Les enjeux de la prévention

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Séminaire Santé-environnement : quinze ans de politiques publiques - Les enjeux de la prévention
Présentation des recommandations du HCSP et animation par Mme Francelyne Marano

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00:00 Bien, bien. Re-bonjour à tous.
00:03 J'espère que vous avez pu quand même vous détendre
00:05 un tout petit peu pendant le déjeuner,
00:07 parce que là, c'était court.
00:09 On est vraiment très...
00:11 Donc beaucoup d'informations.
00:14 C'était très bien. On a eu beaucoup de questions
00:15 des journalistes sur toutes ces thématiques-là.
00:19 J'espère qu'il y aura des conséquences
00:21 au niveau de la presse.
00:22 Bon, alors, moi, cette table ronde,
00:26 qui va être pour le futur,
00:29 on en a déjà parlé beaucoup du futur, je pense.
00:32 Donc elle porte sur les enjeux de la prévention.
00:35 On vient d'en parler aussi tout de suite.
00:38 En santé et environnement.
00:40 Et je remercie les 4 intervenants,
00:42 vraiment beaucoup, d'être présents.
00:44 Je pense qu'ils vont nous fournir beaucoup d'informations
00:48 importantes sur les choses qui peuvent évoluer
00:51 à partir de ces plans nationaux santé-environnement.
00:53 Alors, pour commencer,
00:56 je voulais juste vous présenter,
00:57 pour bien enfoncer le clou,
00:59 cette importance de la pollution.
01:02 Là, ça vient d'une publication tout à fait récente
01:04 de "The Lancet", qui publie régulièrement
01:07 des constats sur les relations entre les...
01:10 des stress, entre autres environnementaux,
01:13 mais autres aussi, donc les facteurs de risque
01:16 et les décès, mais pris en population générale,
01:19 c'est-à-dire sur toute la Terre.
01:21 Et on montre ici clairement
01:24 que la pollution totale
01:27 est équivalente en termes de risque,
01:32 de facteurs de risque de décès,
01:34 que le tabagisme.
01:37 Bien avant, d'autres facteurs de risque,
01:39 comme la malnutrition ou l'alcool
01:41 ou les pathologies d'origine infectieuse.
01:44 Alors, ça, c'était des données avant la pandémie,
01:47 mais enfin, qui viennent quand même d'être publiées.
01:49 Ça montre à quel point, en fait,
01:51 l'impact de la pollution totale,
01:53 la pollution environnementale sur la santé
01:56 au niveau mondial est quelque chose d'important
01:58 à prendre en compte.
02:00 Un autre point que j'ai trouvé intéressant
02:01 dans cette publication,
02:03 les coûts économiques de la pollution,
02:06 qui ont été, donc, aussi calculés
02:08 entre 2000 et 2019,
02:11 donc à peu près dans la période de notre évaluation
02:15 des plans nationaux santé-environnement,
02:17 et qui montrent que, dans l'Union européenne,
02:21 eh bien, entre 2000 et 2019,
02:23 on a eu une diminution de ces coûts économiques
02:26 de la pollution,
02:27 parce que, comme on l'a vu ce matin,
02:29 il y a eu, effectivement, des réductions
02:31 de ces impacts de la pollution
02:34 au niveau de l'Europe prise globalement
02:37 et au niveau de la France.
02:38 On n'a pas, à ma connaissance, ces données.
02:40 C'est bien dommage.
02:41 Sur la France, il faudrait peut-être voir
02:43 dans quelle mesure on peut avoir ces données.
02:46 Et par contre, dans d'autres pays
02:48 où il n'y a pas eu des efforts comparables,
02:51 en Chine, par exemple, et en Inde,
02:53 eh bien, on a eu une augmentation
02:55 des coûts économiques de la pollution.
02:57 Alors, au niveau des constats nationaux,
03:00 donc en ce qui concerne le poids des maladies chroniques
03:03 non transmissibles, les MNT,
03:06 donc les enjeux de la prévention dans ce domaine,
03:08 ça, c'est des données qui viennent de l'OMS
03:11 et qui ont été publiées dans "Alerte en santé publique",
03:14 la revue d'ADSP,
03:17 qui, malheureusement, va se terminer.
03:21 On espère bien qu'elle va...
03:23 Et ça, je me tourne vers le président du Haut conseil.
03:28 On espère bien qu'elle va pouvoir
03:30 se transformer vers autre chose,
03:31 mais c'était vraiment bien, cette revue,
03:34 dont la rédactrice était Patricia Sivek.
03:38 Donc, dans cette revue, on voit que 88 % des MNT
03:44 sont à l'origine des décès en France,
03:47 avec 26 % maladies cardiovasculaires,
03:50 31 % cancers, 6 % affections respiratoires chroniques.
03:54 Or, on l'a vu, là, ce matin,
03:56 le poids des facteurs environnementaux
04:00 sur ces MNT, on sait qu'il est tout à fait important.
04:03 Donc, d'où la nécessité de renforcer la prévention
04:07 sur tous ces facteurs de risque.
04:08 Alors, rapidement, je vais vous donner
04:12 un certain nombre de recommandations
04:13 qu'on a faites, recommandations générales,
04:16 dans le cadre de notre rapport,
04:19 et qui, ensuite, vont être discutées
04:21 par les 4 intervenants de la table ronde.
04:23 Tout d'abord, pour mieux anticiper les crises
04:27 et développer la prévention,
04:28 soutenir la recherche en santé et environnement,
04:30 en particulier dans les domaines
04:32 où les risques sont suspectés.
04:35 La recherche et son financement doivent être affichés
04:37 et pérennisés dans les plans et stratégies nationales.
04:40 Il faut augmenter le budget du PNRS de l'ANCES,
04:45 en santé et environnement,
04:46 et soutenir les projets collaboratifs
04:49 dont on va reparler, comme les PEPR,
04:51 donc, qui sont...
04:54 qui sont financés au niveau de l'ANR.
04:57 Promouvoir des approches interdisciplinaires,
04:59 sans oublier les sciences sociales.
05:01 C'est un 1er point qu'on a mis vraiment en avant
05:03 dans nos recommandations.
05:05 Ensuite, renforcer, mais on l'a déjà dit à plusieurs reprises,
05:08 la coopération entre agences et la coordination
05:12 avec les administrations centrales
05:14 pour mieux organiser l'expertise scientifique et technique
05:18 en application des plans.
05:19 On a vu ce matin combien il y avait de plans,
05:22 donc...
05:23 Enfin, et aussi,
05:26 combien il y avait de saisines et d'avis
05:29 rendus par les différentes agences.
05:31 On peut peut-être faire en sorte d'améliorer cela
05:35 pour éviter des redondances.
05:37 Ensuite, mieux prendre en compte les émergences
05:40 en priorisant des actions concernant le lien
05:42 entre changement global et santé,
05:45 ainsi que l'approche Wohnel, une seule santé.
05:48 Les actions entreprises à l'échelle nationale et internationale
05:51 pour la lutte contre le changement climatique
05:54 et pour l'adaptation doivent prendre en compte
05:57 les impacts sanitaires dès leur conception.
06:00 Et ça n'est malheureusement pas toujours le cas tant s'en font.
06:03 En tout cas, moi, je l'ai vu en ce qui concerne
06:07 donc les plans climat au niveau de la France.
06:10 La stratégie concernant l'application
06:14 de la stratégie énergétique, effectivement,
06:16 on ne prend pas suffisamment en compte les impacts sanitaires.
06:20 Alors, on a déjà parlé de la canicule
06:22 et des événements climatiques extrêmes,
06:23 mais il n'y a pas que cela,
06:24 et le développement de pathologies
06:26 associées aux modifications environnementales
06:28 et au déséquilibre de la biodiversité,
06:30 dont les maladies vectorielles.
