SMART IMPACT - Emission du mardi 30 mai

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Mardi 30 mai 2023, SMART IMPACT reçoit Mathieu Debonnet (président, TSE) , Youness Lemrabet (PDG et fondateur, Everysens) , Florian Cons Beltran (fondateur, Héroé) et Fanny Picard (fondatrice, Alter Equity)
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro de Smart Impact,
00:12 émission de l'ARSE, responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises.
00:17 Voici notre sommaire du jour. Mon invité, c'est Mathieu Debonnet, le président de TSE,
00:23 producteur français d'énergie solaire, qui vient de lever 130 millions d'euros
00:27 pour notamment gagner le pari de l'agrivoltaïsme.
00:31 Pour notre débat, on va décortiquer les enjeux de la décarbonation du transport, de marchandise.
00:37 On verra notamment comment booster le fret ferroviaire.
00:40 Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups, on va découvrir ensemble EROE
00:44 et ses accessoires canins, pour les chiens, donc, éco-responsables.
00:49 Voilà pour les titres. C'est parti.
00:51 [Générique]
00:57 L'invité de ce Smart Impact est avec nous en duplex en visioconférence.
01:02 Bonjour Mathieu Debonnet, bienvenue.
01:04 Vous êtes le président de TSE, entreprise créée en 2016, producteur français et indépendant d'énergie solaire.
01:12 C'est quoi TSE aujourd'hui ? Ça représente combien de centrales solaires ?
01:17 Alors, ça représente une cinquantaine de centrales solaires réparties à peu près sur l'ensemble du territoire national,
01:23 que ce soit des centrales en toiture, des grandes centrales au sol, comme celle que j'ai derrière moi en photo,
01:28 ou des centrales agrivoltaïques que nous avons construites en 2022.
01:36 Oui, on rentrera évidemment dans le détail de cette dernière centrale agrivoltaïque.
01:42 J'ai lu en prépondération que vous travaillez sur toute la chaîne de valeur. Ça veut dire quoi dans un métier comme le vôtre ?
01:49 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on est un acteur qui va de l'identification cartographique
01:54 des terrains potentiellement installables ou potentiellement utilisables pour aller déployer des projets d'énergie solaire.
02:03 Ensuite, on fait toute la chaîne de valeur, c'est-à-dire on va faire les études d'impact, déposer un permis de construire,
02:09 d'obtenir, financer les projets, les construire et les exploiter.
02:13 Aujourd'hui, on a une dernière brique qui est la brique de valorisation de l'énergie.
02:17 Dorénavant, nous pouvons soit passer par des mécanismes d'appel d'offres qui sont dirigés par l'État,
02:25 soit par des mécanismes de vente directe de l'électricité à des entreprises, à des industriels par exemple,
02:31 à travers des contrats qu'on appelle des pipiers.
02:34 Nous sommes un acteur complètement intégré sur l'ensemble de la chaîne de valeur.
02:38 Et donc avec cette dimension, on voit le titre "Qu'est-ce que l'agrivoltaïsme ?"
02:41 On peut peut-être effectivement faire un peu de pédagogie. De quoi on parle ?
02:45 Alors de quoi on parle ? On parle d'un moment où nous sommes en face d'un certain nombre de défis,
02:52 la transition écologique, la transition énergétique, le réchaument climatique, la gestion de l'eau,
02:58 avec des objectifs extrêmement ambitieux de la France, mais de l'Europe d'une façon générale
03:03 en termes de souveraineté énergétique, du développement de projets solaires.
03:06 Et un projet solaire, ça se développe sur quoi ?
03:09 Ça se développe sur des fonciers, jusqu'à présent essentiellement sur des fonciers dégradés,
03:13 qui sont de moins en moins nombreux, qui sont pour la plupart d'entre eux assez loin des points de raccordement.
03:21 Donc difficile d'y faire des projets rentables.
03:23 Et donc la logique voulait qu'on se tourne vers un potentiel foncier nouveau
03:29 qui est celui des terrains agricoles.
