Parlons Vrai chez Bourdin avec
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NewsTranscription
00:00:00 - SUD RADIO, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:00:07 - Bonjour à tous, lendemain de fête et gueule de bois, un 1er mai mobilisateur mais hyper
00:00:14 violent, comme notre société de plus en plus violente, oui vraiment.
00:00:17 Un policier en feu, des villes saccagées, ce n'est plus tenable.
00:00:21 Nous recevons dans un instant le porte-parole du syndicat de policiers Alliance et un député
00:00:26 et les filles, une demi-heure pour tirer les enseignements d'hier.
00:00:30 A 11h, notre grand débat consacré à Marseille, la guerre des gangs et ce sale business, celui
00:00:36 de la drogue.
00:00:37 Enfin midi, retour sur le livre d'Isabelle Lasserre, Macron-Poutine, les liaisons dangereuses
00:00:41 ou comment la France entretient une relation ambiguë avec la Russie.
00:00:46 L'autrice sera notre invitée.
00:00:47 Votre place, vous les auditeurs de SUD RADIO, est aussi à l'antenne.
00:00:51 Donnez-nous votre avis 0826 300 300.
00:00:54 Prenez bien ce numéro de téléphone, nous vous sollicitons.
00:00:57 N'hésitez pas, vous êtes les bienvenus.
00:00:59 Mais tout de suite, dans quel monde vit-on ?
00:01:01 Bonjour Félix Mathieu.
00:01:06 Bonjour Frédéric.
00:01:07 Alors le bruit des roquettes retentit de nouveau sur Gaza après la mort d'un détenu
00:01:12 palestinien qui s'était mis en grève de la faim.
00:01:15 Kadher Adnan, figure du mouvement djihad islamique, avait arrêté de s'alimenter depuis près
00:01:19 de 80 jours.
00:01:20 L'administration pénitentiaire israélienne indique l'avoir retrouvé inconscient dans
00:01:24 sa cellule, puis l'avoir fait hospitaliser.
00:01:27 Peu après l'annonce de sa mort, des roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza
00:01:31 vers Israël.
00:01:32 Emprisonné de nombreuses fois, Kadher Adnan avait entamé plusieurs grèves de la faim
00:01:36 par le passé, ce qui l'avait érigé au rang de symbole palestinien.
00:01:39 Depuis le début de cette nouvelle détention et de cette nouvelle grève de la faim, c'était
00:01:43 le 5 février, il refusait toute assistance médicale, tout examen.
00:01:47 Son épouse dénonçait ses conditions de détention difficiles.
00:01:51 Elle reprochait aux autorités israéliennes de refuser son transfert vers un hôpital
00:01:55 civil.
00:01:56 Refus aussi de toute visite de son avocat.
00:01:58 Israël payera le prix de ce crime, affirme dans un communiqué le djihad islamique, mouvement
00:02:03 considéré comme terroriste par Israël, par les Etats-Unis et par l'Union Européenne.
00:02:08 Mouvement qui érige déjà Kadher Adnan en figure de martyr, lui qui avait été inculpé
00:02:13 pour discours incitant à la violence en soutien à une organisation hostile.
00:02:17 En tout cas dans un communiqué, le premier ministre de l'autorité palestinienne emploie
00:02:21 lui aussi des mots très forts.
00:02:23 L'occupation israélienne et son administration pénitentiaire ont assassiné délibérément
00:02:27 le prisonnier Kadher Adnan en rejetant ses appels à le libérer, en le négligeant médicalement
00:02:33 et en le gardant dans sa cellule, malgré la gravité de son état de santé.
00:02:37 Sans doute détention à suivre évidemment, nous y reviendrons sur l'antenne de Sud Radio.
00:02:42 Merci.
00:02:43 Félix Mathieu, nous vous retrouvons tout au long de cette émission.
00:02:46 Parlons vrai chez Bourdin 0826 300 300, l'endemain de fête je le disais, la fête du 1er mai,
00:02:52 mais l'endemain difficile à digérer.
00:02:56 Nous en parlons tout de suite.
00:02:58 Eric Henry, porte-parole du bureau national d'Alliance Police.
00:03:06 Bonjour Eric.
00:03:07 Bonjour.
00:03:08 L'endemain de fête je disais, 406 policiers et gendarmes blessés sur toute la France,
00:03:15 259 à Paris, 540 personnes interpellées.
00:03:18 Ça fait mal ce 1er mai.
00:03:21 Alors effectivement oui ça fait mal.
00:03:22 Alors déjà dans un premier temps, permettez-moi quand même d'avoir une pensée émue, de
00:03:26 rendre hommage aux forces de l'ordre et notamment aux collègues blessés, aux collègues policiers
00:03:29 et gendarmes blessés, dont plusieurs quand même assez sérieusement et il ne vous a pas
00:03:33 échappé, il n'a échappé à personne, cette image insoutenable du collègue en flamme.
00:03:37 C'est un cocktail monotone.
00:03:38 C'est une bombe artisanale effectivement qui brûle au deuxième degré, qui est hospitalisée
00:03:42 au moment où je vous parle, mais on lui souhaite prompte rétablissement.
00:03:47 Et effectivement, comme vous venez de dire, c'était une journée apocalyptique.
00:03:52 L'Alliance Police nationale l'a souligné hier, dès le milieu de l'après-midi, où
00:03:58 les affirmations qui nous parvenaient étaient édifiantes, des individus ultra radicalisés,
00:04:04 des black blocs notamment venant de l'étranger, d'Allemagne, d'Italie.
00:04:07 Ils sont venus à Paris, mais pas qu'à Paris, en province, dans différentes villes de province,
00:04:11 pour semer le chaos, brûler, dégrader, agresser les forces de l'ordre, tout ce qui est symbole
00:04:17 étatique et c'est insoutenable.
00:04:18 On ne peut pas continuer comme ça.
00:04:20 - Éric Henry, on se dit tout, on est sur Sud Radio, les auditeurs peuvent intervenir,
00:04:25 mais honnêtement, je sais que vous n'êtes pas du genre à vous plaindre les policiers,
00:04:30 mais certains vous ont dit "là il y en a marre, j'arrête", non ?
00:04:33 - Écoutez, au-delà de ça, je voulais faire un bref historique, depuis 2015, les policiers
00:04:39 et les gendarmes sont sur-employés.
00:04:40 Depuis les attentats de Charlie Hebdo, on a connu diverses manifestations, le risque
00:04:45 terroriste qui est toujours prégnant, la délinquance, la criminalité qui sont évidemment
00:04:49 présentes, les différentes servitudes, donc effectivement, on sent un ras-le-bol, les
00:04:53 collègues sont usés, fatigués, en colère, et je vais même vous dire, quel autre métier
00:04:58 que les policiers et les gendarmes, que policiers ou gendarmes, protègent même ceux qui au
00:05:02 quotidien les insultent, les vilipendent, et les clouent au pilori.
00:05:06 Malgré tout, les policiers et les collègues font leur travail, mais là, on a atteint
00:05:11 encore une fois un tel niveau de violence, où on veut tuer du flic.
00:05:15 Excusez-moi l'expression "on veut tuer", il y a eu des tentatives de meurtre, les
00:05:18 gilles collectiels, le Molotov, etc., ce sont des tentatives de meurtre.
00:05:21 - Aujourd'hui, nous pouvons dire que les policiers sont confrontés à des tentatives
00:05:24 d'homicide en bande organisée.
00:05:26 - C'est ça, l'idée.
00:05:27 On peut dire effectivement qu'ils sont victimes de tentatives d'homicide, et pour en revenir
00:05:31 au Black Bloc, par exemple, oui, il s'agit d'une organisation criminelle, organisée.
00:05:36 Comment voulez-vous, si vous n'êtes pas organisée, venir mailler le territoire national,
00:05:42 aller jusque dans les villes de province pour semer le chaos et casser tout ce que vous
00:05:45 pouvez casser, notamment ce qui est symbole étatique, et en premier lieu, ceux qui protègent
00:05:49 la République ?
00:05:50 - Bon, à Lyon, deux individus interpellés grâce à l'utilisation d'un drone.
00:05:56 Il y a eu ces drones utilisés pour la première fois.
00:06:00 Est-ce que, pour vous, ça vous apporte quelque chose en plus ?
00:06:04 Est-ce que ça soulage ?
00:06:06 - Écoutez, déjà, on peut quand même considérer que c'est dommageable d'être obligé d'en
00:06:12 arriver, je dirais, à des moyens similaires pour assurer la sécurité des manifestations.
00:06:16 Et effectivement, l'Alliance Police Nationale revendique l'utilisation de drones.
00:06:20 D'ailleurs, nous l'avons exigé et rappelé au ministre de l'Intérieur lors du congrès
00:06:25 5 et 6 avril 2023.
00:06:27 Le ministre de l'Intérieur lui-même s'en est fait écho et considère que cela est
00:06:31 une nécessité.
00:06:32 Effectivement, c'est une nécessité.
00:06:33 Pourquoi c'est une nécessité ?
00:06:34 Pour que le droit de manifester, le droit fondamental de manifester, soit permis à
00:06:38 tout le monde et en toute sécurité.
00:06:40 - Alors, certaines associations de protection des droits de l'homme évoquent le fait de
00:06:44 pouvoir manifester librement sans être filmé.
00:06:47 Mais on va dire que de toute façon, tout le monde est filmé puisque par nature, quand
00:06:51 on défile, on est filmé ne serait-ce que par les caméras de télévision.
00:06:53 - Effectivement, rappelez-vous la vidéoprotection, au moment du début de la vidéoprotection,
00:06:59 ça avait fait des associations, c'était déjà offusqué en parlant de mesures liberticides.
00:07:03 La caméra piéton également, tout ça s'est rentré dans l'ordre et au contraire, ce sont
00:07:08 des outils importants, non négligeables.
00:07:11 Et les drones ? Les drones, effectivement, encadrés.
00:07:14 Encore une fois, on est en République, on ne fait pas n'importe quoi, on ne demande
00:07:16 pas à ce que les libertés individuelles soient attentées.
00:07:20 Non, il faut un équilibre entre l'ordre public, le maintien de l'ordre public et
00:07:22 les libertés individuelles, le droit à manifester.
00:07:24 Et pour en finir sur ce point, il s'agit évidemment d'un outil préventif, un outil
00:07:31 dissuasif, oui, ça peut être ultérieurement, en fonction du cadre normatif, d'un outil
00:07:36 à l'aide judiciaire aussi.
00:07:38 - En fait, la première...
00:07:39 Alors, il y a eu quelques reportages télévisés qui ont été proposés hier.
00:07:43 La première démarche de ces drones, c'est de dire "attention, il y a un groupe dangereux
00:07:47 qui arrive".
00:07:48 Donc, finalement, d'anticiper ce qui se passe, c'est-à-dire la mise en désorganisation
00:07:56 de la manifestation en elle-même.
00:07:58 - Oui, ça peut tout à fait.
00:07:59 Ça permet de suivre les individus, je dirais, malfaisants.
00:08:02 Prenons encore une fois l'exemple de ces criminels, le BlackBlock.
00:08:06 Ça peut permettre...
00:08:07 Donc, ça permet de les suivre, ça peut permettre aussi de réorienter l'action policière
00:08:11 en fonction des mobilités de ces individus, parce que vous savez qu'ils sont extrêmement
00:08:14 mobiles.
00:08:15 Donc, c'est un outil qui permet d'anticiper, de réorienter, de réorganiser l'action policière
00:08:20 pour justement isoler ces individus qui ne sont pas là pour des convictions politiques
00:08:23 ni sociales, mais qui sont là pour casser, qui sont là pour semer le chaos et piétiner
00:08:27 les valeurs de la République.
00:08:28 Et en isolant ces individus, ça permet justement d'affiner l'action policière, la riposte,
00:08:35 justement pour que tout le monde puisse, les autres, les vrais, excusez-moi l'expression
00:08:37 manifestant, puissent manifester en toute sécurité.
00:08:40 Un appel à vous les auditeurs de Sud Radio, 0826 300 300, si vous pensez que les policiers
00:08:45 sont suffisamment équipés ou pas suffisamment, qu'ils ont assez de prérogatives ou pas assez,
00:08:51 n'hésitez pas, vous donnez votre avis, 0826 300 300.
00:08:54 Je parlais, Éric Henry, avec vous, donc je rappelle un porte-parole Alliance Police du
00:08:59 Bureau National, de l'aspect humain du policier.
00:09:04 Quand hier, un policier voit son collègue brûlé et qu'en plus un BlackBlock arrive
00:09:10 pour le taper, il est capable de s'en tenir à "poussez-vous avec du gaz lacrymogène"
00:09:17 ou il y a des fois où ça pourrait être pire la réponse ?
00:09:20 Écoutez, on peut rendre, justement, vous soulignez quelque chose de fondamentalement
00:09:24 important, on peut rendre hommage au professionnalisme des policiers et des gendarmes, qui raison
00:09:30 gardée justement, et qui restent professionnels et mesurés dans la riposte, je dirais, alors
00:09:39 que eux, ceux qui les agressent, qui attendent à leur vie, qui aiment bien leur vie, ils
00:09:44 n'ont pas de limites.
00:09:45 Effectivement, l'aspect psychologique est à prendre en compte.
00:09:48 Les collègues sont usés, je vous l'ai déjà dit, ils sont fatigués, ils sont moralement
00:09:52 extrêmement dévastateurs sur la durée, parce que d'entendre aussi une frange d'individus
00:09:57 qui appellent au suicide, qui appellent au meurtre, néanmoins, ils restent professionnels,
00:10:04 ils font attention évidemment à leurs faits et gestes, parce qu'ils sont là pour protéger.
00:10:10 Ça s'appelle la maîtrise de soi-même.
00:10:13 D'ailleurs, comment va le policier brûlé ? Parait-il qu'il est brûlé au second degré,
00:10:18 au deuxième degré, puisqu'il y a un troisième.
00:10:20 Quelles sont les perspectives d'évolution ?
00:10:24 Écoutez, alors il est effectivement brûlé au second degré, hospitalisé.
00:10:27 Je n'ai pas d'autres informations, au moment où je vous parle, par rapport aux soins ultérieurs
00:10:32 qu'il va avoir, en tout cas, ça semble quand même aller dans le bon sens, et on lui témoigne
00:10:38 de tout notre soutien.
