Séminaire Santé-environnement : quinze ans de politiques publiques - Évolution de la perception du public des risques liés à l’environnement/ actions d’information et de formation : Principales conclusions et animation de la table ronde par M. Daniel Bley
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00:00 prendre avec un peu de retard, mais voilà, je pense quand même que malgré tout, la densité
00:11 et l'intérêt de ce qui a été présenté pourra faire que vous pouvez excuser ce petit
00:18 retard.
00:19 On essaiera de tenir.
00:20 Nous avons donc cet après-midi, comme vous l'avez compris, ce matin, il y a eu quatre
00:25 tables rondes qui chacune ont abordé finalement l'une des quatre thématiques qui a composé
00:32 l'évaluation de notre rapport.
00:35 Cet après-midi, nous allons faire trois tables rondes.
00:38 La première sur les perceptions, la formation et l'information en formation, qui est finalement
00:44 l'approche transversale de notre rapport d'évaluation.
00:48 Et puis nous terminerons par deux tables rondes ensuite.
00:51 Donc la première table ronde de 40 minutes.
00:52 On essaiera de tenir les délais pour laisser une dizaine de minutes de questions pour la
00:56 salle.
00:57 Et ensuite, la deuxième table ronde portera sur les enjeux de la prévention et la troisième
01:01 sur la question des territoires et des acteurs, qui est finalement une bonne chose de terminer
01:05 par là, puisque finalement, c'est au niveau territorial que s'inscrivent les actions essentiellement
01:10 en santé et environnement.
01:11 Donc le premier point sur lequel je voulais intervenir, c'est que d'une façon générale,
01:24 dans la plupart des évaluations qui ont été faites précédemment, que ce soit dans le
01:28 cadre du PNSE2 évalué par le Haut Conseil de la Santé publique ou bien par les directions
01:34 générales, d'une façon générale, la question de la perception des risques environnementaux
01:40 est absente des évaluations.
01:41 Et à mon sens, et c'est ce que l'on explique dans cette diapositive, c'est pourtant une
01:48 dimension essentielle dans la mise en place d'une politique en santé et environnement.
01:52 Pourquoi ? Parce que premièrement, il s'agit de connaître les perceptions du risque et
01:57 aussi les pratiques de prévention dans les populations, dans la population en général.
02:01 Mais connaître les perceptions, c'est ce qui permet finalement de bien comprendre ce
02:06 qui font des comportements face aux dangers, aux dangers perçus par les populations.
02:11 Et finalement, au bout du compte, si on continue, c'est aussi ce qui permet de mieux formuler
02:15 des messages sanitaires, avoir des études pour connaître les perceptions des populations,
02:22 c'est mieux mettre en place des messages sanitaires.
02:24 Et au bout du compte, ça permet d'améliorer l'acceptabilité des mesures de santé publique
02:29 proposées.
02:30 Finalement, c'est le garant en dernier ressort d'une réelle politique.
02:34 Alors, il y a un outil qui existe pour examiner ces perceptions des risques.
02:45 Ce sont les baromètres.
02:47 Donc, ce sont des outils de mesure de perception.
02:49 Ce sont en général issus d'enquêtes quantifiées qui rendent compte, comme je le dis, de l'opinion
02:57 des Français et sont présentés sous forme de baromètre.
02:59 Alors, il y a de nombreux baromètres.
03:00 Le baromètre de l'IRSN, je l'ai mis en premier parce que je crois que c'est le plus ancien,
03:05 celui qui a la plus grande profondeur historique.
03:07 Ceux de l'IFEN, du CREDOG, de l'ADEME, ceux de l'INPES, enfin de l'ex-INPES et de Santé
03:14 publique France.
03:15 Bien entendu, ces différents baromètres n'ont pas les mêmes objectifs, mais tous,
03:20 à des titres divers, prennent en compte la question de la perception des risques et en
03:23 particulier des risques environnementaux.
03:24 Et il faut citer aussi qu'en 2007, dans le cadre du baromètre INPES, qui était le
03:31 premier baromètre spécifique aux questions santé-environnement, qui a été initié
03:35 dans le cadre du PNSE1 en 2007.
03:37 Puis ensuite, on regrettera, mais on reviendra ensuite.
03:41 Malheureusement, il n'y en a eu qu'un.
03:43 Il n'y a pas eu d'autres baromètres santé-environnement par la suite, mais il a été décliné dans
03:47 le cadre des plans régionaux santé-environnement à des titres différents.
03:51 Certaines régions ont été jusqu'à faire trois baromètres, avec parfois une approche
03:57 inégale.
03:58 Alors, rapidement, parce que les collègues qui vont intervenir ensuite dans la table
04:03 ronde vont y revenir en illustrant à partir d'exemples, quelles sont les principales
04:08 évolutions des perceptions en matière de santé-environnement ?
04:10 On peut dire d'abord que, d'une façon générale, parmi un ensemble de risques généraux,
04:16 la dégradation de l'environnement, jusqu'il y a encore quelques cinq à six années,
04:21 se situait loin derrière d'autres préoccupations comme le chômage ou la pauvreté.
04:23 Mais en 2007, pourtant déjà, dans le baromètre santé-environnement, on s'apercevait que
04:29 la population se déclarait plutôt très sensible aux questions environnementales et
04:33 plutôt bien informée sur les risques.
04:35 Et d'ailleurs, quand on regarde l'évolution des différents baromètres, je pense à celui
04:40 de l'IRSN en particulier, mais aussi celui de l'ADEME, on s'aperçoit que les écarts
04:44 se resserrent.
04:45 C'est-à-dire, en fait, en fin de compte, les populations avaient remetté largement
04:47 l'environnement comme une préoccupation bien inférieure à celle des questions de
04:52 chômage, de risque, de précarité.
04:57 Et aujourd'hui, la préoccupation environnementale augmente et elle apparaît comme la seconde
05:03 préoccupation des Français.
05:05 C'est d'ailleurs un résultat confirmé dans le dernier Eurobaromètre européen de
05:08 2021.
