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00:00 *Musique*
00:06 20h21, France Info, Les Informés, Olivier Delagarde
00:12 Bonsoir à tous, c'est quand même terrible parce que je vous assure qu'on se donne du mal, qu'on travaille dur pour avoir, pour obtenir votre confiance, qu'on ne compte pas sa peine pour tenter de démêler le vrai du faux avec les informés.
00:25 *Musique*
00:28 Mais rien n'y fait, ça fait 57 ans que ça dure, toujours la même rengaine.
00:33 *Musique*
00:45 Mais si on essaye de vous informer, je vous jure, bon mais vous êtes peut-être en train de vous demander pourquoi je vous fais écouter ce tube inoxydable qui date tout de même de 1966.
00:55 Et bien parce qu'aujourd'hui son auteur, Jacques Dutronc, a 80 ans et 80 ans, vous savez quoi, ça mérite bien un petit hommage au début des Informés.
01:03 Et c'est sur ce rythme endiablé que je vais vous présenter les 4 personnalités qui ont pris place dans ce studio.
01:10 Bonsoir Marie-Estelle Pesche, elle a pris son chef Société de Marianne, avec nous également Eric Scholl, bonsoir Eric.
01:16 Directeur de l'Express Véronique Ressoult, bonsoir.
01:19 Présidente de Bad Bones Consulting, maître de conférences à Sciences Po, vous scrutez pour les informer ce qu'ils disent sur les réseaux sociaux.
01:25 Et puis une étoile montante du service politique de France Info, bonsoir Victoria Coussin.
01:30 Merci d'avoir décidé tous les 4 de retarder votre week-end pour passer une heure en notre compagnie.
01:36 *Musique*
01:39 Dans la vie, il n'y a que des cactus, chante aussi Dutronc et quand on est Premier ministre, on est bien placé pour le savoir.
01:45 France Info vous le révélait dès ce matin, Elisabeth Borne enverra au milieu de la semaine prochaine une invitation au syndicat
01:52 avec des propositions de date pour la rencontre et en bilatéral, avec évidemment cette idée de renouer le contact, le dialogue avec les syndicats.
02:02 Ecoutez tout de suite la réaction de Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT.
02:07 Nous allons en parler en intersyndical le 2 mai prochain, au lendemain du 1er mai.
02:12 Nous allons décider ensemble des suites que nous donnerons.
02:15 Tout dépend bien sûr de l'objet de ce rendez-vous et de sa forme.
02:19 Marie-Estelle Pêche, la démarche est bonne selon vous ?
02:22 Ça me rappelle la formule d'Einstein quand il essayait de définir la folie.
02:27 Il disait "répéter la même stratégie en espérant obtenir un résultat différent".
02:32 Voilà c'est ça un peu la définition de la folie.
02:34 C'est bien de croire qu'on n'avait pas cité Einstein, nos informés. Merci beaucoup.
02:37 Le 8 avril on a déjà eu cet épisode d'Elisabeth Borne qui invitait les syndicats.
02:42 Une rencontre qui avait tourné court.
02:45 On voit que Sophie Binet et les autres syndicats sont toujours sur le même positionnement.
02:49 Ils veulent le retrait de la réforme des retraites, ils n'en démordent pas.
02:53 Ils n'ont pas franchement intérêt de toute façon à montrer une désunion.
02:58 Pour l'instant leur stratégie fonctionne.
03:00 On ne cesse de dire qu'ils vont s'éloigner les uns des autres,
03:04 qu'ils vont peut-être avoir une stratégie différente à un moment donné.
03:11 Mais ça fait des mois qu'on répète ça et que ça ne vient pas.
03:15 Ils ont tout intérêt à présenter cette façade unie.
03:24 C'est un peu la nouveauté de cet appel d'Elisabeth Borne, Victoria Koussa.
03:30 Est-ce que c'est plus habile de vouloir rencontrer les syndicats les uns après les autres que tous ensemble ?
03:36 Oui, c'est plus habile parce qu'on sort d'une phase compliquée,
03:40 deux semaines voire deux mois compliquée entre les syndicats et le gouvernement.
03:44 Avec ces réunions bilatérales, c'est aussi une façon de s'entretenir plus sereinement
03:48 avec chaque syndicat les uns après les autres.
03:51 Et cet objectif à la fin d'une grande réunion avec l'intersyndicale à Matignon
03:57 pour mettre à la fin tout le monde autour de la table.
03:59 Mais c'est sûr que pour déminer le terrain aussi, c'est plus simple de rencontrer les syndicats les uns après les autres.
04:04 Éric Jolle, c'est une bonne stratégie de la part d'Elisabeth Borne ?
04:09 De toute façon, c'est très compliqué pour elle.
04:14 Il faut qu'elle arrive à montrer des choses pendant 100 jours.
04:16 Parce qu'on sait que dans 100 jours, son poste à Matignon ne sera peut-être pas assuré.
04:20 Donc, maintenant, quand on regarde l'histoire et quand on regarde ces intersyndicales,
04:24 on s'aperçoit qu'elles tiennent rarement très longtemps.
04:27 Là, ça tient depuis deux mois. Mais la boule, elle a quand même été promulguée.
04:31 Et là, qu'est-ce qu'on va voir ?
04:32 On va voir qu'il y a quand même des différences d'appréciation parmi les syndicats pour négocier.
04:36 Parce qu'il reste beaucoup de choses à négocier.
04:38 On va parler de travail, on va parler de pénibilité, on va parler de rémunération.
04:42 Et à un moment, on va retrouver les identités de chaque syndicat qui sont différentes.
04:47 Et c'est sur ce point que les syndicats, ou en tout cas qu'Elisabeth Borne, ont essayé de jouer.
04:54 C'est-à-dire de jouer les syndicats réformistes d'un côté, et les autres, les jusqu'auboutistes, ceux qui veulent poursuivre.
05:01 L'idée, c'est donc de briser le front unis syndical.
05:04 C'est ce qui s'est passé en 1995. C'est ce qui s'est passé en 2003.
05:08 On s'aperçoit que l'union sacrée entre les syndicats, ça dure un moment, mais pas tout le temps.
05:12 Véronique Reissoult, qu'en disent nos réseaux sociaux préférés ?
05:15 Nos réseaux sociaux préférés disent que les syndicats sont quand même les grands gagnants de la séquence pour le moment.
05:21 Bien plus que les politiques, bien plus que les politiques d'opposition.
05:25 Et l'une des raisons pour lesquelles ce sont les grands gagnants, c'est le fait qu'ils ont été alignés, qu'ils affichent une unité.
05:31 Donc peu probable quand même qu'ils ne le tiennent pas, parce qu'ils peuvent le constater au quotidien.
05:37 Dès qu'il y a une prise de parole sur les réseaux, c'est des messages à chaque fois qui suscitent énormément d'engagement.
05:43 Et de l'engagement positif.
05:45 Et puis dans les points qui sont souvent rappelés par les uns et les autres,
05:49 les Français ont bien compris la différence entre les différents syndicats, c'est justement ça qu'ils apprécient.
05:54 Ils arrivent eux à parler ensemble et à s'unir alors qu'ils n'ont pas les mêmes points de vue.
05:58 Et le point qu'ils apprécient le plus, en particulier depuis ce matin,
06:01 parce que la plupart des messages reprenaient cet élément,
06:04 c'est que les syndicats vont décider ensemble sur des données rationnelles et sur les modalités.
06:10 Donc en gros, les données rationnelles, c'est quel est l'objectif de cette rencontre et quelles sont les modalités.
06:15 Donc on voit bien que même s'ils n'étaient pas tout à fait alignés dans les discussions,
06:20 ça plaît aux Français de les voir alignés, donc ils vont continuer à prendre des décisions communes.
06:25 Victoria Koussa, finalement les syndicats n'ont pas intérêt à briser cette unité pour le moment ?
06:31 Non, mais finalement le gouvernement n'a pas intérêt à braquer les syndicats
06:36 si cette stratégie venait à éclater au grand jour, d'une volonté de fracturer cet intersyndical,
06:42 puisque finalement, avec sa feuille de route, Elisabeth Borne a une obligation de résultat à la fin.
06:47 Elle est attendue au tournant, on la sait, en difficulté,
06:50 même si la Première Ministre veut montrer qu'elle voit loin, qu'elle voit jusqu'à l'automne prochain.
06:56 Et même au-delà des 100 jours !
06:58 Même au-delà des 100 jours, à l'automne prochain.
07:00 Et effectivement, cette obligation de résultat est là.
