SMART JOB - Emission du mercredi 3 mai

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Mercredi 3 mai 2023, SMART JOB reçoit Chloé Karam (Responsable de la branche Expérience employés, WTW) , Thibaud Brière (conseiller en management) , Muriel Touaty (Partner Education, Recherche & Innovation, Onepoint) , Caroline Young (présidente et fondatrice, Exper'connect) et Amélie Favre Guittet (cofondatrice, Talent Management)
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH, c'est tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, chemin d'avenir, c'est le thème de programmes pour sensibiliser les collégiens aux carrières dans le numérique.
00:24 C'est très concret et on en parle dans quelques instants avec Muriel Touati, partenaire Education & Innovation chez OnePoint, elle est notre invitée.
00:31 Smart philo, y a-t-il une technique pour tout ?
00:34 Ben oui, la technique, on parle beaucoup de soft skills et de hard skills, on va en parler avec Thibaut Brière, il est philosophe et conseiller en management.
00:42 Et puis le cercle RH, l'agisme en entreprise, agisme, senior, débat sur les retraites évidemment.
00:47 On va en parler avec deux experts de ce sujet, comment permettre aux seniors, femmes et hommes de pouvoir poursuivre le plus longtemps possible leur carrière tout en s'épanouissant.
00:58 Et puis dans Fenêtres sur l'emploi, pour terminer notre émission, le baromètre des DRH, la place du télétravail.
01:04 C'est un sujet finalement dont on parlera de moins en moins, il s'est institutionnalisé, on en parlera avec Chloé Caram, elle est responsable de la branche employée chez WTW.
01:14 Voilà le programme, tout de suite, c'est Bien dans son Job.
01:17 Bien dans son Job, parlons du numérique.
01:33 On en parle beaucoup sur ce plateau, la difficulté de former, de pouvoir accompagner les élèves dès le plus jeune âge.
01:38 Et ça c'est un sujet que vous portez Muriel Touati.
01:40 Bonjour Muriel.
01:41 Bonjour.
01:42 Très heureux de vous accueillir sur ce plateau.
01:44 Vous êtes déjà venue au cours d'un débat, mais là vous revenez seule avec nous, partenaire éducation innovation chez OnePoint.
01:50 Chez OnePoint, joie de vous retrouver Charles.
01:52 C'est un vrai plaisir et partagé.
01:54 OnePoint, d'abord un mot parce que ça va venir éclairer aussi l'action Chemin d'Avenir.
01:58 Comment on pourrait définir OnePoint ? C'est compliqué de le définir, c'est quoi ?
02:03 C'est compliqué avec ça, mais avec ça très simple.
02:06 Tout d'abord, OnePoint est l'architecte des grandes transformations autour du numérique, autour du digital, autour des enjeux culturels et humains.
02:14 Donc déjà, on place ce décor.
02:16 Et puis, c'est un modèle exemplaire, comme j'aime le dire.
02:19 C'est-à-dire que nous accompagnons de bout en bout et de façon extrêmement personnalisée, en couvrant tous les secteurs, tous les marchés,
02:26 toutes les expertises des grandes transformations auprès des organisations publiques et auprès des organisations privées,
02:33 et bien tous les besoins que sont révélés chez ces partenaires.
02:37 Et puis, nous les accompagnons depuis 20 ans maintenant, puisque nous avons fêté nos 22 ans l'année dernière.
02:43 OnePoint, c'est 3 300 belles âmes qui composent cette merveilleuse maison dans toute la France, dans toutes nos belles régions françaises et aussi à l'international.
02:52 Et portée par un fondateur.
02:55 Portée par un fondateur d'exception.
02:57 Visionnaire.
02:58 Visionnaire, entrepreneur et entrepreneur qui répond du nom de David Layani, 44 ans, et qui a créé cette très belle maison à nouveau en 2002.
03:08 Monsieur El-Touati, quelque chose de passionnant va se créer le 16 mai prochain, chemin d'avenir.
03:13 L'idée, et ça c'est très intéressant, c'est de faire sortir les collégiens de leurs établissements, de leurs salles de classe, avec ces chaises qui font du bruit,
03:20 pour les projeter chez OnePoint.
03:22 Il suffit d'aller chez vous pour voir que c'est une sorte d'écosystème où il fait bon vivre, et de les plonger réellement dans quoi ?
03:29 Dans une rencontre réelle avec ceux qui embauchent, créent, inventent, font de la tech.
03:34 On est bien d'accord, c'est ça l'esprit ?
03:36 C'est exactement ça, ceux qui font.
03:38 La beauté du geste, si j'ose dire, par rapport à OnePoint, c'est que nous sommes à l'intermédiation du secteur public et du secteur privé.
03:46 Nous travaillons aussi bien avec le monde public, et donc les ministères, les états, les collectivités, les régions, mais également les universités et les écoles,
03:55 donc le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et le ministère de l'Éducation nationale, et également avec le secteur privé.
04:01 Et la capacité que nous avons à être à l'intermédiation de ces deux mondes nous amène à être également une société à impact.
04:07 Une société à impact qui vise, oserais-je dire, une société réparée sur du social et du sociétal.
04:13 Et nous avons souhaité en effet, dans le cadre des actions et des activités que nous développons autour de l'éducation, que je porte au effort chez OnePoint,
04:21 d'aller travailler les collégiennes et les collégiens, comme vous le dites très bien, de les sortir quelque part de leur salle de classe pour les amener dans un lieu qui fait.
04:31 C'est-à-dire que chez OnePoint, ce que nous disons, nous faisons un lieu d'entreprise avec des lieux extrêmement collaboratifs,
04:37 qui sont propices finalement à la créativité, à la liberté de faire, à la liberté d'être, à la liberté de devenir.
04:43 Et nous organisons le 16 mai prochain un événement qui traite dans sa globalité sur l'attractivité des jeunes filles au monde de la technologie, du numérique,
04:54 mais également à la notion d'entreprendre. 100 collégiens, collégiennes seront à ce rendez-vous.
05:00 C'est eux qui seront les protagonistes du récit de cet événement dont je parlerai.
05:04 - On va voir au fil de l'eau quelques images, quelques photos, parce que ça montre aussi l'écosystème dans lequel vous évoluez et dans lequel évolueront ces collégiennes et collégiens,
05:12 parce que le lieu, évidemment, est un lieu de conférence, un lieu d'échange, et ça c'est très important d'avoir un espace dédié, et il sera dédié à ces collégiennes.
05:20 - Exclusivement.
05:21 - Il y a quand même dans l'idée de l'intermédiation, c'est un joli mot, qui dit quand même, et on l'entend sur ce plateau, l'éducation nationale devrait aller un peu plus vite.
05:30 Est-ce que, d'une manière comme ça insidieuse, vous dites à l'éducation nationale, parce que le rectorat, évidemment, est partenaire avec vous, on peut peut-être vous accompagner à aller plus vite ?
05:38 Est-ce qu'il y a un peu de ça, quand même ?
05:40 - Mais il y a beaucoup de ça, Arnaud, il y a beaucoup de ça, parce que nous considérons de toute façon, et ça c'est une des missions de One Punch, de rapprocher, encore une fois je le répète, c'est très important,
05:50 tel un phare éclairant, et bien les ministères qui agissent et les entreprises qui font.
