L’environnement intérieur

  • l’année dernière
Séminaire Santé-environnement : quinze ans de politiques publiques - L’environnement intérieur – Présentation des principales conclusions et animation de la table ronde par M. Fabien Squinazi

Category

📚
Learning
Transcript
00:00 -Merci beaucoup. Le deuxième thème qui a été choisi
00:02 pour l'évaluation des plans santé-environnement
00:07 concerne l'environnement intérieur,
00:09 qui a été déjà largement cité depuis ce matin.
00:13 Alors, on vient de vous présenter
00:16 les différents intervenants à cette table ronde.
00:20 Ce sont des personnes qui vont vous parler
00:23 du constat et des perspectives qu'on peut donner
00:28 sur les principaux résultats que nous avons obtenus
00:31 dans le thème de l'environnement intérieur.
00:34 Donc 4 sujets ont été analysés. Il fallait faire des choix.
00:37 Les choix ont été faits parce que les actions
00:41 menées sur ces 4 sujets
00:44 concernaient les 3 plans,
00:46 ce qui nous a permis de suivre l'évolution
00:49 et les indicateurs disponibles
00:51 pour suivre l'évolution de ces différents sujets analysés.
00:56 Donc on a choisi la qualité de l'air
00:58 dont les établissements reçoivent un public sensible,
01:00 les crèches et les écoles,
01:02 la qualité microbiologique de l'eau avec le suivi
01:05 de cette maladie à déclaration obligatoire
01:07 qui est la légionellose,
01:08 par rapport au réseau intérieur de distribution d'eau,
01:11 l'exposition au radon,
01:12 et enfin l'habitat dégradé avec le cercle nuis infantile
01:15 et les situations d'habitat indignes.
01:18 Alors, quelques photographies de ces résultats.
01:24 On voulait évoquer ce matin les textes réglementaires
01:27 demandés dans la surveillance obligatoire
01:30 de la qualité de l'air intérieur,
01:32 de faire des mesures.
01:34 Et donc ce sont ces mesures qui ont été réunies par l'INERIS,
01:37 qui a permis de montrer
01:39 que pour les 4 polluants qui étaient mesurés,
01:43 les 4 indicateurs qui étaient mesurés,
01:45 eh bien le benzène, le formaldéhyde
01:48 ou l'indice de confinement
01:49 dépassait donc dans certains cas
01:51 autour de 10 % des cas pour le benzène et le formaldéhyde
01:55 les valeurs guides réglementaires.
01:57 Et en revanche, pour l'indice de confinement,
02:00 on avait des indices de confinement très élevés
02:03 entre 3 et 4,
02:05 en majorité dans les crèches et les écoles,
02:09 qui en fait l'objet de cette surveillance
02:11 de la qualité de l'air intérieur.
02:13 En revanche, peu de dépassements pour le perchlorethylène.
02:17 Et puis l'enquête de l'Observatoire
02:20 de la qualité de l'air intérieur
02:21 et du Centre scientifique et technique du bâtiment
02:24 sur les écoles,
02:25 cette campagne qui a été menée
02:27 sur un échantillon représentatif d'écoles
02:29 entre 2013 et 2017,
02:32 a montré également un certain nombre de dépassements
02:35 des valeurs guides réglementaires,
02:37 que ce soit pour le benzène, comme vous le voyez,
02:39 pour le formaldéhyde, pour le dioxyde d'azote
02:41 et également pour les particules fines, PM2.5,
02:45 pour 96 % des salles de classe.
02:48 Et également, on montrait dans cette enquête,
02:51 au-delà de l'ensemble des résultats
02:53 que je ne présente pas ici,
02:54 un indice de confinement élevé,
02:57 variable entre les écoles maternelles
02:59 et les écoles élémentaires,
03:01 mais avec au moins une classe qui avait,
03:03 pendant 40 % des cas, un indice de 4,
03:06 qui est un indice très élevé.
03:08 Dans ce constat également de l'enquête de l'OQAI,
03:11 on montrait que 3/4 des écoles
03:13 n'avaient pas de système de ventilation,
03:15 et donc le seul moyen de renouveler l'air
03:17 était l'aération, l'ouverture des fenêtres.
03:20 Deuxième photographie des sujets que nous avons étudiés,
03:25 c'est les cas déclarés de légionnellose.
03:28 Nous avons, depuis les années 1988,
03:31 une déclaration obligatoire des cas de légionnellose,
03:35 et vous constatez qu'après une augmentation exponentielle,
03:38 liant simplement à un meilleur diagnostic médical
03:41 de cette maladie,
03:43 eh bien, on n'a pas réussi,
03:44 alors que la 1re action du PNSE 1
03:47 était de réduire le taux d'incidence de la légionnellose,
03:52 on n'a pas réussi,
03:53 on a maintenu, finalement, le nombre de cas constants
03:56 pendant toutes ces années, et même jusqu'à l'année dernière.
04:00 Également, ce qu'on a constaté avec la légionnellose,
04:03 c'est le taux d'incidence régionale
04:05 et ce gradient est-ouest
04:08 qui a été remarqué, observé depuis plusieurs années,
04:12 ce sont forcément des explications, pour l'instant, de ce gradient,
04:16 donc avec, dans les régions de l'Est,
04:18 des niveaux, des cas de légionnellose
04:21 beaucoup plus fréquents que dans l'ouest de la France.
04:26 3e sujet, rapidement,
04:28 pour simplement donner des photographies,
04:30 le rapport est très complet,
04:32 vous pourrez lire dans le rapport
04:34 l'ensemble des éléments que nous avons pu obtenir,
04:37 c'est la surveillance de l'exposition Horadon,
04:40 notamment dans les établissements recevant du public.
04:42 Vous avez ici les compagnes de mesure.
04:44 Alors, ça s'arrête à 2015, mais ça a continué.
04:47 Et on constate également, on aura l'occasion d'y revenir,
04:50 que dans les départements,
04:53 les zones géographiques impactées par l'Horadon,
04:57 eh bien, on dépasse,
04:58 il y a toujours un dépassement assez régulier
05:01 de la valeur de 400 becquerels par mètre cube.
05:05 Également, 4e photographie concernant l'habitat,
05:10 c'est le certurnis infantil
05:11 et les cas incidents de déclaration obligatoire également.
05:14 C'est une maladie à déclaration obligatoire.
05:17 Vous voyez que le nombre de cas a chuté,
05:19 heureusement, puisqu'il y a des actions
05:20 qui ont été menées sur l'habitat
05:22 et en particulier sur les peintures au plomb.
05:25 C'était lorsque le seuil de déclaration
05:28 était pour une plombe émise de 100 microgrammes par litre.
05:31 En 2014, on a modifié,
05:33 sur un avis du Haut conseil de santé publique,
05:35 modifié le seuil de déclaration.
