François Braun : "Nous tiendrons la promesse de désengorger les urgences en 2024"

  • l’année dernière
Avec François Braun, Ministre de la Santé et de la Prévention

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-16##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:05 Et l'invité ce matin, François Braune, ministre de la Santé et de la Prévention.
00:09 Bonjour François Braune. Bonjour.
00:11 Plusieurs questions là-haut, une ce matin, la pénurie de médicaments, où en est-on de la relocalisation d'ailleurs de la production ?
00:17 Qu'est-ce que veut dire aussi l'accès direct des médicaments innovants ?
00:21 C'est ce qu'on va voir, nous reviendrons aussi sur la réintégration des soignants non vaccinés, sur les réponses au manque de médecins ou de personnel.
00:27 Commençons donc si vous le voulez bien, par les annonces autour de la réindustrialisation, d'une façon générale par Emmanuel Macron,
00:34 dans le secteur de la santé, où les pénuries sont apparues au grand jour ces derniers temps, on pense au Doliprane.
00:41 Hier, et même ces derniers jours, une commission sénatoriale pointe une pénurie sur 3000 médicaments. Est-ce exact ?
00:50 Il faut faire bien préciser de quoi l'on parle. Quand on parle de pénurie, on a l'impression qu'on n'a plus du tout de ce médicament.
00:59 Ce n'est pas le cas, je préfère parler de tension dans les stocks. En fait, nous avons des stocks de médicaments.
01:04 En fonction des médicaments, ce sont des stocks que nous demandons déjà aux industriels depuis 2019, de un mois à trois mois.
01:11 Et nous avons une agence, l'agence de sécurité du médicament, qui surveille cela de très très près.
01:17 Dès qu'il y a un risque de diminution de ces stocks, les entreprises nous informent, l'agence de sécurité du médicament fait son travail.
01:25 Donc nous avons multiplié de façon très importante les alertes. Pour autant, ça ne veut pas dire que nous manquons de tous ces médicaments.
01:32 Mais il y a quand même une tension sur 3000 médicaments, alors, comme c'est dit par la commission sénatoriale ?
01:36 Il y a une tension sur, effectivement, beaucoup de médicaments. C'est une tension qui n'est pas que française, malheureusement.
01:43 Parce qu'on pourrait dire "on va trouver ailleurs". J'étais il y a dix jours avec mes collègues européens,
01:47 justement sur ce sujet de pénurie de médicaments. Parce que s'il y a des solutions en France, et nous en avons mis en œuvre,
01:54 il y a aussi des solutions qui doivent passer par l'Europe, bien sûr.
01:57 Et alors, sur les projets de relocalisation de fabrication de médicaments, où en est-on ? Est-ce qu'il y a des projets concrets qui avancent ?
02:04 Il y a des projets concrets. Un projet qui est maintenant bien identifié, qui est le projet de séquence,
02:10 qui est de remettre de la production de paracétamol en France. Donc ça, c'est déjà en route.
02:16 Maintenant, il faut voir dans quel contexte on se positionne pour ces relocalisations.
02:20 Déjà, s'assurer quels sont les médicaments essentiels, ça a été mon premier travail.
02:26 Là, j'ai une première liste qui m'a été fournie par les différents scientifiques de 280 médicaments essentiels.
02:31 Elle va être probablement un petit peu ajustée encore, un petit peu diminuée.
02:35 Sur l'ensemble de ces médicaments, nous identifions tous les points de production,
02:39 depuis la fabrication de la molécule jusqu'à la distribution dans la pharmacie.
02:43 Et puis, les endroits où il y a des risques, des dangers, ce sont des molécules essentielles.
02:48 Et bien, il y a une interrogation sur la relocalisation en France et en Europe de ces molécules.
02:53 C'est le travail que nous menons actuellement avec le ministre de l'Industrie, Roland Lescure.
02:58 C'est le travail que nous menons au niveau européen.
03:00 Ça pourrait concerner plusieurs usines et combien d'emplois ? Vous avez déjà un chiffre ?
03:04 Non, c'est trop tôt pour parler de cela.
03:07 Mais si je fais référence à Choose France, qui était la réunion hier avec l'ensemble des entrepreneurs,
03:13 le domaine de la santé, c'est à peu près un milliard d'investissements supplémentaires en France.