03:31 Alors comment avons-nous décidé d'y aller chez TSE ?
03:35 On a décidé d'y aller en développant tout un tas de solutions techniques
03:40 pour répondre finalement aux enjeux et aux usages des agriculteurs.
03:46 Vous avez un site pilote en Haute-Saône, je ne sais pas si c'est ce qu'on voit à l'image,
03:52 mais on peut peut-être le décrire, c'est quelle taille, sur quel type d'exploitation,
03:58 qu'est-ce qu'on produit dans ce site pilote, en dehors de l'électricité évidemment ?
04:02 Alors effectivement, on y produit, on produit de l'électricité,
04:07 mais c'est un site qui est dédié aux grandes cultures,
04:11 sur lequel nous avons fait une saison de soja l'année dernière.
04:14 Alors c'est quoi l'objectif de ce pilote en Haute-Saône ?
04:18 C'est de pouvoir prouver qu'on peut fabriquer, produire de l'électricité verte,
04:24 tout en apportant des bénéfices, des bienfaits aux cultures,
04:30 qui sont protection contre le stress hydrique, réduction du stress thermique,
04:35 réduction de l'irradiance directe en plein été quand il fait extrêmement chaud,
04:39 augmentation de la photosynthèse.
04:42 Donc voilà, l'idée c'est de démontrer qu'on est capable de faire les deux,
04:46 je dirais schématiquement, aussi bien promouvoir la souveraineté alimentaire que la souveraineté énergétique.
04:53 Ça marche comment ? Il y a des capteurs pour suivre le soleil, c'est ça ?
04:57 Alors c'est effectivement, TSE c'est une entreprise qui est extrêmement portée vers l'innovation.
05:03 Alors c'est exactement ça, c'est-à-dire qu'on est à la fois dans l'énergie, dans l'agriculture et dans l'agri-tech.
05:08 Le pilote qu'on a développé en Haute-Saône, il fait 3 hectares.
05:11 On a 600 capteurs de data sur ce pilote-là, 200 capteurs de data, je dirais, sur la structure en elle-même,
05:18 et puis 400 capteurs de data sur la performance solaire et sur la performance agronomique.
05:23 Et ça, c'est mesuré à peu près toutes les secondes, tout au long de la journée.
05:27 On vient mesurer la photosynthèse, l'hygrométrie, l'humidité dans le sol, etc.
05:31 Donc on est vraiment dans un mouvement qui est relativement nouveau et très ambitieux,
05:37 dans lequel il y a beaucoup d'innovation.
05:40 Et donc c'est l'énergie, l'agriculture et l'innovation dans un triptyque qui fonctionne plutôt assez bien.
05:45 Vous avez annoncé le mois dernier la clôture d'une levée de fonds annoncée au montant de 130 millions d'euros.
05:53 Je voudrais d'abord parler des partenaires financiers. Il y a des nouveaux partenaires qui vous rejoignent ?
05:57 Oui, on a 3 partenaires qui sont extrêmement importants pour nous, qui amènent effectivement un des financements.
06:07 L'énergie solaire, on est dans les infrastructures, donc dans le temps long du développement.
06:12 Pour développer un projet, c'est au moins 4 ans. Donc il faut porter une société pendant 4 ans.
06:17 C'est tricapitalistique. Et on avait besoin de nouveaux actionnaires qui représentent à la fois le côté innovation,
06:26 donc ça c'est Eurasio, et également le côté infrastructure, investissement de temps long.
06:31 BPI, qui est la banque de l'intérêt général et la banque du financement de la transition énergétique.
06:39 Et le Crédit Agricole, qui est la première banque partenaire de l'agriculture en France.
06:43 Et donc on remercie bien évidemment ces 3 nouveaux actionnaires de nous avoir fait confiance.
06:50 Et c'est une preuve, lorsqu'ils sont entrés au capital, de la solidité du modèle de TSO.
06:58 Et ça repose cette levée de fonds beaucoup sur ce modèle d'agrivoltaïsme ?
