SMART BOURSE - Emission du mercredi 10 mai

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Mercredi 10 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Sandra Servat (Directeur Adjoint de la Gestion sous mandat, Portzamparc BNPP) , Etienne Gorgeon (Responsable de l’activité obligataire, Sanso IS) , Pierre-Alexis Dumont (Directeur de la gestion actions et convertibles, Groupama AM) et Nicolas Kieffer (Gérant de portefeuille actions, Montpensier Finance)
Transcript
00:00 C'est reparti pour Smartbourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:11 Bsmart, chaque jour à la mi-journée 12h30-13h et en fin d'après-midi la grande édition
00:16 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bsmart TV, émission que vous retrouvez
00:21 chaque jour en replay sur bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition ce soir, le chiffre du jour qui est celui de l'inflation
00:31 mensuelle aux Etats-Unis pour le mois d'avril.
00:33 Le rapport a été publié en début d'après-midi et constitue un premier test, on va le dire
00:38 comme ça, pour la pause signalée par la réserve fédérale américaine.
00:42 A priori, le rapport ne change pas grand-chose à la situation et l'évaluation de la situation
00:48 qui a été faite par la Fed la semaine dernière avec des chiffres d'inflation qui ressortent
00:52 en ligne par rapport aux attentes du marché du consensus des économistes.
00:56 On notera que la partie logement commence à se détendre enfin et que la partie des
01:02 services hors logement et hors énergie, la partie spécifique regardée par la Fed aujourd'hui,
01:09 est là aussi en train de se détendre en allant dans la bonne direction.
01:13 Les services cœur hors logement ne progressent plus que de 0,1% d'un mois sur l'autre
01:18 en rythme annuel, en glissement sur 12 mois, on est encore sur une progression de plus
01:23 de 5%.
01:24 Au global, l'inflation américaine passe sous la barre des 5% au cours du mois d'avril
01:30 par rapport au mois d'avril 2022, vous aurez le détail dans un instant avec Alex Nguyen.
01:35 Pour la partie microéconomique, on est encore dans la séquence de publication de résultats
01:39 ou de chiffres d'activité pour le premier trimestre.
01:43 Le match du jour, ou même plutôt le grand écart du jour sur le marché parisien, c'est
01:47 la réaction de marché après les publications de Crédit Agricole d'un côté et d'Alstom
01:52 de l'autre.
01:53 Les chiffres de Crédit Agricole sont bons et même très bons avec un trimestre record
01:56 en termes d'activité de marché pour Crédit Agricole.
01:59 A l'inverse, Alstom a publié des résultats et une activité en ligne pour le trimestre
02:05 écoulé.
02:06 Alstom qui a surtout reporté d'un an ses objectifs financiers, ce qui n'est pas forcément
02:11 du goût du marché des investisseurs évidemment.
02:13 Crédit Agricole +5%, Alstom -5% donc qui marque aujourd'hui ce grand écart au sein
02:19 du CAC 40.
02:20 Le CAC qui reste dans une logique de consolidation autour de 7 350 points ce soir en cette fin
02:26 de séance.
02:27 Discussion à suivre évidemment avec nos invités de Planète Marché.
02:29 Qu'est-ce que le thème de la pause de la Fed inspire sur le plan de l'investissement ?
02:34 Ce sera évidemment la question à la une.
02:36 Et puis dans le quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir, nous focaliserons
02:39 sur le thème du sport, un thème qui est exploité notamment chez Mon Pensier Finance
02:43 et c'est Nicolas Kieffer, gérant chez Mon Pensier qui sera avec nous en plateau à partir
02:47 de 17h45.
02:48 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, c'est le résumé de la
03:03 séance Les Infos Clés du jour.
03:05 On est sur les marchés avec vous, Alix Hengouyen, après un petit sursaut, le CAC 40 va finalement
03:10 terminer cette séance dans le rouge après la publication du rapport mensuel sur l'inflation
03:15 aux Etats-Unis.
03:16 Oui, l'inflation américaine continue de ralentir.
03:18 Le taux d'inflation des biens et services n'a augmenté que de 4,9% sur un an en avril,
03:24 après 5% en mars.
03:26 C'est la première fois en deux ans qu'elle passe sous la barre de 5%.
03:30 L'inflation sous-jacente a elle aussi ralenti.
03:33 Elle passe de 5,6% à 5,5%.
03:37 C'est conforme aux attentes.
03:39 On identifie deux réactions suite à cette nouvelle donnée.
03:43 D'une part la chute des rendements obligataires aux Etats-Unis et puis côté devise, l'euro
03:49 progresse.
03:50 Du côté des résultats d'entreprises, Alix, là aussi la saison se poursuit, notamment
03:55 en Europe.
03:56 L'un des faits marquants du jour, ce sont les résultats de crédit agricole au premier
04:00 trimestre qui dépassent largement les attentes du marché.
04:03 En bourse, son titre bondit de plus de 5%.
04:07 Les revenus du groupe bancaire sont en hausse de 9,6% sur un an.
04:12 Le résultat net par du groupe atteint de son côté deux fois le résultat du premier
04:17 trimestre 2022.
04:18 Comme pour d'autres banques européennes ces dernières semaines, les activités de
04:23 financement et d'investissement ont été particulièrement motrices.
04:27 On trouve comme autre élément moteur la banque de détail à l'international avec
04:32 une dynamique toute particulière en Italie.
04:34 Les revenus y ont progressé de près de 23%.
04:38 L'Italie devient d'ailleurs le deuxième marché domestique de crédit agricole après
04:43 la France.
04:44 On retient enfin que la situation est moins favorable pour les caisses régionales.
04:48 Dans le reste de l'actualité des entreprises, Renault n'exclut pas d'introduire en bourse
04:53 sa division sportive alpine.
04:55 A noter cependant qu'à l'occasion du sommet Future of the Car organisé par le Financial
05:01 Times, Luca De Meo a précisé qu'il ne le fera pas tant que la nouvelle gamme ne sera
05:05 pas déployée.
05:06 Et puis côté américain, on retiendra aujourd'hui la dégringolade du titre Airbnb.
05:12 Et oui, le marché aurait pu se contenter de se réjouir des réservations record au
05:17 premier trimestre.
05:18 Airbnb a vu son chiffre d'affaires bondit de plus de 20%.
05:22 Mais il en est autrement et ce sont les perspectives d'Airbnb qui retiennent l'attention avec
05:27 un ralentissement attendu de la croissance des réservations d'ici à l'été.
05:32 Le nombre de nuitées sur la plateforme devrait croître à un rythme bien moindre qu'en
05:37 2022, sans compter que le prix moyen par jour devrait être légèrement inférieur à celui
05:42 de l'année précédente, notamment à cause de l'inflation.
05:45 Tendance mon ami, chaque soir en direct à 17h les infos clés de marché avec Alix Nguyen
05:51 dans Smart Bourse sur Bsmart.
05:52 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:06 Sandra Servaille est à nos côtés, directeur adjoint de la gestion sous mandat de Ports
06:09 Empars.
06:10 Bonsoir Sandra.
06:11 Ravi de vous retrouver.
06:12 Ravi de retrouver également Pierre-Alexis Dumont à nos côtés.
06:15 Bonsoir Pierre-Alexis.
06:16 Bonsoir Grégoire.
06:17 Directeur de la gestion action et convertible de Groupama Asset Management et Etienne Gorjon
06:21 avec nous également en plateau.
06:22 Bonsoir Etienne.
06:23 Bonsoir.
06:24 Merci d'être là, vous êtes responsable de l'activité obligataire de Sanso IS.
06:28 Je commence avec vous, le gérant obligataire Etienne, pour savoir un peu ce que vous inspire
06:35 le thème de la pause de la part de la réserve fédérale américaine qui ouvre potentiellement
06:39 une nouvelle séquence.
06:40 La pause c'est bien parce que ça met fin à une séquence de hausse de taux foudroyante
06:46 de 500 points de base en un peu moins de 14 mois, ce qui restera une séquence historique
06:52 de ce point de vue là.
06:53 La pause c'est aussi inquiétant parce que c'est une attitude qui intervient à un moment
07:03 où on peut commencer à s'inquiéter de la progression économique aux Etats-Unis et
07:09 des craquements financiers en série qu'on continue d'observer dans le segment des banques
07:12 régionales aux Etats-Unis.
07:13 Il y a plein de choses là Grégoire.
07:15 Si on commence par la pause, j'ai envie de dire que si l'histoire est un bon guide, on
07:19 y est presque en réalité.
07:21 Historiquement, les taux de directeur vont légèrement au-delà de l'inflation cœur.
07:25 Là ça va se jouer à pas grand chose puisqu'on est à 5,525 sur les taux de directeur, on
07:29 est à 5,5 sur l'inflation cœur.
07:32 Mais historiquement on va un peu au-delà.
07:34 On serait censé, s'histoire encore une fois était un bon guide, aller plutôt vers les
07:38 6.
07:39 Ça c'est la première chose.
07:40 La deuxième chose c'est que la réserve fédérale a dit pause mais pas baisse de
07:43 taux.
07:44 Le marché à partir de juillet, il y a une baisse de taux.
07:46 Pourquoi ? Parce que historiquement, le marché obligataire en fait anticipe probablement
07:51 une récession.
07:52 Et il le fait parce que historiquement, c'est ce qui se passe.
07:56 Sur les 13 derniers cycles haussiers, il y en a 10 qui ont conduit des récessions.
08:00 Je rappellerai que si vous regardez les cycles haussiers qui ont conduit une récession,
08:06 entre la dernière hausse de taux et la première coupe, ça se passe quatre mois.
08:10 Ça va très vite.
08:11 Donc là ça se passe vraiment très vite pour le marché.
08:13 Il se passerait trois mois à peine puisque ça serait à partir de juillet-août.
