:07 qui est échappé au ministre sur les vingt dernières années.
06:12 Alors, monsieur le ministre, on en parlait dans les couloirs,
06:14 vous êtes convaincu qu'il faut développer ses capacités industrielles.
06:20 Il y a une logique d'intégration aussi à travers la CEMAC.
06:26 Comment vous voyez le développement des capacités industrielles dans la région d'Afrique centrale ?
06:33 Merci, merci. Bonjour tout le monde.
06:35 Je saisis d'abord l'occasion pour féliciter les organisateurs, les saluer, les féliciter,
06:41 puisque finalement cet événement devient de plus en plus grandissant.
06:46 Je pense qu'aujourd'hui, vous avez certainement battu le record des années écoulées,
06:50 ce qui est une bonne chose.
06:52 Oui, effectivement, le développement industriel, c'est le moteur du développement,
06:56 puisque les pays européens reviennent à la réindustrialisation de leur pays,
07:01 donc ce qui montre la suffisance que ce développement doit se faire, et dans nos pays aussi.
07:07 Mais pour ce faire, je pense que le continent a eu, on peut dire, un engagement important
07:16 autour de l'ensemble de ses États à réunir tous les États, presque tous les États,
07:21 autour d'une zone de libre-échange continental, pour effectivement un marché commun des biens et des services.
07:28 Et c'est cet engagement qui permettra à coup sûr de pouvoir développer,
07:33 de faire en sorte que le développement industriel des États africains serve l'ensemble des États africains,
07:39 à travers ses commerces et puis au-delà.
07:41 Mais pour ce faire, vous voyez bien qu'il faudra véritablement l'intégration
07:48 des différentes zones économiques régionales, à travers l'intégration physique des territoires.
07:54 Quand nous parlons d'intégration physique des territoires, c'est la nécessité de connecter chaque État à ses voisins,
08:01 par les infrastructures de transport, avec toutes les plateformes requises,
08:05 portes, aéroports, routes de rails, fleuves, et les infrastructures énergétiques,
08:14 par l'interconnexion énergétique, ce que nous appelons généralement le boulevard énergétique,
08:20 les infrastructures de télécommunication, pour permettre à ce que nous ayons la connectivité
08:26 aisée et facile pour booster effectivement ce développement industriel qui est le moteur du développement.
08:31 Pour nous, c'est des prérequis. Et donc, en tant que ministre en charge des infrastructures,
08:37 nous avons cette responsabilité de faire en sorte que le Congo, évidemment, sur l'impulsion du président de la République,
08:47 son Excellence Denise Hassoun Guesso, soit réellement connecté à l'ensemble des pays voisins, de manière physique.
08:54 Alors, une question concrète. Les pays voisins, c'est votre voisin, c'est la République démocratique du Congo.
09:01 Il y a ce vieux projet de pont. Est-ce qu'il va enfin voir le jour ? Qui relierait Kinshasa et Libreville ?
09:12 Les pays voisins, c'est la République démocratique du Congo.
09:16 Kinshasa et Brazzaville, pardon.
09:18 Le Gabon aussi, le Cameroun, la République centrafricaine. Nous pouvons dire l'Angola.
09:25 Nous pouvons dire que dans cette volonté, le Congo est aujourd'hui connecté de manière physique avec le Cameroun,
09:34 sur des voies bitumines, avec le Gabon, sur une route bitumine, avec l'Angola, sur une route bitumine.
09:42 Et effectivement, ce vaste projet important de la construction du pont Routeraille entre Brazzaville et Kinshasa
09:54 sur le fleuve Congo, on peut dire a passé toutes les grandes étapes.
09:59 Certification est en fait par les différents parlements, promulgué, appel d'offres lancé, une short list déjà sélectionnée.
10:10 Et effectivement, la prochaine étape, c'est sur la base de cette short list, effectivement, passer la consultation
10:18 pour obtenir le constructeur ou les constructeurs autour d'un partenaire public-privé pour enfin construire le pont Routeraille
10:27 sur le fleuve Congo, indispensable.
10:29 Quel agenda ?
10:30 Au développement, parce qu'en réalité, ce n'est pas que le pont, c'est l'ensemble du corridor de développement.
10:37 Ce que nous appelons le corridor de développement numéro 13, c'est-à-dire connecté, tripoli, à Windhoek jusqu'au Cap.