07:04 C'est-à-dire que pour vous l'avenir du solaire, il passe par là ?
07:08 Alors, l'avenir du solaire, c'est une multitude de potentialités.
07:14 On a entendu lorsque Mme la ministre Pannier-Renacher est arrivée à son ministère,
07:21 il y a les toitures, il y a bien évidemment les ombrières sur les parkings d'entreprises ou de supermarchés.
07:28 Il y a encore quelques terrains friches, dégradés, pollués,
07:34 sur lesquels il n'est pas inintéressant d'aller faire de la dépollution et du redéploiement de biodiversité.
07:41 Mais le gros potentiel pour, je dirais, remplir les objectifs de la France en termes de PPE,
07:47 donc le plan de l'énergie, il faut aller chercher du foncier disponible en très grande quantité.
07:56 Et ça, ça se fait essentiellement sur le foncier aéricole.
07:59 Donc l'avenir majeur du solaire, c'est effectivement très certainement l'agrivoltaïsme.
08:05 Ça veut dire que vos panneaux solaires sont évidemment compatibles avec les engins agricoles.
08:12 En fait, ma question, c'est est-ce qu'on peut mettre du panneau solaire sur à peu près toutes les exploitations ?
08:17 Alors, le pilote qu'on a développé à Manse, c'est une première mondiale,
08:22 donc on est également très fiers, c'est une entreprise française, en l'occurrence TSE, qui l'a développé.
08:26 C'est le premier pilote grande culture au monde.
08:28 Qu'est-ce que ça veut dire, un pilote grande culture ?
08:30 C'est un pilote dans lequel les espaces entre les poteaux sont de 27 mètres sur la longueur par 12 mètres sur la largeur,
08:37 avec un point bas à 5,5 mètres, c'est-à-dire que vous pouvez y faire passer n'importe quel engin agricole,
08:43 tracteur, moissonneuse, batteuse, épandeuse, etc.
08:46 Et donc l'objectif, c'est bien de développer un modèle qui permet de continuer à cultiver,
08:52 comme c'était la parcelle auparavant, tout en produisant de l'énergie.
08:57 Donc de faire cohabiter, heureusement, je dirais bien heureusement, les deux activités ensemble.
09:04 Alors je vais vous poser une question volontairement de Béossien, ça marche même quand il ne fait pas beau ?
09:09 Alors oui, parce qu'on y a apporté un certain nombre de fonctions qu'on appelle « Agri-First » ou « agricole »,
09:17 c'est-à-dire que quand il pleut, les panneaux se mettent verticaux,
09:20 quand il fait froid, les panneaux se mettent horizontaux pour gagner quelques degrés supplémentaires, éviter les points de gel.
09:27 Le matin, on a une incliné... Tous les panneaux sont pilotables, je dirais, en direct.
09:34 Donc le matin, on a une petite inclinaison spécifique pour que la plante prenne les premiers rayons de soleil de façon absolument optimale.
09:43 Donc il y a tout un tas de pilotages qui permettent d'aller chercher à la fois l'optimal agronomique avec l'optimal de la production énergétique.
09:51 Donc oui, ça marche à peu près dans toutes les conditions.
09:53 Ça veut dire que ce modèle-là que vous testez dans cette centrale pilote, vous avez déjà des projets pour le dupliquer ailleurs ?
10:04 Oui, donc le premier a effectivement été construit en 2020 de Haute Saône.
10:08 Là, nous avons trois pilotes qui sont en construction en Nambandy sur un élevage bovin avec un positionnement bien-être animal.
10:18 Et puis deux pilotes supplémentaires de culture.
10:22 Alors un très spécifique étant Picardie, dans lequel on va intégrer un système d'irrigation tout à fait optimisé et piloté par intelligence artificielle.
10:31 Et un autre pilote en Côte d'Or sur des grandes cultures en bio.
10:36 Et ensuite nous avons trois pilotes supplémentaires à la fin de l'année 2023.
10:42 Donc un programme très ambitieux de construction et de démonstration.