05:56 Alors, ça veut dire quoi en deux mots ? Ça veut dire que finalement, on travaille la complémentarité.
06:00 Ce que fait l'éducation nationale, et bien, ce que fait l'entreprise, est aussi bien, mais la complémentarité des deux mondes crée finalement l'étincelle de la réussite.
06:10 - Vous pouvez parler aux professeurs aussi, ils seront là ?
06:12 - Alors exactement.
06:13 - Il y a un message à envoyer aux professeurs ?
06:14 - Il y a un message à envoyer aux professeurs, de se dire quoi ? De se dire d'abord, nous invitons vos collégiens et vos collégiennes pour travailler les biais cognitifs, les biais éducationnels,
06:22 pour faire en sorte aussi de parer à la pénurie des talents, à cette fameuse guerre des talents, ce déficit de talents que nous avons,
06:28 parce que nous avons une vocation à impact que de vouloir travailler la croissance de notre pays, générer d'autant plus d'emplois, et surtout travailler la réindustrialisation.
06:38 Et on ne peut pas faire l'économie de plus de 50% de la population, qui est une population féminine.
06:43 Or, force est de constater qu'aujourd'hui, 17% de la gente féminine ne va pas dans cette filière, même si elle le souhaiterait.
06:52 Parce qu'on sait qu'à la maison, 33% des petites sont simplement encouragées par les parents à se diriger vers ces métiers-là, alors que 66% sont les garçons, et que 57% pourtant, souhaitent s'y engager.
07:08 Comment travailler justement ces biais-là ? Comment travailler les consciences collectives ? Comment faire en sorte aussi que les petites doivent être accompagnées pour oser ?
07:18 Rassurer, accompagner.
07:20 Être en confiance, être dans un territoire de liberté psychique, de conditionnement, en lien avec la maison, en lien avec l'éducation nationale, et en lien avec les entreprises.
07:29 Et qui mieux que One Point pour pouvoir accompagner l'éducation nationale et le rectorat de Paris ?
07:35 Effectivement, les collégiennes, les enseignants qui seront présents avec les associations, d'ailleurs de parents d'élèves, mais aussi des associations qui travaillent avec l'éducation nationale.
07:46 Autant d'acteurs et autant de protagonistes qui sont là pour faire en sorte qu'on aille vers une société réparée.
07:52 Quand même une rencontre très concrète avec des entrepreneurs, des dirigeants, et puis des débats, ils vont partir plus intelligents,
07:59 Cédric Villani, Edith Cresson, Sarah Elhéry, pour ne citer que Florence Biau, Alexis Kaufman, sur des tables rondes assez courtes, très dynamiques, pour aussi, j'allais dire,
08:08 voilà, ils vont repartir aussi avec un bagage, avec une connaissance.
08:12 Ils vont partir avec même plus que ça. Petit un, nous avons souhaité faire en sorte que cet événement baptisé "Chemin d'Avenir"
08:18 "Rêvons ensemble", et le "ensemble" est très important, "nos métiers dans le numérique" puissent effectivement faire en sorte que les acteurs, les agents du changement seront les enfants.
08:29 Mais nous avons souhaité également travailler avec des institutionnels.
08:34 La première partie de cet événement, Arnaud, et ça c'est très important, à l'instar de la fresque du climat, sera la fresque, ce que j'ai baptisé, et j'y tiens beaucoup, "l'équilibre harmonieux".
08:45 Parce qu'on considère qu'une société réparée qui va vers le haut, qui travaille le social, le sociétal, et une économie accélérée, ne peut faire l'impasse de l'équilibre.
08:54 Et l'équilibre, c'est la différence, c'est l'acceptation de la différence, et donc la complémentarité.
08:58 Mais un équilibre qui vaut la peine ne peut exister que s'il est harmonieux.
09:03 Donc cette fresque de l'équilibre harmonieux sera un jeu. Nous sommes avec des collégiens et des collégiennes.
09:08 Un jeu de cartes, exactement, soyons ludiques, qui va venir déconstruire, encore une fois, des billets cognitifs, qui va venir reconstruire une narration qui sera propre à ces collégiens.
09:19 On va leur faire poser des questions, et eux-mêmes arriveront aux réponses.
09:24 Juste avant de nous quitter, Marielle Twati, je sais que ça vous tient très à cœur, parce que vous portez un bagage 20 ans en Israël, vous avez aussi piloté cet écosystème autour de la tech,
09:34 et on sait qu'Israël est un pays en pointe sur ces sujets. Qu'est-ce que vous apportez de cette expérience de 20 ans en Israël,
09:39 et qu'est-ce que vous aimeriez que la France récupère de tout cela, de cette expérience qui vous a construit ?
09:45 Absolument, 20 ans en Israël, moi je dis toujours pour schématiser, prenez-moi au cinquième degré, que le seul risque que nous avons en Israël, c'est de mourir.
09:52 Donc tous les risques sont bons à prendre. Tout les risques sont bons à prendre. Autrement dit, l'échec doit être considéré comme une valeur positive.
09:59 Le seul sujet qui est à ramener sur notre écosystème en France, pour travailler la croissance, une société sereine et équilibrée, c'est de travailler ce qu'on appelle les compétences douces,
10:09 autrement dit l'audace, la combativité, le fait de ne pas avoir peur, le fait de prendre des risques, se dire que si on échoue, ce n'est pas grave,
10:18 parce qu'on conscientise l'échec, et qu'on sait que ce qui se trouve peut être transformé en réussite.
10:24 Donc oser devenir. La tech est universelle. Elle n'est pas genrée, elle est encore moins sexuée.
10:30 En Israël, elle est partagée, les femmes sont impliquées.
10:32 48% des femmes sont aux commandes de la tech et sont aux commandes de la recherche israélienne.
10:38 Aux commandes, hein ?
10:39 Absolument aux commandes. Il faut savoir aussi que c'est un petit pays, que la seule façon de s'autosuffire en Israël, c'est l'innovation et la tech.
10:47 Si on appelle ce pays la "start-up nation", la France doit être un pays d'industrialisation, on l'a été, on doit le redevenir.
10:54 Les femmes ont un rôle à jouer, majeur, dans la complémentarité avec les hommes.
11:01 Voilà le chemin d'avenir que OnePun propose, et nous serons là pour amener aussi des livrables,
11:08 et je clôturerai peut-être avec cela, parce que l'idée ce n'est pas de faire un événement, simplement.
11:13 Ce n'est pas un "one shot" comme on dit. Il va y avoir des livrables de tout ce qui va se passer pendant cette journée,
11:19 la fraise de lit, par exemple, les tables rondes, et on mesurera ces livrables qui seront dispatchés dans tout le territoire en France,
11:25 et on refera cela l'année prochaine pour voir où on a progressé et où on doit encore accélérer.
11:31 Un début de tableau de bord pour voir l'évolution à travers cet événement important le 16 mai prochain.
11:36 Merci Muriel Touati d'être venue nous éclairer et nous faire partager aussi vos convictions, partenaires éducation et innovation chez OnePoint.