00:10:39 Si vous permettez, si vous voulez quand même dire, on déplore, l'Alliance Politicale
00:10:46 nationale déplore fortement, et même en colère, je ne vous le cache pas, que l'ensemble
00:10:50 de la classe politique ne condamne pas cette violence envers les forces de l'ordre.
00:10:55 On a une frange de la classe politique qui critique, qui jette les policiers à la vindicte
00:11:02 populaire, souvent sous des postures dogmatiques, mais on aimerait que l'ensemble des responsables
00:11:06 politiques, l'ensemble des associations, l'ensemble des syndicats, dénoncent ces
00:11:11 violences policières.
00:11:12 Nous aurons d'ailleurs après vous, François Picmal, député La France Insoumise de Haute-Garonne,
00:11:16 nous lui demanderons s'il condamne.
00:11:18 A LFI, Manuel Bompard a d'ailleurs fait part de son désaccord, alors bon, il faut peut-être
00:11:23 aller un petit peu plus loin.
00:11:24 Écoutez justement, vous parliez de la classe politique, ce matin, chez nos confrères
00:11:28 de BFM, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a mis le doigt sur quelque chose
00:11:34 qui semble finalement centrale dans la maîtrise de ces Black Blocs, la loi anti-casseurs.
00:11:40 Hier, il n'y a eu ni mort, ni blessé grave, sauf ce policier malheureux bien évidemment,
00:11:46 parce qu'il y a eu 300 actions en France, il y a eu 800 000 personnes dans les rues
00:11:50 de France, dans 250 villes, et l'immense majorité de ces manifestants se sont bien
00:11:54 passées.
00:11:55 Je pense que le ministre de l'Intérieur n'a pas, par le fait de la loi, les moyens
00:11:59 d'interpeller des gens avant qu'ils aillent dans des manifestations.
00:12:01 Donc je le redis une nouvelle fois, en Européen, avec tous les pays européens sans doute,
00:12:06 mais aussi à l'Assemblée nationale, travaillons à ce que cette loi anti-casseurs soit au
00:12:10 rendez-vous pour qu'il y ait des manifestations qui ne soient pas engrainées par la violence.
00:12:14 Alors Eric Henry, porte-parole du syndicat Alliance Police, votre secrétaire général,
00:12:19 Fabien Vennel, mais Rick, avait justement réclamé cette loi anti-casseurs, qui aujourd'hui
00:12:27 pose problème à cause du Conseil constitutionnel, qui dit que c'est une entrave à la liberté
00:12:33 de manifester.
00:12:34 Que dites-vous ?
00:12:35 Déjà, plusieurs aspects par rapport à ce qui a été dit, et notamment les propos
00:12:39 du ministre de l'Intérieur.
00:12:40 Effectivement, dans sa majorité, quand même, les manifestations se sont bien passées en
00:12:46 province.
00:12:47 Et M. Larmannin, ministre de l'Intérieur, apporte un soutien indéfectible aux forces
00:12:51 de l'ordre.
00:12:52 D'ailleurs, on aimerait que l'ensemble de la classe politique, y compris au plus haut
00:12:53 niveau de l'État, apporte ce soutien également.
00:12:56 Alors, oui, sur la loi anti-casseurs, notre secrétaire général, Fabien Vennel, mais
00:13:01 Rick, effectivement, a demandé une nouvelle loi anti-casseurs, puisque celle de 2019 avait
00:13:09 été en partie vidée de son sens.
00:13:10 En l'espèce, l'article 3 de cette loi de 2019 avait été censureux au motif que
00:13:16 l'on laissait trop de latitude au préfet d'interdire préventivement un individu d'aller
00:13:21 manifester à l'absence de risques avérés de troubles à l'ordre public qui étaient
00:13:29 mis en avant.
00:13:30 Et comme le préfet représente l'État, il y avait problématique, puisque l'État
00:13:35 ne peut pas, le pouvoir exécutif ne peut pas se substituer au pouvoir législatif.
00:13:39 Mais quand même, le ministre dit qu'il faut qu'il y ait une réflexion au niveau
00:13:45 européen.
00:13:46 Là, il y a une porte d'ouverture.
00:13:48 - Oui, et vous savez que le droit est évolutif.
00:13:52 Le droit est évolutif, aucune porte n'est fermée.
00:13:56 Et effectivement, Alliance Police Nationale a revendiqué l'usage des drones, a revendiqué
00:14:03 une nouvelle loi casseurs.
00:14:04 Nous créons également le débat, nous provoquons ce débat pour que tout soit mis dans un cadre
00:14:09 normatif adéquat.
00:14:11 Une sécurisation également des collègues, comme on a pu également le demander dans
00:14:14 le cas des rodeos, une sécurisation, un cadre légal, de façon à pouvoir travailler en
00:14:20 toute sécurité, tout en permettant, les lois, je dirais, tout en permettant aux citoyens
00:14:26 d'utiliser les droits fondamentaux et leur liberté individuelle.
00:14:29 - Eric Henry, cette histoire de loi anti-casseurs, elle ressemble un peu à ce qui a été fait
00:14:32 dans le monde du football, où il est, pour certains hooligans, interdit de venir dans
00:14:37 les stades.
00:14:38 C'est le même principe ?
00:14:39 - Tout à fait, c'est le même principe, avec Alliance notamment, ils demandent trois
00:14:41 choses, trois thèmes.
00:14:43 La réflexion autour des trois thèmes suivants.
00:14:45 La création d'un fichier d'interdiction, à l'instar, comme vous venez de le souligner,
00:14:50 de ce qui se passe dans le gazisme.
00:14:52 Une peine complémentaire en cas de condamnation pour un auteur de violences commises pendant
00:14:59 les manifestations, ça c'est la peine complémentaire judiciaire, et une interdiction administrative,
00:15:03 bien sûr, selon les conditions bien définies par le cadre normatif et à l'appréciation
00:15:10 du juge, évidemment, quant aux modalités de contrôle.
00:15:12 Mais, vous l'avez souligné, le droit interne est évolutif, et il y a également une possibilité
00:15:16 européenne, il faudra absolument se mettre autour de la table, mais on ne peut pas continuer
00:15:20 comme ça, les policiers sont lâchés à canon, les policiers-gendarmes, et nous, Alliance,
00:15:25 on ne s'y résout pas, et je peux vous dire qu'on est extrêmement en colère, et on ne
00:15:27 supporte plus.
00:15:28 - Oui, parce que cet extrait que l'on vient d'écouter du ministre de l'Intérieur, Gérald
00:15:33 Darmanin, il est clair, c'est-à-dire que le ministre de l'Intérieur fait amende honorable
00:15:38 en disant "je n'ai pas tous les moyens d'agir".
00:15:41 Et donc, effectivement, rien que ça, ça fait peur.
00:15:43 Merci encore, Éric Henry, porte-parole du bureau national d'Alliance Police, d'avoir
00:15:48 été notre invité, bon courage à vous, message de sympathie évidemment à tous ces
00:15:53 policiers, ces gendarmes, qui ont été blessés, je le rappelle, 406 sur toute la France, et
00:15:59 puis dans un instant, vous appeliez, Éric Henry, à la réaction du monde politique,
00:16:04 nous en parlerons justement avec le député LFI de Haute-Garonne, membre de la NUPES,
00:16:10 François Piquemal, qui sera notre invité.
00:16:12 Merci, à tout de suite !
00:16:13 Particulier ce 1er mai, important pour la revendication, réussite pour les syndicats,
00:16:22 mais aussi toujours cette violence et ces blessés, ces policiers, 406 policiers blessés
00:16:28 sur toute la France, 259 à Paris, certains gravement blessés.
00:16:32 Nous venons d'en parler avec le porte-parole du syndicat Alliance, qui en appelait à la
00:16:36 classe politique, et bien justement, François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne, membre
00:16:42 de la NUPES, est avec nous.
00:16:43 Bonjour, monsieur le député.
00:16:44 Bonjour.
00:16:45 Bon, déjà une première réaction à ce que Éric Henry vient de demander.
00:16:50 Alors, certains de votre camp ont déjà commencé à condamner les violences dont ont été victimes
00:16:57 les policiers.
00:16:58 Vous allez dans ce sens-là ? Quel est votre discours ?
00:17:00 Nous, on a toujours été clair, nous sommes un mouvement qui a dans son logiciel l'action
00:17:07 pacifiste.
00:17:08 Donc la violence est sans issue à notre sens.
00:17:12 Donc nous, moi j'ai une pensée, évidemment, pour tous les policiers, tous les manifestants
00:17:17 et tous vos confrères journalistes aussi, qui ont été blessés hier lors des manifestations.
00:17:24 Cela ne doit pas occulter toutefois un nombre historique de participants à ce 1er mai qu'on
00:17:30 n'avait plus vu depuis 2002, dans un contexte bien particulier.
00:17:34 Ça fait 782 000 personnes ont défilé sur les chiffres officiels.
00:17:39 Bon, alors il y a peut-être une marge.
00:17:40 Les chiffres du ministère de l'Intérieur, qui sont ceux du ministère de l'Intérieur,
00:17:45 nous le savons, il y a eu plus de 2 millions de personnes selon l'intersyndical.
00:17:50 Ceux de l'intersyndical aussi sont officiels à leur manière, vous savez, mais on ne va
00:17:55 pas se lancer là dans la querelle des chiffres.
00:17:56 C'est un autre débat, on est d'accord.
00:17:58 Pour constater que c'est un nombre record de participants depuis 2002 et que ça montre
00:18:04 que cette réforme des retraites et ce qu'elle implique en termes de violences sociales et
00:18:09 démocratiques n'est pas passé.
00:18:11 François Picmal, je reviens à ce que nous disait précédemment le représentant du syndicat
00:18:18 Alliance, dont le secrétaire général, d'ailleurs Fabien Van Elmerick, avait qualifié votre
00:18:24 parti, la NUPES, de parti anti-flic.
00:18:27 Est-ce qu'il n'est pas temps pour vous, puisque je viens d'écouter ce que vous venez de me
00:18:30 dire, de casser cette image ? Parce que d'une certaine manière, ça peut légitimer aussi
00:18:35 tout débordement, non ?
00:18:36 Je ne connais pas le syndicaliste qui a pu dire ça, mais je pense qu'il est mal renseigné.
00:18:44 Parce que s'il y a bien un mouvement politique qui prend à bras le corps la question, notamment
00:18:50 de la police, c'est bien le nôtre.
00:18:52 Je dis ça parce que moi, vous savez, je suis petit-fils d'un colonel qui était dans l'armée.
00:18:57 Je sais ce que c'est les valeurs qu'on doit avoir quand on porte l'uniforme.
00:19:01 Et toutes celles et ceux qui se comportent avec l'uniforme de manière inconséquente
00:19:07 et néfaste, salissent l'uniforme et rejettent l'opprobre sur les autres qui pourtant essayent
00:19:12 de faire leur métier tant bien que mal.
00:19:14 Aussi, c'est pourquoi nous voulons une police qui soit exemplaire.
00:19:18 Exemplaire, ça nécessite à ce qu'il y ait une formation qui soit beaucoup plus
00:19:22 accrue et poussée qu'elle ne l'est aujourd'hui.
00:19:24 Ça signifie aussi que nos policiers doivent pouvoir exercer leur mission dans des conditions
00:19:29 décentes.
00:19:30 Je vous rappelle qu'un certain nombre d'heures supplémentaires record ne leur sont pas payées,
00:19:35 qu'il y a un nombre de suicides dans la police qui est plus important que dans le reste de
00:19:40 la population.
00:19:41 Et ça signifie un mal-être dans l'institution qui doit être réglé en redonnant du sens
00:19:46 au métier.
00:19:47 Votre discours est très intéressant, François Piquemal.
00:19:51 On est bien d'accord, vous parlez au nom de LFI, tout le monde vous soutient dans votre
00:19:55 discours parce que ce n'est pas ce qu'on entend quand même chez vous.
00:19:57 Si vous ne prenez pas les bouts de phrase et que vous entendez le développement, nous
00:20:04 on est pour une police qui protège, qui n'est pas le mot de force de l'ordre.
00:20:09 Je pense que par exemple, cette expression n'est pas adaptée.
00:20:13 La police est là pour protéger les citoyennes et les citoyens.
00:20:18 D'ailleurs, vous savez, moi dans ma circonscription, il y a eu quelqu'un qui s'appelait Jean-Pierre
00:20:22 Abrin qui avait mis en place la police de proximité, c'était dans le quartier du Mirail,
00:20:27 qui était quelque chose de novateur, au contact de la population, très bien vécu.
00:20:32 Malheureusement, à l'époque, M.
00:20:33 Sarkozy, au nom de la politique du chiffre, est venu le virer comme un mal-propre.
00:20:39 Aujourd'hui, beaucoup regrettent cette police de proximité.
00:20:41 C'est ce que nous promouvons notamment.
00:20:43 – Vous avez vraisemblablement entendu Gérald Darmanin, nous avons passé l'extrait précédemment,
00:20:48 qui regrette l'impossibilité de mettre en place cette loi anti-casseurs.
00:20:53 Restez avec nous, François Piquemal, vous allez nous donner votre avis.
00:20:57 Mais Claude, au 0826-300-300, les auditeurs de Sud Radio réagissent, on la parole, nous
00:21:03 partons à Puy d'Arieux, dans les Hauts-de-Pyrénées.
00:21:06 Bonjour Claude.
00:21:07 – Oui, bien bonjour.
00:21:08 – Alors, vous, vous n'êtes pas forcément pour cette loi anti-casseurs, expliquez-nous pourquoi.
00:21:12 – Oui, tout à fait, déjà parce qu'on a largement les moyens, on a tous les moyens
00:21:17 législatifs pour intervenir avant.
00:21:19 On avait, on a eu, rappelez-vous, lorsque les problèmes au niveau des supporters de footballers,
00:21:25 on faisait des interventions avant.
00:21:26 On a des témoignages actuels de policiers, de journalistes qui disent "on l'a laissé
00:21:30 faire", on les laisse faire et on intervient une fois que c'est cassé.
