SMART BOURSE - Emission du vendredi 21 avril

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Vendredi 21 avril 2023, SMART BOURSE reçoit Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) , Jean-Louis Cussac (Trader pour compte propre, Perceval Finance Conseil) , Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct) et Clémence Tanguy (Responsable éditoriale, Café de la Bourse)
Transcript
00:00 Smart Bourse vous est présenté par Vernier, créateur vertueux d'indépendance énergétique depuis 1989.
00:07 Bienvenue dans Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bsmart chaque jour à la mi-journée 12h33h
00:22 et en fin d'après-midi la grande édition pendant 1h à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bsmart TV, émission que vous retrouvez chaque jour en replay sur bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:34 Au sommaire de cette édition ce soir, de nouveaux records pour l'échéance du jour, l'expiration du contrat futur avril pour le CAC 40 et l'expiration d'autres contrats futurs sur indices et produits dérivés en tout genre.
00:48 Le CAC 40 s'est offert de nouveaux records pour cette échéance à plus de 7560 points dans une ambiance relativement tranquille.
00:57 La hausse du jour est de 0,25%, on sent que le marché est peut-être un peu topiche désormais.
01:04 C'est la question qu'on posera à nos 3 sorciers qui sont avec nous aujourd'hui pour cette journée d'échéance mensuelle avant d'attaquer le mois de mai.
01:14 Et puis comme chaque 3ème vendredi du mois, après les 3 sorciers, nous retrouvons les équipes du Café de la Bourse pour notre rendez-vous pédagogique autour du monde boursier et du monde des placements.
01:24 Aujourd'hui, quelles sont les bonnes idées de placements qui peuvent battre l'inflation puisque c'est quand même le sujet.
01:31 Il faut regarder tous les rendements en réel désormais, quels peuvent être les niches ou les classes d'actifs et les placements rentables.
01:38 Pour 2023, nous en parlerons avec Clémence Tanguy, responsable éditoriale du Café de la Bourse qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
01:46 Mais d'abord, les infos clés du jour sur les marchés tendance mon ami.
01:59 Chaque soir à 17h avec Alix Enguyen en direct dans Smart Bourse.
02:04 Alix, le CAC s'est offert en cette journée d'échéance un nouveau record.
02:07 Oui, grâce au record d'LVMH, Hermès et L'Oréal mais aussi grâce à l'excellent début d'année d'Essilor Luxottica.
02:15 Le fabricant de lunettes et de verres a publié un chiffre d'affaires en nette hausse de 9,7%.
02:21 C'est au-dessus des attentes.
02:23 Le groupe a entre autres bénéficié de l'intégration en son sein d'une irlandais Grand Vision rachetée en juillet 2021.
02:30 La vigueur de la croissance en Amérique du Nord surprend aussi.
02:34 A contrario, ArcelorMittal recule alors que les cours du minerai de fer sont au plus bas depuis décembre
02:40 en raison d'une faible demande en Chine et d'une offre toujours abondante.
02:44 Enfin, Ipsos chute après l'annonce d'une contraction de 2,8% de son chiffre d'affaires.
02:50 Ipsos a notamment fait les frais de l'attentisme de certains clients de la tech aux Etats-Unis.
02:56 Et puis sur le plan de la conjoncture, les enquêtes du mois d'avril en Europe et aux Etats-Unis se sont révélées meilleures que prévues.
03:04 Oui, en Europe, dans le secteur privé, au mois d'avril, la croissance économique s'est accélérée.
03:09 L'indice PMI a atteint son plus haut niveau depuis 11 mois.
03:13 L'indice a progressé de 0,7 points à 54,4 en première estimation.
03:19 Le dynamisme des services compense le repli du secteur manufacturier.
03:23 Le secteur a poursuivi sa contraction avec un indice en baisse d'1,2 points à 45,5, un plus bas de près de 3 ans.
03:31 Et puis aux Etats-Unis, l'économie américaine reste très solide.
03:34 L'indice PMI est là aussi au plus haut depuis près d'un an.
03:38 Le PMI composite de S&P Global est ressorti à 53,5 en avril, après 52,3 en mars.
03:46 Et puis dans le secteur des produits de consommation de base aux Etats-Unis,
03:51 tout va bien pour un groupe comme Procter & Gamble qui relève même ses prévisions pour l'ensemble de son exercice.
03:57 Le groupe affiche un chiffre d'affaires en hausse de 4% sur un an.
04:02 C'est plus qu'attendu, une croissance que le groupe doit à des prix plus élevés.
04:07 Ils ont compensé la baisse des volumes.
04:09 Les ventes ont été notamment dopées par la division des produits de santé.
04:13 Tendance mon ami, chaque soir les infos clés de marché.
04:16 Le résumé de la séance en direct à 17h avec Alex Nguyen dans Smartbourse sur Bsmart.
04:21 Les trois sorciers de Smartbourse sont convoqués comme chaque troisième vendredi du mois pour l'échéance.
04:37 Une échéance mensuelle, aujourd'hui celle du mois d'avril qui s'est déroulée dans une ambiance plutôt calme.
04:43 C'est le moins qu'on puisse dire avec à la clé un nouveau record pour le CAC 40.
04:47 Le précédent datant d'à peine 48 heures.
04:50 Philippe Béchat est avec nous en plateau, président des Econoclast, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
04:55 Bonsoir Philippe.
04:56 A vos côtés Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil.
04:59 Merci d'être là et merci à Romain Dobry d'être là lui aussi à distance pour cette échéance.
05:07 Romain, on est ravi de vous retrouver en visioconférence.
05:10 Vous êtes membre de la cellule Info d'experts de Bourse Direct.
05:12 Romain, quel est le bilan que vous dressez de cette échéance du mois d'avril ?
05:17 Juste, si je refais le film, il faut se souvenir la précédente échéance du mois de mars.
05:22 C'était le vendredi 17 mars.
05:25 On était une semaine après la chute de SVB puis de signature dans le secteur bancaire américain.
05:33 On était à 48 heures de la chute de Crédit Suisse et de son rachat en urgence par UBS.
05:39 Et à l'époque, il faut quand même le dire, rien n'était évident pour les jours et les semaines qui ont suivi.
05:46 Et c'est vrai que quand on fait le bilan des quatre semaines qui se sont déroulées depuis le 17 mars,
05:51 c'était difficile à l'époque de se dire que le bilan serait aussi positif pour les indices actions.
05:57 Bonsoir à tous.
05:59 Effectivement, 9,38% de hausse depuis cette période tendue.
06:05 647 points sur l'indice 4,40 futures et donc une compensation à 7 558,20 points.
06:14 Donc effectivement, un scénario qui était assez étonnant, en tout cas surprenant.
06:22 On a progressé au cours de cette échéance avec toujours, et on l'expliquait à l'époque,
06:27 de la protection, de la prudence, du scepticisme de la part des opérateurs.
06:32 Ça reste le cas à ce soir. Il y a toujours pas mal de couverture dans les portefeuilles,
06:36 notamment sur les options sur actions aux États-Unis.
06:39 On a un tout petit peu plus de complaisance à l'entame de l'échéance du mois de mai,
06:43 mais ça reste relativement équilibré.
06:45 Sur le mois de juin, en revanche, un peu moins encore.
06:48 Ceci dit, c'est compréhensible compte tenu des niveaux de marché,
06:51 qu'on achète moins de couverture sur les niveaux actuels.
06:54 Ce serait intéressant de voir comment on entame la nouvelle échéance de mai et de voir le comportement.
06:59 Mais effectivement, un petit retrassement serait à envisager.
07:01 Là où c'est intéressant aussi de détailler, c'est que du côté des futurs,
07:06 il y a eu de la participation, il y a eu de l'intérêt.
07:09 Sur l'indice CAC 40, d'une échéance à l'autre, jusqu'à hier soir en tout cas,
07:13 on a connu plus de 8 % de hausse de la position ouverte sur le futur.
07:17 C'est du soutien. Alors ça n'est pas énorme.
07:19 Par exemple, dans le courant de la baisse d'avril à mai dernier,
07:22 on avait eu 20 % de hausse de la position ouverte dans la baisse.
07:25 Donc vous voyez, 8, c'est un soutien.
07:27 Si on regarde le S&P, sur la période équivalente, c'est à peu près 6 % de hausse de la position ouverte.
07:32 En revanche, sur l'euro stocks, c'est un peu plus mitigé.
07:35 Déjà, on a une position ouverte globale qui est relativement moyenne.
07:39 Depuis la période de septembre à décembre, on avait une moyenne de contrats futurs ouverts de 4 900 000 contrats futurs.
07:47 Là, depuis le début de l'année, la moyenne est à 3 900 000.
07:50 Donc il y a quand même 20 % d'intérêt en moins et il ne se reconstruit pas énormément.
07:54 Quand on est passé sur l'euro stocks de 4 060 à 4 230, il n'y a pas eu de soutien.
08:00 Du côté du futur K40, c'est à une écoute-là de 4 230 qu'on a connu 2 % de hausse de la position sur les futurs.