11:43 Merci de nous avoir rendu visite.
11:45 Merci mille fois.
11:46 On tourne une page, on fait de la philo, on va parler technique. Est-ce que tout est technique ?
11:50 Ça c'est un vrai sujet puisqu'on évoquait les compétences douces il y a un instant.
11:54 On en parle avec Thibault Brière, c'est Smartphilo.
11:57 Smartphilo avec Thibault Brière.
12:04 Bonjour Thibault.
12:05 Bonjour Arnaud.
12:06 Ravi de vous accueillir, conseiller en management, philosophe, toxic management, votre dernier livre chez Robert Laffont.
12:11 Et vous avez choisi de nous parler de la technique.
12:13 Alors on parle souvent de technologie, vous avez choisi de nous parler précisément de la technique.
12:17 D'abord pourquoi avoir choisi ce sujet en particulier ?
12:20 Parce qu'on voit qu'il y a une pénurie de talent, il y a une pénurie de talent.
12:22 On cherche sans cesse à recruter des nouveaux techniciens.
12:26 On cherche à ce que ces techniciens soient outillés en demain de les dernières techniques à la mode, les dernières techniques.
12:33 Et donc j'ai le sentiment qu'il y a une inflation comme ça de technicité et que pour autant on voit que ça ne suffit pas dans les organisations.
12:41 Juste quand même qu'on y voit clair, c'est quoi la différence entre une technologie et une technique ?
12:45 Alors une technologie en fait ça désigne par métonymie donc un ensemble de techniques.
12:50 Donc dans une technologie...
12:52 Il y a plein de techniques.
12:53 Exactement, c'est un ensemble associé de techniques.
12:56 Concrètement la technique elle ne s'adapte pas uniquement aux choses technologiques, c'est-à-dire au moteur d'une voiture, à l'ingénierie informatique,
13:05 puisque très rapidement on imagine cela.
13:08 La technique c'est tout autre chose, ça peut être aussi la technique d'un manager pour embarquer ses équipes ou pour les faire se plier à des normes.
13:16 C'est ça la technique, vous y intégrez ça aussi.
13:18 Oui, effectivement.
13:20 C'est aussi bien la technique et les techniques culinaires.
13:23 Il y a des techniques, moi qui suis un pratiquant d'art martiaux, il y a des techniques par exemple de clé de bras.
13:27 Donc ce qu'on va attendre à la base, ce que l'on entend à la base par une technique, c'est quelque chose, c'est un procédé qui produit immanquablement un effet.
13:37 Et j'insiste sur le immanquablement, puisque ça on voit que par exemple la technique du marteau, de l'usage du marteau pour enfoncer un clou,
13:43 elle fonctionne infailliblement, par exemple dans un support, dans du bois.
13:48 En revanche, des dites techniques, des techniques de communication, des techniques de management, des techniques de gestion du personnel,
13:54 elles n'ont pas la même infaillibilité, parce qu'elles s'appliquent à des sujets humains qui sont libres, ça peut marcher dans certaines circonstances, mais ne plus marcher dans d'autres.
14:03 Et donc là, il faut faire attention en tout cas, quand on emploie le mot technique, à savoir précisément de quoi on parle, pour ne pas se laisser abuser.
14:11 À savoir que lorsque vous allez dans une formation et un expert vous enseigne une technique par exemple de management ou relationnelle, une technique de communication,
14:20 ça n'a pas une infaillibilité et ça demandera toujours à être contextualisé.
14:26 Adapté.
14:28 Adapté, effectivement.
14:30 Mais pourquoi on cherche, Thibault, autant à voir ou à chercher des techniques ? C'est quoi l'intérêt de tout cela, in fine ?
14:39 Parce que c'est rassurant. C'est rassurant de pouvoir se dire "je vais me raccrocher à une technique dont je crois" et donc on projette dessus en fait des croyances.
14:48 "Je crois qu'elle va fonctionner infailliblement", en tout cas c'est ce que disent les meilleurs.
14:52 Donc il y a un effet rassurant. Deuxièmement, ça permet de se couvrir.
14:55 Comme les procédures, les normes dans une organisation, on pourra toujours dire "ah oui mais j'ai utilisé la technique référencée, certifiée par tel organisme ou par tel formateur, etc."
15:06 On parlait tout à l'heure de la technique de l'oralité.
15:10 Vous dites "c'est pas comme le clou", on a bien compris. L'humain, évidemment, tout le monde est différent.
15:15 Il y a un danger à maîtriser cette technique. Je pense à un manager qui serait coaché, accompagné.
15:21 Est-ce que ça ne produirait pas finalement l'effet inverse ? Est-ce que celui qui regarde ce manager, aussi éloquent soit-il, se dit "mais en fait tout ça sonne faux".
15:33 Il a les techniques, mais je n'y crois pas.
15:36 Alors je vais vous répondre naturellement oui, Arnaud, et je vais vous dire pourquoi.
15:40 Mais d'abord, il faut dire que ces techniques sont d'abord utiles.
15:43 Il est utile de pouvoir effectivement se laisser enseigner des techniques, de pouvoir utiliser les techniques.
15:48 Mais ce qui est important, c'est d'en rester libre et de, à chaque fois, les contextualiser.
15:52 Parfois il faut les utiliser, parfois il faut surtout ne pas les utiliser.
15:55 Le principal inconvénient, effectivement, lorsque l'on a en face de soi, par exemple, un manager qui utilise des techniques de communication, des techniques de management,
16:03 c'est qu'on ne sait jamais, du coup, à qui on a affaire.
16:05 Lorsqu'il vous parle, est-ce que c'est vraiment lui qui parle ou est-ce que c'est quelqu'un d'autre à travers lui ?
16:10 Est-ce que lorsqu'il vous dit quelque chose, il ne fait que relayer, par exemple, le message de la direction ?
16:15 Est-ce qu'il est simplement en train d'utiliser des techniques de persuasion que lui auraient enseignées tel ou tel coach ou expert ?
16:21 Ou est-ce qu'il est naturel ? Et du coup, ça mine la confiance interindividuelle, puisque je ne sais jamais si vous êtes authentique dans votre pratique.
16:29 Juste un petit mot, là. Je me tourne vers le philosophe et pas le conseiller en management, mais on a appelé ça, chez les philosophes, les sophistes,
16:36 c'est-à-dire ceux qui maîtrisaient la parole, mais qui n'utilisaient pas, je dirais, pour le dire simplement, à bon escient, le sophisme.
16:43 C'est une forme de mensonge ou de dissimulation grâce à la parole. Est-ce que je m'approche de la...
16:48 Oui, oui, vous approchez, Arnaud, de la réalité. En tout cas, c'est une artificialisation de la parole.
16:55 C'est-à-dire qu'en fait, on a un rapport purement instrumental à la parole. Effectivement, les sophistes enseignent des techniques de persuasion.
17:03 Comment, par exemple, feindre l'émotion ? Comment, avec un raisonnement éventuellement spécieux, en tout cas, être convaincant, etc.
