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Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, invité du 8h30 franceinfo du samedi 21 mai

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00:00 [Musique]
00:05 Bonjour Jean-Christophe Combe.
00:07 Bonjour.
00:08 Elisabeth Borne détaillera demain, lors d'un Conseil national de la transition,
00:11 la stratégie pour atteindre les objectifs de baisse de CO2.
00:14 Il faut doubler le rythme actuel si on veut tenir nos objectifs d'ici 2030.
00:19 L'objectif est de demander un peu aux petits et beaucoup aux gros, explique Matignon.
00:23 Est-ce que vous pensez qu'on va pouvoir atteindre ces objectifs
00:26 sans bousculer le quotidien des Français ?
00:28 Il le faut. Je pense qu'il va falloir qu'on change effectivement nos habitudes.
00:33 On a beaucoup de choses à faire partout, y compris dans un secteur comme le mien,
00:38 dans le secteur des solidarités.
00:40 Je pense qu'on peut faire à la fois pour réduire notre impact sur l'environnement,
00:45 mieux isoler les bâtiments, les crèches, les EHPAD.
00:49 Il faut électrifier le transport, notamment les véhicules des particuliers,
00:52 explique Matignon. Ça coûte cher de passer à l'électrique.
00:54 Ça coûte cher, c'est un investissement extrêmement important,
00:58 mais il est nécessaire si on ne veut pas que le climat change
01:02 de façon beaucoup plus rapide qu'on l'imagine.
01:04 On a fait des projections à +2°C, on en fait aussi à +4°C.
01:08 Déjà à +2°C, l'impact du climat sur la santé des personnes va être extrêmement important.
01:15 Donc il faut qu'on fasse tout pour limiter le changement climatique.
01:18 La justice sociale, l'efficacité face au changement climatique.
01:22 Il y a aussi les normes européennes environnementales à mettre en pause,
01:25 d'après Emmanuel Macron, pour servir l'industrie du continent,
01:27 face aux Chinois, face aux Américains.
01:29 On peut vraiment courir tous ces lièvres à la fois ?
01:31 Là aussi, il le faut.
01:33 Je ne crois pas dans l'écologie de la décroissance.
01:36 Non, je pense qu'on peut répondre à ces enjeux climatiques
01:40 tout en continuant à développer notre économie.
01:43 Mais il faut effectivement qu'on change nos habitudes,
01:45 qu'on soit moins consommateur, qu'on travaille sur la sobriété
01:48 et qu'on protège aussi les plus faibles.
01:50 Vous l'avez dit, il y a une double injustice aujourd'hui.
01:53 C'est que les plus fragiles d'entre nous sont à la fois les moins porteurs
01:58 de ce changement climatique, parce qu'ils ont un impact carbone
02:00 qui est beaucoup plus moins important que ceux qui consomment plus.
02:04 Et en même temps, ils ont le moins la capacité de se protéger.
02:07 Donc, il faut qu'on fasse un effort pour pouvoir protéger les plus faibles d'entre nous.
02:11 Ça, c'est la trajectoire à long terme.
02:12 Il y a aussi les impératifs à très court terme,
02:14 avec potentiellement des vagues de chaleur dès cet été.
02:17 Votre collègue Christophe Béchut, de la Transition écologique,
02:20 veut présenter un plan pour gérer les vagues de chaleur.
02:22 Quelles conséquences, dès cet été, sur votre secteur ?
02:24 Sur les crèches, sur les EHPAD, qu'est-ce qui est prévu
02:26 pour éviter le sinistre souvenir de l'épisode de la canicule de 2003 ?
02:31 On a beaucoup appris en 2003 avec la canicule.
02:34 Qu'est-ce qui va changer dans les crèches, les EHPAD dès cet été ?
02:37 Il va falloir qu'on continue à travailler pour renforcer
02:40 la climatisation de ces établissements.
02:44 Donc de la clim partout ?
02:45 Il y a un impact beaucoup plus fort sur les enfants, sur les personnes âgées,
02:48 sur les personnes fragiles de la canicule.
02:50 Il va falloir qu'on travaille sur l'isolement social.
02:52 On a découvert en 2003 que l'isolement social des personnes âgées y tuait.
02:57 Le nombre de personnes âgées qu'on a retrouvées décédées à domicile
03:00 du fait de la canicule.