10:45 Effectivement, en passant par N'Djamena, par Bangui, Wessou, Brazzaville, Kinshasa, et aller au-delà.
10:52 Et donc là aussi, il faut dire que les efforts se sont réalisés à l'heure actuelle pour que la partie restante à peu près,
11:00 en ce qui concerne le Congo, les 446 km entre Wessou dans la partie septentrionale du pays et la frontière avec le Cameroun, se réalisent.
11:12 Et les travaux sont déjà en cours avec des financements, un accompagnement de notre tête de file, qui est la Banque africaine de développement,
11:20 la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale.
11:22 Et effectivement, nous sommes ouverts à d'autres investisseurs pour booster davantage.
11:27 Et aussi, vous n'avez peut-être pas parlé, mais c'est essentiel, il y a des voies royales laissées par Dieu ou données par Dieu.
11:36 C'est le fleuve Congo, avec toutes ses vertus.
11:40 Mais tu mutuologies.
11:41 Et voilà, avec toutes ses vertus, le fleuve Congo, aujourd'hui, il y a des travaux d'aménagement.
11:49 Les études sont prêtes à être réalisées avec des travaux d'aménagement sur le fleuve Congo, ses affluents, c'est-à-dire le Bangui et la Sanga.
11:58 Parce qu'en réalité, en dehors de la connexion nord-sud, telle que je l'ai dit tout à l'heure, Tripoli-Windhoek,
12:05 par là, avec le pont Routerail sur le fleuve Congo, il y a aussi la connexion est-ouest.
12:12 Vous voyez qu'à partir du port de Mombasa, il faut faire le contour de l'Afrique par voie maritime
12:17 et toucher les pays insulaires, les pays enclavés, pour apporter les biens et les marchandises.
12:23 Là aussi, un effort se fait pour que, de manière directe et interne,
12:28 il soit possible de quitter le port de Mombasa, d'arriver à Nairobi, d'arriver à Kampala, d'arriver à Kisangani en RDC.
12:36 Parce qu'en réalité, quand on est à Kisangani, le fleuve Congo prend le relais, il est navigable, 12 mois sur 12,
12:44 on est à Kinshasa, on est à Brazzaville, on est à Bangui. Vous voyez, c'est extraordinaire tout ça.
12:49 Monsieur le ministre de l'État, je vais vous redonner la parole. Je voudrais faire réagir votre voisin, António Zocamole,
12:57 qui est directeur général de l'Agence nationale pour la promotion des investissements de République démocratique du Congo.
13:04 On l'a vu, les projets d'intégration avancent. La RDC a un plan de développement industriel, je crois, de 58 milliards de dollars.
13:17 C'est sur quelle période ? Quelles sont vos priorités pour l'industrie, les projets d'intégration régionale, comme en a parlé le ministre ?
13:26 Alors, je vous remercie. Merci aussi aux organisateurs. Je pense que ce plan d'industrialisation, comme vous l'avez souligné,
13:32 est en train de lever les fonds de 58 milliards. Trois axes principaux. Pour ne pas revenir sur ça, nous avons quand même l'axe sur le parc agro-industriel.
13:41 Nous voulons quand même développer 22 parcs. Ce sont des éléments qui sont assez importants.
13:45 Le parc agro-industriel, parce que nous croyons en une chose, c'est qu'on ne peut pas développer un pays sans qu'il ne puisse avoir ce qu'on appelle
13:51 les questions agricoles, les questions agro-alimentaires qui soient mises en place, des basiques qui soient mises en place.
13:57 Nous avons les zones industrielles. On en a six, ce qu'on veut quand même mettre en place. Ça, c'est un élément important.
14:02 Et aussi les zones économiques spéciales. Ce sont les trois axes qui nous permettent de dire que nous allons atteindre ce qu'on appelle
14:08 l'élément de notre évolution industrielle. Maintenant, quelles sont les priorités qui vont entrer là-dessus ?
14:12 Vous avez suivi dernièrement que nous avons signé avec la Zambie et les États-Unis un accord tripartite sur la transformation du lithium
14:19 pour avoir des batteries électriques et à terme avoir des véhicules électriques. Nous sommes aujourd'hui le pays qui a en fait le potentiel
14:26 le plus élevé sur le cobalt. On parle de 67%.