03:18 Pfizer essentiellement, on en a parlé, mais aussi des laboratoires comme GSK ou Kiesi,
03:23 que j'ai pu rencontrer hier, qui vont réinvestir en France pour de la recherche,
03:27 donc avec des emplois, demain pour de la production.
03:30 Vous annoncez aussi aux investisseurs étrangers l'expérimentation "accès direct" pour les médicaments innovants.
03:37 Qu'est-ce que ça signifie concrètement ? Parce qu'il y a un problème parfois de confiance,
03:42 bien sûr avec tout ce qui est innovation.
03:44 Ça fait avancer et en même temps ça pose un certain nombre de questions.
03:47 Voilà, c'est pour ça que je mets en place un certain nombre de mesures
03:51 qui vont faciliter l'accès aux médicaments très innovants.
03:54 Je crois que c'est ça qui est important.
03:55 Les Français doivent pouvoir bénéficier de ces innovations,
03:58 comme nos voisins allemands ou comme d'autres pays.
04:01 Cet accès direct permet à un industriel que son médicament soit distribué
04:06 avant même ce que l'on appelle l'autorisation de mise sur le marché.
04:09 Mais dès lors que les scientifiques ont jugé que le médicament avait un bénéfice important pour les patients,
04:14 nous avons maintenant une procédure qui permet de le mettre très vite sur le marché et à disposition des Français.
04:19 Sans aucun risque ?
04:21 Non, sans aucun risque. C'est sous l'avis bien sûr des autorités scientifiques
04:25 qui nous confirment que ce médicament est efficace, n'a pas de danger
04:28 et apporte surtout quelque chose de plus par rapport aux médicaments qui existent.
04:32 Oui, c'est ça, parce que vous savez, à travers la crise du Covid,
04:35 il y a eu un certain nombre de questions.
04:37 D'ailleurs, est-ce qu'il faudrait une commission d'enquête, Nicolas Dupont-Aignan disait,
04:41 une commission d'enquête parlementaire ou pas,
04:44 mais sur les effets secondaires de la vaccination liée au Covid ?
04:48 Est-ce que vous y êtes favorable ou pas ?
04:50 Pour des questions de transparence.
04:52 Il faut être transparent, je pense que le milieu scientifique l'est totalement.
04:56 Les patients qui ont été vaccinés sont suivis,
04:58 pour l'instant il n'y a pas d'alerte, il n'y a aucune alerte par rapport aux dizaines de millions de personnes qui ont été vaccinées.
05:03 Sur des femmes, par exemple, des troubles menstruels et autres, ça a été signalé.
05:08 Oui, mais qui ne sont pas significatifs par rapport à l'ensemble des personnes qui ont été vaccinées.
05:13 Vous savez, on parle beaucoup de cette vaccination Covid,
05:16 c'est une des vaccinations qui a été le plus utilisée dans le monde
05:19 et pour laquelle on a le plus d'expérience.
05:21 Depuis hier, à propos du Covid, les soignants personnels non vaccinés peuvent réintégrer leur poste.
05:26 Est-ce que vous avez eu des chiffres précis à l'issue de cette première journée ?
05:30 Non, pas encore, très clairement.
05:32 Déjà, il était très difficile d'avoir des chiffres sur les personnes concernées.
05:36 On dit soignants, ce sont les personnes du service public hospitalier.
05:40 Dedans, il y a des soignants, il y a des non-soignants,
05:42 il y a tout ce qu'on appelle les personnels techniques
05:44 qui sont indispensables au fonctionnement de l'hôpital.
05:47 Globalement, c'était déjà assez peu.
05:49 Les premiers chiffres que l'on avait il y a quelques mois,
05:51 c'était de l'ordre de 0,3% de l'ensemble des effectifs.
05:54 Quelques milliers, dont probablement à peu près la moitié seulement de soignants.
05:58 Je crois qu'il faut tourner la page de cette période Covid.
06:02 La Haute Autorité de Santé a indiqué que la vaccination n'est plus obligatoire pour les soignants.
06:08 Je l'avais interrogé d'ailleurs en juillet dernier à ce sujet.