03:01 Et donc on va travailler fortement sur la lutte contre l'isolement social.
03:04 J'ai d'ailleurs inscrit des mesures dans la proposition de loi
03:07 sur le bien-vieillir à l'Assemblée nationale dans ce sens,
03:10 pour qu'on puisse mobiliser un certain nombre de fichiers
03:12 et aller à la rencontre des personnes âgées.
03:13 Comment ça va se passer ? Vous allez mobiliser des travailleurs sociaux
03:15 qui vont passer chez des personnes qui sont identifiées par le...
03:17 Exactement. D'abord, il faut les repérer.
03:20 C'est pour ça que l'utilisation des fichiers est extrêmement importante.
03:23 C'est les mairies qui vous aident en la matière ?
03:24 On va les appeler les CCAS, exactement.
03:26 Les centres d'action communale.
03:27 Les centres communaux d'action sociale, qui sont au plus près des personnes,
03:32 qui vont appeler les personnes âgées isolées
03:35 pour prendre régulièrement de leurs nouvelles.
03:37 On va aussi passer un certain nombre de consignes,
03:40 comme rester au frais, comme s'hydrater, etc.
03:43 Des choses très concrètes, mais surtout travailler sur le lien social
03:47 pour que personne ne soit isolé à domicile
03:49 et connaisse un impact important de la canicule.
03:51 Vous évoquez cette loi Bien Vieillir qui a été débattue à l'Assemblée nationale,
03:55 mais les débats ont été interrompus par les vacances parlementaires.
03:57 Est-ce qu'elle va revenir ?
03:58 Il y aura une loi sur le grand âge, finalement, ou pas ?
04:01 Cette proposition de loi a la vocation à aller...
04:04 à continuer à être discutée dans les semaines qui viennent.
04:07 Ça sera une première loi sur le grand âge.
04:09 Moi, je l'ai dit, ce que je souhaite pour porter notre ambition,
04:13 c'est présenter une feuille de route complète interministérielle
04:16 à la fin du mois de juin sur cette question du bien vieillir,
04:19 qui portera des mesures législatives,
04:21 mais aussi des mesures réglementaires de façon globale.
04:23 Qu'est-ce que ça veut dire, une feuille de route interministérielle ?
04:24 En fait, ce que je dis, c'est que le défi du vieillissement de la population,
04:28 c'est un défi qui est tel, et qui doit être pris de façon sociétale.
04:32 C'est-à-dire qu'il va changer, il va impacter l'ensemble des dimensions de notre société,
04:36 les transports, le logement, la santé,
04:39 et que, de fait, on ne peut pas aborder cette question que de façon médico-sociale,
04:43 que de penser vieillissement en adaptant ou en améliorant la qualité d'accueil
04:46 dans les EHPAD ou même à domicile,
04:48 que c'est l'ensemble de la société qui doit changer.
04:50 Et c'est pour ça que je porte une feuille de route,
04:52 pour embarquer l'ensemble des politiques publiques dans cet objectif d'adaptation.
04:58 Et c'est une feuille de route et une loi grantage,
05:00 ou alors cette feuille de route, un plan grantage,
05:04 va remplacer l'idée d'une grande loi ?
05:06 Mais la loi, c'est juste un véhicule, c'est juste un support.
05:10 Comme je vous l'ai dit, il y a des mesures législatives,
05:13 elles seront dans cette proposition de loi,
05:15 elles seront aussi inscrites dans les lois de financement de la sécurité sociale
05:19 d'ici à la fin de l'année.
05:21 On a aussi inscrit dans cette proposition de loi
05:24 une loi de programmation qui nous permettra de programmer les moyens
05:27 pour nous adapter aux lieux de vie de la population régionifliée.
05:30 Il faudra dire, tous les cinq ans, combien vous mettez sur le sujet du grand âge ?
05:33 Exactement. Et c'est même tous les ans qu'on va se dire,
05:36 dans cinq ans, qu'est-ce qu'on veut faire,
05:38 combien on veut mettre, combien de places d'EHPAD il faut créer,
05:41 combien de logements il faut adapter pour permettre de vieillir à domicile,
05:45 combien de places il faut créer dans les services de soins infirmiers à domicile,
05:50 dans l'aide à domicile, etc.
05:51 Et combien d'argent il faut mettre, combien d'argent on est prêt à mettre.