08:19 Ce qui est intéressant c'est que dans ces baisses de taux ou dans ces anticipations,
08:24 il y a effectivement plusieurs choses.
08:25 Des craintes d'inflation qui ne se matérialisent pas.
08:27 En tout cas qu'on ne trouve pas dans le marché du crédit, qu'on ne trouve pas dans le
08:31 marché actions, qu'on ne trouve pas dans la plupart des actifs risqués.
08:35 Ça c'est le premier point.
08:40 Et puis le second point, il y a le risque et ces faillites bancaires qu'on retrouve
08:43 lui pour le coup dans cette baisse de taux.
08:46 Qui semble jouer un rôle quand même dans la pause édictée ou en tout cas la quasi-pause
08:51 signalée par la Fed.
08:53 Grégoire Slouss.
08:54 Mais oui bien sûr, c'est le quart d'heure warrelien de l'enquête réalisée auprès
08:59 des senior loan officers aux Etats-Unis.
09:01 Personne n'avait jamais entendu parler de cette enquête.
09:02 On ne parle plus que de ça.
09:03 C'est le terme à la mode, l'acronyme à la mode.
09:08 Et c'est vrai que sur la partie crédit, regardez ça historiquement, c'est un indicateur
09:12 avancé des défauts qui allaient arriver.
09:13 Là ce qui est assez intéressant, c'est effectivement les banques, notamment aux
09:18 Etats-Unis, sont en train de réduire fortement la production de crédit.
09:21 La réserve fédérale met un accent particulier sur cet indicateur qui est vrai et très souvent
09:26 un bon indicateur d'une récession future.
09:28 Ce qui est assez intéressant également, c'est que pour la première fois, on n'a
09:32 pas une concomitance entre le marché du crédit et le fait que le système bancaire américain
09:38 souffre.
09:39 D'habitude, les spreads commencent à s'écarter et on a une restriction monétaire des deux
09:42 côtés.
09:43 Et je pense qu'on n'a pas ça sur les marchés en ce moment, pas que du crédit, mais également
09:47 les marchés actions, simplement parce qu'en fait, on pensait qu'on était en quantitatif
09:51 tightening, on pensait qu'on était en réduction de liquidités, mais depuis le début de l'année,
09:55 on est en réalité en quantitative easing.
09:57 La réserve fédérale a rajouté des liquidités pour stabiliser le système bancaire.
10:01 La Banque du Japon l'a fait également, la PBOC chinoise l'a fait.
10:04 Enfin bref, il y a une concomitance d'action des banques centrales qui, à mon avis, explique
10:08 cette dichotomie et l'enjeu dans les prochaines semaines.
10:11 Il y en a plusieurs.
10:14 Est-ce que le marché, donc marché actions, marché du crédit vont rejoindre ce que disent
10:19 ces indicateurs de contraction des envies de prêter au niveau des banques ? Est-ce
10:26 qu'on va commencer à voir la courbe des taux varier énormément quand les deux-dix
10:30 ans commencent à gigoter, si vous permettez l'expression, ces indicateurs d'une forte
10:36 pontification qui veut souvent dire que c'est la fin de partie, on passe à la récession,
10:40 on passe à un autre environnement ? Et donc ça, c'est les choses qu'on ne sait pas
10:43 encore et qui vont se dérouler devant nos yeux.
10:45 Au passage, sur cet indicateur de liquidité des banques centrales, là, on est en train
10:49 de repasser en dessous du zéro.
10:50 Donc tout devrait se passer dans les prochains mois avec peut-être un bon gros sel inutile
10:57 ou pas.
10:58 Je voulais vous spoiler déjà la fin.
11:00 Bah Sandra, alors je vous laisse la parole sur ce thème de la pause.
11:05 Non mais on voit bien que le marché est un peu entre deux eaux, effectivement, parce
11:09 que, encore une fois, on va parler peut-être des résultats d'entreprise, mais bon, les
11:13 résultats, les niveaux de marge en tout cas sont encore solides, il y a encore un flux
11:17 de rachat d'actions sur les marchés actions.
11:19 Il y a aussi plein de raisons de ne pas quitter complètement le voyage tout de suite aujourd'hui,
11:23 maintenant.
11:24 La dernière hausse, puisse-pose, c'était globalement attendu par le marché.
11:29 Il n'y avait pas trop de suspense.
11:30 On va passer la batterie de chiffres sur le CPI, les taux faits de fund versus l'inflation
11:36 enco.
11:37 C'était globalement attendu.
11:38 Moi, là où j'ai été un petit peu surprise, c'est plus sur le ton de Powell.
11:42 Alors, je ne sais pas si c'est ma sensibilité propre ou pas, mais ce scénario le plus probable
11:49 selon lui étant justement d'arriver à vaincre l'inflation sans entraîner de récession
11:53 ou de récession forte aux États-Unis.
11:55 J'ai envie d'y croire en tout cas, je vais lui laisser le bénéfice du doute.
11:59 En revanche, c'est vrai que le contexte est assez compliqué, particulier pour l'économie.
12:04 On en parlera peut-être, plafond de la dette.
12:06 Moi, je pars du principe que ce sera fait, mais il y aura certainement de la réduction
12:10 budgétaire quand on essaie d'éviter une récession, ça peut potentiellement avoir
12:15 un impact sur l'économie réelle.
12:16 Et puis, effectivement, toute la partie stress bancaire, Powell était le premier à dire
12:19 qu'effectivement SVBNCO avait entraîné indirectement une sorte de hausse de taux
12:23 de 25-50 BP.
12:24 À côté de ça, on a effectivement les conditions de crédit qui se durcissent.
12:28 Ça a été publié lundi, 46% des banques durcissent leurs conditions de crédit.
12:32 Elles ont l'intention de le faire, de le poursuivre en 2023 et en 2024.
12:36 Et puis surtout, on a la demande qui baisse également, ménage et entreprises.
12:39 Donc, ce n'est pas forcément un élément favorable.
12:43 Mais malgré tout, il y avait déjà de toute façon cette survie, c'est sûr et certain.
12:49 Malgré tout, il reste plutôt optimiste.
12:51 Après, pour la partie equity, il y a deux choses.
12:55 Le moteur du marché action, on en parlera certainement après, ça reste encore une
12:57 fois le jus de PSO, les résultats.
12:59 Pour l'instant, ils sont bons, voire très bons.
13:01 Et puis, à côté de ça, quand on regarde aussi un petit peu cette pause dans une politique
13:06 monétaire, généralement, c'est plutôt favorable, en tout cas à court terme sur
13:09 les marchés.
13:10 Ils sont flats ou légèrement haussiers.
13:12 C'est plutôt quand on va aller, en tout cas en première intention, dans une baisse
13:15 de taux qu'on a une jambe de baisse.
13:17 Si demain ou fin d'année, on a effectivement une baisse de taux, c'est qu'il y a eu potentiellement
13:21 un pépin bancaire ou au niveau économique.
13:24 Donc, voilà.
13:25 Là, c'est un peu, on est dans une situation un petit peu entre deux chaises.
13:30 On attend de voir.
13:31 On va être comme Powell, on va attendre les chiffres.
13:32 Mais vous êtes aussi d'avis parce que ça fait un moment, on attend les chiffres tout
13:36 le temps.
13:37 On attend tout le temps les chiffres, tout le temps.
13:38 C'est le problème de la déformance donnée.
13:39 On passe notre vie à attendre les chiffres.
13:42 Mais vous êtes d'accord avec l'idée que dans quelques semaines ou une paire de mois,
13:46 on sera peut-être un peu mieux fixé sur le scénario, la vitesse de ralentissement
13:53 de l'économie américaine, post-SBB, etc.
13:55 Ça permettra d'éclaircir un peu les scénarios, peut-être, qu'on est obligé de garder sur
14:01 la table aujourd'hui ?
14:02 Oui, complètement.
14:03 Il y a encore un mois ou un mois et demi de ça, tout le monde avait enlevé de son vocabulaire
14:06 le mot récession.
14:07 Et aujourd'hui, ça revient.
14:08 Et il y a de grandes chances, une probabilité pour qu'on ait une récession petite, mineure
14:13 certainement, mais récession aussi parce qu'on le voit et on en parlera peut-être
14:16 dans les résultats des entreprises, mais on commence à voir quelques petites fragilités.
14:21 Non, mais c'est un bon point.
14:22 Moi aussi, j'ai été marqué par Jérôme Powell, mais il le dit avec une forme d'humilité,
14:27 à l'encontre de ce que projette le staff des économistes de la Fed.
14:35 Il s'engage personnellement sur l'idée qu'il y a une probabilité peut-être encore un peu
14:40 supérieure que les États-Unis puissent éviter une récession ou un downturn un peu sévère
14:49 dans les prochains mois ou les prochains trimestres.
14:51 Ce n'est pas anodin quand même, c'est le patron de la Fed.
14:53 Il sait ce qu'il dit quand il dit ça.
14:55 Non, mais un, il sait ce qu'il dit et deux, il est crédible parce que si on regarde un
14:59 certain nombre d'actifs risqués, c'est en effet, les actifs risqués semblent le croire.
15:03 Parce qu'en toute honnêteté, c'est vrai qu'on est, si on prend un peu de recul, en
15:11 termes de rendement de risque sur les actifs risqués, on est sur ce qu'on peut considérer
15:18 comme un contexte un peu asymétrique.
15:20 C'est-à-dire qu'il faut vraiment que tout se passe bien pour que finalement on arrive
15:24 à maintenir ces niveaux de valorisation.
15:29 Si le contexte récessif est rien qu'un peu plus fort que prévu, on aura sans doute
15:33 à un moment ou à un autre un petit coup de grésil, notamment sur la partie résultats.