06:11 La loi de 2021 dit que dès lors que la Haute Autorité de Santé a émis cet avis,
06:16 il n'y a plus aucune raison de ne pas les réintégrer.
06:18 J'ai donc fait appliquer la loi, ce qui est tout à fait normal.
06:22 J'ai envie de dire, passons à autre chose, comme l'a dit l'OMS,
06:25 ce n'est plus une urgence de santé publique internationale.
06:28 - Oui, d'ailleurs, le Covid n'est plus une urgence aujourd'hui.
06:31 Parce qu'il y a des soignants vaccinés positifs qui peuvent travailler.
06:35 - Oui, on a beaucoup discuté autour de tout ça.
06:38 Des gens qui étaient positifs, qui ont forcé à venir travailler
06:41 pendant les vagues d'épidémie.
06:43 C'est faux, on ne les a jamais forcés.
06:45 - Non mais aujourd'hui, je parle de maintenant.
06:47 Il faut appliquer les gestes barrières,
06:49 fortiori lorsqu'on est en contact de patients fragiles.
06:52 - Comme du gel devant vous.
06:53 - Du gel, le masque, quand on est dans les services hospitaliers,
06:56 c'est tout à fait normal.
06:58 - Donc le Covid, c'est devenu un rhume.
07:02 - C'est un rhume qui, comme la grippe, tue encore.
07:05 Il faut quand même garder ça présent à l'esprit.
07:07 Ça tue encore les personnes les plus fragiles, les personnes les plus âgées.
07:10 Il faut continuer à être prudent,
07:13 il faut continuer à protéger les personnes les plus fragiles,
07:16 et donc aller vacciner.
07:17 - L'hôpital, le président promet de désengorger les urgences d'ici 2024.
07:21 Il y a un peu de boulot quand même.
07:23 Concrètement, comment peut-on faire ?
07:25 Ou hocher de la tête en disant "non, c'est possible" ?
07:27 - Oui, non seulement c'est possible,
07:29 mais c'est une promesse qui sera tenue.
07:31 Les urgences, c'est un domaine que je connais bien.
07:34 Le problème des urgences est à deux niveaux.
07:37 Essentiellement, c'est les gens qui arrivent aux urgences
07:39 et qui pourraient être pris en charge ailleurs,
07:41 et puis les gens qui doivent être hospitalisés à partir des urgences
07:44 et qui, au final, ne trouvent pas de lit disponible.
07:46 Alors, il y a deux solutions, si je veux schématiser.
07:49 La première, c'est la mise en place des services d'accès aux soins,
07:52 donc l'évolution du SAMU un petit peu,
07:54 qui se complète avec la médecine générale.
07:56 Donc, le 15, vous avez un problème de santé aiguë,
07:58 votre médecin traitant n'est pas disponible,
08:00 vous faites le 15.
08:01 Vous faites le 15, on va vous trouver la solution la plus adaptée à votre cas,
08:05 qui, la plupart du temps, ne sera pas d'aller aux urgences.
08:07 Et d'ailleurs, les mesures que j'avais prises cet été en ce sens,
08:10 pour la première fois l'été dernier,
08:12 il y a eu une diminution du nombre de passages aux urgences.
08:14 Donc, on voit bien que cela est possible.
08:16 Il faut renforcer ces services d'accès aux soins,
08:18 principalement par une grande campagne que j'ai lancée,
08:21 l'ER de recrutement des assistants de régulation médicaux.
08:24 C'est un métier qui est mal connu et qui est essentiel.
08:26 - Oui, on va arriver à l'été, vous êtes confiant, justement,
08:28 pour les urgences cet été, et puis les systèmes que vous avez mis en place ?
08:32 - Vous savez, je dois être vigilant avant d'être conscient.
08:35 Il faut absolument donner tous les moyens.
08:38 Notre hôpital est en difficulté, d'une façon générale.
08:42 Il est de ma mission de donner les moyens nécessaires
08:45 pour prendre en charge les patients.
08:47 - Depuis que vous êtes à la tête du ministère de la Santé,
08:49 combien avez-vous pu investir précisément dans l'hôpital ?
08:53 - Depuis juillet dernier, 6 milliards d'euros supplémentaires pour l'hôpital,
08:57 que j'ai pu investir, mettre pour cette réorganisation de l'hôpital
09:03 qui est nécessaire, qui va se poursuivre.