05:54 Il faut que la représentation nationale se prononce
05:57 sur la mobilisation de la solidarité ou de financement privé
06:01 pour pouvoir financer l'accompagnement de la perte d'autonomie dans notre pays.
06:05 Les socialistes qui essayent de vous prendre en quelque sorte de vitesse
06:07 sur le sujet, une proposition de loi a été déposée,
06:11 166 articles qui recouvrent tout un tas de champs
06:14 et qui proposent 10 milliards d'euros par an pour le grand âge.
06:18 Est-ce que le plan que vous comptez présenter, c'est ces ordres de grandeur ?
06:22 Ça tombe bien, puisque en 2020, lorsque le président de la République
06:24 a créé la cinquième branche pour pouvoir financer justement
06:27 l'accompagnement de la perte d'autonomie,
06:29 il a prévu une trajectoire financière dynamique.
06:31 On va passer de 32 milliards en 2021 à 42 milliards en 2020,
06:35 s'il soit 10 milliards supplémentaires.
06:38 Il faudra qu'on discute pour voir si cette trajectoire est suffisante,
06:41 mais elle est déjà extrêmement ambitieuse pour pouvoir faire face
06:44 à cette transformation de notre société.
06:46 Puisqu'on évoque les promesses d'Emmanuel Macron,
06:48 il promet aussi 50 000 postes supplémentaires dans les EHPAD.
06:53 Où est-ce que vous allez trouver les personnels qualifiés ?
06:56 C'est un vrai challenge, parce qu'aujourd'hui,
06:58 on manque cruellement de professionnels dans le secteur,
07:01 d'infirmières, d'aides-soignantes, d'intervenants aussi à domicile.
07:05 Donc notre première des priorités,
07:06 c'est de travailler sur l'attractivité des métiers.
07:08 Ça vaut pour l'ensemble des champs dont j'ai la responsabilité,
07:11 de la petite enfance jusqu'au grand âge.
07:13 Il faut qu'on augmente les salaires,
07:14 il faut qu'on travaille sur les parcours professionnels,
07:16 sur la formation, sur la qualité du travail.
07:18 Il y avait une piste immigration,
07:19 mais qui semble aujourd'hui refermée par les Républicains,
07:21 qui veulent proposer un projet de loi en disant
07:24 on n'a pas besoin d'amener des gens d'autres pays
07:27 dans les métiers en tension.
07:28 La proposition qui a été faite,
07:29 ce n'était pas d'aller chercher des gens à l'extérieur,
07:31 c'était de dire on a des personnes aujourd'hui sur notre territoire
07:34 qui souhaitent travailler,
07:36 qui souhaitent un type de séjour pour les métiers en tension.
07:37 - Qui souhaitent travailler, qui souhaitent un type de séjour
07:38 pour emploi en tension,
07:39 mais pour des personnes qui sont déjà aujourd'hui sur le territoire
07:42 et qui veulent s'insérer dans la société française
07:44 et qui voulaient travailler.
07:47 Mais ça c'est juste une toute petite mesure.
07:48 L'attractivité des métiers, c'est beaucoup plus large que ça.
07:51 C'est de rendre ces métiers attractifs,
07:53 de donner envie aux jeunes de s'y engager,
07:56 de rendre ces métiers aussi moins pénibles,
07:58 de les rendre plus conciliables
08:00 entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
08:04 Bref, c'est vraiment...
08:05 - Ce qui limite les embauches.
08:06 50 000 recrutements pour les EHPAD,
08:08 c'est l'ambition d'Emmanuel Macron.
08:10 Vous savez combien on en a embauché, par exemple, pour 2023 ?
08:13 Combien on va pouvoir en embaucher ?
08:14 - On en avait inscrit 3 000 dans la trajectoire pour 2023.
08:18 On ne les a pas encore tous embauchés.
08:21 On a encore du travail pour le faire,
08:23 mais on tiendra cette trajectoire des 50 000
08:25 d'ici à la fin du quinquennat.
08:27 - Jean-Christophe Combe,
08:28 on se retrouve dans un très court instant.
08:29 On va parler des...
08:30 On va continuer à avoir cette discussion avec vous
08:33 juste après le Fil info.
08:34 8h41, Sophie Echene.
08:36 [Musique]
08:46 - Le trafic sera particulièrement compliqué
08:48 entre 9h et 23h.
08:50 Eux auront normalement quitté les lieux à cette heure-là.