06:33 Enfin, donc, autre recommandation,
06:36 mieux informer et sensibiliser en particulier les jeunes.
06:41 Alors, ça a été dit fortement tout à l'heure,
06:43 et impliquer les différentes composantes de la société
06:45 dans la définition et la mise en oeuvre des actions.
06:48 Donc, il y a des difficultés de la définition
06:51 et la mise en oeuvre des politiques de la transition sociétale,
06:55 donc, tout la nécessité des démarches participatives
07:00 et les démarches d'acceptabilité, de priorisation collective
07:03 en amont des processus décisionnels,
07:06 comme en aval, dans leur mise en oeuvre.
07:08 Alors, il y a le rôle de l'école dans la sensibilisation des jeunes.
07:12 On va en parler largement tout de suite.
07:14 Et le développement de territoires favorables à la santé,
07:18 ce qui sera évoqué également.
07:20 Enfin, pour une véritable politique de prévention santé,
07:24 il faut mettre en place,
07:25 et c'était d'ailleurs notre première
07:27 et vraiment importante recommandation,
07:32 mettre en place une stratégie nationale santé-environnement
07:35 qui coordonnera les plans d'action généraux et sectoriels.
07:38 Elle doit être interministérielle
07:40 et être en interaction avec les autres stratégies nationales,
07:44 faire l'objet d'une loi de programmation pluriannuelle
07:47 votée par le Parlement avec un financement dédié
07:50 et la mise à disposition de moyens humains,
07:52 être doté d'une gouvernance solide,
07:55 c'est-à-dire faire évoluer le groupe santé-environnement
07:58 en une structure institutionnalisée en santé-environnement.
08:03 Voilà. Alors, je pense qu'on va passer maintenant
08:06 donc à la discussion de tous ces points.
08:09 Et pour commencer, je vais laisser la place
08:12 à la ministre.
08:14 Donc, Rémi Slamane,
08:18 tu vas nous parler de la recherche, bien sûr.
08:20 En fait, une recherche de qualité en santé-environnement
08:23 est essentielle pour la mise en place
08:25 de politiques efficaces de prévention, c'est évident.
08:29 Et donc, elle doit être pluridisciplinaire,
08:32 c'est absolument essentiel,
08:35 et elle est coûteuse, donc elle doit être pérennisée.
08:39 Je te laisse nous le démontrer.
08:41 Je pense que tu auras beaucoup de choses à dire.
08:44 -Merci beaucoup, Franceline. Bonjour à toutes et à tous.
08:46 Je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.
08:48 Effectivement, mon message est un plaidoyer
08:51 pour le soutien à la recherche en santé environnementale
08:54 comme une condition essentielle
08:56 pour avoir des politiques de prévention
09:00 bien justifiées et efficaces.
09:03 Alors, avant d'en venir au contenu de cette recherche,
09:07 qui est un sujet qui est notamment abordé
09:09 à la fin du dernier plan national santé-environnement,
09:14 je voudrais insister sur la condition nécessaire
09:17 d'avoir des moyens proportionnés
09:21 aux besoins pour nourrir cette recherche.
09:24 S'il n'y a pas de données scientifiques rigoureuses,
09:29 eh bien, les décideurs ont moins d'éléments
09:32 pour justifier leur politique publique
09:36 et doivent gouverner, j'ai envie de dire,
09:38 dans le meilleur des cas,
09:39 en s'impliant sur le principe de précaution,
09:43 mais qui est aussi lui-même une incitation
09:46 à générer davantage de connaissances.
09:48 Alors, pour avoir des moyens
09:53 qui permettent de générer des connaissances,
09:54 il faudrait que ces moyens
09:56 pour la recherche en santé environnementale...
09:57 Et je vais, dans une logique de complémentarité
10:00 et de continuité entre recherche et surveillance,
10:03 inclure toutes les problématiques de surveillance
10:06 avec les questions de recherche.
10:08 Une première possibilité serait que les moyens
10:12 pour cette recherche et surveillance
10:13 en santé environnementale
10:14 soient proportionnés aux expositions environnementales,
10:19 à notre exposome au sens large.
10:22 Alors, dans le détail,
10:25 et ce que ça veut dire,
10:27 le nombre de substances naturelles et commercialisées,
10:30 qui sont peut-être de l'ordre de 100 000,
10:32 le nombre de substances riche,
10:33 qui sont une fraction de ces substances sur le marché,
10:38 le nombre de substances très préoccupantes
10:41 telles qu'identifiées au niveau de l'ECA
10:44 et des agences réglementaires,
10:46 c'est une autre question,
10:48 mais l'idée serait d'avoir des moyens pour la recherche
10:52 qui seraient assis sur le tonnage
10:55 de ces substances commercialisées
10:58 ou potentiellement préoccupantes.
11:00 Bien sûr, pas seulement sur celles qui sont préoccupantes
11:02 de la façon avérée,
11:03 parce qu'il y a un certain nombre de substances
11:06 qui vont se révéler parmi préoccupantes,
11:07 parmi celles qui sont mises sur le marché
11:10 et pas encore identifiées comme préoccupantes,
11:13 dans la mesure où les tests
11:16 avant la commercialisation des substances sont imparfaits.
11:19 Cette logique n'existe aujourd'hui
11:21 que pour un petit nombre de facteurs.
11:24 Le très bel exemple, je pense,
11:27 c'est celui du Fonds de lutte contre les addictions,
11:29 qui permet, grâce à une taxe,
11:31 notamment sur le tabac,
11:34 de financer de façon, on va dire, assez satisfaisante,
11:37 la recherche sur les effets des addictions
11:40 et les façons de lutter contre l'ensemble des addictions,
11:44 tabac, alcool et toutes les autres.
11:47 Il y a aussi l'exemple très intéressant
11:49 de la taxe radiofréquence,
11:51 qui permet aujourd'hui, à l'anceste, de financer,
11:54 là aussi avec des moyens qui sont,
11:56 quand on compare à ce qui est mis
11:58 sur l'ensemble des autres facteurs de risques environnementaux,
12:02 relativement important.
12:04 Et puis les plans éco-phytos ont aussi permis de générer
12:08 et de soutenir un petit peu la recherche
12:09 sur les effets des pesticides sur la santé.
12:11 Mais il s'agit, à l'heure actuelle, malheureusement, d'exceptions.
12:16 Une autre logique qui se défendrait
12:18 et qui n'est pas du tout exclusive
12:20 serait de proportionner les moyens
12:22 pour l'ensemble des financements
12:26 pour la recherche en santé environnementale
12:28 et les grands plans de santé publique en général,
12:31 dont la recherche en santé environnementale
12:33 est une composante essentielle,
12:35 sur le fardeau de maladies
12:37 ou le fardeau des maladies chroniques dans notre pays,
12:43 maladies dont une fraction est l'héritabilité relativement faible
12:47 des principaux cancers
12:50 et d'autres troubles,
12:52 maladies cardiovasculaires et métaboliques
12:54 dont la population souffre,
12:56 nous indiquent qu'elles ont, et Franceline vient de le rappeler,
12:59 une forte composante environnementale.
13:02 Là, on a un indice
13:05 qui n'est pas forcément nécessaire de créer.
13:08 Il existe quelque part. Ce sont nos dépenses de santé.
13:11 Ces dépenses de santé, elles permettent de générer des soins.
13:15 Elles permettent, dans des proportions
13:17 qui, l'adresse ici même nous l'a rappelé,
13:21 sont très faibles, 5 %,
13:23 de mettre en place des politiques de prévention
13:26 et essentiellement de la prévention au niveau individuel
13:29 et non pas à l'échelle de l'environnement,
13:30 alors qu'elle est souvent beaucoup plus efficace.