15:40 Puisque comme on le voit, c'est vrai que les résultats sont bons, mais il y a un point
15:43 qu'il faut noter, c'est que les réactions face à ces résultats sont extrêmement mitigées,
15:49 notamment sur toutes les sociétés qui font leurs chiffres grâce à l'effet prix, pas
15:54 à l'effet volume.
15:55 Donc si vous avez ça, en général, vous allez vous dire que si vous avez fait de très bons
15:59 résultats, 600% de vos...
16:01 Le marché extrapole pas ?
16:02 Pas du tout.
16:03 Le marché ne prend pas pour acquis le pricing power Covid qu'on a découvert toute industrie
16:11 confondue.
16:12 C'est-à-dire qu'on est en train de découvrir que la récession existe un peu et qu'on est
16:19 en train de dire qu'on va quand même un petit peu la valoriser et on va mettre un peu d'incertitude
16:23 sur cette récession.
16:24 Toutes les sociétés qui tiennent grâce à l'effet prix avec des volumes qui sont
16:28 en contraction, voire en forte contraction, on considère qu'en effet tout ceci n'est
16:35 pas durable et qu'à un moment ou à un autre, on aura le fameux effet ciseau qu'on attend
16:40 tous depuis 12 mois sur les entreprises qui n'arrivent pas, c'est-à-dire contraction
16:44 des marges liées à une chute des volumes et au phénomène inflationniste.
16:50 Sauf que face à ça, il y a quand même des salaires qui arrivent à un niveau de rattrapage
16:57 conséquent, un peu décalé, un peu en retard par rapport au pic d'inflation, mais le rattrapage
17:02 des salaires continue de s'effectuer aujourd'hui.
17:05 Alors oui, c'est une pression sur la marge des entreprises, mais en termes de demande,
17:10 c'est quand même aussi un bol d'air avec des prix de l'énergie qui ont beaucoup baissé.
17:14 On resolvabilise quand même une partie de la demande avec des effets salaires et des
17:19 effets taux qui sont plus bénéfiques.
17:21 Oui, mais comme le dit Etienne, de toute façon quand on regarde un peu toutes les anticipations
17:26 de chacun des actifs, ça ne recolle pas.
17:29 C'est-à-dire qu'à un moment, les actions considèrent que la récession sera extrêmement
17:33 faible voire technique.
17:34 Qu'on peut l'enjamber.
17:35 Et qu'on peut l'enjamber avec Over the Valley, très facilement.
17:39 La partie obligataire est quand même assez, si on regarde les anticipations de baisse
17:44 de taux, ça veut dire qu'il y a quand même une récession derrière.
17:48 Vous n'amusez pas à baisser les taux aussi rapidement si il n'y a pas un pépin.
17:54 Et donc on est en effet dans une espèce de no man's land un peu complexe où vous n'arrivez
18:02 pas à réconcilier toutes les anticipations.
18:06 Le bottom up et le top down ne bouclent pas souvent.
18:12 On est au niveau top down, en tout cas nous nos économies sont assez noires sur la partie
18:19 économie.
18:20 Nous au niveau bottom up, quand vous écoutez les entreprises, force est de constater que
18:24 pour l'instant, il n'y a une norme.
18:26 Les niveaux de demande restent relativement soutenus.
18:28 Donc nous ça nous permet de tenir nos prix.
18:31 On perd un peu en volume mais avec l'effet inflationniste, on compense largement en termes
18:38 de résultats.
18:39 Et c'est vrai qu'on attend tous d'avoir ce petit supplément de visibilité qui va
18:46 nous permettre un moment de réconcilier.
18:48 Et ça, à un moment, on le sait, il va y avoir un moment de vérité où on va savoir
18:57 quels sont les actifs qui ont raison.
18:59 Et sans doute beaucoup plus de volatilité à attendre.
19:02 En tout cas, nous dans nos portefeuilles, on se prépare à des moments un petit peu
19:07 plus difficiles de ce point de vue là.
19:09 On a déjà, c'est vrai, beaucoup de volatilité.
19:11 Puisque, on le dit assez souvent, c'est vrai que la hausse est quand même ultra concentrée
19:17 aux Etats-Unis, un peu moins concentrée en Europe.
19:19 Mais reste un phénomène de méga cap, principalement quand vous êtes dans le… j'ai déjà
19:24 un small cap dans mon équipe, ils ne sont pas dans le monde.
19:26 Il y a le S&P 5 et le S&P 495.
19:29 Voilà.
19:30 Donc eux, ils sont en marché baissier depuis un certain temps.
19:33 Voilà.
19:34 Les small caps.
19:35 Et c'est vrai que ce qu'on n'a pas, c'est l'effet concomitant où tous les
19:42 segments économiques ont tendance à perdre.
19:46 On fait un phénomène récessif classique où vous perdez un moment du pricing power,
19:52 des volumes et autres.
19:53 Là, il y a certains segments qui se confortent très mal, mais d'autres qui se confortent
19:56 bien.
19:57 Et au final, via l'effet indice, ça tient très bien.
20:02 On est un peu into scenario, si je voulais dire.
20:06 Après, moi, force est de constater que nous, on avait des visions prudentes et pour l'instant,
20:12 on s'est trompé et que les sociétés notamment affichent une résilience qui est exceptionnelle.
20:17 C'est ça qui est compliqué.
20:18 C'est que la prudence est plus que légitime et en même temps, pour l'instant, le marché
20:22 va là où ça fait mal.
20:23 En tout cas, reste à des niveaux avec un S&P toujours entre… pas loin des 4200 points.
20:30 Sandra, sur les résultats d'entreprise, qu'est-ce qui vous intéresse ? Sur la demande
20:34 finale notamment, qu'est-ce qu'on peut retenir des résultats ?
20:37 Oui, les résultats sont bons par rapport aux attentes, mais les attentes, ça fait
20:40 6-9 mois qu'elles sont révisées fortement à la baisse.
20:44 Oui, ça commence à s'arrêter quand même.
20:46 Alors voilà, sortie du trimestre, les révisions baissières s'arrêtent.
20:50 Exactement.
20:51 On a quand même, il faut quand même souligner, des résultats qui ont surpris positivement
20:58 pour quasiment tous les secteurs.
21:00 On a trois secteurs, et que ce soit aux USA ou aux Etats-Unis, ou en Europe, il y a trois
21:06 secteurs globalement qui se démarquent le plus.
21:09 Ça reste l'industrie, conso-discrétionnaire et les financières.
21:12 On est sur des surprises à plus de 70% sur les EPS.
21:16 Effectivement, on partait de loin pour certains secteurs, mais quand même, il faut le souligner.
21:20 Bien sûr, c'est un acquis qu'on ne néglige pas.
21:23 De la même manière, on voit aujourd'hui crédit agricole.
21:25 Ce qui m'interpelle, c'est aussi qu'on n'en a pas parlé, mais Abé Namro, qui publie,
21:29 c'était quand même pas mal.
21:30 Elle ouvre à +5, elle finit, je ne sais pas, en partant, elle est à -2.
21:34 Donc voilà, c'est aussi une certaine asymétrie dans la réaction de marché.
21:38 Effectivement, la sanction négative est plus importante en valeur absolue que la sanction
21:42 positive.
21:43 Aux Etats-Unis, les 4400 et quelques banques ont quasiment publié.
21:47 Sur les 4400 et quelques, il n'y a que 5% de banques qui affichent des pertes au premier
21:52 trimestre, donc dans l'autre sens, 95% sont profitables, avec des résultats qui, au
21:57 premier trimestre 2023, sont en hausse de 30%.
21:59 Là aussi, c'est quand même assez significatif.
22:01 Alors effectivement, il y a tout ce stress autour, mais elles sont quand même en tout
22:03 cas profitables encore au premier trimestre.
22:05 Je regarde un petit peu les grands messages, il n'y a que 70% des entreprises qui ont publié,
22:11 mais un petit peu les grands messages communs, que ce soit entreprise européenne ou américaine.
22:17 Déjà au niveau des mixes géographiques, on se rend compte que la zone euro, en termes
22:20 de volume de consommation, tient bien.
22:23 On commence à voir aux USA une normalisation et la Chine, c'est mixte.
22:26 La partie conso, effectivement, elle est booming, il n'y a pas de suspense.
22:32 Toute la partie industrielle, alors il y a l'effet de base.
22:34 Sur la conso, on partait de pratiquement zéro l'année précédente.
22:37 L'industrie, ça revient, mais ça revient doucement.
22:40 Bon exemple, Schneider Electric, sur le premier trimestre, la Chine, c'est balbutiant légèrement
22:45 aussi.
22:46 En revanche, le mois d'avril, a priori, d'après le management, il cartonne.
22:49 Donc on a déjà ça.
22:51 Effectivement, comme ce qui a été dit, la croissance, pour l'instant, est effectivement
22:54 tirée par du prix.
22:56 Les volumes sont flats, légèrement baissiers aussi, c'est l'épaisseur du trait.
23:00 On ne parle plus du tout de hausse de prix à venir.
23:02 Ça y est, ce n'est plus forcément d'actualité.
23:04 On ne parle plus non plus de problème de chaîne d'approvisionnement.
23:08 Donc là aussi, le problème a l'air d'être plutôt réglé.
23:10 Et puis les marges, puisque c'était le grand sujet, c'est le carburant des marchés
23:13 actions, de toute manière, révision des BPA tirée essentiellement par les marges,
23:17 elles se tiennent.
23:18 Elles se tiennent aussi en Europe et aux US.
23:20 On a une légère normalisation, mais on reste au-delà des moyennes historiques.
23:24 Donc pour l'instant, encore une fois, elles tiennent.
23:25 Et la question, la dernière fois qu'on s'était vu sur ce plateau, c'était de se dire, est-ce
23:29 que les marges et la profitabilité des entreprises est pérenne ? À partir du moment aujourd'hui
23:33 où on ne pourra plus augmenter les prix, il y a d'autres façons de le faire.