09:05 Le président de la République s'est engagé sur l'hôpital,
09:08 sur le suivi des carrières, sur la refonte du financement de l'hôpital.
09:12 Ce sont des gros travaux qui sont en cours.
09:14 - Et alors ces 6 milliards, ils passent où précisément
09:17 pour que les Français voient cette différence ?
09:19 - Ces 6 milliards, ils ont été dans la meilleure valorisation du travail de nuit,
09:25 du travail de nuit et de week-end.
09:27 C'est particulièrement pénible.
09:29 Plus beaucoup de métiers qui travaillent la nuit et le week-end,
09:31 il y en a encore, bien évidemment, mais il n'y en a plus tant que ça.
09:33 Et puis les métiers du soin, ce sont des métiers où on ne peut pas faire de télétravail.
09:36 Je crois que ça semble évident, mais il est bon de le rappeler.
09:39 - Ah ben non, on ne fait pas du télétravail, mais on peut faire de la téléconsultation.
09:43 C'est ce qui se développe beaucoup.
09:45 - Exactement. Alors là, on ouvre une page et j'annonce dans la journée
09:50 la nouvelle feuille de route du numérique en santé.
09:53 C'est-à-dire qu'on a une première feuille de route qui nous a permis
09:56 de rattraper notre retard en numérique.
09:58 Et là, nous continuons dans cet axe-là avec des orientations fortes
10:02 comme la prévention, comme gagner du temps médical.
10:05 - Alors, mais c'est quoi, ça va être très concrètement, justement,
10:08 cette feuille de route numérique sur la santé ?
10:10 - Très concrètement, je crois que le plus simple, la meilleure façon de le voir,
10:13 c'est ce qu'on appelle mon espace santé.
10:15 C'est ce carnet de santé numérique que nous avons tous.
10:18 Plus de 90% des Français ont accepté d'avoir ce carnet de santé numérique
10:22 sur lequel l'ensemble de nos informations médicales sont mises progressivement.
10:26 Déjà, toutes vos ordonnances, tous vos résultats de laboratoire.
10:29 Je travaille avec les fournisseurs de logiciels
10:32 pour que les comptes rendus de votre médecin traitant intègrent.
10:35 Ce qui va permettre aux professionnels de santé d'avoir toute l'information
10:38 en deux clics et donc de gagner du temps dans votre prise en charge et de la sécurité.
10:42 - Et ça, ça doit changer immédiatement, là ?
10:45 Ce sera obligatoire pour tout le monde ou pas ?
10:49 - Alors, non, c'est pas obligatoire en ce sens, mais c'est déjà en place
10:52 parce que l'assurance maladie qui porte ce carnet de santé numérique,
10:55 ce Mon Espace Santé, a déjà écrit à tout le monde.
10:58 Vous avez reçu, comme moi, un courrier, alors vous avez peut-être oublié,
11:01 vous disant "si vous ne voulez pas, dites-le nous, mais sinon nous ouvrons
11:04 Mon Espace Santé, ce carnet de santé numérique".
11:07 Et ça agit un peu comme une plateforme sur laquelle d'autres logiciels
11:11 veillent à s'agrafer des logiciels de suivi de pathologie chronique,
11:15 donc très intéressants dans le cadre de la prévention,
11:18 des logiciels par rapport aux médicaments, etc.
11:20 - Donc, ce matin, vous nous annoncez une grande accélération
11:23 sur le numérique pour la santé. - Exactement, avec, bien sûr,
11:26 un axe très très fort sur la sécurité des données.
11:29 - Est-ce qu'il n'y a pas aussi des abus sur le numérique,
11:32 sur les téléconsultations, par exemple, qui sont plus chères, bien sûr,
11:36 ou alors sur Doctolib aussi ? Alors, là, je crois qu'il faut faire le ménage
11:40 un petit peu, alors, par rapport à certains "professionnels de santé"
11:44 qui sont sur Doctolib. - Déjà, au niveau des téléconsultations,
11:48 elles sont au même prix qu'une consultation normale,
11:50 elles sont remboursées de la même façon. - Oui, mais vous payez plus cher.