10:45 Je voudrais qu'on termine, vous l'avez évoqué, mais très rapidement, parce que c'est un enjeu majeur de notre société et de l'agriculture en particulier, sur l'économie d'eau.
10:55 On parle souvent de guerre de l'eau.
10:57 Est-ce que vous avez modélisé ce que ça permet d'économiser en eau dans une exploitation ?
11:01 J'imagine que ça dépend des cultures, du type d'exploitation.
11:04 Mais est-ce que vous avez travaillé là-dessus ?
11:06 Alors bien évidemment, nous avons travaillé là-dessus.
11:08 On passe avant toute chose, comme vous venez de le dire, par des modélisations.
11:14 Donc nous avons modélisé l'irrigation sur un certain nombre de cultures.
11:18 En quelques mots rapidement, en fait, nous allons pouvoir piloter l'irrigation sur ces fameux rectangles de 27 mètres par 12 mètres, quasiment au goutte à goutte, à la minute près.
11:31 On va pouvoir irriguer au milieu de la nuit, on va pouvoir irriguer le matin en point de rosée.
11:36 Et sur nos modélisations, on pense qu'on va pouvoir économiser entre 30 à 50 % d'eau pour des rendements agronomiques équivalents.
11:45 Donc un pas absolument majeur dans l'utilisation de l'eau.
11:50 Merci beaucoup Mathieu Debonnet et à bientôt sur Bismarck.
11:54 On passe à notre débat, le fret ferroviaire au programme.
11:59 [Générique]
12:04 Le débat de ce Smart Impact pour l'ambiance sonore.
12:08 C'est reparti, les travaux à côté.
12:10 Fanny Picard, bonjour, bienvenue.
12:12 Bonjour.
12:13 Vous êtes la fondatrice du fond Alter Equity à vos côtés.
12:16 Younes El-Emrabet, bonjour, bienvenue à vous aussi.
12:18 Bonjour.
12:19 Le président fondateur d'Everissance.
12:21 On va parler ensemble de cette levée de fonds de 6 millions d'euros que vous avez réalisé.
12:25 D'abord, Fanny Picard, je voudrais que vous nous présentiez Alter Equity. C'est quoi ?
12:29 Avec grand plaisir.
12:30 Alter Equity, c'est le premier fonds d'investissement français dans le non-coté
12:34 qui a cherché à soutenir des entreprises permettant la transition vers un monde beaucoup plus inclusif d'un point de vue social et durable d'un point de vue écologique.
12:45 Concrètement, nous investissons au capital de start-up ayant déjà atteint un chiffre d'affaires de l'ordre de 1 million d'euros
12:53 dont l'activité est utile aux personnes ou à la nature, à qui nous demandons en outre de progresser dans leur pratique de gestion vers plus de responsabilité sociale et environnementale
13:05 et aussi de nous permettre de générer un rendement financier afin de rémunérer le risque pris par nos souscripteurs
13:12 et aussi de démontrer à notre mesure qu'il est tout à fait possible d'être à la fois rentable et responsable et qu'il faut arrêter d'opposer les deux.
13:20 Vous nous donnez quelques exemples en dehors d'Avril Sainz, vous l'avez créé en 2015, c'est ça ?
13:26 Oui, la société a été créée en 2015.
13:28 En créant un logiciel de gestion des flux de frais de ferroviaire, expliquez-moi comment ça marche.
13:33 D'abord, notre mission est de décarboner le transport. Comment on va décarboner le transport ?
13:38 Nous, on va inciter les industriels à mettre plus de marchandises dans le frais de ferroviaire et donc tout simplement de sortir des camions de la route.
13:46 C'est comme ça qu'on peut décarboner. Pour faire ça, nous, on est un acteur du digital, on offre une solution, Homo-Sas,
13:52 qui permet de digitaliser tous les processus ferroviaires, de l'achat de la capacité, la planification, le suivi jusqu'à la partie facturation.
14:01 D'accord, ça veut dire que vous mettez en contact, vous faites interagir un peu tous les acteurs du frais de ferroviaire, du transport ferroviaire ?