00:21:33 Il y a moyen, il y a une volonté du gouvernement de mettre en place une terreur 1 pour empêcher
00:21:39 les gens d'aller y manifester parce qu'ils ne sont pas bien, rappelez-vous, il y a quand
00:21:41 même 50% de la population qui ont peur d'aller manifester.
00:21:43 – Oui, oui, il y a ça aussi.
00:21:44 – Donc ça c'est totalement scandaleux et l'intervention qui est donnée avant,
00:21:48 j'en peux pas du tout aux policiers qui font un travail qui est formidable et on leur
00:21:52 donne des conditions de merde pour travailler, le terme est tout à fait adapté, on leur
00:21:56 demande d'aller casser, d'aller frapper sur des gens pour casser des manifestations
00:22:00 au milieu, on brise, vous voyez aux informations, ils ont été brisés la manifestation, pourquoi
00:22:04 ils vont donner des coups de matraque ? Le gouvernement est extrêmement violent, de
00:22:08 part son gouvernement, de part sa loi, de part son 49.3, les ordres qu'ils donnent
00:22:12 à leur force de l'ordre d'intervenir, de tirer au flashball n'importe comment,
00:22:16 sans formation, sans rien, et après on dit "ah ben il y a de la violence", et bien
00:22:20 effectivement, si vous allez discuter avec votre voisin avec un gant de boxe, effectivement
00:22:23 vous allez vous battre, si vous allez discuter avec votre voisin autour d'un café ou d'un
00:22:25 verre de thé, et bien là vous avez trouvé des solutions.
00:22:27 – Donc vous Claude…
00:22:28 – Parce que le gouvernement qui reste, pour faire rien, ce qu'ils font c'est de l'hyperticide,
00:22:30 c'est pas normal.
00:22:31 – Vous Claude, depuis Darieu, donc dans les Hautes-Pyrénées, vous nous dites "ben
00:22:36 ces black blocs, on peut aller déjà, parce qu'on a les informations, aller les chercher
00:22:40 chez eux, et déjà à ce moment-là, les empêcher de nuire".
00:22:43 Merci Claude, réaction tout de suite du député qui vous répond, François Piquemalle, député
00:22:48 de Haute-Garonne, d'accord avec ce qui vient d'être dit François Piquemalle j'imagine ?
00:22:53 – Je pense que Claude il fait effectivement une très bonne analyse de la situation, M.
00:22:59 Darmanin accumule échec sur échec, je vous rappelle les événements du Stade de France
00:23:04 avec les supporters de Liverpool, mais aujourd'hui si on est dans cette situation, c'est parce
00:23:09 qu'il y a un entêtement, une brutalisation, notamment de l'Elysée du gouvernement sur
00:23:14 une réforme dont personne ne veut.
00:23:16 C'était une crise sociale, nous sommes dans une crise démocratique.
00:23:19 Alors M. Darmanin il s'agit, il nous ressort un éventuel projet de loi, tout ça montre
00:23:26 en fait le fumet de son incompétence, et je pense que tout autre ministre aurait démissionné
00:23:31 depuis bien longtemps.
00:23:32 Ce qu'il faut changer c'est la doctrine de maintien de l'ordre, clairement, qui
00:23:36 aujourd'hui n'est plus adaptée, qui met en danger les manifestants, ça a été très
00:23:40 bien dit par Claude, mais qui met en danger, je tiens à le dire, aussi les policiers.
00:23:44 Et notamment avec les techniques de gazage massives, il y a des syndicats policiers qui
00:23:49 commencent à alerter sur les conséquences sur la santé des policiers.
00:23:53 – Oui, la nocivité.
00:23:54 – Aujourd'hui M. Darmanin il a beau jeu depuis son bureau de faire le matin noir,
00:24:00 en attendant celles et ceux qui sont sur le terrain, ce sont les policiers qui parfois
00:24:04 reçoivent, ça a été le cas hier avec des gendarmes, une grenade de désencerclement
00:24:09 envoyée par un gendarme sur ses propres collègues, qui l'a blessée.
00:24:12 C'est des gaz lacrymogènes à répétition pour les policiers, pour les manifestants,
00:24:17 il est vraiment temps de changer de doctrine de maintien de l'ordre et d'arrêter
00:24:19 de jouer la stratégie du chaos.
00:24:21 – Et des situations dangereuses.
00:24:24 Merci beaucoup François Piquemal de nous avoir accordé un petit peu de votre temps, vous
00:24:27 êtes député LFI de Haute-Garonne, c'était important aussi de vous entendre, parler au
00:24:31 nom de votre parti et de rendre hommage aux forces de l'ordre.
00:24:35 Merci à Claude, depuis Darieu, comme Claude, vous intervenez au 0826 300 300, sur les sujets,
00:24:41 nous allons parler à partir de 11h du cas de Marseille, guerre des gangs, sous fond
00:24:46 de guerre de la drogue, là aussi nous vous attendons, que vous soyez marseillais ou non,
00:24:50 d'ailleurs on ouvrira parce qu'il n'y a pas que Marseille qui est concernée par
00:24:54 cette problématique.
00:24:55 Mais tout de suite, parlons vrai chez Bourdin, on compte sur vous.
00:24:58 Frédéric Brindel.
00:25:00 C'est notre grand débat et vous êtes les bienvenus au 0826 300 300, vous les auditeurs
00:25:06 de Marseille, mais aussi de toute la France.
00:25:09 Nous nous intéressons à Marseille, cette drogue à Marseille, cette guerre, des stupéfiants,
00:25:14 meurtres, trafics, corruptions, comment sauver cette si belle ville avec sa bonne mère ?
00:25:19 Des invités tout au long de cette heure de débat, avec des grands témoins en studio
00:25:25 ici, je salue Franck Alizio, député des Bouches du Rhône et porte parole du Rassemblement
00:25:30 National.
00:25:31 Bonjour Franck Alizio.
00:25:32 Bonjour.
00:25:33 Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RAID et ancien député LREM, auteur de "Les hommes
00:25:38 en noir, servir ou faillir", il est avec nous aussi.
00:25:42 Bonjour Jean-Michel Fauvergue.
00:25:43 Bonjour Frédéric Brindel.
00:25:44 Alors, guerre des stupéfiants, bon, on va tout de suite évoquer la question du fameux
00:25:49 fantasme, vous savez, avec les parrains qui tenaient la ville, etc.
00:25:54 Un parrain est mort, est-ce que depuis, finalement, ceux qui tenaient la ville, de manière un
00:25:58 peu mafieuse, n'ont pas laissé le champ de tous les possibles ? Est-ce qu'on est sur
00:26:02 ce schéma, appelons un chat un chat, oui ou non Franck Alizio ?
00:26:06 Globalement oui, si on fait l'historique des 40 dernières années ou des 30 dernières
00:26:11 années, c'est à peu près ça.
00:26:12 Mais c'est le cas depuis longtemps, c'est-à-dire les parrains sont morts, enfin j'ai 40 ans,
00:26:20 ils sont morts il y a une trentaine d'années, et on est passé dans quelque chose de plus
00:26:24 anarchique, de plus incontrôlable, et donc mécaniquement de plus inquiétant.
00:26:31 17 morts depuis le début de l'année, rien qu'à Marseille, 33 sur l'année précédente,
00:26:38 comparé à, je ne sais pas trop, je suis de 2022, mais sur 2021, sur toute la France,
00:26:42 c'était une centaine de morts durant la Grande Compte.
00:26:45 Le fameux "GT 2021" avec 25 morts pendant le "GT 2021".
00:26:50 Exactement, moi je ne suis pas là et je ne supporte pas ce qu'on appelle le "Marche
00:26:53 by Scheng", parce que c'est comme ça de partout dans ma région, ça se passe à Nice,
00:26:58 ça se passe à Avignon, on l'a vu, ça se passe de partout, ça à Sète, et puis au-delà
00:27:02 de ma région évidemment, les saisies records à New York, enfin de partout, y compris dans
00:27:08 la ruralité, donc évidemment que c'est un problème national, mais 30 morts sur une
00:27:13 année à Marseille, sur une centaine, sur toute la France, oui, il y a aussi un problème
00:27:17 à Marseille, il y a aussi un problème sur notre département, c'est évident.
00:27:20 C'est promis, nous ouvrirons, parce que c'est vrai que c'est un problème national, enfin
00:27:24 même international si on va plus loin, mais Jean-Michel Fauvergue, sur cette situation
00:27:29 aujourd'hui, donc guerre des gangs, de ce qu'on voit un petit peu partout dans les enquêtes
00:27:33 poussées, il y aurait deux grandes familles ? Alors, l'histoire de la confrontation entre
00:27:38 les originaires des Comores et des Gitans, est-ce que ça, ça tient aussi, ou est-ce
00:27:44 que c'est beaucoup plus complexe que ça ?
00:27:45 - Trafic de stupes, c'est d'une manière générale, que ce soit à Marseille ou que
00:27:50 ce soit ailleurs, que ce soit au niveau international, d'ailleurs c'est beaucoup plus important
00:27:54 que ça, c'est-à-dire que vous avez les stupéfiants et la drogue, vous avez à la fois des...
00:28:04 ça rapporte de l'argent d'une manière phénoménale, ce qui fait qu'on a au sommet des mafias
00:28:11 qui s'organisent et qui sont internationales, qui s'organisent et qui sont mouvantes elles
00:28:14 aussi.
00:28:15 - Les têtes de réseau n'habitent pas en France, on le sait ?
00:28:17 - C'est pas sûr, c'est pas sûr du tout, il y a aussi des gens qui habitent en France
00:28:21 et qui en profitent, mais c'est sur l'argent qu'il faut aller chercher, parce que la CAM
00:28:26 en tant que telle, ça n'a aucun intérêt, ce qui a assez d'intérêt c'est l'argent
00:28:30 que ça rapporte, et ça rapporte des flux énormes d'argent.
00:28:33 Donc il faut le voir au niveau le plus haut, mais il faut le voir aussi au niveau le plus
00:28:37 bas, parce que ça rapporte autant d'argent au niveau le plus bas, et vous avez une multiplication
00:28:43 de petits réseaux qui s'est fait à Marseille comme ailleurs, qui aujourd'hui sur Marseille
00:28:49 on est sur deux organisations un peu différentes, mais demain ça sera trois, demain ça sera
00:28:56 une, demain ça sera quatre, peu importe, de toute façon la problématique elle vient
00:29:00 pas de là, la problématique elle vient de la vente des stups, c'est la mer des batailles,
00:29:04 et cette mer des batailles, jamais personne depuis une trentaine d'années ne l'a livrée,
00:29:09 et pour l'instant, dans les programmes des uns et des autres, on ne voit pas que cette
00:29:15 mer des batailles soit prise en compte par les uns ou par les autres.
00:29:18 - Alors messieurs, nous évoquons Marseille, et vous l'avez dit, cher Franck Alizio, il
00:29:22 n'y a pas que le cas de Marseille, mais sur Marseille, on vient d'évoquer donc effectivement
00:29:29 ces gens originaires des Comores, ce qu'on appelle les Blacks, les Gitans, appelés les
00:29:34 Gitans, donc ces deux grandes tendances, je voudrais vous faire part de ce témoignage,
00:29:38 c'est un confrère, il s'appelle Nordin Ali Saïd, j'ai eu le plaisir de travailler avec
00:29:42 lui à LCI, il a gagné un concours de journaliste, et aujourd'hui c'est un Comorien d'origine
00:29:47 marseillais, qui est journaliste, qui est d'ailleurs en reportage, nous l'avons au
00:29:51 téléphone, il nous fait part de son témoignage, et donc la preuve aussi d'une certaine réussite.
00:29:57 Bonjour Nordin ! Bonjour Frédéric, bonjour tout le monde ! Comment on s'en sort ? Parce
00:30:00 que tout le monde dit "ouala, à Marseille c'est pas possible, un petit Comorien d'origine
00:30:04 etc etc", quelles sont les portes de sortie pour réussir comme vous êtes en train de
00:30:09 le faire Nordin ? Les portes de sortie, c'est d'abord la voie classique, la voie scolaire,
00:30:15 l'école, donc avoir un parcours normal, c'est-à-dire essayer d'avoir tout simplement
00:30:20 une bonne scolarité, pour ensuite trouver des voies, et après il y a la voie professionnelle
00:30:26 qui s'ouvre, que ce soit le bac ou le BTS ou de plus longues études, et l'accessibilité
00:30:31 à ces longues études, parce que mon parcours peut être dit comme "exemplaire", mais ce
00:30:39 n'est pas un parcours "normal", au niveau de l'égalité des chances, j'ai toujours
00:30:45 rêvé de faire du journalisme, mais c'était parfois peu accessible en fonction du prix
00:30:50 des diplômes, et donc j'ai pris une autre voie où j'ai été éducateur sportif, j'ai
00:30:56 tantôt travaillé dans les collèges, dans les écoles, dans les associations, et donc
00:31:02 comme vous l'avez dit, j'ai gagné ce concours de la fondation TF1, c'est ça, qui recrute
00:31:09 les alternants sans pourtant avoir des diplômes supérieurs, donc j'ai intégré l'alternance
00:31:15 de la fondation TF1, et ça fait que deux ans que j'alterne entre l'école de journalisme
00:31:19 et LCI, donc bien sûr que c'est une fierté, bien sûr que j'en suis très content parce
00:31:23 que je sais d'où je viens, mais ces parcours-là sont exceptionnels, ça ne veut pas dire que
00:31:30 d'autres personnes issues de minorités ou de quartiers populaires ne peuvent pas réussir,
00:31:36 parce que j'ai des amis nerveux, j'ai des amis médecins, j'ai des amis qui travaillent
00:31:40 dans la logistique, c'est une réussite aussi, mais c'est vrai que l'accessibilité n'est
00:31:47 pas la plus probante selon l'idée où on se trouve, mais selon surtout, comme on en
00:31:51 a dit, et comme on a accompagné ou non, d'un autre lit, tout simplement.
00:31:56 - Nordin, alors on sent bien qu'il y a déjà au fond de vous cette vocation, bon moi je
00:32:00 vous connais bien, et effectivement il y a des gens qui naissent avec une vocation et
00:32:04 un chemin, mais quand même, le contexte familial est aussi important, j'imagine ?