08:52 Les 30 000 personnes qui continuent de faire la fête
08:54 au Tecnival dans l'Indre, près de Châteauroux.
08:56 Au moins 5 blessés en urgence absolue
08:58 selon le dernier bilan.
09:00 Plus de 300 gendarmes restent mobilisés
09:02 aux abords du site.
09:03 Le sommet du G7 s'achève aujourd'hui à Hiroshima, au Japon,
09:06 avec Volodymyr Zelensky en invité de marque ce week-end.
09:09 Au cours de plusieurs rencontres avec différents dirigeants,
09:12 il a une nouvelle fois appelé à hausser le ton contre Moscou.
09:15 Le président américain Joe Biden annonce ce matin
09:17 une nouvelle aide militaire pour l'Ukraine,
09:19 une livraison d'armes, de munitions et de véhicules blindés.
09:22 Le foot est la 36e journée de Ligue 1.
09:24 L'île l'a battue Marseille 2 buts 1 hier soir.
09:27 L'OM laisse le champ libre à Lens
09:29 dans la course à la 2e place du classement.
09:31 Les lance-soix qui se déplacent à Lorient,
09:33 tout à l'heure, coup d'envoi 17h05.
09:35 Toujours avec Jean-Christophe Coum,
09:45 ministre des Solidarités de l'Autonomie
09:46 et des personnes handicapées.
09:47 Vous évoquiez à l'instant le besoin de redonner
09:49 de l'attractivité à ces métiers du soin.
09:51 Ça vaut pour les personnels aidants des EHPAD,
09:52 ça vaut pour les personnels aussi en crèche.
09:54 Ça passera par des augmentations de salaires.
09:56 Combien et à partir de quand ?
09:58 Ça c'est aux partenaires sociaux de s'accorder sur ce sujet.
10:02 Lorsque je suis arrivé en juillet,
10:04 j'ai annoncé qu'on allait ouvrir des négociations salariales
10:08 dans le secteur.
10:10 Les négociations sont en cours.
10:12 Elles sont facilitées d'ailleurs par l'État.
10:14 J'ai nommé une inspectrice générale des affaires sociales
10:15 pour pouvoir accompagner ces négociations
10:17 des partenaires sociaux.
10:18 Ça a eut de travailler à la mise en place
10:20 d'un socle social commun à l'ensemble des salariés du secteur.
10:25 L'État accompagnera financièrement ces augmentations salariales.
10:28 C'est un secteur qui n'a pas pu bénéficier
10:30 du fameux Ségur de la santé.
10:32 Les 183 euros par mois qu'ont touché un certain nombre de professionnels
10:35 dans les secteurs du soin, du lien et de l'accompagnement.
10:38 J'espère que ces négociations aboutiront bientôt.
10:42 Il faudra que ce soit des augmentations conséquentes ?
10:44 Il faut des augmentations conséquentes
10:46 parce qu'on a un retard assez important
10:49 en matière de salaire dans ce secteur-là.
10:53 Mais ça eut de déterminer ce montant.
10:57 Je ne veux pas me substituer au dialogue social dans la branche.
11:01 On parlait des places en EHPAD.
11:03 Il y a aussi la question des places en crèche.
11:05 En 2017, Emmanuel Macron s'était engagé
11:07 sur 30 000 places en crèche supplémentaire.
11:09 On a vu que ça a été extrêmement difficile à faire.
11:11 Il y a eu à peu près la moitié qui a pu être réalisée en un quinquennat.
11:13 Son nouvel engagement, c'est 200 000 places de crèche supplémentaire d'ici 2030.
11:18 Est-ce que là aussi, vous dites, l'engagement sera tenu ?
11:20 L'engagement, on va essayer de le tenir.
11:23 Vous avez dit qu'il y avait un certain nombre de challenges,
11:26 notamment celui de l'attractivité des métiers.
11:28 Pour pouvoir ouvrir ces places, il faut trouver des professionnels.
11:31 Aujourd'hui, 60 % de l'offre est couverte par des assistantes maternelles.
11:36 On a aussi un vrai sujet de recrutement des assistantes maternelles.
11:39 De nombreuses d'entre elles partent en retraite.
11:42 Il va falloir qu'on arrive à en recruter.
11:44 C'est un véritable tour de force.