07:03 Donc elle va devoir vraiment rentrer dans une négociation avec ces syndicats-là.
07:07 Pardon de vous couper la parole, Marie-Estelle Bèche, vous savez quoi ? Je vous la rends, juste après le Fil info.
07:14 Il est 20h10 et on est avec Damien Mestre ce soir.
07:17 Nombreuses réactions politiques ce soir après l'interdiction par la préfecture de Paris
07:22 de tout rassemblement syndical demain aux abords du Stade de France pour le match Toulouse-Nantes
07:27 auquel doit assister Emmanuel Macron.
07:29 Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste, dénonce l'utilisation des moyens de l'État pour, je cite,
07:34 "organiser un monde parallèle dans lequel le président pourrait se déplacer en ayant le sentiment qu'il est adulé par son propre peuple".
07:42 La ministre des Sports réagit ce soir à la coupure d'électricité qui a interrompu le match de Pro D2 à Gennevers hier.
07:49 Coupure revendiquée par la CGT Energy.
07:52 Un acte malveillant, selon la ministre, qui est d'une grande dangerosité pour les spectateurs.
07:57 Enquête ouverte pour homicide involontaire à Marseille après l'effondrement d'immeubles de la rue de Thivoli
08:02 qui a causé la mort de 8 personnes il y a 3 semaines.
08:05 La piste de l'explosion de gaz est confirmée.
08:08 Toujours plus de détenus dans les prisons françaises.
08:10 La surpopulation carcérale atteint un nouveau record au mois d'avril avec plus de 73 000 prisonniers
08:16 pour à peine plus de 60 000 places.
08:19 Au Soudan, la situation paraît de plus en plus dramatique.
08:22 50 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sont actuellement privés d'aide alimentaire, selon l'ONU.
08:28 Les combats se sont poursuivis aujourd'hui entre l'armée et les paramilitaires
08:32 alors que le cessez-le-feu a été prolongé aujourd'hui pour 3 jours.
08:36 Premier débat des informés ce soir.
08:48 Elisabeth Borne qui veut rencontrer les responsables syndicaux.
08:51 Elle s'apprête à leur lancer des invitations individuelles
08:54 avec évidemment comme objectif de tenter de renouer le fil du dialogue
08:58 après cette séquence sur la réforme des retraites.
09:00 Alors du côté syndical, on en parlait il y a un instant.
09:03 Quel intérêt de se rendre à Matignon dans ces conditions ?
09:07 On se posait la question.
09:08 Écoutez ce qu'en pense pour sa part Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
09:12 Là, on a envie de travailler concrètement, de mettre la question des retraites peut-être de côté.
09:17 Enfin pas complètement de côté
09:18 parce qu'il faut qu'on travaille au décret d'application.
09:21 Comment est-ce qu'on va mettre en place le milliard d'euros ?
09:23 Comment on va dépenser le milliard d'euros pour la prévention de la pénibilité par exemple ?
09:26 Comment on va penser les dispositifs de carrière longue concrètement ?
09:29 Pour quelle branche professionnelle ?
09:30 Et là, on a besoin de travailler avec les syndicats.
09:32 Et puis à côté de la question des retraites, il y a la question du travail.
09:35 Marie-Estelle Pesjeunet, qu'une parole, je vous rends la parole.
09:37 Alors vous entendiez Olivier Véran qui agitait un milliard à se partager, à négocier.
09:43 Il y a donc du grain à moudre comme on dit.
09:45 Alors c'est vrai, mais les sujets polémiques finalement,
09:48 ils ont été renvoyés à une négociation entre syndicats et patronat, branche par branche.
09:53 Notamment ce texte polémique qui a été rejeté par le Conseil constitutionnel
09:57 qui concerne la question des seniors, de l'emploi des seniors.
10:02 Ça ne va pas se régler entre Elisabeth Borne et les syndicats.
10:06 Et ça pourrait leur permettre de tenir et de continuer à présenter un front uni
10:11 face au gouvernement sur cette question de la réforme des retraites.
10:14 Il y a peut-être la question de France Travail qui va arriver je crois au mois de juin,
10:18 qui pourra peut-être être un peu plus polémique, qui pourrait peut-être les diviser.
10:21 Mais ça ne va pas arriver tout de suite.
10:23 Il reste des trucs à négocier quand même Éric Scholl.
10:26 Oui, il reste des trucs à négocier.
10:28 Mais comme vous disiez tout à l'heure effectivement que les syndicats sont les grands gagnants,
10:31 sans doute dans le sens où ils ont réussi à construire un front commun.
10:35 Mais cette réforme, elle a été promulguée.
10:37 Donc en ce sens-là, le gouvernement n'a pas totalement perdu.
10:40 Bien sûr, dans les apparences, il y a une énorme opposition.
10:42 On verra sans doute plus tard, au moment où on verra les mécontentements des Français.
10:45 Mais l'idée de réformer les retraites, elle est passée.
10:48 Et ça, c'est quand même quelque chose...
10:50 Les syndicats estiment que la messe n'est pas totalement dite.
10:54 Et quand on va discuter, quand on va débattre tout à l'heure de la situation au Stade de France demain,
11:00 c'est ça qui se joue.
11:01 On a d'un côté des syndicats qui disent non, pour le moment, on refuse d'admettre que la messe est dite.
11:07 Et puis il y a le 8 juin, il y a une présentation...
11:09 Bien sûr qu'il y a des dates encore. Il y a d'abord la date du 1er mai.
11:12 On va voir la mobilisation lors du 1er mai, qui va être un moment important.
11:15 On va compter les troupes. On regardera par rapport à l'année dernière.
11:17 On regardera par rapport à ce qui s'est passé depuis le mois de janvier.
11:20 Ensuite, il y aura le 3 mai, c'est-à-dire...
11:22 Le 3 mai de l'IP.
11:23 Exactement. On va regarder ensuite.
11:25 Voilà, il reste des dates.
11:26 Mais la réalité, c'est que cette réforme, elle est passée et elle a été promulguée.
11:31 C'est ça, la réalité.
11:32 Victor et Touxa ?
11:33 Sur le 1er mai, c'est très juste.
11:35 On sent que tout le monde est suspendu à cette journée de lundi.
11:38 À la fois Elisabeth Borne, qui attend le 1er mai avant d'envoyer les invitations,
11:42 de déterminer les dates pour accueillir les différents syndicats.
11:48 Et on sent aussi, on entendait Sophie Binet de la CGT tout à l'heure,
11:51 attendre l'intens syndical du 2 mai, du lendemain de cette journée de mobilisation,
11:55 pour aussi répondre au gouvernement, répondre à l'invitation d'Elisabeth Borne.
12:00 Parce que finalement, cette journée, si imaginons le mouvement venait à s'essouffler,
12:05 eh bien les syndicats peut-être n'auraient pas d'autre choix que de faire un pas de plus vers le gouvernement.
12:10 Mais pour le moment, l'essoufflement, vous ne le sentez pas, Véronique Ressus ?
12:13 Non, pas sur le 1er mai.
12:14 L'essoufflement des grèves, oui.
12:16 L'essoufflement de l'ensemble, parce que tout simplement ça coûte cher,
12:19 parce que les Français ont peur.
12:20 Il y a plein de raisons pour lesquelles ils continuent à soutenir,
12:23 mais ne veulent plus descendre dans la rue.
12:24 D'ailleurs, on en parlera peut-être, c'est l'une des explications
12:26 pourquoi il se trouve sympathique ce mouvement des casseroles.
12:29 Mais là, le 1er mai, il n'y a pas de grève.
12:31 Ça sera sans doute très encadré.
12:34 Il va y avoir beaucoup de mouvements aussi en région.
12:36 Donc quand on regarde les appels des uns et des autres,
12:39 il y a peu de chance pour que ce soit plus faible que les autres années.
12:44 Au contraire, parce que ça n'est pas tant un sujet du mouvement social
12:48 qu'une démonstration de "on est là"
12:50 et on a pu constater que les Français avaient envie de dire qu'ils étaient là.
12:52 Vous voulez rajouter un mot ?
12:53 Non mais oui, ils seront là, bien sûr, le 1er mai, les Français, dans la rue.
12:57 On n'a pas tellement de doute là-dessus.
12:59 C'est plutôt ce qui va se passer après qu'on va regarder avec beaucoup d'attention.
13:03 Et effectivement, toutes ces négociations entre Elisabeth Borne, les syndicats,
13:06 pour voir ce qu'il en ressort.
13:07 Et d'ailleurs, les syndicats eux-mêmes le disent.
