Cannes 2023 : "Les filles d'Olfa", un film hybride sur le radicalisme islamique

  • l’année dernière
Dans ce nouveau numéro de "À l'Affiche à Cannes", un film qui a marqué les esprits des festivaliers. Louise Dupont revient sur la présentation de “Les filles d’Olfa” de Kaouther Ben Hania. La réalisatrice est l'une des ambassadrices du cinéma tunisien. Elle est en lice pour la Palme d'or avec ce film à la frontière entre documentaire et fiction. Elle y raconte le destin d'Olfa, une mère qui a vu deux de ses filles rejoindre l'Etat islamique. Également au programme de cette édition, Lily-Rose Depp pour la présentation de “The Idol”. Dans cette série sulfureuse signée Sam Levinson, elle donne la réplique au chanteur The Weeknd.

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Transcript
00:00 [Musique]
00:10 Bonjour à tous depuis la croisette, on commence tout de suite avec quelques-unes des plus belles images de ces derniers jours à Cannes.
00:16 [Musique]
00:37 Un défilé de stars sur le tapis rouge de Leonardo DiCaprio et Robert De Niro pour le film de Scorsese, à Nathalie Portman et Julianne Moore pour May December, en passant par Jude Law, l'acteur monté les marches aux côtés d'Alicia Vikander pour Le jeu de la reine, retour sur les films en compétition du week-end.
00:54 Ils étaient parmi les plus attendus sur le tapis rouge ce dimanche, Jude Law et Alicia Vikander à l'affiche du film Le jeu de la reine, une fresque du brésilien Cari May Nous.
01:07 Hymne contre le patriarcat selon le réalisateur, le film s'intéresse à Catherine Parr, la dernière épouse d'Henri VIII, incarnée par un Jude Law métamorphosé en roi jaloux et paranoïaque.
01:19 [Musique]
01:28 Je ne pense pas avoir jamais joué quelqu'un d'aussi tyrannique.
01:31 C'était très intéressant de jouer, d'essayer de comprendre ce qui se passait dans la tête de quelqu'un qui croyait vraiment que sa position sur terre était juste derrière celle de Dieu.
01:43 Et il y a ce chapitre sur cette femme extraordinaire qui a survécu à ce monstre.
01:49 Et pourtant, nous nous souvenons surtout du monstre.
01:52 Cela en dit long sur nous.
01:55 [Musique]
01:57 Samedi, ce sont Natalie Portman et Julianne Moore qui ont illuminé le festival.
02:02 Les américaines se partagent l'affiche de May December, un film de Todd Haynes sur les faux semblants autour d'une relation interdite entre un mineur et une adulte.
02:12 [Musique]
02:16 Le réalisateur de Dark Waters fait son retour avec ce drame construit autour d'un jeu de miroir entre les deux actrices.
02:26 C'est incroyable de faire partie d'un film comme celui-ci, qui comporte des personnages aussi complexes, aussi humains.
02:34 Et c'était impressionnant cette vision de Todd sur les femmes, comme simplement des êtres humains.
02:41 La place des femmes, c'est ce que questionnent le lumineux Banel et Adama, ovationné par le public.
02:49 Un conte moderne sur l'émancipation d'une femme peule.
02:53 Le premier long métrage de la franco-sénégalaise Ramata Tulaissi, plus jeune réalisatrice en compétition.
03:00 On ne s'y attendait pas. On est vraiment à Cannes, on est en compétition.
03:04 C'est un premier film, c'est un film africain, c'est un film pas attendu.
03:08 Je sais que dans les articles, on dit toujours "Qui est elle ?", on ne la connaît pas.
03:12 Mais moi, je me connais, je suis là depuis longtemps. Je travaille et j'ai travaillé pour être là.
03:17 Autre réalisatrice à l'affiche ce week-end, la française Justine Trier a présenté "Anatomie d'une chute",
03:23 le portrait d'une femme accusée du meurtre de son mari.
03:26 Une oeuvre encensée par la critique, en marche pour la Palme d'Or.
03:33 Autre film à avoir marqué les esprits des festivaliers, "Les filles d'Olfa" de Kaouter Benhanya.
03:38 La réalisatrice est une des ambassadrices du cinéma tunisien.
03:41 Son film "La belle et la meute" avait été présenté ici même en 2015.
03:45 Et "L'homme qui avait vendu sa peau" avait été nommé aux Oscars dans la catégorie "Meilleur film en langue étrangère" en 2021.
03:52 Dans ce nouveau long métrage, elle brouille les frontières entre la fiction et le documentaire
03:56 pour raconter l'histoire d'Olfa, dont deux des filles sont parties rejoindre l'Etat islamique.
04:00 Liana Saleh a rencontré la réalisatrice pour nous.
04:03 Kaouther Benhanya, bonjour et bienvenue sur France 24.
04:20 Tout d'abord, quel était l'élément déclencheur pour vous, pour faire ce film ?
04:25 C'était en 2016, j'ai écouté à la radio une émission où on a invité Olfa qui parlait de ses filles.
04:31 Et j'ai trouvé le personnage extraordinaire en termes de contradictions, en termes de nuances de gris, on va dire.
04:39 Et nous, cinéastes, on aime beaucoup les personnages clairs obscurs, on va dire.
04:44 Et donc je me suis dit, j'aimerais bien faire un film avec elle.
04:46 Et il y avait cette histoire tragique de ses filles que j'ai trouvé incroyable