13:34 Elle permet, et c'est une très bonne chose,
13:36 de financer la recherche sur les médicaments.
13:38 Et c'est les appels à projets tels que le PHRC,
13:43 qui est là aussi essentiel.
13:44 Mais à l'heure actuelle,
13:47 ces fonds de l'assurance maladie, l'ONDAM,
13:50 ne sont que très minoritairement utilisés
13:54 pour soutenir la recherche sur les effets
13:58 et les façons de contrôler les expositions environnementales
14:02 au sens le plus large.
14:05 Donc, ça aurait du sens,
14:08 du fait qu'une fraction de ces pathologies
14:10 sont induites par ces facteurs environnementaux,
14:13 du fait qu'une bonne politique de santé
14:16 est une politique, bien sûr, riche en prévention
14:20 et que les dépenses de santé doivent permettre
14:21 de soutenir cette prévention,
14:24 de prélever une fraction de ces dépenses
14:27 de l'assurance maladie pour soutenir cette recherche.
14:29 À l'heure actuelle, moi, je n'ai pas d'estimation très précise
14:32 des moyens qui sont mis sur cette recherche.
14:35 Une estimation que j'avais faite il y a quelque temps
14:37 et qui est très approximative,
14:39 et que c'est peut-être de l'ordre de 15 à 20 millions par an
14:41 si on enlève les salaires.
14:43 Il y a, et c'est le seul financement vraiment pérenne,
14:46 moi, depuis que je fais de la recherche dans ce domaine,
14:48 du PNR-EST de l'ANCESS,
14:50 qui doit être aujourd'hui de l'ordre de 7 millions d'euros,
14:53 et puis avec les efforts de la DEM, de l'ANR,
14:57 de l'IRES, d'autres organismes de financement,
14:59 on arrive peut-être à ces 20 millions.
15:00 Ca représente moins de 0,01%
15:05 des dépenses de santé,
15:08 308 milliards sous le contrôle de l'adresse,
15:13 et donc arriver peut-être à 0,1
15:19 ou 0,05%,
15:22 même seulement ça,
15:24 serait une avancée fantastique
15:26 et qui permettrait d'avoir des recherches
15:28 qui sont proportionnelles aux besoins.
15:32 Alors, quelles seraient ces recherches ?
15:35 Ici, je vais reprendre le plan national santé-environnement
15:39 qui a le mérite de pointer
15:43 des choses extrêmement importantes et qui,
15:45 bien que sa publication remonte à quelques années,
15:48 n'ont pas encore été toutes mises en oeuvre.
15:50 Les actions-recherches sont à la fin du plan
15:53 et elles appellent, de façon cohérente
15:56 avec ce que Françine vient de nous rappeler,
15:58 à structurer la recherche sur l'exposome
16:00 et sur les maladies liées aux atteintes à l'environnement,
16:02 avec notamment deux programmes prioritaires de recherche
16:06 qui sont évoqués,
16:09 l'un sur l'exposome et l'autre sur les pathogènes émergents.
16:13 Celui sur les pathogènes émergents a été mis en oeuvre,
16:15 mais pas celui sur l'exposome,
16:19 qui vise notamment à mieux connaître les effets
16:22 de l'exposome sur la santé
16:23 grâce à la mise en oeuvre d'études de cohorte.
16:26 Et il faut bien sûr inclure de façon très complémentaire
16:29 les travaux à toutes les échelles,
16:31 et notamment en toxicologie et écotoxicologie.
16:35 Le PNSE appelle aussi à mieux connaître le poids des maladies
16:37 liées à l'environnement
16:40 en quantifiant le fardeau de maladies
16:43 liées à ces facteurs environnementaux.
16:45 Et il met en avant la création
16:48 d'un espace de partage des données environnementales
16:52 en lien avec la santé, le Green Data for Health,
16:54 qui est une initiative qui est en cours de déploiement
16:56 au niveau du pilotage du ministère de la Transition écologique,
17:01 mais qui, pour que ces données
17:03 qui sont en train de se structurer parlent,
17:05 nécessitent bien sûr d'avoir des données de santé,
17:08 des données sur les phénotypes, sur les mécanismes biologiques,
17:12 des biobanks bien structurés
17:15 à mettre en relation avec ces données environnementales.
17:20 Alors, pour répondre à ce dernier grand enjeu de recherche
17:25 du PNSE 4 qui n'a pas encore été mis en musique,
17:29 nous avons, à l'Inserm, avec nos partenaires
17:32 de l'ensemble du monde académique
17:34 et les agences en charge de la santé environnementale,
17:39 préparé un programme exploratoire prioritaire de recherche,
17:43 Expo 10, qui inclut différentes composantes
17:48 qui visent à mieux structurer cette recherche
17:53 en santé environnementale, qui est un domaine où,
17:55 j'insiste notamment quand on fait une recherche
17:57 sur le mot-clé "Exposome",
17:59 où la France, avec quelques partenaires européens,
18:02 a une place de leader, pas pour très longtemps, je pense,
18:05 parce que c'est une chose d'être leader,
18:06 et en France, sur plein de domaines, on a été les premiers.
18:09 Le rester, c'est une autre question,
18:11 et ça nécessite beaucoup plus de moyens
18:13 que les crédits d'amorçage qu'il faut pour prendre le bon départ.
18:17 Donc, bien sûr, l'enjeu de structuration
18:19 de la communauté nationale, européenne et internationale
18:22 est au coeur de ce plan sur l'Exposome.
18:27 Les finalités de recherche visent à quantifier
18:32 et caractériser l'Exposome,
18:33 en complémentarité des efforts absolument remarquables
18:36 qui sont faits au niveau de l'ANSES et d'SPF
18:39 avec les travaux de biosurveillance,
18:41 à identifier les déterminants de cet Exposome
18:44 et notamment les inégalités socioterritoriales
18:47 d'exposition à l'ensemble des facteurs environnementaux.
18:50 Et vous voyez qu'on entend l'Exposome dans son sens large,
18:53 incluant les agents physiques, les agents chimiques,
18:55 les facteurs psychosociaux, les facteurs comportementaux,
18:58 les agents infectieux étant bien pris en compte
19:01 dans les PEPR, notamment sur les maladies infectieuses
19:05 pilotées par la NRS-MIE.
19:07 Un autre volet essentiel, c'est de quantifier, bien sûr,
19:11 en aval, les conséquences de ces expositions,
19:15 à la fois les conséquences au niveau des mécanismes biologiques
19:18 et les perturbations sur le système endocrinien,
19:20 sur les marques épigénétiques, l'expression des gènes,
19:24 sur le métabolisme,
19:26 encore en aval, les conséquences sanitaires
19:28 en termes de troubles à tous les âges de la vie,
19:32 à l'âge adulte en s'appuyant sur les grandes cohortes
19:34 existantes comme Constance ou aux Trois Aînes,
19:37 dans l'enfance en s'appuyant sur les cohortes existantes
19:39 comme ELF et en soutenant le développement
19:41 de nouvelles cohortes avec des tailles similaires
19:43 à celles de Constance,
19:46 c'est-à-dire l'ordre de la centaine de milliers
19:47 de participants,
19:49 et en traduisant ces conséquences sanitaires
19:50 en impact, en fardeau de maladies,
19:52 en DALI, en nombre de journées en bonne santé
19:55 attribuables à la santé,
19:57 ce qui est une des tâches essentielles
19:58 et une des missions essentielles de Santé et Public France,
20:00 mais qui, pour qu'elle soit bien menée,
20:01 nécessite de consolider des relations
20:05 dose-réponse et d'avoir le niveau de preuve associé.