13:09 On attend de voir ce qu'elle veut nous proposer,
13:11 de quoi elle va nous parler, on ne sait pas.
13:13 Et tandis que la Première Ministre tente de se rabibocher,
13:17 de renouer des fils avec les syndicats,
13:19 Gabriel Attal, lui, est envoyé en service commandé
13:23 pour amadouer les classes moyennes.
13:26 Il était l'invité de France Info ce matin, on l'écoute.
13:29 On a une marge qui est prévue pour baisser des impôts.
13:34 Je pense qu'il faut s'assurer que c'est bien les classes moyennes qui travaillent,
13:37 qui bénéficient ni des aides, ni d'un gros patrimoine,
13:39 qui pourront en bénéficier pour leur redonner de l'air.
13:41 Moi, je pense que c'est ça qui est attendu.
13:43 Elles veulent avoir de l'air pour pouvoir élever dignement leurs enfants,
13:46 pouvoir avoir des projets, des loisirs, alors même qu'elles travaillent pour ça.
13:49 Et ça, je pense que c'est très important.
13:51 Voilà, c'est l'opération "Je me réconcilie avec les Français"
13:53 parce qu'annoncer des baisses d'impôts, Eric Scholl, ça c'est toujours populaire.
13:58 Oui, enfin, ce qui est moins populaire, c'est le niveau de la dette.
14:03 Mais à la rigueur, personne ne connaît le niveau de la dette.
14:05 Et ça, on n'en parle pas là.
14:07 Mais en réalité, il n'a pas commencé maintenant, Gabriel Attal.
14:09 Ça fait depuis à peu près l'automne qu'il est sur ce thème,
14:12 un thème qui est celui du pouvoir d'achat.
14:14 Parce que qu'est-ce qui s'est passé ?
14:16 On l'a peut-être un peu oublié, il y a eu une guerre en Ukraine.
14:18 Ça a eu un impact énorme sur l'inflation.
14:19 On a une inflation qui est entre 5 et 7 %
14:21 et qui rogne le pouvoir d'achat des Français.
14:23 Et ça, c'est la réalité.
14:25 Il suffit de regarder toutes les études des instituts économiques.
14:28 L'OFCE, par exemple, on voit bien que, pour la première fois depuis très longtemps,
14:32 on a un pouvoir d'achat des Français qui est en train de se réduire
14:35 de quelque chose entre 1 et 2 %, peut-être même un peu plus.
14:39 Et on n'avait pas vu ça depuis très longtemps.
14:41 Puisque, en partir de 2009 jusqu'à 3-4 ans,
14:46 on a eu chaque fois de l'augmentation du pouvoir d'achat.
14:48 Et donc, évidemment, on ne comprend pas.
14:50 Il y a eu des mesures importantes qui ont été prises pendant la pandémie,
14:53 mais surtout après, sur le carburant.
14:56 Il y a eu des mesures de soutien au pouvoir d'achat.
14:58 Ces mesures-là ont réussi à essayer d'aménuiser au maximum
15:03 l'impact de ces fortes hausses de prix.
15:06 Néanmoins, et en particulier les classes moyennes,
15:09 qui ont peut-être été celles qui ont reçu,
15:11 mais évidemment moins que les ménages les plus modestes,
15:14 elles se retrouvent plus impactées aujourd'hui.
15:16 Et c'est pour ça, je pense que c'est le message aujourd'hui
15:19 que s'aille de leur adresser Gabriel Attal,
15:22 qui est sur ce thème-là depuis un petit moment.
15:24 Il n'est pas tout seul.
15:25 Donc, après, quelle forme ça peut prendre ?
15:26 Ça peut prendre, effectivement, la forme de baisse d'impôt.
15:29 - Barre Estelle Bèche.
15:30 - Il a donné trois pistes.
15:31 Il a parlé, effectivement, de baisse d'impôt sur le revenu.
15:34 Il a parlé des cotisations sociales.
15:36 Il a parlé aussi de l'héritage, des successions.
15:38 Et ça, c'est délicat quand même.
15:40 Parce que ça peut être perçu comme un chiffon rouge par l'opposition.
15:43 Ça peut être...
15:44 Est-ce qu'on cible vraiment les classes moyennes
15:46 quand on touche à l'héritage ?
15:48 C'est pas évident.
15:50 Le gouvernement pourrait très vite se faire brocarder.
15:54 Et on pourrait lui rétorquer qu'il va faciliter...
15:57 - Oui, d'autant qu'il y a déjà toute une série de mesures
15:59 qui font que les droits de succession n'existent pratiquement plus...
16:02 - C'est ça, pour les classes moyennes.
16:04 - ... pour des faibles patrimoines.
16:06 - Voilà.
16:07 Il pourrait se faire brocarder.
16:08 On pourrait lui dire qu'il facilite l'héritage des villas secondaires
16:12 de la Macronie, voilà, en bord de mer.
16:15 - Mais vous êtes en train de donner des idées...
16:18 - Je ne crois pas que ce soit la piste la plus privilégiée par le gouvernement.
16:21 - Alors, après, effectivement, il y a la question de l'impôt sur le revenu.
16:24 Là, on peut toucher les classes moyennes.
16:27 Ça exclut les classes populaires,
16:29 une bonne partie des classes populaires qui, elles,
16:31 ne paient pas l'impôt sur le revenu, de fait.
16:33 Et puis vous avez les cotisations sociales
16:36 qui, effectivement, concernent les gens qui travaillent.
16:38 Moi, je voudrais juste revenir quand même sur un point.
16:41 C'est que tout ce discours, il camoufle quand même un petit peu le fait
16:46 qu'on entre dans une période d'austérité.
16:49 C'est ce que dit aussi le gouvernement.
16:51 Il dit, effectivement, on parle de dette, la dette, la dette, la dette.
16:54 Il faut faire attention. Il faut...
16:56 - Attendez, "austérité", là, c'est la politique du Karl Retschek, quand même, en ce moment ?
17:00 - Oui et non, puisque c'est quand même la fin de l'open bar budgétaire.
17:05 Il est question de cesser.
17:08 Bientôt, on va voir les boucliers tarifaires sur l'énergie
17:12 qui vont petit à petit sauter, quand même.
17:14 Ça concerne aussi les classes moyennes et les classes populaires.
17:17 Et puis les salariés, finalement, ce sont les perdants, effectivement,
17:20 comme le disait Eric Scholl, dans cette période d'inflation.
17:23 Ils ont leur fiche de paie, elle a augmenté de 3,9% en moyenne,
17:26 alors que l'inflation est de 5,8%.
17:29 On a... Certes, les entreprises, elles maintiennent leur marge
17:32 de façon assez importante, mais pas toutes.
17:35 - Mais elles entretiennent la croissance aussi.
17:37 - Oui, quand même. C'est que là, on vise une population
17:40 qui n'est pas forcément aidée de manière prioritaire, en général.
17:45 Ça ne fait pas partie des plus défavorisées.
17:47 On débatte de tout ça et on poursuit le débat juste après le Fil info.
17:50 Il est 20h20, vous écoutez, vous regardez France Info,
17:53 vous avez bien raison, le Fil info, c'est avec Damien Mestre.
17:56 - Il faudra un effort collectif intense pour redresser le vaisseau.
18:01 La réaction du PDG d'InterSport, son groupe va racheter l'enseigne Gosport
18:05 qui était placé en redressement judiciaire depuis janvier.
18:08 C'est le tribunal de commerce de Grenoble qui donne son feu vert.
18:11 90% des emplois devraient être sauvegardés.
18:14 La CGT annonce qu'elle ira quand même à la rencontre des supporters
18:17 demain en amont de la rencontre au Stade de France entre Nantes et Toulouse,
18:21 à laquelle doit assister Emmanuel Macron.
18:23 La préfecture a interdit aujourd'hui tout rassemblement syndical.
18:27 Elle invoque notamment le risque de mouvement de foule.
18:30 La CGT conteste fermement la décision.
18:32 Elle va déposer un référé liberté.
18:35 Dans les Vosges, on ne connaît pas encore les causes précises
18:38 du décès de la fillette de 5 ans dont le corps a été découvert
18:41 mardi dans un sac plastique.
18:43 Seule certitude, ce soir, elle n'a pas subi de viol
18:45 selon les premiers éléments de l'autopsie.
18:48 Un adolescent de 15 ans est mis en examen pour meurtre
18:50 placé en détention provisoire.
18:53 A Mayotte, la justice ouvre une enquête.
18:55 Après les propos du vice-président du conseil départemental,
18:58 c'est lui qui avait qualifié les jeunes Comoriens de terroristes,
19:01 estimant qu'il fallait peut-être en tuer un.
