Séminaire Santé-environnement : quinze ans de politiques publiques - Les polluants réglementés dans l’air extérieur
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00 Bonjour. On va commencer par le premier sujet thématique,
00:06 les polluants réglementés de l'air extérieur.
00:09 Polluants réglementés parce qu'on a restreint le champ d'investigation
00:15 à ces polluants-là, sachant que les autres étaient plutôt des polluants
00:19 jugés émergents.
00:21 Et donc, pour la lutte contre la pollution de l'air,
00:26 Denis Charpin en parlera en termes de constats sanitaires,
00:30 la lutte s'est faite essentiellement à travers des directives européennes
00:35 et des transpositions prédominantes en droit français,
00:39 aussi bien pour les émissions, la qualité de l'air, l'industrie,
00:43 etc., et cela dès les années 1980.
00:45 La LORE, loi sur l'air et l'utilisation rationnelle d'énergie,
00:51 elle a consisté à mettre en place ensuite une transposition
00:56 de l'obligation de planification à l'échelle nationale,
00:59 régionale, locale.
01:00 Et vous voyez sur la droite l'ensemble des plans qui ont été mis
01:03 en place au fur et à mesure, avec des rapports entre ces plans
01:08 de compatibilité, de prise en compte, etc.
01:10 Et sur la droite, vous voyez PNSE, PRSE et aussi les plans locaux
01:14 de santé qui, eux, ont quand même été juxtaposés plus qu'intégrés
01:20 à ce système.
01:23 Pour le PNSE 1, le PNSE 1 a été jugé pour la qualité de l'air
01:27 comme un exercice favorable à la formalisation de certains sujets
01:31 avec ciblage budgétaire, déjà d'action de réduction sectorielle
01:34 qui concernait principalement les émissions automobiles,
01:38 industrielles, résidentielles et tertiaires.
01:40 Cela a été affiché d'emblée dans le texte du PNSE 1 comme
01:44 complémentaire au plan vigueur et notamment le plan qualité de l'air
01:47 de 2003, qu'on appelait le plan Bachelot à l'époque, et le plan
01:51 véhicule propre.
01:53 Il y a eu une demande aussi de prise en compte de l'impact sanitaire
01:56 dans les créations d'infrastructures routières, ce qui a été fait,
01:59 d'ailleurs.
02:00 Et puis, le programme naissant de caractérisation des aérosols,
02:03 CARA, prise en charge ensuite par le LCSQA, Laboratoire central
02:07 de sûrense à la qualité de l'air, a bien grandi dans le cadre du PNSE 1.
02:11 Et puis, le PNSE 1 a fait l'objet aussi, et ça a concerné forcément
02:15 aussi la qualité de l'air, une promotion de nombreuses actions
02:20 de mobilité douce dans les plans de déplacement d'entreprises.
02:23 Pour le PNSE 2, en fait, le PNSE 2, les actions air ont été
02:30 pratiquement exclusivement élaborées au sein du Grenelle de
02:33 l'environnement et ensuite intégrées dans le PNSE 2.
02:36 Il s'agissait notamment du plan national particules,
02:39 primaire et secondaire.
02:41 Il y a eu une longue série aussi et tout un arsenal d'actions
02:44 sectorielles sur les sources de pollution, en s'ouvrant cette fois
02:48 à des émissions agricoles, aéroportuaires, fluviales et maritimes.
02:51 Et puis, c'est dans le PNSE 2 qu'on a vu apparaître pour la
02:54 première fois aussi ce qu'on appelait à l'époque les zones d'action
02:57 prioritaires pour l'air, ancêtre des ADFE, mais plutôt à l'état
03:02 d'étude.
03:03 Et puis, le PNSE 2 s'est aussi intéressé fortement à une meilleure
03:06 connaissance des inégalités d'exposition à la pollution de l'air
03:09 et signalera aussi que par ailleurs, dans le cadre du Grenelle
03:12 d'environnement, c'est là que s'est ancré l'approche air,
03:16 climat, énergie avec les PCAET, par exemple, le plan climat,
03:20 air, énergie territoriaux et puis l'intégration de la problématique
03:24 qualité de l'air dans toutes les politiques sectorielles,
03:26 notamment l'urbanisme, le plan de déplacement urbain, etc.
03:29 Pour le PNSE 3, ça a été jugé comme donner une visibilité
03:41 pour le plan national de réduction des émissions des polluants,
03:44 le prépa, mais en fait, il avait été discuté ailleurs,
03:47 dans un autre contexte, notamment au sein du Conseil national
03:49 de l'air, mais intégré tout de même dans ce plan.
03:53 Ça a été regretté par le GSE.
03:56 Et puis, ça a été l'occasion aussi de mise au point d'outils
04:00 de spatialisation des inventaires et aussi des inventaires
04:03 des émissions et des champs de pollution, avec notamment
04:05 les cartes stratégiques air utiles pour les collectivités.
04:08 Et puis, ça a renforcé toute la réflexion sur les zones à
04:12 circulation restreinte des ZCR, suite aux ZAPA et ensuite aux ZFE.
04:18 Donc, en conclusion, les PNSE ont été ni pionniers ni pilotes,
04:22 vraiment, pour améliorer la qualité de l'air ambiant,
04:25 mais tout de même une mise en vitrine pour les plans existants,
04:28 avec suivi, et puis pour des problématiques orphelines,
04:31 notamment traitées dans les PRSE.
04:33 Ça a été très vivant au niveau des PRSE pour la qualité de l'air.
04:38 Ça a été un cadre favorable à un échange entre les acteurs
04:41 de l'environnement et de la santé sur ces thématiques-là.
04:44 Et puis, une référence dans la construction des PRSE,
04:46 avec de très belles et utiles dynamiques locales,
04:49 avec ARS, Edreal, Région.
04:51 Alors, amélioration indiscutable, les niveaux ont vraiment baissé.
04:57 Donc, ces actions n'ont pas été vaines, mais malgré tout,
05:03 insuffisantes par rapport à ce qu'on a discuté tout à l'heure
05:05 avec la représentante de l'OMS, un risque acceptable,
05:09 qui est une norme de qualité de l'air,
05:10 il n'y a pas eu respect, effectivement,
05:13 de certaines normes européennes,
05:16 avec récemment, astreinte du Conseil d'État,
05:18 donc trois semestres déjà à 10 millions d'euros
05:20 versés aux associations.
05:21 D'où une focalisation actuelle, on en parlera tout à l'heure
05:24 dans le débat, sur les zones en contentieux,
05:26 avec des feuilles de route spécifiques,
05:28 mobilisant donc tous les acteurs concernés,
05:30 notamment par la mise en place des aides-feux.
05:32 Alors, les recommandations, il y en a eu trois.