05:09 Et parmi cet ensemble de risques environnementaux, ça, ce n'est pas une surprise, on s'aperçoit
05:15 que ce sont les questions climatiques qui arrivent largement en tête.
05:17 Voilà pour les actions de perception.
05:25 Mes collègues y reviendront.
05:26 Maintenant, le deuxième point, je pense que la table ronde, on souhaitait la faire tourner
05:32 autour de la question de la perception à travers les baromètres et la question de
05:35 la formation, qui sont deux points qu'on cible comme des points importants et sur lesquels
05:41 on a appuyé quelques recommandations dans le cadre de notre rapport.
05:44 Donc s'agissant des actions de communication et de formation, je ne reviendrai pas dessus,
05:48 les supports sont multiples, mais surtout ce qu'il faut noter, c'est qu'il y a une
05:53 importance accordée aux questions de communication.
05:56 En particulier, c'est ce que j'ai cité dans cette diapositive, le PNSE1, sur 45 actions,
06:02 il y en a 14 qui concernent des questions de communication, sensibilisation, formation.
06:08 Le PNSE2, il y a encore 11 actions sur 56, le PNSE3 17 sur 108.
06:15 En revanche, ce qu'il faut noter, c'est que parmi ces actions, les actions de formation
06:22 restent en nombre restreint.
06:23 C'est ce que j'ai noté, 8 actions seulement sur 209, sur le total des trois PNSE.
06:27 Alors même si je sais que le PNSE4, et peut-être que notre collègue Pierre Souverain parlera
06:35 probablement même, essaie de développer des actions, une sensibilisation sur ces questions-là,
06:43 je pense quand même que le chemin qui reste à parcourir est encore long.
06:46 Alors l'ensemble de ces actions, ce qui ressort finalement malgré tout, c'est qu'au niveau,
06:53 en particulier au niveau des PRSE, l'ensemble de ces actions a indéniablement impulsé
06:57 une dynamique au niveau des PRSE.
06:59 Les initiatives au niveau local ont été nombreuses.
07:02 Elles ont permis, j'en ressors deux points importants, c'est ce qui apparaît dans le
07:07 rapport, c'est le développement de réseaux d'acteurs locaux, institutionnels bien sûr,
07:14 interaction entre les ARS, les DREAL et dans une certaine mesure les collectivités locales,
07:20 implication de toutes les composantes de la société au niveau régional, en particulier
07:25 les associations.
07:26 Et ça a permis d'instaurer une véritable pédagogie environnementale.
07:30 Et c'est également un des points importants à mettre au crédit des PRSE à travers leur
07:35 déclinaison régionale.
07:36 Alors à partir de là, c'est la dernière diapo, on peut s'interroger sur deux, trois
07:44 aspects qu'on a mis en évidence dans le cadre de notre rapport.
07:49 On pense, ce sont des recommandations, on pense qu'il faudrait systématiser la mise
07:53 en œuvre d'un maromètre santé environnement.
07:55 Donc à voir ensuite comment faire, bien sûr.
08:01 Il y a certainement des questions méthodologiques qui peuvent se poser.
08:04 On pense qu'il faudrait mobiliser davantage les sciences humaines pour comprendre, alors
08:10 différentes choses là, pour comprendre bien entendu la mobilisation des acteurs, les raisons
08:14 de convergence, de divergence entre les différentes parties prenantes.
08:17 On a bien vu ce matin par l'exemple du radon qu'il y a de nombreuses actions de sensibilisation
08:22 qui ont été faites autour du radon et pourtant il y a une relative méconnaissance de la
08:25 population interrogée.
08:26 Donc voilà.
08:27 Et on pense qu'il faudrait améliorer les actions de sensibilisation.
08:32 On est vraiment fortement convaincu, en tout cas c'est aussi mon cas, qu'il faut créer
08:36 une journée nationale santé environnement pour vraiment montrer qu'il y a un ancrage
08:42 politique fort, une volonté et faire intervenir toutes les parties prenantes et les faire
08:45 collaborer.
08:46 Ce serait finalement un des aspects qui me semblent important.
08:48 Et en dernier, dans le deuxième point, c'est mettre en place un cursus diplôme en santé
08:55 et en environnement, un cursus médical, et aller vers la création si possible d'une
08:59 spécialité médicale en santé et en environnement.
09:01 Donc ce sont les principales conclusions auxquelles nous sommes arrivés dans notre rapport et
09:04 c'est ces points sur lesquels ensuite mes collègues vont intervenir.
09:07 Donc je vais les rejoindre.
09:11 Je vais enchaîner directement.
09:17 Daniel Bley a dit que la connaissance de la perception des risques était une composante
09:22 essentielle d'une politique publique de santé et environnement.
09:25 Alors malheureusement, la perception des risques est un peu absente en santé et environnement
09:32 du baromètre IRSN, qui n'est pas spécifique à ces questions-là.
09:36 Je vais quand même décrire ce baromètre et sa méthodologie, puisqu'on verra peut-être
09:40 après comment on peut s'en servir.
09:42 C'est un baromètre, vous l'avez dit, qui existe depuis 1990 sous sa forme actuelle,
09:47 même si son appellation a évolué au fil des ans.
09:50 Au tout début, c'était le nucléaire et l'opinion publique en 1990.
09:54 Aujourd'hui, c'est beaucoup plus large, la perception des risques et de la sécurité
09:58 par les Français.
09:59 Il y a une édition annuelle.
10:01 Ça mesure l'évolution de l'opinion des Français sur des risques sociaux, environnementaux
10:06 ou technologiques.
10:07 Pour nous, il s'agit essentiellement d'un outil de suivi sur le long terme de cette
10:11 opinion-là.
10:12 Pourquoi continuer en 2022 à publier un baromètre ?
10:16 On s'est posé la question.
10:18 D'abord, parce qu'on a capitalisé dessus.
10:20 C'est un outil qui nous permet de mieux comprendre les dimensions socio-culturelles qui sont
10:26 liées à la perception des risques de manière générale, de mesurer l'évolution de cette
10:31 perception en général, mais du risque radiologique et nucléaire en particulier, et d'analyser
10:40 – et c'est quelque chose qui est important pour nous – la manière dont les événements
10:45 qui arrivent dans la filière nucléaire sont appréhendés par le public et modifient leur
10:50 perception du risque.