19:04 La sécheresse continue de frapper en France.
19:07 C'est désormais une partie des Alpes-Maritimes
19:09 qui est placée en alerte renforcée par la préfecture.
19:12 Décision prise après un déficit depuis de près de 80%
19:15 durant le mois de mars.
19:18 France Info.
19:20 20h, 21h.
19:23 Les informés.
19:25 Olivier Delagarde.
19:27 Et le gouvernement qui souhaite donc baisser les impôts
19:30 des classes moyennes, c'est en tout cas ce que
19:32 Gabriel Attal, ministre délégué des Comptes publics,
19:35 était venu annoncer ce matin sur France Info, vous l'avez écouté.
19:38 Victoria Coussat, cibler les classes moyennes,
19:42 c'est habile de la part du gouvernement ?
19:44 C'est nouveau surtout.
19:45 C'est-à-dire que c'était un peu la zone grise du gouvernement
19:48 pendant 5 ans et là le gouvernement attend ce moment-là
19:51 pour parler des classes moyennes.
19:53 Et on sent aussi la difficulté à qualifier ce qu'est une classe moyenne.
19:57 Gabriel Attal ce matin chez nous sur France Info,
19:59 sa définition c'est "Ces Français qui vivent de leur travail
20:04 et qui ne touchent ni aides ni rentes".
20:07 Donc ça a fait beaucoup de monde finalement
20:09 à classer dans cette classe moyenne.
20:12 Et il a aussi dit que le gouvernement voulait s'appuyer
20:15 sur les parlementaires pour commencer ce travail.
20:17 Donc on voit que finalement il navigue un peu à vue
20:21 vis-à-vis de cette classe moyenne, il a besoin d'aide.
20:24 Et également ce qu'il est important de dire c'est que
20:27 au sein du gouvernement il y a une grande frustration.
20:30 C'est de voir qu'après le quoi qu'il en coûte,
20:32 après des aides ça et là ces dernières années,
20:35 les Français n'ont toujours pas l'impression d'avoir été aidés
20:38 et d'avoir reçu le soutien nécessaire.
20:40 Et il y a une envie d'être encore plus concret,
20:43 le plus concret possible.
20:44 Et c'est ce qui revient dans les dernières interventions
20:46 notamment d'Elisabeth Borne, d'Emmanuel Macron,
20:49 de rendre finalement toutes les décisions prises
20:51 au sommet de l'État plus concrètes dans la vie des Français.
20:54 Véronique Reissoud, on n'a pas l'impression quand on est Français,
20:56 quand on est sur les réseaux sociaux,
20:58 d'être particulièrement choué, aidé par le gouvernement ?
21:02 Je ne serai pas aussi catégorique parce qu'il y a quand même
21:04 des Français qui ont l'impression d'avoir été aidés.
21:06 Ils ont toujours par contre l'impression...
21:08 Il y a des Français qui disent "merci, c'est formidable,
21:10 on vit dans un beau pays".
21:11 Ils ne disent pas "merci", ils ont souvent l'impression
21:12 qu'ils ont été moins aidés que l'autre.
21:13 Mais ils reconnaissent que quand même ils ont été aidés.
21:15 Ce qui est intéressant dans cette séquence,
21:18 c'est qu'effectivement, Gabriel Attal est sur ces sujets
21:21 de pouvoir d'achat depuis longtemps,
21:22 que c'est le sujet qui concerne chacun.
21:24 Dans les reproches qui ont été faits aujourd'hui,
21:26 il y avait effectivement cette définition de
21:28 "qui sont ces fameux Français ?"
21:31 Mais les trois quarts des gens se reconnaissent dans ces Français,
21:33 donc chacun avait l'impression que ça lui parlait.
21:35 Et puis ça n'est pas...
21:36 - Tout le monde, chacun se met dans la moyenne,
21:38 de toute façon, d'une manière générale.
21:40 - Il y aura donc beaucoup de disputes.
21:42 - Il y a eu quelques discussions sur la différence
21:44 entre les impôts et les cotisations sociales,
21:46 qui est peut-être le point qui était le plus compliqué
21:48 de la journée.
21:49 Mais Gabriel Attal est l'un des personnages
21:51 de l'État les plus appréciés.
21:52 En fait, c'est l'un des moins critiqués,
21:54 ou plus exactement, c'est l'un de ceux qui a
21:57 des gens qui s'engagent, qui sont des soutiens,
22:01 qui partagent sa parole et qui disent que
22:04 "ben voilà, ces propositions pouvaient être bien".
22:06 Je peux vous dire qu'il n'y a pas beaucoup de membres
22:07 du gouvernement qui ont cette chance.
22:09 - Et puis il n'y a pas beaucoup de ministres du budget,
22:10 si vous voulez, dans le passé,
22:12 qui sont parmi les plus populaires des gouvernements.
22:14 - Donc ça veut dire que c'est un sujet,
22:16 quand c'est lui qui pose ce genre de données,
22:18 c'est intéressant.
22:19 Et c'est d'autant plus intéressant que,
22:21 comme il est depuis longtemps sur ces sujets
22:22 de pouvoir d'achat, et que c'est le principal sujet
22:24 de préoccupation des Français aujourd'hui,
22:26 il y a quelque chose qui, effectivement,
22:28 recrée sans doute une forme de proximité.
22:30 Je n'irai pas jusque-là, parce que les messages
22:32 ne sont pas que dans cette logique de proximité,
22:34 mais globalement, c'est accueilli,
22:36 écouté en tout cas, et il n'y a pas
22:38 cette défiance systématique,
22:40 parce que vous disiez que tout ce que
22:42 le gouvernement a fait n'est pas attribué.
22:44 - C'est la sensation qu'ont
22:46 certains membres de l'exécutif.
22:48 - Mais en fait, la réalité, c'est surtout qu'il y a
22:50 une forme de défiance et que, quoi qu'il ait annoncé,
22:52 les Français se disent "oui, bon, maintenant
22:54 ça ne se fera pas" ou "ça n'a pas été tout à fait ça".
22:56 Ce n'est pas toujours le cas de Gabriel Attal,
22:58 donc c'est intéressant de suivre comment cette mesure
23:00 va être accueillie et suivie.
23:02 - Éric Scholl, le fin politique
23:04 que vous êtes n'a pas
23:06 laissé passer ça. Vous avez vu que Gabriel Attal
23:08 a proposé également de débattre
23:10 des classes moyennes avec Marine Le Pen.
23:12 - Mais c'est le sujet !
23:14 Le sujet, il faut se projeter en 2027.
23:16 Et c'est ça qui,
23:18 aujourd'hui, inquiète
23:20 Gabriel Attal et au-delà de ça,
23:22 qui inquiète certainement le gouvernement
23:24 et Macroni. C'est que
23:26 de voir cet espace,
23:28 cette France qui, effectivement,
23:30 travaille,
23:32 qui vit avec ses revenus
23:34 de son travail, finalement,
23:36 être assez défiante
23:38 et finir par échapper
23:40 et aller tomber dans ce qu'on
23:42 a vu ailleurs, aller tomber dans
23:44 les filets du RN.
23:46 Et c'est ça, le sujet majeur.
23:48 On l'a vu ailleurs, on l'a vu
23:50 aux Etats-Unis, on l'a vu aussi en Grande-Bretagne.
23:52 Et c'est un sujet,
23:54 il faut se rattacher,
23:56 rattraper toute cette partie,
23:58 cette catégorie des Français. - Ce que vous êtes en train de nous dire,
24:00 c'est que la bataille de la présidentielle
24:02 2027, c'est la bataille des classes moyennes.
24:04 - Elle se joue, en tout cas, aujourd'hui.
24:06 C'est certainement vrai, avec cette idée du
24:08 pouvoir d'achat. C'est majeur.
24:10 Parce qu'on est un Etat très
24:12 redistributif. En même temps, on a quand même
24:14 des impôts qui sont très élevés. Quand on voit
24:16 le niveau des prélèvements obligatoires, c'est le niveau
24:18 le plus élevé en Europe, aujourd'hui. On est au numéro 1.
24:20 C'est vrai que dire
24:22 qu'on va baisser un peu les impôts, ça peut rassurer
24:24 les classes moyennes.
24:26 Ça peut les rassurer. Et c'est ce qui va se passer.
24:28 Alors oui, il y a cet arbitrage qui va se faire.
24:30 Est-ce qu'on va faire plutôt du côté des successions ?