05:35 Formaliser davantage le rapprochement des acteurs
05:38 pour la santé et la qualité de l'air,
05:39 ça a été vu tout à l'heure
05:41 comme une réflexion générale pour les PNSE,
05:43 mais plus particulièrement pour la qualité de l'air
05:45 et plus particulièrement dans les régions,
05:47 et notamment, les ARS ont souhaité avoir
05:50 des missions mieux définies sur ce sujet-là,
05:53 et puis, bien sûr, une ligne budgétaire associée.
05:55 Ensuite, définir précisément le statut juridique
05:58 des actions d'un PNSE ou d'un PRSE,
05:59 c'est aussi une réflexion assez générale,
06:02 mais plus particulière aussi sur la qualité de l'air,
06:04 et notamment les liens de compatibilité,
06:07 les liens de prise en compte des PNSE, PRSE
06:10 par rapport au PPA, PCAUT, PDU, etc.
06:13 Et puis, un dernier point qui ne vient pas de moi,
06:15 parce que sinon, ça aurait été un peu trop pro-domo,
06:17 c'est plutôt les acteurs de la santé qui ont demandé ça,
06:20 prendre en compte d'un point de vue statutaire et financier,
06:23 donc l'évolution des missions air, climat, énergie et santé,
06:26 les associations régionales agréées de sûreté et de qualité de l'air,
06:30 surtout dans un contexte aujourd'hui
06:32 où règne de plus en plus la loi de l'opinion,
06:34 voire de la désinformation,
06:36 et donc avoir des informations qui soient fiables
06:38 et puis des diagnostics qui soient partagés et concertés
06:41 en démocratie, c'est quand même mieux.
06:43 Et je terminerai en saluant aussi tout le travail de Kiran,
06:47 je ne sais pas si elle est là,
06:48 mais qui a aussi travaillé sur les pollens
06:50 dans le cadre de ce groupe de travail.
06:53 Voilà.
06:54 -Voilà.
06:58 On va donc passer au débat.
07:00 Comme les présentations ont été faites,
07:03 je commence tout de suite par la partie...
07:06 Alors, constat avant de parler de la partie perspective.
07:09 Et donc Denis Charpin,
07:10 pneumologue, allergologue, président de la PPA.
07:13 On a vu que la reconquête de la qualité de l'air
07:14 n'est pas achevée avec des contentieux européens
07:17 et notamment des astreintes financières du Conseil d'Etat
07:20 pour non-respect de valeurs limites
07:22 pour la protection de la santé.
07:24 Alors qu'en est-il au niveau de la santé ?
07:26 -Oui. Bonjour, Joseph. Bonjour à tous.
07:32 Je vais intervenir comme médecin, mais à plusieurs titres.
07:34 A titre de médecin épidémiologiste,
07:38 chacun se souvient des épisodes de très forte pollution
07:41 et de leur impact sur la santé dans les années 60.
07:44 Et puis ensuite, du fait que dans les années 60 et 70,
07:47 finalement, la pollution atmosphérique
07:49 n'a plus été considérée comme un problème de santé publique
07:52 du fait d'une part d'une baisse des émissions industrielles,
07:58 mais aussi des méthodes d'épidémiologie
08:00 qui étaient basées à l'époque sur la mesure du risque
08:03 relatif individuel.
08:05 Et c'est vraiment la méthodologie des séries chronologiques
08:08 qui a bouleversé tout ce chapitre à partir des années 90
08:13 et qui a permis de prendre la mesure de l'impact
08:16 de la pollution atmosphérique en population générale.
08:19 Cet impact qui est, on peut le dire,
08:20 probablement sous-estimé encore aujourd'hui,
08:23 car l'exposition est appréciée par des capteurs fixes
08:26 sans prise en compte du budget à ce passe-temps
08:29 de chaque individu.
08:31 Donc ça, c'était le regard du médecin épidémiologiste.
08:34 Maintenant, le regard du médecin praticien que je suis
08:37 est bien différent.
08:40 On voit bien que les médecins ont un planning serré.
08:42 Et ce qui les préoccupe lors de la consultation,
08:44 c'est de savoir quel patient
08:47 et comment je vais le prendre en charge.
08:49 Par ailleurs, il y a une absence de prise de formation
08:56 dans le cycle des professionnels de santé
09:00 et des médecins en particulier.
09:02 Une enquête toute récente
09:04 de l'Association Santé et Environnement France
09:07 le montre bien, 80% des professionnels de santé
09:10 n'ont jamais eu aucune formation
09:12 dans le champ de la santé environnementale.
09:16 Et enfin, 3e raison pour laquelle les médecins
09:20 sur le terrain ne sont pas impliqués,
09:21 je crois que c'est qu'ils n'ont pas de moyens d'action spécifiques.
09:25 Tout ce qu'ils peuvent dire, c'est ce que disent les médias,
09:28 mais ils n'ont pas d'intervention proprement médicale.
09:32 Enfin, en tant que médecin universitaire,
09:36 professeur des universités,
09:38 c'est l'absence de filière de santé environnementale
09:40 qui a été demandée pourtant régulièrement
09:42 au cours de ces plans nationaux
09:45 santé-environnement successifs.
09:46 Et on voit bien que c'est d'autres structures étatiques
09:51 qui ont été mises en place au fil des années,
09:53 notamment au début des années 2000,
09:55 avec, sans être exhaustif, l'OQAI, Santé publique France,
10:01 l'ANZES et le Haut conseil de santé publique,
10:04 qui ont développé avec brio, avec succès, ces thématiques,
10:08 mais au détriment, finalement, de la médecine universitaire.
10:13 -Merci, Denis.
10:14 Merci aussi d'avoir respecté le timing très serré.
10:17 Et donc, on a vu que la qualité de l'air
10:22 s'était nettement améliorée, sauf pour l'ozone,
10:25 et les émissions ont chuté, sauf pour l'ammoniaque.
10:28 Et pourtant, on parle de contention européenne,
10:31 de condamnation de l'Etat.
10:33 Et donc, avant de parler des chantiers mis en oeuvre,
10:36 comment Alexandre Dosière,
10:37 sous-directeur d'Efficacité énergétique
10:39 et de la qualité de l'air au ministère
10:41 de la Transition écologique,
10:42 expliquez-vous la non-atteinte de ces objectifs ?
10:45 -Merci. Bonjour à tous.
10:47 Donc oui, la qualité de l'air s'est bien améliorée en 20 ans.
10:51 Enfin, les émissions, vous voyez dans le graphique
10:52 que vous avez projeté tout à l'heure,
10:54 ont réduit, ont baissé de 60, 50 %
10:57 sur les oxydes d'azote, les particules.
10:59 Donc de ce côté-là, les objectifs 2020 en émissions sont atteints.
11:03 Mais en concentration,
11:05 si on se concentre sur vraiment la qualité de l'air
11:07 dans certaines zones,
11:08 on a encore un certain nombre de points noirs.
11:10 Alors là aussi, on en a moins qu'il y a 5, 6 ans.
11:14 Ca a beaucoup baissé ces dernières années,
11:16 avec notamment les effets de réglementation
11:20 sur le transport.