00:32:08 - Le contexte familial, après ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'ICSE, ce sont les
00:32:12 études, ce sont les statistiques, c'est malheureux mais c'est factuel, quand on a des parents
00:32:19 qui ont au moins un diplôme, on a moins de chance d'avoir des enfants diplômés, justement
00:32:24 nous notre génération, on a envie de rompre ça, de rompre cette dynamique au niveau de
00:32:33 la voie professionnelle, nos parents, quand je dis nos parents, c'est-à-dire moi je suis
00:32:37 génération 92, j'ai 30 ans, ma mère est venue en France, ma mère est de Mayotte,
00:32:43 elle est venue en France métropolitaine depuis une dizaine, une vingtaine d'années, elle
00:32:50 a tout fait pour nous offrir un avenir, avec toute la famille, nous on travaille, il n'y
00:32:56 a aucun problème, mais maintenant c'est nous, soit dans le marché du travail, soit
00:33:00 maintenant comment on peut accéder aux études, est-ce qu'on a un budget suffisant pour accéder
00:33:05 aux études, ça c'est plus compliqué, donc après dans les quartiers il y a beaucoup
00:33:09 de choses qui se passent, c'est-à-dire, je ne sais pas si vous en avez parlé mais
00:33:12 il y a les règlements de compte, il y a aussi beaucoup d'associations qui oeuvrent à la
00:33:19 jeunesse, qu'il faut avancer, là j'en ai beaucoup en tête, ou qui essaient justement
00:33:23 de contrebalancer, parce que j'ai travaillé dans les associations et en fait lorsqu'on
00:33:30 laisse du vide dans certains espaces, ils peuvent être comblés par des personnes qui
00:33:33 n'ont pas les mêmes buts, qui sont malvées, donc le but de ces associations marseillaises
00:33:37 c'est de lutter contre ça, lutter contre la criminalité, lutter contre tout ça à
00:33:41 travers des actions pour les plus jeunes, et voilà, il faut que ça se fasse avec les
00:33:45 politiques de la ville et c'est la clé de tout l'encontre.
00:33:48 Merci, merci en tout cas cher Nordin Ali Saïd pour ce témoignage, je vous laisse sur votre
00:33:51 reportage, vous êtes en tournage ce matin, à très bientôt chers confrères, on se
00:33:55 retrouve et…
00:33:56 A très bientôt Frédéric, c'est un plaisir de vous avoir entendu.
00:34:00 Merci beaucoup Nordin.
00:34:02 Bon, Franck Aliziot, Jean-Michel Fauvert avec nous sur ce plateau.
00:34:07 Bon, je voulais ce témoignage, Franck Aliziot répondait, réagissait, notamment quand il
00:34:12 dit « scolaire », c'est le mot de départ.
00:34:14 Alors, c'est intéressant de montrer les bons exemples parce que, évidemment, et c'est
00:34:18 ça qui m'inquiète le plus, c'est ça qui est le plus inquiétant, la référence aujourd'hui,
00:34:22 le modèle, c'est le dealer d'abord, vous le disiez tout à l'heure, ça rapporte énormément,
00:34:29 25 milliards en 2022, plus que l'achat de l'industrie du livre, par exemple, toute
00:34:36 l'année en France, c'est 100 euros la journée.
00:34:39 Aujourd'hui, à Marseille, les chouffeurs, ils sont importés, c'est-à-dire, ce ne
00:34:43 sont plus des locaux, tellement c'est devenu une industrie, ils font venir les chouffeurs,
00:34:48 d'ailleurs que du département.
00:34:49 Les chouffeurs, un chouffe comme le nom du…
00:34:52 Oui, les guetteurs, si vous voulez, voilà.
00:34:56 Et puis, moi, ce qui m'impressionne, c'est le côté complètement décomplexé, il y
00:35:02 a une tentative d'enlèvement dans les quartiers sud de Marseille, donc forcément une affaire
00:35:06 louche, dans les quartiers sud, ce ne sont plus les quartiers nord, le retraité tué
00:35:12 alors qu'il avait une balle perdue, alors qu'il jouait aux cartes, et puis le côté
00:35:16 décomplexé, ils font la pub sur les réseaux sociaux, ils se foutent de la police sur TikTok,
00:35:26 ils mettent la pub à l'entrée des trucs, ils font des tombolas, ça c'est le plus
00:35:30 hallucinant, quand vous venez, vous êtes consommateur, il paraît qu'on vous donne
00:35:33 un ticket de tombola et vous pouvez gagner une PS5, enfin, on est dans un monde, si on
00:35:37 a déclaré la guerre à droite, on a une drôle de manière de la faire, la guerre.
00:35:40 Nous allons y revenir, Franck Alizio, mais juste avant de marquer une respiration, votre
00:35:45 point de vue Jean-Michel Fauvergue, assez rapidement, mais est-ce qu'on est d'accord
00:35:48 qu'en termes de violence, là, on atteint des niveaux de violence jamais atteints au
00:35:53 préalable ?
00:35:54 Si, ces niveaux de violence ont déjà été atteints, mais c'est cyclique, mais effectivement,
00:36:00 on est dans un niveau très très haut, et qui peut encore augmenter, si on continue
00:36:09 à se priver des moyens de combattre, et on se prive des moyens de combattre comment ? Parce
00:36:15 que la justice ne rend pas justice, il n'y a pas de réponse pénale à la hauteur de
00:36:24 ces...
00:36:25 C'est un problème de justice essentiellement, pas de police de droit, on n'a pas de justice.
00:36:30 Vous ouvrez le débat, Jean-Michel Fauvergue, vous ouvrez le débat, on y revient vraiment
00:36:32 dans un instant, on doit marquer la petite respiration, vous le savez, mais on enchaînera
00:36:35 là-dessus.
00:36:36 Allez, à tout de suite, 0826-300-300, Sud Radio, vous avez la parote.
00:36:39 Frédéric Brindel.
00:36:40 Oh Marseille, si belle ville Marseille, son vieux port, le Mucem, si agréable à visiter.
00:36:47 Mais aussi, ces successions de meurtres, de trafics, de corruptions, comment sauver la
00:36:53 ville ? Nous en parlons avec Franck Aliziot, le député des Bouches-du-Rhône et porte-parole
00:36:57 du Rassemblement National, et Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RAID et ancien
00:37:02 député LREM.
00:37:03 Juste avant la pause, Jean-Michel Fauvergue, vous demandiez d'une certaine manière à
00:37:09 la justice de donner les moyens.
00:37:11 On n'y est pas encore.
00:37:12 Je demandais à la justice de faire son job, tout simplement.
00:37:15 Alors effectivement, à un certain moment, il y a moins de moyens, quoique le budget
00:37:20 de la justice a été augmenté de plus en 3% au dernier quinquennat, mais il manque
00:37:24 toujours des moyens.
00:37:25 Et la justice a périclité depuis une trentaine d'années.
00:37:29 Mais ce n'est pas seulement une histoire de moyens, c'est une histoire de mentalité,
00:37:32 c'est une histoire de donner des réponses qui sont adaptées aux actes que vous avez
00:37:39 en face de vous.
00:37:40 Un exemple concret ?
00:37:41 L'exemple concret, c'est que, alors on va quitter le monde des stups, mais l'exemple
00:37:48 concret, c'est que quand vous avez quelqu'un qui agresse les forces de l'ordre qui sont
00:37:55 sur un maintien d'ordre en particulier, qui essaye de brûler un policier, et bien là,
00:38:02 on est non plus sur du délit pénal, mais une tentative de crime.
00:38:06 Donc le traiter de cette manière-là.
00:38:08 Et puis on a un très gros problème aussi d'exécution des peines.
00:38:12 Le peu de peines qui sont prononcées et qui sont en adéquation avec les actes commis,
00:38:19 ne sont pas exécutés parce que la peine est détricotée par un juge d'application des
00:38:23 peines et par des remises de peines après.
00:38:24 Donc il faut revenir là-dessus d'une manière générale.
00:38:27 Et bien sûr qu'il faut recruter des magistrats.
00:38:29 Alors si on recrute des magistrats, au moins recrutons-les dans une tranche d'âge qui
00:38:33 a déjà vécu quelque chose.
00:38:34 À peu près la quarantaine.
00:38:36 Et non pas de jeunes magistrats qui vont passer par cette moulinette.
00:38:39 Plein de gens expérimentés qui vont passer par cette moulinette de l'École nationale
00:38:43 de magistrature et qui vont en ressortir complètement à l'Ouest par rapport à la vie de ce que
00:38:50 vive le citoyen.
00:38:51 Alors, moyens pour la justice, mais moyens d'une manière générale pour la ville.
00:38:56 Rappelons qu'en septembre 2021, Franck Alizio, le président Emmanuel Macron, dit "je mets
00:39:02 150 millions d'euros pour la ville, pour lutter".
00:39:07 Est-ce qu'aujourd'hui vous en voyez la couleur ?
00:39:09 Alors, les moyens, ça doit déjà avant tout, en préalable, être concentré sur la sécurité
00:39:17 et la justice.
00:39:18 C'est-à-dire que si on se retrouve avec des grands...
00:39:21 Moi j'entends depuis un mois tout le monde, que ce soit la mairie de Marseille qui ne
00:39:26 fait pas grand-chose concrètement, j'entends l'adjoint à la sécurité, nous parler d'encore
00:39:31 plus de rénovation urbaine, de réouverture de centres sociaux.
00:39:34 Ce n'est pas ça que...
00:39:36 Ça fait 40 ans, cette politique de la ville, c'est une pompe à fric.
00:39:40 Le social, ce n'est pas la réponse.
00:39:41 Ça fait 40 ans.
00:39:42 Et on arrive avec un Marseille en grand.
00:39:43 Pour l'instant, on n'a que Marseille en grand banditisme.
00:39:46 On n'a que Marseille en bande organisée.
00:39:47 On n'a pas le début de quelque chose.
00:39:49 On avait déjà eu un grand plan en 2013 qui n'a jamais eu un début de réalisation.
00:39:54 C'était le plan héros, c'était 5 milliards.
00:39:56 C'était vous, au Rassemblement national, vous en feriez quoi de ces 150 millions d'euros
00:40:00 à Marseille ?
00:40:01 On mettrait le paquet uniquement sur la...
00:40:04 Vous savez, il y a des...
00:40:05 Sur la...
00:40:06 Comment dire ?
00:40:07 La sécurité dans un premier temps, parce qu'il y a...
00:40:08 Comment dire ?
00:40:09 Une guerre, c'est aussi des symboles, c'est aussi des signaux à envoyer à l'ennemi.
00:40:13 Aujourd'hui, vous avez 450 policiers municipaux à Marseille pour être dans les clous de
00:40:18 la moyenne de ce qu'il faudrait.
00:40:20 C'est-à-dire, du principe qu'il en faudrait 1000.
00:40:22 Voilà.
00:40:23 1000.
00:40:24 On est à 450.
00:40:25 Le maire de Marseille envoie comme signal la réflexion de l'ouverture d'une salle
00:40:29 de shoot.
00:40:30 C'est ça, le signal qu'on envoie dans la guerre contre la drogue ?
00:40:33 Et à côté de tout ça, le Marseilland grand n'avance pas beaucoup plus.
00:40:38 Aujourd'hui, on a besoin de signaux forts, tant nationaux que locaux.
00:40:42 On a besoin d'une vraie tolérance zéro.
00:40:45 On a besoin de véritables moyens donnés.
00:40:48 Lorsque vous donnez 1000 euros d'impôts, vous avez 29 euros qui vont à la justice
00:40:55 et à la police.
00:40:56 Donc évidemment qu'il n'y a pas les moyens.
00:40:58 Et à côté de ça, il y a une justice.
00:41:00 Vous vous dites, il faut plus.
00:41:01 Jean-Michel Fauvert veut réagir, mais il y a une réaction au 0826 300 300.
00:41:05 Fabien, alors un Parisien qui parle sur Marseille.
00:41:08 J'aimerais bien qu'on aille au delà de ces dissensions parce que Marseille et Paris,
00:41:13 franchement, on a tout aussi pour partager.
00:41:15 Oui, bonjour Fabien.
00:41:17 Bonjour.
00:41:18 Oui, vous voulez revenir sur la légalisation de la drogue douce et son encadrement ?
00:41:23 Oui, merci beaucoup de me donner la parole.
00:41:25 Je pense effectivement que le problème est une espèce de cancer généralisé qui touche,
00:41:31 on voit la situation à Marseille, mais qui touche bien d'autres villes, la ruralité,
00:41:35 nos campagnes.
00:41:36 C'est un problème général.
00:41:37 Je pense effectivement, je suis très intéressé d'écouter vos deux invités.
00:41:43 Comme dit Jean-Michel Fauvert, c'est une guerre, c'est une guerre qu'il faut mener.
00:41:47 C'est une guerre qui est aujourd'hui très active dans nos villes.
00:41:51 Et moi, j'aimerais qu'on aborde aussi la question de la légalisation comme d'un moyen
00:41:56 potentiel de mettre, peut-être pas définitivement à ces trafics, mais en tout cas de leur donner
00:42:03 vraiment du plomb dans l'aile.
00:42:06 Quand vous prenez cette légalisation, Fabien, vous parlez évidemment du cannabis, mais
00:42:13 on ne va pas jusqu'à la cocaïne, sachant qu'aujourd'hui, le plus gros trafic, c'est
00:42:16 la cocaïne.
00:42:17 Fabien ?
00:42:19 Oui, je pense en fait que la distribution contrôlée, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:42:25 on ne va pas pouvoir éteindre la consommation.
00:42:28 C'est impossible quand on voit le nombre d'adolescents qui prennent des stupéfiants.
00:42:33 Donc je pense que la dispensation par exemple en pharmacie des stupéfiants, le fait de
00:42:41 pouvoir les contrôler, d'encadrer, le fait aussi d'identifier les gens qui sont vraiment
00:42:46 dans des situations de santé problématiques, c'est un moyen, ça peut à la fois répondre
00:42:54 à la question du trafic d'un côté et de ne pas mettre nos mains devant nos yeux et
00:43:01 ne pas avoir un énorme problème de santé.
00:43:03 Et Fabien, vous me confirmez que vous êtes médecin, c'est cela ?
00:43:05 Tout à fait.
