SMART JOB - Les entreprises s’engagent du mardi 16 mai 2023

  • l’année dernière
Mardi 16 mai 2023, SMART JOB reçoit Caroline Adam (déléguée générale, SP2C)
Transcript
00:00 ...
00:05 -Les entreprises s'engagent à la rencontre
00:08 d'entreprises de structure engagées en direction de l'emploi,
00:11 mais aussi sur des sujets de société,
00:14 notamment les violences faites aux femmes.
00:16 On en parle avec Caroline Adam.
00:18 Ravie de vous accueillir.
00:20 Déléguée générale de SP2C.
00:22 Un petit mot sur SP2C, c'est un acronyme.
00:24 Vous représentez les professions des centres d'appel ?
00:28 -Exactement. Ce que le grand public appelle les centres d'appel.
00:31 On dit "centre de contact",
00:33 puisqu'on gère plusieurs canaux de communication.
00:36 -J'appelle ma banque, c'est un centre de contact.
00:38 -Exactement. Tous les métiers de la relation client.
00:41 Mais tous les secteurs d'activité ont...
00:44 -Tous. Ce qui fait parfois grincer des dents.
00:46 C'est un vrai sujet.
00:48 On va s'intéresser aux violences faites aux femmes.
00:51 Le public que vous représentez, c'est 100 000 salariés francophones,
00:55 55 000 en France, et en grande majorité, des femmes.
00:58 -Oui, plus de 70 % sont des femmes.
00:59 On a plus de 36 000 salariés femmes en France.
01:03 -C'est un sujet dont on va parler, qui les impacte.
01:07 Question rituelle,
01:08 car je la pose à tous les invités.
01:11 Pourquoi SP2C a choisi de s'intégrer
01:14 et de s'engager dans ce réseau ?
01:16 -Pour tout vous dire, on a une collaboratrice,
01:19 Fadila Mirgani, qui fait du mécénat de compétences
01:22 dans les entreprises s'engage,
01:24 car c'est un secteur impliqué en termes de RSE
01:27 et de RSE, et qui est important.
01:28 A son propre label, c'est un secteur qui gère de l'humain.
01:32 80 % de la valeur ajoutée, c'est de l'humain.
01:34 Il nous fallait nous intégrer dans des modèles sociaux importants.
01:38 -Les violences faites aux femmes,
01:40 comment vous, je dis "lobby",
01:42 mais c'est pas un mot vulgaire,
01:43 l'organisation qui structure ces secteurs,
01:46 ces entreprises, avez-vous des remontées concrètes ?
01:49 Est-ce que vous avez des choses qui vous ont fait dire
01:52 qu'on a une alerte, qu'il faut être vigilant ?
01:55 -Violence conjugale. -Principalement.
01:57 En fait, c'est effectivement le terrain.
01:59 Ce sont les DRH Group, je pense à Karine Branger,
02:02 de chez Armatis, qui est extrêmement engagée
02:05 sur le sujet, qui m'alerte pendant le confinement.
02:08 Elle me dit "Karoline, 70 % de femmes,
02:10 "ça veut dire que potentiellement, on a plus de 10 000 femmes
02:14 "qui sont concernées par des violences faites contre elles,
02:17 "majoritairement par leurs conjoints ou leurs ex-compagnons."
02:20 Il faut se saisir du sujet,
02:22 parce qu'avant, l'entreprise était un lieu où on soufflait.
02:25 Avec le confinement et le développement du télétravail...
02:28 -On est repartis chez soi. -Exactement.
02:31 Il faut maintenir le lien social, communiquer, agir.
02:34 C'est comme ça que ça a commencé. -On agit comment ?
02:37 Vous avez des remontées. Il y a effectivement Karine Branger,
02:40 DRH du groupe Armatis, qui soulève ce sujet,
02:43 et c'est vrai pour d'autres.
02:44 Comment vous faites, vous, l'organisation centrale ?
02:47 -La première chose, c'est, avec les partenaires sociaux,
02:51 on se mobilise. On met en place une ligne téléphonique
02:54 d'urgence de soutien psychologique 24h/24, 7j/7.
02:56 La deuxième étape, c'est de communiquer.
02:59 Je vous remercie de nous avoir invitées
03:01 pour essaimer les bonnes pratiques, donner des idées
03:04 aux entreprises qui veulent s'engager sur le sujet.
03:07 -Ca veut dire que, des cas pratiques, DRH est alerté,
03:10 parce que c'est toujours très compliqué, les signaux.
03:13 Beaucoup de femmes ne s'expriment pas sur ce sujet.
03:16 Mettre des lunettes de soleil, c'est un cliché,
03:19 mais comment on fait ? Comment on détecte les signaux faibles ?
03:22 -Principalement, on communique, on sensibilise,
03:25 on dit qu'on a des références sur chaque site pour ouvrir.
03:28 C'est un lieu de parole. L'entreprise doit devenir
03:31 un lieu ressource, un lieu de parole, d'écoute.
03:34 C'est un lieu où, par exemple, on peut faire venir
03:36 les agents de police, si nécessaire, pour porter plainte.