11:21 Mais aujourd'hui, on a encore 5 zones de dépassement
11:25 en oxyde d'azote,
11:26 et puis une zone de dépassement en particules.
11:30 Donc voilà, on pense que ces dépassements
11:31 vont se stopper d'ici 2025 ou 2027,
11:36 sur Paris-Lyon, Marseille ou Rouen,
11:37 pour vous redonner ces points noirs.
11:41 Donc de ce côté-là, ça se passe bien,
11:43 même s'il y a tout un volet contentieux.
11:44 Enfin, ça s'améliore.
11:45 Mais le point le plus intéressant,
11:47 c'est que l'Organisation mondiale de la santé
11:50 nous a rappelé l'an dernier
11:51 que la qualité de l'air
11:52 a des impacts sur la santé sans seuil,
11:55 et qu'il faut...
11:57 Enfin, elle a abaissé ces valeurs guide.
11:59 Et du coup, aujourd'hui, on a beau avoir
12:01 quelques points noirs de pollution qualité de l'air,
12:04 quand on se retrouvera pour la prochaine évaluation
12:07 du prochain PNSE,
12:08 on verra que c'est plus des points noirs de pollution,
12:10 mais des tâches de pollution.
12:12 Enfin, 90% du territoire français
12:14 va dépasser les normes OMS
12:16 que la Commission européenne va reprendre.
12:19 Donc c'est pas le moment de se dire que tout va bien.
12:21 Il y a encore beaucoup d'actions à prendre,
12:23 et on a pu publier en fin d'année dernière le Prépa,
12:28 donc le plan national de réduction
12:29 des émissions de polluants atmosphériques,
12:31 qui est le volet R du PNSE,
12:34 avec beaucoup d'actions sur l'industrie,
12:38 sur les transports, avec les changements de mobilité,
12:40 sur les transports partagés, sur la marche, le vélo,
12:44 aussi sur les zones à faible émission de mobilité,
12:46 tout un volet sur le résidentiel,
12:49 avec toutes les démarches d'économie d'énergie
12:53 qui permettent de réduire aussi les émissions,
12:56 tout ce qui a été fait sur le chauffage au bois,
12:58 avec la loi Climat et Résilience aussi,
13:00 je pense qu'on en reparlera.
13:02 Et puis un volet agricole,
13:03 où là, peut-être pour la 1re fois depuis longtemps,
13:07 on a réussi à publier un décret
13:08 sur une trajectoire d'ammoniaque.
13:11 Donc voilà, c'est un petit pas, concrètement,
13:13 mais c'est quand même un pas.
13:15 Donc ce Prépa, sa mise en oeuvre va démarrer.
13:19 Avec 3 mots d'ordre, la territorialisation,
13:22 l'accompagnement des personnes
13:25 concernées par ces plans d'action
13:27 et la communication.
13:29 -Merci, Alexandre Laudière.
13:34 Alors, les PNSE ont abordé souvent la question de la gouvernance.
13:38 "A développer", disent certains,
13:39 pour plus de consensus mobilisateur,
13:42 "à simplifier", soit plus que d'autres,
13:46 en disant qu'il faut plus d'efficacité dans les actions.
13:50 Alors, M. le député Jean-Luc Fugit,
13:53 terminant son manza de président du Conseil national de l'air,
13:57 va-t-on trop lentement
14:00 dans l'élaboration des stratégies de réduction
14:02 ou bien l'inertie vient d'ailleurs
14:04 d'une inégalité sociale ?
14:06 Grande question.
14:07 -Merci. On va essayer de répondre à ces questions.
14:11 En très peu de temps, je le sais.
14:12 Bonjour à toutes et à tous.
14:14 Je suis très heureux de m'avoir invité à cet événement.
14:16 Simplement, peut-être, pour celles et ceux qui ne me connaîtraient pas,
14:18 je voudrais juste expliquer d'où je parle,
14:20 puisque, quand on est fonctionnaire député,
14:22 on pense toujours qu'on est simplement un élu,
14:24 un élaborateur des citoyens, citoyen élu.
14:26 Et moi, en l'occurrence, je suis docteur ingénieur en chimie,
14:29 et donc je tenais à le préciser,
14:31 puisque je pense que ça me donne une certaine légitimité
14:34 à parler d'un certain nombre de choses,
14:36 si je peux me permettre.
14:37 Je connais relativement bien les sujets de pollution de l'air.
14:42 Je n'ai pas présidé le Conseil national de l'air.
14:44 Je pense, par hasard,
14:46 aussi parce que je connais ce domaine.
14:49 Donc, ce qui explique, après, peut-être,
14:51 la position que je vais prendre dans la discussion.
14:54 Simplement, vous dites, voilà, en gros, la gouvernance,
14:57 comment on peut faire pour aller, finalement,
14:59 plus vite et mieux, d'une certaine manière.
15:01 Et M. Douzière a un petit peu abordé le sujet.
15:05 Moi, je vais essayer d'être rapide,
15:06 mais, finalement, on a 4 sources majeures
15:08 pour la pollution de l'air extérieur.
15:10 On le sait, c'est l'industrie.
15:11 On le sait, c'est le monde agricole.
15:13 On le sait, c'est les transports.
15:14 Je vais y revenir.
15:15 On va, d'ailleurs, demander, la prochaine fois,
15:17 de corriger à peu près toutes les planches qu'on a vues
15:20 en rajoutant le mot "mobilité" à côté des ZFE.
15:22 Je vais expliquer pourquoi,
15:23 en tant qu'un rapporteur de la loi des mobilités.
15:25 Et aussi, évidemment, on a parlé du monde agricole.
15:28 Il y a aussi le résidentiel.
15:30 Simplement, ce que vous entendez dans votre question,
15:32 c'est "Est-ce qu'il y a des freins ?
15:34 "Est-ce que c'est difficile d'avancer ?"
15:35 Oui.
15:37 Oui, il y a des freins.
15:38 Il y a des freins parce que, souvent,
15:39 c'est un sujet qui est mal compris.
15:41 C'est un sujet, on le sait, la pollution de l'air.
15:43 Je sais qu'il y a beaucoup de spécialistes parmi vous.
15:44 On va parler d'essayer de rendre visible et invisible.
15:47 On parle de choses comme ça.
15:48 C'est extrêmement complexe.
15:51 Ceci dit, on avance quand même.
15:52 Et d'ailleurs, les courbes nous montrent
15:54 qu'on a fait des réductions, qu'elles sont insuffisantes.
15:57 Alors, on ne va pas débattre de pourquoi, pour le zone,
15:59 ça reste stable, voire ça augmente,
16:01 parce que c'est autre chose.
16:02 C'est très bien que c'est un polluant secondaire
16:03 et non pas un polluant primaire.
16:04 On n'a pas d'action directe dessus.
16:06 On a des actions qui sont indirectes, induites.
16:07 Et donc, il faudrait regarder toute la transformation chimique.
