Élie Cohen, économiste et directeur de recherche au CNRS, était l'invité de BFMTV ce mardi soir pour réagir à la situation sociale en France. Après la promulgation de la réforme des retraites et la volonté de "100 jours d'apaisement" d'Emmanuel Macron, les ministres sont appelés à aller au contact des Français et à répondre à leurs questions voire leur colère.
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00:00 J'avoue que je ne comprends pas très bien, je suis comme Michel Vievorkin,
00:03 je ne comprends pas très bien ce que fait exactement le président de la République en ce moment.
00:07 Il nous a annoncé un programme où en 100 jours,
00:11 il prétend régler les problèmes que nous n'arrivons pas à régler depuis 50 ans.
00:15 La question de l'éducation, la question de la santé,
00:17 la question de la transition énergétique, la question du progrès,
00:20 la question des conditions de travail.
00:23 L'idée de cette ambition totalement démesurée est la première chose qui m'étonne.
00:28 Donc vous nous dites que l'histoire des 100 jours c'est totalement artificiel ?
00:30 J'avoue que je ne comprends pas.
00:32 Alors on peut penser que c'est une clause de rendez-vous,
00:35 que c'est une technique de communication,
00:38 que c'est une façon de mettre en scène les choses.
00:40 Je peux comprendre tout ça, mais derrière tout ça,
00:43 vouloir avec son petit costume tous les jours aller sur le terrain
00:49 pour faire avancer le schmilblick en allant au contact,
00:52 à portée de baffe comme il dit, pour faire avancer quoi ?
00:54 Les dossiers de l'éducation, de la santé, de la transition énergétique ?
00:58 J'avoue que je ne comprends pas cette stratégie.
01:01 Nous avons des problèmes très, très sérieux.
01:03 Et tout ce que je vois me met hors de moi.
01:06 C'est-à-dire cette façon de brûler symboliquement,
01:08 cette façon de rejouer 89 tout le temps,
01:10 cette dénonciation, cette brutalité, tout ça me choque énormément.
01:15 Et ça montre une profonde dégradation, non pas de la démocratie,
01:18 mais du climat qui règne dans ce pays,
01:21 qui fait que des gens s'autorisent de pratiques violentes
01:26 au nom d'une opposition politique.
01:28 Donc il y a vraiment un dérèglement profond.
01:30 Et je crois que la seule mesure à prendre d'urgence,
01:33 c'est de réatterrir et d'essayer de traiter les problèmes comme ils se donnent.