23:36 Bien évidemment, augmenter les prix, c'est rapide, on voit tout de suite dans les chiffres,
23:39 il n'y a pas de sujet.
23:40 Mais il y a d'autres choses.
23:41 On prend quelques exemples.
23:43 On a la stratégie de volume, gain de part de marché/économie d'échelle.
23:48 On prend le match L'Oréal et Steyr-Lauder.
23:49 Ça fait un an que L'Oréal gagne des parts de marché à Steyr-Lauder et la marge s'en
23:53 tire plutôt bien.
23:54 On a la partie mix-produits, très bon exemple.
23:57 Vous en avez beaucoup parlé, notamment le secteur auto.
23:59 Donc il y a eu une opportunité avec cette offre qui était insuffisante.
24:03 Aujourd'hui, on a des secteurs, notamment des entreprises, Mercedes pour ne pas la citer,
24:07 qui va rester sur le segment premium ++.
24:10 Mercedes ou Ferrari versus Stellantis.
24:14 Le parcours ni boursier ni opérationnel n'est le même.
24:19 Et puis après, il y a d'autres ovnis un peu extraterrestres.
24:22 Je vais prendre le cas de Walmart.
24:23 Ça fait 6-8 mois qu'on commence à avoir des pressions baissières dans le secteur
24:27 de l'agro.
24:28 Le premier à tirer, ça a été eux en se disant on va commencer à baisser les prix
24:31 pour gagner des parts de marché.
24:32 Et ils ont emboîté le pas.
24:33 Il y a à peu près un mois, ils ont lancé un énorme plan.
24:36 On l'a vu dans les cours d'SES, puisque finalement ce contrat a été signé.
24:41 Mais c'est à objectif 2026, 65% des magasins seront automatisés.
24:46 Alors il va y avoir certes un peu de licenciement, meilleure gestion des stocks.
24:49 Ils ferment les magasins rentables et les marges retiennent, alors que les marges dans
24:52 le secteur de l'agro, ce n'est pas les plus importantes.
24:55 Donc il y a d'autres façons de le faire.
24:57 Ce sera certainement plus lent, mais je ne suis pas certaine que toutes les entreprises
25:01 aient des marges à risque.
25:02 Je reviens avec vous Etienne sur le sujet du stress bancaire.
25:10 Le SLUS qui nous indique effectivement le credit impulse.
25:13 Tous ces éléments d'ailleurs étaient en place avant le choc SVB et n'ont fait que
25:18 s'accroître depuis le choc SVB.
25:20 Ma question c'est, on constate bien qu'on est quand même dans un schéma de défaillance
25:25 en série.
25:26 Alors ça va très vite.
25:27 Il y a une défaillance et une résolution quasiment de manière concomitante.
25:33 La Fed, les autorités de régulation sont très actives et très rapides sur ces différents
25:38 cas.
25:39 Néanmoins, se pose la question de la série, des réactions en chaîne.
25:43 Et est-ce que ça peut rester gérable, contrôlé ? Est-ce que ça reste US spécifique ? Et
25:50 à quoi on pense quand on se dit qu'à un moment il faudra peut-être un coup de circuit
25:53 un peu global pour arrêter le phénomène de domino ?
25:55 Alors, deux ou trois sujets.
25:59 Premièrement, autour de cette table, on avait déjà débattu ensemble sur est-ce que la
26:05 Réserve fédérale mais la BCE également ne vont pas se retrouver à un moment à gérer
26:09 entre stabilité financière et gestion de l'inflation.
26:12 Moi, j'ai toujours pensé qu'à un moment, ils devraient lâcher sur un des deux.
26:15 Et si un des deux devait lâcher, je pense que c'est plutôt sur l'inflation qui lâcherait,
26:20 notamment si elle devait passer en dessous des cinq, ce qui n'est pas encore le cas.
26:24 Mais en tout cas, il y aurait un niveau où la stabilité financière a plus de valeur
26:27 que probablement des risques inflationnistes.
26:30 Encore une fois, j'insiste sur le niveau.
26:33 Après, l'autre question, c'est est-ce que c'est grave, docteur ? Et moi, j'ai envie
26:36 de vous dire, c'est quand même assez impressionnant.
26:39 Encore une fois, il y a des chiffres qui sont assez faciles.
26:41 Si on regarde la masse d'actifs bancaires en faillite en rapport du PIB, avec trois banques,
26:47 on fait 2,5% de PIB.
26:50 En 2008, on fait exactement le même chiffre, 2,5% de PIB avec 500 banques.
26:54 Et dans les années 92, on fait exactement le même chiffre avec 2000 banques.
26:57 Ce n'est pas un petit chiffre.
26:59 C'est un gros sujet.
27:00 L'autre observation, c'est qu'on peut observer qu'on a des craquements des deux côtés de
27:05 l'Atlantique.
27:06 Il n'y a pas si longtemps que ça, c'était le mois de septembre de l'année dernière,
27:09 c'était le système de fonds de pension anglais qui a failli partir en fumée s'il n'y avait
27:15 plus un sauvetage de la BEE qui a été extrêmement bien géré, à la fois en termes d'ampleur
27:20 et de timing.
27:21 Moi, ce que j'observe, c'est qu'on est dans cette phase où les politiques monétaires
27:30 sont assez restrictives pour générer des accidents, mais pas encore assez restrictives
27:35 pour juguler l'inflation.
27:36 C'est ça.
27:37 C'est ce que nous disait Powell à la veille de SVB, il faudra qu'on aille à 6 si on veut
27:40 juguler l'inflation.
27:41 Pas de bol, il y a la case stabilité financière à gérer.
27:44 Pour l'instant, j'ai envie de dire, la Fed comme finalement les banques centrales européennes,
27:50 la BEE ou la BCE ont un peu de chance.
27:52 Une des questions que je me posais, c'est qu'est-ce qui serait passé si on avait exactement
27:56 ce problème de faillite en série à un moment où en plus on serait en crise financière.
28:01 C'est-à-dire en plus si les marchés financiers généraient des pertes.
28:04 Parce que là, vous avez des banques qui ne perdraient pas simplement de l'argent sur
28:08 la valorisation à la baisse des emprunts d'État qui sont censés être très sûrs.
28:12 Enfin, qui sont très sûrs, pardon. Il y a le plafond de la dette.
28:15 En plus, vous auriez des pertes liées à la baisse des marchés.
28:20 Donc, ces sujets-là vont probablement continuer à tourner.
28:23 Moi, mon sujet, c'est qu'on est dans des cycles depuis 30-40 ans de 5 phases.
28:29 Première phase, expansion budgétaire et monétaire.
28:31 Deuxième phase, remontée des marchés et remontée de l'inflation.
28:35 Troisième phase, on gère les politiques monétaires.
28:38 Donc, remontée des taux.
28:39 Quatrième phase, accident.
28:41 Il manque la cinquième.
28:42 La cinquième, c'est récession ou pas.
28:44 Donc, ça, c'est ce qu'on va savoir.
28:46 Et ça va être un vrai sujet pour la FED.
28:48 Je pense que la FED aura deux sujets importants à traiter.
28:50 Le premier, c'est stabilité financière et inflation.
28:53 Et la deuxième chose, c'est est-ce qu'elle peut faire un vrai pivot ?
28:55 Imaginons qu'il y a un problème de crise financière majeure.
28:57 Est-ce qu'elle peut faire un pivot avec un niveau de l'emploi si serré ?
29:01 Oui, c'est ça.
29:02 C'est-à-dire que si le choc économique est trop rapide,
29:06 avec une inflation qui est encore collée à 5% et un taux de chômage à 3,4%
29:10 ou 3,5%, c'est compliqué pour la FED d'intervenir.
29:13 Et donc, c'est vrai que quand on réconcilie tout ça,
29:17 nous, sur le marché du crédit, on trouve qu'on peut faire des choses.
29:21 En plus, il y a des choses intéressantes à faire,
29:23 mais on cherche l'endroit où on peut générer le plus de rendement
29:27 en prenant le moins de risques possible.
29:29 Oui, bien sûr.
29:31 Il y a un risque de spread, quand même, aujourd'hui, dans ce marché du crédit ?
29:34 Je trouve que le risque, le crédit, notamment en Europe,
29:37 mais c'est également vrai aux États-Unis,
29:39 le risque, le crédit est très mal rémunéré.
29:41 Votre surcroît de rendement pour votre extension de risque
29:43 est totalement démultiplié.
29:45 Pour faire très simple, vous allez avoir du 5 à 1 an,
29:47 et vous allez avoir, à rating équivalent, à qualité équivalente,
29:52 vous allez avoir du 5 à 1 an, et vous allez avoir, à 4 ans,
29:54 vous allez avoir du 5,5 à 6.
29:56 Bon.
29:58 Le jeu n'en vaut pas de la chandelle, je trouve.
30:00 Oui, oui, j'entends.
30:02 Bon, sur cette séquence, encore une fois,
30:05 comment on gère ça dans les portefeuilles ?
30:07 C'est compliqué, parce qu'il n'y a pas qu'un scénario sur la table,
30:11 il n'y en a pas que deux, il y en a même peut-être plusieurs,
30:13 justement, Pierre-Alexis.
30:15 Vous le disiez tout à l'heure, toutes les classes d'actifs
30:17 n'envoient pas les mêmes signaux.
30:19 Il y a quand même encore des forces de soutien en présence.
30:21 On ne l'a pas évoqué, mais les rachats d'actions aux États-Unis,
30:23 on est encore sur un rythme annuel
30:25 proche de 1 000 milliards.
30:27 On peut dire que des instits ont sorti
30:29 100 milliards d'euros des actions américaines,
30:31 mais en face de ça, il y a Apple, c'est 90 milliards,
30:33 et l'ensemble des corporates américains
30:35 vont racheter 900 000 milliards,
30:37 peut-être, cette année, d'actions américaines.