14:08 C'est ça. La solution du frais de ferroviaire, en tout cas en France et en Europe, c'est qu'il faut que tous les acteurs de l'écosystème participent,
14:14 collaborent sur notre plateforme pour le coup et cette collaboration permet à chacun d'avoir une meilleure anticipation et quand il y a un problème,
14:23 il peut réagir beaucoup plus vite en interagissant avec les autres.
14:26 Fahy Picard, qu'est-ce qui vous plaît dans le modèle d'EverEasense ? Pourquoi Alter et Quitty s'y engagent ?
14:31 D'abord, l'impact considérable de l'activité d'EverEasense qui accélère le report modal du transport de marchandises vers le rail en provenance
14:43 de la route. Il faut savoir que le transport ferroviaire diminue par 9 les émissions de gaz à effet de serre, par 8 les autres pollutions et par 85 les accidents mortels.
14:56 Donc l'impact de cette transition, de ce report modal du transport de marchandises vers le fret est absolument considérable.
15:04 D'ailleurs, dans le plan que le gouvernement vient d'annoncer de transition énergétique, le transport qui est le premier responsable des émissions de CO2 en France
15:20 avec plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre de notre pays est un pôle important de ce plan, y compris dans le cadre de cet objectif de report modal.
15:31 Donc petit 1, un impact considérable. Petit 2, une équipe exceptionnelle dans son professionnalisme, dans sa rigueur, dans son humanisme, dans ses valeurs, dans son ambition.
15:43 Petit 3, et grâce au petit 2, une entreprise qui, dans l'analyse que nous avons faite, est la meilleure en Europe dans son secteur.
15:52 Et notamment, et Younes nous l'expliquera, en ce qu'elle permet l'information des parties prenantes du transport en temps réel,
16:01 et puis y compris aussi en ce qu'elle permet l'évaluation du bilan carbone du transport.
16:08 - Et ça fait déjà des bonnes raisons. - Et ça fait déjà des bonnes raisons. Et donc voilà, ce sont ces 3 grandes raisons.
16:20 - Justement, pardon de vous interrompre, je veux bien que vous rentriez un peu dans le détail, Younes El Amrabed, des services que vous proposez.
16:29 Vous disiez en temps réel, pourquoi c'est important ça ?
16:32 - Alors, les services qu'on propose, prenons un premier exemple, et j'arriverai sur le temps réel. Aujourd'hui, les trains sont chargés en France à 65%.
16:41 - C'est décharger le plus possible, prégnons les 100%. - Voilà, c'est simple. Il faut démarrer toujours par les basiques, même dans des sujets qui sont très complexes,
16:51 comme le fret ferroviaire, il faut bien charger les wagons. Pour bien charger les wagons, il faut mieux planifier, c'est-à-dire passer d'un planning d'une semaine à deux à un mois.
17:00 Et donc nous, on va prendre toutes les contraintes, la capacité de production des usines, où sont les wagons, etc., pour avoir une meilleure planification, meilleur chargement du train.
17:10 Quand on fait ça déjà, il y a une équation économique, c'est-à-dire le prix par tonne, kilomètre transporté du ferroviaire, il baisse.
17:16 Quand on fait ça, on rend le ferroviaire compétitif par rapport à la route. Donc ça, c'est la première chose.
17:21 Maintenant, une fois le train est parti, il est où ? C'est un problème vraiment basique aujourd'hui, quand on a la livraison de dernier kilomètre,
17:28 mais je veux suivre où il est, parce que je veux quand même prévenir l'usine, parce qu'il y a quand même des déchargements de trains, et s'ils savent à quel moment il va y arriver, je peux intervenir.
17:36 La notion d'information en temps réel sert à identifier quand il y a un problème, par exemple un wagon qu'on a laissé quelque part, et de collaborer pour faire en sorte qu'il continue à bouger.
17:47 C'est ça, tout simplement. Plus on a d'informations en temps réel, plus on est capable d'avoir des actions qui ont un impact et un ROI.