16:09 Enfin, on ne va pas faire un cours de chimie ce matin,
16:11 mais il faut aussi bien intégrer ces choses-là
16:14 et faire attention de ne pas regarder les polluants
16:16 tous de la même manière.
16:18 Sur l'industrie, je pense sincèrement,
16:21 c'était le secteur sur lequel on a le mieux
16:23 et le plus travaillé, finalement, dans les 20 ou 30 dernières années.
16:25 Pourquoi ? Parce que l'industrie, c'est l'autre.
16:28 Et donc, du coup, on est moins directement,
16:30 on se sent un peu moins concernés.
16:32 Et puis, maintenant, il faut aller chercher
16:34 donc d'autres secteurs.
16:36 Le monde agricole, par exemple, au Conseil national de l'herbe
16:38 que j'ai eu l'honneur de présider pendant 4 ans,
16:40 nous a avoué qu'il avait plus ou moins attendu
16:43 à peu près, c'est ce que m'a dit l'association
16:45 des pléniaires des champs d'agriculture,
16:47 2010, pour se rendre compte vraiment
16:48 de ce que c'était la problématique de l'herbe à l'agriculture.
16:51 Eh bien, sur les 3 derniers salons de l'agriculture,
16:54 à 2 reprises, il y en a un qui n'a pas pu se faire
16:56 les 3 dernières années, pardon, en raison de la Covid,
16:59 il y a eu 2 conférences sur la pollution de l'herbe
17:02 et sur l'agriculture auxquels j'ai participé.
17:03 Au Salon international de l'agriculture,
17:04 c'est quand même des premiers pas, donc on crainte des avancées.
17:08 Et donc, sur l'agriculture, monsieur Dezière l'a expliqué,
17:10 dans la loi Climat et résilience de l'année dernière,
17:12 on a mis aussi des volontés d'avancer,
17:14 on avait débattu, j'avais porté des amendements
17:16 sur l'histoire de l'ammoniaque, etc.
17:19 Et donc, on avance sur le trajectoire.
17:21 Et je finirai volontairement par la mobilité.
17:24 Sur le résidentiel, nous avons avancé avec le...
17:26 Mais oui, c'est pas facile, etc.
17:29 Parce que sur le résidentiel, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
17:32 C'est le problème des particules fines
17:33 venant du chauffage au bois non performant.
17:36 Evidemment, si on enlève le non performant de ma phrase,
17:39 on dit "On a rencontré, on a croisé un député",
17:42 ça m'est déjà arrivé, des gens qui me disent
17:43 "Vous êtes contre le chauffage au bois."
17:45 Non, je suis pas contre le chauffage au bois,
17:46 moi, je suis contre la pollution.
17:47 Et la problématique, c'est que je suis contre
17:50 le chauffage au bois non performant, d'une certaine manière.
17:52 Donc j'ai envie de l'améliorer, de le rendre performant.
17:54 Et donc là, il a fallu pas mal bosser.
17:56 Il y a des choses qui ont été faites dans le passé.
17:58 Et dans la loi Climat et résilience,
17:59 dans le plan national chauffage au bois,
18:01 M. le 2e l'a un petit peu évoqué,
18:02 on a aussi avancé, et j'ai fait inscrire
18:05 un certain nombre de choses dans la loi Climat et résilience,
18:07 un amendement que j'avais porté,
18:08 et je trouve que c'est déjà bien,
18:11 mais vous voyez, c'est long, c'est lent,
18:13 parce que c'est pas toujours facile
18:15 d'embarquer la population, le grand public sur ces sujets,
18:18 parce qu'à la différence de l'eau, on voit moins les choses,
18:21 alors que c'est tout aussi important voir plus.
18:24 Je voudrais, un mot rapide, finir sur les zones à faible émission,
18:27 mobilité.
18:28 J'incite sur le M de mobilité.
18:30 C'est pas parce que je préfère un caprice
18:32 du parlementaire rapporteur qui a fait inscrire dans la loi
18:34 par voie d'amendement ce petit thème,
18:36 c'est parce que je souhaite qu'on comprenne bien
18:39 que quand on agit sur une ZFE mobilité,
18:41 on agit bien uniquement sur la mobilité,
18:43 donc principalement sur les oxydes d'azote
18:45 et un petit peu les particules fines,
18:46 pour rentrer plus dans les détails.
18:48 Et ces ZFE mobilité,
18:50 c'était pas simple à instaurer dans le cadre de la loi,
18:52 de la loi d'orientation des mobilités de 2019.
18:56 Il a fallu pas mal, malgré tout,
18:57 batailler à l'Assemblée nationale,
18:58 expliquer, faire de la science,
19:00 parce qu'on peut aussi s'appuyer sur des considérations scientifiques
19:03 quand on fait de la politique, en tout cas, je l'espère.
19:05 Et puis le combat est pas terminé,
19:07 vous allez voir pourquoi, je vais vous dire ça.
19:09 Et aussi, maintenant, il y a la mise en place,
19:11 la mise en oeuvre qui se fait de manière assez progressive,
19:16 parfois avec des calendriers de déploiement
19:18 qui peuvent être trop rapides, etc.
19:20 Mais surtout, nous sommes le 11 janvier...
19:22 -On peut peut-être faire en 2e partie...
19:23 -Oui, mais je vais juste vous expliquer que demain,
19:26 nous allons débattre à l'Assemblée nationale,
19:28 demain, le 12 janvier,
19:29 sur une proposition de loi totalement irresponsable
19:32 du groupe du Rassemblement national,
19:35 qui va proposer, donc je vais évidemment monter à la tribune
19:37 et batailler là-dessus, qui va proposer, tout simplement,
19:39 dans une proposition de loi, purement et simplement,
19:42 de supprimer les zones à faible émission de mobilité.
19:44 Ca veut dire de reculer.
19:46 Et donc, je l'ai déjà fait en commission,
19:48 je vais le refaire demain,
19:49 je vais devoir leur expliquer
19:51 qu'on veut pas exclure des gens,
19:53 on veut simplement exclure de la pollution,
19:54 diminuer la pollution.
19:55 Quand on voit les dégâts que font les polluants de l'air
20:00 sur la santé, je pense que, voilà, vous voyez,
20:03 le combat est dur.
20:04 Donc, vous m'avez posé la question de savoir
20:06 s'il y avait des réticences, s'il y avait des problèmes,
20:07 d'inégalités, etc.
20:08 Oui, il faut accompagner, oui, il faut aider,
20:10 c'est ceux qui doivent changer les véhicules, etc.
20:12 Il y a des mesures, elles sont sûrement insuffisantes,
20:13 mais il faut surtout pas reculer.
20:15 Et donc, ça sera une des batailles de demain.
20:16 Vous voyez qu'il faut être vigilant sur ce sujet.
20:19 Et donc, je crois qu'il va falloir batailler.