05:37 Et vous voyez cette remontée du nombre de cas,
05:40 ce qui veut dire qu'on a une prise en charge
05:43 un peu plus importante d'enfants
05:45 qui dépassent le seuil de 50 microgrammes par litre
05:48 de la plombe émise.
05:50 Concernant également la lutte contre l'habitat indigne,
05:53 je vous ai montré ici, par rapport à d'autres paramètres
05:57 qui ont été analysés,
05:58 le nombre d'arrêtés d'insalubrité
06:01 et le nombre d'arrêtés pour les mesures d'urgence,
06:03 qui rejoignent ces dernières années
06:05 les arrêtés d'insalubrité,
06:07 avec le nombre total d'arrêtés qui est pris également
06:11 de 2004 à 2016
06:13 concernant la lutte contre l'habitat indigne.
06:16 Alors la conclusion rapide de l'environnement intérieur,
06:21 c'est une situation contrastée, avec des résultats mitigés.
06:26 Les points saillants, c'est un indice de confinement élevé
06:28 dans les crèches et les écoles.
06:30 Et on l'a revu pendant la crise Covid.
06:33 Les difficultés que nous avions
06:35 quand on parlait de transmission de ce virus par aérosol,
06:38 l'importance du renouvellement d'air
06:41 dans ces établissements accueillant des enfants,
06:44 une stabilité de l'incidence de la légionnelose
06:48 et du gradient est-ouest,
06:49 un nombre constant d'établissements
06:51 au centre du public exposés au radon,
06:53 un saturnisme infantile qui a pourtant été mis en évidence
06:56 dans les années 80 en France,
06:59 et notamment à Paris et en Ile-de-France,
07:01 et dans d'autres villes, est toujours présent,
07:03 avec une prise en charge d'enfants avec des plombémies élevées,
07:07 et puis l'augmentation des arrêtés de mesures d'urgence
07:10 dans l'habitat.
07:11 Ca, c'est une situation vue au niveau national,
07:15 mais ensuite, on a regardé ce qui se passait
07:17 au niveau régional,
07:19 avec de nombreuses actions spécifiques régionales.
07:22 Et donc je souhaiterais maintenant demander
07:25 à chacune des personnes autour de la table
07:28 les actions qui sont menées
07:30 au niveau des territoires
07:32 par rapport à ces différents sujets.
07:34 Et donc je vais d'abord donner la parole à Claire Morrison,
07:39 dont vous avez présenté tout à l'heure.
07:41 Donc elle travaille à l'ARS Nouvelle-Aquitaine,
07:43 et elle fait un travail depuis plusieurs années
07:47 sur l'exposition des jeunes enfants
07:50 dans les établissements accueillants de jeunes enfants
07:52 sur les polluants chimiques.
07:54 Et donc elle va nous faire un petit constat de ces travaux.
07:57 Alors on a pris cet exemple, il y en a d'autres également,
07:59 dans d'autres régions,
08:00 et puis surtout les perspectives qu'on peut tirer
08:03 de ce constat. Allez-y, Claire.
08:05 -Merci, Fabien. Bonjour à tous.
08:07 Donc effectivement, nous, en 2014,
08:09 et c'est probablement la 1re stratégie nationale
08:12 sur les perturbateurs endocriniens qui a été un déclencheur,
08:15 on a mis en place une stratégie régionale
08:17 de prévention et de promotion de la santé environnementale
08:21 autour de la petite enfance.
08:23 La cible, les femmes enceintes, les jeunes enfants,
08:25 on va dire...
08:26 On parle beaucoup de la période des 1 000 jours,
08:28 mais à ce moment-là, c'est cette période-là qu'on vise
08:31 dans les environnements intérieurs,
08:32 puisqu'on passe 90, 90 %,
08:34 et les bébés, peut-être 95 % de leur temps
08:36 à l'intérieur des locaux.
08:37 Cette stratégie, elle avait un seul objectif,
08:40 la réduction des expositions aux substances chimiques.
08:42 Bien sûr, on pense beaucoup aux perturbateurs endocriniens,
08:44 mais il y a d'autres substances
08:46 qui présentent d'autres risques aussi.
08:50 Pour ça, on a mis en place un plan d'action.
08:52 Il y avait beaucoup de choses à faire,
08:54 puisque l'idée, c'était de sensibiliser
08:56 tous les professionnels, d'arriver à faire passer des messages,
08:59 parce qu'on a une chance sur cette politique,
09:01 c'est qu'on sait ce qu'il faut faire.
09:03 C'était que pour réduire les expositions
09:05 aux substances chimiques, maintenant,
09:06 on a beaucoup d'informations et on sait ce qu'il faut faire.
09:08 On sait qu'il faut améliorer la ventilation,
09:10 on sait qu'il faut ouvrir les fenêtres
09:11 quand on peut les ouvrir,
09:12 on sait qu'il faut faire des choix sur les produits
09:14 pour pas faire rentrer certains produits
09:16 et préférer en faire rentrer d'autres.
09:18 On sait qu'en termes de comportement,
09:19 on peut utiliser ou pas les produits.
09:21 Donc je pense qu'on sait maintenant ce qu'il faut faire.
09:24 La question, c'est de le faire savoir, de le partager.
09:28 C'est ce qu'on a essayé de faire.
09:30 Premier axe, on a beaucoup travaillé avec les maternités,
09:32 et on continue de travailler avec les maternités,
09:34 parce que c'est des soignants qui sont en capacité
09:36 de passer des messages de prévention aux parents,
09:38 et puis parce que c'est des environnements intérieurs.
09:41 Donc il y a eu des gros travaux de fait
09:42 dans des maternités de la région sur le nettoyage des sols,
09:45 sur les cosmétiques, sur les savons mis à disposition,
09:47 sur les couches.
09:49 Maintenant, on commence à avoir les nourrettes,
09:51 les petits biberons en plastique.
09:52 A l'époque, c'était que du plastique,
09:53 parce qu'on avait pivoté vers le plastique,
09:55 parce que c'était génial à un moment donné
09:56 d'aller vers le plastique par rapport au verre.
09:59 Sauf qu'en se rendant compte des risques,
10:00 aujourd'hui, on revient sur le verre,
10:02 et les biberons en verre, on commence à les revoir.
10:05 Beaucoup de choses ont été faites en formation initiale et continue
10:09 vers les professionnels de santé
10:10 et les professionnels de la petite enfance,
10:12 notamment les sages-femmes, qui est un public
10:14 qui a beaucoup travaillé avec nous sur ce sujet-là,
10:17 parfois un peu plus compliqué avec les médecins,
10:18 mais c'est vrai qu'on essaie d'avancer
10:20 sur cette formation initiale et continue.
10:22 La question des crèches, essentielle, un environnement...