30:39 Sur le rachat d'actions,
30:41 clairement, c'est reparti à la hausse.
30:43 On n'est plus à 1 000 milliards,
30:45 on est à 1 200.
30:47 Annualisé, là, sur 2023 ?
30:49 On devrait avoir atteint 1 300.
30:51 En Europe, on était à 350.
30:53 On flirtera sans doute avec 350,
30:55 alors que, historiquement, c'est plutôt 100.
30:57 Et c'est vrai,
30:59 c'est un autre thème
31:01 sur la partie publication,
31:03 c'est l'axe très fort mis
31:05 sur tout ce qui est retour à l'actionner.
31:07 C'est vrai que c'est très concentré
31:09 sur certains secteurs,
31:11 certains types de valeurs,
31:13 donc des valeurs très matures,
31:15 une méga-cap très mature, avec des gros cash-flow.
31:17 Et ça, c'est une protection, ça ?
31:19 On a envie de s'abriter derrière ces entreprises ?
31:21 On parlait du crédit,
31:23 c'est vrai que c'est sans doute pour ça, d'ailleurs,
31:25 que la prime de risque crédit-action
31:27 n'est pas très attractive
31:29 vis-à-vis des actions.
31:31 En termes de flux,
31:33 il y a une différence colossale
31:35 entre les flux-actions et les flux-taux.
31:37 Les flux-taux, normalement,
31:39 on devrait avoir un quantitatif tightening,
31:41 alors il prend un peu de temps.
31:43 C'est bumpy.
31:45 Par contre, sur les actions,
31:47 tous les ans, en plus, on n'a pas de primaire,
31:49 tous les ans, vous avez le nombre de titres
31:51 en circulation qui ne fait que baisser.
31:53 Donc, toutes choses égales, par ailleurs,
31:55 vous avez un effet
31:57 bouchon,
31:59 qui fait que ça monte.
32:01 Voilà, ça, c'est clair.
32:03 - Il y a moins de papiers en circulation,
32:05 c'est plus rare.
32:07 - C'est un point clé
32:09 qu'il faut avoir en tête.
32:11 Et nous,
32:13 qui nous fait penser
32:15 que si on n'a pas des points de rupture,
32:17 parce que les actions, ça fonctionne,
32:19 c'est d'ailleurs pareil pour le crédit,
32:21 en point de rupture, c'est-à-dire que jusque-là,
32:23 tout va bien, et puis, à un moment,
32:25 il y a une rupture, il peut y avoir un choc externe,
32:27 le plafond de la dette peut en mettre un, par exemple,
32:29 qui fera que, ah oui, le contexte récessif,
32:31 ah oui, mais bon, là, la récession, elle va être plus forte que prévue,
32:33 et là, tout d'un coup,
32:35 ça décroche.
32:37 Et c'est vrai que, voilà,
32:39 on a un certain nombre
32:41 d'indicateurs qui font penser que c'est
32:43 un risque qu'il ne faut absolument pas
32:45 sous-estimer.
32:47 Voilà,
32:49 une hausse très concentrée,
32:51 des indicateurs qui sont
32:53 un peu dans tous les sens,
32:55 des anticipations de marché qui sont un peu divergentes,
32:57 tout ça, en général,
32:59 peut créer des
33:01 volatilités importantes.
33:03 C'est vrai qu'aujourd'hui,
33:05 on a envie de se préparer pour des moments plus difficiles.
33:07 Voilà. Tout mais,
33:09 on veut rester un peu diversifié. Alors, tout simplement,
33:11 pourquoi ? Parce que,
33:13 voilà, le cash,
33:15 dans des mondes inflationnistes,
33:17 ça coûte cher. Voilà.
33:19 Et donc, on ne peut pas,
33:21 si on reste dans un monde inflationniste,
33:23 avoir du cash, il ne faut pas avoir du cash,
33:25 il faut être investi. - Enfin, il y a du cash rémunéré
33:27 aujourd'hui. - Oui, mais,
33:29 il est rémunéré faiblement
33:31 par rapport à l'inflation. Donc, il y a un moment
33:33 ou un autre, voilà, les positions
33:35 d'attentisme, quand vous êtes dans
33:37 des mondes de déflation,
33:39 vous avez du cash,
33:41 là, ils se dévalorisent,
33:43 voilà, en général.
33:45 Et donc, je pense
33:47 que c'est ça à garder en tête. Donc, nous,
33:49 on va dire, on se prépare
33:51 en effet à des moments plus difficiles,
33:53 mais on reste sur des volontés
33:55 de diversification. Alors, comment on se diversifie ?
33:57 Tout comme on agit sur les marges
33:59 de façon différente, on peut diversifier
34:01 de plein de façons sur les actions.
34:03 Bon, la partie sectorielle, évidemment,
34:05 mais ça, c'est classique, on peut
34:07 à l'intérieur des secteurs, on voit
34:09 quand même, dans certains secteurs, des vraies divergences
34:11 de performances opérationnelles.
34:13 - C'est un vrai hôte d'honneur, mais l'Oréal,
34:15 Estée Lauder, c'est...
34:17 Moi, je ne suis pas l'Estée Lauder,
34:19 je suis l'Oréal, mais ça a perdu quoi ?
34:21 20% Estée Lauder sur la publication ?
34:23 Enfin, je veux dire, quand on écoutait
34:25 le message... - Avec des baisses de guidance,
34:27 quand même, c'est assez important. - Mais oui, on écoutait le message de l'Oréal,
34:29 c'est quand même presque un demi-épopole, quoi, aujourd'hui.
34:31 - Oui, mais depuis 6-8 mois, en suivant bien
34:33 l'Oréal, elle gagnait des parts de marché,
34:35 et notamment sur les parties signes. - Et donc, on pourrait se dire que l'Estée Lauder,
34:37 dans le même secteur, est de meilleure qualité. - Mais vous avez
34:39 le luxe, alors, personne n'en... Parce que nous, on a
34:41 le luxe français, mais dans le luxe italien, il n'y a pas
34:43 que... Voilà, il n'y a pas que des grands succès.
34:45 Vous avez Brunello Cuccinelli qui se débrouille
34:47 très bien, mais à l'inverse, Ferragamo
34:49 et d'autres
34:51 marques sont en souffrance.
34:53 Et c'est vrai que là, aujourd'hui,
34:55 nous, ce qu'on constate, quand même,
34:57 c'est que vous avez un retour de l'effet taille,
34:59 notamment via la diversification
35:01 des zones, via la façon de pouvoir
35:03 arbitrer
35:05 votre demande plus facilement,
35:07 qui est quand même très significatif,
35:09 et qui va rester très significatif tant qu'on restera
35:11 dans cette...
35:13 un peu dans ce "no man's land"
35:15 où on a un contexte récessif
35:17 sans trop l'avoir,
35:19 un durcissement des
35:21 conditions. Donc voilà, on
35:23 essaie de se protéger comme ça. On essaie de se
35:25 protéger aussi via des sociétés
35:27 qui ont tendance à racheter des titres.
35:29 Donc ça, ça vous apporte un peu de visibilité.
35:31 Mais c'est vrai que, comme on le disait,
35:33 voilà, on
35:35 a un peu de mal à acheter de la duration
35:37 sur les actions parce qu'on a un manque de visibilité.
35:39 Donc on va avoir tendance à
35:41 avoir des sociétés,
35:43 voilà, qui protègent
35:45 sur ça,
35:47 ou des sociétés à l'inverse,
35:49 qui sont dans des phénomènes un peu
35:51 de restructuration, qui ont
35:53 des dynamiques propres, qui pourraient faire que
35:55 que c'est...
35:57 - Qu'il y ait une situation spéciale.
35:59 - Qu'il y ait une situation un peu spéciale,
36:01 voilà, c'est évident.
36:03 Mais toujours en gardant cette volonté
36:05 de diversification, et après on peut aussi
36:07 diversifier géographiquement.
36:09 Les émergents nous sont potentiellement
36:11 une idée, voilà, c'est des choses comme ça.
36:13 - Bonne diversification ? - Ah oui, parce que vous avez des différences...
36:15 - Les émergents hors-Chine ou les émergents avec la Chine ?
36:17 - Je pense que les émergents
36:19 avec la Chine, de toute façon, c'est quand même
36:21 un déterminant principe
36:23 et essentiel, c'est-à-dire
36:25 vous avez des divergences
36:27 de, disons, de contexte financier
36:29 et de contexte économique,
36:31 voilà, qui sont intéressants,
36:33 et c'est un facteur de diversification.
36:35 Vous pouvez aussi avoir le Japon en diversification.
36:37 - Ah oui, intéressant.
36:39 - Sandra, sur la stratégie
36:41 globale pour le compte des clients, puis moi je veux bien
36:43 qu'on redise un mot de la demande, parce que je trouve
36:45 que les exemples sont frappants aussi sur
36:47 cette hyperpolarisation
36:49 de la demande, alors c'est des phénomènes qu'on connaissait
36:51 mais là on voit combien
36:53 d'enseignes textiles ou de marques
36:55 alors qu'on a connues parfois étant
36:57 plus jeunes, mais qui se font balayer
36:59 parce qu'elles sont dans un positionnement
37:01 qui est un no-man's land, c'est-à-dire c'est pas low-cost,
37:03 c'est pas high-end,
37:05 c'est pas haut de gamme,
37:07 c'est entre deux, les consommateurs
37:09 s'y retrouvent plus du tout, et à l'inverse,
37:11 on a une demande
37:13 pour du haut de gamme qui va bien au-delà
37:15 des produits de luxe habituels,
37:17 que ce soit des sacs à main ou des montres, etc.
37:19 - Le vache purchase.