20:23 Ce qui m'a rassuré ce matin, c'est de voir
20:25 que j'avais un membre du gouvernement.
20:27 Simplement, sur la gouvernance, je finis
20:28 juste en disant que santé et environnement...
20:30 -On s'est mis d'accord avec un doigt universel à couper.
20:33 -On doit porter le santé et l'environnement
20:36 de plus en plus fort au niveau de la gouvernance,
20:37 et plus que jamais.
20:39 Et moi, je rêve d'avoir un jour
20:40 un ministère de la santé et environnementale.
20:43 -Je rêve d'avoir un ministère.
20:45 (Rires)
20:47 -Vous serez ministre de la Santé.
20:49 -Alors, je n'ai absolument pas dit ça.
20:52 Je suis ravi d'être député, ça me va très bien.
20:54 Et je ne fais pas partie des députés qui passent leur vie
20:56 à penser qu'il faut qu'ils deviennent ministres.
20:57 Alors moi, je suis ravi d'être député.
20:59 J'ai eu la chance d'être en saison 2,
21:01 d'avoir été réélu.
21:02 Donc, je considère que c'est une chance
21:04 et même, quelque part, un honneur.
21:05 -Je ne pouvais pas ne pas le relever.
21:08 Voilà.
21:10 Donc, dès la loi sur l'air de 96,
21:12 il était question que l'Etat et les collectivités
21:14 concourent à une politique dont l'objectif
21:16 est la mise en oeuvre du droit reconnu
21:18 à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé.
21:21 Alors, François Gitzel, vice-président
21:24 donc en charge de la santé et l'environnement
21:25 à l'Eurométropole de Strasbourg,
21:27 fondatrice et présidente de l'Alliance des collectivités
21:30 pour la qualité de l'air,
21:32 quels ont été les engagements forts et les freins
21:34 rencontrés donc par les collectivités
21:36 pour la définition et la mise en oeuvre
21:37 des politiques publiques qualité de l'air ?
21:39 Sachant qu'au 2e tour, tout le temps qu'on aura pris en trop,
21:41 on le prendra en moins.
21:43 -Bon, alors, je vais essayer d'être courte.
21:46 3 minutes, 3 mots clés.
21:48 Premier mot clé, engagement des collectivités.
21:51 Alors, je dirais, il n'y a pas beaucoup de collectivités
21:54 qui ont un engagement global.
21:55 Par contre, il y a une foultitude d'actions
21:58 extrêmement ciblées dans des domaines extrêmement différents.
22:02 Ca va des rues scolaires
22:04 jusqu'à des morphologies architecturales,
22:07 voire des documents de planification PLUI
22:10 et, bien sûr, les questions de mobilité.
22:13 C'est à partir de là que l'Alliance transpartisane
22:15 s'est construite parce qu'il y avait des élus isolés
22:19 et ce qui a permis, effectivement, de trouver des idées,
22:22 d'avoir une vision globale lorsqu'on voyait la palette
22:25 très diversifiée des actions qui étaient mises en oeuvre.
22:28 2e mot clé, politique de l'air local
22:33 par des collectivités.
22:35 A vrai dire... Alors, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
22:38 Une stratégie et l'articulation de plusieurs types d'actions.
22:43 A vrai dire, ça commence à venir,
22:45 notamment au niveau des métropoles,
22:47 mais c'est encore très balbutiant.
22:50 On a regardé où paraissait l'air dans les délégations des élus.
22:55 Pratiquement aucune délégation d'élus
22:58 ne contient le mot "air".
23:00 En général, c'est développement durable,
23:02 transition, mobilité,
23:04 et ces élus, à un moment donné,
23:06 se trouvent confrontés aux questions de qualité de l'air.
23:09 Aucun élu santé, je suis médecin,
23:12 ça me...
23:13 Je suis pas... Voilà.
23:15 Aucun élu en charge de la santé
23:18 n'a, dans sa délégation,
23:20 voire ne fait des choses en matière de qualité de l'air extérieur.
23:24 Qualité de l'air intérieur, c'est différent.
23:27 Ce que, pourtant, il y a une accélération
23:32 de ce point de vue-là,
23:33 puisque j'en veux comme témoignage,
23:36 l'Alliance a organisé des assises nationales
23:40 de la qualité de l'air il y a quelques mois,
23:42 qui se sont terminées par une déclaration de Strasbourg,
23:46 ça se passait à Strasbourg,
23:48 une déclaration d'engagement des collectivités
23:51 sur les politiques de qualité de l'air
23:53 avec 4 priorités, on peut revenir dessus après.
23:57 3e mot-clé, très rapidement, les freins et difficultés.
24:01 A priori, ça vient effectivement des élus,
24:06 des habitants, de l'Etat.
24:08 Les élus, une méconnaissance,
24:09 notamment sur les questions de désastre sanitaire.
24:13 Ca avance, ça,
24:14 mais il y a encore, de ce point de vue-là,
24:16 des progrès qui peuvent être faits.
24:19 Des difficultés qui sont liées aussi
24:20 à l'approche transversale obligatoire.
24:22 C'est pas évident de penser qualité de l'air
24:24 quand on est sur des questions d'urbanisme,
24:27 en termes, en qualité d'élu.
24:30 Evidemment, des choix politiques lourds, financiers.
24:34 ZF = alternative à la voiture = tram = piste cyclable,
24:39 etc., etc.
24:41 C'est des choix politiques forts.
24:43 Des choix difficiles face à l'acceptabilité.
24:47 Evidemment, par exemple, la mobilité ZF,
24:50 il y a évidemment un volet social et un volet acteur économique,
24:53 et c'est pas toujours évident.
24:54 Très vite, de la part de la population.
24:57 Effectivement, c'est pas évident pour les gens
25:00 de passer de l'idée de propriété de voiture,
25:04 symbole de liberté,
25:05 à la question de l'usage de la voiture
25:08 ou d'un autre mode de déplacement.
25:10 Et ça, c'est une des questions.
25:12 Après, il y a aussi les questions de précarité.
25:14 Je n'y reviens pas.
25:16 L'Etat.
25:17 Alors, nous sommes très liés à France urbaine,
25:20 et effectivement, et à d'autres associations d'élus, l'AMF,
25:23 et évidemment, il y a un certain nombre de questions
25:27 que l'on pose à l'Etat en termes...
25:30 Au moment du cancer, il y a eu l'Inca,
25:32 il y a eu une vraie politique, un portage politique.
25:35 Sur la qualité de l'air, on n'y est pas.
25:38 Pareil. Donc, en communication,
25:40 évidemment, en termes financiers, d'aide,
25:44 voire de stratégie.
25:46 Je parle, par exemple...
25:47 Je pense, par exemple, à des stratégies ferroviaires,
25:50 d'aide, notamment sur les questions des ZF.
25:55 Ce que je veux dire, quand même, il y a...
25:57 Je vais modérer mon propos.
25:59 La santé, quand même.
26:00 La santé, je vais être un peu dure pour la santé.