10:24 Et on avait commencé par des audits
10:25 qui nous ont montré une situation quand même,
10:28 je dirais, assez critique,
10:30 que ce soit sur la ventilation,
10:31 sur les produits dans les salles de change,
10:32 avec quoi on change les bébés,
10:34 ce qu'on utilise comme produit pour nettoyer les locaux.
10:37 Et là, on voyait bien qu'il y avait beaucoup de pistes
10:39 d'amélioration.
10:40 Donc ça nous a permis de mettre en place
10:43 des guides de recommandations qu'on essaye,
10:45 tant qu'on peut, de diffuser pour partager les bonnes pratiques.
10:48 Et puis la crise Covid,
10:50 elle est venue nous apprendre aussi
10:52 que l'introduction des biocides, dont on a eu besoin,
10:54 dont on s'est dit qu'il fallait qu'on utilise ces biocides,
10:57 elle a commencé à poser d'autres questions de santé publique.
10:59 Et ça nous a permis aussi d'appuyer
11:01 sur la création d'un autre guide qui va sortir ce mois-ci
11:05 sur la question de l'entretien des locaux.
11:07 Voilà, des choses qui sont faites aussi
11:08 au niveau des assistantes maternelles.
11:10 Il y a beaucoup d'actions dans cette politique.
11:12 En termes de perspectives, moi, j'en vois 4.
11:16 La 1re qui me semble essentielle, j'en ai déjà parlé,
11:19 c'est la sensibilisation.
11:20 C'est que je crois qu'il faut qu'on continue
11:22 à appuyer sur la formation initiale,
11:24 sur la formation continue.
11:26 Bien sûr, on pense d'abord aux professionnels de santé,
11:28 mais pas que.
11:29 Les professionnels, je vais dire, de la petite enfance,
11:31 et c'est large quand je dis ça,
11:33 parce qu'évidemment, on va penser d'abord aux collectivités,
11:35 pour les environnements d'accueil, je pense aux crèches.
11:37 Alors, il y a les élus, il y a les services techniques.
11:39 Et nous, l'expertise qu'on a ou le bilan qu'on a,
11:42 c'est que, par exemple,
11:44 il y a aussi des professionnels très importants à toucher,
11:46 et ça, c'est vrai aussi dans les hôpitaux,
11:48 sont les acheteurs.
11:49 Parce qu'au début, on espérait changer les produits,
11:51 mais en fait, ça ne marchait pas, parce que les marchés publics,
11:54 ben voilà, c'est un monde à part,
11:55 il faut les écrire avec les clauses qui vont bien.
11:57 Donc ça, il y a eu beaucoup de travail de fait sur les achats.
12:00 Donc ça aussi, dans la formation, ça me paraît important.
12:03 Mais il y a aussi les autres professionnels,
12:04 et nous, on n'a pas encore été trop les chercher,
12:06 ceux du bâtiment, ceux qui sont à l'origine
12:08 de la création des bâtiments ou de la rénovation des bâtiments,
12:11 parce qu'eux, ils ont, à un moment donné,
12:12 à intégrer dans leur savoir-faire
12:14 la question des expositions des matériaux.
12:17 Le 2e axe, pour moi, en termes de perspective,
12:20 c'est la mutualisation.
12:21 Ca a déjà été dit tout à l'heure.
12:22 Je pense que c'est très important de faire connaître,
12:25 de faire savoir ce qui se fait.
12:26 Il y a des belles choses, donc parlons-en
12:28 pour donner envie peut-être aux autres d'y aller.
12:30 On a beaucoup parlé du plateau en porcelaine
12:32 de la ville de Limoges.
12:33 Ca a été symbolique,
12:34 mais c'est quelque chose de magique,
12:36 parce qu'on a réussi à supprimer le plastique,
12:38 et en plus, ça a relancé un petit peu l'économie locale.
12:40 Il y a des démarches qu'on a mises en place, nous,
12:42 d'accompagnement des collectivités,
12:44 parce que je pense que c'est important
12:46 qu'on accompagne encore,
12:47 parce que ça suffit pas d'écrire un guide aux recommandations.
12:49 On voit qu'il faut aller sur le terrain
12:51 pour faire pivoter tous les services concernés,
12:53 les élus, les services techniques.
12:56 On l'a dit, les acheteurs,
12:57 c'est pas que les personnels de la crèche.
13:00 Il y a la question de la précarité.
13:02 Là, je pense que pour l'instant,
13:03 on n'a pas été du tout assez bons là-dessus.
13:06 J'en veux pour preuve, on vient de terminer une enquête
13:08 dans les maternités sur les habitudes des parents
13:12 quand ils achètent des produits.
13:13 Qu'est-ce qu'ils achètent ? Est-ce qu'ils connaissent les labels ?
13:15 Est-ce qu'ils doivent prendre un bibon ?
13:17 Est-ce qu'ils vont le prendre en verre ?
13:19 Et on avait déjà fait cette enquête en 2018,
13:20 ce qui nous permet un peu de comparer l'évolution
13:22 depuis 4 ans.
13:23 On voit qu'il y a une meilleure prise de conscience des labels.
13:25 Ca, c'est bien, on dit super.
13:26 Les gens commencent à comprendre
13:28 quels sont les produits qui vaut mieux privilégier
13:30 quand on veut acheter un produit.
13:32 Sauf qu'on se rend compte,
13:34 et ça, c'est un peu évidemment embêtant,
13:35 on a surtout touché les catégories socioprofessionnelles
13:38 les plus élevées.
13:39 Donc on a probablement, malheureusement,
13:41 encore creusé les inégalités.
13:42 Donc on a un effort à faire là-dessus, on le sait.
13:45 3e max en termes de perspective,
13:47 je crois beaucoup à la question de l'éducation.
13:50 On dit qu'éduquer, c'est répéter.
13:52 Et pour moi, je pense qu'on n'a pas suffisamment pris en compte
13:54 cette question de l'éducation pendant l'enfance,
13:57 dès l'enfance.
13:58 Je pense qu'on peut parler de la question de la pollution
14:00 dès l'école alimentaire,
14:02 évidemment au collège, évidemment au lycée.
14:04 Ca doit vraiment faire partie des programmes scolaires.
14:06 Parce que ce sont les futurs citoyens,
14:07 c'est eux qui vont construire leurs environnements,
14:09 c'est les futurs parents.
14:10 Et qu'en fait, on est capable, sans créer encore une fois
14:12 de l'anxiété,
14:14 de donner des bonnes ressources à ces enfants
14:15 pour que demain, ils aient quelque part les bons réflexes,
14:18 les bons gestes.
14:19 L'éducation, c'est aussi, bien sûr, ce qu'on fait
14:21 vis-à-vis du grand public.
14:22 Donc Santé publique France fait beaucoup de choses
14:23 sur les 1 000 jours, et je pense que ça, c'est très bien.
14:25 Et mon 4e max de perspective, pour ne pas être trop longue,
14:28 parce que je suis capable de parler de ça pendant 2 heures,
14:30 c'était le fait d'appuyer encore plus fort au niveau politique.