20:09 Il ne faut pas s'arrêter là, et comme l'a rappelé
20:11 dans la précédente table ronde Pierre Vergé,
20:13 un élément essentiel est de savoir aussi modifier
20:16 et intervenir sur cette exposome.
20:18 C'est tout le champ de la recherche interventionnelle,
20:20 recherche interventionnelle qui peut être randomisée
20:23 comme dans le champ des médicaments
20:25 ou plus observationnelle,
20:27 pour arriver dans la situation où les collectivités,
20:31 les pouvoirs publics ont des exemples
20:33 d'intervention probante avec le niveau de preuve associé
20:36 qu'ils pourraient déployer sur leur territoire.
20:40 Voilà. Ca, c'est l'ensemble du programme.
20:43 Pour le moment, il n'est pas soutenu,
20:44 donc je croise les doigts sur le fait que ce soit,
20:47 et je vous remercie beaucoup pour votre attention.
20:50 -Alors, j'ai une courte question,
20:52 mais qui s'adresse à la fois à Florence Fouque
20:55 et qui est à la fois au MS
20:58 et au Conseil de santé publique et à Rémi.
21:01 La crise Covid a mis en avant la difficulté à prévoir.
21:04 C'est également le cas des risques émergents,
21:07 qu'ils soient liés à des avancées technologiques
21:12 ou à des changements environnementaux.
21:14 Comment mettre en place un système
21:16 qui permette d'anticiper
21:18 et comment gérer l'incertitude et l'imprédictivité ?
21:21 Je sais que pour toi, Florence,
21:23 cette question de l'imprédictivité est assez fondamentale.
21:28 Et puis ensuite, ce serait bien que Rémi puisse donner aussi
21:30 un avis au niveau de...
21:32 -C'est bon ? Ca fonctionne ? Oui, voilà.
21:35 Merci, Franceline, pour l'invitation.
21:38 Et bonjour à tous.
21:40 Donc oui, en fait, si vous voulez,
21:43 le constat, c'est qu'on peut pas tout prévoir.
21:46 Ca paraît une évidence, mais on l'oublie souvent.
21:49 On peut pas tout prévoir.
21:51 On essaie de mettre en place des outils
21:53 pour estimer les risques et anticiper.
21:57 Mais les dernières crises sanitaires,
21:59 si je vous rappelle le Sida,
22:01 qui est beaucoup plus long dans les années 80,
22:03 mais plus récemment, on a eu Zika,
22:05 et puis Covid,
22:06 et puis encore plus récemment, la variole du singe,
22:10 je pense qu'à aucune de ces maladies,
22:12 on aurait donné 100 % de chances de sortir
22:15 en tant que problème de santé publique majeur,
22:18 comme ça a été le cas.
22:20 Donc ça, c'est quelque chose qu'il faut gérer,
22:23 l'imprédictabilité des émergences.
22:27 Et pour essayer de gérer,
22:30 je dirais, ce phénomène qui existe,
22:35 on a plusieurs éléments importants à prendre en compte.
22:39 Donc c'est, premièrement, évidemment, estimer les risques.
22:43 Et là, c'est basé sur les outils,
22:45 c'est-à-dire qu'on parle souvent des risques,
22:48 mais on oublie que pour estimer les risques,
22:50 derrière, il y a une méthodologie.
22:52 Cette méthodologie, elle est loin d'être uniforme
22:54 au niveau global, au niveau mondial.
22:56 La façon dont la France estime les risques
22:58 n'a rien à voir avec ce que font les Etats-Unis, par exemple,
23:03 ou d'autres pays du monde.
23:05 Donc là, on a un souci à l'OMS de standardisation,
23:08 ou en tout cas, d'essayer de comprendre
23:11 comment les différents pays estiment les risques.
23:15 Évidemment, ils sont contextuels.
23:18 La probabilité de survenue des événements,
23:21 c'est très important,
23:22 même si on est à côté de la plaque
23:26 sur pas mal de maladies,
23:27 avoir une probabilité de survenue,
23:31 ça vous permet de faire des priorités
23:33 sur lesquelles vous allez devoir travailler.
23:35 Et c'est à mettre en regard
23:38 avec la résilience du système de santé,
23:41 parce que les crises sont liées
23:44 à la structure du système de santé, bien souvent,
23:48 à sa résilience,
23:50 mais aussi, du coup, à sa flexibilité.
23:52 Est-ce que le système de santé est en capacité
23:55 de réagir aux événements qui n'étaient pas prévus ?
23:59 Et je dirais qu'un système de santé
24:03 qui est déjà sur le fil, entre guillemets,
24:06 avant la crise,
24:07 il a quand même de fortes chances de rester peu stable,
24:11 voire de s'écrouler durant la crise.
24:14 Et c'est exactement ce qui s'est passé
24:15 dans de très nombreux pays d'Afrique
24:18 durant la crise Covid.
24:19 On a eu une augmentation incroyable
24:22 du nombre de cas de paludisme,
24:24 parce que le système de santé,
24:26 il était déjà confronté à des situations très, très tendues.
24:31 Et j'ai bien peur que c'est ce qui nous arrive aussi en France
24:33 un jour ou l'autre, si on continue,
24:36 je dirais, dans la voie sur laquelle on est.
24:39 Mais on le sait, on va pouvoir faire ce qu'il faut.
24:43 Voilà. Et donc, du coup,
24:46 ça me fait aussi
24:49 dire 2 autres points sur la réponse à cette situation.
24:54 Un point important de la réponse, c'est la confiance
24:58 qu'il y a entre les décideurs,
25:00 le système de santé et les populations.
25:02 Cette confiance, elle va décider du niveau d'acceptabilité.
25:07 Plus les populations ont confiance dans leur système
25:09 et plus elles accepteront de suivre des recommandations.
25:13 Ca, c'est important.
25:15 Et puis, la capacité,
25:17 parce que l'acceptabilité, ça suffit pas.
25:20 Il faut que la population soit, et les gens en particulier,
25:22 soient en capacité de faire ce qu'on leur dit.
25:27 Moi, j'ai beaucoup travaillé sur les maladies vectorielles.
25:30 Et lorsqu'on demande aux gens d'éliminer
25:32 toutes les coupelles d'eau pour plus avoir de moustiques,
25:34 ils n'y arrivent pas,
25:36 parce qu'ils savent pas forcément où elles sont.
25:38 Donc, on en trouve tout le temps.
25:40 Donc, la capacité, c'est très, très important.
25:43 Et c'est lié aussi à la pauvreté, à l'éducation,
25:47 à d'autres facteurs sociologiques.
25:49 Voilà, je finirai là-dessus pour ce sujet-là.
25:53 -Rapidement.
25:55 D'abord, moi, je me permettrai de pas être complètement d'accord
25:57 sur le côté imprévisible des choses,
26:00 notamment quand on parle du Covid,
26:01 parce que j'incite ceux qui l'ont pas fait
26:04 à regarder le cours du mois de février 2019
26:06 d'Arnaud Fontanet au Collège de France.
26:08 Il décrivait à quoi pouvait ressembler
26:10 la future pandémie qui pourrait nous concerner
26:14 et du point de vue des caractéristiques,
26:17 ça ressemble sur la plupart des paramètres
26:19 en termes de taux de reproduction, etc.,
26:22 assez furieusement à SARS-CoV-2.
26:25 Premier élément, ceci dit, je suis d'accord sur le fond
26:27 que si on est certain qu'il va y avoir de l'émergence,
26:30 c'est pas facile de savoir exactement
26:31 où la prochaine émergence viendra.