26:03 Dans le passé, je dirais,
26:06 le ministre ou le ministère de la Santé
26:08 étaient assez en recul sur ces questions d'air extérieur.
26:12 Tout ça commence à bouger.
26:14 Je voudrais quand même dire que le Conseil national de l'air
26:17 récent a apporté un vrai dynamisme,
26:22 et que la santé, là aussi, bouge.
26:27 Ce que je veux dire, santé publique française,
26:29 très présent au niveau local.
26:32 Et ministres et ministères de la santé
26:36 sont, là aussi, plus présents.
26:38 Et j'en termine. Et je suis désolée.
26:39 J'ai dû être trop longue.
26:42 -Merci. François Chuzel est aussi président
26:44 de l'Agence d'urbanisme de Strasbourg.
26:46 C'est pour ça qu'elle parle d'urbanisme.
26:48 Elle n'aime pas qu'on dise qu'elle était higace,
26:49 donc elle connaît également de la santé.
26:52 (Applaudissements)
26:54 Alexandre Dosière, l'Etat est mobilisé,
26:57 on l'a entendu depuis toute la matinée,
27:00 et notamment pour la qualité de l'air,
27:01 pour sortir de cette ornière des contentieux.
27:04 Alors quelles actions majeures et quels outils ?
27:06 Et surtout aussi, quelle place donner aux PNSE et PRSE ?
27:10 -Oui, l'Etat est engagé, l'Etat, mais pas tout seul.
27:12 Enfin, là, pour toutes les raisons qui ont été dites,
27:14 ça commence à toucher davantage les pratiques.
27:17 Il y a un besoin d'accompagnement, un besoin financier
27:19 qui est très fort, parfois plus fort
27:20 que le portefeuille de l'Etat.
27:22 Donc c'est vraiment une politique de dentelle.
27:24 On peut essayer de cibler de façon chirurgicale
27:28 les usages qu'on souhaite arrêter,
27:31 enfin, des pratiques de covoiturage,
27:33 le fait de posséder une voiture, ça a été dit,
27:35 le fait d'avoir des flambées plaisir
27:39 avec un bûcher chez soi.
27:41 Dit comme ça, ça fait très bizarre,
27:43 mais il y a encore 30 % de Français qui font ça.
27:46 5 % de moins qu'il y a 2 ans, mais il y en a encore 30 %.
27:50 Donc voilà, c'est vraiment des actions territoriales.
27:52 Je crois que maintenant, on est vraiment
27:54 dans le volet territorial.
27:55 Quand on fait un plan chauffage domestique au bois performant,
27:58 il y a des mesures nationales.
27:59 On a réglementé le bois, le taux d'humidité du bois,
28:04 qui est hyper important pour la pollution atmosphérique.
28:07 On est en train de réglementer l'entretien,
28:08 le ramonnage régulier de tous les appareils,
28:12 cheminées, poêles, inserts, chaudières.
28:15 Ca, ça va être pour dans 2 mois.
28:17 On a une campagne de communication nationale avec l'ADEME.
28:21 Elle a été faite l'an dernier, elle a été refaite cet hiver,
28:23 et elle est de plus en plus visible,
28:26 et elle va durer encore longtemps.
28:27 Puis on a relancé les fonds Herbois.
28:29 Mais ça, c'est les actions nationales.
28:30 Voilà, il y en a 4.
28:31 Et ça fait la moitié du chemin.
28:33 L'autre moitié, c'est dans chaque zone PPA,
28:37 plan de protection de l'atmosphère,
28:40 où le préfet doit définir un plan d'action.
28:42 Et là, du coup, je vous invite à regarder, par exemple,
28:44 ce qui a été préparé en région Auvergne-Rhône-Alpes,
28:46 qui est celle qui a le projet de plan le plus abouti,
28:49 avec des interdictions de certains types de chauffage,
28:53 interdictions d'utilisation.
28:55 Il y a eu la Haute-Savoie,
28:56 et puis là, il y a 2 autres départements
28:57 qui en brillent le pas,
28:59 avec des fonds Herbois peut-être un peu plus poussés,
29:02 avec de la communication spéciale.
29:04 Donc voilà, sur le bois,
29:06 clairement, et c'était mis dans la loi Climat-Résilience,
29:08 M. Fugitre reviendra peut-être là-dessus,
29:11 le rôle local a clairement été mis en avant.
29:14 Un autre point où le rôle local a clairement été mis en avant,
29:16 c'est les zones à faible émission.
29:18 Enfin, c'est très clair.
29:21 Certes, il y a une réglementation nationale,
29:23 il y a un accompagnement national,
29:24 mais c'est vraiment au niveau local que ça se fait.
29:28 Le cas de Strasbourg est vraiment exemplaire,
29:30 avec des conseillers mobilité, des périodes pédagogiques,
29:33 des dérogations quand il s'agit d'aller se faire soigner,
29:36 pour que ce soit pas une zone d'exclusion
29:38 pour les gens qui ont absolument besoin d'aller dans l'hôpital
29:41 qui est à l'intérieur d'un périmètre ZFE.
29:44 Il y a aussi du porte-à-porte,
29:46 des choses à faire avec les conseillers pôle emploi
29:48 pour essayer de changer les usages de mobilité,
29:50 que ce soit pas un frein à la bonne vie des usagers de la route.
29:54 Et ça, c'est pour parler que des gens,
29:56 mais il y a aussi parler des entreprises,
29:58 où vraiment l'accompagnement est très important.
30:01 Et ça a aussi un coût financier, je pense, pour Strasbourg aussi.
30:03 Je sais pas combien de millions d'euros vous mettez,
30:06 mais c'est aussi très important.
30:08 Donc vraiment local, il y a un gros sujet d'accompagnement
30:11 et puis de communication, et puis je vais peut-être arrêter là,
30:13 parce que je suis à 2 minutes 54, et maintenant 57.
30:18 Les PRSE, PNSE peuvent sans doute faire beaucoup
30:21 pour la qualité de l'air,
30:23 qui, pour nous, en fait, est un sujet sanitaire
30:25 avant d'être un sujet environnemental,
30:27 enfin, surtout quand on parle de points noirs.
30:29 Ce qu'on explique autour des zones à faible émission mobilité,
30:32 c'est qu'on fait pas ça pour enquiquiner les gens
30:34 ni les entreprises, même si certains pensent qu'on adore ça,
30:37 mais c'est avant tout pour protéger les populations,
30:40 et en plus, les populations qui habitent
30:42 le plus proche des routes très polluées,
30:46 c'est les populations les plus précaires
30:47 qui ont en plus d'autres facteurs de...
30:51 Je vais pas employer de termes médicals,
30:52 parce que vous êtes tous bien plus forts que moi,
30:55 mais d'autres facteurs de risque.
30:57 Donc, voilà, communication, territorial, accompagnement.
31:00 -Merci, Alexandre Nosirian.