17:13 Donc ça, c'est le propre des sophistes, oui. – Et c'est dangereux ou pas ? Parce que quand vous dites ça, j'ai l'impression de voir ce qu'on apprend
17:19 en technique commerciale ou dans certaines écoles où ce sont finalement les mêmes techniques issues de l'Antiquité qu'on a transposées à des méthodes commerciales.
17:27 – Alors c'est performant, mais simplement dans un cadre. C'est-à-dire que ce ne sont que des moyens. Et la vraie difficulté, effectivement,
17:32 c'est qu'on enseigne beaucoup les moyens, c'est-à-dire toutes ces techniques de persuasion, par exemple, mais la finalité, on ne s'interroge plus sur la finalité.
17:40 C'est la raison pour laquelle le philosophe Heidegger disait qu'aujourd'hui, nous étions sous le règne de la technique, et la grande difficulté,
17:46 c'est que ça a produit, non seulement historiquement, des organisations totalitaires, mais c'est qu'à force de générer, en tout cas, des individus
17:53 qui ne sont formés qu'à du comment, mais plus à s'interroger sur le pourquoi des choses, eh bien, on peut former de parfaits fanatiques,
18:00 des gens qui ne se soucient que du fait que ça fonctionne, peu importe la légitimité des fins poursuivies, en fait.
18:09 - Passionnant. Heidegger et les sophistes. Alors, Platon, la référence aux sophistes ?
18:15 - Alors, Platon, oui, c'est Platon qui, le premier, effectivement, a critiqué cette conception instrumentale de la parole et de la raison,
18:21 qui, du coup, dénature l'usage de la raison, puisqu'on se désintéresse, du coup, de la recherche de vérité.
18:27 - C'est passionnant d'accueillir des philosophes pour parler, justement, du monde moderne et de l'entreprise.
18:31 Merci, Thibaut Brière, d'être venu nous éclairer, conseiller en management, philosophe,
18:35 auteur de ce livre "Toxic Management", sorti chez Robert Laffont. Merci de nous avoir rendu visite.
18:40 On fait une courte pause. On va s'intéresser dans le cerclérage à l'agisme, évidemment, qui renvoie aux mots "senior".
18:45 On est senior à 45 ans, 50 ans. Comment continuer, eh bien, à poursuivre sa carrière dignement et en s'épanouissant,
18:53 parce que c'est tout l'enjeu, évidemment, sans être éliminé du monde du travail trop tôt ?
18:58 On va en parler avec nos experts. C'est le cerclérage et c'est le débat, juste après la pause.
19:03 [Générique]
19:15 Le cerclérage pour parler des seniors, de l'agisme, parce qu'on va essayer d'utiliser un autre mot.
19:20 Le sujet, vous l'avez vu, est au cœur de l'actualité, puisque le Conseil constitutionnel a supprimé un certain nombre d'éléments
19:26 qui traitaient, justement, du débat que nous allons avoir avec mes invités.
19:30 L'index senior, la visite médicale à 61 ans et le CDI senior, tout ça a disparu. Pouf !
19:35 Où cela va-t-il atterrir ? Peut-être dans un nouveau texte de loi. L'index, évidemment, n'est pas partagé par tout le monde.
19:42 Et puis, il y a un débat très philosophique sur la relation des chefs d'entreprise, des DRH, à l'égard de quelqu'un qui a plus de 50 ans
19:50 et dont on ne sait plus trop quoi faire en interne et qu'on n'ose pas embaucher, parfois.
19:54 Je pense avoir posé le sujet dans les grandes lignes. Amélie Favoriguiter, ravie de vous retrouver sur le plateau de Smart Job.
20:01 Présidente de Talent Management Group, et vous êtes très impliquée sur ces questions d'accompagnement et de recrutement des seniors.
20:10 Et puis, avec nous, Caroline Jung, ravie de vous retrouver toutes les deux, car vous êtes régulièrement venue chez nous.
20:15 Présidente d'Expert Connect. On l'entend, c'est destiné à des quads, des cadres ?
20:21 Nous, notre métier, c'est de recycler l'intelligence et donc on fait travailler des retraités.
20:24 Des retraités, c'est-à-dire qu'on… et d'ailleurs, légalement, on peut le dire à ceux qui ne le savent pas, on peut cumuler retraite et emploi.
20:31 Absolument.
20:32 C'est plutôt assez rentable, d'ailleurs.
20:34 Même, et enfin, on va en parler, mais c'est le sujet de l'émission, ça va même devenir une ressource nécessaire pour toutes les entreprises.
20:42 C'est cela. Peut-être avec, dit-on, une réforme, peut-être pour réorganiser ce cumul retraite-emploi.
20:49 Je pense qu'il faut surtout… Libérer ? Libérer et pas remettre des contraintes.
20:54 Et alors, je n'ai pas vu, évidemment, les textes de loi prévus, ni le décret d'application que nous attendons avec impatience.
21:00 C'est ça.
21:01 Mais j'ai peur qu'ils aient remis des contraintes inutiles alors que les entreprises vont avoir terriblement besoin de cette ressource.
21:07 On y vient. Vous voyez que certains se sont dit "mais c'est une aubaine incroyable, je vais pouvoir m'arrêter et toucher mon droit à retraite"
21:13 et certains cadres, elle est parfois très bonne, et réenchaîner immédiatement dans la même entreprise, mais cette fois-ci en statut auto-entrepreneur ou consultant.
21:22 Et même statut salarié.
21:24 Amélie, parce que c'est un sujet, je sais, qui vous tient très à cœur, sur lequel vous êtes très engagée, vous faites des webinaires, vous en parlez beaucoup.
21:31 J'ai vu Elisabeth Badinter qui expliquait que la France était "gérontophobe", c'est-à-dire qu'elle n'aimait pas ses vieux et qu'elle n'aimait pas les vieux.
21:40 Elisabeth Badinter, c'est une figure qui parle beaucoup des questions de laïcité, qui est une femme d'un certain âge ou d'un âge certain.
21:46 Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
21:47 Oui, je suis d'accord avec elle. On a beaucoup d'entreprises encore et beaucoup de personnes au sein des entreprises qui n'ont pas envie de travailler avec des vieux, donc des seniors.
21:55 Senior, pour moi, ça part d'à peu près 45 ans.
21:57 45 pour vous ?
21:58 Oui, pour moi c'est 45. D'ailleurs, c'est un flou artistique, parce qu'on ne sait pas exactement à partir de quel âge on est vraiment senior.
22:04 Pour Pôle emploi et pour l'APEC, ça va être 55, pour l'INSEE c'est 50, mais on a droit à des aides seniors à partir de 45. Du coup, c'est un peu un flou artistique.
22:13 Mais ça c'est un flou artistique, excusez-moi, parce que ce sujet on le traite très souvent. Rentrons dans le détail.
22:18 Est-ce que c'est un flou artistique organisé, qui permet à la fois aux entreprises de pouvoir réguler leur masse salariale ?
22:25 Est-ce que c'est un flou organisé par les pouvoirs publics ? Parce que tout ce que vous dites là, j'imagine que les conseillers sociaux du Président et de la Première Ministre le savent.
22:32 Oui, ils doivent le savoir.
22:33 Je pense que ça arrange un petit peu tout le monde, parce qu'on a effectivement beaucoup de stats sur le chômage ou l'emploi des seniors pour les 50-55, les 55-60, les 60-64.
