La vie privée des politiques doit-elle être rendue publique ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Mathieu Davy, avocat en droit de l’image et de la presse

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-05-19##

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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 Et puis le grand débat du jour, je viens d'être surprise,
00:07 Elisabeth Borne a signé en justice l'éditeur de la biographie "La secrète", dernier livre
00:12 de Bérengère Bonte.
00:13 La première ministre demande la suppression, de nombreux passages sur sa vie privée, une
00:16 affaire qui relance forcément le traitement de la protection de la vie privée des femmes
00:21 et des hommes politiques.
00:22 Nous allons en parler dans un instant avec un avocat, mais la Cour Européenne des Droits
00:25 de l'Homme est formelle.
00:26 Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de
00:31 sa correspondance.
00:32 Doit-on savoir si un président de la République a une maîtresse ? Si un ministre est homosexuel ?
00:37 Si un député souffre d'une grave maladie ? Si le fils d'un ténor de la politique se
00:42 drogue ?
00:43 Connaître la vie privée des politiques ? Oui, non, qu'en pensez-vous ?
00:46 - Eh bien écoutez, c'est plutôt non sur notre compte Twitter, un petit peu moins de 60%
00:50 d'entre vous estiment que la vie privée des politiques ne nous intéresse pas.
00:54 - C'est bien.
00:55 - On va voir ce que disent les auditeurs de Sud Radio.
00:57 - 60% c'est ça ? - Un petit peu moins de 60% je dis.
01:00 - Ah ouais, parce que c'est carrément 52%.
01:01 - Oui, un petit peu moins de 60%.
01:04 - Ce n'est pas si bien finalement ces écouteurs.
01:07 - Je m'en souviendrai.
01:08 - Donc vous dites non à 52% contre 48, c'est un score de présidentiel.
01:15 - Dans une autre ville, il était assesseur dans un bureau de vote.
01:17 - Oui, il contrôle les votes.
01:19 - Il était chiant surtout.
01:20 - Mathieu, David est avec nous, avocat en droit de l'image et de la presse.
01:27 Maître, bonjour, merci d'être avec nous.
01:29 - Bonjour.
01:30 - Petit tour de table avant de revenir vers vous, Philippe, ce choix entre la vie privée
01:36 de l'homme politique, oui ou non ?
01:37 - Alors là aussi, Cécile, comme hier, je crois, je vais être minoritaire, j'ai toujours
01:44 considéré qu'il ne pouvait pas y avoir une cloison étanche absolue entre la vie privée
01:50 et la vie publique.
01:52 Entendons-nous, pour une personnalité politique, il y a des éléments de vie privée parfois,
01:59 notamment lorsqu'on ment sur eux ou que lorsqu'ils peuvent expliquer certains comportements publics
02:05 qui sont nécessaires dans le débat démocratique.
02:08 Alors en ce qui concerne Elisabeth Borne, puisque c'est votre sujet, elle a d'une certaine
02:15 manière, elle a elle-même projeté cette intimité dans l'espace public, notamment
02:21 par certains articles, et la journaliste, je n'ai pas lu le livre, a fait, semble-t-il,
02:27 un excellent travail en vérifiant ce qui lui apparaissait un peu comme une contradiction.
02:33 Elle s'est contentée de dire que l'homme dont parlait Elisabeth Borne était paxé
02:38 avec quelqu'un d'autre.
02:39 Donc, Elisabeth Borne a tout à fait le droit d'assigner, mais je ne suis pas persuadé
02:44 qu'elle soit véritablement au sens banal dans son droit dans cette affaire.
02:49 Et rappelons que Bérangère Bonte, l'autrice de ce livre, a eu deux très longs entretiens
02:53 également avec la première ministre.
02:55 Je suis assez d'accord avec ce que vient de dire Philippe, en effet, je pense que chacun
02:59 a le droit au respect de sa vie privée, évidemment, mais effectivement, si ensuite on utilise
03:02 cette vie privée, comme le font beaucoup de personnalités publiques et d'hommes politiques,
03:06 pour faire du storytelling ou pour se mettre en avant ou expliquer leurs démarches, effectivement
03:10 après ça peut se retourner contre eux.