10:51 On a vu au cours du temps, par exemple, des événements comme Fukushima complètement
10:55 changer la hiérarchie de la perception des risques.
10:58 L'objectif ultime qu'on a au travers de la perpétuation dans le temps de ce baromètre,
11:04 c'est quand même d'améliorer la gestion des risques.
11:07 C'est un baromètre qui est fait en quatre parties.
11:09 J'en ai porté une dizaine, je laisserai la sortie si vous êtes intéressés.
11:12 Il y a les préoccupations générales des Français, dont les préoccupations actuelles,
11:17 en général et sur un plan plutôt environnemental.
11:20 Il y a quelque chose qui nous intéresse particulièrement en tant qu'organisme.
11:24 L'IHSN, je le rappelle, c'est l'expert national du risque radiologique et nucléaire,
11:28 qui a une part de recherche et une part d'expertise pour les autorités et les pouvoirs publics.
11:33 C'est le regard des Français sur la science et l'expertise.
11:36 Quelle est la confiance qui est apportée dans la science et les experts ?
11:40 Quelle volonté des Français de participer au débat technique sur ces sujets-là ?
11:46 Un troisième sujet qui est les Français et les situations à risque.
11:49 Je distingue ça des préoccupations et de leur perception des risques.
11:53 Et un quatrième qui est vraiment autour des questions de nucléaire.
11:57 La méthodologie, il y a une semaine d'enquête.
12:00 Auparavant, c'était en face-à-face, mais depuis le Covid, on le fait via Internet.
12:05 Un échantillon d'environ 1 000 personnes.
12:07 Et puis, il y a 42 questions et 265 questions.
12:11 Depuis 30 ans, ça fait à peu près 10 000 questions qui ont été posées au total.
12:17 Il y a eu quelques évolutions méthodologiques.
12:23 J'ai dit le passage à un questionnaire sur Internet.
12:25 Et puis, tous les ans, un certain nombre de questions nouvelles sont introduites.
12:29 Je ne sais pas si on y voit suffisamment sur le petit diagramme.
12:33 J'ai seuillé à 2010, mais ça va jusqu'en 1990.
12:38 La première question concerne les préoccupations principales.
12:42 Ce qu'on voit, par exemple, il y a une petite ligne en jaune qui fait un bond.
12:47 Je ne sais plus ce que c'était. C'était le terrorisme.
12:50 En 2015, c'est devenu la préoccupation principale des Français.
12:54 Et puis, ça descend.
12:56 On a introduit une question sur la santé en 2020.
13:00 C'était l'année du Covid.
13:03 On a dit qu'on ne pouvait pas avoir de questions sur la santé.
13:06 Est-ce que la santé est une préoccupation pour vous ?
13:08 On l'a introduite à ce moment-là.
13:10 C'est la dominante, en 2020.
13:12 La préoccupation des Français, c'était la santé.
13:15 Et ce qu'on peut observer, c'est une petite courbe en bleu
13:18 qui commence à 2-3 %, mais qui, aujourd'hui, est la courbe majoritaire à 22 %,
13:24 qui est le dérèglement climatique,
13:26 et qui est devenu, quels que soient les événements extérieurs,
13:31 on a parlé du Covid, on a parlé...
13:34 Ça reste la préoccupation principale des Français.
13:37 La préoccupation, ça ne veut pas dire que c'est un risque perçu pour eux,
13:40 mais c'est leur préoccupation.
13:42 C'est quelque chose qui les préoccupe, ce qui est assez étonnant.
13:44 La situation économique, par exemple,
13:48 ou la sécurité financière, des choses comme ça,
13:50 qui pourraient être une préoccupation,
13:52 ça reste en dessous.
13:54 On va peut-être passer à la deuxième planche.
14:00 Oui, j'avais dit des introductions méthodologiques.
14:03 Globalement, si on regarde l'édition,
14:06 c'est une enquête qui a été faite en fin 2021
14:09 et qu'on a travaillée en 2022.
14:11 Globalement, c'est quelque chose qu'on publie au mois de juin.
14:14 Ça a été publié au mois de juin 2022.
14:16 Les principaux résultats, c'était le dérèglement climatique
14:20 et la santé sont les principales préoccupations des Français.
14:23 On a une croissance permanente de la problématique du changement climatique.
14:27 Il y a une image de la science et de l'expertise,
14:30 donc je ne vais pas y revenir.
14:31 C'est la deuxième partie du baromètre qui reste positive.
14:34 On avait posé des questions spécifiques tout au cours de la pandémie
14:38 sur un petit nombre, un nombre plus restreint d'interviews
14:42 et un nombre assez faible de questions
14:44 sur la confiance dans les experts pendant la pandémie.
14:47 On avait vu qu'au début, ça s'était érodé
14:49 à cause des messages extrêmement contradictoires.
14:51 C'est quelque chose qui est revenu à la normale.
14:53 Ça aussi, c'est un enseignement du baromètre.
14:55 On a des perturbations qui sont liées à des événements extérieurs.
14:59 Globalement, on a des tendances de fond
15:02 et des retours à des valeurs normales assez rapidement
15:05 dès que la perturbation est passée.
15:07 C'est quelque chose qu'on a constaté.
15:09 Les Français sont en demande de transparence, de pluralisme
15:12 et d'accès direct au résultat de l'expertise.
15:15 Je ne sais pas ce qu'ils souhaitent en faire,
15:17 mais quelque part, ils veulent que les choses soient transparentes.
15:21 Le baromètre, celui-là, 2022,
15:23 mettait en évidence une opinion plus favorable au nucléaire
15:26 que les années passées.
15:28 Et puis, les trois risques considérés comme les plus élevés par les Français,
15:31 et là, on en vient à cette planche,
15:33 le cancer, la pollution de l'air et le terrorisme.