11:46 Mais l'objectif derrière cette mise en place
11:48 d'un service public de la petite enfance,
11:50 c'est ça la promesse du président de la République.
11:52 Ce n'est pas qu'une question de quantité, c'est aussi une question de qualité.
11:55 Quand on sait combien ces trois premières années de la vie d'un enfant
11:58 sont extrêmement déterminantes pour son développement,
12:01 pour son éducation, pour la création d'une société beaucoup plus égalitaire.
12:06 Lutter contre les inégalités de destin, c'est permettre à des enfants
12:10 aussi très tôt de pouvoir bénéficier de cet accompagnement collectif dans les crèches.
12:15 Cette dimension qualitative est au cœur du service public de la petite enfance.
12:18 Jean-Christophe Combes, prélu d'un Français sur six,
12:21 aujourd'hui dit ne pas pouvoir manger à sa faim.
12:24 C'est ce que montre une étude du Crédoc dévoilée par France Info cette semaine.
12:28 La part des Français qui se privent de nourriture
12:31 ou qui ne mangent pas exactement ce qu'elles souhaiteraient manger
12:34 augmente d'année en année. Comment on en est arrivé là ?
12:36 Est-ce que ce n'est pas un énorme constat d'échec ?
12:38 L'étude du Crédoc montre une augmentation de la précarité alimentaire dans notre pays
12:44 entre juillet et novembre 2022.
12:47 Elle vient montrer une situation qu'on connaissait.
12:51 Au quotidien, je travaille avec les associations d'aide alimentaire dans le pays
12:55 qui nous disent qu'il y a une augmentation forte des besoins.
12:59 C'est l'impact direct de l'inflation de l'alimentation.
13:02 Le gouvernement n'a pas su compenser totalement pour toutes ces personnes ?
13:06 Je crois que ce qu'on a fait a permis d'éviter une explosion de la pauvreté dans notre pays.
13:12 On a fait plusieurs choses.
13:14 On a essayé d'abord de limiter l'inflation à la source
13:19 avec le bouclier énergétique, avec le trimestre anti-inflation.
13:25 Maintenant, avec l'ouverture de négociations du côté des industriels
13:28 pour travailler sur la maîtrise des prix.
13:31 Mais malgré tout ça, on en a l'air là, ces Français qui se privent.
13:33 Qu'est-ce que vous leur dites aujourd'hui ? Est-ce que vous allez faire plus ?
13:35 On a quand même une augmentation des prix.
13:37 C'est pour ça que dès juillet, on a pris un certain nombre de mesures
13:39 pour favoriser le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes dans notre pays
13:43 avec l'allocation exceptionnelle de solidarité.
13:45 On a augmenté sur un an de 5,6% les prestations sociales,
13:49 c'est-à-dire du niveau et du montant de l'inflation.
13:52 Donc on soutient les ménages les plus modestes.
13:55 On a multiplié par 3 le soutien aux associations d'aide alimentaire.
13:59 On est passé de 56 millions d'euros en 2021 à 156 millions en 2023.
14:05 On travaille pas seulement sur la qualité mais aussi sur la quantité
14:09 parce qu'on sait qu'on a un enjeu de santé publique
14:11 derrière cet accès à une alimentation saine, durable, équilibrée.
14:15 La question du chèque alimentaire, par exemple.
14:18 Je la pose sur la table parce que Bruno Le Maire avait annoncé
14:22 une expérimentation à venir dans les tout prochains mois de ce chèque alimentaire.
14:28 Il avait dit ça en mars. Où est-ce qu'on en est ?
14:31 Aujourd'hui, on travaille, je viens de lancer un appel à projet national
14:36 pour travailler justement à la mise en place de chèques alimentaires,
14:40 de paniers, d'ateliers aussi locaux, avec les associations d'aide alimentaire,
14:45 avec les collectivités, parler des centres communaux d'action sociale,
14:49 avec les producteurs aussi sur le territoire pour permettre un accès
14:52 à une alimentation saine, durable et de qualité pour les ménages les plus modestes.
14:56 Vous dites que c'est pour cette année ?
14:58 C'est en cours. On a décidé de répondre au cahier des charges
15:03 de la Convention citoyenne sur le climat qui le réclamait en 2020.
15:07 Notamment comme outil ce chèque alimentaire.
15:09 Mais l'objectif derrière, c'est de permettre aux gens d'accéder
15:12 à une nourriture de qualité, durable, avec un impact environnemental maîtrisé.