37:21 - Oui, mais je disais, dans l'industrie aérienne,
37:23 les patrons des grandes compagnies,
37:25 Ben Smith chez Air France,
37:27 chez Lufthansa, chez le Delta Air Lines,
37:29 ils n'en croient pas leurs yeux, la reprise du
37:31 trafic first business
37:33 est plus rapide, plus intense
37:35 que la reprise du trafic
37:37 normal. C'est le monde à l'envers
37:39 pour eux. Et ils sont en train de se demander
37:41 s'il n'y a pas quelque chose de structurel.
37:43 Alors que toutes les années précédentes,
37:45 on était tirés par le low-cost, on enlevait
37:47 des sièges business first dans tous les avions
37:49 au fur et à mesure, il n'y avait plus que de rangées,
37:51 maintenant ils sont en train de se dire "Mince, il faut
37:53 en remettre, parce que là c'est un segment
37:55 qui va peut-être rester."
37:57 Je trouve ça hallucinant. - Je ne sais pas si la
37:59 dynamique va se poursuivre, en tout cas moi ça me
38:01 fait beaucoup de confort dans nos choix
38:03 qu'on fait sur ces entreprises qui ont
38:05 pris une stratégie de
38:07 produits premium.
38:09 - Mais on se rend compte que dans des boîtes comme ça, c'est des virages
38:11 stratégiques qu'ils n'avaient absolument pas anticipés
38:13 il y a quelques années. - Quand les volumes
38:15 commencent à être à risque, on se pose la question
38:17 de comment justement aussi maintenir ses marges.
38:19 Donc effectivement, ça va
38:21 en tout cas dans ce sens-là.
38:23 Je reviens juste au portefeuille,
38:25 je m'inscris complètement avec les propos précédents,
38:27 je pense qu'on doit avoir les mêmes portefeuilles.
38:29 - Oui, on est investi tout pareil.
38:31 - Même portefeuille, c'est pas bon signe.
38:33 - C'est pas bon signe, il y a peut-être
38:35 quelques différences, croisons les doigts.
38:37 Non mais effectivement, on n'est pas dans l'adage
38:39 du "sell in, make away",
38:41 oui, on est plutôt prudent,
38:43 mais on reste investi.
38:45 Encore une fois, la diversification,
38:47 portefeuille équilibré,
38:49 pas forcément de trop gros
38:51 paris sectoriels, de Paris,
38:53 même en termes de facteurs,
38:55 même en termes de taille. Ce qui est paradoxal,
38:57 c'est que les marchés montent,
38:59 mais c'est 10-15 valeurs qui tirent le marché,
39:01 et c'est les ultra-big cap.
39:03 Donc, effectivement,
39:05 pour nous,
39:07 les small et les mid cap,
39:09 ça reste nos bébés,
39:11 notre cœur de business,
39:13 mais en revanche,
39:15 le timing,
39:17 actuellement, n'est pas le meilleur.
39:19 Quand on regarde en termes de participation,
39:21 on screen à peu près
39:23 2000 valeurs, 1500 européennes,
39:25 1500 américaines, et quand on regarde
39:27 la participation, donc les valeurs qui sont en tendance haussière,
39:29 on doit être sur les small et les mid,
39:31 et encore, j'ai pris une fourchette assez grosse sur les mid,
39:33 on doit être à 20-25% de participation haussière
39:35 quand on passe du simple au double
39:37 sur les capi
39:39 au-delà de 20 milliards.
39:41 Donc, effectivement,
39:43 pour l'instant, il faut être pragmatique,
39:45 et pour l'instant, encore une fois, les marchés ne baissent pas,
39:47 on reste investi, on se pose la question,
39:49 pas sur le combien, mais sur le comment.
39:51 On essaye d'adapter nos stratégies
39:53 et nos poids par rapport aussi à ça,
39:55 et en restant sur les ultra-larges cap.
39:57 Après, on parle énormément de dispersion
39:59 sectorielle, c'est le cas, les grands écarts,
40:01 alors effectivement, L'Oréal et Céloder, on en a énormément parlé,
40:03 parce que le -20 des Céloder,
40:05 c'était quand même sanglant, mais il y en a d'autres.
40:07 Dans la tech,
40:09 ASML, par exemple,
40:11 NVIDIA versus
40:13 Bézi ou Nordic Semi-conducteur, c'est
40:15 deux histoires différentes, deux guerres différentes.
40:17 Dans l'auto, on en parlait tout à l'heure, c'est exactement
40:19 la même chose, donc être investi,
40:21 déjà, il faut être globalement sur tous les
40:23 mêmes secteurs, et idéalement, avoir quand même
40:25 les leaders sectoriels, essayer d'éviter
40:27 ce genre d'histoire, et ça nous amène
40:29 vers les grosses capitalisations, il y a plus de
40:31 visibilité, où il y a du cash qui est rémunéré,
40:33 où il y a possibilité de faire des acquisitions.
40:35 On est revenu sur les GAFAM,
40:37 moi qui étais Team Europe, ça y est, on est revenu,
40:39 enfin, ça y est, on a pris
40:41 le train en marche avec plutôt des
40:43 préférences pour des Microsoft, Apple
40:45 et NVIDIA,
40:47 mais on y va
40:49 progressivement, et encore une fois, tant que le marché
40:51 tient, on reste pragmatique
40:53 et on essaiera d'être un maximum
40:55 agile si on devait avoir des signaux de retournement.
40:57 - Etienne, on arrive
40:59 à la mi-mai, du coup,
41:01 non mais vous avez commencé par nous dire
41:03 "attention, il y a un risque de bon gros saline-mai",
41:05 pourquoi maintenant ?
41:07 Pourquoi ça pourrait se
41:09 matérialiser maintenant, aussi vite
41:11 avec toutes les forces
41:13 de rappel qu'on vient de mettre sur la table ?
41:15 - Encore une fois, on est à la croisée des chemins
41:17 sur plein de sujets.
41:19 La volle est pas chère. S'il y a un
41:21 actif que je trouve pas cher, je trouve que les taux
41:23 souverains sont relativement chers en ce moment parce qu'ils
41:25 pralent, c'est un peu peur de récession, la peur des
41:27 faillites bancaires, etc. Le crédit,
41:29 je trouve qu'on est mal rémunéré sur le risque. J'aurais probablement
41:31 la même... J'ai la même
41:33 vue sur le marché d'action. Le seul
41:35 endroit que je trouve pas cher, c'est la volle,
41:37 c'est le premier facteur. Le deuxième facteur,
41:39 c'est que je résonne
41:41 très tactique et je suis extrêmement influencé
41:43 par les actions
41:45 des banques centrales, l'impact de la liquidité
41:47 sur le MSCI Monde.
41:49 Et là, on est en train de passer
41:51 finalement... Et ça marche plutôt
41:53 extrêmement bien. C'est que dès que
41:55 on est passé en quantitative easing
41:57 et c'est la Banque du Japon qui a commencé,
41:59 les autres ont suivi et on s'est retrouvé avec des marchés qui
42:01 montaient, peu importe les nouvelles.
42:03 Ce qui est intéressant, c'est que... Et donc, on est à une
42:07 croisée des chemins parce que ce qui est intéressant, c'est que les marchés
42:09 ont quand même pas mal progressé. On peut pas
42:11 dire que les nouvelles aient foncièrement
42:13 changé. L'inflation est toujours à un niveau extrêmement...
42:15 relativement élevé et
42:17 super stable. Ça fait 5 mois d'affilée qu'on est
42:19 à peu près au même niveau maintenant aux Etats-Unis.
42:21 En Europe, on remonte légèrement.
42:23 Les anticipes, les salaires commencent à réaccélérer.
42:25 On est quand même à la croisée
42:27 de beaucoup de chemins et les prix
42:29 me semblent... Moi, me semblent
42:31 plutôt riches.
42:33 - On disait, c'est des prix
42:35 qui souffrent pas. Le moindre
42:37 décalage, erreur de parcours,
42:39 grains de sable, etc. - Donc, retrait de liquidité
42:41 à ce moment-là, marché
42:43 probablement un peu moins liquide. Je me dis, attendons
42:45 surtout qu'il y ait encore une fois des alternatives.
42:47 S'il n'y avait pas d'alternatives, ce serait compliqué. Probablement que j'aurais eu
42:49 une vue beaucoup plus stratégique. Mais moi,
42:51 ça me dérange pas d'attendre quelques mois
42:53 à du 5-6
42:55 en attendant de trouver une autre belle affaire.
42:57 - Est-ce que vous avez envie d'acheter
42:59 un T-Bills un mois aux Etats-Unis
43:01 qui doit, je sais pas, offrir un rendement
43:03 de 5,5% ?
43:05 - Si je vous pose la question, c'est parce que
43:07 ça tombe au moment du plafond de la dette et je crois que c'est
43:09 Grosse qui a dit, le roi
43:11 des obligations, ancien roi des obligations,
43:13 il a dit "il faut y aller".
43:15 - Ouais, moi, je...
43:17 Au fond de moi, je pense qu'il faut y aller, simplement, j'observerai
43:19 deux ou trois choses. La première,
43:21 c'est que...
43:23 C'est que...
43:25 C'est quand même difficile d'imaginer
43:27 qu'on joue sur
43:29 une grenade.
43:31 C'est une énorme grenade
43:33 et entre les républicains et les démocrates,
43:35 on n'a qu'à dégoupiller, on verra bien ce qui se passe.
43:37 C'est pas comme ça qu'on raisonne.
43:39 La dernière fois qu'ils ont joué à ça, faut quand même pas oublier
43:41 que ça s'est résolu deux jours avant
43:43 une faillite potentielle. Ça, c'était en 2011.
43:45 Ce que j'observe depuis, c'est
43:47 que les discussions sont
43:49 très fortement polarisées entre les deux
43:51 partis et particulièrement à l'intérieur
43:53 du parti républicain.