22:43 On a ces taux d'emploi et de chômage qui sont connus. Mais pour le 45-55, on a un petit trou où on ne sait pas trop exactement, parce que sinon, en dessous de 50, c'est dans le cercle classique des plus de 26.
22:59 Mais du coup, c'est noyé un petit peu. Donc je pense que ça arrange un petit peu tout le monde.
23:02 On parle avec vous, Caroline, parce que vous êtes entrée dans le vif du sujet de ces salariés qui ont eu une carrière, puis derrière, qui se disent "j'arrête pas parce que j'ai des compétences".
23:10 Vous dites "ça va devenir incontournable". Incontournable parce que globalement, on est en pénurie dans certains secteurs et que si on ne recycle pas nos anciens, je ne suis même pas senior, on n'a aucune chance de pourvoir les postes. C'est ça que vous nous dites.
23:23 Alors si vous m'autorisez, je vais tenter une mise en perspective. En fait, je suis une hémographe de formation, donc je me suis toujours passionnée pour des tendances de monterre.
23:32 Le herbet le bras.
23:34 Exactement. Et notamment les questions de vieillissement. À un moment, il y avait cet énorme cohorte de baby-boomers et beaucoup de jeunes qui rentraient sur le marché du travail.
23:45 Et finalement, nos dirigeants se sont dit "on va permettre de faire entrer plus rapidement les jeunes", c'est ce qu'ils espéraient en tout cas, en faisant partir gentiment les seniors avec des plans de départ.
23:59 On a fait un tort épouvantable sur la réputation des gens qui avaient plus de 50 ou 55 ans, leur donnant des outils. Pour justifier leur départ des entreprises, on a dû leur trouver des maladies.
24:11 Ils s'adaptent moins vite, ils sont plus lents, ils sont caractériels, etc. Et ces pauvres personnes, qui d'ailleurs ne sont pas les mêmes puisqu'elles changent en permanence, on paye encore le prix aujourd'hui par une mauvaise réputation.
24:29 Alors qu'ils ne sont pas plus lents et pas moins adaptables que les autres.
24:33 Et aujourd'hui, qu'est-ce qui est en train de se passer du point de vue des grandes masses démographiques ? Les baby-boomers sont à peu près partis à la retraite, c'était des très très gros cohortes de personnes, il reste encore un peu de baby-boomers dans le marché du travail, mais plus beaucoup.
24:45 Il y a moins de jeunes. En Europe actuellement, on perd tous les ans 1 million de personnes en âge de travaillé, c'est-à-dire entre les bornes d'entrée du marché de l'emploi et de la sortie.
24:54 1 million, ça ne paraît pas beaucoup, on est 450 millions en Europe, mais en fait, à la marge sur les gens qui travaillent, c'est énorme.
25:00 Et aujourd'hui, ce qu'on voit sur le marché du travail, de la concurrence qu'il y a pour s'adjoindre à les compétences des jeunes, une inflation sur les salaires, etc., elle s'explique simplement par ça, et pas uniquement par une reprise d'activité post-Covid.
25:13 C'est juste pour compenser le vide, c'est pas parce que l'économie accélère.
25:16 C'est juste pour compenser le vide, et c'est là pour durer.
25:18 Vous me faites peur, parce que quand l'économie va accélérer...
25:20 Bah oui, mais qui sont les gens aujourd'hui qui sont disponibles et compétents sur le marché du travail, notamment, nous c'est un peu notre spécialité, mais sur les métiers industriels, à cycle long, technique, etc., alors que ce sont des métiers qui sont délaissés par...
25:32 Il faut de l'expérience.
25:33 Non, mais ça n'intéresse pas les jeunes aujourd'hui de devenir un chauffeur de grenier...
25:35 Clairement pas, c'est vrai.
25:36 Ou électricien, ou que sais-je, eh bien ce sont les retraités.
25:39 C'est bizarre.
25:40 Et ils sont là, exactement, ils sont là.
25:42 Et parce que...
25:43 Et disponibles.
25:44 Amélie, vous ne recrutez pas que des cols blancs, parce que, que les choses soient claires, il n'y a pas que le consultant en finance, non, vous avez, vous évoquez le chauffeur de grenier, il n'y a pas une entreprise industrielle qui ne cherche pas un chauffeur de grenier qui va le chercher en Pologne.
25:59 On est d'accord.
26:00 C'est clair.
26:01 Et là, vous dites à ces chauffeurs de grenier en retraite, si tu as encore envie de donner pour Vasie, tu as du boulot, on est bien d'accord.
26:07 Exactement.
26:08 Et les boîtes, là, les accueils, bras ouverts.
26:10 On parlait de la mauvaise image des seniors, et pour moi, elle est en train de disparaître au profit de la compétence, tout simplement.
26:18 Parce que...
26:19 On n'a pas le choix.
26:20 On n'a pas le choix.
26:21 On a gommé l'âge et les différences d'âge.
26:22 Et là, je vois très bien, mes candidats ou avec mes clients, etc., l'âge n'est plus un sujet, aujourd'hui.
26:28 Et ça, c'est une révolution assez récente.
26:30 Ça bouge, hein.
26:31 Grâce aussi aux émissions de télé, grâce à vous.
26:32 Grâce à tout, grâce à...
26:33 Ça bouge, mais ça prend du sang aussi.
26:35 Mais vous, vos clients, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
26:36 Moi, j'essaie beaucoup de sensibiliser les start-up, les TPE, surtout les start-up qui n'ont pas vraiment l'habitude d'embaucher des profils seniors,
26:43 qui commencent tout doucement.
26:45 Et l'idée, c'est de les faire travailler avec Pôle emploi, notamment, ou avec l'APEC, sur des accompagnements spécifiques.
26:50 Et c'est, effectivement, leur dire, regardez tout ce qu'un senior peut vous apporter.
26:53 Et, effectivement, vous en avez besoin, aujourd'hui.
26:55 Quand vous êtes en train de lever des millions, vous êtes obligés d'avoir un ancien d'AF qui sait brasser de l'argent.
27:01 Vous êtes obligés d'avoir un DRH qui sait comment gérer, justement, des recrutements en masse, qui va vous accompagner à structurer, à organiser.
27:08 Donc, moi, pour le coup, je suis plus sur l'école blanc.
27:10 Mais on a besoin aussi d'eux dans beaucoup d'entreprises pour aider les entreprises à se structurer, à s'organiser et à rassurer les plus jeunes qui arrivent sur le marché de l'emploi et qui sont très angoissées.
27:21 Juste quelques mots sur les femmes.
27:22 Parce que là, on parle de chaudronniers, qui sont quand même plutôt des métiers d'hommes ou des métiers techniques faits par les hommes.
27:27 On en déplaise. Mais les femmes sont encore plus victimes lorsqu'elles sont dans cette catégorie d'âge, à partir de 50 ans, que les hommes.
27:36 Comment vous l'expliquez ? Qu'est-ce qui fait que les femmes sont finalement encore plus discriminées ?
27:39 Parce que c'est, aujourd'hui, il y a une discrimination à l'âge.