24:32 Moi, je ne crois pas. Je pense qu'il vaut plutôt aller du côté
24:34 de l'impôt sur le revenu et donner un signal.
24:36 C'est compliqué à un moment où on est quand même
24:38 un endettement important, mais c'est jouable
24:40 à condition d'arriver à faire des économies.
24:42 Et c'est pour ça qu'à côté de ça, on entend
24:44 Gabriel Attal réclamer des économies un petit peu partout
24:46 à ses différents ministères. Il y a une logique
24:48 dans ce qu'il dit. - On voit bien
24:50 qu'on est dans une séquence
24:52 post-réforme des retraites
24:54 et qu'Emmanuel Macron veille à mettre,
24:56 comme on dit à l'Élysée, du sucré
24:58 dans cette séquence. C'est-à-dire
25:00 qu'on va parler de
25:02 baisse de l'impôt sur le revenu.
25:04 - On dit du sucré comme ça à l'Élysée.
25:06 - Oui, c'est ce qu'il dit.
25:08 - On met de la pommade.
25:10 Je ne voulais pas qu'on parlait comme ça à l'Élysée.
25:12 C'est pour ça qu'on vous invite.
25:14 - Il est plus utile, évidemment,
25:16 d'évoquer l'augmentation des enseignants,
25:18 des primes des enseignants,
25:20 plutôt que les coupes claires
25:22 qu'on fait ici et là dans certains ministères
25:24 budgétaires.
25:26 On est dans la séquence.
25:28 Effectivement, on va parler de
25:30 la baisse de l'impôt sur le revenu. On va un petit peu moins
25:32 parler des choses qui fâchent.
25:34 Là, on est dans la séquence.
25:36 On est dans les fameux 100 jours. Il faut tenir.
25:38 - C'est le sucré, ce n'est pas le salé.
25:40 - Cette offensive classe moyenne,
25:42 ces appels du pied répété,
25:44 on les ressent aussi quand, par exemple,
25:46 l'exécutif parle
25:48 des bénéficiaires du RSA.
25:50 C'est finalement
25:52 un message adressé à ces classes moyennes
25:54 en disant,
25:56 d'après l'exécutif,
25:58 ces classes moyennes ressentent un sentiment d'injustice,
26:00 l'impression de payer pour les autres
26:02 et surfent vraiment sur cet aspect-là,
26:04 toujours en ramenant
26:06 le sujet
26:08 autour des bénéficiaires du RSA.
26:10 - Qui est un peu un faux problème
26:12 parce que le RSA, on l'a vu depuis Sarkozy,
26:14 il est toujours question de faire travailler
26:16 les bénéficiaires du RSA et ça fait 10 ans
26:18 qu'on en entend parler et ça ne fonctionne pas.
26:20 - C'était juste
26:22 pour vous dire que si on est dans cette logique
26:24 de 2027 et anticiper
26:26 la réalité du Rassemblement national,
26:28 ce ne sont pas des choses sucrées
26:30 que les Français attendent, loin de là.
26:32 En fait, leur sujet, et ça touche
26:34 les classes moyennes, mais pas que, c'est
26:36 on n'a jamais essayé.
26:38 C'est plutôt ça que l'on peut dire, c'est que
26:40 dans le fond, on a envie de voir
26:42 des choses qui n'ont jamais été essayées.
26:44 C'est ce discours sur le RSA. Il peut fonctionner
26:46 dans les classes moyennes, mais il a déjà été essayé.
26:48 - Peut-être qu'on peut voir aussi des choses
26:50 sur l'immigration par exemple.
26:52 - Ils ont envie d'actions nouvelles.
26:54 - Vous savez quoi ? On va en débattre dans
26:56 deux petites minutes, juste après l'info.
26:58 Il est très précisément 20h30 sur France Info.
27:00 (Générique)
27:07 - Et on retrouve Edouard Marguier. Bonsoir Edouard.
27:09 - Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
27:11 La crainte de débordement
27:13 pour la finale de la Coupe de France de football.
27:15 Le préfet décide que
27:17 la remise du trophée se fera
27:19 en tribune en raison du risque
27:21 d'envahissement du terrain. Match
27:23 entre Nantes et Toulouse sur le terrain.
27:25 Le préfet interdit également
27:27 un rassemblement syndical
27:29 avant le coup d'envoi prévu aux abords
27:31 du Stade de France. Il met en avant un risque
27:33 pour gérer la foule. 80 000
27:35 spectateurs attendus. Et cette
27:37 manifestation, il souhaite également
27:39 éviter une politisation de cet
27:41 événement sportif. La CGT dénonce
27:43 une atteinte aux libertés publiques.
27:45 Le syndicat va saisir la justice.
27:47 L'intersyndical qui a prévu de distribuer
27:49 30 000 cartons rouges et 10 000
27:51 sifflets aux spectateurs
27:53 pour manifester contre la réforme des retraites.
27:55 Emmanuel Macron sera en effet
27:57 en tribune demain.
27:59 Le procureur d'Epinal dans les Vosges
28:01 donne les résultats de l'autopsie du corps
28:03 de la petite Rose retrouvée dans un
28:05 appartement de Rambert-Villiers.
28:07 L'enfant de 5 ans
28:09 n'a pas subi de viol. D'autres
28:11 analyses seront menées pour trouver les
28:13 causes de la mort. Le meurtrier
28:15 présumé est un garçon de 15 ans. Il est
28:17 mis en examen et placé en détention
28:19 provisoire. Un nouveau record dans
28:21 les prisons françaises. Plus de 73 000
28:23 personnes sont désormais
28:25 incarcérées. C'est du jamais vu dans
28:27 l'histoire selon le ministère de la justice.
28:29 Troisième mois consécutif
28:31 de hausse du nombre de détenus.
28:33 Nouvelle preuve que la France souffre
28:35 d'une surpopulation carcérale
28:37 chronique. Suite au bombardement
28:39 nocturne sur l'Ukraine, la France
28:41 condamne avec la plus grande fermeté les
28:43 nouvelles frappes menées par la Russie.
28:45 Ces bombes ont fait au moins 25 morts
28:47 selon un dernier bilan. Kiev, par
28:49 ailleurs, qui se dit prêt pour
28:51 son offensive de printemps.
28:53 Quand il y aura la météo et la décision des
28:55 commandants, on le fera, indique
28:57 le ministre ukrainien de la Défense.
28:59 La sécheresse gagne du terrain
29:01 dans le sud. Une partie des Alpes
29:03 maritimes en alerte renforcée. C'est le
29:05 troisième niveau de vigilance sur 4.
29:07 Le préfet met en avant un déficit
29:09 de pluie de 76%
29:11 le mois dernier. Parmi les communes concernées,
29:13 il y a Saint-Paul-de-Vence ou encore
29:15 Cagnes-sur-Mer. Le football
29:17 encore avec du championnat.
29:19 Ce soir est le début de la 33e journée de
29:21 Ligue 1 Strasbourg accueille Lyon.
29:23 Coup d'envoi dans une demi-heure.
29:25 France Info.
29:27 20h21,
29:29 France Info, les informés.
29:31 Olivier Delagarde.
29:33 - J'ai toujours en compagnie ce soir de
29:35 Victoria Coussa, journaliste au service politique
29:37 de France Info, Véronique Ressoult,
29:39 présidente de Backbone Consulting,
29:41 Eric Scholl, directeur de
29:43 L'Express et Marie-Estelle Pech, rédactrice
29:45 en chef Société de l'Heptomadère
29:47 Marianne. Comme je vous le disais
29:49 avant la pause, je voudrais vous entendre maintenant
29:51 sur la future loi immigration,
29:53 même si, je sais,
29:55 c'est un peu compliqué, on est un peu
29:57 dans une sorte de flou artistique.
29:59 Je vais essayer de vous récapituler à peu près
30:01 la situation telle que je l'ai comprise.
30:03 Ce texte, considéré comme crucial
30:05 par le chef de l'État et prêt à être
30:07 déposé, a d'abord été retiré
30:09 puis on nous a annoncé qu'il allait être
30:11 saucissonné, mais
30:13 lundi Emmanuel Macron a annoncé
30:15 dans Le Parisien que finalement un texte unique
30:17 serait donc bien proposé
30:19 au Parlement, avant finalement
30:21 qu'Elisabeth Borne annonce avant-hier
30:23 qu'il était reporté à l'automne.
30:25 Alors vous allez me dire ce que vous en pensez
30:27 et notamment sur l'idée d'un référendum,
30:29 mais écoutez d'abord Gérald Darmanin ce matin
30:31 sur Europe 1, qui a fait comme s'il n'était
30:33 pas embêté par ce report de cette loi.