15:36 Alors là, peut-être qu'il faut que je fasse
15:38 une petite parenthèse méthodologique.
15:41 La question qui est posée,
15:43 ce n'est pas quel est le risque que vous considérez
15:45 comme le plus élevé dans l'absolu.
15:47 Ce n'est pas forcément pour vous.
15:49 On a aussi posé la question.
15:51 Le plus élevé, c'est le cancer.
15:53 Est-ce que vous considérez que c'est un risque élevé ?
15:55 La pollution de l'air, est-ce que vous considérez
15:57 que c'est un risque élevé ?
15:59 Le plus élevé, élevé. On fait la somme.
16:01 Et puis, on classe tout ça.
16:03 Ce qu'on peut constater, c'est que,
16:05 parmi les risques considérés comme élevés par les Français,
16:08 il y a le cancer qui totalise le plus de réponses.
16:12 Donc, c'est pour eux.
16:14 Et de manière générale, ils considèrent
16:16 que c'est le risque le plus élevé.
16:18 Ensuite, vient, pour moi, de manière assez surprenante,
16:20 la pollution de l'air.
16:22 Et puis, il y avait un risque qui était,
16:24 peut-être lié à une queue
16:28 d'événements qui ont eu lieu en 2015-2016.
16:31 C'était le terrorisme.
16:33 On pose aussi des questions sur les risques environnementaux.
16:36 Donc, ils sont la même chose.
16:38 Donc, on a enlevé cette liste de risques.
16:42 Dans la colonne de gauche,
16:44 je comprends une trentaine du thème.
16:46 Quand on ne garde que les risques environnementaux,
16:49 on voit qu'on a la pollution de l'air et les pesticides,
16:52 qui sont quand même avec une valeur qui sont très élevées.
16:56 Et puis, après, des risques sur des milieux environnementaux
17:01 qui sont peut-être perçus comme moins directement en contact
17:04 avec les personnes.
17:06 Donc, la pollution de l'air reste une préoccupation des Français
17:09 qui est très importante et suivie d'assez près par les pesticides.
17:13 Donc, il faut mettre ça en relation avec...
17:15 Il y a eu pas mal de communications médiatiques
17:20 autour du glyphosate, par exemple.
17:22 Il faudrait voir...
17:24 Il y a eu des réactions sur les zones d'épandage,
17:27 à proximité des écoles et tout ça.
17:29 Donc, nous, ce qu'on perçoit aussi,
17:31 c'est une sensibilité médiatique,
17:33 ou plutôt aux informations diffusées dans les médias,
17:36 qui est assez sensible, en fait.
17:38 On peut tracer assez facilement.
17:40 Il y a quelque chose dont on a parlé,
17:42 et ça devient une préoccupation ou un risque pour les Français.
17:46 Voilà. C'est ce que je voulais dire en première instance,
17:49 mais je répondrai tout à l'heure à des questions
17:51 parce que le contenu est très riche.
17:53 C'est la parole.
17:54 Il y a un site qui s'appelle... J'ai oublié de le noter là.
17:57 C'est baromètres.irsn.fr,
17:59 où on peut accéder à toutes les données numériques
18:02 de tous les baromètres depuis 1990,
18:05 et avec des accès par catégorie socio-professionnelle,
18:09 région de France dans laquelle les questions ont été posées.
18:13 C'est assez utile parce qu'on voit qu'il y a quand même des disparités.
18:16 Juste une seconde sur le changement climatique, par exemple.
18:19 C'est une préoccupation plus faible chez les ouvriers
18:22 que chez les cadres.
18:24 Je vous ai dit tout à l'heure que la santé était une préoccupation principale,
18:28 mais on a décomposé, là, on ne le voit pas en sous-question.
18:31 La préoccupation principale en santé,
18:33 ce n'est pas est-ce que je vais être atteint par la pandémie,
18:36 c'est est-ce que si je suis malade,
18:38 j'aurai assez d'argent pour aller me faire soigner ?
18:40 Donc il y a une préoccupation d'accès financier aux soins,
18:43 et là aussi, par catégorie socio-professionnelle,
18:45 c'est quelque chose qui est assez intéressant.
18:47 Donc un contenu très riche que nous, on exploite surtout
18:50 sur les volets confiance dans la science et l'expertise,
18:53 et puis nucléaire, parce que c'est notre préoccupation,
18:56 mais qui a une grande potentialité pour les questions de santé environnement,
19:01 et qu'on exploite, nous, peut-être pas suffisamment.
19:04 Mais voilà, je serais ravi que certains d'entre vous reprennent le flambeau.
19:08 Merci.
19:10 Ce que je constate, que ce soit les préoccupations, finalement,
19:15 où on voit que, je ne sais plus si c'est 22 ou 24 %,
19:17 c'est santé, et questions climatiques ou questions environnementales
19:22 arrivent à peu près à égalité.
19:24 Et finalement, dans le dernier tableau, cancer et pollution de l'air,
19:27 on est en plus sur une problématique santé-environnement,
19:29 et qui, à mon avis, nous doit valer dans le sens, certainement,
19:32 d'aller vers le fait de mettre en place, indépendamment de ce que vous faites par ailleurs,
19:38 un baromètre santé-environnement, dans lequel, finalement,
19:40 après, la question climatique reste encore une question à détailler,
19:45 et c'est la raison pour laquelle je laisse la parole à Agnès Verrier pour en parler.
19:50 Bonjour.
19:52 Moi, je vais plutôt parler de l'apport des études de perception de risque pour la prévention.
20:00 Comme l'a déjà évoqué M. Blais, à travers les baromètres généraux,
20:08 le réchauffement climatique domine les préoccupations environnementales
20:13 de la population générale, mais on peut aussi s'intéresser à la perception de risque
20:19 sur des thématiques particulières.
20:23 Et donc, je vais utiliser l'exemple de la canicule pour vous présenter l'intérêt
20:31 de mettre en place de telles études.
20:34 Donc, comme vous le savez, suite à l'épisode exceptionnel de 2003 des campagnes,
20:40 un plan national canicule a été mis en place, incluant des campagnes de prévention
20:48 qui sont déployées graduellement en fonction de l'intensité et de l'étendue des vagues de chaleur.