27:42 Il y a une discrimination à l'âge, il y a une discrimination au salaire.
27:45 Bon, on en est encore là-dessus, aussi.
27:47 C'est aussi beaucoup le manque de confiance en elles.
27:49 C'est-à-dire qu'on a aussi du mal, quand on est une femme, à se valoriser et à se mettre en avant.
27:52 Donc elles ont du mal à aller chercher le contrat et à vraiment arriver à argumenter devant un recruteur.
27:59 L'homme a toujours ce côté un peu très rassurant, psychologiquement, de se dire qu'avoir un homme avec sa stature, pour certains types de postes, c'est plus rassurant.
28:08 Il va pouvoir encadrer une femme, si on lui demande de manager.
28:11 Oui, mais c'est un peu une maman, elle va être trop douce.
28:13 Vous l'entendez, ça encore ?
28:14 J'entends encore. J'ai toujours ces stéréotypes, moi, qui viennent dans la bouche des chefs d'entreprise, quand je leur propose des profils de femmes.
28:21 Ils me disent "oui, mais un homme, ça a plus de poignes".
28:24 Je dis "non, il faut arrêter, c'est encore des stéréotypes qu'il faut combattre".
28:27 Dernière partie de l'émission, parce que là, on a fait un diagnostic, on voit les actions que vous menez,
28:31 mais concrètement, la politique des quotas, notamment sur la place des femmes dans les conseils d'administration, dans les COMEX,
28:37 on voit que ça a plutôt porté ses fruits, les chiffres sont plutôt bons.
28:41 La loi Ricksin, la loi Zimmerman.
28:44 Est-ce qu'il faut, l'index senior posait cette question, il a été supprimé par le conseil Constit,
28:48 il faut imposer des quotas, c'est-à-dire des mesures qui seraient presque des mesures RSE ?
28:53 C'est-à-dire que dans ce qu'on va montrer de son entreprise, il y aura l'égalité homme-femme,
28:58 il y aura des questions d'inclusion, de handicap, et puis il y aura les questions des seniors.
29:03 Est-ce que vous y souscrivez ? Vous dites "le marché va se réguler de lui-même et ça va s'organiser".
29:07 D'une part, je suis très méfiante des index. Il y a tellement d'entreprises différentes, avec des situations différentes.
29:12 Il y a des endroits où le senior est pertinent, d'autres, il l'est moins,
29:16 parce que les technologies, parce que des nouveaux métiers, parce que que sais-je.
29:20 Donc je suis très prudente là-dessus. Surtout, je pense que les entreprises aujourd'hui
29:24 n'ont pas forcément besoin de contraintes supplémentaires avec des amendes potentielles à la clé.
29:30 Mais surtout, je pense que la tendance est là et qu'elle est irréversible,
29:35 et que le problème va se résoudre de lui-même. Donc je ne suis pas du tout...
29:39 Le marché va se réguler, ça va s'organiser de lui-même.
29:42 Moi, je suis pour un petit coup de pouce.
29:44 Je pense que vous n'êtes pas complètement...
29:46 Moi, je suis plutôt pour l'index, parce que je me dis que finalement, inciter les entreprises à le faire, ça peut être cool.
29:52 Quand on interroge souvent les RH et les recruteurs, il y avait une enquête qui était sortie qui montrait
29:56 qu'à plus de 70%, ils étaient prêts à recruter des profils seniors s'ils étaient obligés de le faire.
30:00 Donc là, je me dis "Ok, si vous êtes obligés, vous voulez le faire, si vous ne voulez pas..."
30:04 Donc la peur du gendarme.
30:05 La peur du gendarme va faire bouger. On le voit dans les recruteurs quand ils sont en interne dans l'entreprise.
30:11 Ils ont du mal à s'imposer face au manager.
30:13 Et donc en fait, quand le manager dit "Il faut juste me remplacer Micheline par truc mûche,
30:17 mais tu prends à peu près le même profil, donc en gros plus jeune, machin..."
30:22 Ils ne vont pas dire "Oui, mais j'ai un profil qui est bien, qui est capé."
30:25 Non, non, tu me recrutes la même chose, ne t'emmerde pas.
30:27 Et en fait, ils n'arrivent pas du tout à s'imposer, même si la plupart des RH et des recruteurs sont persuadés
30:33 qu'un profil senior est capable de faire le job et peut apporter beaucoup de choses, ils n'osent pas le faire.
30:37 - Attendez, Amélie, vous nous dites quand même, là c'est de la sociologie très fine de l'entreprise,
30:43 c'est que le manager peut aussi d'une certaine manière avoir peur du senior.
30:47 - Bien sûr. - Parce qu'il peut être challengé sur ses compétences.
30:49 - Il peut être managé sur ses compétences et aussi des fois un problème relationnel.
30:54 Moi très souvent quand j'ai un manager, il me dit "Mais oui, mais comment je vais faire pour le recadrer s'il est plus âgé que moi ?
30:59 Je vais avoir l'impression de recadrer mon père."
31:01 Alors non, ce n'est pas ton père.
31:03 - Tu as une autorité sur lui. - Voilà.
31:05 - Et donc il y a plein de mécanismes qu'il faut arriver à casser pour rassurer souvent le manager en disant
31:11 "Mais cette personne que tu recrutes, elle va t'écouter, elle va te respecter et elle va aussi t'apporter des choses."
31:16 - Et Caroline Jung, un mot sur les... parce qu'un des arguments il y a très longtemps qui perdure, c'est
31:21 "Le senior me coûte cher." Ça, on ne l'a pas encore évoqué parce que le senior est trop lent, le senior a plein de défauts,
31:25 mais puis en plus il va me coûter cher.
31:28 Vos seniors, enfin vos retraités qui re-rentrent dans la vie active, ils sont mieux payés ?
31:34 Comment ils négocient le salaire ? Parce que eux, ils bénéficient de leur retraite, ils ont leur droit à retraite,
31:38 mais en plus ils ont le levier pour dire "Bah écoutez, non, là, je suis désolé, avec mes compétences, j'y vais pas."
31:44 Parce que c'est des métiers sous tension là dont vous parlez.
31:46 - Alors nous, il a fallu trouver un prix pour le retraité quand on a démarré il y a 20 ans.
31:51 - Le retraité a un prix. - Eh oui, parce que quand on a démarré il y a 20 ans, on nous disait "Il est à la retraite,
31:55 il touche une pension, en faisant en plus de le payer quoi." - Bah oui.
31:58 - Même pour des compétences rares. - Bah oui.
32:00 - Il y a cette tentation de se dire "Écoutez, vous avez déjà votre droit à retraite."
32:02 - Et à l'inverse, ils ont tous un copain qui gagne 2000 euros par jour.
32:05 Le monde est ainsi fait que la vérité est probablement entre les deux.
32:08 - 1000 c'est pas mal déjà.
32:10 - Donc nous, on rémunère nos experts, on n'appelle pas retraités parce qu'ils ont de l'expérience à partager.
32:15 - Ouais c'est...
32:16 - On rémunère nos experts à la hauteur de leur dernier coup pour l'entreprise, c'est-à-dire qu'ils vont toucher la même chose qu'avant, à la journée.