26:34 Pour moi, la réponse, c'est d'avoir une palissade
26:37 assez vaste qui fait bien le tour du paysage.
26:41 Et la palissade sur ces questions-là,
26:43 c'est un système de recherche et de surveillance très fort
26:47 qui a une expertise vaste de telle sorte
26:51 qu'il y ait peu de zones d'émergence potentielles
26:53 qui soient pas couvertes,
26:57 pour qu'on ait plus que 3, 4 équipes
27:00 qui soient spécialistes des coronavirus
27:04 ou des bisphénols ou de tel ou tel autre facteur de risque
27:09 à l'échelle au moins du continent européen.
27:13 Alors, dans le détail,
27:17 ça nécessite les moyens que j'appelais de mes voeux à l'instant.
27:21 Après, quand on regarde dans le détail,
27:23 c'est sûr qu'il y a un parallèle et des différences intéressantes
27:27 entre le champ de la santé environnementale
27:29 avec les facteurs physico-chimiques
27:31 et ce qui concerne les maladies infectieuses émergentes.
27:33 Pour les facteurs chimiques et physiques,
27:35 on a la chance d'avoir, grâce à REACH,
27:38 malgré ces imperfections,
27:40 un inventaire de l'endroit d'où le danger va venir.
27:43 Et là, on peut faire en sorte
27:45 que les agences comme l'ANSES, l'EPI, etc.,
27:49 fassent un criblage systématique des substances,
27:51 que les cohortes, les grandes cohortes,
27:53 avec des biobanques et des échantillons congelés,
27:57 puissent les décongeler au fur et à mesure
27:59 qu'on sait doser de nouvelles substances
28:00 pour voir si les niveaux sont liés à d'autres...
28:05 à des pathologies pas encore identifiées
28:09 comme associées à ces expositions.
28:11 Donc, pour les facteurs chimiques,
28:12 on a des outils relativement chers,
28:14 mais qui permettent de faire ce criblage
28:18 et d'identifier l'émergence.
28:19 Pour les maladies infectieuses émergentes,
28:21 c'est vrai que c'est un petit peu compliqué
28:22 parce que l'étendue des réservoirs
28:25 d'où ces maladies infectieuses peuvent surgir est importante,
28:29 mais ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas possible
28:32 d'avoir plus de surveillance en s'appuyant sur,
28:35 je ne sais pas, le personnel qui travaille dans les abattoirs
28:38 qui peuvent être une première source d'alerte,
28:41 et puis certaines espèces sentinelles
28:45 où l'émergence peut se faire.
28:48 -Merci.
28:51 Alors, en fait, l'approche "une seule santé",
28:57 mise en avant depuis, on parle de l'OMS,
29:00 en particulier, c'est l'OMS qui a vraiment mis ça très en avant
29:04 et maintenant, c'est pris partout,
29:06 donc, oblige à prendre en compte
29:09 l'impact de la dégradation des écosystèmes
29:11 et de la biodiversité sur la santé,
29:14 mais c'est apparu tardivement dans les PNSE.
29:17 Donc, on a commencé à évoquer ça seulement dans le PNSE 3
29:20 et maintenant, dans le PNSE 4.
29:23 Alors, en fait, on a beaucoup reproché,
29:28 et on l'a dit ce matin,
29:30 quand on a fait cette évaluation,
29:32 le fait de travailler en silo entre les plans
29:36 qui auraient pu permettre, justement,
29:38 de mettre en oeuvre cette approche "une seule santé",
29:41 le fait de travailler en silo pour les différents plans
29:44 qui étaient en place,
29:46 et pas tellement de communication entre le plan climat,
29:49 le plan santé-environnement,
29:51 le plan biodiversité, etc.
29:54 Ca a conduit, effectivement, à une situation
29:57 où on n'a pas pris en compte tout cela.
29:58 Alors, donc, Karine, et puis aussi Florence,
30:03 qu'est-ce que vous pensez de ça ?
30:04 Qu'est-ce qu'on peut faire pour faire en sorte
30:07 qu'il y ait plus de coopération ?
30:09 Et donc, sur le plan institutionnel aussi,
30:11 parce que ça passe par le côté institutionnel.
30:15 -Alors, merci beaucoup, Franceline, pour cette question
30:19 importante sur le One Health, le "une seule santé".
30:22 Et d'ailleurs, pour faire le lien avec le point précédent,
30:24 finalement, pour améliorer nos capacités de prédictivité
30:28 et puis aussi d'anticipation,
30:29 l'approche "une seule santé",
30:31 ça nous permet aussi d'analyser un peu les bruits faibles,
30:34 les signaux faibles, le bruit de fond, finalement,
30:36 dans ces 3 catégories de santé.
30:38 Et c'est vrai que c'est une approche qui a été portée
30:40 par l'OMS depuis déjà un moment,
30:42 mais finalement, elle a été définie
30:44 au niveau international que récemment,
30:46 puisque c'était en décembre 2021,
30:49 par le groupe quadripartite, donc l'OMS,
30:52 mais aussi dans l'approche "une seule santé",
30:54 eh bien l'OIE, donc l'équivalent en santé animale,
30:57 l'AFAO et puis aussi le groupe des Nations unies,
31:00 le programme pour l'environnement.
31:02 Donc de ce fait, finalement, le PNSE4,
31:06 la version du PNSE4,
31:08 eh bien, finalement, c'est une des premières politiques publiques
31:11 où l'approche One Health est vraiment inscrite
31:14 dans l'ADN de cette politique, de ce plan.
31:18 Ca veut dire qu'on a fixé cet objectif "une seule santé"
31:20 dans ce plan pour proposer des actions concrètes
31:23 pour mieux comprendre et réduire les risques
31:25 qui sont liés finalement à la fois aux produits chimiques,
31:28 donc aux agents chimiques, mais aussi aux agents physiques,
31:31 avec par exemple les ondes, ou aux agents biologiques,
31:35 dans les liens avec les zoonoses,
31:37 et à travers ça, finalement, les impacts sur le vivant,
31:40 donc la santé humaine, bien sûr,
31:42 mais aussi pour nous, l'impact sur les écosystèmes,
31:44 la biodiversité et aussi la santé animale
31:47 et, en tout cas, au niveau des ministères,
31:49 une mobilisation forte, bien sûr, le copilotage
31:53 avec le ministère de la Santé,
31:55 mais aussi il y a les collègues du ministère de l'Agriculture
31:58 dans la salle pour la partie santé animale.
32:00 Alors, les points forts, finalement, pour le PNSE4
32:03 pour réussir, puisque la question, c'est les actions sur le terrain.
32:06 Alors, les actions sur le terrain, les points forts du PNSE4,
32:09 c'est d'abord qu'on est avec une gouvernance élargie
32:13 dans ce PNSE4.
32:15 On y reviendra tout à l'heure,
32:16 mais en tout cas, cette gouvernance, elle revendique
32:18 de mobiliser vraiment l'ensemble des acteurs.
32:20 Il n'y a pas que l'Etat qui a des leviers d'action.
32:22 Il y a les collectivités, on en a parlé ce matin,
32:25 les experts, notamment avec la mobilisation
32:28 pour une meilleure connaissance avec la recherche,
32:29 puis les acteurs économiques,
32:31 la société civile plus largement,
32:34 et parce que, finalement, les leviers d'action
32:36 sont dans les mains de tout l'ensemble de la société
32:40 et on est tous embarqués dans une chaîne de responsabilité
32:43 pour que chacun d'entre nous,
32:45 dans nos périmètres de responsabilité,
32:47 on puisse faire en sorte que notre environnement
32:48 soit plus favorable à la santé au sens d'une seule santé,
32:52 donc de se poser des questions sur l'impact que cela a
32:54 dans les 3 dimensions de la santé.