08:08 Donc du soutien, c'est un peu plus mitigé de ce côté-là.
08:11 C'est un peu à mettre en balance dans un marché qui a pas mal progressé,
08:17 d'autant plus qu'on a eu du soutien du côté des volumes un peu,
08:21 mais pas extraordinaire depuis le débordement des 7 385 points sur le K40 cash,
08:26 qui était vraiment le plafond de verre puisque c'était les tops de 2022 et puis aussi les tops du début d'année.
08:32 Donc peut-être un mouvement à consolider.
08:35 En tout cas, ça reste bien entendu haussier et solide dans l'immédiat,
08:39 mais des petites fragilités à surveiller, notamment aussi du côté de la couverture et du VIX.
08:44 C'est intéressant Romain, cette différence de soutien ou d'intérêt entre le CAC et l'euro stocks 50.
08:50 L'euro stocks étant quand même un indice large européen qui est regardé par des investisseurs globaux.
08:56 Est-ce que ça veut dire que oui, il y a quelque chose de spécifique peut-être aujourd'hui autour du CAC 40
09:01 et que quand on achète le CAC, on n'a pas forcément envie d'acheter toute l'Europe ?
09:06 Il y a une question de taille aussi.
09:08 Le CAC 40, c'est beaucoup, beaucoup plus petit.
09:11 C'est 20 fois plus petit que l'euro stocks.
09:13 Donc c'est plus facile de faire monter la position ouverte de 8%.
09:17 Ce qui est intéressant en tout cas à noter, c'est qu'on l'avait expliqué, commenté largement ensemble.
09:23 La hausse qu'on avait connue de septembre à mi-janvier et même un petit peu après,
09:29 s'était faite surfondre à chaque short.
09:31 Des grosses mains qui s'étaient débouclées et on avait connu ce mouvement-là.
09:35 Donc il était légitime de penser, si on remontait et si on avait des niveaux de retracement,
09:39 c'est ce qu'on espérait, 6830 étant un niveau d'entrée probablement graphiquement assez idéal pour revenir,
09:45 qu'on aurait pu avoir de la participation.
09:47 Et c'est là où, pour l'instant, on sait que ces gros acteurs du marché ne sont pas intervenus sur cette zone-là,
09:53 en tout cas pas de façon très significative et très lourde.
09:56 Ça reste en tout cas à confirmer.
09:58 Donc est-ce qu'on a besoin d'y voir plus clair avec la cession des publications des entreprises qui va s'intensifier,
10:03 avec les réunions des banques centrales, Détroit et 4 mai, je résume, mais la Fed le 3 et la BCE le 4.
10:10 Donc en tout cas, il y a un petit manque de participation et un peu d'attentisme de la part de ces gros acteurs
10:15 dont on pensait qu'ils seraient preneurs d'un marché retraçant à 6800 points.
10:21 Jean-Louis, est-ce que c'était une échéance ennuyeuse ?
10:26 La volatilité n'a fait que s'éteindre depuis un mois.
10:30 Alors la fois dernière, nous avions, quand nous étions ici, une volatilité entre 21, 22, 23.
10:39 Là, on est à 13, 14, 15.
10:41 Donc là, on parle de la vol pour le marché parisien.
10:43 Oui, sur le CAC 40.
10:45 D'accord, parce qu'on a la référence du VIX américain.
10:48 Ce n'est pas tout à fait les mêmes niveaux, mais c'est la même tendance peut-être.
10:51 La volatilité des options américaines est très changeante en fonction de l'échéance.
10:57 Vous avez des options tous les jours. Après, vous en avez toutes les trois jours.
11:02 Puis après, vous en avez toutes les semaines.
11:04 Donc en fonction aussi des événements qui sont attendus, vous pouvez avoir un pic de vol payé sur trois semaines,
11:12 et puis un peu moins à quatre semaines, etc.
11:15 Bon, ça, c'est quand même assez particulier.
11:19 Mais vous dites que la vol du marché parisien a baissé de 10 points.
11:23 Oui, elle a baissé de 10 points à peu près.
11:25 C'est vrai qu'on était remonté sur un pic de vol aussi.
11:29 Mais elle a tendance à varier très sensiblement.
11:33 Je vous l'avais expliqué la fois dernière, les acteurs se protègent.
11:39 Ils sont acheteurs d'options. Ils ne sont pas vendeurs de poudre, par exemple, comme il l'était en 2019.
11:45 Et du coup, si même le marché devait baisser, c'est le boulot des market makers qui ne fragilisera pas trop.
11:52 Il n'y aura pas d'effet domino comme il y a eu à cette époque-là, parce qu'ils savent faire leur boulot.
11:57 Ils le feront au prorata du temps et de la baisse.
12:00 Ils ne vont pas tarder à réagir comme l'ont fait à l'époque les clients finaux.
12:06 La solidité est toujours extrêmement importante.
12:11 Ce mot, je l'emploie depuis...
12:14 C'est la première fois sur deux ans que je dis à ce point-là que le marché est solide.
12:22 Je ne me suis pas trompé et je continue à le dire, même si on est à 7500.
12:27 Donc, il n'y a pas de changement majeur.
12:30 On a évidemment l'impression que les acheteurs sont un peu à bout de souffle.
12:35 Mais on a également des vendeurs potentiels qui n'appuient pas sur le bouton, pour plusieurs raisons.
12:44 Probablement, ils ne sont pas suffisamment investis.
12:48 Ils ont peur de s'exposer davantage à une hausse du marché.
12:55 Et ça, je pense que c'est la principale raison.
13:00 Après, c'est compliqué de se faire une idée précise de la situation.
13:06 Il y a tellement de problèmes qu'on se dit qu'il ne peut y avoir que des bonnes nouvelles, presque.
13:11 Regardez, les bancaires, ça n'a pas fait de problème.
13:14 Taïwan, quand il y a eu les manœuvres autour de Taïwan le dimanche,
13:18 je me souviens qu'ils avaient priceé une baisse des marchés le lundi.
13:22 C'est comme si... - Il y avait 16 jours.
13:25 - Ah oui, mais là, il n'y avait zéro problème.
13:27 Donc, c'est un marché où, en plus, on a les dividendes qui vont peut-être être un soutien aussi psychologique.
13:34 Par exemple, on vient de passer de avril à mai. Là, on est sur mai.
13:38 Il y a un spread, un écart de prix de 72 points.
13:41 C'est-à-dire qu'on anticipe, si vous voulez, par rapport à l'indice CAC 40 cash,
13:46 un contrat à terme futur qui lui donne la valeur potentielle à l'échéance en fonction des événements.
13:54 Les événements sont des dividendes qui vont être distribués.
13:58 Aujourd'hui, vous avez le futur qui price moins les dividendes plus le taux d'intérêt.
14:05 Aujourd'hui, il y a un peu plus de 90 points de dividendes et un peu plus de 20 points de taux d'intérêt.
14:12 On se retrouve à 72 d'écart.
14:15 Le taux d'intérêt va se réduire pour ratatemporis et les dividendes au fur et à mesure que c'est distribué.
14:20 Donc, ça, c'est à prendre en considération.
14:23 Après, sur le reste, on a vu ce mois-ci des achats sur Sanofi, L'Oréal, des fortes progressions, des valeurs qui n'avaient pas trop...
14:32 Alors, surtout Sanofi, qui n'avait pas beaucoup progressé.
14:34 Sanofi, elle pèse quand même 6,7 du CAC.
14:37 C'est une grosse pondération. Ça crée une hausse de 0,9 % du CAC.
14:43 LVMH, on en a tellement parlé. Mais Sanofi, c'est vrai qu'elle n'était plus dans les radars depuis des mois et des mois.
14:49 Boring.
14:50 Et là, elle sort du lot. Aujourd'hui, elle surperforme encore.
14:55 Donc, c'est plutôt pas mal.
14:57 L'idée qu'on peut se faire de ce marché, c'est que pour l'instant, je ne sais pas s'il est avec des vents portants, mais il est sur un trampoline.
15:05 Tout simplement. C'est-à-dire que vraiment, à chaque fois, on voit qu'il s'enfonce un peu et puis hop, il repart comme une balle.
15:11 Et c'est incroyable parce que le trampoline est bien adapté, je trouve, comme image, parce que vraiment, les bancaires, boum boum.
15:19 Taïwan, boum boum, à peine. Et toutes les mauvaises nouvelles sont un peu éjectées.
15:24 On a aux États-Unis un changement de psychologie. On commence à s'inquiéter sur les annonces des sociétés, les perspectives.
15:33 Les investisseurs deviennent assez perplexes, interrogatifs. Ils se posent des questions.
15:39 Et on voit que le S&P 500 a du mal à décoller. Il ne franchit pas les 4200. Il monte facilement.
15:48 Puis tout d'un coup, une petite bombe. C'est vrai que Tesla a été une mauvaise nouvelle, mais il a reperdu 2%, peu de temps, 1,5%.
15:55 C'est plus laborieux. C'est plus laborieux. Mais c'est vrai que nous, en Europe, c'est extraordinaire.