32:23 Donc en échange d'un tarif qui pour du conseil ou de la prestation de service est très modeste,
32:28 ils ont la flexibilité qu'ils offrent et la compétence.
32:31 Donc voilà, nous on a pensé que ce point d'équilibre était pertinent.
32:34 - Juste un petit mot sur les retraites, puisque vous avez vu qu'on est quand même toujours dans le débat des retraites, on n'en sort pas.
32:39 J'y bêtise, j'en suis pas sûr, on ne cotise plus.
32:42 Une fois qu'on a soldé ses droits à retraite et qu'on retravaille derrière,
32:46 tout ce qu'on fait, parce qu'il y a des cotisations,
32:48 elles sont basculées sur quelque chose mais qui n'est pas ma répartition à moi, ça va ailleurs.
32:52 - Justement le texte... - On travaille pour les autres.
32:54 - Le texte et une des réformes qui était l'objectif de la loi, c'était de permettre aux gens,
33:00 puisqu'ils payaient des cotisations, d'augmenter les droits.
33:05 Je fais l'impasse sur la complexité du système pour ajouter 2 euros par mois aux retraités qui reprennent l'activité.
33:12 Mais ce que j'ai lu, mais de nouveau, nous n'avons pas les décrets d'application,
33:17 c'est que ça ne changera pas la retraite de base, ça pourrait améliorer les complémentaires.
33:23 Et alors là, je trouve que l'objectif du coup, qui était d'aider les retraités modestes à améliorer leur pension,
33:29 va être complètement raté. Mais de nouveau, je n'ai pas le contenu exact de la loi.
33:34 - Donc effectivement, c'est pour ça que je soulève ce sujet, parce qu'il est dans le tuyau
33:38 et il n'est pas encore sorti officiellement, mais ça veut dire qu'une partie de la cotisation de ce retraité,
33:42 il cotise à perte.
33:44 - Ah ben alors, ça de toute façon... - On est d'accord.
33:46 - Mais en plus, de nouveau, on ne sait pas quelle sera l'application, comment ça va s'appliquer.
33:54 - Amélie, un dernier mot. Est-ce que quand même, il y a à la fois un paysage, un verre à moitié vide et à moitié plein
34:00 dans ce qu'on se raconte, parce qu'il y a quand même des choses qui se passent,
34:02 est-ce que vous sentez que les choses bougent dans l'entreprise, ou, je repose ma question,
34:07 il est quand même nécessaire de l'accompagner, au-delà des bonnes volontés de chacune et de chacun,
34:11 d'éléments un peu plus coercitifs, quand même, j'ai le sentiment, ou alors des incitations fiscales.
34:16 Est-ce qu'il y a plusieurs pistes ?
34:18 - Ça aiderait, parce que dès lors qu'on touche à l'argent pour une entreprise, c'est quand même très incitatif.
34:21 - Voilà. Un jeune, une solution, et l'apprentissage avec une aide de 6 000 euros pour l'apprenti,
34:26 on se dit, j'embauche... Mais alors là, vous n'êtes pas non plus...
34:29 - Non, mais il y a eu des tentatives, le BINOUM, Senior Junior, il y a quelques années,
34:33 qui a été un échec évident. - Ça n'a pas marché.
34:35 - Le CDI Senior, je pense que c'était une catastrophe.
34:37 - Il était revenu dans le texte des retraites.
34:40 - Oui, voilà, mais je suis extrêmement sceptique sur le...
34:44 Je veux dire, l'entreprise, elle est extrêmement simple, elle est binaire.
34:48 Elle a un besoin, elle va le chercher, elle n'a pas de besoin.
34:51 Si vous donnez 2 000, 4 000 euros, ça ne va pas marcher non plus.
34:54 Donc, je pense qu'il faut faire des choses simples pour qu'elles soient directement utilisables.
34:59 - Merci à vous, mesdames, d'être venues sur le plateau.
35:02 C'est un sujet qui avance et sur lequel j'en suis sûr, parce qu'il a été supprimé par le Conseil Constit,
35:06 le gouvernement va devoir faire des propositions.
35:09 La NDRH fait des propositions concrètes, il y a un travail sur la fiscalité,
35:12 sur un accompagnement du chef d'entreprise qui recrute, mais vous avez raison,
35:16 un entrepreneur ne recrute que s'il a des besoins, et pas uniquement parce qu'il a une aide fiscale.
35:20 C'est ce que vous vouliez nous dire. En tout cas, c'est la logique d'Experts Connect.
35:24 Merci, Caroline Jung, d'être venue nous rendre visite, présidente d'Experts Connect.
35:27 - Merci à vous. - Merci à vous, Amélie Favreguité.
35:29 Vous revenez quand vous voulez, évidemment. Vous êtes toujours la bienvenue.
35:32 Présidente de Talent Management Group.
35:34 Merci à vous. Et puis, on termine évidemment par notre rubrique Fenêtres sur l'emploi.
35:40 [Musique]
35:52 Fenêtres sur l'emploi. Pour parler du télétravail, on en parle beaucoup sur ce plateau,
35:57 avec beaucoup d'études, évidemment, et aujourd'hui un baromètre.
36:01 Un baromètre des DRH, développé et présenté par Chloé Caram.
36:05 - Bonjour, Chloé. Ravie de vous accueillir. - Bonjour.
36:07 Responsable de la branche employée chez WTW.
36:10 D'abord, un petit mot sur cette belle entreprise de conseil.
36:13 Vous faites du conseil, on est bien d'accord.
36:15 Tout à fait. On fait du conseil, et cette branche s'apparente au conseil en ressources humaines.
36:20 L'entreprise fait aussi du conseil en risques et en finances.
36:26 Mais là, c'est les ressources humaines qui vont nous intéresser aujourd'hui.
36:29 Parlons des ressources humaines. Alors, baromètre que vous republiez, là, qui est tout frais.
36:35 D'abord, il en sort un élément, je dirais, d'une manière intuitive, on en avait,
36:40 mais là, qui est vraiment fixé dans les chiffres, le télétravail, il s'est institutionnalisé.
36:45 Voilà, on n'en parle plus. Il est là. Il fait partie du quotidien des salariés.
36:50 C'est bien ça, l'enseignement de l'étude.
36:52 Tout à fait. C'est l'un des enseignements principaux de l'étude.
36:56 Ce sujet ne fait plus débat. La quasi-totalité des entreprises ont des principes de fonctionnement liés au télétravail.
37:03 Aujourd'hui, 94 % sont dans cette tendance.
37:08 On va voir les chiffres, en politique du télétravail en France, puisque vous êtes un groupe international, on l'aura compris.
37:13 94 % des entreprises ont un dispositif qui encadre le télétravail, un accord de télétravail.
37:17 54 % des entreprises ont défini leurs principes en 2020. Très intéressant, parce qu'évidemment, crise Covid.
37:24 Et 40 % des entreprises ont défini leurs principes en 2021-2022.
37:28 Ces deux derniers chiffres sont intéressants, parce qu'il y a ceux qui se sont dit qu'on n'a pas le choix, il faut vite agir par leurs activités.