43:55 Après, ce que j'observe également
43:57 et c'est pour ça que j'aurais tendance, moi, à dire
43:59 "oui, probablement qu'il faut y aller",
44:01 c'est qu'il y a quand même un garde-fou qui sont
44:03 ceux qui financent les républicains. Le vrai sujet,
44:05 je pense, c'est les républicains.
44:07 Et ceux qui financent les républicains, donc les belles, grandes boîtes
44:09 américaines, les grands donateurs, comme on les appelle,
44:11 - Les coques industries et compagnie, oui.
44:13 - Qui vont leur dire "écoutez, vous jouez pas avec
44:15 toute l'économie américaine,
44:17 il y a un moment, il faut trouver une solution".
44:19 - Donc c'est Corporate America qui ramènera la raison
44:21 au Congrès ? - Je pense que le drapeau
44:23 Corporate America va revenir à la charge
44:25 et tout va rentrer probablement dans l'ordre.
44:27 - Bon, on verra bien, on est rentrés dans une séquence
44:29 polémique, là. - Après, je pense qu'on va avoir
44:31 deux, trois séquences un peu... - Ah oui, oui !
44:33 - Un peu rock'n'roll, mais... - Ça va pas être linéaire.
44:35 - Ça va pas être linéaire. - C'est le folklore, mais
44:37 2011, ça coûte quand même, je sais pas,
44:39 10% au S&P 500, le AAA
44:41 aux Etats-Unis, etc. Il y a quand même un coût, quoi.
44:43 - 2011, ils ont fermé l'administration. - Oui !
44:45 - Il y a eu le shutdown pendant je sais pas combien de semaines.
44:47 - J'ai jamais entendu autant parler
44:49 de l'article 14. Le fameux article
44:51 qui dit "on peut
44:53 contourner
44:55 le vote du Congrès". J'avoue que
44:57 dans les recherches Google, je me dis
44:59 "mais est-ce qu'ils tenteraient ça, les républicains ?" - La pièce de platine ?
45:01 - Ouais, c'est ça. Exactement.
45:03 - On verra. En tout cas, le
45:05 calendrier est assez serré, quand même, avec
45:07 la date du 1er juin qui est la date
45:09 à partir du moment où
45:11 le trésor américain commencera à souffrir
45:13 et sera obligé de mettre en place des mesures
45:15 correctives. Merci à vous trois. Merci d'avoir été
45:17 les invités de Planète Marché ce soir. Sandra Servat,
45:19 Ports en part, Pierre-Alexis Dumont, Groupe AMA
45:21 Asset Management, Etienne Gorjon,
45:23 Sands So Yes.
45:25 [Musique]
45:33 Le thème ce soir
45:35 nous amène à nous intéresser au monde
45:37 du sport. C'est un thème de
45:39 marché, bien sûr, qui est opéré
45:41 notamment chez Mon Pensier Finance, par
45:43 Nicolas Kieffer, gérant chez Mon Pensier, qui est à mes côtés
45:45 en plateau ce soir. Bonsoir Nicolas. - Bonsoir Grégoire.
45:47 - Merci d'être là. Vous gérez effectivement le
45:49 fonds thématique sport chez Mon Pensier Finance.
45:51 L'occasion,
45:53 notamment, pendant cette période de résultats
45:55 d'entreprise, d'y voir un peu plus clair
45:57 justement sur les messages des
45:59 entreprises de cet univers du sport.
46:01 Peut-être redéfinir votre
46:03 univers d'investissement autour du sport, Nicolas.
46:05 Et quels sont les grands messages que vous
46:07 en rapportez, les résultats des entreprises
46:09 emblématiques de cet univers
46:11 du sport à l'issue du premier trimestre ?
46:13 - Alors, ce que je répète souvent, c'est
46:15 j'ai l'occasion sur ce plateau de
46:17 le faire, c'est que le monde du sport,
46:19 l'univers investissable du sport est bien plus large
46:21 et profond qu'on ne le pense. On l'estime
46:23 à 4 000 milliards de dollars dans le monde,
46:25 avec des taux de croissance qui sont près de
46:27 7-8% sur les prochaines
46:29 années. Donc c'est quand même deux fois le
46:31 PIB mondial. Et dans notre définition,
46:33 on investit uniquement dans des
46:35 sociétés extrêmement pures, très exposées
46:37 à la thématique. Et dans notre univers,
46:39 on a pas uniquement les équipements
46:41 antisportifs, qui représentent évidemment
46:43 une partie assez large
46:45 de notre univers investissable, mais également
46:47 tout ce qui est pratiques
46:49 sportives, donc les clubs de sport, les domaines
46:51 skiables, la nutrition sportive et
46:53 les activités de plein air. Et on a
46:55 un troisième segment qui
46:57 est également très important, qui est
46:59 le sport professionnel. Quand les deux premiers,
47:01 l'équipementier et le...
47:03 tout ce qui est pratiques sportives,
47:05 c'est plus sur le sport amateur. Là,
47:07 on est sur le sport
47:09 professionnel, où on va retrouver
47:11 toute la chaîne de valeur du sport
47:13 professionnel, que ce soit les organisations,
47:15 les organisateurs de
47:17 événements, etc.
47:19 Une fois qu'on a
47:21 cet univers, c'est vrai qu'on a
47:23 une vision extrêmement large, surtout
47:25 dans les saisons de publication qui sont très denses.
47:27 Et effectivement, là, on est...
47:29 on a pratiquement passé
47:31 les 80%
47:33 de la saison de résultats.
47:35 On sort d'une année 2022 qui était très
47:39 compliquée pour le secteur, et plus largement
47:41 pour la conso discrétionnaire,
47:43 on le sait. Il y avait beaucoup de
47:45 questions à la bord de
47:47 cette saison de résultats, et
47:49 je pense que les sociétés ont pas mal
47:51 répondu positivement
47:53 à ces questions.
47:55 On avait des... le premier souci,
47:57 c'était les stocks.
47:59 Toutes les sociétés étaient
48:01 à des niveaux de stocks qui étaient anormalement
48:03 élevés. On connaît le...
48:05 là, il y a la guerre en Ukraine
48:07 qui a totalement chamboulé le
48:09 secteur, l'inflation des coûts,
48:11 etc. Et donc, en 2022,
48:13 les sociétés s'étaient retrouvées vraiment
48:15 prises en étau entre une baisse
48:17 des dépenses discrétionnaires,
48:19 donc de la demande, et des coûts
48:21 qui étaient très élevés, et des stocks qui étaient
48:23 très élevés, qu'il fallait écouler et donc faire des
48:25 promotions. Donc les marges étaient également
48:27 pas mal impactées.
48:29 On a été plutôt rassurés à ce niveau-là.
48:31 Les sociétés montrent que
48:33 les stocks, bon, sont encore à des niveaux
48:35 assez élevés, mais qui sont
48:37 graduellement en train de
48:39 baisser et de retrouver
48:41 des niveaux plus acceptables
48:43 en ligne avec la croissance des
48:45 ventes. Donc ça, c'est une première chose.
48:47 Ensuite, il y avait des questions sur la demande. Parce qu'effectivement,
48:49 on parle de récession, etc.
48:51 Est-ce que les dépenses discrétionnaires sont
48:53 de retour, etc.
48:55 Europe, US, c'est relativement
48:57 bon. Pas de grand changement.
48:59 Là où on a une vraie
49:01 inflexion, c'est sur l'Asie. On a
49:03 la réouverture en Chine, qui commence
49:05 à se voir dans les chiffres, assez fortement.
49:07 Pas plus tard que ce matin, je regardais
49:09 les chiffres du Labordail,
49:11 le 1er mai, en Chine,
49:13 qui est un bon indicateur des dépenses
49:15 des consommateurs.
49:17 Et on est sur des chiffres
49:19 entre +30 et +40% par rapport à l'année
49:21 dernière, sur des bases de compétition.
49:23 Oui, par rapport à zéro, par rapport à néant.
49:25 Mais on a un retour de la croissance en Chine.
49:27 Et même sur le Q1, on a vu
49:29 que pas mal de sociétés qui sont présentes en Chine
49:31 voyaient des taux de croissance
49:33 assez forts en Chine. Donc ça, c'est
49:35 un point qui est relativement important pour nous.
49:37 Et ensuite, la chaîne
49:39 d'approvisionnement, la supply chain,
49:41 est relativement... - Détendue, aujourd'hui.
49:43 - Voilà, on est tombé sur des... - Dans les enquêtes
49:45 auprès des entreprises, en Asie, je ne sais pas,
49:47 mais en Europe, aux Etats-Unis, ce n'est plus un sujet.
49:49 - Voilà, exactement. On est sur une fluidité pratiquement
49:51 normale, pré-pandémique. - Qu'est-ce qu'on peut dire
49:53 du... Moi, ça m'intéresse beaucoup, quand même,
49:55 la couleur sur la demande
49:57 finale dans ces secteurs de consommation
49:59 discrétionnaire. On en parlait un peu
50:01 avant, dans la partie précédente.
50:03 Le pricing power, aussi, qu'on peut avoir
50:05 par rapport à cette demande discrétionnaire
50:07 dans le monde du sport.
50:09 Quand on consomme du sport,
50:13 est-ce que c'est une dépense comme les autres ?
50:15 Il y a un phénomène de... Comment dire ?
50:19 Oui, d'addiction au sport, on peut le dire
50:21 comme ça, Nicolas. En tout cas,
50:23 le bien-être, c'est quelque chose d'important
50:25 aujourd'hui, dans l'équilibre de vie
50:27 de sociétés occidentales développées.
50:29 - Exactement. - Ce n'est pas une consommation
50:31 discrétionnaire comme les autres. - Alors,
50:33 c'est pas du luxe. On retrouve beaucoup,
50:35 par exemple, de codes
50:37 du luxe dans
50:39 les moyens de
50:41 communication, les moyens de distribution, etc.