20:56 Donc, ces campagnes existent depuis 2004.
21:01 Elles ont été confiées à Santé publique France, enfin, l'INPES dans un premier temps,
21:05 puis Santé publique France depuis sa création.
21:10 Et elles ont été révisées à plusieurs reprises.
21:16 Donc, en parallèle de ces campagnes de prévention, des études font régulièrement état
21:26 des connaissances de la perception des risques et des comportements associés
21:32 en période de canicule pour, justement, améliorer les axes de prévention.
21:42 Et donc, deux études quantitatives ont été menées respectivement en 2006 et 2015.
21:49 Elles ont eu pour but de connaître les connaissances, les attitudes et pratiques
21:56 de la population générale vis-à-vis de la canicule.
22:11 Et ce qui est intéressant, c'est que ces deux études quantitatives ont été complétées
22:16 par une étude qualitative qui a visé à explorer les motivations à l'adoption ou non
22:25 des gestes de prévention et savoir comment la canicule était perçue et ressentie.
22:33 Donc, à partir des deux études les plus récentes, on peut dire que les personnes interrogées
22:39 déclarent avoir un bon niveau d'information vis-à-vis des risques et des précautions
22:46 à prendre en matière de prévention canicule.
22:51 Mais on constate qu'elles ont toujours des connaissances parcellaires au niveau des gestes à adopter,
22:59 des populations vulnérables à la chaleur et des signes d'alerte.
23:03 Donc, l'étude quantitative a montré que seulement 12% de la population générale
23:09 se considérait fragile en période de canicule.
23:14 Ce pourcentage n'est que de 28% chez les personnes âgées de 75 et plus
23:21 et de 33% chez les personnes souffrant d'une pathologie chronique.
23:26 Donc, à partir de l'étude quantitative et qualitative, on a permis de savoir que
23:36 les deux populations vulnérables à la chaleur clairement identifiées
23:42 étaient les personnes âgées et les jeunes enfants.
23:46 Et l'étude qualitative a permis justement de comprendre pourquoi ce n'était que ces deux populations.
23:55 Et donc, les personnes interrogées ont expliqué que pour elles, la vulnérabilité à la chaleur
24:02 était liée à un état, c'est-à-dire un âge, la présence d'une pathologie
24:07 et non à une surexposition subie ou choisie.
24:11 C'est pour cette raison que les travailleurs, les sportifs et les personnes occupant des logements
24:18 mal isolés thermiquement ne sont pas considérés comme des personnes à risque en période de canicule.
24:24 En outre, les personnes qui se sentent en bonne santé considèrent la canicule comme un désagrément,
24:32 un inconfort physique ou psychologique et ne se sentent pas concernées par les messages de prévention
24:42 et vont adopter les gestes en fonction uniquement de leur ressenti.
24:48 Ensuite, pour pallier la chaleur dans des endroits clos,
24:55 les personnes interrogées ne connaissent pas ou ne peuvent pas se rendre dans des lieux rafraîchis
25:05 en raison de contraintes d'accessibilité et donc de défauts de repérage de ces lieux.
25:15 Donc, suite à l'ensemble de ces résultats et à partir de l'ensemble de ces résultats,
25:20 on a proposé un nouveau dispositif de prévention à partir de 2020
25:25 où, pour accroître l'implication ou la perception du risque pour la population générale,
25:35 on a mis en scène des situations de la vie courante qui impliquaient des populations vulnérables à la chaleur
25:43 tels que des sportifs, des travailleurs ou des parents de jeunes enfants.
25:50 Pour poursuivre dans cette démarche, on va développer des actions pour ancrer des gestes favorables à la santé
26:02 dans un contexte d'adaptation au changement climatique avec une approche de promotion de la santé.
26:09 Je vous remercie. Je voulais juste quand même ajouter, peut-être pour faire la transition,
26:15 parler de manière générale de la nécessité d'avoir une réflexion,
26:21 peut-être pour poursuivre les baromètres santé dédiés entièrement à l'environnement
26:28 pour compléter les baromètres qui existent déjà mais qui ont des approches différentes. Je vous remercie.
26:36 Je laisse la parole à Pierre Verger qui peut-être va nous parler un petit peu de la même chose
26:45 mais au niveau régional, à partir d'exemples régionaux et peut-être dans une dynamique de recherche-action.
26:49 Je ne sais pas si on peut le dire comme ça.
26:51 On peut le dire comme ça, oui, parce que ça a vraiment été articulé comme ça.
26:54 Merci bien de me parler.
26:55 On s'arrange 5 minutes, s'il vous plaît.
26:56 Je vais essayer de m'y conformer.
26:59 Oui, effectivement, moi je viens de la région PACA, je m'appelle Pierre Verger,
27:03 je suis le directeur de l'Observatoire Régional de la Santé Provence-Alpes-Côte d'Azur
27:07 et donc nous avons été impliqués dans de nombreux travaux dans le cadre des plans régionaux de santé-environnement
27:13 avec nos partenaires ARS et conseils régionales notamment.
27:17 Et donc je vais effectivement faire un focus là encore sur ce que nous avons fait en matière d'études de perception avec ces partenaires.
27:25 Et nous avons de notre côté donc du coup fait deux enquêtes à 10 ans d'intervalle.
27:30 Une en 2007 qui était en fait dans la foulée de l'enquête barométrique nationale qui avait été mise en place dans le cadre du PNSE,
27:40 je ne sais plus lequel, mais enfin du plan national santé-environnement.
27:43 Et puis la seconde qui a été faite de notre initiative, enfin je veux dire notre initiative,
27:47 pas seulement nous ARS mais tous nos partenaires,
27:49 et qui s'inscrivait elle dans les assises régionales de l'environnement, d'énergie et de la mer
27:54 qui étaient promulguées par le conseil régional d'une part,
27:57 mais également le PRSO 3 qui lui était driveé à la fois par l'ARS, le conseil régional et l'ADREAL.