14:29 Et l'Europe est intéressée par vos métaux rares aussi, les minerais critiques.
14:33 Et oui, la présence du président Macron la dernière fois a pu faire en sorte que nous puissions évoquer cette question.
14:39 Je suis prêt à parier que dans cette salle, tous les différents téléphones ont une nationalité congolaise.
14:43 Parce que lorsqu'on parle des différentes ressources naturelles, vous avez certainement la RDC avec vous dans votre poche, dans votre tablette et qu'on sort.
14:51 Ça, c'est la ressource que nous avons. Alors, nous sommes en train aujourd'hui de changer de paradigme.
14:56 On ne va plus exporter du brut. On va transformer dans notre propre pays, avoir cette transformation
15:01 pour qu'il puisse y avoir une redistribution des richesses et pour qu'il puisse y avoir une création d'emplois.
15:06 On est donc sur les questions d'industrie, de transformation minière.
15:10 L'agroalimentaire, c'est un élément qui est extrêmement important. Le dernier Conseil des ministres, le président de la République a mentionné
15:15 la création d'un conseil consultatif sur les questions agricoles qui permet à ce qu'il puisse y avoir une intégration
15:20 de questions agricoles dans les provinces, dans les milieux ruraux, avec la connexion au niveau national.
15:26 Avec des ressources hydriques ?
15:27 Avec des ressources hydriques. On parle là de l'énergie, on parle là de la création des mini-réseaux,
15:32 des mix énergétiques aussi. Ce sont des éléments qui permettent à ce qu'il puisse y avoir une intégration
15:36 entre les infrastructures, le parc agro et l'énergie. On ne sait pas avoir une industrialisation sans énergie.
15:43 On ne sait pas voir les éléments de l'industrialisation tant qu'il n'y a pas de routes.
15:48 On ne sait pas palper des éléments d'industrialisation si on n'évolue pas dans les questions des parcs agro-industriels.
15:54 Et ça, ce sont des éléments qui sont importants.
15:56 À côté de ça, il y a ce qu'on appelle toute la révolution législative. Et ça, c'est ce qu'on appelle l'environnement des affaires.
16:02 Et là-dedans, nous avons des questions qu'on appelle des questions de coopération régionale.
16:06 La ZLECA vous l'avez soulevé. Mais les questions internes, on évolue sur la loi.
16:10 Et on ne peut pas parler aujourd'hui d'industrialisation si on n'évoque pas la question sur le numérique.
16:14 Nous venons d'avoir notre loi sur le numérique qui fait en sorte que nous puissions évoluer vers un appétit
16:20 des opérateurs économiques étrangers et aussi un développement au niveau local.
16:24 Donc la question industrielle est au centre et au cœur de toutes les discussions des investissements dans notre pays
16:30 et aussi sur toutes les questions d'attrait dans les différents formes au monde partant.
16:34 Pour votre information, on a quand même fait cette revue de cet accord tripartite au niveau des États-Unis.
16:39 Le ministre des Finances, le ministre Duplan avec l'homologue Zambia ont revu où est-ce qu'on en était.
16:44 Il y a déjà eu une signature des différentes structures de gestion qui devaient faire en sorte que nous puissions évoluer là-dessus.
16:50 Donc ça, c'est une question qui est bien mise en place.
16:52 Et avec la France et avec l'Europe, vous l'avez mentionné, la visite du président Macron,
16:57 il y a cette grande initiative de Global Gateway de développement des infrastructures.
17:01 Est-ce qu'il y a une réflexion sur le développement industriel, les co-entreprises,
17:05 ce que vous pourriez faire entre Européens et Congolais ?
17:09 Bien sûr, les résultats d'ailleurs de la visite du président Macron, c'est, on parle de 103 millions qu'AFD a mis en place
17:14 pour avoir sur les questions agricoles, sur les questions d'électrification avec Cabinda qui a été mis en place.
17:20 D'ailleurs, mon collègue de l'ANSER mentionne ça aujourd'hui à RFI.
17:24 On aura notre atelier PI tout à l'heure. On pourra donner différents développements.
17:27 Nous avons aussi les questions d'éducation et les questions alimentaires qui sont en train d'avancer là-dessus.