50:43 On voit que les marques sont de plus en plus
50:45 direct to consumer,
50:47 donc, en gros, maîtrisent
50:49 la totalité de la distribution, etc.
50:51 On a aussi des collaborations
50:53 avec des designers, etc., des éditions
50:55 limitées, etc. Donc, ça, c'est vraiment quelque chose
50:57 qu'on va retrouver chez les marques de luxe.
50:59 En revanche,
51:01 il y a vraiment une grande disparité dans les
51:03 acteurs de ce secteur. Si je me
51:05 concentre sur les équipementiers sportifs uniquement,
51:07 on va avoir trois grandes catégories
51:09 d'acteurs. On va avoir les acteurs
51:11 historiques, les leaders,
51:13 qui n'ont jamais arrêté d'innover,
51:15 de proposer des produits
51:17 de design, technologiques, etc.
51:19 On a une sorte de ventre mou,
51:21 si je puis dire, d'acteurs historiques
51:23 qui ont raté le coche sur l'innovation,
51:25 qui ont arrêté d'investir là où
51:27 il ne fallait pas. On connaît
51:29 certains exemples, mais voilà, des Under Armour,
51:31 Adidas, etc., qui ont,
51:33 qui souffrent aujourd'hui
51:35 d'un manque d'investissement
51:37 sur l'innovation, sur le produit
51:39 et sur l'image de marque, du coup.
51:41 Et cette troisième catégorie qui nous intéresse
51:43 beaucoup également, sur les
51:45 acteurs qui étaient pas présents
51:47 il y a dix ans ou qui faisaient totalement autre chose
51:49 et qui proposent un produit de rupture,
51:51 que ce soit sur le design, sur
51:53 la technologie, sur l'image
51:55 de marque, sur une approche très
51:57 précise. Et donc là, on retrouve des acteurs qui sont
51:59 extrêmement intéressants. - Qui apportent de la
52:01 valeur aujourd'hui ? - Qui apportent une vraie valeur
52:03 et qui mangent du part... - Mais qui sont ces acteurs ?
52:05 - Alors, Lululemon par exemple,
52:07 Unrunning,
52:09 des Oka, enfin vraiment, il y a
52:11 pas mal de marques qui sont, qu'on voyait absolument
52:13 pas il y a même, je dis dix ans, mais il y a même pas
52:15 cinq ans, et qui aujourd'hui ont
52:17 des parts de marché qui sont à 2-3%
52:19 au niveau mondial. - Ah ouais. - Donc c'est
52:21 assez intéressant. Et donc
52:23 dans ces catégories-là, forcément,
52:25 ils sont pas égaux face aux
52:27 pricing power. C'est-à-dire que la première catégorie
52:29 va avoir la possibilité de passer
52:31 des hausses de prix assez facilement. L'année
52:33 dernière, cette catégorie a passé des hausses de prix
52:35 de 10-15%.
52:37 Cette année, on attend des hausses de 5-10%.
52:39 La deuxième catégorie,
52:41 c'est absolument niaite, on ne peut pas
52:43 parce que sinon, on perd la moitié
52:45 de la demande. Et la troisième catégorie
52:47 qui également a la possibilité
52:49 de par le design, etc.,
52:51 cette image de marque très forte,
52:53 elle a la possibilité de passer des hausses de prix. - J'avoue que vous avez
52:55 cité Lululemon, qui est
52:57 une grande enseigne américaine, bien connue,
52:59 qui était très américaine.
53:01 - Oui. - Je sais, ils ont
53:03 ouvert une boutique sur les Champs-Elysées, alors il n'y a pas
53:05 très longtemps. J'avoue que je me suis arrêté
53:07 pour regarder les prix
53:09 d'un jogging, ou d'un bas,
53:11 ou d'un haut, Lululemon. C'est délirant !
53:13 - Oui, c'est du premium luxe.
53:15 Précisément, oui. - C'est plus
53:17 cher que l'habillement courant, quoi.
53:19 Enfin, je veux dire, sans commune mesure. - Clairement. Mais ça
53:21 fonctionne. Ça fonctionne très, très bien.
53:23 - Le calendrier sportif, c'est toujours un
53:25 élément important, quand
53:27 on traite du thème du sport.
53:29 Qu'est-ce qu'on peut dire du calendrier,
53:31 je ne sais pas, sur les 12 prochains mois ? Alors, il y a
53:33 évidemment, en point d'orgue, les JO 2024. - Bien sûr.
53:35 - J'imagine que ce n'est pas anodin. - Hum. - Ça va être
53:37 un calendrier favorable. Qu'est-ce qu'on peut dire, d'ailleurs,
53:39 de la dynamique que ce type d'événements
53:41 mondiaux sportifs apporte,
53:43 justement, à l'écosystème,
53:45 sur le plan économique ? - C'est vrai que, là,
53:47 si on prend les 24 mois,
53:49 sur 24 mois, les
53:51 populations ont suivi
53:53 quand même une densité d'événements
53:55 sportifs internationaux qui étaient folles.
53:57 C'est-à-dire qu'on a eu des JO d'été
53:59 et d'hiver en 6 mois. - C'est vrai.
54:01 - On a, effectivement, les JO
54:03 2024 l'année prochaine.
54:05 Et on a, de plus en plus,
54:07 l'externalité
54:09 n'est pas palpable, elle n'est pas tangible.
54:11 C'est-à-dire qu'on va avoir des événements
54:13 qui sont de plus en plus suivis.
54:15 On a de la donnée là-dessus. Donc, par exemple,
54:17 des JO, ça peut être 2 à 3 milliards
54:19 de téléspectateurs
54:21 uniques.
54:23 Une Coupe du monde de cricket
54:25 qui a lieu en octobre.
54:27 Je suis sûr que vous allez la suivre aussi.
54:29 C'est 3 milliards. - 3 milliards
54:31 de cricket ? - Oui, 2,6 milliards de
54:33 spectateurs unis. - C'est l'un des événements, bien sûr.
54:35 - Bien sûr. - Et tout comme à Noël.
54:37 - Voilà. - Incroyable. - Ça montre vraiment
54:39 le potentiel de... - J'ai jamais vu un match
54:41 de cricket de Noël. - C'est très long.
54:43 Et la Coupe du monde
54:45 de rugby, par exemple, qui a lieu en France
54:47 bientôt en septembre, qui peut
54:49 rassembler 800-900
54:51 millions de spectateurs.
54:53 C'est quelque chose d'important. Après, les externalités,
54:55 ça peut être les inscriptions en club
54:57 qui explosent. - Et ça ruisselle forcément.
54:59 Désolé pour le terme. - Oui, bien sûr.
55:01 Ça ruisselle. Et c'est l'occasion aussi
55:03 pour les principales marques
55:05 de montrer leur
55:07 supériorité, de montrer leurs dernières innovations,
55:09 etc. Donc, ça nourrit ce cycle
55:11 d'innovation, ce qui est vraiment intéressant
55:13 pour le coup. - En termes de dynamique de marché,
55:15 pour le fonds
55:17 thématique sport, chez Mon Pensier
55:19 Finance, il y a
55:21 le thème de la croissance, évidemment, derrière.
55:23 Et c'est vrai qu'on voit, depuis le début de l'année...
55:25 Je mets le mois de janvier à part, parce que
55:27 c'est vrai que sur 2-3 semaines en janvier, on a eu
55:29 un mouvement très cyclique. - Oui.
55:31 - Et puis, depuis, la croissance
55:33 visible a très vite repris
55:35 le haut du pavé.
55:37 Vous le remarquez, j'imagine, aussi, avec la performance
55:39 du fonds. - C'est vrai qu'on est sortis,
55:41 comme je vous dis, d'une année 2022 qui était
55:43 assez impactante, en tout cas, pour
55:45 le secteur. Et c'est vrai qu'on a rebondi
55:47 toutes les valeurs qui
55:49 ont été pas mal impactées l'année dernière, ont
55:51 énormément rebondi, cette année, en tout cas,
55:53 depuis octobre-novembre de
55:55 l'année dernière. Donc, aujourd'hui,
55:57 par exemple, le fonds M-Sports Solutions est à +15%
55:59 depuis le début de l'année, contre
56:01 un MSCI World qui est autour de
56:03 5%. Donc, ça montre vraiment
56:05 le retour de ces valeurs-là. Et on pense
56:07 vraiment que ça va continuer, qu'on est
56:09 persuadés que ces sociétés ont encore
56:11 beaucoup de potentiel, surtout quand on
56:13 voit les discours des
56:15 sociétés, pendant les résultats.
56:17 Donc, non, je pense qu'il y a du potentiel
56:19 au niveau des dévalorisations, ça
56:21 reste très correct. - C'est quoi
56:23 la valo du fonds, à peu près,
56:25 Nicolas ? - On va être sur une
56:27 prime de 20% par rapport
56:29 au marché. Donc, c'est pas
56:31 quelque chose qui est extrêmement
56:33 violent. Et en face de ça,
56:37 on a une croissance des
56:39 BPA, des bénéfices qui sont
56:41 deux, trois fois
56:43 supérieurs à celles du marché.
56:45 C'est notre mesure.
56:47 - Merci beaucoup Nicolas. Merci d'être venu
56:49 nous parler sport, comme régulièrement
56:51 on alterne entre sport et climat.
56:53 Les deux thèmes sont passionnants, évidemment.
56:55 Nicolas Kieffer, gérant chez Mon Pensier
56:57 Finance, notamment du thème sport.
56:59 Merci d'avoir été avec nous dans le quart d'heure
57:01 thématique de Smart Bourse ce soir. Ainsi se termine
57:03 cette émission. On se retrouve demain,
57:05 12h30, en direct sur Bismarck.
57:07 ♪ ♪ ♪

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