SMART JOB - Les entreprises s’engagent du mardi 30 mai 2023

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SMART JOB du 30 mai 2023
Transcript
00:00 Les entreprises s'engagent, avec notre partenaire un jeune, une solution.
00:10 Chaque semaine, une entreprise, une organisation qui s'engage résolument vers l'emploi.
00:15 Et on en parle avec Valérie Daer.
00:17 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:19 Directrice générale de Break Poverty Foundation.
00:22 C'est une fondation incroyable qui fait plein de choses sur le numérique, mais nous on
00:27 va s'intéresser aujourd'hui à la pauvreté et à l'emploi des jeunes.
00:31 D'abord, quelques mots pour resituer un peu la communauté d'entreprises à laquelle
00:35 vous appartenez, qui sont une communauté de 60 000 entreprises, sans un club départemental.
00:40 Et ça va faire le lien d'ailleurs avec votre action.
00:43 Et 300 personnes mobilisées partout en France.
00:45 Ça c'est l'esprit général.
00:46 Et puis il y a la fondation qui a décidé de s'engager résolument pour l'emploi et
00:50 l'accompagnement de ces jeunes pauvres.
00:51 D'abord, quelques chiffres pour qu'on situe l'enjeu et les enjeux.
00:56 Parce que le grand public n'a, je crois, pas conscience de la situation de ces jeunes.
01:01 Tout à fait, effectivement.
01:02 C'est important de les rappeler.
01:03 Aujourd'hui, 14% de la population française vit en dessous du seuil de la pauvreté.
01:08 Ça représente environ 9 millions de personnes dans notre pays.
01:10 Et parmi eux, 50% sont des jeunes de moins de 30 ans.
01:14 Un jeune sur cinq dans notre pays vit en dessous du seuil de pauvreté.
01:17 C'est un premier constat qui appelle des solutions immédiates et surtout urgentes.
01:22 Mais je dirais que la pire des choses derrière ces chiffres, c'est que la plupart de ces
01:26 jeunes enfants et de ces jeunes sont condamnés à la pauvreté à vie.
01:29 Puisque dans notre pays, il faut en moyenne six générations pour qu'un descendant de
01:34 famille pauvre puisse accéder aux revenus médians.
01:37 C'est un déterminisme social extrêmement fort.
01:40 Ce chiffre de six générations place la France à l'avant-dernier pays de l'ECDE en matière
01:46 de déterminisme social.
01:47 Là où, dans d'autres pays comme le Danemark par exemple, il faut uniquement deux générations
01:51 pour sortir de la précarité.
01:52 Donc on voit ici une véritable trahison de la promesse républicaine.
01:57 Dans notre pays, lorsqu'un enfant grandit dans un environnement défavorisé, il est
02:01 quasiment condamné d'être un adulte pauvre et ses enfants aussi, ses arrière-petits-enfants
02:05 aussi et ses arrière-arrière-petits-enfants aussi.
02:07 Malgré un modèle social très redistributif, puisque on le vende comme le modèle qui redistribue
02:13 le plus, tournons-nous vers l'action concrète.
02:15 Ce qui est intéressant, c'est que vous alliez voir évidemment le site de la Fondation,
02:20 peut-être même donné, parce que c'est intéressant.
02:22 Vous vivez sur la donation, il faut quand même le préciser.
02:25 Votre idée, la philosophie, c'est de mêler l'État à l'entreprise de la Fondation,
02:29 qui va d'ailleurs dans l'esprit du maillage du GIP sur les entreprises sans gage.
02:32 C'est accompagner ce maillage, récolter de l'argent et pour être concret, le donner
02:39 à des associations.
02:40 Est-ce que c'est bien ça le cheminement ?
02:41 Exactement ça.
02:42 En fait, notre conviction, c'est qu'aujourd'hui lorsqu'un enfant défavorisé échoue à
02:46 l'école, ce qui arrive souvent, sa seule chance de sortir de la précarité, c'est
02:50 qu'il travaille.