00:43:06 Bon, ben écoute, vraiment merci pour ce témoignage.
00:43:08 Réaction de nos invités, Jean-Michel Fauvergue, est-ce un moyen de lutte ? Vous parliez tout
00:43:14 à l'heure de casser le business, de s'attaquer à l'argent.
00:43:17 S'il y a une légalisation, vous en pensez quoi ?
00:43:20 Là on est dans un autre débat.
00:43:21 On est dans un autre débat.
00:43:22 Mais ouvrons-le.
00:43:23 Alors ouvrons-le rapidement, mais on n'aura pas le temps d'aller jusqu'au bout.
00:43:28 Moi je suis d'abord dans un premier temps pour lutter farouchement contre les réseaux.
00:43:34 La drogue nous pose des problèmes aujourd'hui par l'afflux massif d'argent et le blanchiment
00:43:39 d'argent qui vient corrompre nos économies propres, il faut le savoir.
00:43:43 Il y a des prises de participation dans nos économies propres par des gens de cartel.
00:43:48 Et la deuxième chose, cette drogue vient nous pourrir aussi, non pas seulement nos
00:43:52 cités mais l'ensemble de notre territoire national, Marseille en particulier, vient
00:43:56 nous pourrir nos cités par la délinquance de voix publique qu'elle draine et par cette
00:44:03 espèce de faune qui est toujours présente pour vendre ces stups-là et qui sont hyper
00:44:09 nocives.
00:44:10 Donc il faut lutter contre ça.
00:44:12 Il faut lutter pied à pied contre ça.
00:44:14 Mais pour lutter contre ça, deux choses.
00:44:16 La présence policière importante, y compris avec, et là je rejoins Franck Alizio, y
00:44:22 compris avec les polices municipales, les services privés de sécurité, nous on l'a
00:44:27 porté dans un texte qui s'appelle la loi sur la sécurité globale.
00:44:30 Avec tous les moyens qu'on a, il faut de la présence policière.
00:44:33 Et ensuite, évidemment, la deuxième chose, c'est la réponse pénale, on en a parlé.
00:44:38 Maintenant sur la légalisation, ou sur la dépénalisation, la légalisation et la dépénalisation,
00:44:47 on dit des stupéfiants et du cannabis.
00:44:49 C'est vrai qu'aujourd'hui, on voit une montée en puissance de la cocaïne qui est
00:44:52 importante.
00:44:53 Alors si on légalise l'un et on ne légalise pas l'autre, on va avoir des problèmes.
00:44:57 Je signale d'ailleurs que dès l'année 2000, le Portugal a non pas légalisé mais
00:45:03 dépénalisé toutes les drogues.
00:45:05 Toutes les drogues.
00:45:06 Et ça donne quoi ?
00:45:07 Et ça donne le fait que vous avez toujours des trafics de drogue, mais qui n'ont pas
00:45:11 augmenté d'une manière générale, et que vous pouvez récupérer vos policiers, vos
00:45:15 gendarmes, vos magistrats sur les trafics internationaux et gagner du temps là-dessus.
00:45:20 Mais la dépénalisation, ce n'est pas la bonne idée.
00:45:22 Moi maintenant, l'idée, c'est effectivement de combattre ces réseaux le plus possible,
00:45:31 comme le fait la ministre de l'Intérieur aujourd'hui, mais encore plus, beaucoup plus.
00:45:33 Il faudrait un consensus politique dans ce domaine-là.
00:45:36 Et une fois qu'on a combattu, la République ne peut pas légaliser sur le reculoir.
00:45:41 Une fois qu'on a combattu, une fois qu'on a des résultats, non pas légalisés, mais
00:45:46 à travers très pragmatiques, ouvrir un débat sur la légalisation, en voyant en particulier
00:45:51 ce que se fait dans les autres pays.
00:45:52 Je signale que l'année prochaine, l'Allemagne légalise les stups.
00:45:58 Vous êtes au courant, l'Allemagne légalise les stups.
00:46:00 Donc on a des tas de chantiers qui vont se louer.
00:46:02 - Et donc c'est un débat qui va revenir.
00:46:04 - Donc il faut voir ce qui se fait ailleurs.
00:46:06 Si on a fait en particulier, avec la légalisation, disparaître les réseaux de voie publique,
00:46:11 les réseaux qui sont sur la voie publique et qui créent cette criminalité-là, si
00:46:14 oui, et bien pourquoi pas ? Essayons de voir si on peut expérimenter.
00:46:19 Sinon, ne faisons pas.
00:46:20 Donc il faut être très pragmatique.
00:46:22 - Démonstration très claire, très étayée de Jean-Michel Fauvergne.
00:46:25 Franck Alizio est également avec nous.
00:46:27 Vous restez, on marque une respiration.
00:46:29 0800 26 300 300, comme Fabien qui est intervenu et qui a porté au débat.
00:46:34 N'hésitez pas, c'est le principe.
00:46:36 Sud Radio, 0800 26 300 300.
00:46:38 Vous nous appelez pour parler de Marseille et de cette peste qu'est le trafic de drogue.
00:46:44 On ira à Marseille aussi dans les quartiers nord avec Amine Kessassi, le président fondateur
00:46:48 de l'association Conscience.
00:46:49 A tout de suite.
00:46:50 - Frédéric Brindel.
00:46:51 - Vous aimez Marseille.
00:46:53 Moi j'aime Marseille.
00:46:54 Vous êtes parisien, vous êtes lyonnais, vous êtes nantais.
00:46:57 Vous pouvez aimer Marseille parce que c'est une belle ville, mais c'est une ville qui
00:47:01 souffre et nous essayons avec le député des Bouches du Rhône, Franck Alizio, député
00:47:06 porte-parole du Rassemblement National, avec Jean-Michel Fauvergne, ancien patron du Raid
00:47:10 et ancien député LREM, de comprendre comment enrayer cette guerre, ce trafic de drogue
00:47:17 à ciel ouvert.
00:47:18 Nous avions tout à l'heure le témoignage d'un jeune journaliste, Nordine Ali Saïd,
00:47:23 d'origine comorienne et marseillais.
00:47:25 Et nous allons bien accueillir Amine Kessassi, président fondateur de l'association Conscience
00:47:32 Marseille Nord.
00:47:33 Bonjour Amine Kessassi.
00:47:34 - Oui bonjour.
00:47:35 - Je voudrais déjà rappeler Marseille Nord.
00:47:38 Ça représente quatre arrondissements, du 13e au 16e arrondissement.
00:47:41 Un tiers des Marseillais y vivent.
00:47:43 C'est là qu'on est quand on est dans les quartiers Nord et où il y a plus de 100 points
00:47:50 de deal.
00:47:51 Est-ce que la situation est intenable ? Est-ce qu'il faut beaucoup plus que la cinquième
00:47:55 simple intervention de l'État aujourd'hui Amine Kessassi ?
00:47:57 - Alors déjà il est important de rappeler qu'aujourd'hui cette question, la question
00:48:01 des trafics de stupéfiants, ne concerne plus que les quartiers Nord.
00:48:04 Notre association est ouverte sur la ville.
00:48:07 On a vu à Philippe Piatt, qui n'est pas dans les quartiers Nord, où on a eu une semaine
00:48:12 compliquée où il y a eu des homicides, où il y a un trafic de stupes qui règne sur
00:48:16 la cité et qui chame la terre.
00:48:18 - Y compris sur le Vieux-Port où il y a des règlements de comptes, etc.
00:48:21 - Totalement.
00:48:22 Les homicides se sont répandus dans toute la ville et l'ancienne municipalité, l'ancienne
00:48:27 maire de Marseille a déclaré que tant que c'est les jeunes des quartiers Nord qui se
00:48:30 sont entretus entre eux, ce n'est pas notre problème.
00:48:32 Et aujourd'hui, c'est bien évidemment le problème de tous les Marseillais et de toutes
00:48:36 les Marseillaises.
00:48:37 Et ce qu'il est important de rappeler aussi, c'est qu'effectivement l'intervention de
00:48:41 l'État seule ne peut plus servir à grand chose.
00:48:44 On a vu le plan Marseille en vent.
00:48:46 Avant ça, il y a différents gouvernements qui étaient venus annoncer des plans, Manuel
00:48:50 Gisal, François Hollande, il y a déjà eu un tas de plans d'État qui ont été présentés.
00:48:55 Mais aujourd'hui, la solution n'est pas là.
00:48:58 Aujourd'hui, la réponse n'est pas là.
00:48:59 - Nous parlions tout à l'heure des 150 millions proposés par Emmanuel Macron lors de sa visite.
00:49:05 Est-ce que vous en avez vu déjà la couleur de cet argent ou pas ?
00:49:08 - Aujourd'hui, ce n'est pas de l'argent qu'il nous faut.
00:49:11 Bien évidemment que pour les moyens qu'on va mettre en place, c'est de l'argent qu'il
00:49:14 faudra.
00:49:15 C'est débloquer des moyens, c'est certain.
00:49:16 Pour le plan Marseille en grand, il y a des écoles qui ont commencé à être rénovées.
00:49:20 Mais on ne prend pas le problème dans son fond, le problème dans le fond.
00:49:23 - Il est où alors ? Il est où ce problème de fond ?
00:49:25 - Le problème de fond, c'est qu'on n'arrive pas aujourd'hui, on est incapable de réunir
00:49:30 toutes les institutions, tous les acteurs de terrain, les associations, les représentants
00:49:34 d'habitants et les différentes institutions, mairies, préfectures, départements.
00:49:38 Tout le monde doit être autour de la table pour écouter la parole des habitants, pour
00:49:41 comprendre ce dont les habitants ont réellement besoin aujourd'hui.
00:49:44 - Et vous qui êtes au contact de cette population, Amine Kessassi, qu'est-ce qu'il ressortirait,
00:49:50 quelle serait la proposition phare ?
00:49:52 - La proposition phare aujourd'hui, et c'est ce que nous, nous portons, c'est bien évidemment
00:49:58 la légalisation du cannabis, parce qu'on ne peut plus continuer à faire le conseil,
00:50:02 à croiser les bras, à continuer à ramasser nos morts dans les rues et à croiser les
00:50:05 bras, on ne peut plus le faire.
00:50:06 - Le trafic, c'est surtout la cocaïne aujourd'hui, quand même, non ?
00:50:09 - Majoritairement, c'est le cannabis aujourd'hui qui est en libre circulation, c'est le trafic
00:50:14 de cannabis qui gongrène les trafics de stupéfiants.
00:50:18 Mais ce n'est pas la seule mesure qu'il va falloir porter.
00:50:20 Du côté de ça, il va falloir porter des mesures sécuritaires, le retour de la police
00:50:24 de proximité que Nicolas Sarkozy a retiré, il va falloir sécuriser nos cités.
00:50:28 Comment on sécurise nos cités ? On fait comme on le fait dans le 11e, dans la cité des Campagnoles.
00:50:32 Il y a un réseau qui voulait s'installer, ils ont mis des barrières tout autour de
00:50:35 la cité, un portail qui est devenu une résidence, et puis le réseau a du mal à y accéder
00:50:39 aujourd'hui, ce qui ne va pas le faire dans certains endroits.
00:50:42 Il va falloir aussi mener un plan de politique sociale, où là il va falloir réinjecter
00:50:46 des moyens dans les centres sociaux, il va falloir agir dans l'éducation, et là il
00:50:49 va falloir redessiner les cartes scolaires.
00:50:51 Il y a tout un tas de mesures qui doivent être menées pour désenclaver nos cités.
00:50:55 - Et bien voilà des propositions concrètes.
00:50:58 Merci beaucoup Amine Kessassi, président fondateur de l'association Conscience, quartier Marseille-Nord.
00:51:04 Mais on l'a bien dit, aujourd'hui la problématique de Marseille, ce n'est plus Marseille-Nord.
00:51:07 Et ce que vous avez rappelé a fait froid dans le dos, effectivement, tant qu'il s'entretue
00:51:11 entre quartier Marseille-Nord.
00:51:14 Bon voilà, tout cela on sent bien la problématique.
00:51:17 Réaction de ce que vient de dire Amine Kessassi, Franck Aliziot.
00:51:20 Alors vous êtes le député Bouches-du-Rhône, porte-parole du Rassemblement National.
00:51:25 Réaction à ce qui vient d'être dit.
00:51:26 - Moi je reste convaincu, parce que c'est le terrain, parce que c'est la remontée concrète,
00:51:33 que le vrai besoin des habitants aujourd'hui qui sont prises avec ces drames, avec cette
00:51:39 situation, c'est la sécurité, la justice et de l'ordre.
00:51:43 À partir de là, on reprend tout ce qui a contribué à arriver à la situation actuelle
00:51:48 et on essaie d'être concret.
00:51:49 - Alors en essayant d'être concret, pardon Franck Aliziot, je veux aller au bout.
00:51:54 Plus de sécurité, ça veut dire plus de force de l'ordre, on est d'accord.
00:51:58 - Vous savez, on parlait de police de proximité, oui la différence c'est qu'il y a 20 ans
00:52:01 la police municipale ça n'existait quasiment pas.
00:52:03 Aujourd'hui la première police de proximité c'est la police municipale.
00:52:05 Mettons déjà les moyens, mettons le paquet sur la police municipale, ce sera cet élément
00:52:09 de police de proximité.
00:52:10 Ça ne suffira évidemment pas, mais ce sera un bon début.
00:52:13 Plutôt que d'aller investir dans des salles de shoot, allons investir dans des policiers
00:52:15 municipaux.
00:52:16 - Franck Aliziot, vous êtes élu, vous êtes élu, en admettant que ces policiers aient
00:52:20 les moyens, en face d'eux ils ont des gens armés.
00:52:24 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Parce qu'il y a bien un moment où ils vont se faire tirer
00:52:26 dessus, ils devront réagir.
00:52:28 - Ne pas le dire serait mentir.
00:52:31 Déjà, aujourd'hui, dans les trafics de drogue, dans les trafiquants, dans les dealers, l'immigration
00:52:38 est surreprésentée.
00:52:39 Déjà, si depuis 20 ans on n'avait pas fait entrer chaque année entre 200 000 et 500
00:52:44 000 immigrés illégaux, et je ne parle même pas des illégaux, on ne serait pas dans cette
00:52:48 situation.