03:11 Donc effectivement, si on utilise des éléments qui ont trait à notre entourage, on ne se
03:16 fait pas étonner que ça se retourne contre nous et que d'autres personnes écrivent
03:19 là-dessus, puisqu'après tout, c'est le jeu de la vie publique.
03:21 - Et Jean-Michel Fauverg, vous qui étiez député ?
03:25 - Justement, j'allais vous livrer ma vie privée.
03:29 - Et donc cette histoire d'homosexualité, quelle vraie ?
03:32 - Décidément, Tom, je ne vous ferai rien.
03:35 J'allais vous livrer ma vie privée sur autre chose que ça, mais d'abord je voudrais répondre
03:40 à votre question.
03:41 Moi je pense qu'un homme ou une femme politique, à partir du moment où elles s'engagent
03:45 en politique, elles s'engagent à ces problématiques-là.
03:49 Mais effectivement, quand on a dit ça, on n'a pas dit grand-chose.
03:52 Et effectivement, beaucoup d'hommes et de femmes politiques jouent là-dessus.
03:56 Ils mettent en scène, et je suis d'accord avec Tom, mettent en scène leur vie privée.
04:00 Il n'y a qu'à voir ces derniers temps, le nombre de déclarations sur les orientations
04:05 sexuelles des uns et des autres, alors qu'on s'en fout totalement en réalité.
04:09 C'est pour ça que je ne vous réponds pas, Tom.
04:10 C'est pas que l'on se fout totalement des orientations sexuelles.
04:11 - Mais ça nous intéresse un peu quand même.
04:13 - Je vous le dirai en rentaine.
04:16 Mais par contre, vous savez que vous avez aussi des obligations légales qui font que
04:22 votre vie privée ne vous appartient plus.
04:24 Et l'obligation légale, c'est la haute autorité pour la transparence qui vous la donne.
04:27 Alors là, je ne parle pas d'orientation sexuelle, je parle du fric que vous avez, de la fortune
04:31 que vous avez, de ce que vous avez acquis, de ce que vous avez accumulé, et non seulement
04:36 pour vous, mais aussi pour votre famille.
04:38 Parce que quand vous êtes homme ou femme politique, vous êtes aussi personne particulièrement
04:43 exposée.
04:44 - Exposée ?
04:45 - Exposée, TPE.
04:46 - Merci Tom.
04:47 - Personne particulièrement exposée.
04:50 Et vous devez chaque année, vous, vos enfants, vos parents, faire des déclarations à vos
04:59 banques et à tout le monde.
05:02 - Rendre des comptes.
05:03 - Jusqu'à un an après quand vous avez arrêté votre mandat.
05:08 Donc ça, c'est des obligations que personne d'autre n'a, et vous êtes contrôlés d'ailleurs
05:14 par des gens, les gens de la haute autorité, dont on ne sait pas d'où ils viennent et
05:17 où ils vont.
05:18 Donc c'est complètement opaque leur manière d'être nommés.
05:23 - Alors, les vraies voix, c'était le premier tour de table.
05:25 Nous retrouvons donc notre invité, Maître Mathieu Davy.
05:28 Mathieu Davy, dans cette assignation, Elisabeth Borne demande la suppression de nombreux passages
05:33 de cette biographie quand elle sera rééditée.
05:36 Et 1 000 euros par infraction constatée, elle réclame 1 euro de dommage d'intérêt,
05:40 et 5 000 euros au titre de frais de justice.
05:43 Elle va avoir gain de cause ?
05:45 - Alors, moi je ne suis pas du tout l'avocat d'Elisabeth Borne, et je n'ai pas lu le livre,
05:49 donc je ne peux pas me prononcer.