14:34 Je pense qu'on n'appuie pas assez
14:36 sur la question de la promotion de la santé.
14:38 J'espère qu'on va pouvoir appuyer encore plus là-dessus,
14:41 parce que le soin, on sait que c'est important,
14:43 on sait qu'on a beaucoup de problèmes actuellement
14:45 autour de la question du soin
14:47 et des ressources qu'il y a dans les hôpitaux,
14:48 mais néanmoins, on sait très bien que si on se met à l'amont,
14:51 on va éviter des problèmes de santé.
14:53 Donc vraiment, pour moi, c'est très important.
14:55 Il y a ça, il y a la question des ressources,
14:57 ça a déjà été dit dans les conclusions de l'évaluation.
15:00 Il faut encore, oui, mettre des ressources humaines,
15:02 mettre des ressources financières
15:04 pour pouvoir accentuer ces politiques
15:06 et les rendre lisibles.
15:07 Et le PNSE, franchement, d'un point de vue local et territorial,
15:10 c'est un bon moyen d'appuyer avec les partenaires locaux
15:14 sur des axes et des objectifs partagés au niveau national.
15:17 Donc je pense qu'il faut encore l'écrire plus clairement
15:20 dans les futurs PNSE, surtout sur les publics fragiles.
15:23 Donc pour moi, on est au milieu du guet.
15:25 J'ai l'impression qu'on sait déjà beaucoup de choses.
15:26 J'espère que dans 15 ans,
15:28 quand on refera cette évaluation des autres PNSE,
15:30 on aura encore un peu progressé.
15:32 -Merci. Merci beaucoup, Claire.
15:33 Je connais tout à fait tout ce que vous pouvez faire
15:36 en Nouvelle-Aquitaine.
15:37 Alors on a parlé aussi de la qualité de l'air intérieur.
15:40 Je viens de l'évoquer, Olivier Savy.
15:44 Le réseau français des villes santé de l'OMS
15:48 travaille aussi sur la qualité de l'air intérieur.
15:51 Et j'aurais aimé que vous nous parliez
15:53 de ce que vous faites,
15:54 et également des perspectives.
15:56 Comme vous le savez, fin décembre,
15:59 on l'a évoqué ce matin,
16:00 sont parus des textes réglementaires,
16:02 des décrets, des arrêtés
16:04 sur la surveillance obligatoire de la qualité.
16:07 Donc il y a une nouvelle avancée sur ce sujet.
16:10 Donc comment le réseau français des villes santé OMS
16:13 travaille sur ce sujet
16:14 et quelles sont les perspectives en particulier
16:17 par rapport à ces nouveaux textes réglementaires ?
16:19 -Allô ? Oui.
16:22 Alors effectivement, le réseau français
16:26 est attaché à la qualité de l'air
16:28 en tant que déterminant majeur de la santé,
16:30 notamment des enfants.
16:33 La mise à jour des textes, fin décembre,
16:36 elle a présenté des éléments intéressants,
16:38 les mesures aux différentes étapes,
16:40 alors qu'elles pouvaient déjà être mises en oeuvre
16:42 de façon volontaire par certaines collectivités,
16:44 mais là, qui va l'instituer.
16:46 La prise en compte des valeurs guides proposées
16:47 par le Conseil pour avoir un indice de confinement
16:50 qui tienne mieux compte de ses recommandations.
16:54 Et donc le réseau, dès les consultations publiques,
16:59 a commencé aussi à travailler avec l'administration
17:01 pour faire remonter ces premières affections.
17:05 Et notamment, les premiers échanges qui ont pu avoir lieu
17:06 entre les membres du réseau ont posé certaines questions
17:11 sur la mise en oeuvre,
17:13 la nécessité d'avoir du temps humain,
17:15 la question des compétences de l'ingénierie,
17:17 la question du coût,
17:19 et qui, finalement, interroge sur la possibilité
17:23 pour l'ensemble des collectivités,
17:24 notamment celles qui sont moins bien outillées
17:26 en termes de RH, en termes techniques,
17:28 en termes de budget,
17:29 de bien appliquer ces textes qui sont importants
17:32 et qu'il faut effectivement accompagner.
17:35 Et du coup, est-ce que ça pourrait pas conduire
17:37 à une certaine inégalité ?
17:38 Est-ce qu'on va pas encore accroître des inégalités
17:40 entre les collectivités, voire entre les quartiers,
17:42 en fonction des écoles, des personnels, etc. ?
17:47 Et donc tout ça doit forcément être accompagné par l'Etat.
17:50 Alors quand je parle de l'Etat,
17:51 c'est aussi les agences régionales de santé,
17:53 mais on va parler de façon globale en termes de pédagogie,
17:56 d'accompagnement aussi, peut-être de suggérer aussi
17:59 les questions d'utilisation,
18:00 parce que c'est peut-être aussi une piste
18:02 pour certaines collectivités
18:03 qui auraient pas suffisamment de compétences
18:05 de travailler sur ces sujets-là.
18:08 Donc effectivement, le soutien de l'Etat,
18:12 qui peut aussi...
18:14 qui l'a été pendant un moment sur l'acquisition des capteurs,
18:16 mais qui devra peut-être être maintenu,
18:19 puisque le rôle des capteurs a été réaffirmé
18:22 dans ces nouveaux textes, avec la mesure directe
18:24 pendant les périodes...
18:27 les diagnostics des systèmes de ventilation.
18:32 On a aussi besoin, en fait, de l'Etat,
18:34 d'une façon générale, sur un sujet aussi
18:37 qui a été abordé, sur la question aussi
18:38 de la cohérence entre qualité d'air et énergie.
18:41 On constate, et je pense que tous ceux
18:43 qui ont un peu travaillé sur la qualité d'air,
18:44 c'est qu'on a souvent cet antagonisme.
18:47 Les freins à l'aération, c'est aussi...
18:49 c'est des questions de confort thermique,
18:51 et plus récemment, aussi, les questions
18:54 de précarité énergétique
18:56 ou des questions d'accout d'énergie,
18:58 qui fait que finalement,
18:59 des réflexes qui avaient pu être pris
19:01 ont parfois tendance à...
19:02 On revient aussi un peu en arrière
19:04 parce que, par souci,
19:08 parfois, de bonne volonté,
19:10 on ne souhaite pas aérer trop longtemps,
19:12 ou pas aérer, parce que ça va être
19:14 une source de gaspillage d'énergie.
19:16 Donc là, on a vraiment besoin
19:18 d'avoir cette approche couplée,
19:21 tant dans la communication,
19:22 mais aussi dans la réglementation,
19:23 qu'on aborde ça de façon coordonnée
19:27 et qu'on n'a peut-être pas encore suffisamment,
19:30 notamment par rapport à la question
19:32 de la qualité de l'air intérieur dans les ERP.
