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Le député MoDem du Finistère estime qu'il "est important de dialoguer, d'écouter et d'entendre" alors que l'intersyndicale est invitée en début de semaine prochaine à Matignon par Elisabeth Borne.

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Transcription
00:00 - Bonsoir à vous Erwan Balanant. - Bonsoir.
00:02 - "Toute main tendue est bonne à prendre, toute main tendue doit être considérée",
00:05 déclaration de François Bayrou, le président du MoDem, votre formation politique.
00:09 Il fallait accepter l'idée d'une médiation proposée par Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT ?
00:16 - Quand on est dans une situation comme dans laquelle est le pays, en réalité de tensions, d'incompréhensions,
00:23 parce que je crois qu'il y a beaucoup d'incompréhensions,
00:25 il me semble que c'est important de dialoguer, d'écouter et puis aussi d'entendre,
00:31 et donc de faire ce travail de remettre tout le monde autour de la table
00:36 et de se remettre au travail sur ce qui peut être travaillé.
00:39 - C'est important de dialoguer.
00:40 Sèchement retoqué par Olivier Véran, c'était hier,
00:43 "pas besoin de médiation pour parler, rétorquer le porte-parole du gouvernement",
00:47 franchement, on parle comme ça un leader syndical ?
00:49 - J'ai eu l'impression, moi, qu'il a dit "pas besoin de médiateur".
00:54 - Médiateur, oui. - Voilà, ça change un peu les choses,
00:56 parce qu'il y avait une proposition d'un médiateur.
00:58 Ne pas vouloir de médiateur, ça peut quand même vouloir dire qu'on a besoin de faire de la médiation.
01:03 En tout cas, nous, au groupe Modem, on est très déterminés à pousser cette idée
01:07 de remettre tout le monde autour de la table.
01:09 - Bon, en attendant, il y a eu la proposition d'Elisabeth Borne,
01:11 qui invite l'intersyndical en début de semaine,
01:13 mais pour se dire quoi, au juste ?
01:16 - Je pense qu'il y a un certain nombre... - Vous avez vu comment ça bloque, déjà ?
01:18 - Oui, mais ça va continuer à bloquer si tout ce monde ne se parle pas.
01:23 Donc, c'est un premier pas, et maintenant, il faut mettre un certain nombre de sujets sur la table.
01:28 Et il y a des sujets sur lesquels, je pense, on peut avoir des convergences avec les organisations syndicales.
01:33 Par exemple, les conditions de travail, la question du partage de la valeur.
01:38 Notre pays a réussi à traverser deux crises importantes en préservant le modèle...
01:43 Enfin, l'économie fonctionne plus ou moins, plutôt bien.
01:47 On voit que le taux de chômage descend, et les Français le sentent.
01:50 Et les Français ont besoin d'un sentiment de justice sociale et de justice fiscale.
01:54 Et ça, c'est des sujets sur lesquels, je pense, on peut largement avancer.
01:57 - Oui, mais pourtant, le secrétaire général de la CFDT, toujours lui, Laurent Berger,
02:01 veut parler des 64 ans. Il ne veut pas de cette Borne.
02:05 C'est toujours la même position depuis le départ.
02:08 Il veut en parler chez Elisabeth Borne. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qui se passe ?
02:13 - Parlons-en, puisque dans le texte qui sort de la CMP, il y a la clause d'orvoyure.
02:18 La clause d'orvoyure, en réalité, en 2027, on sera à 63 ans et 3 mois.
02:24 Et toujours avec ces 43 annuités.
02:29 Sur cette clause d'orvoyure, c'est déjà un point sur lequel on peut négocier.
02:36 Donc, il y a des sujets, il faut travailler, mais gardons le cap quand même d'une partie de la réforme,
02:44 d'une grande partie de la réforme, sur la question des équilibres financiers.
02:47 Moi, ça ne m'enchante pas de faire une réforme où on dit aux gens qu'il va falloir travailler plus.
02:52 Mais ça m'enchanterait encore moins de voir notre système s'écrouler,
02:55 parce qu'on ne serait pas capable de supporter la dette qu'elle génère.
02:57 - Erwan Balanant, tout le monde est fatigué. Ce pays est épuisé. Est-ce que vous réalisez ça ?
03:03 - Moi, je le réalise complètement. - Tout le monde est fatigué. Tout le monde est amarré de ces histoires.
03:06 - Je suis entièrement d'accord. Il y a un climat de violence, de tension qu'il faut vraiment apaiser.
03:11 C'est pour ça qu'il faut se mettre autour de la table.
03:13 Et je l'ai dit en préambule, c'est écouter et entendre. Parce que si on ne fait qu'écouter, on ne va pas avancer.
03:19 Donc il faut aussi, peut-être, qu'il y ait un certain nombre d'inflexions.
03:22 Et moi, je pense vraiment aux inflexions de justice sociale, de justice fiscale,
03:26 parce qu'on a des enjeux énormes pour notre pays qui sont encore en suspens.
03:30 Je pense à la santé, je pense à l'éducation et je pense à la transition écologique.
03:34 - Tout le monde est fatigué. Et pendant ce temps, le président de la République, qui veut sa réforme,
03:38 s'exprime d'empif. Je ne sais pas quel est le gadget dans l'histoire,
03:41 mais sur la conception de la politique, la meilleure manière d'y arriver,
03:45 c'est de se faire sa propre idée des choses et de ne pas dépendre des partis, des uns et des autres.