28:03 Évidemment dans ces deux enquêtes, enfin dans la seconde, nous avons tâché d'utiliser un questionnaire le plus semblable au premier
28:09 de façon à pouvoir étudier un certain nombre d'évolutions d'indicateurs.
28:12 Sur cette seconde édition, vous pouvez voir sur la diapositive que nous avons essayé de décliner différents supports d'informations.
28:19 Il y a eu bien entendu une synthèse, un animatique qui a été une sorte de vidéo,
28:24 qui a été diffusée largement auprès des acteurs pour présenter les résultats.
28:29 Des flashs, c'est-à-dire des zooms sur des problématiques spécifiques, des thématiques spécifiques,
28:36 qui ont été choisis par les commanditaires et sur lesquels il s'agissait de faire des approfondissements
28:41 et de donner plus de croisements avec différents types d'informations,
28:45 notamment socio-démographiques sur les perceptions des gens,
28:48 et puis des lettres d'informations qui ont été adressées à l'ensemble des acteurs.
28:52 Cette seconde édition a été structurée autour de quatre principaux axes, ou quatre grands types d'enjeux, si vous préférez.
29:00 La perception des risques, non, non, c'est pas encore maintenant, je vous le dirai.
29:05 Les enjeux d'information, les attentes collectives, ou si vous voulez, les attentes vis-à-vis des aménagements.
29:11 Et enfin, les enjeux de mobilisation individuelle, et vous verrez qu'on a eu des résultats intéressants.
29:16 Alors sur la perception des risques, c'est le petit encart qui est en bas à droite sur la diapositive.
29:22 Vous voyez qu'une très large majorité de la population régionale, 7 personnes sur 10, sont très sensibles aux problématiques environnementales.
29:29 C'est quelque chose qui a finalement peu évolué en 10 ans, mais avec au premier rang des préoccupations,
29:35 et là ça rejoint un résultat qui nous a été présenté par notre collègue de l'IRSN,
29:40 c'est le premier rang des préoccupations, les pesticides et la pollution de l'air extérieur, mentionnés par 90% des habitants.
29:47 Et concernant la pollution de l'air extérieur, il y avait 40% des habitants qui jugeaient que leur niveau d'exposition dans leur environnement résidentiel
29:58 les exposait à des niveaux plutôt ou très élevés pour leur santé.
30:03 Donc une préoccupation sanitaire exprimée par les gens par rapport à leur environnement de résidence.
30:09 Concernant la première préoccupation, à savoir les pesticides, ça rejoint aussi quelque chose d'assez impressionnant
30:16 que nous avons noté entre les deux paramètres, à savoir une évolution des comportements de consommation déclarés,
30:22 en tout cas de produits bio, en progression de 75% entre 2017 et avec un ordre de grandeur de telle nature,
30:32 on ne peut pas dire qu'on a une évolution négligeable.
30:35 Le deuxième enjeu, c'est celui de l'information. Et ce qui nous a paru très intéressant, c'est de noter,
30:40 et d'ailleurs c'est quelque chose qu'on revoit aussi dans les barométries RSN,
30:44 le fait que ce sont les médecins qui sont considérés comme la source la plus crédible,
30:49 je me retourne sur mon voisin de gauche, à qui ça doit faire plaisir, mais malheureusement par contre pas la plus consultée.
30:56 En fait, c'est la grande presse écrite et audiovisuelle qui est privilégiée par les aînés,
31:02 tandis que les jeunes se tournent plus vers l'internet et les réseaux sociaux.
31:06 Mais enfin, on a des indications là intéressantes sur les chemins, sur les canaux d'adressage d'informations.
31:11 Concernant les enjeux collectifs ou les attentes collectives ou de solutions collectives,
31:18 vous ne serez pas étonné d'apprendre, ou vous ne l'apprendrez pas, que c'est sur les transports que les attentes étaient les plus fortes,
31:25 exprimées par la région, plus particulièrement en zone rurale, dans une moindre mesure en zone urbaine.
31:32 Et puis enfin, quand même, les résultats suggèrent une certaine prise de conscience de la nécessité d'une mobilisation citoyenne individuelle.
31:40 Et 6 habitants sur 10 considérés devoir être les premiers à agir en matière de lutte contre la pollution de l'air extérieur,
31:48 soit un doublement par rapport à 2007, et des chiffres qui étaient bien loin devant les attentes des pouvoirs publics et des industriels.
31:56 Pour le coup, diapositive suivante, merci beaucoup.
32:02 Donc là, je voulais, à partir de... ça va reprendre un petit peu ce qui a été dit par Daniel en introduction,
32:08 mais là l'idée c'est de l'illustrer par des résultats ou des choses qui ont été faites en PACA.
32:12 Alors finalement, qu'est-ce que cette expérience de PACA nous dit de l'intérêt de ces enquêtes barométriques ?
32:17 C'est bien de le savoir au niveau national, mais c'est bien aussi d'avoir le point de vue au niveau régional.
32:22 La question est d'intérêt, puisqu'au niveau national, cette approche n'a pas été reconduite,
32:26 en tout cas telle qu'elle avait été conçue en 2007, elle n'a pas été reconduite, sauf sur des sujets ponctuels.
32:32 Ce type d'enquête permet de mieux connaître les préoccupations de la population et leurs évolutions,
32:37 et d'en tenir compte dans les ajustements des plans et des actions.
32:40 Et par exemple en PACA, l'expression de préoccupations sanitaires par les habitants sur divers sujets a conduit le Conseil régional
32:48 à introduire un axe sur la santé dans son plan climat, et à faire plus systématiquement le lien entre environnement et santé dans les actions qu'elle soutient.
32:58 Ce type d'approche permet aussi de fournir des éléments concrets en termes de besoins d'information, d'éducation, de formation et de prévention.
33:08 Et par exemple, sur les perturbateurs endocriniens, c'est un sujet sur lequel seul un habitant sur quatre de PACA se déclarait bien informé.
33:18 Et ça a conduit à mettre en place dans le PRS 3 plusieurs actions de formation de professionnels de santé,
33:25 justement pour être en mesure de faire passer de l'information auprès des patients et du public sur ces questions-là.