31:02 (Applaudissements)
31:06 Alors, cher Denis Charpin,
31:09 de l'APPA national,
31:11 avec sa revue scientifique pollution atmosphérique,
31:13 ses comités régionaux,
31:15 et puis, dès les années 60,
31:16 avait beaucoup travaillé sur même les diagnostics
31:18 de qualité de l'air.
31:20 Aujourd'hui, de quoi manque-t-on surtout, en fait,
31:23 pour avancer ?
31:26 -Eh bien, pour la plupart d'entre nous,
31:27 la pollution atmosphérique
31:29 est considérée comme un problème technique,
31:32 pris en charge par les ingénieurs
31:34 et régi par la métrologie, par des normes et par des plans,
31:37 comme on vient de le voir.
31:39 Toutefois, cette démarche risque fort
31:42 de ne pas conduire à l'action,
31:44 mais à une certaine éco-anxiété.
31:47 Ce qui manque donc, du point de vue de l'APPA,
31:49 c'est une forme d'intervention autre que technique
31:53 qui s'appuie sur une connaissance partagée
31:55 et dont l'objet est d'induire chez la personne
31:58 une appropriation des sujets d'intérêt.
32:01 Donc c'est la démarche, par exemple,
32:03 d'accompagnement des conseillers habitat santé,
32:06 conseillers médicaux en environnement intérieur,
32:09 qui interviennent dans le logement à la demande du médecin
32:13 pour prendre connaissance et partager pendant une heure ou deux
32:16 la vie quotidienne des patients.
32:20 L'occupant est alors acteur dans son environnement
32:22 et l'objectif de préservation de la santé,
32:25 ou du moins du bien-être,
32:26 représente un levier capable de le mobiliser
32:30 pour améliorer la qualité de son air intérieur.
32:33 Autre domaine d'actualité,
32:35 le développement des micro-capteurs connectés,
32:38 dans lequel l'accompagnement du sujet
32:40 est certainement le gage d'une bonne appropriation
32:43 de ces nouveaux outils.
32:46 Dans ces exemples, l'APPA prête une attention particulière
32:50 aux populations précaires ou vulnérables,
32:54 car les préoccupations environnementales
32:56 ne sont pas, comme le montre l'exemple des visites à domicile,
33:00 l'apanage des bobos.
33:03 Et à cet effet, l'APPA développe des outils adaptés,
33:07 comme le sont, par exemple, les livrets faciles à lire
33:10 et à comprendre, qui ont été développés
33:12 en ce qui concerne les chauffages d'appoint par le passé
33:16 et aujourd'hui, d'une façon générale,
33:18 pour le problème de la qualité de l'air intérieur.
33:22 -Merci, Denis.
33:25 Jean-Luc Fugit, on a entendu un engagement de longue date
33:28 sur les aspects de la qualité de l'air
33:30 et aujourd'hui, président du Conseil supérieur de l'énergie.
33:33 Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas de salut
33:35 pour la qualité de l'air autrement que de la marée
33:37 à une approche air, climat, énergie, santé ?
33:40 -Non, je vais essayer de faire une réponse plus courte,
33:43 parce que j'ai compris que j'avais été trop long tout à l'heure.
33:45 Et à la différence de monsieur Dozier,
33:46 je ne me chronomètre pas.
33:48 -C'est moi qui chronomètre. -Oui, je sais bien.
33:52 Vous savez que je suis de nature un peu taquine des fois.
33:53 Bon, alors oui, je préside maintenant depuis 3 mois
33:56 le Conseil supérieur de l'énergie.
33:58 Comme le Conseil national de l'air, je le préside de manière bénévole.
34:01 Bien entendu, ça va de soi.
34:04 Je ne vais pas continuer à la tête du Conseil national de l'air
34:06 pour des raisons qui feront qu'en fait, je suis un homme
34:09 et qu'il fallait que ce soit une femme,
34:11 donc pour différentes raisons.
34:12 Donc voilà, c'est aussi simple que ça.
34:15 Le Conseil supérieur de l'énergie, donc, j'ai accepté de le présider,
34:17 puisque ça m'a été proposé, pour plusieurs raisons.
34:22 Parce que, évidemment, le lien, y compris avec l'air,
34:24 va se faire assez aisément.
34:26 On est sur une trajectoire, donc, indépendamment de la question
34:30 du coût de l'énergie, etc., on est aussi un pays
34:32 qui a l'ambition d'être dans les tout 1ers,
34:35 en tout cas, c'est l'ambition fixée par le président de la République,
34:37 donc le 1er pays à sortir de l'utilisation
34:39 des énergies fossiles.
34:41 Et donc, quand j'ai été rapporteur
34:42 de la loi de rentabilité en 2019,
34:45 j'ai fait, évidemment, le lien, à l'époque,
34:47 à la tribune de la Semaine nationale,
34:48 sur la problématique de la qualité de l'air.
34:51 Déjà, on pouvait faire le lien, y compris avec l'ambition
34:54 de la sortie progressive des énergies fossiles.
34:56 Pourquoi ? C'est évident, mais je vais quand même le rappeler.
34:59 C'est que si vous sortez progressivement
35:00 des énergies fossiles, évidemment,
35:02 vous réduisez les émissions de CO2,
35:04 et donc, il y a un impact direct sur le climat
35:07 et sur la biodiversité, etc.
35:08 Mais il y a aussi, évidemment, cette réduction de pollution,
35:11 notamment les oxydes d'azote,
35:13 et une partie des particules fines,
35:15 puisque on sait très bien que les particules fines,
35:18 c'est pas qu'en agissant sur les énergies fossiles
35:20 qu'on va pouvoir...
35:22 Alors, cette ambition de sortir progressivement
35:24 des énergies fossiles, on l'a aussi retrouvé
35:25 dans la loi de rentabilité,
35:27 mais aussi dans la loi climat résilience,
35:28 aussi dans la loi anti-gaspillage
35:30 pour une économie circulaire, donc la loi AGEC.
35:32 Et là aussi, ça prend du temps.
35:34 Il faut se le dire, avec là aussi des résistances,
35:37 avec, on le voit bien, la problématique
35:39 des emballages en matière plastique, etc.
35:41 Simplement, moi, je vais continuer à agir
35:46 donc sur cette problématique-là de l'air
35:49 à travers ce qu'on vient de dire aussi sur l'énergie,
35:51 avec, évidemment, sur l'énergie, on le sait,
35:53 la grande ambition, c'est le développement
35:55 des énergies renouvelables, et je me félicite
35:57 que nous ayons voté hier soir en 1re lecture
36:00 le texte d'accélération sur les énergies renouvelables
36:02 avec un vote qui est allé au-delà des groupes de la majorité.
36:06 Donc c'est très bien.
36:08 Donc c'était la bonne nouvelle d'hier soir,
36:10 comme je vous l'ai dit, parce qu'il y a eu aussi
36:12 des bonnes nouvelles hier soir.