15:17 Ce qu'on fait, c'est qu'on a débloqué un fonds de 60 millions d'euros cette année,
15:22 40 millions d'euros pour permettre aux grandes associations d'aide alimentaire
15:25 d'acheter des fruits, des légumes et des produits sous label de qualité,
15:29 pour permettre un accès à ces personnes à une alimentation de qualité.
15:34 Et au niveau local, 20 millions d'euros pour développer des actions
15:38 qui pourront viser à fournir des chèques alimentaires,
15:41 sous forme de cartes prépayées ou de chèques d'accompagnement personnalisé
15:45 à des ménages les plus modestes.
15:47 Et justement, ces aides, le chèque alimentaire ou d'autres,
15:50 toutes ces aides sociales, il y avait l'idée de les donner directement
15:53 aux personnes qui peuvent en bénéficier parce qu'il y a beaucoup de non-recours,
15:56 beaucoup de personnes en difficulté qui ne demandent pas leur aide,
15:58 qui ne savent parfois d'ailleurs même pas qu'elles y ont droit.
16:00 C'est pour quand ça, le versement à la source de ces aides sociales ?
16:03 Alors ça, c'est un autre sujet effectivement, c'est le projet de solidarité à la source.
16:07 Ça a été annoncé, on en est où ?
16:09 Tout à fait, et bien c'est en cours.
16:11 L'idée, c'est qu'aujourd'hui, on a toute une partie de la population
16:15 qui devrait pouvoir bénéficier de prestations sociales, qui ne les demande pas.
16:19 C'est 34% par exemple de non-recours sur le RSA.
16:23 On sait combien de milliards ça représente à peu près ?
16:25 On est sur une lente de quelques unités de milliards ou quelques dizaines de milliards ?
16:29 Non, c'est quelques unités de milliards, mais en face.
16:33 C'est-à-dire qu'en même temps qu'on va travailler avec la solidarité à la source
16:36 sur la lutte contre le non-recours, on va aussi sécuriser le système.
16:39 C'est-à-dire qu'on va éviter les indûs, et il y en a beaucoup.
16:42 Vous avez vu le récent rapport des comptes, ce qui est assez considérable.
16:45 Éviter aussi la fraude, donc vraiment avoir un dispositif qui est équilibré.
16:50 D'ici la fin de l'année par exemple, ou pas, le versement des aides sociales à la source ?
16:54 Non, ça sera l'année prochaine. L'année prochaine, on va expérimenter le système
17:00 dans une quinzaine de départements, et ça sera généralisé en 2025.
17:05 Ce n'est pas pour l'instant toutes les aides sociales, ça sera sur le RSA,
17:08 la prime d'activité et les APL, qui représentent à peu près 90%
17:12 des bénéficiaires des aides sociales dans le pays,
17:15 et qui représentent à peu près deux tiers des montants qui sont distribués.
17:21 Pour être très clair, dès l'année prochaine, dans une quinzaine de départements,
17:25 les bénéficiaires de certaines prestations de solidarité les toucheront automatiquement
17:28 sans avoir à aller les réclamer ?
17:31 Non, ce n'est pas comme ça que ça marche.
17:33 Déjà, vous allez voir tous les Français qui travaillent en juillet
17:37 vont avoir sur leur fiche de paie apparaître une nouvelle ligne.
17:40 Elle s'appelle le montant net social.
17:43 C'est le revenu net social qui sera déclaré pour pouvoir bénéficier des prestations sociales.
17:47 Les entreprises, comme elles le font pour l'impôt sur le revenu,
17:51 vont déclarer ça pour pouvoir pré-remplir des formulaires
17:55 qui seront adressés aux potentiels bénéficiaires.
17:58 Demain, vous allez recevoir un formulaire qui va vous dire ce qu'on sait de votre situation.
18:04 Vous pouvez bénéficier de telle ou telle prestation,
18:07 elle ce que vous souhaitez en bénéficier, et là le versement se fera automatiquement.
18:11 Bien lire sa fiche de paie et son courrier, donc ce ne sera pas tout à fait automatique, on l'a compris.
18:15 Jean-Christophe Con, ministre des Solidarités de l'Autonomie et des Personnes Handicapées,
18:18 merci d'avoir répondu à l'invitation de France Info dans le 8.30 de ce dimanche.

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