17:31 Et ça, c'est des accords et des résultats palpables, délivrables, qui sont en fait les résultats et les retombées de la visite du président Macron.
17:37 On doit mentionner que c'est des partenariats gagnants-gagnants qui font en sorte qu'il puisse y avoir un développement
17:43 du bien-être de la population congolaise, mais aussi qu'il puisse y avoir un développement de l'opérateur économique étranger,
17:48 en l'occurrence la France.
17:51 Merci beaucoup. Alors, j'ai donné la parole au ministre Tahir Hamid Guilain, ministre des Finances, du Budget et des Comptes publics.
18:00 Alors, le TCHAD, si je ne me trompe pas, a lancé un plan de développement industriel en 2021, donc priorité de la présidence.
18:12 Où est-ce qu'on en est ?
18:14 Merci beaucoup. Je voudrais tout d'abord remercier le CN pour l'invitation qui nous a été faite en marge de la visite du chef de l'État,
18:25 le président Mohamed Idriss Déby, en février ici à Paris, pour participer à cet événement que je tiens à saluer pour la grande mobilisation et pour les participants.
18:39 Je vais venir sur le TCHAD. Ce sont des sujets qu'on développera davantage dans la table ronde pays.
18:47 Mais je voudrais reléver ici que le thème qui a été retenu, qui est celui du "New Deal" avec l'Afrique, je pense qu'il nous ramène à la vraie réalité.
19:00 La vraie réalité, c'est que l'Afrique est le continent qui est le plus proche d'Europe.
19:05 Aujourd'hui, on a une population nombreuse, jeune, connectée, de pays de plus en plus riches, qui ont beaucoup de ressources.
19:15 On a le monde qui s'est transformé, on a les transformations maritimes qui sont devenues plus chères.
19:23 Donc il faut privilégier les circuits courts.
19:26 On est à 5 heures de... à moyen de toutes les capitales européennes pour atteindre l'Afrique, les capitales africaines.
19:35 Nous avons une géographie, une proximité géographique, historique, souvent le même fiso horaire.
19:46 Donc on revient un peu à la réalité. La réalité et la nature de l'Europe, c'est de faire du commerce et d'entreprendre avec l'Afrique.
19:54 Et les Africains de plus en plus riches, c'est des Africains, moins d'Africains pauvres qui cherchent à immigrer ou à quitter le continent.
20:03 Et s'ils veulent quitter le continent, le continent le plus proche, c'est l'Europe.
20:08 Donc... et nous sommes complémentaires aussi. L'Afrique est complémentaire.
20:14 Les délocalisations sont moins risquées en termes de protection des propriétés et tout ça.
20:24 Donc je voudrais dire que voilà un peu le contexte global.
20:29 Et pour ce qui est des temps nouveaux qui soufflent sur l'Afrique, c'est que nous avons plus de connexions, plus d'infrastructures.
20:39 En plus d'infrastructures qui sont à construire, il y a beaucoup d'infrastructures qui sont déjà construites.
20:43 Une Afrique de plus en plus unique avec la Zelle Kaff.
20:47 Et pour ce qui concerne certains de nos pays, nous avons une monnaie commune, une monnaie plus stable, une histoire plus ancienne.
21:01 Et donc il y va de l'intérêt de l'Europe et de l'Afrique de coopérer et d'investir.
21:10 Pour ce qui concerne le CAD, évidemment, nous sommes un pays de 16 millions d'habitants.
21:15 Nous sommes en Afrique dans la zone CFA, une zone monétaire plus sûre.
21:19 Nous avons un voisinage important avec le Nigeria, en plus des autres pays.
21:25 Un pays sécurisé, en sécurité.
21:28 On a une croissance économique depuis quelques années.
21:31 Nous avons nos PIB qui accruent, nos recettes qui ont augmenté.
21:36 Nous avons pris des mesures de disposition fiscale douanière importante.
21:41 Une défiscalisation quasi complète pour les primos investisseurs pendant un certain nombre d'années.
21:47 Davantage d'électricité, on monte petit à petit en gamme.
21:54 Dans les secteurs de l'agriculture, en plus du coton, nous sommes deuxième producteur mondial de gomme arabique.
22:03 Cinquième d'arachide, cinquième pour l'Afrique en arachide, neuvième mondial du sésame.
22:09 Gomme arabique utilisée dans beaucoup de composants, les Coca-Cola notamment.