05:50 Il va falloir qu'elle démontre que les informations dont elle demande la protection, au titre
05:56 de sa vie privée, de sa vie intime, sont totalement décorrélées de son activité
06:01 publique.
06:02 Parce qu'elle est un peu là, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme
06:06 depuis quelques années, qui certes rappelle le droit à la vie privée des hommes politiques
06:12 et des hommes publics, mais ce droit tombe face au droit à l'information dès lors
06:20 qu'un élément de la vie privée pourrait avoir une corrélation d'une manière ou d'une
06:24 autre dans le débat public.
06:26 C'est-à-dire que le critère, c'est dès lors qu'une information privée peut avoir
06:32 un impact sur l'éclairage d'un électeur compte tenu du bulletin de vote qu'il a, ou
06:38 de l'appréciation qu'il peut avoir sur le comportement politique de l'élu, ça
06:43 ne tient plus au niveau de la vie privée.
06:46 Donc quels sont les éléments que Mme Borne va poursuivre ? Est-ce qu'on est vraiment
06:51 sur des éléments totalement décorrélés de la vie publique ? C'est-à-dire par exemple
06:56 des éléments purement intimes, des éléments purement familiaux, et encore une fois, qui
07:02 ne doivent pas avoir d'interaction avec ces mandats et avec ces responsabilités.
07:08 Dès lors que ces éléments existent, elle aura, à mon sens, le droit à la protection
07:14 de sa vie privée car il n'y a pas d'exception absolue.
07:17 Tout homme politique garde un droit à sa vie privée et notamment à l'intimité de
07:23 sa vie privée.
07:24 C'est totalement opaque.
07:27 Donc la question va être de savoir, est-ce que les éléments que...
07:30 La journaliste a dû certainement quand même préparer son dossier.
07:34 J'imagine qu'il faudra que Mme Borne démontre qu'effectivement, dans toutes ces révélations
07:40 entre guillemets, il n'y a pas de lien avec la vie publique.
07:45 Ce qui n'est pas si évident à démontrer.
07:47 Je vais rebondir sur ce que disait Roselyne Bachelot en 2004.
07:51 Elle disait "on peut forcément parler de la vie privée d'un politique quand il prône
07:58 par exemple des comportements, des exemples qui n'ont aucun sens, le mariage, l'avortement,
08:02 et qu'il respecte, s'il ne respecte pas, ce que lui prône".
08:06 Donc on peut rentrer dans le cas de Katniss par exemple.
08:08 Et le deuxième cas c'est de dire de prendre sa vie privée dans le cadre d'une campagne,
08:15 d'utiliser sa vie privée dans le cadre d'une campagne politique.
08:18 Et pour elle, ce sont les deux seuls cas où effectivement la politique, ou en tout cas
08:22 la presse, aurait le droit d'utiliser ou de puiser dans la vie publique, dans la vie privée
08:27 pour la rendre publique.
08:28 Est-ce que c'est à peu près ce que vous vous dites vous ?
08:31 Alors c'est très juste, Cécile Domenibus.
08:34 En fait, il y a deux lectures.
08:37 La première, c'était des éléments un peu objectifs que je vous ai proposés tout à
08:41 l'heure, c'est-à-dire des critères de ramification avec la vie publique.
08:44 Et ensuite il y a des critères subjectifs, c'est-à-dire le comportement de l'élu
08:48 lui-même ou de l'homme ou de la femme politique dont il s'agit.
08:52 Très clairement, quand la personne publique a déjà elle-même contribué à révéler
08:59 sa vie intime, a finalement joué un peu le jeu de la communication politique, ça va
09:04 être très compliqué pour elle d'aller reprocher à des journalistes de continuer
09:09 à divulguer cette vie publique.
09:10 Entre guillemets, il y a un comportement naturel aussi de l'élu face à la divulgation et
09:16 un peu à la collusion qu'elle peut entretenir avec les médias.
09:19 Ça c'est un point important.