17:54 Cette levée de fond, elle représente quoi ? Elle s'inscrit dans quelle stratégie, pour vous ?
17:58 On est une boîte résolument française avec une ambition européenne. Clairement, ça c'est la première chose, c'est installer une marque européenne et une boîte européenne au niveau de l'or.
18:08 Ça c'est la première des choses. Ça passe par avoir un bureau en Allemagne, parce qu'il y a beaucoup de ferroviaires aussi dans la région de Dac,
18:15 donc ça c'est la partie "investir dans la partie business", c'est la petite. Et la deuxième chose, on est sur un système critique,
18:22 c'est-à-dire aujourd'hui, au-delà de ce que j'ai dit tout à l'heure, on donne des ordres à des automates pour remplir des trains, etc.
18:27 Et donc il faut continuer à investir sur la roadmap R&D du produit pour accompagner nos clients un peu partout en Europe.
18:34 Donc continuer d'innover, en fait, si je comprends bien.
18:37 C'est l'unaire de la guerre pour toute startup aujourd'hui, c'est le produit extrêmement important, surtout dans des systèmes critiques comme celui qu'on est en train de développer.
18:44 Fanny Picard, vous avez développé avec Carbon4 une méthodologie d'évaluation de l'impact environnemental des entreprises.
18:52 J'imagine que vous l'avez appliqué à EverSense avant d'y investir ?
18:56 On ne l'a pas appliqué à EverSense avant d'y investir, parce qu'à l'époque elle n'était pas tout à fait finalisée, mais on va l'appliquer à EverSense, absolument.
19:03 Alors comment ça marche ? C'est quoi cette méthodologie ?
19:06 C'est la première méthodologie qui permet une évaluation transversale de l'impact environnemental des PME.
19:13 Ça n'existait pas, en tout cas de façon sérieuse.
19:17 Et quand je dis impact transversal d'un point de vue environnemental, c'est que ça comprend non seulement l'impact en termes de carbone, d'émissions de CO2,
19:30 mais aussi d'émissions évitées, pour calculer un carbon impact ratio, c'est-à-dire la question de savoir si l'entreprise émet plus ou moins que ce qu'elle permet d'éviter en termes d'émissions.
19:43 Et puis au-delà de l'enjeu climat-carbone, ça couvre aussi l'enjeu biodiversité et l'enjeu des autres ressources,
19:52 l'eau, les métaux rares, que les entreprises peuvent utiliser ou au contraire peuvent permettre de recycler ou de protéger.
20:01 Ça veut dire que vous allez conditionner vos futurs investissements au résultat né de cette méthodologie, d'une certaine façon ?
20:11 Ça veut dire qu'on va utiliser cette méthodologie à la fois pour affiner notre analyse avant les investissements
20:17 et la condition à notre investissement qui est que l'entreprise produise un impact positif sur la société.
20:24 Et puis ensuite, ça va nous permettre de mesurer cet impact pour en rendre compte à nos souscripteurs.
20:30 Je voudrais qu'on revienne, on aurait pu commencer par là, Inès Lemrabet, mais sur le constat, c'est-à-dire qu'il faut inverser la tendance,
20:38 c'est-à-dire depuis les années 60, je voudrais que vous nous dîtes à quel point la route a pris le pas sur le ferroviaire en matière de transport de marchandises.
20:46 Dans les années 60, la part du ferroviaire était de 60% à peu près du fret en France. On était à 9% en 2021.
20:54 On a pris un point depuis quand même une dizaine d'années dernières. On est à 10% aujourd'hui en France.
21:00 Dans le Green Deal de l'Europe, l'objectif c'est 30% pour l'Europe. L'objectif pour la France c'est d'atteindre à peu près 18%.
21:07 Donc la marge est assez importante et beaucoup d'acteurs travaillent pour y arriver.
21:12 C'est faisable ? Il y a les structures existantes où il faut créer de nouvelles structures, de nouvelles infrastructures ?