32:56 Un autre point fort du PNSE4,
32:58 c'est la dimension territoriale qui est revendiquée dans ce plan
33:01 pour s'assurer de la santé environnement dans les territoires
33:04 au plus près des besoins, en fait, des populations.
33:09 Et puis, enfin, peut-être sur cette approche
33:10 "une seule santé" pour arriver aux résultats,
33:13 aux impacts sur le terrain,
33:15 eh bien, aussi, ça passe par l'appropriation
33:18 de chacun de cette approche "une seule santé",
33:20 de ce que c'est, parce que même si c'est défini
33:22 au niveau international, c'est pas évident, en fait,
33:24 de le traduire concrètement.
33:26 Et donc ça passe par la formation, la sensibilisation,
33:29 l'information de l'ensemble des acteurs,
33:31 depuis l'école, mais tout au long de notre vie,
33:34 et pas uniquement au niveau de certaines professions,
33:38 mais finalement, l'ensemble des acteurs jusqu'aux citoyens,
33:40 et ça fait partie, justement, d'un des axes importants
33:43 de ce PNSE4.
33:45 -Merci.
33:46 Vous avez déjà tout dit sur l'engagement de l'OMS
33:51 vis-à-vis de l'approche "une seule santé",
33:53 de la convention quadripartite
33:56 et de la mobilisation des agences internationales
34:01 sur cette approche.
34:03 Moi, je voudrais juste rajouter que l'approche "une seule santé",
34:07 elle est déjà en place sur le terrain,
34:10 sur des cas particuliers.
34:12 On a eu récemment au Conseil de la santé publique,
34:15 on a, on court une saisine sur le dernier cas de West Nile,
34:19 dans le sud de la France,
34:21 et donc ça, typiquement, c'est une maladie
34:23 qui rentre dans l'approche "une seule santé".
34:26 Autour de la table, actuellement,
34:27 il nous manquera peut-être un vétérinaire
34:30 qu'on va sûrement inviter pour répondre à la saisine,
34:33 parce que c'est important de savoir ce qui se passe
34:36 aussi dans la vie faune,
34:38 étant donné que le West Nile est amplifié par...
34:41 Donc, en fait, bien souvent, l'approche "une seule santé",
34:43 elle est déjà en place
34:46 sur des activités précises et des sujets particuliers.
34:50 Elle manque de visibilité au niveau plus global,
34:53 et elle manque peut-être aussi de...
34:57 j'allais dire de théorie sur la façon de changer d'échelle.
35:02 C'est-à-dire qu'on a des annonces globales
35:07 sur la façon dont ça doit se mettre en place.
35:10 On a des exemples sur le terrain, sur des exemples précis,
35:14 mais souvent, on n'a pas la passerelle
35:16 entre le haut et le bas,
35:18 et on n'a pas forcément non plus la coordination
35:21 qui circule du local au global, du global au local, etc.
35:26 Donc on a un gros effort à faire, peut-être,
35:29 sur ce changement d'échelle.
35:31 Voilà. Merci.
35:32 -La question de la coordination qu'on demande
35:35 vraiment de façon très forte,
35:37 il faudra que vraiment vous vous attachiez à ça, je pense.
35:41 Alors... Oui ?
35:42 -Je voulais juste rajouter que... Pardon.
35:45 En fait, l'approche "Une seule santé",
35:46 elle est indissociable aussi
35:48 de l'approche "Changement climatique".
35:51 Voilà.
35:53 -Bien. Alors, on a beaucoup parlé tout à l'heure,
35:57 et même ce matin également,
35:58 de formation et de formation des jeunes.
36:01 Et on a la chance que Brigitte Moltrech soit ici.
36:05 Merci beaucoup d'être venue.
36:07 Donc médecin de santé publique,
36:09 et conseillère à la direction générale
36:13 de l'enseignement scolaire
36:15 au ministère de l'Enseignement de l'Education nationale,
36:20 et qui va nous expliquer comment auprès des jeunes,
36:24 c'est vraiment le créneau, moi, qui me paraît vraiment essentiel,
36:28 la formation des jeunes,
36:29 comment on peut faire pour la sensibilisation
36:32 et leur faire comprendre ce que ça veut dire
36:35 d'être dans un environnement, un territoire sain
36:39 et pour sa santé.
36:41 Donc, Brigitte, allez-y.
36:43 C'est comme vous voulez, oui.
36:46 -J'ai pas le pointeur.
36:48 -Il doit être là-bas.
36:49 -Merci beaucoup, Franceline, pour cette invitation
36:56 qui complète tout à fait les autres approches.
37:01 Je voudrais vous dire qu'à l'école,
37:03 on essaye de ne pas bombarder les enfants
37:07 avec tous les malheurs et les risques qui pourraient leur arriver.
37:10 Déjà, vous, en tant qu'adulte, est-ce que vous aimez ça
37:12 qu'on vous parle des 200 peut-être risques
37:15 qui vous attendent à la sortie ?
37:17 Non.
37:19 En tout cas, vous n'êtes pas nombreux à apprécier cette approche-là.
37:24 Et encore plus avec les enfants.
37:27 Les enfants sont en développement
37:31 et on a plutôt une approche, du coup,
37:32 qui essaye d'accompagner la construction d'une bonne santé
37:37 et non pas d'aller vers, comme c'était le cas à une époque
37:41 où on avait une approche biomédicale
37:43 où on disait que la santé,
37:45 c'était l'absence de maladie, tout simplement.
37:47 Ca n'est pas ça, seulement la santé.
37:50 Que c'était un capital qui se délite
37:53 depuis la naissance jusqu'à la mort,
37:55 c'est pas très agréable non plus comme vision.
37:58 Donc nous, on préfère un processus dynamique
38:03 de construction tout au long de la vie d'une bonne santé
38:07 en fonction du contexte,
38:09 des circonstances de la vie que l'on traverse.
38:12 Alors je vais vous montrer comment on décline cette approche
38:17 que l'on veut donc positive et systémique.
38:21 Donc on commence...
38:22 Elle est basée sur les 5 axes de la promotion de la santé
38:26 définie à Ottawa et portée bien sûr par l'OMS.
38:31 On essaye d'emblée d'impliquer les élèves,
38:34 leur famille et les personnels.
38:36 Pourquoi ?
38:37 Parce qu'on sait que quand on donne des injonctions
38:42 verticales, descendantes, finalement, encore une fois,
38:45 on n'aime pas trop se faire dire comme ça
38:48 ce qu'on doit faire sans être soi-même impliqué
38:50 et avoir exprimé ce qu'on attend, nos besoins, etc.
38:54 Donc on part bien sûr d'un contexte de politique publique,
38:59 mais on va aller voir, selon le contexte de l'école,
39:02 de l'établissement,
39:03 quelles sont les attentes des élèves et de leur entourage.
39:07 Donc on renforce cette participation.
39:10 Ensuite, bien sûr, vous le savez,
39:11 et c'est ce qui est communément entendu
39:13 quand on parle de l'école,
39:15 on développe les aptitudes individuelles.
39:17 Alors ça veut dire les connaissances,
39:19 mais aussi les compétences.
39:21 C'est pas seulement savoir ce qu'il faut faire,
39:24 c'est aussi apprendre les gestes et le faire dans la pratique.
39:28 Donc ça veut dire aussi donner à l'enfant les conditions
39:31 pour qu'il puisse le faire.
39:32 Donc bien sûr, et de plus en plus,
39:35 on leur apprend l'approche One Health,
39:37 l'éducation à la santé sous plein de formes.