11:53 - Mais... - Mais vous payez plus cher, hein ?
11:55 - Alors, pas forcément. - Pas forcément ?
11:57 - Non, non, pas forcément. - Ah bon ?
11:59 - Non, non, non, non, il n'y a pas d'actes plus chers de téléconsultation.
12:02 Alors, après, il y a des actes qui peuvent être facturés plus chers
12:05 par différents types de médecins, mais c'est assez différent.
12:08 Quant à, vous parliez de Doctolib... - Il me semblait bien pourtant
12:11 que c'était plus cher, mais que c'était le même prix qui était remboursé, quoi.
12:13 C'est un peu ça, non ? Bon, sur la téléconsultation.
12:16 - Un revoir. - Normalement, non.
12:18 - Sur la téléconsultation. - Il n'y a pas de souci.
12:20 - Bon, et sur Doctolib ?
12:22 - Alors, sur Doctolib, on a vu il y a quelques mois,
12:25 l'alerte qu'il y a eue, finalement, des non-professionnels de santé
12:28 qui étaient sur Doctolib. Je dois saluer l'engagement de Doctolib,
12:31 qui s'était engagé à régler ce problème.
12:33 Plus de 5700 professionnels ont été radiés de Doctolib.
12:36 - C'est quoi ? C'était des naturopathes ?
12:39 - Voilà, en tout cas, des gens qui n'étaient pas professionnels de santé.
12:42 Je crois que c'est important, il y a besoin de transparence,
12:45 il ne faut pas tromper les gens, il y a des professionnels de santé,
12:48 il y en a d'autres, il y a d'autres professionnels,
12:50 mais en tout cas, je dois dire que Doctolib, en l'occurrence, a fait le travail.
12:54 - Mais il y a des naturopathes qui peuvent avoir pignon sur rue, tout de même.
12:57 - Il y a des médecins qui peuvent aussi se dire naturopathes,
13:00 donc dans ce cas-là, ils sont quand même médecins.
13:02 - Oui, bon, il en demeure encore un petit peu sur Doctolib,
13:05 mais c'est à eux de faire le ménage, c'est ce que vous dites.
13:07 - Et ils le font très bien.
13:08 - Dites-moi, là où vous faites le ménage, c'est aussi sur le HHC,
13:12 c'est une molécule qui vient du cannabis et qui serait plus dangereuse,
13:16 c'est ça que vous voulez l'interdire ?
13:17 - En tout cas, les médecins addictologues m'alertent en disant
13:22 que c'est une molécule qui entraîne une addiction extrêmement forte,
13:26 c'est d'ailleurs une molécule qui est connue pour être rajoutée
13:29 aux produits issus du cannabis pour les rendre plus forts et plus addictifs.
13:32 Il y a une faille dans la législation concernant cette molécule qui n'est pas triée.
13:37 J'ai demandé, là aussi, à l'Agence nationale de sécurité du médicament
13:41 d'identifier clairement est-ce que c'est un stupéfiant ou pas.
13:44 J'attends leur réponse rapidement maintenant.
13:46 Si c'est un stupéfiant, ça rentre dans la liste des stupéfiants
13:49 et dès lors, l'interdiction est automatique.
13:51 - Alors ça, ça pourrait venir quand ? Dans les semaines qui viennent ?
13:54 - Dans les semaines qui viennent, j'ai demandé vraiment à l'ANSM
13:57 d'accélérer un petit peu les choses.
13:59 - Donc sur cette molécule, sur la Convention citoyenne,
14:03 sur la fin de vie, elle s'est prononcée il y a quelques jours.
14:07 Vous, vous êtes ministre de la santé et de la prévention,
14:10 quel est votre avis ?
14:12 - Déjà, je veux saluer le travail qui a été fait par la Convention citoyenne.
14:16 C'est un sujet qui est extrêmement délicat, tout le monde le sait.
14:21 Il y a eu un travail qui s'est fait en concertation, dans le calme.
14:24 Ce qui est très intéressant d'ailleurs, c'est qu'il y a des personnes
14:27 qui ont changé d'avis au cours de ces débats.
14:29 Je crois que ça, il faut garder ça présent à l'esprit.