15:59 A noter aussi que ce mois-ci, la plus grosse pondération de l'eurostock 50, ce n'est plus S&L, c'est LVMH.
16:08 En pondération de l'indice. En market cap, il n'y a pas de photo.
16:13 En pondération de l'indice, c'est LVMH qui devient le premier poids au sein de l'indice.
16:19 De peu, mais ils sont passés devant. A S&L a baissé et LVMH est au top.
16:24 C'est le flottant qui compte.
16:26 Le poids est flottant.
16:31 - Philippe, votre bilan de cette échéance. J'ai été assez obsessionnel sur la question de la volatilité.
16:38 Notamment la divergence de vol entre un marché obligataire qui bouge avec le move toujours très élevé et un marché action qui ne fait que monter avec un vix.
16:48 On a vu, je parle sous votre contrôle, Philippe, sous 17 cette semaine. On n'avait plus vu depuis l'automne 2021, au début 2022, quand le S&P était à 4500 et plus.
17:01 - Tout à fait. N'oublions pas que l'évolution des indices poursiers est pilotée par le vix.
17:07 On commence d'abord par regarder quel est le risque. Et puis une fois qu'on a vu que le risque va bien, on achète des actions.
17:13 Alors le « ont », je le réduis maintenant à quelques mains, quelques grosses mains.
17:20 Et je rebondis sur le vocabulaire et la sémantique de Jean-Louis.
17:26 Il y a effectivement le mot formidable, incroyable. Cette construction de marché est parfaitement solide.
17:32 Alors la construction du marché devrait en théorie, quand on ouvre des bouquins d'économie, être le reflet le plus éclairé, le plus anticipatif des données dont on dispose.
17:46 Donc nous avons devant nous une magnifique panthère. Et le marché nous décide un bulldog.
17:56 C'est un très beau dessin de bulldog, mais ça n'a rien à voir avec la panthère.
18:02 - D'accord. Je suis pas sûr de bien comprendre l'image, mais oui, je vous laisse aller.
18:08 - C'est-à-dire que la construction est tellement parfaite qu'elle ne peut évidemment pas être le reflet de la psychologie humaine.
18:14 Mais là, le marché ne décide même pas ce qu'il a devant lui. Il y a une panthère et il dessine un bulldog.
18:22 En gros, c'est ça. Alors maintenant, pour savoir où nous en sommes, le CAC à 7 568 vient donc de prendre exactement 4000 points depuis le 20 avril 2013.
18:40 Le CAC 40 Global Return était à 7 500 et vaut maintenant 22 250. Il fait donc x3 quand le CAC fait 2,2.
18:53 On mesure donc là, entre 2,2 et 3, quand même l'impact formidable des dividendes sur 10 ans.
19:00 Et ça veut dire que sur 10 ans, il y a eu des crises, il y a eu tout ce qu'on veut, mais les dividendes ont effectivement continué d'être extrêmement abondants, généreux.
19:08 Et on peut comprendre qu'effectivement, il y a une certaine affection pour les actions.
19:13 Maintenant, est-ce que cette construction est apparemment solide ? Est-ce que ce bulldog tient la route ?
19:19 Il tient sur cinq piliers. Il tient sur quatre valeurs du luxe, les cinq avec des silos. On rajoute Sanofi. On peut mettre Total parce que c'est l'une des plus grosses capes.
19:28 Il y a six ou sept valeurs au sein du CAC. Autrement dit, il y a 1/7, 15% des valeurs du CAC qui font 100% de la performance.
19:40 Sur le S&P, j'ai regardé le Nasdaq, j'ai remarqué, j'ai regardé également. Ce n'est même pas 15% de valeur du S&P 500 qui font 100% de la performance.
19:49 — Voilà. Donc on est sur une construction avec des piliers très solides, mais qui tiennent en fait, qui sont une toute petite base pour un bâti qui est très très grand au-dessus.
20:03 Donc tout ça est extrêmement, à mon avis, instable malgré tout. C'est solide, mais instable.
20:10 — Cette concentration, cette faible contribution... Enfin ça fait quand même des mois, des trimestres et peut-être même des années qu'on vit avec ce sujet du poids et de la contribution très étroite qu'on peut avoir dans la performance des indices.
20:24 C'est toujours vrai. Ça s'exacerbe. Et c'est forcément quand même un point de vue vulnérabilité potentiel.
20:30 — C'est un point de vue... Enfin oui, c'est techniquement un point de vue vulnérabilité. Et puis psychologiquement, qu'est-ce que ça peut refléter aussi ?
20:37 — Bon, alors c'est vrai qu'on ne peut pas ne pas avoir de LVMH, de Hermès et de L'Oréal. Sinon, on peut pas reproduire le benchmark. C'est tout simple.
20:45 Mais pareil pour les GAFAM. Mais est-ce que par ailleurs, on n'a pas aussi une tendance à acheter des dossiers dont on se dit « Là, au moins, il y a de la profondeur, de la liquidité », alors qu'il n'y en a pas par ailleurs ?
20:56 Donc on a +16,5 sur le CAC. On a +1,6 – 10 fois moins – sur l'indice des mid-cap. Donc on voit qu'il y a aussi cet investissement qui se fait parce qu'on est obligé.
21:09 Là, la Fed vient de remettre – je sais pas combien – 150 milliards sur le tapis après l'affaire SVB. Pouf ! Arrive à nouveau des centaines de milliards.
21:18 — Il y en a 140 qui sont repartis depuis 4 semaines. Le bilan est là, baissé de 140 milliards.
21:22 — Heureusement. Et c'est ce que refait le VIX, justement. Voilà. Mais en tout cas, les liquidités n'ont pas toutes été réépongées. Elles sont tombées entre quelques mains.
21:30 Et pour moi, c'est quelques mains qui font le marché. Mais elles sont prudentes. Elles vont pas aller ramasser des valeurs à moins de 10 milliards ou sans marché,
21:40 parce que si ça tournait mal, on peut pas sortir. Donc on rentre dans le marché, mais en regardant la porte de sortie la plus proche et la largeur de la porte.
21:49 — Jean-Louis, vous êtes pas d'accord sur l'idée que trop peu de valeurs contribuent à la performance et que c'est potentiellement une vulnérabilité à un moment pour ces indices boursiers ?
21:58 — Non. Moi, la non-vulnérabilité du marché, je peux la démontrer. Ça s'explique. C'est pas une chance d'avoir eu raison de le dire.
22:07 C'était vraiment une constatation de choses très précises, basées sur notamment évidemment la volatilité implicite, le comportement des différents acteurs par rapport au marché.
22:23 Et donc toute la hausse s'est faite dans la prudence complète. — C'est d'accord. Oui, oui, oui.
22:27 — C'est-à-dire que vous pouvez même avoir une très mauvaise nouvelle. Le marché peut baisser. Je dis pas qu'il ne peut pas baisser. Je dis qu'il ne baissera jamais, comme s'il y avait eu des ventes de poutres, des ventes de...
22:40 Vous voyez, une volatilité à 10, etc. — Non. Je dis juste que structurellement, tout le monde n'est pas forcément très à l'aise avec l'idée qu'effectivement,
22:47 ce sont 10 valeurs aux États-Unis et 10 ou 15 valeurs en Europe qui font toute la performance. Mais c'est une question ouverte. Ça fait un moment qu'on y est avec ce sujet-là. C'est pas nouveau.
22:58 — Non mais c'est vrai que le CAC 40, c'est le CAC 8 ou 7 ou 8, 10. C'est comme ça. Mais il y a une raison. C'est que si ces valeurs-là sont les plus belles, elles offrent une grande visibilité,
23:14 enfin une bonne visibilité, il faut bien que l'argent ait quelque part. Donc aujourd'hui, ce que l'on observe aussi dans la prudence des investisseurs – et tu l'as signalé en disant que le CAC 1000 et small, il est à la ramasse –,
23:28 c'est qu'ils vont vers la qualité. Et ils prennent pas le risque. — Oui, bien sûr. — Il y a de la qualité dans les 1000 et small, hein, aussi.
23:34 — Mais c'est pas la même utilité. — Il y a une sensibilité autour d'un intérêt plus important, une sensibilité à l'emprunt. Si la crise bancaire avait été partie en vrille un peu, il y a une sensibilité plus forte et une fragilité plus forte de ces sociétés.
23:50 — Romain, sur la vulnérabilité avec cette concentration, encore une fois, c'est un sujet dont on parle régulièrement avec vous trois autour de la table. Et puis quand même revenir aussi sur la question de la volatilité et cette baisse continue du VIX jusqu'à le voir sous 17 en début de semaine.
24:07 Peut-être d'ailleurs au moment où on s'est parlé en début de semaine, Romain, avec la question toujours à ce niveau de vol, si on prend le VIX comme référence.
24:14 Quel qualificatif est-ce qu'on met derrière ce niveau de volatilité ? — Alors pour ce qui est de la volatilité, effectivement, un plus bas cette semaine sur le VIX à 16,32.