39:40 Par exemple, on a l'application eBug
39:43 que je vous invite à aller voir, qui est européenne
39:46 et qui est portée par plusieurs ministères,
39:50 qui explique, qui donne des fiches très pédagogiques
39:52 aux enseignants et des apports aux élèves
39:55 et maintenant même aux familles
39:57 pour qu'ils puissent aussi, de leur côté,
39:59 intervenir dans cette coéducation.
40:01 Donc cette application qui aide beaucoup
40:03 à l'éducation à la santé dans les domaines,
40:06 notamment de l'hygiène, des vaccins, des microbes, etc.
40:11 On a aussi d'ailleurs développé un partenariat
40:15 sur un film qui s'appelle "La fabrique des pandémies",
40:18 où on a découpé en séquences pédagogiques
40:21 pour expliquer aux élèves la fabrique des pandémies.
40:25 On a aussi tous les cours qui s'emparent de notions,
40:30 de qualité de l'air, etc., de l'eau,
40:33 mais toujours dans cette approche positive.
40:35 On a aussi les cours en lycée professionnel
40:38 de prévention, santé, environnement, PSE.
40:41 Enfin, voilà. Et puis on va sur, de plus en plus,
40:44 le développement des compétences psychosociales,
40:47 qui sont des compétences très transversales,
40:49 qui servent dans plusieurs thématiques,
40:52 qui servent aux enfants dans plusieurs thématiques.
40:54 Mais les comportements individuels, ça ne suffit pas.
40:58 Tout le monde le sait.
40:59 Et si on n'a pas autour un environnement
41:02 favorable à la santé, eh bien, on n'est pas pertinent,
41:07 tout simplement.
41:09 Donc nous, on intègre cette approche environnementale
41:13 dans la promotion de la santé.
41:16 Donc on a, bien sûr, les environnements physiques.
41:18 Vous avez notamment le bâti scolaire.
41:21 On a sorti l'an dernier un guide pour le bâti scolaire,
41:25 pour chaque niveau maternel, élémentaire, etc.
41:30 C'est en ligne sous le nom
41:33 bâtiscolaireenunmot.education.gouv.fr.
41:37 Vous pouvez le retrouver là.
41:39 On travaille le niveau sonore, on travaille la qualité de l'air,
41:43 surtout avec la Covid, n'est-ce pas ?
41:46 On a beaucoup amélioré la qualité de l'air dans les classes
41:49 parce qu'il y a un lien avec les apprentissages.
41:51 Tout ça est très cohérent.
41:53 On sait aussi que quand on a l'air, la classe,
41:57 on améliore la concentration des élèves
41:59 et donc les apprentissages.
42:02 On travaille les locaux, les matériaux adaptés,
42:05 mais plus avec les collectivités locales,
42:07 comme le bâti scolaire.
42:08 C'est un partenariat à chaque niveau, vous le savez,
42:11 en primaire avec les communes,
42:14 en collège avec les conseils départementaux
42:16 et en lycée avec les conseils régionaux.
42:20 L'hygiène, les produits utilisés, les transports scolaires,
42:23 les mobilités douces, etc.
42:25 Le confort, la sécurité aussi par rapport aux risques majeurs.
42:29 On travaille cette question-là avec des cadets de la sécurité
42:32 qui font des projets avec leurs pères,
42:38 avec les autres élèves, ainsi que les ambassadeurs santé,
42:41 les éco-délégués.
42:43 On mobilise beaucoup les enfants là-dessus.
42:46 Alors, il n'y a pas que l'environnement physique, bien sûr.
42:48 Il y a aussi l'environnement relationnel
42:50 sur lequel on essaye de travailler depuis quand même quelques années.
42:55 Donc le bien-être, le climat scolaire,
42:58 c'est très, très important pour les apprentissages
43:01 et pour la santé mentale.
43:03 La bienveillance et la bientraitance.
43:04 La bienveillance, quand on promeut la bienveillance,
43:07 on va au-delà de la prévention de la maltraitance,
43:10 on est d'accord.
43:12 On promeut la bienveillance.
43:14 Et puis, bien sûr, on a des aspects de prévention plus classiques
43:19 avec des visites médicales et de dépistage.
43:21 On a la chance en France d'avoir des professionnels de santé
43:25 dans l'école qui sont capables de comprendre les mécanismes
43:28 et les liens avec les enseignants.
43:30 L'intersectorialité, la prise en compte des besoins particuliers,
43:34 bien sûr aussi la prise en compte
43:36 des inégalités sociales et de santé.
43:39 On applique ce qu'on appelle "universalisme proportionné".
43:42 Donc on donne à tous une base
43:44 et plus en fonction des besoins particuliers.
43:47 Et puis, on arrive à la santé dans toutes les politiques,
43:50 c'est-à-dire qu'on réfléchit...
43:52 De même que depuis 2015,
43:54 on a un comité interministériel pour la santé
43:56 qui a défini la stratégie nationale de santé,
43:59 après avoir pris comme 1er thème, vous le savez,
44:02 l'antibioresistance,
44:03 qui est typiquement une approche One Health,
44:07 eh bien, nous, dans les conseils d'école,
44:09 dans les conseils d'établissement,
44:11 les comités d'éducation à la santé,
44:14 à la citoyenneté et à l'environnement,
44:16 depuis l'an dernier, il y a les 3,
44:18 on essaie de regrouper santé et environnement
44:23 et de faire le lien avec les objectifs
44:25 de développement durable,
44:26 l'éducation, développement durable, etc.
44:29 Et bien sûr, la formation des personnels.
44:31 Vous savez, on a plus d'un million de personnels,
44:36 donc c'est un chantier conséquent.
44:38 Et puis de développer la recherche sur la santé de l'enfant.
44:41 -Merci. C'est impressionnant.
44:45 On peut faire ça partout.
44:47 C'est vrai dans toutes les écoles.
44:50 Voilà, le problème, c'est qu'on manque de médecins scolaires,
44:54 on manque d'infirmiers scolaires.
44:56 Il y a quand même là aussi un gros chantier à prendre en compte.
45:01 C'est essentiel, ce que vous venez de dire.
45:05 -Merci.
45:06 -C'est vraiment essentiel.
45:07 C'est la base de tout ce que doit être la prévention.
45:10 Mais malgré tout, il faut qu'il y ait les moyens pour le faire.
45:13 On parle beaucoup de moyens là aussi pour les retraites,
45:16 mais n'empêche que c'est vrai
45:18 qu'il y a des chantiers qui sont essentiels.
45:21 -Alors, ce dispositif, cette démarche...
45:24 Cette démarche, Ecole promotrice de santé,
45:27 elle démarre depuis 2 ans.
45:28 Avant, on avait des choses parcellaires,
45:30 mais cette cohérence,
45:32 elle est vraiment, depuis 2 ans,
45:34 lancée avec plusieurs référents dans chaque académie.
45:37 Donc ça démarre.
45:39 On est loin d'être encore dans toutes les écoles
45:41 dans cette démarche-là, je vous le confirme.
45:44 -Est-ce que des chercheurs comme nous,
45:47 ce que vient de vous présenter tout à l'heure Rémi,
45:50 est-ce que ça peut vous aider aussi
45:52 pour avancer dans ces programmes qui doivent se mettre en place ?
45:56 -Absolument. On travaille déjà.
45:58 Ca serait très intéressant.
46:01 On a parfois une amorce de recherche interventionnelle.
46:07 -Oui, pour la recherche.
46:09 -Ca serait vraiment très pertinent,
46:10 parce que plus ça va...
46:11 Et si on développe cette démarche,
46:14 Ecole promotrice de santé, il faut que ce soit...