19:36 L'Etat, d'une façon générale,
19:39 et ses agents, notamment,
19:42 doivent aussi accompagner cette question-là,
19:44 notamment quand on parle des diagnostics
19:46 des systèmes d'aération, d'ventilation,
19:48 d'introduction des mesures en lecture directe,
19:50 les autodiagnostics.
19:51 Il y a un partenaire de l'Etat
19:53 qui est absolument capital là-dedans,
19:55 qui est l'Education nationale,
19:56 parce que ce sont quand même les 1ers usagers,
19:59 c'est eux qui sont...
20:00 C'est ces personnes-là qui vont être présentes
20:02 dans les écoles la majorité du temps.
20:05 Et donc, en termes de disponibilité des équipes,
20:07 de sensibilité et puis d'accompagnement
20:11 des démarches que pourraient mettre en place
20:12 ces collectivités, il y a vraiment
20:14 une coordination capitale,
20:16 parce qu'on pourra faire tout ce qu'on veut
20:18 si, effectivement, pour des classes
20:21 qui ne sont pas équipées de VMC,
20:23 on n'a pas la personne qui est dans la salle
20:25 qui pense à ouvrir la fenêtre,
20:27 tout ce qu'on peut faire derrière,
20:29 ça ne veut pas dire que ça ne sert à rien,
20:30 mais que c'est quasiment ça.
20:33 La multiplication des mesures,
20:34 j'ai essayé de faire...
20:36 La multiplication des mesures
20:38 va aussi poser des problèmes techniques.
20:40 Voilà, c'est-à-dire qu'on va multiplier les mesures,
20:42 donc ça va être la question de la gestion des données,
20:44 notamment pour les collectivités qui ont 80, 100 écoles,
20:47 ça va commencer à être très de la masse,
20:48 parce qu'on les multiplie, donc les gérer,
20:51 et pouvoir capitaliser aussi dessus,
20:52 parce que c'est quand même des données
20:54 qui pourraient servir à plein d'autres choses.
20:56 Donc comment est-ce qu'on les gère informatiquement ?
20:59 Comment est-ce qu'on les recueille,
21:01 notamment quand on a des mesures qui sont faites en régie
21:03 ou par des prestataires, en fonction des types de capteurs,
21:06 des technologies différentes de récupération ?
21:09 Enfin, la surveillance, elle est nécessaire,
21:11 elle permet aussi de faire évoluer les mentalités,
21:13 mais la prévention, c'est bien aussi,
21:15 et donc renforcer les actions en amont.
21:17 Comment est-ce qu'on fait les bons choix techniques
21:19 quand on veut construire un bâtiment ?
21:20 Comment, par exemple, on peut choisir son mobilier ?
21:24 J'en profite pour rappeler qu'il y avait des projets
21:26 d'équitage des mobiliers, comme celui des peintures,
21:28 qu'on attend toujours et qui pourraient permettre aussi
21:30 de gagner du temps, parce qu'on a une règle générale
21:34 qui évite, effectivement,
21:35 toutes les expérimentations intéressantes
21:37 qu'on peut avoir au niveau local, mais qui aussi
21:40 contribuent à perdre un peu d'énergie.
21:44 Et puis aussi, sur cette question de renforcement
21:46 des actions en amont, aussi, essayer de voir large,
21:48 comme l'a rappelé la ministre en début de séance,
21:50 notamment parce que quand on va parler de qualité d'air,
21:52 donc j'ai dit, il faut parler d'énergie,
21:54 mais nous, au niveau de la ville de Lille,
21:55 donc là, je me place avec mon autre casquette,
21:57 on parle aussi d'acoustique,
21:59 parce qu'il y a forcément un lien,
22:00 on parle aussi de questions carbone,
22:02 qui devient aussi une question intéressante,
22:05 et multiplier, effectivement,
22:07 des solutions technologiques, actuellement, on sait faire,
22:08 on peut mettre des VMC avec des capteurs, etc.,
22:10 mais ça pose la question, effectivement,
22:12 du coût carbone de tout ça
22:13 et des systèmes de financement, de fonctionnement.
22:17 Bref, avoir une vision un peu globale des bâtiments,
22:20 une vision santé globale des bâtiments
22:21 en intégrant ces différents paramètres,
22:24 on pourra ajouter la question du confort thermique,
22:27 du confort tout court, ou même des questions visuelles.
22:32 Alors, l'actualité du réseau va être, dans ces premiers mois,
22:36 ça va être vraiment d'accompagner les membres,
22:38 et notamment, on a toute une série de rendez-vous
22:40 qui sont pris pour partager de façon assez brute,
22:43 on va dire, un premier retour sur les textes qui sont parus,
22:46 pour informer de façon la plus large,
22:48 puisque les textes sont applicables
22:49 quand même assez rapidement,
22:52 et puis, peut-être à moyen terme,
22:53 c'est d'avoir des échanges qui soient un peu plus étoffés,
22:55 qui incluront les premiers retours d'expérience
22:57 et qui permettront peut-être aussi de faire remonter
23:00 les difficultés, les nouveaux besoins d'accompagnement,
23:02 les besoins de guides, de précision,
23:04 et de voir comment, effectivement, avec l'administration,
23:07 on pourra travailler sur cette meilleure prise en compte
23:09 de la qualité de l'air intérieur
23:10 dans les établissements de ressources publiques.
23:13 -Merci beaucoup.
23:14 Merci de ces perspectives, et en particulier,
23:17 donc, de nous avoir montré l'accompagnement nécessaire,
23:21 je veux dire, de manière globale,
23:23 l'accompagnement nécessaire des collectivités.
23:25 Alors, j'ai évoqué aussi dans ma présentation à l'instant
23:28 le RADON, l'exposition au RADON.
23:31 Dominique Laurier, c'est une particularité, le RADON,
23:34 puisqu'il y a des plans sectoriels du RADON,
23:37 bien avant, si je puis dire,
23:39 le plan national santé-environnement,
23:42 et on en est actuellement au 4, au plan RADON 4.
23:45 Alors, que peut-on dire, finalement,
23:46 sur ce qu'on vient d'évoquer aussi,
23:48 dans l'évaluation que nous avons faite sur le RADON,
23:51 où on en est aujourd'hui,
23:52 on voit quand même que le RADON, maintenant,
23:54 est inscrit comme un polluant de l'air intérieur.
23:57 -Oui, tout à fait. Merci, Fabien.
23:59 Bonjour à toutes et à tous.
24:00 Oui, le RADON, c'est un gaz radioactif,
24:02 et c'est pas un petit nouveau.
24:03 Ca fait plus de 30 ans qu'on sait le risque de cancer
24:06 du poumon associé,
24:07 y compris pour des niveaux d'exposition
24:08 qui sont des niveaux faibles,
24:10 tels que ceux qu'on a dans l'habitation.