21:20 Faisable, je suis entrepreneur, je dirais oui. Maintenant, objectivement, on voit que d'un point de vue, il y a quand même beaucoup d'investissements de l'Europe et des pays
21:29 pour pouvoir faire que l'infrastructure est un élément important. Ça c'est un. Deux, il y a quand même la partie impact environnementale qui devient très importante pour les chargeurs.
21:38 Et enfin, il y a des acteurs comme nous qui arrivent pour aussi digitaliser une industrie qui était quand même au Moyen-Âge parce qu'on continue à faire du fichier Excel, etc. d'un point de vue digital.
21:48 Vos clients, ils cherchent à mesurer, on parlait de méthodologie de mesure, ils cherchent de plus en plus à mesurer l'impact carbone de leurs produits, de leurs marchandises ?
22:00 Alors clairement, première chose, c'est avec Alter, nous en tant que startup, on a déjà des indicateurs extra financiers. Je pense que c'est important pour que la partie impact arrive dans les entreprises,
22:10 d'avoir aussi les financements qui sont liés à ça et c'est pour ça aussi qu'on adhère à ça. C'est un point. Deux, clairement, les entreprises vont aller chercher de faire des économies CO2 partout.
22:22 Et la partie logistique est une partie importante. Et ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que les entreprises vont commencer à mettre ça entre eux. Donc en fait, aujourd'hui, comment le marché évolue ?
22:30 C'est entre les entreprises. Ils commencent en fait à se mettre ces indicateurs d'impact entre eux. Et c'est comme ça que c'est en train de prendre dans l'industrie.
22:37 Merci beaucoup à tous les deux d'être venus nous présenter cette levée de fond pour EverySense avec Alter Equity. Et désolé pour l'ambiance sonore. Je porte la voix quand ça s'arrête.
22:51 Il y a des travaux dans l'immeuble d'à côté. Pardon à vous aussi, téléspectateurs. On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
23:03 Smart Ideas avec Florian Consbeltran. Bonjour, bienvenue. Vous êtes le fondateur d'Eroé. Ce sont des laisses, des colliers, des harnais pour chiens éco-responsables.
23:13 Alors déjà, le point de départ, d'où est venue l'idée ?
23:16 L'idée de départ, elle vient de l'adoption de ma chienne qui s'appelle Peach, qui a été sauvée à La Réunion grâce à une instruction.
23:22 Et je me suis très vite rendu compte que j'arrivais pas à trouver de produits qui soient construits de façon responsable et faits en France.
23:29 Et du coup, je me suis intéressé à ce sujet, à ce marché, et je me suis mis pour mission de les créer. Et donc, c'est là qu'est né Eroé il y a quelques mois.
23:40 Ça veut dire que si on fait un point du marché avant que vous n'arriviez, et puis encore, évidemment, ultra majoritairement aujourd'hui, c'est quoi ?
23:46 C'est beaucoup de plastique, c'est fabriqué à des milliers de kilomètres. C'est quoi le constat ?
23:50 C'est beaucoup de matière synthétique, c'est clairement du nylon. Le nylon, c'est du polymère, donc c'est des sangles qui sont faites en plastique.
23:59 C'est à peu près 5 millions de tonnes par an, donc c'est énormément de déchets derrière et de pollution.
24:07 Et donc, l'idée de base d'Eroé, c'était de repenser cette conception.
24:12 Donc, nous, on n'a pas voulu créer de la matière vierge de départ et on a voulu réutiliser un déchet qui existait déjà, qui est la bouteille plastique.
24:21 Alors voilà, donc là, il y a la question du sourcing. Ça, c'est une filière qui est assez mature, la filière du recyclage plastique. Comment vous avez trouvé finalement vos partenaires ?
24:29 Ça commence, ça commence. C'est encore pas non plus très, très développé, mais ça existe. Donc, quand on veut trouver, on peut trouver.
24:39 Ça veut dire que vous avez pu trouver des partenaires français, par exemple, ou européens, parce que j'imagine que ça fait partie de la démarche.