46:16 La méthodologie a fait ses preuves,
46:18 mais après, les outils utilisés pour le décliner,
46:21 c'est de la recherche interventionnelle.
46:23 Donc il nous en faudra, bien sûr.
46:26 -Alors, en termes de prévention,
46:27 il y a aussi tout ce qui est information du consommateur.
46:31 Il y a... Et puis...
46:32 Donc, c'est Karine qui va terminer cette table ronde,
46:37 parce qu'on a déjà pris pas mal de retard.
46:39 Donc, il y a les problèmes d'étiquetage.
46:44 Je sais pas si c'est...
46:45 Là, on n'a peut-être pas le temps d'en parler,
46:47 mais surtout qu'on a ciblé
46:51 les difficultés des PNSE
46:54 à être ces feuilles de...
46:56 Enfin, pas des feuilles de route,
46:58 mais à être, par contre, des plans chapeau.
47:01 C'est pour cela qu'on a proposé ces stratégies
47:05 pluriannuelles, nationales, en santé-environnement,
47:08 avec un financement, une réalité,
47:12 également pour le GSE et son statut.
47:16 Qu'est-ce que vous pouvez en dire
47:18 en tant que représentante de l'administration centrale ?
47:22 -Alors, du coup, effectivement, on peut terminer
47:24 sur la question plus, finalement, de la gouvernance
47:27 avec les recommandations que vous avez citées.
47:29 Vous aviez notamment aussi cette idée de stratégie nationale,
47:33 qui est une recommandation très forte de votre rapport.
47:36 -Ca a été recommandé aussi
47:38 par toutes les inspections générales
47:40 qui ont travaillé là-dessus,
47:41 ainsi que, d'ailleurs, dans le cadre
47:45 des rapports qui ont été faits par le Sénat et par...
47:49 -Tout à fait, mais je sais qu'elle vous tient
47:51 aussi particulièrement à coeur, donc je la reprends.
47:54 Mais du coup, ça va dans le sens de viser des objectifs,
47:56 d'avoir un cadre général ambitieux, unique et très structurant.
48:00 Aujourd'hui, c'est vrai qu'on a une organisation
48:02 qui est un petit peu différente,
48:03 qui est avec des politiques publiques
48:04 qui peuvent être ciblées par spécialité.
48:07 Et puis on a ce plan PNSE4 qui intervient en plan chapeau.
48:11 Et comme ça a été évoqué ce matin par madame la ministre,
48:14 la priorité est dans l'articulation, en fait,
48:17 de ces dispositifs qui ont aussi le mérite,
48:19 quand on a des actions ou des plans,
48:21 des feuilles de route qui sont plus fines,
48:23 qui ciblent, en fait, des objectifs particuliers.
48:25 Par exemple, on a parlé de la stratégie nationale
48:26 sur les perturbateurs endocriniens.
48:28 C'est vrai que ce qui est vraiment important,
48:30 c'est de voir comment concrètement on peut organiser
48:32 cette articulation et aussi l'articulation
48:35 avec les différentes échelles d'action.
48:37 Parce qu'il y a le niveau national,
48:38 mais il y a aussi le niveau territorial.
48:40 Alors pour ça, on travaille dans le cadre du PNSE4
48:43 à ces passerelles, finalement,
48:45 entre tous ces dispositifs-là.
48:47 Je vais vous donner quelques illustrations un peu concrètes
48:49 pour vous montrer comment ça se passe.
48:51 Par exemple, dans le PNSE4, on a un groupe de travail,
48:54 un groupe de suivi qui assure le suivi des actions
48:58 en matière de réduction des expositions.
49:01 Ce groupe a travaillé sur la thématique nanomatériaux
49:04 récemment, a produit des propositions de recommandations,
49:07 et ces recommandations, elles pourront alimenter
49:11 toutes les mesures en cours de coordination interministérielle
49:14 sur ces actions en matière de prévention des risques nanos,
49:17 qui est un risque émergent important
49:18 qu'on a bien largement évoqué ce matin.
49:21 On a aussi, par exemple, un groupe de suivi spécifique
49:24 "Une seule santé",
49:26 qui produit aussi des recommandations
49:28 pour essayer de rendre concrète l'application
49:31 de cette approche "Une seule santé" dans les travaux.
49:33 Eh bien, on a en cours aussi,
49:35 au niveau du ministère de la Transition écologique,
49:36 il y a les collègues qui sont dans la salle,
49:38 la stratégie nationale biodiversité,
49:41 et du coup, de faire le lien, en fait,
49:42 entre ce qui est prévu dans ces recommandations
49:44 du groupe "Une seule santé" et puis cette stratégie.
49:48 Et comme l'articulation des politiques,
49:50 ça se passe aussi sur le terrain,
49:51 eh bien, c'est aussi à travers
49:53 les dispositifs de gouvernance locale
49:56 autour des fameux PRSE,
49:57 les plans régionaux santé-environnement,
49:59 de pouvoir travailler à l'articulation
50:01 des politiques publiques en embarquant le maximum d'acteurs.
50:04 Donc bien sûr, il y a le couple DREAL-ARS,
50:06 mais les services de l'Etat,
50:08 ça n'est pas que les DREAL,
50:10 c'est aussi bien d'autres services,
50:12 les directs, les DRAF,
50:14 et aussi les collectivités territoriales,
50:17 et donc de faire en sorte qu'il y ait une animation
50:20 des questions de santé-environnement
50:21 dans les territoires au niveau des instances
50:23 de gouvernance spécifiques.
50:25 Et après, par rapport à la question que vous avez posée
50:26 sur le groupe santé-environnement,
50:28 donc ce matin, madame la ministre a annoncé, en fait,
50:32 la présidence renouvelée prochaine
50:34 et la reprise des travaux au 1er trimestre.
50:36 Ca va être l'occasion, vraiment, de poursuivre
50:39 le sujet de l'articulation entre ce plan Chapeau
50:41 et une trentaine de feuilles de route de stratégie
50:43 par ailleurs.
50:45 Concernant, en fait, ce groupe santé-environnement,
50:47 c'est important parce que c'est le groupe
50:49 qui intègre toutes les parties prenantes
50:51 que j'ai citées tout à l'heure, les acteurs économiques,
50:53 les experts, les collectivités, l'Etat.
50:56 Et il y a déjà eu pas mal d'actions
50:58 qui ont déjà été engagées, qui vont dans le sens
51:00 de ce qui est attendu ou ce qui est soulevé
51:02 dans le rapport dû au Conseil de santé publique,
51:05 qui ont été entreprises entre 2021 et 2022
51:07 sous la présidence, alors je la cite,
51:09 Elisabeth Tutu-Picard, qui est dans cette salle.
51:12 Et donc on a notamment travaillé autour de la mise en place
51:14 d'un règlement intérieur, d'une charte d'éthique
51:17 et d'éontologie.
51:18 Et puis, du coup, ça va être au moment de la reprise
51:21 des travaux qu'au 1er trimestre prochain,
51:23 donc d'aller plus loin, notamment pour essayer
51:25 de renforcer l'équilibre au niveau des collèges des acteurs
51:30 pour qu'on ait vraiment une représentation équilibrée,
51:33 une approche sans stigmatiser, puisque finalement,
51:35 et je vais le redire et je vais finir par ça,
51:37 c'est qu'on est tous responsables des actions que l'on mène
51:41 et de leur donner la tonalité santé-environnement,
51:44 de faire en sorte de se questionner sur l'impact que ça a
51:46 dans les 3 dimensions de la santé
51:48 quand on développe une action.
51:50 Et c'est ça aussi, le GSE, c'est la capacité de rassembler
51:52 tous ces acteurs qui ont le pouvoir de changer les choses
51:56 en matière de santé-environnement.

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