09:20 Et le deuxième point que vous avez dit, il y a clairement aussi un lien, effectivement,
09:25 entre ses propres convictions politiques et le rapport qu'on a à sa vie publique.
09:30 C'est-à-dire qu'effectivement, il devient de l'intérêt de l'électeur, de l'intérêt
09:35 du public de comprendre comment un élu se comporte en rapport avec les propres convictions
09:41 qu'il prône.
09:42 Donc c'est extrêmement juste de faire un lien entre d'un côté les valeurs exclues
09:47 et la propre vie de l'élu.
09:48 - Cécile, vous parliez d'Adrien Quatennens, on le rappelle, dans la France insoumise,
09:52 qui a été condamné pour avoir frappé sa femme.
09:54 - Oui, à une certaine époque j'étais prétendument qualifié de spécialiste du droit de la presse.
10:01 J'aimerais avoir votre avis sur un élément qui existait à l'époque.
10:05 On considérait que même si une personnalité publique avait parlé d'elle dans les médias,
10:13 quelques années avant ou quelques jours avant, ça n'enlevait pas son droit de porter plainte
10:20 pour atteinte à l'intimité de la vie privée.
10:23 Ça n'a pas changé, je suppose cela.
10:25 - Vous avez tout à fait raison sur le fait qu'en fait l'homme politique, et d'ailleurs
10:31 toute personne, garde la maîtrise de la divulgation de ces éléments d'intimité de la vie privée.
10:38 Mais il y a quand même, et certains juges du tribunal judiciaire de Paris, de la 17ème
10:44 Chambre, peuvent s'agacer aussi parfois de voir des élus ou des personnes publiques
10:49 s'exprimer largement sur leur vie privée tout en revendiquant ensuite la protection.
10:57 Ce que vous avez dit est très juste en principe, et en principe on garde la maîtrise de sa
11:03 vie privée, même quand on la divulgue.
11:05 Mais après il y a aussi peut-être parfois des comportements de mise en scène, de divulgation,
11:11 de communication, qui vont clairement impacter la décision du juge tribunal.
11:16 - Et dommage et intérêt, par exemple.
11:18 - Avant d'aller au standard, Jean-Michel Fauvergue veut réagir.
11:21 - Oui maître, c'est parfaitement clair ce que vous avez dit.
11:24 Moi je voudrais vous poser la question des tiers, des hommes et des femmes politiques
11:30 qui ont des enfants, ou leurs compagnons, leurs compagnes, etc.
11:32 Et c'est les hommes et les femmes politiques qui effectivement à un certain moment vont
11:38 révéler des choses sur leur vie à eux, mais sur la vie des autres aussi, de leur
11:42 entourage précis.
11:43 Est-ce que ça, ça ne doit pas être protégé, même si l'homme ou la femme politique, puisqu'il
11:48 ne s'agit pas d'eux, a révélé des choses de ce type-là ?
11:51 - Maître Mathieu Davy.
11:53 - Alors, toute personne de la famille et de l'entourage a, elle aussi bien sûr, droit
11:58 à sa vie privée, et pour le coup, il n'y a pas de ricochet sur les enfants ou l'épouse
12:04 dès lors que les enfants ou l'épouse ne sont pas liés à la vie publique de l'élu.
12:08 C.F.
12:09 Dossier Fillon, par exemple.
12:10 Mais dans un cas classique, heureusement qu'il faut laisser la protection absolue à ces
12:17 personnes qui, elles, pour le coup, sont des personnes privées.
12:19 Maintenant, qui peut défendre cette vie privée ? C'est aussi à l'élu de créer un barrage
12:24 très fort entre les différentes vies privées.
12:27 Sinon, évidemment, il expose sa propre famille.
12:30 Mais il n'y a pas d'édulcoration, entre guillemets, de la vie privée des enfants, par exemple,
12:36 ou de l'épouse, qui reste des personnes totalement privées de la vie publique de l'élu.
12:40 C.F.
12:41 C'est difficile maintenant, pris dans la violence, dans les taux de la violence.