24:46 Exactement. Français, européens, c'était clairement un critère puisque tous les produits, en tout cas, sont confectionnés en France, près de Paris.
24:55 Et vous créez quel type de produits ? Alors, j'ai dit laisse, collier, harnais pour chiens. Qu'est-ce qu'on trouve dans la gamme Eroé ?
25:02 C'est exactement ça. C'est déjà une première collection de trois produits, donc des colliers, des harnais et des laisses.
25:08 Donc, c'est la première collection et ça, bien sûr, ça a pour but de venir s'agrandir par la suite avec d'autres produits qui seront revisités dans le vestiaire du chien.
25:21 Comment ça se passe pour créer de nouveaux produits ? J'ai vu que vous faisiez appel au financement participatif, c'est ça ?
25:26 On a lancé exactement la marque avec le financement participatif. Donc, on a fait une campagne de pré-vente qui s'est terminée il y a quelques temps.
25:33 Et donc, là, on a atteint quasiment 300% de financement. Donc, c'est déjà un premier bel objectif, un très joli accueil.
25:42 Donc là, l'idée, c'est de mettre tout ça en production dans l'atelier pour ensuite expédier le tout début du mois de juin.
25:51 Votre volonté, votre ambition, c'est quoi ? Quand on fait du financement participatif comme ça, c'est de créer une communauté aussi ?
25:59 Oui, clairement. L'idée, c'était de faire connaître le produit, créer une première communauté, sensibiliser les gens sur ce besoin et sur cette démarche.
26:08 Parce que sur le secteur, en tout cas, du marché pour chiens, c'est encore le tout début et on commence à avoir quelques marques éco-responsables à ce sujet.
26:19 Dans votre démarche, il y a aussi une aide aux refuges pour animaux, c'est ça ? Elle prend quelle forme, cette aide ?
26:25 L'idée, c'était que vu l'histoire de ma chaîne, pour moi, ce n'était pas concevable de ne pas intégrer cette dimension.
26:31 Pour moi, l'adoption responsable était hyper importante. Et donc, chaque produit offre un repas à notre refuge partenaire.
26:38 Et donc, l'idée, c'est vraiment de promouvoir cette adoption responsable le plus possible et de venir en aide à ces associations qui font un travail énorme et souvent avec des moyens très limités.
26:47 Là aussi, on peut partir du constat, les animaux abandonnés, c'est toujours aussi massif ?
26:54 C'est toujours aussi massif et c'est de plus en plus important.
26:57 Pourquoi ?
26:58 Pour faire simple, on a quasiment un foyer sur deux qui a un animal en France. Ça représente 7 millions de chiens en France.
27:05 Et l'année dernière, c'était 45 000 animaux abandonnés. C'était déjà en augmentation par rapport à l'année d'avant.
27:13 Et cette année, on a des augmentations. On a déjà plus de 15 % sur le mois de mars.
27:19 C'est lié à l'inflation ? Il y a des gens qui se disent « je n'ai plus les moyens de nourrir mon animal ».
27:23 Malheureusement, c'est lié à l'inflation parce que tout augmente, notamment les produits pour animaux.
27:28 Et donc, on a déjà plus de 15 %. Donc, c'est vraiment dans ce contexte de promouvoir vraiment cette adoption responsable et l'importance de ce geste.
27:36 Merci beaucoup. Et donc, on peut le faire en achetant des produits.
27:39 Héroé, merci d'être venu nous en parler dans ce Smart Impact. Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
27:45 Toutes nos excuses encore une fois pour le volume sonore qui nous accompagnait à cause des travaux dans l'immeuble d'à côté.
27:51 Je vous dis à demain pour un nouveau numéro de Smart Impact.
27:54 Je voudrais remercier Louise Perrin à la programmation et à la production de l'émission, assistée de Marie Billa, Théo Bosca le réalisateur et Thibaut Goury, la fond pour le son.
28:05 Vous avez beaucoup, beaucoup de boulot aujourd'hui, Thibaut. Bravo et merci à lui. Belle fin de journée.
28:10 [Musique]

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