00:52:49 - Une population fragilisée qui est utilisée, c'est ça ?
00:52:52 - Oui, qui vient parfois en France, dans le premier job, qui vient pour dîner, qui vient
00:52:57 pour faire du trafic.
00:52:58 Ce n'est pas que des victimes, c'est aussi des coupables.
00:53:01 - Mais ça ne concerne pas tous les immigrés, on a eu des exemples aussi.
00:53:04 - Évidemment que non.
00:53:05 - C'est important de le dire, Franck Aliziot, c'est important.
00:53:07 Parce que sinon, on va sur le racisme.
00:53:09 - Le trafiquant qui est français, il va en prison, le trafiquant qui est étranger, il
00:53:12 va en prison, puis après il est expulsé tout simplement.
00:53:15 Après, concrètement, vous avez, dans certains quartiers, il faudrait proclamer une forme
00:53:20 d'état d'urgence local.
00:53:21 Les perquisitions administratives, aujourd'hui, elles ne sont pas possibles.
00:53:25 Le flagrant délit sur les chauffeurs, les gateurs, il doit y avoir un flagrant délit
00:53:32 sur les chauffeurs.
00:53:33 La justice, il y a des pays où, carrément, encore, dans le monde, c'est la peine de mort
00:53:38 pour les trafiquants.
00:53:39 Nous, on n'a plus la peine de mort.
00:53:40 Mais la perpétuité est réelle.
00:53:41 Il faut réchelonner toutes les peines.
00:53:42 - Comme Samia Ghali dit, il faut faire appel à l'armée.
00:53:45 - Honnêtement, je pense qu'une police bien armée, bien déterminée, avec véritablement
00:53:50 des moyens, ce serait tout aussi efficace.
00:53:52 L'armée, c'est pour faire de la com'.
00:53:53 - Alors, c'est là que je me retourne vers le grand spécialiste, Jean-Michel Fauvergne.
00:53:56 Moi, j'ai vu, comme tout le monde, des reportages.
00:53:59 Il y a trois policiers qui sortent d'une voiture, qui arrivent, qui interpellent deux garçons.
00:54:04 Et ils ont tout de suite une vingtaine de gars autour.
00:54:06 Ils sont en grand danger, les policiers, là, dans la méthode d'intervention aujourd'hui,
00:54:11 que ce soit la BAC ou je ne sais qui.
00:54:12 - Sur l'intervention de ce type-là, on l'a tous vu, effectivement, qu'ils, d'abord, ils
00:54:19 sont très courageux.
00:54:20 - Oui, c'est impressionnant.
00:54:21 - Il faut toujours saluer le courage de la police et de nos forces de l'ordre, des gendarmes
00:54:25 et même des policiers municipaux aujourd'hui.
00:54:28 Et effectivement, ils sont en grand danger dans des interpellations de ce type-là.
00:54:34 Mais toutes les interpellations ne se font pas comme ça.
00:54:36 Elles se font après les enquêtes et les interpellations.
00:54:40 En général, force reste à la loi dans le domaine de l'enquête et de l'interpellation.
00:54:47 - D'accord.
00:54:48 Une fois que l'enquête a été menée, Jean-Michel Fauvergne, il faut qu'ils y aillent à combien,
00:54:52 à 10, 15, 20 ? C'est dangereux pour eux.
00:54:55 - Une fois qu'ils ont fait l'enquête, il faut que suivent derrière des condamnations
00:55:00 qui soient exécutées.
00:55:02 Et si, effectivement, on a affaire à des trafiquants étrangers, que ces trafiquants
00:55:06 étrangers-là soient expulsés, à condition que les pays de source veuillent bien le reprendre.
00:55:15 Et là, il faut travailler là-dessus aussi.
00:55:16 Tout ça, c'est quelque chose de raisonnable.
00:55:22 Et la parole publique devrait s'en emparer de tout parti confondu.
00:55:28 Il ne faut pas laisser ça à un certain parti ou à d'autres partis.
00:55:33 Il faut s'en emparer complètement parce qu'il faut être réaliste là-dessus.
00:55:36 Vous savez, dans une cité, le jeune garçon, la jeune fille qui vivent dans une cité,
00:55:42 ils ont le choix entre plusieurs modèles.
00:55:45 Le modèle des parents, le modèle des caïds, le modèle des islamistes et des frères musulmans
00:55:50 qui sont à l'intérieur des cités et le modèle républicain.
00:55:54 Malheureusement, les parents sont en faillite et le modèle républicain, c'est le dernier
00:56:00 modèle qui peut être perçu de la part de ces jeunes.
00:56:04 - Mais bien souvent, il en reste.
00:56:05 - Participer à ces trafics de drogue, alors il y a le fameux terme, alors je suis concerné
00:56:08 parce que c'est mon prénom, on dit "tu es un Frédéric" parce que tu fais le business
00:56:12 pour la drogue et tu vas pouvoir avoir ta femme, t'acheter une main.
00:56:16 - Non, non, non, mais attendez, soyons clairs.
00:56:17 Les trafics de stup, les trafics de drogue ne font pas vivre toute une cité.
00:56:22 Ça, c'est une idée à combattre.
00:56:23 Ils font vivre un certain nombre de personnes qui sont autour des trafiquants et qui, quelquefois,
00:56:29 sont obligées aussi aujourd'hui de collaborer parce que s'ils ne collaborent pas, on va
00:56:37 viser leurs parents ou on va les viser eux.
00:56:39 Et la deuxième chose importante à dire, et ça il faut le dire aussi fort que l'on puisse
00:56:45 le dire, c'est que s'il y a un trafic de stup, c'est parce qu'il y a des consommateurs.
00:56:49 Et que tous les Français, tous Français ou personnes vivant sur le territoire national
00:56:54 qui consomment des stups, sont complices de cette situation.
00:56:59 - Vous avez tout à fait raison d'en parler maintenant Jean-Michel Fauvert parce que c'était
00:57:02 la partie sur laquelle je voulais revenir.
00:57:04 Alors, on respire, vous les auditeurs de Sud Radio, vous appelez au 0826 300 300, mais
00:57:09 nous allons élargir.
00:57:10 On a parlé de Marseille, mais on élargit à ce problème de la drogue et notamment ses
00:57:14 consommateurs.
00:57:15 Vous en connaissez peut-être certains.
00:57:17 Et oui, il finalement contribue à tout ce sale business.
00:57:22 A tout de suite, donnez-nous votre avis 0826 300 300.
00:57:26 Frédéric Brindel.
00:57:28 - Notre si belle ville de Marseille en danger.
00:57:31 Nous en avons largement parlé avec les acteurs de la vie marseillaise, avec aussi le député
00:57:37 des Bouches-du-Rhône et porte-parole du Rassemblement National, Franck Alizio, avec Jean-Michel
00:57:41 Fauvert, ancien patron du RED et ancien député LREM, grand spécialiste de la question sécuritaire.
00:57:46 Messieurs, nous avons des réactions au 0826 300 300 Sud Radio, mais déjà, je voudrais
00:57:52 revenir sur ce que disait Jean-Michel Fauvert sur les consommateurs de drogue.
00:57:57 Il est temps d'agir.
00:57:59 Je n'ai pas l'impression que tout est fait pour empêcher le consommateur d'aller alimenter
00:58:04 ses réseaux.
00:58:05 Franck Alizio.
00:58:06 - Moi, j'ai un exemple concret parce qu'il faut dire aussi ce qui marche.
00:58:09 Déjà, là où on met les moyens, parce que c'est on sait bien que cette guerre, on ne
00:58:12 va pas la gagner en trois mois.
00:58:14 En revanche, ce qui est coupable, c'est de ne pas mettre tous les moyens.
00:58:17 Il y a un exemple.
00:58:18 Il se trouve que c'est une mairie dirigée par un maire du Rassemblement National, mais
00:58:22 c'est comme ça.
00:58:23 Perpignan.
00:58:24 Perpignan, c'est on sait très bien que voilà, s'il y a une ville qui est victime du trafic
00:58:29 de drogue, c'est Perpignan.
00:58:30 Perpignan, il y a eu la mairie a mis tous les moyens possibles, imaginables et justement
00:58:35 pour pourrir la vie, pour perturber le trafic, pour pourrir la vie des consommateurs et des
00:58:41 dealers.
00:58:42 Et donc, ils ont créé, d'abord, ils ont mis au maximum la police municipale.
00:58:45 À l'intérieur de la police municipale, il y a ce qu'ils appellent le groupe opérationnel
00:58:49 de soutien tactique, qui est une équipe d'une dizaine de policiers municipaux suréquipés
00:58:56 qui ne font que ça.
00:58:57 Et par exemple, c'est la verbalisation, tout va.
00:59:00 Le consommateur vient, il y a un stationnement gênant, il est verbalisé.
00:59:05 Il y a le jeu d'une canette, le chauffeur, le guetteur, jette une canette et tous les
00:59:11 services, les services de propreté.
00:59:12 - Et il y a un attirail judiciaire pour suivre.
00:59:14 - Et il marche évidemment avec la justice, il marche avec la police, ça marche aussi
00:59:18 en collaboration avec la police nationale.
00:59:19 Tout est mis et c'est, alors on va avoir l'impression que c'est vider la mer avec une cuillère,
00:59:24 mais au moins tous les moyens sont mis en œuvre et il y a eu des résultats.
00:59:28 Alors évidemment, le trafic va se déplacer, etc.
00:59:31 On le sait de 500 mètres, mais au moins il a mis tous les moyens et il y a eu des résultats.
00:59:36 Il a mûré les points de deal.
00:59:39 - Avec les dealers dedans ?
00:59:40 - Non, non, non.
00:59:41 - Alors Jean-Michel Fauvert, policier de légende respecté, etc.
00:59:50 Jean-Michel Fauvert, ne serait-ce que dans notre milieu, nous, l'audiovisuel, on connaît
00:59:54 des gens qui consomment.
00:59:56 - Vous avez l'an ?
00:59:57 - Justement, je ne les donnerais pas.
00:59:58 Mais j'imagine que les renseignements généraux les ont.
01:00:01 Pourquoi on ne fait rien ?
01:00:02 Parce que ces consommateurs, il y a des gens aujourd'hui très riches qui consomment énormément
01:00:05 de cocaïne.
01:00:06 On en a vu certains dans un accident Pierre Palmat, par exemple.
01:00:10 - Vous avez, alors, oui, il y a des gens qui sont connus, qui sont à un certain niveau,
01:00:16 qui sont des vedettes, etc.
01:00:18 Mais vous avez, monsieur Tout-le-Monde, vous avez 17 millions de personnes qui ont déjà
01:00:22 goûté au stupéfiant, en particulier du cannabis d'une manière générale.
01:00:26 Entre 2 et 4 millions de consommateurs.
01:00:31 Les chiffres ne sont pas précis parce que, évidemment, on est dans l'illégalité, mais
01:00:36 entre 2 et 4 millions de personnes considèrent qu'ils sont drogués au cannabis de manière
01:00:42 récurrente.
01:00:43 Vous avez entre 400 et 600 000 personnes à la cocaïne.
01:00:48 Ce n'est pas rien.
01:00:49 - Oui, ça c'est terrible.
01:00:50 - Ça n'est pas rien.
01:00:51 - Et pour reprendre ce que disait Franck sur l'exemple de Perpignan, il faudrait demander
01:00:58 d'ailleurs au maire de Perpignan de nettoyer la gare.
01:01:02 - Louis Alliot, donc.
01:01:03 - Louis Alliot.
01:01:04 - Parenthèse fermée.
01:01:05 - Il ne faudrait pas nettoyer.
01:01:06 Mais vous avez raison, ce qu'il faut c'est leur pourrir la vie partout et avec les moyens
01:01:13 que la police nationale a et que la police municipale a.
01:01:17 Malheureusement, malheureusement, sur la police municipale, vous savez, en 2019, nous avons
01:01:23 voté dans la majorité où j'étais, une amende pénale forfaitaire pour la consommation
01:01:27 des stups, pour les consommateurs, qui était au départ prévue à 300 euros et qu'on a
01:01:32 fait baisser malheureusement par un amendement à 200 euros.
01:01:36 Moi, j'aurais bien voulu la faire monter à 1300 euros, vous voyez.
01:01:39 Mais bon, on est allé dans l'autre sens.
01:01:41 Eh bien, cette amende pénale forfaitaire qui a été votée par les députés et qui
01:01:47 visait tout type de consommation, toute quantité confondue, que le consommateur soit récidiviste
01:01:53 ou pas, eh bien, par une circulaire, juste une circulaire de la Direction des Affaires
01:01:59 Criminelles et des Grâces, elle a été limitée juste au cannabis et à 20 grammes de cannabis
01:02:05 pour les non-récidivistes.
01:02:06 Vous avez un exemple où l'administration a sabré le boulot des députés.
01:02:13 Et j'ajoute une chose, nous avions aussi dans la loi sécurité globale que j'ai portée
01:02:19 avec Alice Toureau, un article premier qui concernait les polices municipales, qui donnait
01:02:25 ce pouvoir-là aux polices municipales de l'amende pénale forfaitaire.
01:02:28 Ça a été sabré par le Conseil Constitutionnel.
01:02:30 Pour l'instant, on n'est pas revenu dessus.
01:02:32 Il faut revenir et donner ces moyens à la police municipale.
01:02:35 Des réactions 0826, 300, 300.
01:02:38 Alors déjà, on file à Marseille.
01:02:40 Jean-Pierre, qui nous appelle, vous Jean-Pierre, vous dites, il ne faut surtout pas légaliser.
01:02:46 C'est un petit peu dans la tendance de ce qu'on vient de dire, parce que ne serait-ce
01:02:49 que le consommateur, il est incité.
01:02:52 Bonjour Jean-Pierre, réagissez.
01:02:53 Bonjour, oui, il faut tout faire sauf légaliser.
01:02:57 Parce qu'il est évident, ça devrait être non pas seulement un objectif de sécurité
01:03:03 publique, mais de santé publique.
01:03:04 On n'arrête pas de faire la course aux fumeurs depuis des années avec des paquets de cigarettes
01:03:10 à 11 euros, alors que le tabac est légal.
01:03:13 On fait tout pour qu'ils arrêtent de fumer.