24:12 Et puis, en plus, on sait comment le RADON
24:14 rentre dans l'habitation,
24:15 on sait pourquoi il se concentre,
24:17 on sait comment le faire sortir.
24:18 Voilà. Donc, c'est pas du tout un petit nouveau.
24:20 Comme l'a dit Fabien, en effet,
24:22 le RADON, il a été intégré dans les 3 PNSE,
24:24 il a été intégré dans 3 plans spécifiques RADON
24:28 depuis les années 2005,
24:30 et puis, il a fait l'objet de plus d'une trentaine
24:32 d'actions régionales dans les plans régionaux.
24:36 Donc, il y a eu beaucoup d'actions, etc.
24:37 Et puis, ça a eu un effet.
24:39 C'est-à-dire qu'il y a eu une vraie amélioration,
24:41 au moins, en termes de connaissances
24:43 sur l'exposition de la population française au RADON,
24:46 et puis sur l'identification et la définition
24:49 des zones prioritaires d'action.
24:51 Maintenant, et c'est bien dit dans le rapport
24:52 du Haut conseil de la santé publique,
24:54 il reste 2...
24:56 On va citer 2 limites majeures, 2 constats majeurs.
25:00 Le 1er, c'est que, finalement, malgré toutes ces actions,
25:03 eh bien, on voit pas de diminution importante
25:06 de la concentration de RADON à l'intérieur des habitats.
25:08 C'est ce que tu as présenté dans les slides
25:10 sur la campagne de mesure dans les établissements
25:13 recevant du public.
25:14 Eh bien, finalement, le pourcentage d'établissements
25:17 qui restent au-dessus du seuil d'action recommandé,
25:21 eh bien, finalement, est relativement stable
25:22 dans le temps.
25:23 La 2e lacune, la 2e limite,
25:26 eh bien, c'est sur la perception de la population,
25:28 sur l'information, sur la sensibilisation.
25:30 Et là, on a un élément, enfin, une illustration, par exemple,
25:34 c'est le baromètre IRESEN de 2020,
25:37 qui s'intéressait à la perception des risques
25:39 par la population française,
25:40 et finalement, qui montre que, dans la population française,
25:42 eh bien, on a à peu près 20% de la population
25:45 qui a entendu parler du RADON et pas plus.
25:47 Voilà, 20%, c'est très faible.
25:49 Et si on va dans des zones à risque élevé,
25:51 par exemple la Bretagne,
25:52 eh bien, ce pourcentage, il monte à 60%,
25:54 mais il s'avère que, parmi les répondants,
25:56 eh bien, il y a plus de la moitié des gens
25:58 qui ne considèrent pas ça comme un risque pour leur santé,
26:00 qui considèrent ça comme une caractéristique de l'habitat.
26:04 Donc, sur la base de ce constat qui a été fait
26:06 dans le rapport du Haut conseil,
26:07 je pense qu'on peut reprendre 3 recommandations majeures
26:10 qui sont dans le rapport.
26:11 La 1re, eh bien, c'est sur l'intégration du RADON
26:15 dans l'air intérieur. C'est ce que tu disais,
26:16 c'est fait maintenant depuis quelques années.
26:18 Et puis, je sais que ça se développe
26:19 dans le plan RADON 4 et dans le PNSE 4.
26:23 Roselyne parlait tout à l'heure de décloisonnement.
26:25 Je pense que c'est un des éléments
26:26 sur lesquels c'est absolument indispensable.
26:28 Mais l'intégration du RADON, la reconnaissance,
26:30 il a été trop longtemps considéré de façon isolée.
26:33 Et l'intégration dans la gestion de la qualité de l'air intérieur,
26:37 eh bien, c'est vraiment un vrai levier
26:40 que peut donner le PNSE à la gestion du risque RADON.
26:43 On le voit bien, il y a des exemples récents,
26:45 il y a des études récentes qui montrent que,
26:47 dans le cadre de la rénovation énergétique de l'habitat,
26:51 on voit, dans certains cas, si la ventilation est négligée,
26:53 ça se traduit par une augmentation
26:55 de la concentration de RADON
26:57 et donc, finalement, une détérioration de la situation
26:59 par rapport à la situation précédente.
27:01 Ca, c'est la 1re recommandation.
27:03 La 2e, il vient sur l'amélioration de la sensibilisation,
27:06 de la formation, de la valorisation
27:08 des professionnels du bâtiment.
27:10 C'est clair que là, il y a des lacunes,
27:11 il y a des formations, il y a des efforts
27:13 qui se mettent en place, en particulier
27:15 dans les nouveaux plans PNSE 4 et plan RADON 4,
27:19 mais ça reste très limité.
27:21 Il y a peu de valorisation,
27:22 il y a peu de formation qui existe,
27:23 il y a peu de valorisation des professionnels,
27:26 que ce soit pour les diagnostics RADON faits dans l'habitat
27:29 ou que ce soit sur les techniques de remédiation.
27:32 Et ça, c'est un vrai problème.
27:33 Ca pose un problème en termes d'accès,
27:36 d'accès, finalement, aux moyens de rémédiation
27:38 et puis de valorisation, finalement,
27:40 du traitement du RADON dans l'habitat.
27:43 Et là, on a quelque chose qui peut jouer de façon énorme.
27:47 Il y a 2 façons de traiter le RADON.
27:49 La 1re, c'est d'identifier les zones et les habitats
27:52 où il y a des concentrations élevées
27:53 et essayer de les faire baisser.
27:54 Et la 2e, c'est de travailler sur l'habitat futur
27:57 et de se débrouiller pour que l'habitat futur
27:59 soit moins apte, finalement, à concentrer le RADON
28:02 à l'intérieur des habitations.
28:03 Et là, cette valorisation, finalement,
28:09 avec des connaissances en termes de développement bâtimentaire,
28:14 ça peut jouer très fortement sur le bâtiment futur.
28:17 Et c'est peut-être, à très long terme,
28:19 la meilleure façon, finalement, de lutter contre le RADON.
28:21 Et puis d'avoir quelque chose qui peut se coordonner
28:23 avec les politiques de réduction énergétique.
28:29 Et puis la dernière, je terminerai là-dessus,
28:31 en termes de sensibilisation aussi du public,
28:34 mais aussi des professionnels de santé,
28:35 cette fois sur les risques,
28:37 sur le fait que le RADON est bien un cancérigène pulmonaire
28:40 connu, reconnu.
28:42 Voilà, donc on a beaucoup de problèmes à toucher
28:44 les professions médicales, en particulier les médecins,
28:46 pour lesquels le tabac reste le 1er facteur
28:50 de cancer du poumon.
28:51 Et c'est vrai.
28:52 Mais le RADON est le 2e facteur de risque
28:54 de cancer du poumon connu.
28:56 Parmi les cas attribuables au RADON,
28:58 il y a une grosse proportion de fumeurs.