12:44 C.F.
12:45 C'est vrai que je trouve quand même que sur le fond, on ne va pas rentrer sur le fond
12:47 de ce qui est révélé dans ce livre en question, mais je trouve quand même que malgré tout,
12:50 il devrait y avoir une forme de droit de réponse pour la personne.
12:53 C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand bien même Elisabeth Borne ne serait pas hostile
12:58 à ce que ces informations soient révélées, au moins qu'elle puisse un peu neutraliser
13:03 et canaliser, on pourrait dire, ce qui est dit.
13:05 Parce que c'est quand même, malgré tout, gênant.
13:07 En plus, ça touche quand même à une question assez intime en l'occurrence.
13:11 Donc je comprends aussi que ça puisse susciter un émoi chez elle.
13:14 Mais dans le microcosme des rédactions...
13:16 Toucher la sexualité des gens, je trouve ça un peu...
13:19 Effectivement, mais sauf que dans le microcosme des rédactions, il y a toujours en permanence
13:24 cette question sur l'orientation sexuelle de la Première Ministre.
13:28 Moi, je tiens à le dire.
13:30 Et quand certains de ces ministres, comme Olivier Dussopt, ou encore Clément Borne,
13:35 on ne leur demande pas de l'afficher, ils le disent.
13:39 - 0826-300-300, Guillaume de Cambrai.
13:43 Guillaume, vous liez réagir.
13:45 - Oui, tout à fait.
13:47 Je rejoins la plupart des commentaires de l'équipe, des invités.
13:52 Moi, je vous dirais, en tant que simple citoyen, que Mme Borne et les difficultés de transit
13:59 intestinaux, je vous dirais, à la rigueur, je m'en fiche totalement, moi ce qui compte,
14:03 c'est son programme, ses idées politiques, ses convictions.
14:06 Par contre, si Mme Borne était végane et nous interdisait de manger une bonne viande
14:14 rouge, effectivement, là, ça commence à m'impacter.
14:16 Si je le savais avant même qu'elle proposait un programme, effectivement, je pourrais avoir
14:20 une réaction inversement.
14:22 Si elle est prétendument très carnivore et dans son programme politique nous disait
14:32 qu'effectivement, il faut être végane parce que c'est très bien, je grossis volontairement
14:37 le trait pour donner une petite idée, mais là, effectivement, ça a du sens.
14:41 Mais dans l'absolu, moi, je pense sincèrement qu'il devrait y avoir une cloison qui est
14:48 difficilement maintenable parce qu'on vit dans une société de buzz qui fait vendre,
14:52 on ne va pas se mentir, et je ne peux pas m'empêcher de repenser à la monarchie britannique avec
14:59 l'affaire Diana et le roi Charles qui a eu des conséquences dramatiques où la vie privée
15:06 a été totalement surexposée et a créé ce que l'on ne souhaiterait jamais voir.
15:11 - Je vais juste rebondir sur quelque chose, si vous permettez.
15:14 Pendant la campagne électorale, Éric Zemmour a dû outer sa relation avec Sarah Knafo,
15:22 dû à un moment donné par la pression de la presse, annoncer que c'était sa maîtresse
15:28 qui l'était mariée.
15:29 Donc là, ça veut dire qu'on pousse, cher maître, quelqu'un à raconter sa vie parce
15:36 que, effectivement, ce que vous disiez tout à l'heure, Frédéric, c'est des bruits
15:38 de couloirs dans la presse, dans les rédactions, et donc, à un moment donné, il faut que
15:42 ça sorte.
15:43 - A suite envie qu'il ne l'ait pas cherchée, ma chère Félix.
15:45 - Mais ils travaillaient ensemble quand même, c'était particulier, c'était pas juste
15:48 une femme comme ça, ils travaillaient ensemble pour la campagne.