33:31 On a aussi constaté que sur les protections auditives, vis-à-vis de l'exposition des jeunes à des bruits élevés,
33:42 elles étaient encore relativement peu employées par une minorité de la population.
33:46 Et là encore, il y a eu un gros projet de sensibilisation des collégiens et des étudiants qui a été mis en place suite au résultat de ce baromètre santé-environnement dans notre région.
33:56 Et puis enfin, les résultats sont absolument essentiels pour aider à accompagner les transformations majeures qui sont nécessaires dans différents secteurs de la société.
34:06 Je ne vais pas tous les citer, mais l'habitat, le transport, l'alimentation, l'urbanisme, pour répondre aux enjeux santé-environnement.
34:13 Et notamment pour aider à mobiliser les élus. Et quelqu'un a déjà prononcé la question de la mobilisation sociale en santé-environnement.
34:21 C'est une question essentielle. Et donc dans cette optique, les résultats du baromètre santé-environnement indiquant des parts importantes des habitants préoccupés par un risque élevé
34:31 de développer des problèmes de santé en lien avec leur environnement de résidence est quelque chose de nature à avoir mobilisé les élus.
34:40 Et ça a donné lieu à un projet extrêmement intéressant qui s'appelle le projet Réponses, soutenu par le S3Pi,
34:46 qui est un projet participatif et qui a mobilisé toutes les parties prenantes et qui visait à apporter des réponses aussi concrètes que possible
34:55 à l'ensemble des questions que se posaient les habitants du pourtour des 21 communes de l'étang d'Aubert.
35:03 Je termine mes journées pour 30 secondes. Je voudrais réenforcer une des déclarations de Daniel en début et en introduction.
35:11 30 secondes, mais c'est bon, ça va le faire. Juste pour souligner qu'il est absolument indispensable qu'en complément de ces baromètres sur la perception,
35:21 une politique de recherche ambitieuse, à la fois en sciences sociales, par exemple, sur les questions de mobilisation sociale,
35:29 mais aussi dans le domaine interventionnel, pour proposer et évaluer des actions pour favoriser l'adoption de comportements plus favorables à la santé
35:41 ou former des acteurs, ce qui fait la transition avec la prochaine... Voilà.
35:46 Merci. Donc c'est vrai que c'est bien de s'intéresser aux perceptions des populations. C'est aussi bien de s'intéresser aux professionnels,
35:58 déjà à la perception des professionnels et ensuite à leur formation. Alors donc, mon cher Pierre Souvet, vous avez 5 minutes. Vous nous en parlez ?
36:08 Je suis Pierre Souvet de la région PACA. Et donc je rebondis sur ce qu'a dit Pierre. Leïla Jaouet du CNRS a fait une grosse étude sur le fait que les gens vont adopter
36:19 un comportement favorable à l'environnement. Il faut que ça s'adresse au "moi". C'est-à-dire si c'est nous, si c'est les autres, ça marche pas.
36:27 Il faut parler à soi en faisant comprendre la responsabilité qu'on a sur son environnement, la responsabilité qu'a l'environnement sur soi et en sachant qu'on peut faire,
36:38 qu'on peut agir. Même tout petit. Et après, on entre en cohérence et on continue à faire des petits gestes positifs qui irréditent votre entourage.
36:45 Le contre-exemple, c'est ma belle-mère. Ma belle-mère, il y a 2 magasins. Elle a les moyens, un bio, un pas bio. Elle va aller au pas bio.
36:52 J'ai dit "Pourquoi, belle-maman, vous allez au pas bio ?" "Mais parce que je suis pas malade." Elle cherche la cohérence. J'ai un autre copain, c'est pareil.
36:59 Il y a une étude du Lancet qui a été contestée. Donc, ils contestent toutes les études. "Mais qu'est-ce qui nous fait chier ? Tu veux manger bio."
37:04 J'ai dit "Mais il n'y a pas de honte à se faire du bien." Et du coup, je fais du bien à mon beau-fils, à mes enfants parce que je les pousse.
37:11 Donc, il faut que ça s'adresse à moi. Les campagnes doivent s'adresser au "moi". Bien. Merci, Daniel. C'est terminé.
37:17 Donc, nous, nous sommes pour la prévention. Il n'y a pas de malade. Je suis cardio à la base. Et, Convivision Globale de la Santé, c'est One Health.
37:25 Tout de suite, je vous dis qu'on a créé une alliance transversale qui s'appelle Alliance Santé-Biodiversité qui soutient One Health.
37:31 C'est la santé-environnement, One Health. Avec des fédérations de syndicats vétérinaires, avec des écologues, France Nature Environnement, Humanité, Biodiversité,
37:41 la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, la CEF, le Comité français de l'UICN, la Société francophone santé-environnement,
37:50 la Société française du droit de l'environnement et plein de personnalités extrêmement qualifiées. Il faut qu'on ait cette vision globale
37:57 qui demande de la transversalité, de l'interministérialité. Quand je parle à un conseiller, je lui dis "Vous avez fait une rencontre, tous les deux, là,
38:05 avec le conseiller de l'autre ministère". Ah non ! Donc tout ça, il faut vraiment développer la transversalité.
38:11 Sur la formation des professionnels de santé, très bonne nouvelle. Grâce à Jean Sibilia de Strasbourg, Mme Schelzel doit être contente.
38:19 À Strasbourg, il se passe beaucoup de choses. Par la conférence des doyens de médecine, pour la première fois alors que ça fait 18 ans qu'on l'attend.
38:25 Il y aura un MOOC de formation initiale pour le premier cycle des études médicales, deuxième et troisième année.
38:30 Il ne sera pas très long, il sera de 6 heures avec des MOOC d'un quart d'heure. Il y a pour l'instant 30 facultés sur 34 qui vont le reprendre,
38:38 soit obligatoire ou pas, mais on pense que de plus en plus ce sera. D'ailleurs, on a demandé au ministère de faire une charte santé-environnement pour ces facultés
38:46 parce que ça engage une charte, même si ça ne coûte rien. Ça tombe bien en ce moment. Et donc grâce à cette initiative, enfin, il y aura une sensibilisation
38:55 du premier cycle des études médicales. Parce qu'à pas si longtemps, je suis allé manger une pizza à Paris, étudiante en quatrième année en service d'endocrinologie.