01:03:15 Et derrière, il y a des trisotins nombreux, politiques parfois, qui nous disent qu'il
01:03:21 faut légaliser tout simplement parce que l'État n'arrive pas à faire la guerre
01:03:24 à laquelle on délivrait.
01:03:26 Moi, je pense que quand on nous déclare la guerre, soit on fuit, soit on fait.
01:03:32 Et si on la fait, il faut la faire vraiment avec tous les moyens liés à cette guerre.
01:03:36 Donc la santé publique, la sécurité publique, la sanction, mais très très très forte
01:03:42 des consommateurs.
01:03:43 Je vais donner mon expérience personnelle.
01:03:45 Quand j'avais 14-15 ans, j'étais dans un groupe de copains, dans un quartier correct,
01:03:51 on va dire, qui se sont mis à fumer.
01:03:53 J'ai quitté ce groupe de copains parce que ça ne m'intéressait pas du tout.
01:03:57 Ils sont tous passés à des droits de plusieurs.
01:04:02 Il y a eu un mort, des overdoses, et des gens qui sont dans l'incapacité de suivre le
01:04:09 cours de la société, de se présenter un travail, d'assumer une tâche, d'être
01:04:13 à l'heure.
01:04:14 Les neurones sont brûlés.
01:04:16 C'est une catastrophe.
01:04:17 Il y a des gens encore pour nous dire qu'il faut légaliser.
01:04:20 Mais je ne comprends pas.
01:04:23 - Eh bien merci Jean-Pierre.
01:04:25 Je le rappelle, vous êtes de Marseille, vous êtes donc concerné au premier plan
01:04:28 par notre débat.
01:04:29 Et encore une fois, très intéressant vos différentes interventions au 0826-300-300
01:04:33 parce que sur cette histoire de la légalisation, on sent bien, ce n'est pas toujours évident
01:04:38 pour tout le monde.
01:04:39 Jacques Sedman est avec nous.
01:04:41 Là, nous repartons à Paris.
01:04:43 Le lien entre Marseille et Paris.
01:04:44 Jacques Sedman est co-fondateur du collectif Action Stalingrad, qui est ce quartier au
01:04:49 nord de Paris où la consommation de drogue, c'est terrible.
01:04:52 Qu'est-ce que vous inspire ce qu'on vient de dire ? Pour ou contre la légalisation
01:04:57 déjà et pour la surpénalisation des consommateurs ?
01:05:02 Bonjour Jacques Sedman.
01:05:03 - Oui, oui, bonjour.
01:05:05 Malheureusement, sur la place Stalingrad et à Paris, on peut dire qu'on a l'antériorité
01:05:10 sur le problème de la consommation de drogue.
01:05:12 Tout le monde le sait maintenant parce qu'on a vraiment mabraqué les médias sur les problèmes
01:05:17 qu'on a eus sur la place Stalingrad dans le 19e depuis trois ans.
01:05:21 Moi, j'ai eu la chance d'arriver il y a à peu près 20 ans.
01:05:26 On va dire que c'était anecdotique le trafic.
01:05:29 Il y avait une poignée de dealers qui occupaient la place.
01:05:31 Mais depuis 2018, au moment où la colline du Crac a été démantelée, ils se sont appropriés
01:05:37 complètement cet espace.
01:05:38 Donc moi, je n'ai pas d'avis sur la légalisation.
01:05:41 Je suis simplement un habitant et un riverain.
01:05:43 - Mais vous, vous avez constaté qu'il y avait un déplacement de ces populations.
01:05:46 On se demande d'ailleurs comment elles peuvent être placées là.
01:05:48 Ce sont des gens issus de l'immigration qui se trouvent à Porte de la Chapelle, qui est
01:05:52 la porte d'entrée pour tous ceux qui arrivent de l'étranger parce qu'on arrive de Roissy-Charles-de-Gaulle.
01:05:56 Donc la première image de Paris, c'est cette colline du Crac.
01:05:59 Et après, on arrive à Stalingrad.
01:06:00 Allez-y, Jacques.
01:06:01 - Oui.
01:06:02 Alors en fait, ce qu'il faudrait traiter comme problème, c'est aussi, nous, par exemple,
01:06:07 très localement, on est à 50 mètres de la place.
01:06:10 Moi, ma fenêtre, elle donne sur un escalier.
01:06:12 Et depuis trois ans, c'est le canapé Crac.
01:06:15 C'est-à-dire que par rapport à ce que disait votre interlocuteur, tout à l'heure, il a
01:06:18 entièrement raison.
01:06:19 Les dealers et les consommateurs sont des gens faibles.
01:06:22 Ils ne savent pas où aller.
01:06:23 Je dirais que c'est des errants.
01:06:25 Si on les laisse quelque part, ils restent.
01:06:28 Pourquoi est-ce qu'ils se sont installés sur la place Stalingrad ? C'est parce qu'on
01:06:31 n'a pas mis les moyens suffisants.
01:06:33 Et surtout, pour un problème très local, pour lequel moi, je me bats avec les gens
01:06:37 qui ont fondé aussi le collectif, c'est que l'infrastructure de cette place, si on
01:06:41 laissait en une place du deal, on ne ferait pas mieux.
01:06:43 Il y a des promontoires qui permettaient aux gens de faire le gai, il y a des espaces
01:06:48 qui ont été mûrés qui permettaient de faire des trafics.
01:06:50 Et aujourd'hui, ça serait comique si ce n'était pas tragique.
01:06:53 On a des véhicules de police au centre de la place et les toxicomanes sont autour des
01:06:59 murs.
01:07:00 Ils se sont dissimulés dans le quartier.
01:07:01 Donc, tant qu'on ne prend pas aussi des mesures, je dirais, d'urbanisme, que personne ne le
01:07:07 reprend parce que le maire, je crois qu'il n'a pas de vision, il n'a pas d'ambition
01:07:12 et il n'a pas de véritable volonté.
01:07:15 On fait du décoratif, on va mettre des patrouilles de police.
01:07:18 Et donc, c'est le jeu du chat et la souris entre les dealers et les forces de l'ordre.
01:07:22 Mais on ne peut pas résoudre le problème.
01:07:23 Donc moi, ce que j'aimerais avoir, c'est un responsable politique qui a une vraie vision
01:07:28 sur l'urbanisme de cette place, qui remette tout de plein pied pour qu'effectivement,
01:07:33 les forces de l'ordre puissent avoir une vision sur ce qui se passe et que nous, les
01:07:36 habitants, on n'ait pas cette espèce en permanence de cris, de hurlements, de trafics
01:07:42 qu'on supporte depuis 30 ans.
01:07:44 – Appel reçu, appel reçu, Jacques Seynemann.
01:07:47 Vraiment très intéressant.
01:07:49 Merci à vous tous d'être intervenus.
01:07:51 Alors, on dépasse le temps.
01:07:52 Si, en 10 secondes, vous deux, nos deux invités, Franck Alizio, vous pouvez nous faire une
01:07:56 petite conclusion vraiment très rapide.
01:07:59 Allez-y, Franck Alizio, pour le Rassemblement National.
01:08:00 – Ce que disait notre auditeur, il était intéressant, voilà, sur le canapé, vous
01:08:04 voyez, à Perpignan, tous les jours, les services de propreté vont le virer, le canapé,
01:08:09 mais on va aussi s'attaquer aux établissements autour qui blanchissent l'argent.
01:08:13 Typiquement, la petite éthipiste, on va lui rendre la vie impossible également.
01:08:18 C'est toutes des petites choses qui peuvent rendre la vie impossible.
01:08:21 – C'est votre conclusion.
01:08:22 – Et comme disait Jean-Michel Fauvergne, oui, c'est vrai, sur la légalisation, on
01:08:25 ne négocie pas en faiblesse, donc on gagne d'abord la bataille et ensuite, on se pose
01:08:30 la question, pour nous, c'est non, c'est clair et net, mais en tout cas, impossible
01:08:33 de négocier.
01:08:34 – Et pour conclure, Jean-Michel Fauvergne, parce qu'on est vraiment tenu par le temps,
01:08:38 s'attaquer aussi aux têtes de réseau, on est capable de le faire, aujourd'hui ?
01:08:41 – Oui, bien sûr que la police et la gendarmerie sont outillés pour faire ça, ensuite, il
01:08:45 faut effectivement que derrière, la justice fasse son job et mieux qu'elle le fait
01:08:49 maintenant et puis il faut déclarer une guerre totale assez stupéfiante, ça n'a pas été
01:08:54 fait jusqu'à présent, il y a un seul homme qui se bouge dans le gouvernement, c'est
01:08:58 Darmanin, le Président de la République aussi est derrière pour annoncer ça, mais il faudrait
01:09:01 peut-être avoir un consensus politique autour de ça, parce que maintenant, les conséquences
01:09:09 sont telles qu'on a besoin de ce consensus politique, toute organisation politique confondue.
01:09:17 – Merci, merci à vous deux, Franck Alizio et Jean-Michel Fauvergne d'avoir été nos
01:09:21 invités, merci à tous les intervenants et à vous aussi les auditeurs de Sud Radio,
01:09:24 vous continuez au 0826 300 300, notre dernière partie va être consacrée à une certaine
01:09:30 relation particulière entre la France et la Russie, mais plus précisément au couple
01:09:34 Macron-Poutine, à tout de suite, encore merci pour ce débat.
01:09:37 Frédéric Brindel.
01:09:38 – Eh bien voilà un sujet qui, j'en suis sûr, chers auditeurs de Sud Radio, vous passionne
01:09:44 au quotidien, la fameuse relation entre Macron et Poutine, un livre est sorti, "Macron-Poutine,
01:09:51 les liaisons dangereuses", un petit clin d'œil à Coderre-Los de Laclosse, pour ceux
01:09:54 qui l'ont lu, Isabelle Lasserre a donc écrit ce livre, journaliste internationale, pour
01:10:00 le Figaro notamment, ancienne correspondante à Moscou, c'est aux éditions de l'Observatoire,
01:10:04 bonjour Isabelle Lasserre.
01:10:05 – Bonjour.
01:10:06 – Bon, j'ai retenu une chose, vous dites, alors, vous êtes claire, la volonté d'ouverture
01:10:11 avec la Russie a toujours échoué, une manière de dire, Emmanuel Macron a essayé mais on
01:10:16 savait que ça ne marcherait pas.
01:10:17 – En fait, c'est Emmanuel Macron et tous ses prédécesseurs qui tous ont essayé de
01:10:23 faire des ouvertures à Vladimir Poutine et de redémarrer les relations, même d'ailleurs
01:10:28 il n'y a pas qu'en France, Barack Obama, c'est une des premières choses qu'il a
01:10:31 faites quand il est arrivé à la Maison-Blanche, et à chaque fois ils se sont heurtés au
01:10:35 mur rouge du Kremlin et à un président Poutine qui au contraire avait pour but de diviser
01:10:42 l'Union Européenne et en fait n'a jamais tendu aucune des mains, et pas plus celle
01:10:51 d'Emmanuel Macron.
01:10:52 – C'était peine perdue, mais comme dans chaque couple il y a du pour et du contre
01:10:55 des deux côtés, on va reprendre nos vieux principes, alors on s'intéresse peut-être
01:10:59 déjà, allez, à Poutine, Vladimir Poutine, dans sa démarche, il est profondément dictateur,
01:11:08 il ne peut donc pas concevoir un dialogue à long terme avec les démocraties occidentales ?
01:11:14 – Alors, je ne sais pas si, bon, d'abord il devient dictateur mais au début c'était
01:11:19 un autocrate, il s'est autoradicalisé au fil des années, je ne sais pas si c'est…
01:11:25 on peut avoir des relations avec les dictateurs, enfin on parlait à Staline, c'est pas ça
01:11:31 la question, c'est que, en fait il a un projet géopolitique Vladimir Poutine dans
01:11:39 ce qu'il considère son ancienne zone d'influence, qui est de restaurer une espèce de forme
01:11:44 de mélange d'empire tsariste et d'Union Soviétique.
01:11:48 – C'est reconstituer l'URSS, finalement.
01:11:50 – Une certaine forme d'URSS et que ce projet géopolitique est ce qui compte, ça avec
01:11:58 le fait de vouloir à nouveau se réinstaller comme une des deux grandes puissances mondiales,
01:12:05 il est très nostalgique de la période où les États-Unis et l'Union Soviétique étaient
01:12:09 les deux grandes puissances face à face.
01:12:11 – L'époque de la guerre froide, le rideau de fer, etc.
01:12:14 – L'époque géopolitique et militaire et ça prime surtout, donc c'est pas tellement
01:12:19 le fait qu'il soit dictateur qui fait qu'on n'arrive pas à parler avec lui, mais le
01:12:23 fait qu'un pays seul, un président seul, comme Emmanuel Macron, n'a pas l'influence
01:12:31 et la force suffisantes pour influencer Vladimir Poutine.
01:12:35 La Chine l'aurait peut-être si elle décidait un jour de le faire, ce qu'elle n'a pas
01:12:39 décidé de faire pour l'instant.
01:12:41 – Justement, alors parlons de l'autre côté du couple, Emmanuel Macron, vous faites un
01:12:46 parallèle avec la démarche qu'il a essayé d'entreprendre avec Donald Trump, celle
01:12:50 qu'il mène aujourd'hui avec Xi Jinping, donc là derrière il y a la question de Taïwan
01:12:55 pour la Chine, vous dites que finalement tout ça c'est voué à l'échec, Macron veut
01:13:00 faire du Macron avec des gens qui ne sont pas Macron-compatibles.
01:13:03 – Pour l'instant ça n'a pas marché, ça n'a pas marché avec Donald Trump, ça
01:13:06 n'a pas marché avec Vladimir Poutine, alors avec Xi Jinping, à l'Elysée, il pense que
01:13:13 c'est en train de marcher, c'est-à-dire que, il pense que, et d'ailleurs aussi les
01:13:18 ukrainiens l'ont en partie reconnu, c'est-à-dire que c'est à la suite du contact de la rencontre
01:13:25 Macron-Xi Jinping à Pékin.
01:13:28 – Que Zelensky a parlé pour la première fois depuis la lancée.