03:40 On peut faire venir des associations,
03:42 des acteurs externes, pour discuter, trouver des solutions.
03:45 Il faut que l'entreprise devienne un lieu de ressource,
03:49 pour que ça marche. -Je voulais qu'on dise
03:51 un mot sur le violentomètre. -Oui.
03:53 -C'est un outil très visuel qui gradue, en fait,
03:56 des zones vertes jusqu'au rouge le plus vif,
03:59 qui permet de situer là où on est.
04:02 Une femme voit ce violentomètre, elle se dit "moi, je suis là".
04:05 -C'est ça. -Ca gradue et ça situe l'enjeu.
04:08 On est d'accord ? -Absolument.
04:09 -On l'affiche dans toutes les entreprises ?
04:12 -Alors, on l'affiche, on le distribue.
04:14 Quand je dis "on l'affiche", ça ne sert à rien
04:17 à côté du lavabo dans les toilettes,
04:19 car il faut en prendre connaissance de façon confidentielle.
04:22 C'est dans le cabinet de toilettes qu'il faut l'afficher.
04:26 30 % de notre population sont des jeunes femmes de moins de 26 ans.
04:29 C'est peut-être leur première relation affective.
04:32 Pour savoir si cette relation est saine,
04:34 on se dispute de temps en temps.
04:36 Ca arrive à tout le monde, c'est pas grave.
04:39 Il m'empêche de sortir, il y a quelques signaux d'alerte.
04:42 Ca permet de graduer. -Un mot sur le lieu d'écoute.
04:45 Le télétravail est notamment dans les centres d'appel
04:48 ou les centres de contact.
04:50 Ce sont des femmes qui sont retournées à leur domicile.
04:53 Aujourd'hui, on nous dit que le télétravail,
04:55 il s'est institutionnalisé.
04:57 Ces femmes sont restées à leur domicile ?
04:59 -Pour 49 % des heures, elles sont télétravaillées
05:02 dans les centres de contact.
05:04 -Donc, complexité pour les DRH de pouvoir un peu plus
05:07 les accompagner, car elles sont chez elles.
05:10 C'est compliqué, juridiquement. -Oui et non.
05:12 Pourquoi ? Parce qu'il y a de plus en plus
05:15 de réseaux sociaux internes aux entreprises
05:17 où ça permet de passer l'information,
05:19 les numéros d'urgence, et on impose certaines réunions,
05:23 soit en présentiel ou en distanciel,
05:25 où elles doivent être là pour s'isoler.
05:27 -Vous avez quelques chiffres,
05:29 c'est toujours compliqué de les dévoiler,
05:32 mais de statistiques de nombre de personnes
05:34 qui, aujourd'hui, à travers votre réseau,
05:37 on parlait de 55 000 collaborateurs,
05:39 ont été victimes, touchées et accompagnées ?
05:41 -Je n'ai que les chiffres d'Armatis,
05:44 qui a vraiment mis en place un groupe de travail sur le sujet.
05:47 Les autres le font, mais ne le suivent pas statistiquement.
05:50 Par an, c'est entre 200 et 250 femmes
05:52 qu'ils arrivent à accompagner face aux violences
05:55 dont elles sont victimes.
05:57 -Et donc, comme Wicker et son patron étaient venus
06:00 nous en parler, ça veut dire que, très concrètement,
06:03 l'accompagnement, c'est une prise en charge,
06:06 on quitte le domicile, ça disrupte la relation au travail,
06:09 puisqu'on a ces outils de travail à la maison.
06:11 C'est compliqué. -Ca s'accompagne.
06:14 -C'est un vrai choix de société et d'entreprise.
06:16 Il faut des gens engagés, et c'est le cas.
06:19 C'est peut-être plus simple en télétravail.
06:21 -Vous m'autorisez à faire un coup de chapeau à Armatis,
06:25 qui est à la pointe, qui est l'entreprise à la pointe,
06:28 même si les autres sont engagées.
06:30 Celle-ci, effectivement, est très engagée.
06:32 Elle avait été dans le cadre d'une journée internationale,
06:36 en novembre. Merci, Caroline Adam, de nous avoir rendu visite.
06:39 Ce délégué général, pas secrétaire général, de SP2C,
06:42 c'est combien d'entreprises ? -Plus de 60,
06:45 mais c'est surtout 70-75 % du marché français,
06:49 soit 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
06:52 -Ca représente énormément de collaborateurs,
06:55 55 000 en France. -Absolument.
06:57 -Merci de nous avoir rendu visite. -Merci.
06:59 -On fait une pause et on va se tourner vers un sujet
07:02 qui peut être impact, les centres de contact,
07:05 l'intelligence artificielle.
07:07 Des robots commencent à parler pour vous répondre.
07:10 On a des chatbots, l'intelligence artificielle,
07:12 et on arrive à chat GPT.
07:14 On va revenir sur certaines études
07:16 qui nous parlent d'une suppression de 300 millions d'emplois.
07:19 Ca inquiète. On en parle.
07:21 On va faire le point avec nos invités,
07:23 des experts de ce dossier.
07:25 Vous retrouverez le cerclérage.

Recommandée