04:51 parce qu'elle représente tous les thèmes qui m'intéressent, l'adolescence, la maternité, la transmission de mère en fille, les traumatismes.
04:58 Et c'était facile de la convaincre et convaincre surtout ces deux filles ?
05:02 Ce n'était pas facile parce qu'au début, elle pensait que j'étais journaliste.
05:05 J'ai mis du temps à lui expliquer que je vais passer un peu plus de temps avec elle.
05:11 C'était en 2016, on a tourné le film final en 2021.
05:17 Donc ça fait plusieurs années que je travaille sur ce film.
05:21 Parlons de ce dispositif, pourquoi vous avez décidé de réconstituer les moments les plus durs dans les films avec des actrices professionnelles ?
05:46 Quand l'affaire a été médiatisée, tout ce qui m'intéressait a eu déjà lieu.
05:50 C'était le passé. Donc c'était une affaire de souvenirs.
05:53 Comment reconvoquer les souvenirs d'une manière cinématographique ?
05:57 Et là, la fiction m'a beaucoup aidée.
05:59 Donc j'ai ramené des comédiennes et j'ai demandé à Olfa et ses filles de diriger les comédiennes pour reconvoquer ces souvenirs.
06:07 J'ai créé un espèce de dispositif où il y avait un dialogue, où on jouait la scène, mais on réfléchissait aussi sur la scène, la nature du souvenir.
06:15 Et sa signification.
06:17 Olfa, dans ce film, part d'une malédiction qui est héritée d'une génération à une autre.
06:23 A votre avis, est-ce que ce film peut casser ce cycle de violence ?
06:28 Moi, je pense que comme il y a eu la révolution qui a beaucoup affecté la vie de cette famille,
06:34 cette nouvelle génération de filles refuse toute autorité maternelle patriarcale.
06:39 Parce qu'Olfa, c'est l'autorité maternelle patriarcale.
06:42 Mais comme elles n'ont pas les outils, elles font des choix morbides, des choix insensés parfois.
06:49 Mais en faisant ce film, j'ai cru comprendre le pourquoi du comment.
06:54 Pourquoi vous avez choisi l'actrice célèbre Hind Sabri pour jouer le rôle d'Olfa et faire ce miroir avec elle ?
07:03 Ce n'est pas simple pour une actrice comme Hind de faire confiance à une réalisatrice dans un projet aussi hybride
07:11 où même Hind se dévoile.
07:13 Parce que ce n'est pas un film que sur la vie d'Olfa et ses filles.
07:17 C'est aussi un film sur qu'est-ce que c'est qu'être un acteur, confronter un vrai personnage.
07:22 Là, elle était confrontée à Olfa qui lui dit "non, moi je ne fais pas ça, je dois faire ça", qu'il a dirigé.
07:27 Donc je trouve que c'est un courage incroyable de sa part d'avoir participé à ce jeu, à cette aventure.
07:34 Le cinéma tunisien revient en compétition officielle après 50 ans d'absence.
07:41 Quelles émotions avez-vous par rapport à cet instant-là, à ce choix-là du Festival du Cannes ?
07:48 D'abord, je suis très contente.
07:50 Mon film était le premier film choisi en compétition par Thierry Frémaux.
07:55 Maintenant, je peux le dire puisqu'il l'a dit lui.
07:57 Ce n'est plus un secret.
07:59 Donc c'était un coup de cœur pour Cannes et c'est énorme.
08:03 En tout cas, bravo et merci beaucoup.
08:06 Mon rôle sera comme celui de Rose dans le film Titanic.
08:10 Elle ne parle pas d'une histoire passée, mais d'une histoire qui est différente de la réalité.
08:16 Je ne suis pas Rose.
08:18 Et puis après le père "Donnez-moi la fille" alors que Johnny Depp a ouvert le Festival,
08:25 Lily Rose Depp est elle aussi présente à Cannes pour la présentation de The Idol,
08:30 cette série sulfureuse signée Sam Levinson, le réalisateur de Euphoria.
08:34 Elle donne la réplique au chanteur de The Weeknd.
08:36 Elle joue une pop star en pleine crise artistique.
08:39 La fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp a commencé sa carrière au cinéma dès l'âge de 14 ans.
08:43 Son portrait par Renaud Lefort.
08:46 Depuis que vous êtes entrée dans ma vie, les choses sont si différentes.
08:49 Bonjour.
08:54 Bonjour.
08:59 Bonjour.
09:02 Bonjour.
09:05 Bonjour.
09:07 Bonjour.
09:09 Bonjour.
09:11 Bonjour.
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09:41 Bonjour.
09:43 Bonjour.
09:44 Bonjour.
09:46 Bonjour.
09:48 Bonjour.
09:50 Bonjour.
09:52 Bonjour.
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09:56 Bonjour.
09:58 Bonjour.
10:00 Bonjour.
10:02 Bonjour.
10:04 Bonjour.
10:06 Bonjour.
10:08 Bonjour.
10:10 Bonjour.
10:12 Bonjour.
10:13 Bonjour.
10:15 Bonjour.
10:17 Bonjour.
10:19 Bonjour.
10:21 Bonjour.
10:23 Et voilà, c'est la fin de ce nouveau numéro de À l'affiche à Cannes.
10:27 On se quitte avec des images de Club Zero de Jessica Hosner en lice pour la Palme d'Or,
10:32 qui sera décernée samedi 27 mai.
10:34 Je vous laisse découvrir et vous dis à demain.
10:36 Ce poisson est tellement bien.
10:40 Oui, c'est vrai.
10:42 J'adore ces carottes. On en a déjà goûté.
10:45 Je vais goûter le désert.
10:58 Oui, moi aussi.
11:00 Oui.
11:01 [musique]

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