29:01 Et donc, il y a un vrai enjeu à avoir une action de gestion
29:05 qui soit coordonnée à la fois sur le RADON et sur le poumon
29:08 et sur le tabac.
29:10 Et là, finalement, autant les 2 premières recommandations
29:15 sont déjà prises en compte et apparaissent dans le PNSE 4,
29:17 autant sur la dernière, il y a peu d'action,
29:19 mais ce n'est pas très clair.
29:21 Il y aura un vrai enjeu à avoir une meilleure coordination,
29:23 encore une fois, d'écloisonnement des différents plans
29:25 avec le plan cancer pour une lutte combinée RADON
29:28 et tabagisme pour le cancer du poumon.
29:30 Je terminerai là-dessus avec les 3 recommandations
29:33 majeures du rapport.
29:34 Merci beaucoup, Dominique, de toutes ces précisions.
29:36 Martine Hoth, vous êtes la première conseillère médicale
29:43 au l'environnement intérieur.
29:45 Ce métier existe depuis les années 90.
29:50 Il y a une formation, 2 formations qui existent en France.
29:56 Alors, qu'en est-il aujourd'hui ?
29:57 Parce que sur prescription médicale,
30:00 vous intervenez au domicile pour accompagner et aider
30:02 des patients qui souffrent de pathologies,
30:05 notamment respiratoires.
30:06 Qu'en est-il aujourd'hui de ce métier ?
30:08 Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour le faire mieux connaître
30:12 et le développer ?
30:13 Merci, Fabien.
30:15 C'est vrai que le constat est positif dans un sens
30:18 parce qu'il y a plus de conseillers sur les terrains.
30:21 On est à peu près 111 actuellement en France à travailler.
30:24 Je parle des conseillers environnement santé.
30:26 Les conseillers habitat santé sont aussi un certain nombre,
30:30 mais on ne peut pas encore répondre à l'ensemble
30:32 des demandes des patients.
30:34 Et je prends, pour exemple, les appels qu'on a au quotidien
30:37 par rapport au site qui est en ligne,
30:40 où les gens nous demandent de les renseigner
30:43 sur le conseiller qui pourrait intervenir dans leur secteur.
30:47 Et là, on est en début d'année,
30:49 je pense qu'on va exploser les chiffres,
30:51 on est de l'ordre de 5 à 6 demandes par jour.
30:55 Donc c'est vrai que le besoin est vraiment réel.
30:58 Et quand j'entends tout ce qu'on aborde ce matin,
31:02 en fait, concrètement, quand on va au domicile,
31:04 on le traduit pour les patients, pour le rendre compréhensible
31:08 par rapport à leur niveau de connaissance.
31:10 Parce que pour beaucoup de gens, le radon,
31:13 on a discuté avant avec mon voisin,
31:16 ils n'en ont jamais entendu parler.
31:18 Les perturbateurs endocriniens,
31:20 avant, on évoquait que ça commençait à entrer
31:22 dans l'esprit des gens.
31:23 Pour beaucoup, nous, on a quand même une population
31:25 très précaire qu'on voit au domicile.
31:28 Ça ne représente rien.
31:30 Et alors, ce qui est toujours frappant,
31:32 pour eux, si l'Etat laisse sur le marché
31:36 ce type de produits,
31:38 on va prendre l'encens, les produits plastiques, tout ça,
31:42 c'est que ce n'est pas dangereux.
31:44 Donc c'est vrai qu'il faut arriver à nuancer le message
31:48 et leur expliquer que l'air n'a pas que les frontières
31:51 de leur appartement, que l'air extérieur va rentrer,
31:54 qu'il faut en tenir compte.
31:56 Et nous, grâce aussi au plan régional santé-environnement,
32:00 donc les 3 premiers, qui ont vraiment permis
32:02 le développement des conseillers sur notre région,
32:05 avec vraiment une coordination et un outil qu'on a pu créer
32:10 qui s'appelle Interagir,
32:12 qui est vraiment un outil qu'on trouve parfait
32:16 par rapport à notre besoin,
32:18 et pour mettre en collaboration tous les acteurs,
32:23 donc des ARS, des services d'hygiène des villes,
32:26 qui travaillent sur cette thématique.
32:29 Et je veux dire, c'est vrai que les financements
32:32 qu'on a pu obtenir par les plans régionaux
32:34 ont permis de développer le nombre de conseillers
32:36 sur le Grand Est.
32:38 Actuellement, on est au niveau de 13 conseillers.
32:41 On a encore un territoire, enfin, un département,
32:44 les Ardennes, qui n'est pas très pourvu,
32:46 mais je pense qu'on va y arriver progressivement.
32:49 Mais c'est vrai que prendre le temps d'aller au domicile,
32:54 voir comment vivent les gens
32:55 et de leur expliquer des choses concrètes
32:58 sur leur façon de vivre, d'aérer, de chauffer,
33:02 d'utiliser certains produits,
33:04 c'est essentiel pour réduire l'exposition aux polluants.
33:07 Après, bien sûr, on va faire le lien avec les pathologies,
33:10 mais voir la manière globale dont vivent les gens,
33:13 c'est très important,
33:14 parce qu'entre les messages qu'ils transmettent aux médecins,
33:18 même si on les questionne de manière précise,
33:20 et ce qu'on voit sur le terrain, il y a une énorme nuance.
33:23 On a pu, avec François Schiedsel notamment,
33:26 et puis l'Eurométropole de Strasbourg,
33:28 participer à différents marchés publics
33:32 où on est rentré dans les logements
33:34 par le côté santé,
33:36 mais par le côté logement avec les plaintes des occupants,
33:39 et on s'est rendu compte que plus de 89% des occupants
33:44 se plaignent de moisissures visibles dans le logement.
33:47 Donc quand même un souci qui est important.
33:49 Et on leur explique que les moisissures,
33:52 c'est pas qu'un désordre visuel ou odorant,
33:56 c'est vraiment quelque chose qui a une conséquence
33:58 sur la santé des occupants.
34:00 Et c'est vrai que ça, c'est des messages
34:01 qui sont importants à faire passer.
34:04 -Merci. Merci beaucoup, Martine.
34:05 Et il faut absolument renforcer ce métier.
34:07 Une centaine de conseillers pour toute la France et l'Outre-mer,
34:11 comme vous le disiez, c'est loin d'être suffisant,
34:13 parce que ces patients qui souffrent,
34:15 on a besoin de les prendre en charge,
34:17 de les soigner en tant que médecins,
34:19 mais aussi, on a besoin de soigner leur environnement.
34:22 Merci, Martine.
34:23 Didier Olandini,
34:26 vous avez entendu tout à l'heure,
34:27 j'ai parlé de l'habitat insalubre,
34:29 des règles d'hygiène dans l'habitat.
34:32 Qu'en est-il aujourd'hui des règles d'hygiène
34:36 et de la réglementation d'un futur décret
34:40 sur les règles d'hygiène dans l'habitat ?