22:12 Voilà.
22:13 Un produit très très recherché.
22:15 Voilà, nous produisons beaucoup de sésame, beaucoup d'arachide, d'huile de carité.
22:24 Et nous sommes un pays d'élevage.
22:26 Donc la transformation industrielle, le cœur c'est l'agroalimentaire et c'est l'élevage.
22:31 L'agroalimentaire, l'élevage et les mines.
22:33 Nous avons beaucoup de mines, en plus du pétrole et du gaz.
22:37 Voilà un peu le voilà.
22:40 Et nous offrons beaucoup de facilités fiscales et d'installations.
22:46 Ce qui a motivé l'arrivée de Araïs et le développement des zones économiques spéciales.
22:54 Tous ces sujets feront l'objet de davantage de développement lors de la table ronde du pays que nous aurons.
23:02 Monsieur Saraka, parlez-nous de ce projet avec la République du Tchad.
23:07 Je crois qu'il y a une vocation derrière, c'est de développer la transformation des produits issus de l'élevage et de les exporter sur un marché régional.
23:16 Oui, en effet, le Tchad est comme Monsieur le ministre l'a précisé, riche en bétail.
23:25 Et l'idée c'est de développer un secteur qui est aujourd'hui pas inexistant,
23:31 mais le développer à une échelle industrielle, dans des conditions d'hygiène et qui sont en conformité avec les normes internationales aujourd'hui,
23:46 pour pouvoir avoir accès à des marchés non seulement africains, comme tout le monde parle de la Zéleka, mais aussi à des marchés à l'étranger.
23:53 Donc il y a tout ce qui est production de viande, mais aussi tous les dérivés liés au bétail, donc tout ce qui est lié à la tannerie, à l'activité du cuir.
24:04 Donc voilà, c'est ça l'idée.
24:06 Merci beaucoup. Depuis la nuit des temps, nous avons toujours été un grand pays d'élevage.
24:14 Actuellement, le chef d'Etat est autour de 146 millions de têtes, toutes têtes confondues.
24:20 En plus du bétail, nous avons aussi beaucoup de poissons avec le lac Yad.
24:24 Nous sommes le premier pays producteur de poissons en Afrique centrale, même si parfois d'eau douce en Afrique, c'est Mac.
24:31 Nous sommes autosuffisants en poissons, autosuffisants en produits d'élevage globalement.
24:37 Nous alimentons tous les pays voisins.
24:40 Donc vous avez développé une chaîne du froid, vous exportez...
24:43 Voilà, maintenant, avec Araïs et avec un certain nombre d'abattoirs qui ont été construits à l'intérieur du pays,
24:52 c'est de développer les chaînes et d'exporter et de faire connaître au monde le label et la qualité de notre viande et de tous les sous-produits d'élevage.
25:04 Cette zone va avoir un effet multiplicateur important en termes de création de richesses et en termes de différents types de métiers et d'activités et de prestateurs.
25:15 Donc ça va être présenté.
25:18 Il y a un peu à boire et un peu à manger pour tout le monde.
25:22 Donc nous appelons les uns les autres à venir.
25:26 Et en matière du climat des affaires, nous avons le rapport du Cian 2023 sur tous les critères en termes de rentabilité, d'augmentation des chiffres d'affaires,
25:40 le climat des affaires s'est amélioré nettement et tous les voyants sont au vert.
25:45 J'ai redonné la parole au ministre d'Etat Jean-Jacques Bouillat.
25:49 Et peut-être vous voulez réagir, mais j'aimerais aussi vous poser une question. Le gouvernement a voté la loi du 30 décembre 2022 sur les partenariats publics privés.
25:59 C'est fini les financements uniquement sur fonds propres.
26:02 Maintenant, vous allez chercher, mobiliser des fonds dans le cadre de partenariats pour développer ces importants projets industriels et d'infrastructures ?
26:11 Il faut dire qu'avec la loi sur les partenariats publics privés, nous donnons là des atouts qui permettront aux secteurs privés d'intervenir de plusieurs manières.
26:21 Soit par les partenariats publics privés, soit aussi par les investissements directs étrangers sur lesquels nous donnons, nous accordons un certain nombre de facilités.
26:30 Mais ça, soit aussi par des financements à long terme, des financements concessionnels pour des grands projets de développement, tel que le rail par exemple.