02:51 Et pour cela, il faut rapprocher ces jeunes qui sont souvent très éloignés du monde
02:54 de l'entreprise.
02:55 Et pourtant, ces jeunes souvent sont représentés par des associations qui sont assez éloignées
03:00 du monde d'entreprise ou par des travailleurs sociaux qui ont souvent choisi ce métier
03:03 parce qu'ils ne voulaient pas travailler en entreprise.
03:05 Donc, il y a un enjeu hyper fort à rapprocher ces deux mondes.
03:08 Vous soulevez un point essentiel quand même, là, par les travailleurs sociaux qui ne connaissent
03:11 pas l'entreprise ou qui d'ailleurs ont choisi ce métier parce qu'ils ne voulaient
03:14 pas être en entreprise, ce qui de vous à moi pose un petit sujet quand même.
03:17 Alors, ça pose un sujet, mais effectivement, aujourd'hui, on a un problème de représentativité
03:20 en fait de ces jeunes qui finalement n'ont aucun lien avec le monde de l'entreprise.
03:23 Ce qui est intéressant, c'est que souvent, on voit les quartiers les plus défavorisés
03:26 qui jouxtent les zones d'activité.
03:28 Lorsque vous posez la question aux jeunes de qu'est-ce que vous voulez faire en fait
03:31 plus tard, ils ne se projettent même pas dans un quartier qui est à 100 mètres de
03:35 chez eux et qui réunit toutes les entreprises.
03:37 Donc, on voit à quel point les jeunes sont très éloignés de ce monde-là.
03:41 Concrètement, des actions concrètes menées par des associations parce qu'il y a de
03:44 l'argent qui leur a été donné.
03:46 J'ai vu que ça avait commencé, alors peut-être me trompe-t-je, à Romand-Surizère.
03:49 Tout à fait.
03:50 C'est incroyable.
03:51 Pourquoi Romand-Surizère dans la Drôme ?
03:52 Alors, ce programme que l'on a conçu qui est aujourd'hui…
03:54 Le DAT, hein.
03:55 Voilà, la dotation d'action territoriale.
03:58 Donc, c'est un programme qui est aujourd'hui inscrit dans la stratégie nationale de lutte
04:01 contre la pauvreté que nous avons effectivement testé à Romand-Surizère.
04:04 Alors, pourquoi Romand-Surizère ? Parce que la maire de Romand-Surizère est une
04:08 ancienne chef d'entreprise.
04:09 Donc, je pense particulièrement sensible au rôle que les entreprises peuvent jouer
04:13 en matière de lutte contre la pauvreté.
04:14 Et puis, c'est vrai que Romand-Surizère a vécu, en fait, je dirais, de nombreuses
04:18 crises.
04:19 La chaussure, le cuir.
04:20 Exactement.
04:21 Qui a complètement disparu, en fait, dans cette ville, laissant derrière elle de nombreuses
04:24 familles au chômage et donc des taux de chômage qui sont souvent deux fois, en fait, ceux
04:28 de la moyenne nationale.
04:29 Et en fait, à Romand-Surizère, nous avons testé un dispositif qui est très simple,
04:33 qui consiste à mettre autour d'une même table la collectivité locale, des associations
04:37 qui sont porteuses de solutions concrètes au service de la lutte contre la pauvreté
04:41 des jeunes et les entreprises de ce même terrain.
04:44 C'est ça l'enjeu, c'est d'avoir les entreprises.
04:46 Exactement.
04:47 Elles n'existaient pas avant, elles étaient absentes.
04:48 En fait, aujourd'hui, à l'échelle française, 9% des entreprises font du mécénat.
04:52 Moins d'une entreprise sur dix fait du mécénat.
04:54 Et lorsque vous zoomez sur le mécénat à caractère social, c'est 1%.
04:58 Donc, on a 2% des entreprises françaises qui s'engagent sur ces sujets, alors que
05:02 lorsqu'on leur donne les moyens de le faire, en fait, elles le font bien volontiers.