01:13:31 – Alors après il faudra attendre dans les mois suivants pour voir ce que ça peut donner,
01:13:37 moi je pense que sur le fond la Chine n'a aucun intérêt pour l'instant à lâcher
01:13:41 la Russie, c'est très compliqué parce que Emmanuel Macron, bon ça ne marche pas,
01:13:48 il a surestimé sa capacité d'influencer un ancien agent du KGB comme Vladimir Poutine,
01:13:54 et il surestime, comme d'ailleurs souvent c'est pas nécessaire.
01:13:56 – Sa démarche n'était pas noble selon vous, si elle était noble ou pas ?
01:13:59 – Au début oui bien sûr, le fait de parler à Vladimir Poutine au début il a eu totalement
01:14:05 raison, à la fin après tous les crimes de guerre quand on voit que ça ne marche pas,
01:14:09 ça a été contre-productif parce que ça a énervé nos partenaires d'Europe orientale.
01:14:14 Là où c'est très compliqué, c'est que effectivement aujourd'hui, il est impossible,
01:14:19 il ne peut pas y avoir de négociation de paix aujourd'hui, d'abord parce que Vladimir
01:14:23 Poutine n'en veut qu'au prix d'une réédition des ukrainiens, et que les ukrainiens sont
01:14:28 en train de préparer leur contre-offensive dans l'idée de récupérer tout leur territoire.
01:14:33 – Et puis le mal est fait, le mal est fait aussi.
01:14:35 – Emmanuel Macron pense à plus long terme, c'est-à-dire qu'il est persuadé que
01:14:40 cette guerre se terminera autour d'une table de négociation et que personne ne peut jurer
01:14:44 aujourd'hui que Vladimir Poutine ne sera pas autour de cette table de négociation.
01:14:49 Alors pourquoi pas ? Les pays d'Europe de l'Est et l'Ukraine pensent que ce n'est
01:14:55 pas possible parce qu'on ne pourra pas avoir de paix durable avec Vladimir Poutine.
01:14:59 Je pense, moi, qu'on verra à peu près à l'été si Emmanuel Macron a été en fait
01:15:06 un président plus visionnaire que les autres, plus réaliste que les autres et finalement
01:15:10 plus courageux que les autres, ou s'il a été plus naïf que les pays d'Europe orientale.
01:15:15 Il est difficile de répondre de manière avec certitude aujourd'hui.
01:15:19 – Ça amène un tome 2 finalement, Macron-Poutine, les liaisons dangereuses, c'est votre livre
01:15:23 aux éditions de l'Observatoire, on vous attend pour le tome 2.
01:15:26 Alors ce qui est intéressant, c'est que Vladimir Poutine ayant duré, évidemment,
01:15:31 vous l'avez dit, il a été l'interlocuteur de plusieurs présidents français.
01:15:35 Et là vous dites que c'est peut-être François Hollande qui a été le plus efficace.
01:15:41 Expliquez.
01:15:42 – Oui, alors ça a été le plus mou aussi, sans doute.
01:15:45 Mais alors justement, ça a été le plus lucide sur Vladimir Poutine.
01:15:54 Il a eu le courage, en même temps ça a incombé à ses présidences, il a eu le courage de
01:16:01 rompre, parce que moi je pense que c'était quelque chose qu'il fallait faire, de rompre
01:16:05 le contrat des Mistral, des fameux bâtiments des navires de guerre que Nicolas Sarkozy
01:16:11 avait vendus à la Russie.
01:16:12 – Mais avant on avait Sarkozy, le couple Sarkozy-Fillon qui était quand même assez pro-russe.
01:16:16 – Au début, non, au début Nicolas Sarkozy a été assez viril et dur avec Vladimir Poutine,
01:16:26 ça s'est retourné assez vite.
01:16:27 – Mais ça s'est retourné, voilà.
01:16:28 – Ça s'est retourné assez vite, il a construit la cathédrale orthodoxe à Paris
01:16:33 et il a vendu les Mistral.
01:16:35 Si François Hollande n'avait pas rompu ce contrat, on aurait aujourd'hui les Mistral
01:16:42 dans la mer Noire, donc ça ferait quand même assez bourrégeant.
01:16:46 – Donc vous rendez hommage à François Hollande, c'est important de le préciser.
01:16:51 Alors toujours dans cette relation Macron-Poutine, il y a quelque chose qui semble sous-jacent
01:16:58 en fait, ce n'est pas cette relation Macron-Poutine vraiment, c'est la relation franco-russe.
01:17:03 Ces relations sont particulières entre ces deux pays.
01:17:07 La Russie entretient avec la France une relation qu'elle n'a avec personne d'autre dans
01:17:12 l'Europe.
01:17:13 – Oui, il y a une relation particulière.
01:17:15 Il y a une relation d'un ancien empire à un ancien empire, il y a une relation romantique
01:17:22 et culturelle de deux pays qui ont brillé dans la littérature, la musique, etc.
01:17:31 Et puis alors du côté français, il y a aussi ce qui est très apprécié à Moscou,
01:17:36 en fait cette distance que tous les présidents français mettent avec les États-Unis depuis…
01:17:42 – Le côté gaullien, nous sommes un peu indépendants quand même.
01:17:46 – Le côté gaullien et qui parfois donne à nos partenaires d'Europe orientale une
01:17:53 impression assez bizarre, des couilles d'istances et de neutralité, de non-alignement entre
01:18:02 une grande démocratie, la démocratie américaine et un pays qui glisse vers le totalitarisme
01:18:07 comme la Russie ou la Chine.
01:18:09 Mais c'est très présent en France, cette volonté d'être indépendant, c'est aussi
01:18:17 parce que c'est plus facile pour la France que pour les autres pays.
01:18:22 D'abord parce que la France a une ambition européenne, tous les présidents et Macron
01:18:25 l'a pu porter sans doute plus fort que les autres présidents et donc cette ambition
01:18:30 européenne il la met vraiment à distance des autres grandes puissances en fait.
01:18:37 – Les auditeurs de Sud Radio, si vous estimez que dans cette relation Macron-Poutine, Emmanuel
01:18:43 Macron a été plutôt bon, plutôt mauvais, n'hésitez pas, 0826 300 300.
01:18:47 Je reviens à votre livre Isabelle Lasserre mais je vais le mettre aussi en corrélation
01:18:51 avec celui de l'ami Christian Maigrelys qui a été conseiller d'ailleurs de Mikheil
01:18:56 Gorbatchev et qui parle de l'après-chute de l'Union soviétique.
01:18:59 En fait il y a deux options, il y a la France qui dit à la Russie qu'elle l'aime culturellement
01:19:05 mais qui ne veut pas faire trop de business avec parce que c'est pas très crédible,
01:19:10 c'est du communisme et puis les Allemands c'est le contraire et finalement ceux qui
01:19:13 en portent l'addition sont les Allemands qui eux ont développé une relation économique
01:19:17 beaucoup plus forte.
01:19:18 – Oui alors il y a deux pays en France qui ont eu du mal à couper le cordon avec la
01:19:23 Russie, c'est l'Allemagne et la France, je mets la Hongrie de côté pour des raisons
01:19:28 très différentes, effectivement les raisons français ce sont des raisons politiques et
01:19:33 géopolitiques et les raisons allemandes ce sont des raisons économiques et elles ont
01:19:38 été en fait l'imbrication avec l'Allemagne était finalement beaucoup plus importante
01:19:42 que celle de la France.
01:19:44 Alors Emmanuel Macron est très critiqué, moi je suis la première à le critiquer dans
01:19:50 mon livre en sa relation avec la Russie mais finalement c'est aussi en partie injuste
01:19:57 parce que depuis le début sa position a été assez claire, elle est à l'égal de la
01:20:02 position des Européens, c'est-à-dire que la France soutient l'Ukraine à la fois
01:20:05 politiquement, économiquement, militairement, elle fournit des armes.
01:20:09 – D'ailleurs un des pays qui soutient le plus concrètement l'Ukraine avec le matériel.
01:20:12 – Absolument et la position de l'Allemagne a été en fait beaucoup plus ambiguë, c'est-à-dire
01:20:18 que nous on a eu notre affaire avec les Mistral sous Sarkozy et Hollande mais l'Allemagne
01:20:25 a eu son affaire Nord Stream 2 qui a duré beaucoup plus longtemps et qui a été beaucoup
01:20:30 plus difficile à briser et aujourd'hui encore l'Allemagne balance.
01:20:35 Il y a une coalition qui fait que les choses… – Avec des hommes d'affaires allemands
01:20:40 mais des hommes d'État aussi.
01:20:41 – Voilà, puis la coalition, tout le monde n'a pas les mêmes idées mais l'Allemagne
01:20:45 hésite encore, elle n'est pas si claire que ça, elle est toujours tentée par un
01:20:50 retour du business à Zizoual donc en fait elle est moins claire que la France en fait.
01:20:56 – Isabelle Lasserre, sur ce que vous reprochez à Emmanuel Macron, il y a bien sûr les conséquences,
01:21:01 l'échec évident de la négociation avec Poutine, maintenant retournons la carte,
01:21:06 il y a aussi avec les partenaires.
01:21:07 Il a quand même un moment cité la mort cérébrale de l'OTAN, vous venez de parler de ce parallèle
01:21:13 avec les Allemands, il a perdu un petit peu dans sa volonté de négocier par rapport
01:21:18 à ses partenaires aussi Emmanuel Macron.
01:21:21 – Oui, c'est d'ailleurs à mon avis, c'est la principale critique que je lui fais parce
01:21:24 qu'après sur la fin de l'histoire ukrainienne, on verra qui aura eu raison, je pense que
01:21:30 l'histoire n'est pas terminée, moi personnellement je ne sais pas de quel côté elle va tomber.
01:21:34 Par contre ce qui est certain, c'est que les expressions utilisées par Emmanuel Macron,
01:21:39 la mort cérébrale de l'OTAN, c'est vrai que l'OTAN était en très mauvais état,
01:21:44 bon aujourd'hui l'OTAN revit, mais fallait-il le dire comme ça ? Le fait de ne pas humilier
01:21:50 la Russie, le fait de dire "il faut des garanties de sécurité pour la Russie", alors que
01:21:54 le pays qui est attaqué c'est l'Ukraine et qu'on s'attendrait à ce qu'Emmanuel
01:21:58 Macron dise "il faut des garanties pour l'Ukraine d'abord", le fait de ne pas
01:22:02 vouloir humilier la Russie, tout ça ce sont des petites phrases qu'Emmanuel Macron prononce
01:22:08 sans doute parce que lui il pense qu'il voit à long terme, donc quand il dit "il
01:22:13 faut des garanties pour l'Ukraine", il ne faut pas humilier la Russie.
01:22:15 - Et en plus c'est monsieur en même temps, ce qui est tout sauf Poutine.
01:22:17 - Et en plus c'est monsieur en même temps.
01:22:18 Le problème c'est que ça a sapé la confiance que les pays d'Europe orientale, nos partenaires
01:22:26 au sein de l'Europe ont vis-à-vis de la France.
01:22:28 Donc en fait ça a aussi un petit peu pénalisé le projet d'Europe stratégique qui est porté
01:22:36 très très fort par Emmanuel Macron.
01:22:38 Donc c'est plutôt ça en fait, c'est pour ça que le dialogue avec Vladimir Poutine
01:22:42 a été contre-productif parce que sur le fond, bon, c'est comme quand il avait essayé
01:22:48 de réconcilier les Etats-Unis de Donald Trump avec les Iraniens sur l'accord sur le nucléaire
01:22:53 iranien.
01:22:54 - Oui, on partait de loin.
01:22:55 - On essaye et puis si ça marche pas, ça marche pas, il n'y a pas de dégâts collatéraux.
01:22:59 Là c'était contre-productif pour nos partenaires.
01:23:01 - Alors là où j'ai été un petit peu surpris par rapport à vos arguments, vous considérez
01:23:08 que la France n'a pas l'écoute qu'elle devrait avoir par rapport au pays de l'ex-Bloc soviétique.
01:23:14 Donc on est bien sûr Ukraine, Géorgie, ex-URSS mais plus généralement l'ex-Bloc communiste,
01:23:20 Hongrie, Roumanie, etc.
01:23:21 - Oui, non absolument.
01:23:24 C'est-à-dire que en fait, ce que je pense, c'est là où Emmanuel Macron a loupé le
01:23:29 coche, c'est que je pense qu'aujourd'hui, la France peut être leader de l'Europe aujourd'hui,
01:23:36 c'est un des deux grands pays de l'Europe.
01:23:38 - Avec l'Allemagne, oui.
01:23:39 - Même si son économie est en train de décrocher par rapport à celle de l'Allemagne, il lui
01:23:43 reste une armée qui tient vraiment la route et la puissance nucléaire et puis aussi une
01:23:47 manière globale de voir le monde, plus que l'Allemagne ça pour le coup.
01:23:52 Donc la France pouvait être le leader de l'Europe en ce moment mais on ne peut pas
01:23:57 être leader de l'Europe depuis le 24 février 2022 si on ne l'est pas sur l'Ukraine.
01:24:02 Or, il est allé très tard en Ukraine, il a laissé d'autres dirigeants européens
01:24:07 y aller avant lui.
01:24:08 On a l'impression avec ce "en même temps", on avait eu l'impression d'une hésitation,
01:24:14 d'ambiguïté.
01:24:15 Là aujourd'hui, ça va mieux, mais on a pris vraiment du retard.
01:24:21 - Et il faudra faire attention à ce fameux virage de la discussion avec Xi Jinping au
01:24:26 moment où le président chinois intervient dans ce conflit, mais a aussi derrière.
01:24:31 Et vous en parlez dans votre livre, derrière un coin de sa tête, la question de Taïwan.
01:24:35 Vous l'avez compris, nous vous invitons à lire le livre d'Isabelle Lasser aux éditions
01:24:39 de l'Observatoire, "Macron-Poutine, les liaisons dangereuses".
01:24:42 Après Coderre-Los de la Closse, vous avez Isabelle Lasser.
01:24:45 C'était un plaisir de vous recevoir.
01:24:48 Demain, notre grand débat dans "Bourdin, parlons vrai" sera consacré à l'intelligence
01:24:54 artificielle. Tout de suite, une vraie intelligence. André Bercoff, à tout de suite.