14:32 Pour ma part, je considère que c'est un sujet de société
14:36 avant d'être un sujet médical.
14:38 C'est un vrai sujet de société.
14:40 Quelle est la direction que veut prendre la société française ?
14:44 On voit que le CESE, le Comité économique, social et environnemental,
14:48 s'est positionné aussi pour l'aide active à mourir.
14:50 D'autres groupes de personnes se positionnent différemment.
14:54 - Vous, vous n'y êtes pas favorable à l'aide active à mourir ?
14:56 - Je suis favorable à ce que les personnes aient une fin de vie
15:03 la moins pénible possible, bien entendu.
15:06 Mon point d'alerte, et c'est ce que je dis souvent,
15:11 c'est qu'on parle de fin de vie.
15:13 Par expérience, par mon métier, j'ai rencontré énormément
15:16 de personnes en fin de vie.
15:17 Des jeunes, des vieux, des enfants, etc.
15:20 C'est chaque fois la fin d'une vie.
15:22 Ce n'est pas la fin de vie générique, c'est la fin d'une vie.
15:25 Il faut revenir sur ce côté très individuel de la relation
15:29 dans ces derniers moments.
15:31 Après, en tant que ministre, bien entendu, j'écoute la société.
15:35 Je vois ce que la société française va demander.
15:37 - Quel est le calendrier que vous a demandé par Emmanuel Macron ?
15:40 - Le calendrier a été posé par le président de la République.
15:43 Il veut un projet de loi qui soit travaillé avec les parlementaires
15:46 à la fin de l'année, avec en particulier quelque chose
15:49 sur lequel tout le monde est d'accord,
15:51 qui est l'augmentation des moyens pour ce qu'on appelle
15:53 les soins palliatifs.
15:54 - Une dernière question, François Braun, puisque vous êtes
15:56 ministre de la Santé et de la Prévention.
15:58 Il y a aussi la santé mentale.
16:00 Sud Radio, avec d'autres partenaires du Psychodôme,
16:03 qui agit pour la santé mentale, qui aura lieu dans quelques jours.
16:06 C'est l'une des préoccupations majeures,
16:08 parce que quand je vois les chiffres, c'est l'un des premiers coups
16:10 pour l'assurance maladie, 3 milliards.
16:13 Que fait-on pour la santé mentale, en fait, aujourd'hui en France ?
16:16 - Je pense que c'est effectivement un enjeu qui est essentiel.
16:21 Nous avions, il y a un peu plus d'un an, les Assises de la Santé Mentale
16:24 auxquelles le président de la République a participé, d'ailleurs,
16:27 qui a enrichi un peu notre feuille de route en termes de santé mentale
16:30 avec un axe, bien entendu, qui est très fort vers les plus jeunes
16:33 et vers les adolescents. Il faut aussi voir ce qui reste à faire,
16:37 mais voir ce qui a été fait. Par exemple, le déploiement des maisons
16:40 des adolescents, maintenant, dans tous les départements.
16:42 Elles sont tout à fait ouvertes pour que les adolescents puissent
16:44 venir en charge. Le développement de mon parcours psy.
16:47 Vous savez, on a dit beaucoup de choses sur mon parcours psy.
16:50 C'est presque 100 000 personnes qui en ont bénéficié.
16:53 C'est énorme. Donc, des choses sont en place.
16:55 Il faut continuer à les renforcer. Pour ma part, j'ai une volonté
16:59 de m'attacher, dans le cadre précis de la santé mentale,
17:02 aussi à toutes les addictions, aux racines des addictions,
17:05 puisqu'on parle, bien sûr, du tabac, de l'alcool, qui sont les principales
17:08 addictions. On parlait tout à l'heure du HHC et d'autres drogues.
17:12 Ce que j'ai vu avec les psychiatres, et je leur ai demandé de travailler
17:15 là-dessus, c'est la racine même de l'addiction chez les tout jeunes.
17:18 Pourquoi devient-on addict à un produit ou à un autre ?
17:22 Et ça va être un axe de travail pour les mois qui viennent.
17:25 - Merci François Bronde, ministre de la Santé et de la Prévention,
17:27 qui était l'invité ce matin de Sud Radio. - Merci.
17:30 7h-9h, le Grand Matin Sud Radio.

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