24:24 On reste... On entre en zone d'optimisme. On l'a fixé de façon arbitraire entre 15,40 et un petit peu au-delà de 18. Donc on met un pied et en clôture pour la première fois depuis octobre 2021 sur ce niveau-là en clôture.
24:44 Donc il y a de l'optimisme. On n'est plus dans le pessimisme, on n'est plus dans le scepticisme. Donc voilà, il y a de l'optimisme qui se met en place.
24:53 C'est assez classique. Ça avait entraîné des niveaux de retournement lorsqu'on était en janvier 2022. Pour l'instant, effectivement, pour moi, c'est pas la même construction.
25:03 Dès qu'on a un petit coup de stress, ça remonte. On est à 17,40 ce soir. C'est pas une volatilité complaisante. Ce serait sous 15,40 donc et jusqu'à 12 et quelques sur le VIX.
25:13 C'est effectivement pas le cas pour l'instant et on voit que ça se retend un peu. Alors qu'il y a un petit rappel à l'ordre à court terme, c'est possible.
25:21 Et effectivement, cette notion de participation, on la voit aussi sur le Nasdaq, toujours qui est très concentré avec les gars femmes en tête et beaucoup de valeurs du Nasdaq
25:31 qui n'ont pas encore participé à ce mouvement. Alors je me trahis puisque je ne dis pas encore. On peut y voir une vulnérabilité ou une possibilité de rattrapage.
25:40 Et c'est peut-être ça qui va se jouer dans les jours qui viennent. Encore une fois, avec la densité des rendez-vous à venir et une possibilité de retracement un petit peu.
25:49 Alors pas sur les indices américains qui ont du mal à décoller. Effectivement, le S&P est bloqué sous des niveaux de résistance 4132. On l'a évoqué plusieurs fois.
25:56 Et puis une zone située aux alentours de 4200 points, en effet. Sur le Nasdaq, c'est 13200 autour. On a quand même progressé de 23% sur le Nasdaq par rapport à ses tops.
26:08 Et cette concentration-là, elle ne paraît pas dangereuse dans la mesure où il y a des potentiels de rattrapage sur d'autres titres.
26:14 Alors si on regarde à Paris, il y a encore pas mal de valeurs qui ont du potentiel de hausse et qui sont toujours des titres intéressants.
26:21 Téléperformance, Capgemini, Dassault, Système Worldline, qui a bien réagi ponctuellement avec son annonce autour de… avec Rédéric Aul.
26:31 Et donc il y a encore un foyer de valeurs qui pourraient repartir. Et puis on le voit quand les valeurs de l'automobile baissent violemment, près de 8% hier pour Renault.
26:41 Stellantis en forte baisse et Michelin aussi. C'était les trois plus fortes baisses de l'indice qu'il y a. Dans des volumes deux ou trois fois supérieurs à la moyenne, les indices tiennent quand même.
26:49 Et ce sont des secteurs qui sont encore pas très chers et que les opérateurs vont et décident et en tout cas disent qu'ils veulent ramasser sur des niveaux de repli.
27:00 Il faut dire qu'une valeur comme Renault, elle avait pris plus de 100% en un an. Donc il est un peu légitime qu'elle retrace un peu et que quand le secteur bouge un peu,
27:11 qu'il y ait un peu de mouvement et un peu de volatilité alors qu'on est au pitch, ça retrace de façon un petit peu marquée.
27:17 Donc pour moi, j'y vois plutôt une séquence pour l'instant, qui est à prendre comme une accumulation sur le S&P et des niveaux qui sont plutôt, encore une fois,
27:27 je suis assez d'accord avec Jean-Louis, de construction qui se font avec pas de complaisance encore, même si un tout petit peu d'optimisme à court terme
27:34 pourrait être contrebalancé par des petits trous d'air. On le sait que souvent autour des échéances, il y a des éléments techniques qui se mettent en place.
27:41 Une petite nouvelle dans le week-end, un marché un tout petit peu plus complaisant à très court terme pourrait entraîner un petit retracement,
27:47 retourner vers 7385 points sur l'indice qu'a 40 cash. Ce serait assez légitime. Ça fait 2% de retracement.
27:53 Ce n'est pas une baisse compte tenu de la hausse qu'on connaît. C'est juste une consolidation et là, de voir comment on va réagir sur ces niveaux-là.
28:00 Donc pour l'instant, le marché reste haussier, constructif. C'est vrai que aussi du côté des marchés américains, on est en retard.
28:06 Et si on arrive à dépasser ces niveaux et ces plafonds de verre, eh bien, il y a du potentiel haussier assez fort qui pourrait contribuer à entraîner nos indices à nouveau aussi.
28:13 Donc globalement, pour l'instant, et tant qu'on est au-dessus de ces niveaux-là, on n'a pas d'alerte et plutôt de la possibilité à d'autres valeurs de rattraper.
28:20 Par ailleurs, pour conclure, on voit aussi qu'on a pas mal de small et big caps qui se comportent plutôt bien depuis quelques heures, quelques jours.
28:28 On a des valeurs comme Esquerre qui a très bien publié, qui est très en retard. On a des valeurs comme GTT. Je suis d'accord, on en parlait.
28:34 Effectivement, Rémi Cointreau. Il y a Ubisoft qui a bondi pas mal depuis plusieurs jours. Alors ce n'est pas énorme encore, mais il se passe des choses sur ces titres-là.
28:41 Et il y a manifestement du cash et de l'intérêt qui se met en place.
28:45 - Jean-Louis. - Oui. Je voudrais rebondir encore sur la volatilité implicite. Il y a un truc très important dans l'observation justement de cette vol implicite.
28:53 Parce qu'on dit qu'elle est à 15, elle est à 17. Alors quand on dit 15, sur le casque, c'est à la monnaie, à 3 mois, enfin ou à 1 mois, ou 2 mois, 3 mois.
29:01 Et le VIX, OK, on regarde un petit peu. Il y a un mélange d'options. Mais ce qu'il faut regarder, c'est ce qu'on appelle le "smile level".
29:09 C'est-à-dire, quelle est la volatilité anticipée si le marché perd 3-4% ? Alors 2, 3, 4%.
29:18 Donc en gros, si vous voulez, vous avez le marché 6 baisses, normalement, la volatilité qui est aujourd'hui pricée doit être celle qu'on aura si on va à ce niveau de prix.
29:29 Eh bien, très très vite, que ce soit sur le marché, surtout sur le marché américain, alors qu'on est à 15 par exemple sur une option à la monnaie, on va se retrouver très vite à 20, 30.
29:41 Ça grimpe très vite.
29:43 Une petite baisse du marché peut entraîner une remontée importante du niveau de volatilité.
29:48 C'est pricé. Très vite, qui remonte à 20, 25, 30. Et ça, ça fait partie des choses qui permettent de dire "Waouh, le marché reste hyper méfiant".
30:01 Et donc solide.
30:02 Et donc solide.
30:04 Philippe, qu'est-ce qui vous intéresse ? Je vous ouvre un peu le champ des possibles. Bon, il faut peut-être qu'on dise un mot des matières premières.
30:10 Parce que c'est vrai que début du mois d'avril, il y a la décision de l'OPEB+, le stress bancaire, donc ça a fait bouger quand même le pétrole, l'or, les précieux, etc.
30:19 On se disait "Tiens, peut-être que le mois d'avril va marquer un peu une rupture avec la baisse quand même du compartiment matières premières en général qu'on observe depuis plusieurs mois maintenant".
30:29 C'est moins évident quand je regarde, je ne sais pas, les cours du pétrole.
30:33 Voilà, on s'est plutôt éloigné des 80 dollars à la baisse pour le WTI et on n'est pas allé voir 90 dollars sur le Brent, loin de là.
30:40 Je dirais qu'on vit un étonnement. On va revenir sur l'or qui est passé, depuis notre dernière venue, on est passé de 1870 à 2060.
30:55 Bon, dans le même temps, les taux ont repris 50 points.
30:59 Je voulais bien que l'or fasse quelque chose entre le 16 et le 20 mars avec des taux revenus autour de 30 sur nos OAT, pas beaucoup plus que 3,20 sur le 10 ans américain.
31:17 Et puis derrière, les taux, ils prennent le funiculaire. Et Cours de bourse prenne le funiculaire.
31:22 Et puis l'or, il a pris le funiculaire aussi, comme si les taux, ça ne comptait plus. Voilà. Donc ça, c'est...
31:27 – Ils ont rebaissé, hein ? – Ils ont rebaissé il y a 48 heures, à peine.
31:31 – Un petit décalage dans la séquence qui vous laisse...
31:34 – Non, mais là, de nouveau, on a vécu une de ces périodes fastes où finalement, tout monte, y compris même si les taux montent aussi.
31:42 Donc là, il faut réécrire tous les bouquins ou, en tout cas, il faut inscrire à chaque fois chaque règle qui comporte son exception,
31:52 parce qu'on est en train de les vivre toutes, les exceptions. Voilà. Donc ça, c'est beau.