30:35 La Première ministre a
30:37 considéré, évidemment elle m'a
30:39 consulté, que dans les 100 jours
30:41 que lui a donné le Président de la République,
30:43 nous ne serions pas capables de le faire adopter parce que nous n'avons
30:45 pas un accord avec les LR.
30:47 Moi je souhaite cet accord avec les LR.
30:49 J'ai une loi plus ferme pour obtenir leur accord
30:51 et donc obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
30:53 Plus ferme n'existe pas vraiment.
30:55 On attend toujours les propositions des LR. J'ai entendu qu'ils dépenseront
30:57 des textes. Mais qu'ils le fassent !
30:59 Bon voilà, on en est là pour le moment
31:01 sauf qu'une petite musique commence
31:03 à se faire entendre dans les arcades
31:05 du pouvoir. Et si
31:07 Emmanuel Macron
31:09 proposait un référendum sur le sujet ?
31:11 Qu'est-ce que vous en pensez Victoria Koussa ?
31:13 Difficile de savoir ce que pense Emmanuel Macron.
31:15 Notamment après tous les revirements
31:17 que vous avez listés juste avant.
31:19 Ce que l'on sait c'est que certains ministres
31:21 proches du Président poussent en ce sens
31:23 pour avoir un référendum sur
31:25 le sujet de l'immigration
31:27 puisque ça permettrait au gouvernement
31:29 d'être en face avec l'opinion.
31:31 L'opinion est plutôt en face sur ce sujet avec le gouvernement.
31:33 Alors l'idée
31:35 de ce référendum ce serait aussi de
31:37 pouvoir à la fin obtenir la légitimité
31:39 des Français sur
31:41 un sujet qui est complexe
31:43 et qui risque aussi de déchaîner les passions.
31:45 Alors je parlais des arcades du pouvoir.
31:47 Est-ce que sur les réseaux sociaux
31:49 on l'évoque un tout petit peu ?
31:51 C'est un sujet si on se projetait ce référendum
31:53 effectivement les Français sont plutôt d'accord
31:55 mais les gens qui s'expriment le plus sur les réseaux
31:57 sur le sujet c'est la droite et l'extrême droite
31:59 plutôt pour pointer le fait que
32:01 c'est un sujet prioritaire
32:03 qui n'est pas traité de façon prioritaire
32:05 et c'est une façon finalement
32:07 d'emmener le gouvernement
32:09 sur leur territoire.
32:11 Donc la question elle est peut-être que ça serait
32:13 payant pour obtenir la décision
32:15 des Français mais ça serait aussi un sujet
32:17 qui susciterait des débats. On le voit bien là
32:19 c'est essentiellement droite et extrême droite qui s'expriment.
32:21 Oui, Eric Jolle, on disait tout à l'heure
32:23 que la bataille
32:25 de 2027 va être une forme
32:27 de bataille des classes moyennes. Ça peut être
32:29 aussi autour du sujet
32:31 de l'immigration. Cette idée de
32:33 faire un référendum dont on dit
32:35 que finalement une grosse majorité
32:37 de Français seraient favorables
32:39 à une forme de durcissement de la loi. Est-ce que ça ne pourrait pas
32:41 être de la bonne tactique de la part
32:43 d'Emmanuel Macron ? C'est une tactique qui peut se révéler
32:45 très dangereuse parce qu'on sait à quel point
32:47 le référendum est une arme à manipuler
32:49 avec beaucoup
32:51 de précautions. Là, ce qu'on nous
32:53 avance c'est de dire "bah oui, finalement le référendum
32:55 comme ça vient sur une question finalement
32:57 régalienne, quand on regarde, il y a une
32:59 majorité effectivement de Français
33:01 à droite mais à gauche aussi, à gauche aussi, c'est ça
33:03 qui est sans doute nouveau. Et même, presque
33:05 au sein de la LFI, on peut trouver des gens qui considèrent
33:07 que le débat posé aujourd'hui sur l'immigration
33:09 est mal posé, etc. Le deuxième point
33:11 c'est de se dire que quand même, quand on regarde
33:13 aujourd'hui, et bien il n'y a pas de...
33:15 C'est impossible aujourd'hui dans cette majorité
33:17 dans ce... Avec le
33:19 Parlement actuel d'aboutir à quelque chose, un moins
33:21 de recourir à un 49-3
33:23 pour pas se faire passer une loi sur l'immigration.
33:25 Oui mais alors là, ça devient compliqué le 49-3.
33:27 Vous avez entendu qu'Elisabeth Borne a dit qu'elle ne l'utilisera
33:29 plus. Oui mais elle a redit
33:31 un peu autre chose, elle dit "bah pourquoi ?"
33:33 Elle peut envisager de le faire mais maintenant
33:35 au sein... Le grand jeu aujourd'hui
33:37 au sein de la Macronie, c'est de dire
33:39 "tout ça c'est de la faute des LR".
33:41 La réalité c'est que la Macronie est aussi
33:43 très divisée sur cette question de l'immigration.
33:45 Il y a une aile gauche, il y a une aile droite
33:47 au sein de la Macronie là-dedans. Donc,
33:49 ils n'arrivent pas à s'en sortir, ils ne savent pas comment faire.
33:51 L'arme du référendum peut-être
33:53 elle a un côté un peu
33:55 magique parce qu'en réalité, on pourrait dire "voyez
33:57 finalement la démocratie, puisqu'on a
33:59 accusé Emmanuel Macron..." Toute la gauche veut qu'on
34:01 organise un référendum sur les retraites,
34:03 ça ne serait pas sur les retraites, ça serait sur un autre sujet.
34:05 Il faut arriver à montrer que c'est possible
34:07 d'un point de vue constitutionnel.
34:09 C'est quand même une arme qui s'est souvent retournée contre
34:11 ceux qui l'utilisaient, donc c'est un peu dangereux quand même.
34:13 - Marie-Sel Pêche ? - Elisabeth Borne en tout cas a répondu
34:15 qu'elle ne souhaitait pas un référendum
34:17 cet après-midi. Mais moi ça me fait beaucoup
34:19 penser à l'époque de Nicolas Sarkozy.
34:21 Alors, ce n'était pas un référendum, il s'agissait
34:23 de ce fameux débat sur l'identité nationale.
34:25 Et c'est le problème
34:27 du référendum,
34:29 d'un référendum sur ce sujet, ce serait probablement
34:31 le débat, en fait, autour.
34:33 - Il y aurait la question, déjà ?
34:35 - La question qui serait posée.
34:37 - Voilà, et le débat. On se souvient
34:39 du résultat en 2009,
34:41 lorsque il était question
34:43 de ce débat sur l'identité nationale, qui parlait
34:45 aussi d'immigration, etc.
34:47 Et ça avait abouti à une espèce de
34:49 foire d'empoigne, de défouloir
34:51 anti-immigrés, anti-musulmans,
34:53 avec beaucoup de violence verbale. Ça avait été
34:55 finalement un échec.
34:57 Et bon, voilà, il faut faire attention,
34:59 ce sont des sujets effectivement très clivants,
35:01 même si, encore une fois,
35:03 vous avez raison,
35:05 et la gauche et la droite peuvent se retrouver sur ce sujet.
35:07 - Mais est-ce que ce serait très
35:09 habile, Victoria Koussa, de la part
35:11 d'Emmanuel Macron, d'aller sur un terrain
35:13 qui est, on va dire,
35:15 historiquement celui de l'extrême droite ?
35:17 - En tout cas,
35:19 ce serait un signal aussi envoyé aux Français
35:21 en pleine contestation de la réforme des retraites,
35:23 si le président
35:25 venait à accepter l'idée
35:27 d'un référendum sur ce sujet aussi clivant,
35:29 alors qu'il le refuse sur la réforme des retraites.
35:31 Et puis aussi,
35:33 dans l'objectif
35:35 de se laisser 100 jours jusqu'au 14 juillet,
35:37 il y a aussi un objectif d'apaisement
35:39 et de mettre ce sujet sur la table.
35:41 - Oui, vous avez raison, ce serait pas
35:43 complètement l'apaisement, là.
35:45 - Ça risquerait d'être explosif. C'est pour ça que c'est difficile
35:47 de comprendre pourquoi ils abandonnent cette idée
35:49 de sous-sissonner les textes, parce que c'était aussi
35:51 une façon d'obtenir des majorités sur chaque
35:53 parti, aller frapper
35:55 à la porte de la gauche, par exemple,
35:57 sur la meilleure intégration des sans-papiers,
35:59 aller frapper à la porte de la droite sur
36:01 les expulsions des étrangers des Indes.