39:02 Je me dis, vous savez ce que c'est que les biphénoles ? Je l'emmerde un peu. C'est quoi ? Je vais voir mes collègues médecins généralistes qui ont une interne.
39:10 Il y a trois jours, j'apporte le gâteau des rois. L'interne. Vous parlez du Perfluré, là, aux dames qui vont être enceintes. Perfluré, c'est quoi ?
39:19 Donc quand on nous dit que les étudiants savent de quoi ils parlent, je peux vous dire que dans la vraie vie, je ne vous ai pas raconté d'histoire.
39:26 Ça s'est passé en deux mois, ça. Ça n'existe pas. Et donc ce MOOC va être diffusé au Fac d'Anterre, en pharmacie. Ils sont un peu plus avancés.
39:35 Ils attendent un peu. Au CNFPT, parce que les collectivités sont des acteurs de santé essentiels. Les élus sont des acteurs de santé essentiels.
39:42 Je vous rappelle qu'à Tokyo, avec une décision d'aide de réduire les particules fines en l'an 2000, en arrêtant le diesel, la mortalité globale a baissé de 6%.
39:52 La mortalité pulmonaire de 20%. La mortalité, ce n'est pas le nombre de maladies. Donc il faut que les élus, les agents des collectivités comprennent qu'ils ont un rôle essentiel.
40:02 Les urbanistes ont un rôle essentiel. Et les gens du bâtiment, quand on nous dit au Plan national de santé et environnement, il y a 50% des ventilations qui ne sont pas conformes
40:11 dans le neuf et l'ancien. Il faut former tous ces gens-là. Ils sont pas... Ils seront d'accord ? Donc former les acteurs de santé.
40:18 Ça, c'était la formation initiale. La formation continue. En 30 secondes. Ah non. Il y a plein de formations. Il y a plein de formations qui existent.
40:25 Mais il faut mutualiser. Nous, on a fait un guide perturbateur endocrinien contamination chimique avec l'ARS PACA, l'URPS PACA. On l'a diffusé dans la France entière.
40:32 Il y a une ARS qui nous a dit "Vous faites ce que vous voulez, nous on fait ce qu'on veut". Intelligemment, Robert Barroquis à Paris a fait des MOOCs sur la santé
40:40 et l'environnement. Il nous a demandé "Vous voulez vous y associer ?" On s'y associe et on diffuse. Nouvelle-Aquitaine, j'ai pas eu la nouvelle, mais c'est bien de mobiliser.
40:49 C'est comme la 1000 jours. Pourquoi pas mobiliser les acteurs de terrain pour que tout le monde s'en empare et que ça se mutualise et pas qu'il y ait un endroit ?
40:57 C'est trop dépendant de l'acteur local. Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Grand-Est, c'est actif. Mais ça dépend trop de l'intervenant,
41:05 notamment qu'il soit de l'ARS. Il faut arriver à former aussi les ARS à ces enjeux qui sont des enjeux majeurs. Dans ces CPTS, les CPTS sont aussi des pénétrations
41:17 pour toucher tout le public. Un infirmier, un pharmacien, un médecin, etc. C'est une voie d'entrée majeure. Il faut associer les vétérinaires. Je disais à un responsable de l'OMS
41:27 qu'il y a la méningoencephalie tatique qui vient de Sibérie, qui est aux portes, à nos frontières. C'est médiépalétique, donc. Et il y a un vaccin. Il faut que les vétos soient présents pour nous dire
41:38 "Attention, moi j'ai eu des animaux qui ont la méningoencephalie". Il faut s'occuper des gens. Pareil pour l'antavirus, qui est un problème dans le centre de la France, notamment.
41:47 Donc il faut absolument de la transversalité. Et ensuite, j'ai passé, l'éducation nationale. Je vous annonce aussi que dans 3 jours, je fais un topo grâce au rectorat d'Aix-en-Provence
42:00 qui a diffusé dans son réseau national. Parce que là aussi, depuis le premier PNSE, on parle de l'école. Il faut sensibiliser l'école. Je vais faire une conférence d'une heure
42:10 à, aux profs qui veulent bien s'inscrire. Alors il n'y en a que 255 qui sont inscrits hier, et encore une semaine, c'est mardi. Et après, on fera des topos d'une heure dans les classes.
42:23 Aux primaires, aux secondaires et aux lycées. Enfin, primaires, collèges et lycées, avec un contenu adapté, évidemment. Je ne vais pas parler, et des spécialistes, notamment, Anne-Lise Debout,
42:36 de Paris Université et d'autres qui vont parler. Et après, le prof reprendra la main dans la classe. Il faut sensibiliser les élèves comme les élus. Sur la territorialisation de la santé, c'est indispensable.
42:48 Donc c'est pour ça que les élus, il faut que la formation, la sensibilisation soit obligatoire. Et j'espère qu'ils écouteront déjà le MOOC proposé par la conférence des doyens.
42:56 Enfin, sur la journée, santé environnementale, je soutiens parce que plus on en parle, mieux c'est. Et on voit, c'est les journaux qui en parlent. Ah oui, je ne vous ai pas raconté deux anecdotes.
43:06 Il y a un journaliste de sud-ouest qui m'a interviewé hier. Il m'a dit "oui, il fait froid, j'ai bouché les aérations de ma maison". J'ai dit "bah, autre chose".
43:16 Je vois en consultation le responsable des trottoirs de la métropole de Marseille, un des responsables. J'ai dit "oui, il les fait à Albedo, c'est quoi ?"
43:25 Alors donc, quand je vois encore un trottoir noir dans une commune, ça me rend dingue. Donc vous voyez qu'il y a un travail colossal de former les professionnels et les acteurs de santé.
43:35 Sous vos applaudissements !