05:05 C'est-à-dire que notre dispositif, il part, en fait, je dirais, d'une méthode très
05:08 simple.
05:09 On part d'un diagnostic du terrain.
05:11 On va chercher à comprendre où sont les pauvres, en fait, de la ville, quelles sont
05:14 les solutions qui sont à leur disposition, en fait, pour les aider, quels sont les besoins
05:17 qui ne sont pas comblés.
05:18 Et on va proposer ces solutions très concrètement sous forme de business plan à des entreprises
05:23 pour qu'elles s'engagent pendant trois ans à financer ces programmes.
05:26 Pour être concret, ces entreprises les embauchent, les intègrent, leur proposent des programmes
05:31 ou c'est l'association en tripartie qui les accompagne ?
05:34 Alors, c'est souvent l'association qui les accompagne, mais pas qu'eux.
05:37 C'est-à-dire, effectivement, le principe du partenariat, au départ, c'est de demander
05:40 à l'entreprise du territoire d'aller financer tel ou tel programme dans son territoire,
05:44 dans sa ville, auprès de ses jeunes, dans son quartier.
05:46 Et ces programmes sont portés par des associations.
05:49 Mais ce qu'on voit, en fait, dans un second temps, c'est que les entreprises s'engagent
05:52 au-delà puisqu'elles vont engager leurs collaborateurs, mais elles vont également
05:56 s'engager, en fait, elles-mêmes dans le soutien aux jeunes en les accueillant en stage, en
06:02 les accueillant, en fait, sur de l'alternance.
06:03 Donc, on voit, finalement, qu'on rentre par la porte mécénat, mais que, finalement,
06:07 l'engagement des entreprises, il va bien au-delà.
06:08 Juste un mot, parce qu'il nous reste très peu de temps, mais j'ai vraiment envie
06:11 qu'on refasse un débat autour de ces questions d'engagement des entreprises et du rôle
06:15 des fondations.
06:16 C'est un sujet immense.
06:17 Les résultats, pour l'instant, vous avez déjà un tableau de bord, quelques chiffres.
06:19 Oui, alors, pour chaque dotation d'action territoriale, c'est en moyenne 3 000 jeunes
06:23 qui sont accompagnés.
06:24 6 à 7 associations, 200 000 euros levés par an.
06:28 Et donc, des jeunes qui, à 80 %, voient une sortie positive, en fait, dans leur parcours.
06:32 Donc, qui trouvent une formation, qui réussissent, en fait, dans leurs résultats scolaires et
06:38 qui, donc, en fait, peuvent briller à l'avenir meilleur.
06:41 Allez sur le site de cette fondation, Break Poverty Foundation.
06:44 Il y a évidemment ce dispositif DAT avec les territoires, mais il y a d'autres dispositifs
06:48 autour du numérique, de la connexion.
06:50 On aura peut-être l'occasion d'en reparler.
06:53 Merci de nous avoir rendu visite, de nous avoir éclairé et de nous avoir fait découvrir
06:56 l'action très concrète menée dans nos territoires.
06:59 Et d'ailleurs, ce n'est pas qu'en Ile-de-France, parce qu'on n'a pas cité Béthune, il y
07:02 a Nantes.
07:03 C'est partout en France.
07:04 C'est aujourd'hui avec les clubs, les entreprises s'engagent.
07:06 Et effectivement, avec le relais de tous ces clubs partout en France.
07:09 Je rappelle, on vous a découvert d'ailleurs le site Les Entreprises s'engagent, qui est
07:13 un maillage, qui est un réseau.
07:15 Il n'y a pas que des fondations, il y a aussi des entreprises dans ce réseau.
07:17 On va voir l'adresse qui s'affiche.
07:20 Voilà, lesentreprisess'engagent.goo.fr si vous voulez faire partie de ce réseau et
07:25 vous engager comme Break Poverty Foundation.
07:28 Merci beaucoup Valérie Daher.

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