26:39 Donc là, nous avons à peu près ce qu'il faut, puisque comme le disait tout à l'heure mon voisin d'à côté, le directeur Jean-Land Napi,
26:49 nous ne pouvons pas aller au développement industriel si nous n'avons pas les numériques, si nous n'avons pas l'énergie, l'électricité.
26:58 Est-ce que les prêts concessionnels accordés actuellement par un certain nombre de grands acteurs mondiaux, la Chine, l'Union européenne, le FMI, la Banque mondiale, est-ce que ça vous satisfait ?
27:08 Est-ce qu'il faut repenser la manière d'apporter ces frais, la longueur, les taux, etc. ?
27:14 Alors, dans la résolution de nos appartenants à une communauté économique, à la CEMAC, et dans les résolutions de la CEMAC, il y a un certain nombre de financements qui sont actés.
27:26 Les financements à long terme, concessionnels, et comme c'est auquel vous faites allusion, les partenariats publics privés et les financements directs étrangers.
27:34 Effectivement, quand les financements sont concessionnels, on ne peut pas cracher dessus. C'est une opportunité d'investir dans les grands projets lourds, dans les grands projets structurants de développement.
27:44 Parce qu'aujourd'hui, on a la loi, c'est sûr, mais il s'agit aussi des investissements des partenaires qui apportent.
27:51 Et il ne faut pas que le temps agisse contre la volonté de développement du pays.
27:56 Comme je disais tout à l'heure, il nous faut l'énergie, effectivement il faut l'électricité, il faut la construction des grands barrages électriques.
28:04 Nous avons choisi dans notre pays de faire une transition énergétique, déjà par les gaz, à travers les centrales à gaz, parce que les réserves de gaz sont avérées.
28:13 A peu près 352 milliards de réserves avérées, de mètres cubes, ce qui est déjà bien.
28:19 Mais c'est une transition, parce qu'en réalité, c'est une ressource qui finit. Et donc l'eau ne finit pas.
28:26 L'option prise par le pays, c'est l'eau, à travers l'hydroélectricité.
28:30 Puisque le pays est traversé par les fleuves et les rivières, qui sont à perte de vue.
28:37 Et donc l'eau est une opportunité de développement des infrastructures énergétiques.
28:41 Et dans cela, couplé à cela, nous sommes, comme vous le dites, en réalité, les développeurs industriels, nous aussi, nous sommes dans la capacité de production.
28:53 Mais cette capacité de production, dans l'instant, notre position d'être un pays de transit, d'être un cheval sur l'équateur,
29:01 cette capacité de production a été facilitée par la mise en place des zones économiques spéciales, à travers la loi.
29:08 Il y en a quatre au total dans le pays. Et Raïze est dans celle de Pointe-Noire.
29:12 On envisage aussi celle d'Oyo-Olombo et celle de Wesso. Donc une grande opportunité.
29:20 Et il faut dire, et je tenais à le dire ici, parce que pour les partenaires économiques, les investisseurs,
29:27 que le Congo est l'un des rares pays à posséder, et dans un rayon de 50 km, autour d'un port maritime en eau profonde, celui de Pointe-Noire,
29:40 trois matières premières essentielles au développement des fertilisants, c'est-à-dire le phosphate, la potasse, le gaz, dans un rayon de 50 km.
29:52 Donc pousser de se développer, c'est pour dire que ceux qui ont la volonté, voilà, la vie de demain, ce sont les fertilisants, ce sont les engrais.
30:01 Donc une usine, investir dans la production des engrais à travers une usine, dans un voisinage comme celui-là, est une grande opportunité.
30:10 Ce projet tient, c'est un projet cher.
30:14 Merci beaucoup, Monsieur le ministre de l'État. L'heure tourne très vite. Il reste trois minutes.
30:19 Monsieur le directeur général, sur cette capacité à mobiliser des fonds publics, privés, il y a aussi la possibilité d'emprunts sur les marchés régionaux.
30:31 C'est quelque chose que vous visez, vous, en RDC ?
30:35 Écoutez, c'est tout à fait normal lorsque nous sommes dans un processus d'investissement, dans un processus d'industrialisation, de penser et de dire que nous ne pouvons pas le faire seul.