31:56 C'est une démonstration in situ. Donc l'or, je ne m'étonne pas qu'il rebaisse, mais je suis surpris qu'il soit allé par exemple aussi loin.
32:06 Par contre, le pétrole, finalement, n'est pas allé très au-delà des 84.
32:11 – C'est un risque, hein ? Enfin, avec la décision de Le Pep, personne n'était tellement confortable.
32:15 On se dit « Tiens, est-ce que ce n'est pas le petit caillou dans la chaussure qui peut faire dérailler un peu la mécanique ? »
32:20 – C'est surtout le caillou qui risquait de faire dérailler le narratif que l'inflation est vaincue.
32:29 Mais par contre, si on veut regarder un peu plus loin sur le pétrole, il y a eu cette annonce de la Maison-Blanche
32:35 qui dit qu'ils veulent reconstituer des stocks et les ramener à la moyenne des 20 dernières années.
32:41 Bon, ça veut dire qu'il faut qu'ils doublent par rapport au niveau actuel.
32:44 Je ne sais pas où ils vont aller chercher ce pétrole, ni à quel prix.
32:47 Donc je dis, ça, il va falloir qu'on règle cette question.
32:51 L'autre question, alors là, qui est le fait...
32:53 – Ça peut prendre du temps. Ils ne sont pas obligés de le faire en 15 jours, quand même, la reconstitution des stocks stratégiques.
32:57 – Oui, mais ça fait... – Oui, mais c'est-à-dire un acheteur permanent, quoi.
32:59 – Ça fait déjà 6 mois qu'ils auraient dû commencer à reconstituer, puis ça, il ne se passe rien.
33:02 Et puis ils sont, j'ai l'impression qu'ils sont coincés, hein ? Voilà. Donc ça, c'est une chose.
33:06 L'autre chose qui risque de coincer, c'est les taux.
33:09 Les taux, parce que là, on parle d'une masse de dettes qui va peut-être augmenter de 2 000 milliards aux États-Unis.
33:17 C'est actuellement un petit peu la fourchette.
33:22 C'est-à-dire que pour que l'économie américaine ait un petit peu de marge pour maintenir en équilibre le vélo,
33:31 eh bien il va falloir qu'on continue de pédaler à 2 000.
33:34 Mais 2 000, c'est 10% du PIB américain, quand même. Bon sang.
33:37 Mais c'est énorme !
33:39 À nouveau, de quoi on a besoin pour maintenir, ne serait-ce qu'une croissance zéro,
33:44 on aurait besoin d'injecter 10%. On est quand même très mal.
33:47 Franchement, quand on en est là, c'est même pas du 1 pour 2, là.
33:51 C'est du 1 pour 5 ou pour 6.
33:54 Et c'est forcément, moi, maintenant, je commence à être un petit peu inquiet.
33:58 – La dette vous inquiète, là. – Voilà. Ça m'inquiète.
34:01 – C'est bien mieux, vous en parlez, d'ailleurs, du plan de la dette dans les prochaines semaines.
34:04 – La dette des agents privés, également, notamment dans l'immobilier commercial,
34:10 dit immobilier de bureau, 15% de taux de vacances,
34:15 Breston, New York, 30% à San Francisco, c'est juste énorme.
34:19 Sans loyer, il n'y a pas de remboursement.
34:22 Donc là, il y a un moment où il faut qu'on regarde ça.
34:25 Les cartes de crédit, ils en sont déjà à 3,3 milliards de write-off
34:32 depuis le 1er janvier.
34:34 Ça veut dire qu'il y a déjà des tas de ménages qui, bon, ils ne peuvent pas, ils ne peuvent plus.
34:38 Et clac !
34:40 Ça fait quand même beaucoup, beaucoup tout ça.
34:43 Et ça ne se reflète pas encore dans les provisions des banques.
34:46 Donc tout à l'heure, quand je vous parlais de la panthère,
34:48 bien sûr, j'avais une petite idée derrière la tête.
34:50 C'est-à-dire que la panthère qu'on voit, c'est plutôt une panthère noire.
34:53 Récession, inflation pas forcément maîtrisée,
34:56 des taux que les banques centrales prétendent ne pas vouloir rebaisser,
35:00 un plafond de la dette américaine qui va être relevé,
35:02 mais où on mesure que pour maintenir l'économie américaine,
35:06 on va ajecter 10% de PIB, c'est juste une hallucination.
35:10 Voilà, donc la panthère...
35:11 - Alors tous ces éléments que vous citez là, qui sont des éléments de risque...
35:13 - Rien n'est passé, mais rien !
35:15 - Ah bah non, mais...
35:16 - Voilà.
35:17 - Et il y a ici et là une possible étincelle qui peut effectivement, à un moment,
35:20 casser un peu la dynamique.
35:22 - Je ne sais pas, peut-être qu'à un moment, la panthère va se réveiller, j'en sais rien.
35:25 - J'en lui le disais, tout le monde réfléchit à une masse de risques aujourd'hui.
35:29 Enfin, moi j'en parle quand même tous les jours dans l'émission,
35:31 j'ai l'impression que parfois on se sent un peu déprimé par rapport d'ailleurs à la couleur du marché,
35:35 qui n'est très possible, parce qu'on ne fait que parler de risques d'inflation sur la croissance géopolitique.
35:40 - Et chaque fois qu'un vendeur tente d'avancer d'un pas,
35:44 il y a le bulldog dont je parlais qui lui attrape le mollet,
35:47 et on arrête tout de suite.
35:49 Bon, le bulldog c'est la banque centrale.
35:51 - Les devises, on a testé un 10 sur l'euro/dollar ?
35:56 - Sur le pétrole, juste pour finir.
35:58 On a fait un gap avec l'annonce de l'OPEP,
36:02 et là on revient peut-être sur un niveau de prix d'achat.
36:05 Globalement, je lisais des commentaires fondamentaux, des analyses fondamentales,
36:12 ils sont tous à penser que le pétrole peut aller vers les 95-100.
36:18 Donc si on considère qu'en effet le graphique reste haussier,
36:22 mais cette structure de prix avec ce gap, ça casse un peu la vision,
36:27 ça rend la lecture plus compliquée,
36:30 mais le fait qu'on soit revenu un peu en arrière là,
36:33 c'est un niveau d'achat potentiel.
36:35 - Romain, sur le pétrole et les matières premières ?
36:37 - Effectivement, sur le pétrole déjà, 80-40, probablement un point d'entrée.
36:42 On n'a pas complètement comblé le gap ouvert suite à l'annonce de l'OPEP,
36:45 mais on n'était pas loin.
36:47 Et puis on note que la position ouverte spéculative sur le pétrole
36:52 ne fait que baisser depuis 2 ans.
36:54 Or, depuis maintenant un mois, depuis fin mars, elle remonte un petit peu.
36:58 Ce n'est pas encore très significatif, mais il y a un coup d'arrêt dans le mouvement baissier.
37:02 Et par ailleurs, dans les mouvements de hausse qu'on a connus,
37:04 il y a eu effectivement des volumes un peu plus lourds
37:06 que dans le mouvement de consolidation qu'on connaît depuis le début de la semaine.
37:09 Donc effectivement, quelque chose qui se passe de ce côté-là,
37:11 et on voit que l'indice CRB, le panier de matières premières
37:15 qui est composé de métaux précieux et de pétrole,
37:18 et de matières énergétiques,
37:21 a rebondi pas mal depuis quelques temps
37:25 et est en train de peut-être construire une figure de retournement.
37:28 Ça fait partie des actifs qui nous intéressent.
37:31 Donc il y a quelque chose qui se joue sur ces niveaux-là.
37:34 Et un détail sur les matières premières, enfin ces métaux précieux cette fois-ci,
37:37 c'est l'argent qui a été buté contre une résistance importante à 25,32
37:42 et qui a déclenché un mouvement aussi fort
37:46 en sortant du canal baissier au sein duquel il évoluait depuis plusieurs mois.
37:49 Pour moi, ça ouvre la voie à un mouvement de hausse complémentaire
37:52 et le mouvement idéal, ce serait d'aller rechercher une zone située entre 24 et 24,40
37:56 pour aller former ce qu'on appelle un throwback,
37:58 aller s'appuyer sur le bas du clavard néo du canal dont on s'est affranchi
38:02 et offrir un point d'entrée intéressant aussi.
38:05 Donc globalement, des choses qui se passent du côté des matières premières,
38:07 peut-être pas avec la même force.
38:09 Je pense que l'or et l'argent ont encore du potentiel relativement important,
38:12 surtout l'argent et sur le Brent, quelque chose de spéculatif à plus court terme effectivement.
38:17 Jean-Louis, sur l'euro/dollar, on a testé 1,10 sans grand succès d'ailleurs,
38:23 on n'a pas cassé vraiment à la hausse ce niveau.
38:25 On l'a franchi temporairement, on est revenu en arrière,
38:28 on reste tout de suite 1,0780/1,70.
38:30 Tant qu'on est au-dessus de ce niveau-là,
38:32 je considère que l'on conserve un maximum de chances de rebondir.