36:03 - Avec le risque quand même de se faire claquer la porte
36:05 à laquelle on frappe à chaque fois.
36:07 - Sauf qu'il parle de co-construction, donc ça aurait été un parfait exemple
36:09 de co-construction.
36:11 - Ce qui est étonnant, c'est que c'est Emmanuel Macron
36:13 qui semble renoncer de façon successive.
36:15 On se souvient qu'il voulait
36:17 nommer
36:19 initialement Mme Vautrin,
36:21 qui venait de la droite, comme Première ministre.
36:23 Finalement, Sainte-Nelle-Gauche lui a dit "non, non, c'est pas possible".
36:25 Donc d'accord,
36:27 il a nommé Elisabeth Borne.
36:29 Et là, on voit bien que c'est pareil.
36:31 Il voulait absolument que ce texte passe.
36:33 Il le disait encore, c'était quand ? Le 17 avril.
36:35 Si ce texte ne passe pas
36:37 avant l'été, il ne passera jamais.
36:39 Ces renoncements
36:41 successifs,
36:43 ce n'est pas très bon signe
36:45 pour la suite du quinquennat, je dirais.
36:47 - Jérôme Grays-Soule ?
36:49 - Disons que si ça ne passe pas avant l'été,
36:51 ça ne va pas non plus être un drame pour les Français.
36:53 Parce que, oui, ils sont à peu près d'accord,
36:55 mais ce n'est vraiment pas un sujet
36:57 de préoccupation majeure. Aujourd'hui, ils sont vraiment
36:59 sur leur pouvoir d'achat, ils sont vraiment sur l'inflation.
37:01 Ils n'ont pas encore totalement digéré
37:03 le sujet des retraites.
37:05 Donc, ça serait lancer un sujet compliqué,
37:07 plutôt un sujet
37:09 porté par la droite et l'extrême droite.
37:11 Et ça ne ferait pas pour autant
37:13 oublier les dissonances
37:15 et discordances qu'il peut y avoir.
37:17 Donc, voilà, si ça ne passe pas avant l'été,
37:19 ce n'est pas très grave. - On va en venir à un autre
37:21 sujet compliqué, c'est même la polémique
37:23 qui ne cesse d'enfler
37:25 depuis la mi-journée.
37:27 Cette fameuse finale de la
37:29 Coupe de France avec la présence
37:31 d'Emmanuel Macron et la présence
37:33 également de manifestants hostiles
37:35 à la réforme des retraites. On va débattre
37:37 de tout ça, juste après le Fil Info.
37:39 20h40, Damien Mestre.
37:41 - Le soulagement des salariés de Gosport
37:45 après la décision du tribunal de commerce de Grenoble
37:47 qui donne le feu vert à l'enseigne InterSport
37:49 pour racheter son concurrent en difficulté.
37:51 InterSport s'engage à sauver
37:53 90% des emplois.
37:55 Autre enseigne en difficulté et autre
37:57 projet de reprise, Jouets Club, se déclare
37:59 ce soir candidat au rachat de Ludendo,
38:01 la maison mère de la grande récré
38:03 placée en liquidation judiciaire.
38:05 Les autorités évoquent des risques
38:07 de mouvement de foule, d'affrontement
38:09 entre supporters ou bien des risques terroristes.
38:11 La préfecture de Paris interdit ce soir
38:13 les rassemblements syndicaux aux abords du
38:15 Stade de France, demain, en marge de la finale
38:17 de la Coupe de France de football à laquelle
38:19 assistera Emmanuel Macron. Décision
38:21 vivement contestée par la CGT
38:23 qui dépose un référé Liberté.
38:25 Les suites de l'enquête, après la
38:27 mort d'une femme dans le métro parisien
38:29 samedi dernier, sa veste s'était bloquée
38:31 dans la porte d'un wagon. En garde à vue,
38:33 le conducteur affirme aujourd'hui avoir été
38:35 gêné par le soleil au moment de la fermeture
38:37 des portes de sa rame. Il a été
38:39 mis en examen pour homicide involontaire.
38:41 Premier jour de la visite
38:43 du pape en Hongrie, aujourd'hui,
38:45 devant Viktor Orban, il met en garde
38:47 contre la tendance au repli et
38:49 appelle à retrouver l'âme européenne
38:51 face à l'infantilisme belliqueux.
38:53 Et puis, en Turquie,
38:55 ils espèrent éliminer Recep Tayyip Erdogan
38:57 dès le premier tour de l'élection présidentielle
38:59 organisée dans deux semaines.
39:01 Le parti procureur de HDP ne présentera
39:03 pas de candidat. Ils appellent officiellement
39:05 aujourd'hui à voter pour l'opposant Kemal Kiliç Darouz.
39:07 France Info
39:11 20h, 21h,
39:13 les informés,
39:15 Olivier Delagarde.
39:17 Ce sera l'événement sportif
39:19 du week-end et ça risque bien d'être
39:21 également l'événement politique
39:23 de ce samedi, le demain.
39:25 Je veux parler évidemment de la finale
39:27 de la Coupe de France, alors sur le terrain,
39:29 le FC Nantes affronte les Toulousains du TFC.
39:31 Mais on scrutera aussi les réactions
39:33 dans les tribunes, dans la tribune présidentielle
39:35 où donc prendra place
39:37 le président de la République et puis
39:39 dans le reste du stade, la CGTA
39:41 a effectivement prévu ou avait prévu
39:43 de profiter de l'événement pour faire une démonstration
39:45 de l'opposition des Français
39:47 à la réforme des retraites. Bref,
39:49 il devait y avoir des sifflets,
39:51 des huées, des cartons rouges distribués
39:53 aux spectateurs, mais Emmanuel Macron
39:55 donc a bien confirmé sa présence
39:57 et Elisabeth Borne espère qu'il
39:59 n'y aura pas d'incident. On écoute
40:01 la Première Ministre.
40:03 En général, c'est une grande fête. Je pense
40:05 qu'à la fois tous les Nantais
40:07 et tous les Toulousains attendent avec impatience
40:09 ce match et tous les Français.
40:11 Donc voilà, moi j'appelle chacun à la responsabilité
40:13 pour que ce soit une belle fête du sport.
40:15 Voilà, chacun doit être responsable
40:17 pour nous permettre de profiter pleinement
40:19 de ce match. Voilà, et les rassemblements syndicaux
40:21 ont donc été interdits aux abords du Stade de France
40:23 qui déclenchent la fureur de la CGTA
40:25 qui dépose
40:27 un référé. Alors, je disais que
40:29 c'était le sujet qui enflait, je me tourne
40:31 vers vous Véronique Ressoult. Quelque chose
40:33 me dit, mon petit doigt me dit qu'effectivement
40:35 sur les réseaux sociaux, très chicane.
40:37 - Votre petit doigt est bien informé, mais déjà
40:39 le football, c'est un sujet
40:41 sur les réseaux sociaux. Voilà, c'est un lieu
40:43 déjà le football... - C'est un sujet, hein, même
40:45 en dehors des réseaux sociaux. - En dehors des réseaux sociaux et
40:47 généralement il y a des records, on commente
40:49 on recommente, enfin voilà, on fait, on refait
40:51 on prédit, mais là évidemment
40:53 ce sujet... - Vous avez dit "football, politique
40:55 polémique", Macron... - Ça, ça fait beaucoup.
40:57 Donc là voilà, pour vous donner une petite idée
40:59 il y a eu à peu près 70 000
41:01 messages juste sur ce sujet, Emmanuel
41:03 Macron et
41:05 cette finale.
41:07 Alors, au début de la journée c'était beaucoup
41:09 sur sa présence, maintenant
41:11 c'est énormément autour de
41:13 du fait qu'il ait fait modifier le protocole
41:15 et que certes il sera là, mais il ne
41:17 remettra pas la coupe sur la
41:19 pelouse, mais dans les tribunes, mais
41:21 globalement ça fait beaucoup parler, ça
41:23 continue à enfler quand on regarde
41:25 les tendances et ça n'est pas très
41:27 positif globalement,
41:29 en particulier aussi sur
41:31 les sujets des cartons rouges et des
41:33 sifflets rouges qui sont retirés, mais
41:35 il ne faut pas croire que ce soit
41:37 que négatif à l'encontre de monsieur
41:39 Macron, c'est aussi globalement, les gens
41:41 qui aiment le foot disent, le foot
41:43 ne devrait pas être politique, on sait qu'il l'est
41:45 toujours, mais voilà, les uns et les autres s'en
41:47 plaignent, les coupures d'électricité
41:49 ça leur a pas plu, enfin globalement...