15:51 - Mais m'a-tu l'avis ? On peut dire que sous l'ère Sarkozy, tout a explosé d'un
15:56 point de vue de la préservation de l'intimité des politiques, parce qu'il a tout fait voler
16:01 en éclat, le président Sarkozy, non ?
16:03 - Il y a eu un avant et un après en 2007.
16:06 En droit de l'avis privé des personnes publiques, il y a eu un avant et un après.
16:10 Que ça soit dans le pur, strict, juridique, mais surtout dans le comportement et dans
16:14 la communication, clairement.
16:16 - Il y a eu un autre cas, c'était François Hollande quand même, qui était avec quelqu'un
16:20 qui...
16:21 - Justement, maître d'avis, Cécile aborde la question que je voulais vous poser.
16:27 Par moment, on a l'impression qu'il est très difficile de départager la vérité sur le
16:34 plan juridique.
16:35 Je pensais en effet, comme Cécile, moi je considère que l'épisode de la rue du cirque
16:41 aurait dû être considéré comme partie intégrante de l'appréciation politique sur
16:48 François Hollande.
16:49 Mais beaucoup d'autres m'ont répondu "mais pas du tout, ça n'a aucun rapport".
16:54 Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:55 - Rappelons juste la rue du cirque, c'est la fois où François Hollande a été surpris
16:59 avec son scooter.
17:00 Autrement dit, ça dépend en grande partie de l'appréciation du citoyen et de l'intensité
17:08 de sa morale, en quelque sorte.
17:10 - Il ne faut pas sous-estimer que la première dame en République française est un personnage
17:17 politique également.
17:18 Donc la vie sentimentale de l'élu en exercice, du président de la République, a un impact
17:24 politique.
17:25 Je pense qu'il faut aussi le regarder sous cet angle-là.
17:28 Ce n'est pas simplement la maîtresse d'un ministre même, ou d'un député.
17:34 On parle bien du président de la République dont l'épouse ou l'époux devient aussi
17:39 un personnage public national.
17:41 Donc ça a un impact, à mon sens, ça peut être lu comme un impact politique.
17:46 - Jean-Michel Fauvergue, dernière question ?
17:49 - Non, ce n'est pas une question, je voulais juste témoigner de l'auditeur précédent,
17:53 je ne me rappelle plus son prénom, de Guillaume, concernant le transit intestinal.
17:58 Le transit intestinal, c'est quelque chose de très important, à l'Assemblée nationale
18:01 en particulier, parce que ça peut vous faire louper un vote.
18:03 Parce que vous êtes pris ailleurs, donc vous loupez votre vote.
18:07 Et vous voyez, sur la vie politique, ça peut jouer un peu.
18:09 - Alors, c'est petit clin d'œil, évidemment, bravo Jean-Michel, mais la santé de nos
18:15 élus, quand aussi, souvenons-nous, Pompidou, Tom, François Puy.
18:19 - Mais France Omni-Temps ! - J'avais 15 secondes !
18:21 - Mais de manière générale, je veux dire que le storytelling, vous savez, le fait de
18:24 mettre en scène sa vie, Obama l'avait beaucoup utilisé, Sarkozy l'a repris, etc.
18:27 Effectivement, aujourd'hui, c'est tellement dans la stratégie de chacun des candidats,
18:31 même le moindre conseiller municipal, quasiment, qui met en scène sa vie pour l'utiliser
18:35 à des fins politiques, qu'à un moment donné, ça se retourne contre les arroseurs.
18:39 - Est-ce que justement, on ne doit pas revenir en arrière ?
18:42 - C'est possible, c'est possible. - Non, c'est impossible.
18:45 - Peut-être que c'est souhaitable, en tout cas. - Et là, on doit aller de l'avant.
18:48 - Merci beaucoup, Mathieu Davies, avocat, en droit de l'image et de la presse, c'était
18:54 très intéressant, on va rester avec nous.
18:56 C'est qui qui l'a dit ?
18:58 - C'est moi ! - Ah, bah oui, c'est maintenant !
19:01 - Un moment tellement attendu !

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