03:50 Ça tombe mal, cette interview.
03:52 - Je pense qu'elle a été faite il y a un bon moment.
03:55 - Ouais, il y a un mois.
03:56 - Il y a un mois, bon.
03:57 - Ils sont déjà dans la bagarre.
03:59 - On ne peut pas reprocher non plus au président de s'adresser à tous les types de public,
04:05 et en particulier à la jeunesse.
04:07 C'est logique qu'il explique peut-être sa conception de la politique aux jeunes et aussi aux très jeunes.
04:14 Vous savez, nous on va dans les écoles, on essaye de jamais faire de politique quand on va dans les écoles,
04:18 mais on leur parle de ce qu'est la vie ensemble, le commun, ce que c'est un engagement politique
04:23 et pourquoi parfois c'est bien que les gens s'engagent pour les autres.
04:26 - Donc vous dites ce soir "va pour pif", quoi.
04:28 - Oui. Moi j'essaye de ne pas avoir des polémiques à tous les coins de rue.
04:32 - Non. Autre chose, le président de demain se déplace dans les halls-alle
04:37 pour présenter le plan O du gouvernement, qui est un sujet fondamental.
04:42 Finalement, avec ce qui s'est passé dans les Deux-Sèvres, c'est sur le même sujet.
04:46 Vous avez la sensation qu'il faudrait peut-être d'abord apurer cette réforme des retraites
04:51 avant de passer à autre chose ?
04:53 C'est très compliqué ensuite d'être audible sur des sujets aussi fondamentaux.
04:57 - C'est vrai que c'est un sujet qu'on peut se poser de stratégie ou de conduite de l'action publique en ce moment.
05:03 Mais enfin, on a quand même quelques sujets qui restent des sujets importants pour nos économies,
05:10 pour nos agriculteurs, pour la vie en France.
05:13 Et tout suspendre parce qu'on n'a pas fini de travailler sur les retraites,
05:18 je pense que ce serait une erreur, mais c'est vrai, et je le conçois particulièrement,
05:24 enfin je suis entièrement d'accord avec vous,
05:26 c'est pas facile en ce moment de mener un certain nombre d'actions et de décisions.
05:32 - On est audible sur les autres sujets. Erwan Balanant, il y a eu cette dixième journée hier
05:36 avec une participation en baisse, moins de grévistes, nettement moins de grévistes.
05:41 Vous diriez quoi ? Qu'il y a une forme de lassitude ?
05:45 - Non, j'ai l'impression que les Français restent quand même assez mobilisés,
05:51 il ne faut pas se cacher les choses, il y a des inquiétudes et elles sont toujours là.
05:55 Il faut les prendre en compte et il faut apporter un certain nombre de réponses.
05:59 Je pense que le sujet de la retraite est un sujet évidemment qui préoccupe particulièrement les Français,
06:06 mais il y a d'autres sujets qui sont des sources d'inquiétude,
06:09 et peut-être tout ça, il y a une agglomération de ces sujets-là,
06:13 et notre rôle c'est, je le redis, dialoguer, écouter.
06:18 - Vous êtes vice-président de la commission des lois de l'Assemblée nationale,
06:21 il y aura l'audition la semaine prochaine, mercredi, de Gérald Darmanin sur les questions du maintien de l'ordre,
06:26 il y a toute la polémique autour de ce qui s'est passé autour des bassines.
06:30 Il y a un problème de maintien de l'ordre ?
06:33 - Moi je ne sais pas s'il y a un problème de maintien de l'ordre,
06:36 mais il y a un problème de violence dans notre pays, ça c'est sûr.
06:40 Et ce sujet est préoccupant, c'est-à-dire que si on ne peut plus manifester dans notre pays
06:49 sans qu'à un moment donné il y ait des débordements, c'est un problème.
06:53 Et donc c'est normal que nous, dans la commission des lois,
06:58 faisons le travail d'audition du ministre pour avoir un certain nombre d'éléments.
07:02 Ça me semble important.
07:04 Je remarque quand même que toute une partie des manifestations durant toute la période se sont très bien passées.
07:09 C'est les mêmes forces de l'ordre.
07:11 Donc vous voyez bien qu'il y a quelque chose aussi qui s'est passé,
07:14 qui fait que si aujourd'hui il y a des violences, c'est qu'il y a eu un changement d'attitude.
07:18 - Question courte, réponse courte, à quand la sortie de crise, Erwann Baladon ?
07:22 - J'aimerais bien demain matin, moi, en me levant.
07:24 J'adorerais.
07:25 Et qu'on passe à des sujets qui sont justement les sujets qui, à mon avis,
07:28 sont les sujets qui doivent nous préoccuper.
07:30 La santé, l'éducation, la transition écologique.
07:32 J'aimerais bien que ça soit demain matin.
07:34 Hélas, ça ne sera pas demain matin, j'ai bien peur.
07:36 - Merci Erwann Baladon, député du Finistère, Quimperlé-Concarneau.
07:39 - Tout à fait.
07:40 - Vice-président de la commission des lois, d'être venu ici même dans le 18/20, France Info.
07:45 - Merci.

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