38:36 Sur le plan technique, ça reste haussier.
38:38 Première alerte 1,0770, cassé.
38:41 Deuxième alerte, c'est 1,0480, où là on passe baissier à coup sûr.
38:45 Neutralisation, baissier jusqu'à aller chercher à 1,0480.
38:49 Comme la fois dernière, où ça avait plutôt bien marché.
38:51 Et puis, ce qu'on observe sur l'euro/dollar,
38:55 c'est vraiment une corrélation parfaite au taux souverain US,
39:00 dès que ça bouge entre les taux...
39:02 Là, vraiment, c'est...
39:04 Il y a un ensemble de facteurs qui font bouger les devises,
39:06 mais là, c'est le facteur différentiel de taux
39:08 qui explique totalement les mouvements de l'euro/dollar.
39:11 On le voit très bien.
39:13 Les taux montent aux Etats-Unis un petit peu par rapport à l'Europe.
39:17 Le dollar remonte, inversement, etc.
39:20 Là, vraiment, je trouve qu'il y a une corrélation très incroyable.
39:24 Parce que parfois, on avait des mouvements spéculatifs dans tous les sens,
39:27 avec des divergences étonnantes.
39:29 Là, vraiment, c'est...
39:30 Et d'ailleurs, ils se stabilisent bien, parce que...
39:33 Et ils restent plus hauts,
39:35 parce qu'ils considèrent que l'Europe va garder des taux plus élevés,
39:39 plus longtemps, enfin, plus élevés...
39:41 Plus longtemps, avant de rebaisser, etc.
39:43 Donc, voilà, il y a une certaine, on va dire, logique parlementaire, une cohérence.
39:47 Ce qui est rare, et peut-être...
39:50 Le fait que la spéculation soit moins importante.
39:53 — Bon.
39:54 Le CAC est en train de clôturer à 7 577 points,
39:57 vous nous signalez, Romain, effectivement.
39:59 Un clôture historique pour le CAC 40.
40:03 Philippe, moi, je suis...
40:05 — On a reçu 3,8 milliards.
40:06 — 3,8 milliards ?
40:07 — Seulement ?
40:08 — C'est pas énorme pour une échéance mensuelle.
40:09 C'est pas énorme pour une échéance mensuelle.
40:12 — Peut-être un petit besoin de consolider, effectivement, pour l'indice parisien.
40:17 On arrive peut-être au bout d'un mouvement à court terme,
40:19 encore une fois, à consolider.
40:20 On voit pas de signaux de faiblesse ou de retournement.
40:22 Mais de marquer une petite pause,
40:24 en amont aussi, peut-être d'une semaine très chargée.
40:27 — Ah ouais, ça va être même 10 jours.
40:29 J'ai fait l'agenda tout à l'heure.
40:30 Donc GAFAM, évidemment, en plus, il y a 20 boîtes du CAC qui publient la semaine prochaine.
40:35 Vendredi prochain, il y a toutes les premières estimations de PIB qui sortent,
40:39 les estimations d'inflation avril zone euro.
40:42 Et juste quelques jours après, c'est réunion fête BCE.
40:45 Donc là, il y a 10 jours intenses, quand même,
40:48 qui vont sans doute marquer un peu les séances.
40:51 On verra ce qu'il en est.
40:52 Philippe, je voulais qu'on parle du Japon.
40:54 — Oui, peut-être.
40:55 — Non, mais j'en parle de plus en plus en ce moment.
40:58 — Oui, mais quand on essaie de trouver une zone où il y a une certaine profondeur de marché,
41:06 de belles boîtes, des rendements...
41:09 — Troisième économie du monde, quand même, le Japon.
41:11 — Oui.
41:12 — Non, mais enfin, je veux dire, c'est pas...
41:13 — Oui, on l'oublie. On l'oublie un petit peu.
41:15 — Oui, on l'oublie. On traite quand même un marché satellite.
41:17 Mais bon, c'est quand même un PIG 7 dans le top 5 mondial, quoi.
41:20 — Donc moi, ce que je regarde dans le panel des plus belles boîtes japonaises,
41:27 ce sont toutes celles qui, effectivement, sont assez liées à la croissance chinoise.
41:33 Voilà. Si l'économie chinoise rouvre, c'est pas mal.
41:37 Les valeurs même pétrolières japonaises, on devrait les regarder.
41:40 N'oublions pas qu'ils achètent du pétrole pas cher du tout. À qui ? Aux Russes. Mais oui.
41:44 Ils ont même renforcé leurs achats. Donc c'est bien.
41:49 L'inflation au Japon, finalement, elle arrive. Et elle plafonne à 3%.
41:55 On aimerait bien en être là, nous aussi. — C'est le sweet spot, quoi.
41:58 — Pour l'instant, c'est un petit peu, effectivement, le sweet spot.
42:01 Alors le Japon est en retard sur les indices US, sur l'Europe.
42:06 Il y a un indice dont on se parlait aussi avant de commencer l'émission, qui est la Corée du Sud.
42:13 Alors 9% depuis le début de l'année, ça peut paraître... Bon...
42:18 — En ligne. — C'est comparable peut-être à d'autres indices européens
42:22 un peu moins performants que le CAC parce qu'il n'y a pas de luxe dedans.
42:24 Mais alors par rapport à 2022, où alors là, ça avait été mais un massacre, le Cospi, il est juste 25%
42:36 en dessous de ses sommets de 2022. Vous imaginez là le rattrapage quand on parlait d'un Sanofi
42:42 ou d'autres boîtes qui ont un business solide, du rendement et tout.
42:47 Là, en Corée, on trouve aussi des boîtes solides avec du rendement et qui sont tellement loin,
42:52 après avoir tellement dégueulé l'année dernière, parce qu'effectivement plus exposées certainement
42:57 à la Chine, aux fermetures, au confinement, etc. Donc moi, je mettrais bien un petit ticket sur le Japon et la Corée.
43:04 — Ça me fascine toujours parce que la Corée, du point de vue des indices et des fournisseurs,
43:09 est toujours considérée comme un pays émergent. — Mais faut aller là-bas pour se rendre compte que c'est pas le cas.
43:14 — Même sans aller là-bas, j'ai pas l'impression qu'on peut se mettre d'accord dans la même catégorie
43:21 que des pays d'Amérique latino. Non, mais c'est des constructions, c'est des consensus de marché. Mais ça me fascine toujours.
43:28 — Oui. Alors par contre, ce qui pénalise un petit peu des groupes coréens, c'est que ce sont des machins
43:33 qui agrègent un petit peu tous les métiers. On préfère des pures players. Mais bon, c'est très très en retard.
43:40 Et franchement, la Corée et le Japon, c'est comme si vous comparez le Luxembourg et la Suisse.
43:43 Quand vous y allez, vous flairez l'ambiance. Vous dites « Quand même, on a l'impression qu'on n'est pas dans le nord de la France ».
43:49 — (Rires)
43:51 — Bon, Jean-Louis, pour conclure, marché qui semble évidemment topiche, puisqu'on est quand même en terrain inconnu
43:57 quand on regarde le CAC 40 Cash. Mais vous dites « Ça reste solide », pas de signal technique de retournement.
44:03 — Non. — Pour un trader, ça reste...
44:06 — Ça reste achat systématique. Moi, ce que je fais, c'est que tous les jours, j'achète tous les petits replis. Ça marche.
44:13 Moi, je suis un peu contrariante vers la fin. C'est-à-dire que quand j'ai un actif financier, puisque j'avais acheté pas mal de valeurs de rendement,
44:20 à un moment donné, je me mets vendeur de futur en face de mes positions à action. Et toute la journée, qu'est-ce que je fais ?
44:27 J'achète parce que le sens prioritaire est acheteur. Voilà. Donc j'ai parfaitement absorbé la hausse des marchés grâce à ça.
44:34 Portefeuille qui monte. Donc là, si vous voulez, ça va. Mais c'est vrai qu'il n'y a pas de quoi prendre de grandes résolutions,
44:41 de grandes visions stratégiques, de monter quelque chose d'important. Éventuellement, si les options, les calls continuent de vraiment pas être chers...
44:50 Il va falloir acheter des calls, vendre du futur, faire des spreads. Je sais pas. Il va falloir travailler à l'achat sur les options.
44:56 D'autre façon, c'est ce qu'on fait depuis quelques temps. Et puis il va falloir surveiller la communication des entreprises,
45:03 c'est-à-dire les résultats, mais la com qui va l'accompagner. Parce que là, l'idée, c'est quand même qu'on a une vision très positive de la suite,
45:12 très optimiste de la suite des événements. Alors qu'encore une fois, je vous le dis, il y a un petit son, un petit bruit qui nous dit que les sociétés
45:20 sont peut-être pas si à l'aise que ça pour annoncer la suite des événements.
45:26 Romain, pour conclure avec vous, rapidement, ligne de conduite dans l'environnement qu'on vient de décrire ?
45:31 Tant qu'on est au-dessus de 7385 en clôture hebdomadaire sur le cash, ça ouvre la voie à une poursuite haussière complémentaire.