30:46 On est en train d'accepter que les opérateurs économiques étrangers puissent venir, les bailleurs et consorts.
30:50 Et ça, c'est un élément que nous devons intégrer.
30:54 Mais vous devez savoir qu'il y a un éveil de conscience en Afrique qui est en train de se dire et de se positionner en tel que ce ne sera plus, en fait, les positions des bailleurs ou des apporteurs de fonds qui vont commencer à orienter les processus.
31:07 Nous avons une vision claire. La plupart des pays africains ont des visions claires et des domaines clairs dans lesquels on est en train de pouvoir chercher à mettre de l'argent.
31:13 Mais on ne le mettra plus dans des conditions qui vont quand même arriver à coincer les pays africains.
31:18 Cet éveil de conscience, on ne l'arrêtera plus. Ça, c'est un élément important.
31:21 Un autre élément, je suis très conscient de la position de mon voisin de gauche, Son Excellence, qui est là, qui d'une manière ou d'une autre est un parent parce qu'on est des pays assez proches.
31:31 Le phosphate, c'est en RDC aussi. La potasse, c'est en RDC aussi.
31:36 Et le pourent de l'eau profonde, on est en train de le construire.
31:39 Je sais qu'à terme, il va y avoir une véritable compétition.
31:43 Et puis vous avez de l'hydroélectricité aussi. Vous êtes concurrent.
31:46 Une véritable compétition entre le port de points noirs et le port de bananas.
31:53 Et je sais que la plupart des apporteurs économiques feront le choix, et le bon choix, de venir en RDC.
31:57 Mais l'autre élément, et c'est d'ailleurs ça la grosse problématique du pont Routrail.
32:03 Et nous allons aussi arriver sur la question de la loi.
32:07 On a parlé de la loi sur le partenariat public-privé, mais il est important que nous sachions une chose.
32:12 La capacité à absorber les fonds aussi, c'est la présence des études, la présence des projets.
32:17 Et sur cette question, on est de plus en plus en train de se développer.
32:20 Merci beaucoup. Il reste une minute. Je voudrais redonner la parole au ministre des Finances.
32:24 J'ai une question à lui poser.
32:26 La mise en place de cette ZECLAF, c'est aussi un certain nombre de préoccupations par rapport à la protection de certains secteurs stratégiques.
32:34 Le Nigeria avait soulevé le problème à l'époque des débats.
32:37 Est-ce qu'au niveau du Tchad, il y a des secteurs stratégiques par rapport à cette zone de libre-échange que vous voulez protéger ?
32:43 Vous avez 30 secondes. Une minute.
32:48 Disons que ce n'est pas le taux de taxation qui va faire qu'un pays est plus compétitif qu'un autre.
32:59 Nous pensons que, sur le plan mondial déjà, il y a un rattrapage du coût des mains d'œuvre et d'un certain nombre de facteurs.
33:10 Nous, qui sommes un pays continental, l'évolution des coûts de transport et de la logistique fait que nous devons être un pays plus compétitif.
33:22 Donc, ouvrir le commerce inter-africain, ouvrir les pays africains les uns vers les autres, nous avons toujours promis cela.
33:32 C'est plutôt un avantage pour nous, parce que nous sommes un pays qui transite de l'Afrique du Nord vers l'Afrique centrale, et de l'Est vers l'Ouest.
33:42 Merci beaucoup, M. le ministre. Vous avez 15 secondes.
33:44 Merci beaucoup. Non, non, c'était pour rassurer mon jeune voisin que, de Dunkerque à Toulon, vous savez combien de ports il y a à la France.
33:52 Donc, les ports du Congo restent les ports du Congo, qu'ils soient du côté de Kinshasa ou de notre côté.
33:59 D'ailleurs, j'étais présent à la pose de la pierre, invitée par le président Tshisekedi, à la pose de la pierre sur le port de Banana.
34:06 C'est encore ce qui est complémentaire pour booster le développement du continent.
34:10 Ce sont des projets africains, et nous pouvons aller dans le bon sens et aller de l'avant.
34:15 Et ceci ne peut pas être bloquant, ni pour les uns, ni pour les autres.
34:19 Merci beaucoup à tous. On a dépassé deux minutes, on a une table ronde à porter en dessous.
34:25 Dernière seconde. Neuf pays entourent la RDC.

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