34:42 Comment on peut essayer d'améliorer encore,
34:45 alors cette fois-ci par la réglementation,
34:48 puisque toutes les personnes qui ont parlé jusqu'à présent
34:51 étaient des personnes qui allaient sur le terrain.
34:54 Comment, au niveau réglementaire,
34:56 on peut améliorer ces règles d'hygiène dans l'habitat
34:59 pour ne pas retrouver ces situations
35:01 qu'on vient d'évoquer à l'instant ?
35:04 -C'est un défi redoutable,
35:07 surtout que ces règles,
35:08 si on se réfère aux règlements sanitaires départementaux,
35:13 datent de 1978
35:15 et n'ont pas pu être actualisées depuis
35:17 en ce qui concerne l'habitat.
35:19 Ca ne veut pas dire que rien n'a été fait,
35:21 il y a eu beaucoup de tentatives,
35:24 mais on sort d'une problématique
35:25 qui, finalement, ressort des différentes interventions.
35:27 C'est-à-dire qu'il y a toujours une méfiance sur ces textes
35:31 par rapport à leur contenu
35:32 qui a un côté constructif, bâtiment.
35:36 Et donc, il va toujours y avoir des oppositions
35:39 chez, je dirais, les constructeurs,
35:41 les tenants du bâtimentaire,
35:44 qui n'envisagent pas tout ce qui, dans ces règlements sanitaires,
35:49 relève de l'usage, en fait, de la façon d'y vivre,
35:52 de la façon d'utiliser le bâtiment.
35:55 Et donc, considère qu'on va marcher
35:57 sur des plates-bandes bâtimentaires,
35:59 alors qu'on veut avancer sur des pratiques de l'hygiène,
36:03 de la configuration des logements aussi,
36:04 parce qu'il faut pas omettre cet aspect.
36:08 On ne peut pas mettre les gens dans n'importe quel type de boîte,
36:11 mais la boîte doit être favorable à la santé en elle-même.
36:15 C'est ce qu'on a pu développer
36:17 avec l'aide du Haut Conseil de la santé publique.
36:20 Et les usages, la façon d'y vivre,
36:23 doit permettre d'y vivre, là aussi,
36:26 dans un contexte favorable à la santé.
36:29 Donc, pour la énième fois,
36:31 puisque les collègues précédents,
36:33 les générations précédentes de collègues s'y sont essayés,
36:37 on est reparti pour codifier, comme la loi nous le demande,
36:41 la partie habitat, ou en tout cas une partie de la partie habitat
36:45 de ce règlement sanitaire départemental,
36:47 de ces règlements sanitaires départementaux.
36:49 Donc là, c'est le type, c'est une circulaire nationale,
36:51 et puis c'est décliné dans chaque département,
36:54 avec parfois des spécificités.
36:56 Alors, le contenu va aller, comme je l'ai dit,
37:03 de la configuration des logements, des dimensions.
37:06 On a essayé, dans notre projet,
37:09 de travailler un peu sur une nouvelle façon de voir la chose.
37:13 On a introduit une mode pendiculation
37:15 qui fait parfois beaucoup parler,
37:17 mais qui consiste à dire que dans un logement,
37:18 vous devez pouvoir vous étendre un minimum,
37:21 en largeur, en hauteur, en...
37:23 Voilà.
37:24 On a essayé d'innover un petit peu,
37:25 tout en collant vraiment à ce qui est connu,
37:28 donc sur la configuration du logement,
37:31 sur aussi son usage,
37:33 donc le rappel des règles qui sont là,
37:36 d'aération, propreté, nettoyage, entretien des abords.
37:41 C'est une façon de vivre dans un logement.
37:45 On va apporter...
37:47 Au départ, on parlait des cafards,
37:48 maintenant, on parle aussi des punaises.
37:51 Donc on a actualisé un petit peu,
37:53 mais tout en collant au texte.
37:55 Et cela, avec l'aide du Haut conseil,
37:56 puisqu'on s'est dit que, justement,
37:58 pour essayer de montrer
38:00 qu'on était sur une démarche habitat favorable à la santé,
38:03 et non pas sur une démarche bâtimentaire,
38:05 on a travaillé avec le Haut conseil dès 2018.
38:08 On vous a saisi.
38:09 En 2019, vous nous avez fait la revue
38:13 des connaissances sur l'habitat favorable à la santé.
38:18 Ensuite, le demi-score,
38:20 qui, en 2019-2020,
38:24 nous donne vraiment des critères précis,
38:27 lisibles, accessibles à tous.
38:29 Et puis votre réponse très rapide
38:31 sur le projet de décret qu'on a construit,
38:34 c'était le temps passe.
38:37 C'était début du janvier 2022.
38:40 Et on est en 2023 aujourd'hui.
38:42 Et mardi, nous devrions passer
38:45 devant le rapporteur de la section sociale
38:47 du Conseil d'Etat
38:48 pour peut-être espérer enfin avancer
38:51 sur une partie de cette codification
38:54 en gardant à l'idée d'avoir des règles claires, lisibles.
38:58 Ce sont des textes qui sont utilisés par les maires
39:00 pour exercer un pouvoir de police.
39:01 En amont, pour faire de la prévention aussi.
39:03 Ca, ça donne des repères.
39:06 Et en aval aussi
39:07 pour donner les critères de l'insalubrité.
39:11 Donc ce sont des règles qui sont très importantes
39:13 pour nous tous,
39:15 pour donner justement ces critères
39:18 de l'habitat favorable à la santé.
39:21 Et avec l'aide de ce que vous avez fait,
39:23 vous, le Haut Conseil de la santé publique.
39:25 -Merci beaucoup.
39:26 Voilà. Je suis désolé, on va pas avoir de questions.
39:29 Sinon, je vais pénaliser Franceline et je voudrais pas.
39:33 En tout cas, merci beaucoup.
39:34 Je crois que vous avez donné, chacun d'entre vous,
39:38 une image un petit peu de la situation,
39:40 des perspectives.
39:42 Et il y a des perspectives, j'allais dire, heureuses,
39:45 puisqu'on aura des textes,
39:47 on aura de l'accompagnement des personnes
39:50 qui sont dans leur habitat,
39:51 dans les établissements au centre du public.
39:53 Voilà, vous avez chacun d'entre vous
39:55 apporté votre pierre un petit peu à l'édifice
39:58 de l'environnement intérieur.
39:59 On n'a pas tout traité, évidemment,
40:00 puisque j'ai parlé de la qualité de l'eau.
40:02 On n'a pas traité de la légionnelle.
40:04 C'était pas possible de tout traiter.
40:06 Mais en tout cas, merci beaucoup
40:08 de vos interventions respectives.
40:10 et donc je vais passer la parole à l'autre table ronde pour ne pas perdre de temps.

Recommandée