45:38 Un petit retracement serait le bienvenu, parce qu'on est effectivement un peu topiche, un peu tendu. Il n'y a pas de figure de retournement à court terme.
45:45 Merci beaucoup. Merci messieurs, les trois sorciers qui sont avec nous chaque troisième vendredi du mois dans Smart Bourse.
45:50 Romain Dobry, Bourse Direct, Philippe Béchade, Les Econoclast et la Bourse au quotidien et Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil.
46:07 Chaque troisième vendredi du mois, dans le sillage des trois sorciers, c'est notre rendez-vous avec le Café de la Bourse
46:13 pour ce dernier quart d'heure de Smart Bourse avec un peu de pédagogie boursière et même là, au sens large, pédagogie en termes de placement financier.
46:22 Clémence Tanguy est avec nous en plateau, responsable éditoriale du Café de la Bourse. Bonsoir Clémence.
46:27 Bonsoir. Ravie de vous retrouver. L'idée étant de trouver des idées de placement rentable pour 2023.
46:34 Ce que je dis rentable, c'est qu'il faut que tout le monde, mais je pense que ça commence à être compris, tout le monde doit regarder le rendement réel aujourd'hui.
46:40 Quand il n'y avait pas d'inflation, le rendement nominal réel était à peu près équivalent. Maintenant qu'il y a de l'inflation, c'est bien réel qu'il faut regarder.
46:48 Tout à fait. Le gros changement, évidemment, c'est l'inflation. Ça a commencé en 2022, mais c'est à ce pourcentage, en 2023.
46:56 On connaît l'inflation très forte. On est encore à 6,2 en mars. On va bientôt avoir des chiffres d'avril, mais ça reste quand même assez élevé.
47:02 Après, il y a des pays comme la Grande-Bretagne qui explosent. Ils sont à 10. Mais bon. C'est quand même toujours élevé chez nous.
47:08 Ensuite, évidemment, on a la réponse des banques centrales. On a la hausse des taux directeurs.
47:12 Ça aussi, il faut le prendre en compte dans ses placements. C'est quand même quelque chose qui change beaucoup de choses.
47:17 Le fonds euro a remonté. Ce n'était pas arrivé depuis 20 ans. Beaucoup d'investisseurs n'ont jamais vu les taux directeurs remonter comme ça.
47:25 Donc il faut aussi le prendre en compte. Et puis, il y a aussi le marché immobilier qui a tendance à se tasser.
47:31 Même l'ancien, qui peut régresser un peu. Le neuf, lui, est carrément à l'arrêt. Enfin, voilà.
47:35 C'est quand même beaucoup de choses très différentes, nouvelles ces derniers mois. Donc, voilà. Un changement de paradigme s'impose.
47:43 Dans ce contexte, on se dit alors maintenant, en 2023, sur quel placement est-ce qu'on peut aller ?
47:47 C'est avec, évidemment, tous les disclaimers habituels. Votre profil de risque, c'est une réflexion que vous devez mener.
47:53 Les objectifs patrimoniaux que vous fixez, etc. Si on essaie de respecter un peu l'idée d'une échelle de risque, peut-être, Clémence,
48:03 du placement qui paraît le plus sécure à un placement qui serait le plus risqué, qu'est-ce qu'on peut dire ?
48:12 Alors, en premier, on a les livrets. Là, vous allez me dire tout de suite « oui, mais non », parce qu'en fait, avec l'inflation, oui, c'est négatif.
48:17 Oui, mais bon, il faut quand même rappeler que la plupart des gens, enfin, beaucoup de gens, il y a quand même des milliards qui dorment sur les comptes courants.
48:26 Ce n'est pas du tout une bonne solution quand l'inflation est faible. A fortiori, quand elle est à 6%, c'est une catastrophe.
48:31 Donc, ça veut dire que votre réparation de précautions et tout ce que vous voulez financer à court terme, ça doit se mettre sur un livret A.
48:38 Si vous voulez financer vos grandes vacances dans 4 mois et que vous mettez des sous de côté, vous ne les gardez pas sur votre compte courant, vous les mettez sur un livret.
48:44 Alors, quel livret ? Les livrets de l'épargne réglementée, c'est quand même les mieux, parce que net d'impôt, c'est quand même ceux qui importent le plus.
48:51 Donc, le livret A, il est à 3%. LDDS, pareil. Si vous pouvez, vous mettez sur le LEP, il est à 6,1.
48:57 Mais enfin bon, c'est quand même sous condition de ressources, donc tout le monde n'y a pas forcément accès.
49:00 Et puis, surtout, le gros intérêt, c'est que c'est un livret bancaire, c'est liquide. C'est garantie en capital.
49:07 Vous le récupérez à n'importe quel moment. Non, mais ce n'est pas comme un rachat de fonds euros qui peut durer plusieurs jours.
49:11 Vous utilisez tout de suite votre argent et puis vous êtes exonéré de l'impôt sur les plus-values, de l'impôt sur le prélèvement social.
49:16 Il n'y a aucune taxe, absolument rien. Et puis en plus, on va peut-être avoir une petite revalorisation à l'été, peut-être délivré bientôt à 4%.
49:23 Donc bon, OK, c'est moindre par rapport à l'inflation.
49:27 Oui, mais c'est le coût de cette liquidité, de cette disponibilité.
49:30 Donc voilà, on met dessus son épargne de précaution, le fonds d'urgence et puis ce qui sert à financer ses projets de très courte à peu.
49:36 Après, pour le reste, il faut investir, évidemment.
49:38 Si on est prêt à investir, à bloquer un peu d'argent dans des investissements.
49:41 Alors qu'est-ce qu'on fait ? Alors on peut se tourner vers l'obligataire.
49:44 Alors nous, on aime bien le fonds obligataire à échéances courtes parce que c'est moins risqué que les échéances longues.
49:53 Le taux d'intérêt est moins élevé, de l'émetteur est moins élevé, la volatilité est plus faible.
49:59 Donc une durée de vie d'obligation de 3 ans, ce n'est pas mal.
50:02 Après, il y a plusieurs placements qui existent, enfin plusieurs fonds.
50:07 Il faut aller sur des FCP ou sur des ETF.
50:09 Et puis, ça va dépendre aussi évidemment des émetteurs.
50:15 Donc ça va aussi entre 5 et 10% pour les meilleurs.
50:19 Donc 10% de rendement, c'est quand même assez élevé.
50:21 Mais alors évidemment, plus le rendement est élevé, plus le risque sur l'émetteur est important.
50:25 Oui, c'est ça, on a toute une gamme de qualités.
50:26 Voilà, donc on dit souvent que les obligations, ce n'est pas risqué.
50:28 Oui, ce n'est pas risqué, bof.
50:30 On l'a vu l'an dernier.
50:32 Voilà, et donc il faut bien être conscient des risques.
50:35 Il faut bien savoir que ce n'est pas garanti en capital, que le risque de perte existe.
50:40 Mais que vous avez quand même aussi à la clé un rendement plus élevé que sur du placement en capital garanti, c'est évident.
50:47 Et puis alors, comment vous souscrivez ?
50:49 Via les supports en unité de compte de l'assurance vie ou via le compte-titres.
50:53 Sur le PEA, il y a quand même très peu de fonds au billet d'un compte-armes qui sont éligibles.
50:58 Oui, d'accord. Mais voilà, il y a eu beaucoup de fonds à échéance qui ont été lancés ces derniers mois, trimestre, sur le marché.
51:03 Voilà, exactement.
51:04 Votre recommandation, c'est l'échéance, c'est important.
51:07 Oui, trois ans, c'est bien.
51:10 Il faut qu'on dise un mot de l'immobilier.
51:14 Il faut qu'on dise un mot de l'immobilier, oui.
51:16 Il reste toujours un placement clé, central.
51:18 Alors l'immobilier résidentiel, c'est quand même un peu compliqué en ce moment.
51:21 Mais on peut quand même se tourner vers l'immobilier de rendement de bureaux, d'activités, avec des SCPI de rendement.
51:27 Alors ça va être investi en commerce, en entrepôts, en hôtels, en locaux d'activité.
51:33 Alors on rappelle quand même la SCPI, Société Civile de Placement Immobilier.
51:37 Donc elle va investir dans un parc immobilier, elle le gère.
51:42 Et puis les titulaires des parcs vont avoir des revenus tirés de l'allocation des biens.
51:46 Donc le rendement, c'est pareil, on ne peut pas présager toujours de rendement futur.
51:53 Mais bon, il devrait aussi y avoir entre 5 et 6 % cette année en 2023,
51:57 parce que les perspectives ne sont pas si mauvaises que ça.
52:00 Et malgré tout, il y a quand même des risques, là encore.
52:04 C'est de l'immobilier, on dit oui, c'est moins risque que les actions.
52:06 Non, alors c'est moins risque que les actions, mais il y a quand même un risque de perte en capital.
52:11 Il y a aussi le risque que les loyers versés soient moins élevés, qui est à quoi vous vous attendiez.