36:13 Et donc, en tout cas, il y a celle-ci, à mon avis,
36:15 et j'espère qu'on aura une demaine.
36:17 Comme je vous l'ai dit, on va repousser,
36:19 je pense, assez largement, cette proposition irresponsable
36:22 dont je parlais tout à l'heure.
36:24 Simplement à rajouter que pour ceux qui s'intéressent,
36:27 moi, je vais continuer à suivre toutes ces questions
36:29 dans mon travail de parlementaire,
36:31 même si je préside plus le Conseil national de l'air,
36:33 je pense encore être capable de suivre ces sujets.
36:36 Je serai vice-président du groupe R et Santé
36:40 de l'Assemblée nationale,
36:41 et aussi celui des nouvelles énergies et hydrogène,
36:44 puisque c'est des sujets majeurs.
36:45 Et tout est lié, encore une fois, à l'immobilité plus propre.
36:47 En fait, on retrouve la transversalité
36:49 air, climat, énergie, santé.
36:51 Donc évidemment, on va le suivre.
36:53 Et puis il y a aussi, au sein de l'OPEX,
36:55 l'Office parlementaire de l'évaluation
36:56 des choix scientifiques et technologiques,
36:57 vous savez, qui regroupe 18 sénateurs et 18 députés,
37:00 dont moi, je suis un des membres.
37:02 Je suis particulièrement de ces sujets.
37:04 J'avais été l'auteur du rapport de l'énergie et l'agriculture,
37:08 mais aussi de Covid et air, etc.,
37:10 donc tout ceci est lié.
37:11 Donc si vous souhaitez m'alerter,
37:14 échanger avec moi et d'autres sur ces sujets-là,
37:17 ce sera vraiment avec plaisir,
37:18 parce que s'il y a une chose qui est vraiment certaine,
37:21 c'est que sur tous ces sujets,
37:23 on doit simplement, ça paraît évident,
37:25 mais je vais quand même le dire, unir un peu nos forces,
37:27 nos connaissances, nos compétences,
37:28 puisque personne d'entre nous n'a le monopole
37:30 ni de la connaissance, ni de la compétence,
37:32 ni de la conscience environnementale.
37:34 Il y a des gens qui nous le font croire, mais c'est pas vrai.
37:35 En fait, tout ça, c'est largement partagé.
37:37 Il faut vraiment, tout simplement,
37:39 travailler de manière unie.
37:40 Et donc les aspects d'énergie
37:42 auront un impact sur les problématiques d'air.
37:44 Et donc je vais essayer d'apporter ma pierre à l'édifice
37:48 en essayant de garder un petit peu d'énergie
37:50 pour piloter à la fois le CSE et sur les questions d'air.
37:53 -Merci.
37:54 (Propos inaudibles)
37:56 C'est l'occasion de dire, d'ailleurs,
37:57 que dans la revue au Conseil de la santé publique,
38:01 ADSP, qui a fait un...
38:02 consacré un numéro spécial sur ces sujets-là,
38:05 il a été question aussi beaucoup, effectivement,
38:07 d'unir les forces plutôt que de se diviser.
38:10 François Chusel, en gros,
38:13 pourquoi une alliance pour les collectivités ?
38:15 Si on inverse un peu le proverbe en disant
38:18 "ensemble, on va plus loin, mais seul, on va plus vite",
38:20 alors quelle est la valeur ajoutée d'une alliance ?
38:23 -Je commencerais par dire que le sujet air
38:25 monte vraiment très fort dans les collectivités,
38:29 notamment sous la pression des habitants.
38:31 Et que c'est fortement lié
38:34 à une prise de conscience des effets sanitaires,
38:38 notamment chez les habitants.
38:39 Moi, je suis également chargée de la mise en oeuvre de la ZFE.
38:43 C'est quand même... Voilà.
38:44 Je m'occupe de santé environnementale,
38:46 et donc de ZFE, puisque la ZFE,
38:50 c'est aussi un outil de santé publique.
38:54 Et cet argumentaire "santé, climat, climat"
38:58 a fortement joué pour arriver à trouver un modèle...
39:02 Pour que Strasbourg soit modèle de ce point de vue-là.
39:05 Seuls ou ensemble, les deux, mon général.
39:09 Et j'espère que l'alliance permet ça.
39:13 Seuls, c'est vrai qu'il y a un dynamisme
39:16 de certaines métropoles, par exemple, sur l'urbanisme,
39:19 Grenoble, Lille, faisaient des choses très, très bien.
39:22 Et ce dynamisme-là, bien évidemment, nous le soutenons,
39:26 et ça permet d'enrichir toutes les autres collectivités.
39:30 Et donc, ensemble, je dirais,
39:33 première chose, on est plus riches,
39:34 on a plus d'idées, on peut échanger,
39:36 on peut monter en compétences.
39:39 Ensemble, évidemment, on est plus forts.
39:42 Plus forts parce que, par exemple,
39:44 on est très liés aux associations d'élus,
39:48 mais aussi, on bosse beaucoup
39:50 avec les associations environnementales,
39:53 et donc, de ce point de vue-là,
39:55 c'est vrai qu'on est plus forts.
39:58 Et puis, 3e chose,
39:59 ensemble, on est meilleurs,
40:01 c'est plus facile d'avoir des partenariats
40:04 avec les lieux d'expertise.
40:07 Santé publique France, par exemple,
40:09 Sylvia Medina a expliqué
40:12 comment on comptait,
40:13 au dernier conseil d'administration,
40:16 comment on en arrivait à compter les décès,
40:19 parce que les habitants nous le demandent,
40:21 et qu'un élu n'est pas un épidémiologiste avéré.
40:25 Et donc, voilà, mais aussi l'ADEME,
40:28 mais aussi, bien sûr, Atmo France.
40:30 Et puis, puisque c'est la période,
40:32 je ferai juste quelques vœux.
40:34 Et je dirais que le 1er vœu,
40:37 c'est une meilleure prise en compte de l'air
40:39 et de la santé,
40:41 y compris dans les documents de planification.
40:44 On est en train de faire des sradettes en ce moment.
40:47 Est-ce qu'on parle santé ? Est-ce qu'on parle air ?
40:49 Je crois pas.
40:50 Donc ça, c'est mon 1er vœu.
40:52 2e vœu, un engagement plus fort supralocal.
40:58 Nous sommes des collectivités interco-métropoles,
41:00 petites communes.
41:02 Une seule région, la région Grand Est, comme par hasard,
41:06 et pas de département,
41:07 alors qu'on l'a vu, par exemple, les aides-feux,
41:10 il y a un aspect social très important.
41:12 Et donc, on les voit très peu sur ces questions-là.
41:16 Et puis, 3e vœu, et je l'ai déjà dit avant,
41:20 un soutien, un portage politique fort de l'Etat
41:26 sur l'air extérieur et sur les questions d'air et santé.
41:30 Voilà mes vœux pour 2023.
41:33 -Merci pour les vœux.