Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV
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00:00 Brocoli, on vous répète depuis que vous êtes petite que c'est bon pour la santé.
00:03 Vous n'imaginez pas forcément à quel point.
00:05 Bonjour Élodie Ségura, merci d'être en direct avec nous.
00:08 Vous êtes directrice de recherche à l'Inserm et vous avez même fait mener une étude sur ces fameux brocolis
00:12 qui aident à limiter le risque d'allergies cutanées.
00:16 Oui, tout à fait.
00:19 On a découvert qu'en fait, lorsqu'on ne mange pas de brocolis,
00:23 on a une inflammation au niveau de la peau qui est anormalement élevée
00:27 et en présence d'un déclencheur comme par exemple un produit allergisant,
00:30 on va avoir une réaction allergique qui va être disproportionnée.
00:33 Donc en quelque sorte, le brocoli nous protège, évite aussi que l'allergie soit trop sévère
00:37 parce qu'il y a un lien peau-intestin.
00:40 Exactement. Il y a un lien entre ce qu'on mange,
00:44 et donc l'intestin et ce qui se passe dans la peau.
00:48 Donc ce n'était pas forcément attendu.
00:50 Et on a pu constater qu'en fait, il y avait un effet très fort
00:55 entre le fait que le brocoli soit, enfin pas le brocoli lui-même,
00:59 mais un composé qui est présent dans le brocoli,
01:01 soit absorbé ou pas par l'organisme.
01:02 Et en l'absence de ce composé,
01:04 on a vraiment une grosse différence au niveau de la peau.
01:07 Le brocoli, on va le dire, ce n'est pas le légume préféré.
01:11 Ça fait la grimace autour de moi.
01:13 Est-ce qu'il y a des équivalents ?
01:14 Alors nous, on s'intéresse à une molécule qui est présente dans le brocoli
01:19 en forte quantité, mais on la retrouve également
01:21 dans tous les autres légumes de la même famille,
01:24 choux, choux-fleurs,
01:25 également dans certains navets ou dans le radis noir.
01:28 Donc pour ceux qui n'aiment pas le brocoli, il y a des alternatives.
01:30 Mais je voudrais aussi préciser qu'en fait,
01:33 dans notre protocole expérimental, ce qu'on a fait,
01:35 c'est qu'on a regardé ce qui se passe
01:36 quand il n'y a pas du tout ce composé dans l'alimentation.
01:38 Et il ne s'agit pas de, justement,
01:41 d'avoir des quantités démesurées de ce composé,
01:44 ou même de prendre des composés alimentaires.
01:46 Mais là, je pense que quand on a une alimentation normale
01:51 qui contient ces légumes, tout se passe bien.
01:53 C'est vraiment quand il n'y en a pas du tout
01:54 qu'il va y avoir un problème.
01:55 -Oui, de l'importance d'une alimentation équilibrée.
01:57 Tout ça, évidemment, ça ouvre des pistes de recherche
02:00 pour d'autres maladies.
02:01 -Oui, tout à fait.
02:03 Donc nous, on a vu un effet très fort au niveau de la peau
02:05 et on a utilisé un modèle d'allergie.
02:08 Mais il faut savoir qu'il y a d'autres types d'allergies,
02:11 comme par exemple les allergies respiratoires, l'asthme,
02:14 ou encore des allergies alimentaires
02:16 qui ont une première phase de sensibilisation par la peau.
02:18 Donc dans ce cas-là aussi,
02:19 le fait qu'il y ait une réaction inflammatoire
02:21 anormalement élevée dans la peau,
02:22 ça va avoir un impact sur la sévérité de l'asthme
02:25 ou, on peut imaginer aussi, sur la sévérité de l'allergie alimentaire.
02:28 Mais je pense que le fait que cette peau
02:31 soit dans un état inflammatoire anormal,
02:34 ça peut aussi avoir des conséquences
02:35 pour d'autres types de pathologies cutanées,
02:37 comme par exemple l'eczéma ou le psoriasis.
02:40 -Merci beaucoup, Elodie Séguin.
02:42 C'est passionnant.
02:43 Vive les crucifères !
02:44 Et effectivement, ça va faire un nouvel argument
02:46 pour essayer de verdir l'assiette des enfants.