52:16 Il y a les taux de vacances, les taux de défauts, etc.
52:18 Il y a effectivement les taux de vacances.
52:20 Il y a même le taux de défaut du locataire qui peut signer un mandat à une récession forte,
52:24 et qui sera bien réel.
52:25 Comment fait-on le tri ? Parce que c'est une jungle, quand même, les SCPI.
52:29 Il y a des segments de marché très spécifiques dans l'immobilier, etc.
52:32 Qu'est-ce qui vous paraît le plus approprié ?
52:34 C'est difficile de faire le tri.
52:35 Il faut regarder le taux de vacances, le taux de rentabilité interne.
52:39 Mais surtout, il faut bien regarder son patrimoine.
52:42 C'est-à-dire que si vous êtes investi déjà sur du locatif, de l'investissement locatif en France,
52:48 ce serait peut-être bien.
52:50 Et que vous êtes attaché au résidentiel, il faut se tourner vers les SCPI européennes.
52:54 Si au contraire, vous vous dites "oui, je vais me diversifier sur les SCPI du logistique
53:01 parce que vous croyez dans le boom du dernier kilomètre", il faut y aller.
53:06 Et puis, toujours bien avoir en tête cette question de la liquidité.
53:10 Et encore une fois, d'où se posez la question de l'objectif ?
53:12 Il y a un marché secondaire, effectivement, mais ce n'est pas aussi liquide.
53:14 Il faut avoir un horizon d'investissement.
53:16 C'est des tunnels, quand même, ces investissements.
53:18 Voilà, c'est des tunnels, exactement.
53:20 Il ne faut pas y aller si on a trois ans de vente, je crois.
53:22 Il faut se dire au moins dix.
53:24 C'est bien de le rappeler, surtout dans ces moments-là, où on se dit toujours "oui, mais j'aurais pas besoin de cet argent".
53:29 Et puis, quand il y a un petit coup de stress, quand un petit sujet arrive, on se dit "ah ben non, il faudrait récupérer un peu de cash".
53:35 Bon, ce n'est pas sur une SCPI qu'il faut le faire.
53:37 Ce n'est pas sur une SCPI qu'on va pouvoir le faire, exactement.
53:40 Et après, les SCPI, on peut investir soit en direct.
53:43 Dans ces cas-là, vous avez droit au levier du crédit, il est possible d'emprunter.
53:47 Soit, vous investissez, je ne suis pas une unité de compte de l'assurance-vie, parce que l'assurance-vie, c'est toujours bien au niveau fiscal.
53:53 Donc, voilà, c'est bien aussi d'investir dans ce cadre-là.
53:55 Dans l'univers action, liquide, coté, comment on s'expose, là, quand on a le cas qui a quasiment 7600 points,
54:02 et qu'on se dit "ah, mince, peut-être que j'aurais dû rentrer avant, déjà, et peut-être que là, c'est un peu trop riche".
54:07 - Voilà, alors, vous en avez parlé un petit peu, tout à l'heure, les actions à dividende, ça nous semble une bonne idée.
54:13 Les actions à dividende, c'est quoi ? C'est celles qui versent un dividende plus élevé en proportion que ce que versent les autres sociétés cotées en bourse.
54:21 On a même les aristocrates du dividende qui versent des dividendes croissants depuis 25 ans.
54:25 Non, mais il y en a des actions à dividende, on en a sur le CAC, il y en a partout, il y en a aux US, il y en a partout.
54:30 Pourquoi c'est bien ? Parce que, déjà, souvent, ce sont des entreprises stables, de secteurs stables, c'est souvent le bâtiment, le télécom, les services financiers.
54:40 Elles ont une trésorerie stable, elles ont...
54:44 - Souvent des modèles qui génèrent une récurrence de cash-flow très importante.
54:47 - Voilà, très importante, et elles sont souvent leaders de leur secteur. Non, mais elles affichent aussi souvent une croissance sur le long terme.
54:55 Donc ça, c'est plutôt pas mal pour se protéger de l'inflation.
54:57 - Et puis après, vous, qu'est-ce que vous faites des dividendes ?
55:00 Alors, en plus, ça vous fait des revenus complémentaires au fur et à mesure, comme ça.
55:03 Soit vous les capitalisez, et voilà, la capitalisation, c'est quand même... c'est magique, comme disait Einstein.
55:10 Donc, après, il faut choisir ses actions à dividende.
55:14 Alors, sur Café de la Bourse, on a un classement des meilleures actions à dividende françaises, qui est aussi avec un rendement entre 5 et 16 %,
55:21 donc, voilà, vous pouvez aller le consulter.
55:23 - Ah oui, bien sûr. - Il y en a un.
55:25 - Et puis, il y a des fonds dédiés, il y a plein de stratégies pilotées, gérées, axées sur le dividende.
55:31 C'est vieux comme le monde. - Voilà, c'est vieux comme le monde.
55:33 Mais dans un contexte comme celui-là, ça peut être pas mal de s'y pencher.
55:37 Alors, il y a Janus Anderson qui nous dit, qui fait toujours son petit décompte des dividendes versés tous les ans.
55:42 Alors, pour l'année prochaine, sur les dividendes 2022 versant 2023, on devrait avoir 3,4 % de croissance par rapport à l'année dernière.
55:48 C'était déjà un record l'année dernière.
55:50 Donc là, on devrait avoir 1 600 milliards de dollars de dividendes versés en 2023.
55:56 Donc, il y a encore des choses à faire.
55:58 - Souvent, c'est des boîtes un peu boring dont on parle pas forcément toujours dans les émissions en boursière.
56:02 - Oui, mais ça rapporte... - Vous avez dit que c'est des télécoms, des utilités, etc.
56:05 Mais c'est hyper intéressant sur le plan boursier. - Voilà, c'est intéressant sur le dividende,
56:07 mais il faut quand même faire attention parce que, alors déjà, les dividendes, bon, ils sont pas garantis.
56:10 Ça peut évoluer. Même si la boîte a l'habitude de verser des dividendes, ne pas en verser, c'est un très mauvais signal.
56:16 Donc, elle aura plutôt tendance à le faire, vraiment.
56:18 Ensuite, quand même, il faut aussi penser à la revente.
56:21 C'est-à-dire que si on fait une moins-value lors de la revente, ça peut annuler le rendement du dividende.
56:25 Parce que, voilà, ça fluctue aussi le cours. - Oui, bien sûr.
56:28 Oui, c'est un amortisseur, mais ça peut pas amortir non plus 20-30% de baisse si jamais.
56:33 Terminons avec, alors là, le non coté par excellence, le private equity, Clémence.
56:40 - Voilà, alors les entreprises non cotées en bourse.
56:42 Alors, bon, là, on est sur le plus risqué, mais aussi potentiellement le plus rémunérateur.
56:46 C'est le corollaire. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que, oui, ça peut rapporter.
56:52 France Invest, en 2022, a publié une étude. Le taux de rentabilité interne sur 10 ans du capital investissement, c'est 11,6%, je crois, par an.
57:01 - Mais c'est 8-10 ans. Il faut l'avoir en tête, là aussi.
57:04 - Voilà. Donc, voilà. Oui, alors c'est complètement illiquide.
57:06 Ça, il faut bien l'avoir en tête. Non, parce qu'il n'y a pas un carnet d'ordre.
57:09 Le marché secondaire, c'est pas comme des actions cotées en bourse du tout.
57:13 C'est très illiquide. Le risque est vraiment réel, parce que ce sont quand même des jeunes sociétés.
57:19 Donc, voilà, il faut... On n'y va pas si on est très averse au risque. Voilà.
57:24 Et puis, d'un autre côté, bon, ce qu'il faut faire aussi, c'est diversifier son placement.
57:29 Donc, il faut investir dans plein de projets plutôt qu'un seul. Voilà.
57:34 Mais du coup, ça nécessite pas mal de sous, surtout que le ticket d'entrée est très élevé, si on y va en direct.
57:39 Mais bon, la solution, c'est quand même d'y aller par des fonds. Donc, il y a les FCPI, les FIP, les FCPR.
57:44 En plus, ça donne droit à des avantages fiscaux. La Commission européenne vient de dire 25% du montant investi au lieu de 18.
57:48 Donc, on peut y aller maintenant, là. Mais voilà, il faut bien garder à l'esprit que c'est quelque chose de plus risqué.
57:56 - C'est pour 10 ans. C'est un mariage, quoi. C'est un truc... Voilà. - Voilà. Exactement.
58:00 - C'est pas un flirt. C'est un mariage. - Non.
58:02 - Non, mais c'est un spécialiste du privé, Thékoui Thicke, qui avait utilisé cette image. Et je trouve qu'elle est assez parlante.
58:08 - Merci beaucoup, Clémence. Clémence Tanguy, qui était avec nous.
58:11 Notre rendez-vous avec le Café de la Bourse, chaque 3e, vendredi du mois, dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
58:16 Voilà pour cette édition. Bon week-end. On se retrouve lundi à 12h30 en direct sur Bsmart.
58:21 (Générique)

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