41:51 - Ah oui, oui, oui, en coupure d'électricité, mais c'était pas du foot
41:53 c'était du rugby d'ailleurs, c'est beaucoup plus important.
41:55 - Ils anticipent que peut-être il y aurait et
41:57 il ne serait pas possible de, enfin globalement
41:59 voilà, ça fait beaucoup parler, mais ça n'est pas si
42:01 clair que ça sur le fait que ça n'est que
42:03 négatif à l'encontre de monsieur Macron,
42:05 loin de là. - Bon, ça fait beaucoup causer, Eric
42:07 Scholl, la question elle est simple, est-ce que
42:09 Emmanuel Macron a eu raison,
42:11 a raison d'aller... - Évidemment,
42:13 il a raison, il y a même pas, c'est même pas
42:15 une question. - C'est même pas une question. - Mais non, il est
42:17 président de la République, heureusement
42:19 qu'il va, c'est
42:21 un rituel, chaque année le président de la République
42:23 se rend, et "signalez pas", qu'est-ce qu'elle
42:25 signale politique, ça en verrait, ça veut dire qu'il ne peut
42:27 plus, il reste à l'Élysée, il ne sort plus,
42:29 qu'est-ce qu'on voit depuis quelques jours ? Il sort, il se prend
42:31 des casseroles, il se prend des cris, etc.
42:33 Mais heureusement qu'il sort, c'est son rôle.
42:35 Et oui, il affronte effectivement la
42:37 colère, la colère des Français partout où elle s'exprime,
42:39 de façon parfois
42:41 mesurée, de façon parfois beaucoup plus forte
42:43 et parfois d'une façon qui est
42:45 inutile, dans le sens, quand je dis inutile
42:47 c'est parce qu'il y a des moments où ça
42:49 dépasse effectivement ce que...
42:51 le cadre démocratique.
42:53 Et là, il a raison d'aller
42:55 sur le terrain,
42:57 et il sait très bien que ça ne va pas être
42:59 facile. Mais au fond, quand on regarde
43:01 son parcours, on a bien vu qu'il avait déjà plusieurs
43:03 fois affronté des endroits, des moments
43:05 difficiles, ça fait malheureusement,
43:07 heureusement ou malheureusement, c'est même pas une question de jugement,
43:09 mais ça fait partie de la vie aujourd'hui
43:11 démocratique, ça fait partie de la vie
43:13 des politiques, d'affronter la réalité
43:15 et d'affronter les Français. - Victor Jacoussa,
43:17 Emmanuel Macron ne pouvait pas ne pas
43:19 vous aller à ce match. - C'est une stratégie,
43:21 en tout cas, c'est aussi une façon de dire
43:23 "ben voilà, j'ai le courage d'y aller,
43:25 même si je sais, parce que tout se sait
43:27 avant la rencontre,
43:29 même si je sais que je risque d'être
43:31 huée et sifflée, j'y vais, je veux montrer
43:33 l'image d'un président courageux
43:35 qui va contre vents et marées,
43:37 qui descend dans l'arène,
43:39 mais le risque aussi, c'est en arrivant
43:41 dans ce chaudron, de montrer
43:43 l'image d'un homme, d'un
43:45 côté seul, face à
43:47 des supporters,
43:49 des opposants en tout cas à la réforme de retraite,
43:51 qui se seraient glissés dans les rangs des supporters
43:53 et qui crieraient
43:55 contre lui et
43:57 qui finalement renforceraient cette image
43:59 d'un homme seul et isolé des Français qui
44:01 contestent la réforme de retraite. - Même s'il y a des techniques
44:03 pour, quand on est président de la République,
44:05 pour rentrer dans un stade sans se faire huer,
44:07 la technique c'est de rentrer dans la
44:09 tribune au moment où les
44:11 joueurs arrivent sur
44:13 la pelouse, comme ça il y a des
44:15 réglissements et on est moins
44:17 attentif à ce qui se passe dans la tribune présidentielle.
44:19 Marie-Esthède Pech.
44:21 - Moi je pense qu'il prend plus de risques
44:23 lors de ces petits déplacements
44:25 qu'on a vus ces derniers jours,
44:27 où effectivement il est accueilli avec des casseroles,
44:29 etc. et des cris,
44:31 et des petits groupes qui se déplacent à droite, à gauche.
44:33 Là finalement on est quand même dans une grosse machine.
44:35 Les mesures anti-hooligans, les stades de foot,
44:37 ils connaissent. D'ailleurs ils ont
44:39 évidemment anticipé,
44:41 la préfecture de police a mis en place
44:43 un dispositif policier 50%
44:45 plus important que celui
44:47 qu'on avait mobilisé le
44:49 28 mars 2022. Vous vous souvenez ?
44:51 Ce match, la finale de la Ligue des Champions,
44:53 qui avait été remportée par le Real Madrid
44:55 contre l'Oliver Poul,
44:57 qui a été quand même assez catastrophique.
44:59 - Mais on a informé, il était en retard le match.
45:01 - Donc là c'est la totale.
45:03 Et puis on a même des montées dans les virages
45:05 pour éviter un envahissement du terrain
45:07 par les spectateurs.
45:09 Donc tout est prévu.
45:11 Je ne vois pas bien comment...
45:13 Il faudrait vraiment...
45:15 Ça ne va pas être simple pour les manifestants
45:17 anti-retraite d'aller sur le terrain,
45:19 etc. Ça ne va pas être si simple que ça.
45:21 - Puis on a modifié un petit peu le protocole
45:23 avec la coupe qui ne sera pas remise
45:25 sur la pelouse,
45:27 mais à l'ancienne on peut dire,
45:29 parce que c'est comme ça depuis des années dans la tribune,
45:31 où évidemment ce n'est pas le président qui descend
45:33 sur la pelouse mais ce sont les joueurs
45:35 qui montent dans la tribune.
45:37 - Voilà.
45:39 - Oui, les Français sont un peu perturbés par ça,
45:41 sachant qu'aucun des Français n'imaginait
45:43 que ce n'était pas une bonne idée que le président
45:45 de la République vienne sur le terrain.
45:47 Après la question est comment est-ce que ça va être contenu
45:49 et les critiques sont principalement autour
45:51 des mesures que vous citiez, du fait que
45:53 les manifestations autour sont interdites,
45:55 que les sifflats ont été confisqués,
45:57 les carres sont rouges aussi, enfin voilà.
45:59 Mais à un moment donné,
46:01 le fait que ça ne soit pas sur la pelouse
46:03 est le seul moment où ils trouvent
46:05 qu'il ne va peut-être pas avec autant de courage.
46:07 Mais c'était difficile d'imaginer autrement.
46:09 - Victorie Cousin.
46:11 - On n'est pas à l'abri d'un mouvement spontané
46:13 d'Emmanuel Macron de descendre sur la pelouse
46:15 saluer les joueurs. Il le fait en déplacement souvent.
46:17 Il prend de courte son équipe.
46:19 - Je pense qu'on peut même miser une petite pièce là-dessus.
46:21 - C'est possible. Il le fait en déplacement.
46:23 - Pour les raisons que vous avez évoquées,
46:25 en disant voilà finalement...
46:27 - Ça peut être aussi montrer un courage.
46:29 Il le fait lors de ses déplacements.
46:31 Parfois, il y a un chemin qui est préétabli
46:33 et puis dès qu'il voit des gens,
46:35 il veut s'arrêter, etc.
46:37 Il prend de courte son service de sécurité très souvent
46:39 pour aller faire des bains de foule imprévus.
46:41 Et c'est possible qu'il le fasse aussi demain soir.
46:43 - C'est une bataille symbolique qui se joue, Éric Joll ?
46:45 - C'est surtout une bataille sportive
46:47 entre deux clubs, Nantes et Toulouse.
46:49 - Vous pensez qui ? Nantes plutôt Nantes, plutôt Toulouse ?
46:51 - Alors j'y réfléchis
46:53 et je préfère ne pas m'engager là-dessus
46:55 parce que j'aime bien les deux équipes.
46:57 - Quand on est à l'Express,
46:59 on a des abonnés à Nantes et on a des abonnés
47:01 à Toulouse et on a envie de se chier.
47:03 - Continuez à s'abonner à l'Express.
47:05 - Avec l'air sodde.
47:07 Le débat se poursuit dans une minute trente.
47:09 Juste après le Fil info, il est 20h50.

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