37:34 Puis d'autres qui ont un petit peu hésité, mais je pense que c'est venu des salariés qui leur ont dit "écoutez, on veut du télétravail". C'est ça l'idée ?
37:41 C'est venu de l'enseignement pandémie, finalement.
37:45 Donc ceux qui n'avaient pas ça déjà en place, s'y sont mis très très vite, juste après la pandémie.
37:52 C'était une nécessité et c'était aussi une vraie demande du côté des salariés.
37:58 Il y a un vrai sujet quand même sur, et ça, ça vous impacte aussi vous en tant qu'entreprise de conseil,
38:03 parce que l'entreprise de conseil en général était un peu précurseur sur ces sujets-là, avec des consultants qui partaient loin,
38:09 et qui étaient déjà en télétravail, sans le dire. De fait, le full remote ou pas, on en est où ?
38:15 J'ai le sentiment que ce qui s'est institutionnalisé, c'est l'hybridation du travail, pas le 100 % télétravail.
38:21 Vous avez raison. Effectivement, on est aujourd'hui sur environ deux journées de télétravail.
38:28 Ça, ça ne semble pas faire débat aujourd'hui en France. C'est ce qu'offre la majorité des employeurs.
38:35 Nous avons moins d'entreprises qui vont jusqu'à trois jours, mais c'est tout de même présent.
38:43 Et ensuite, quatre jours, c'est assez peu courant, tout comme les cinq jours.
38:48 Donc ça, ce jour, vraiment, et même chose, une journée seulement, ça paraît peu.
38:53 Donc on est vraiment entre deux et trois jours, grande majorité à deux jours.
38:56 Quand on affine un peu, parce qu'il y a quand même pas mal de sujets sous-jacents, les lieux de travail.
39:01 Parce que ça, c'est un sujet, rapidement, en 2020, on a eu des entreprises dont les salariés sont partis à 800 km, prenant au dépourvu.
39:07 Là, c'est intéressant, parce que 42 % versus 43 en 2022, c'était le baromètre précédent, des entreprises
39:14 où les salariés ont l'obligation de télétravailler en France métropolitaine.
39:18 C'est-à-dire qu'une grande majorité, quand même, ont essayé de circonscrire l'endroit où le salarié travaillait,
39:23 pour pouvoir lui permettre de revenir un peu dans l'écosystème. C'est ça, l'objectif ?
39:27 C'est tout à fait ça, mais pas seulement. Il y a aussi des questions, par exemple, s'il s'agit de télétravail depuis l'étranger.
39:33 Alors, certains employeurs le permettent, mais ils ne sont pas la majorité, puisqu'il y a des implications fiscales.
39:38 Bien sûr que les entreprises n'ont pas envie de gérer, mais effectivement, on a 42 % en France métropolitaine,
39:45 et aussi 36 % qui demandent aux salariés de travailler de leur domicile, et non pas de ce qu'on pourrait appeler un tiers-lieu.
39:51 Donc, un lieu...
39:53 Je ne parle pas à Ibiza, ça que vous voulez dire. On est d'accord, je ne parle pas au Grand-Amers.
39:56 Voilà, ne pas travailler de son hôtel à Ibiza. Alors, certains le permettent, mais ils ne sont pas la majorité.
40:01 Un mot, je garde pour la fin, la semaine des 4 jours, qui est en train de monter à grande vitesse,
40:06 puisque j'ai le sentiment que le télétravail a enchaîné, a lié finalement cette semaine des 4 jours, en fait, de manière presque mécanique.
40:14 Mais c'est quand même un élément clé aujourd'hui.
40:17 Vous, qui êtes une entreprise de conseil, et là, on fait focus sur la relation au RH,
40:21 dans les annonces d'emploi, quand il n'y a pas le mot télétravail, elles sont éliminées de fait.
40:26 Tout à fait, et d'ailleurs, 87 % des DRH, donc la grande majorité,
40:32 est d'accord pour dire que le télétravail booste leur attractivité.
40:36 Donc, non seulement en tant qu'employeur pour leurs propres salariés, mais aussi pour les candidats et pour le recrutement.
40:42 Le recrutement reste une des priorités des DRH aujourd'hui.
40:45 Et donc, comme vous le disiez, sans télétravail, difficile de recruter.
40:49 Alors, le revers de la médaille, comme on dit ici en France, c'est qu'il y a quand même 87 % des DRH
40:55 qui considèrent que le télétravail n'apporte rien à la collaboration, lien social, esprit d'équipe, innovation collective.
41:01 C'est-à-dire qu'au moment où on veut être attractif et on met du télétravail,
41:04 le DRH sait au même moment que ça va un peu distendre les liens dans l'entreprise.
41:09 Il est un peu pris au piège, notre DRH, là.
41:11 Alors oui, effectivement, ça n'apporte rien à la collaboration,
41:15 mais il n'y a quand même qu'une petite minorité qui pense que ça nuit fortement la collaboration.
41:21 Donc, ça n'apporte rien, mais c'est plutôt neutre, c'est plutôt pas d'impact.
41:26 Comme pour la productivité, d'ailleurs, on a 68 % qui disent que ça n'a pas d'impact sur la productivité
41:33 et un bon tiers, quand même, qui pensent que ça a boosté la productivité,
41:37 notamment par rapport au temps de transport qui est économisé.
41:40 Oui, et puis la disponibilité de cerveau non pollué par le collègue, le téléphone,
41:45 on est chez soi ou dans un tiers lieu.
41:48 Un mot, quand même, avant de nous quitter, parce que la semaine des 4 jours, vous allez l'examiner,
41:52 vous avez commencé à traiter ce sujet ou pas ?
41:54 Alors oui, effectivement, c'était l'une de nos questions et ce qu'il en ressort,
41:58 c'est que ce sujet fait encore débat dans le sens où la grande majorité ne l'a pas encore mis en place.
42:06 Très peu sont incertains et la majorité des employeurs aujourd'hui ne l'a pas du tout dans son agenda.
42:14 Donc, c'est encore un sujet très médiatisé qui est en train de faire débat
42:17 et qui va peut-être faire bouger les lignes pour notre prochaine enquête.
42:20 Qui n'a pas encore totalement irrigué, même si c'est un sujet de réflexion qui commence à impacter,
42:24 évidemment, nous les journalistes, les sociologues.
42:27 De plus en plus présent dans les médias, notamment.
42:28 Merci, Chloé Caram, d'être venue nous rendre visite.
42:30 Vous travaillez depuis Lausanne, si je ne m'abuse.
42:32 Tout à fait.
42:33 Merci d'avoir fait ce grand détour pour venir sur le plateau de Smartjob,
42:36 responsable de la branche employée chez WTW.
42:39 Merci, c'est un vrai plaisir de vous accueillir.
42:41 L'émission est terminée.
42:42 Merci à toute l'équipe qui m'a accompagné, évidemment, Mani à la réalisation.
42:46 Je remercie Thibault pour le son et merci à l'équipe de programmation, évidemment.
42:50 Nicolas Juchat et Alexis qui nous accompagnaient aujourd'hui.
42:55 Merci à vous. Merci pour votre fidélité.
42:56 Je vous dis à demain. Bye bye.
42:57 [Musique]

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