Le carrefour de l'info - L'intégrale du 31-05-2023

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00:00 Le Carrefour de l'Info sur Arabelle.
00:04 Bonjour à tous, tout de suite le sommaire de votre Carrefour de l'Information.
00:12 Les chauffeurs et livreurs de la plateforme Uber ont organisé une mobilisation hier,
00:17 une action organisée conjointement avec l'UCLB, l'union des chauffeurs Limousines en Belgique
00:22 qui regroupe de nombreux chauffeurs qui travaillent pour Uber.
00:24 Avec nous dans quelques instants Camille Péters, travailleur, animateur à la maison des livreurs
00:30 et Asma Ebi, secrétaire générale de l'UCLB.
00:33 La suite, comme tous les jours, l'essentiel de l'actualité bruxelloise avec Fatemeh Choukra.
00:38 On reviendra notamment sur la fédération ORECA Bruxelles qui attaque son ancien président en justice
00:43 et puis Scarbec qui va rétablir les zones vertes de stationnement sur l'ensemble de son territoire.
00:50 Nous passerons ensuite en revue les différentes revues de presse à l'international, au Soudan,
00:54 une nouvelle trêve et de nouveaux combats, des combats qui continuent,
00:57 où la trêve jamais respectée a été prolongée pour tenter d'acheminer une aide humanitaire pourtant vitale
01:03 pour le pays au bord de la famine.
01:05 Et puis nous traverserons la Méditerranée, au Maghreb, Air Algérie lance un appel d'offres
01:10 pour 10 avions en leasing pour renforcer sa flotte et puis, comme chaque mercredi,
01:15 la chronique de Fatemeh, un film, un livre.
01:18 Voilà donc le menu de votre Carrefour de l'Info qui démarre dans une poignée de minutes.
01:22 Je vous le disais il y a quelques instants en introduction,
01:33 les chauffeurs et livreurs de la plateforme Uber ont organisé une mobilisation hier,
01:38 une action organisée conjointement avec l'UCLB, l'union des chauffeurs-limousines de Belgique.
01:43 Pour nous en parler aujourd'hui avec nous Camille Peters, travailleur animateur à la maison des livreurs.
01:48 Bonjour.
01:49 Bonjour.
01:50 Et également Asma Ebi, secrétaire générale de l'UCLB. Bonjour.
01:53 Bonjour.
01:54 Merci d'être avec nous sur Arabel.
01:55 Alors on va revenir bien sûr sur la mobilisation tout d'abord d'hier.
01:58 Comment s'est déroulée un petit peu cette action que vous avez menée ?
02:02 Écoutez, elle s'est super bien déroulée.
02:05 On a eu énormément de chauffeurs qui sont venus au rendez-vous pour revendiquer.
02:12 Donc toutes les conditions de travail coffrent actuellement Uber.
02:18 Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas et on a été agréablement surpris d'avoir pu mobiliser autant de chauffeurs
02:26 en tant qu'une petite ASBL de chauffeurs.
02:30 Et donc on est super content à ce niveau-là et on va continuer bien sûr d'autres actions.
02:39 Camille Peters, votre sentiment ?
02:41 Un sentiment très positif.
02:43 Mais avant tout, il faut le dire, c'est une victoire d'étape.
02:47 Il faut continuer la mobilisation et continuer la mobilisation des chauffeurs et des livreurs.
02:52 C'est vraiment une petite victoire et il faut l'estimer comme c'est d'avoir réussi à mobiliser 300 travailleurs et travailleuses
03:00 pour des meilleures conditions de travail.
03:02 Mais il faut continuer la mobilisation pour nous faire reconnaître de la part de la plateforme,
03:08 pour mettre en place un réel dialogue avec les travailleurs et la plateforme.
03:13 Alors vous avez publié un communiqué, articulé autour de plusieurs revendications.
03:18 On va commencer par la première, je lis "Stop aux déconnexions sauvages".
03:22 Quelques explications peut-être ?
03:25 Alors oui, on le voit avec les livreurs.
03:28 A la maison des livreurs, on fait trois permanences semaines pour recevoir les livreurs,
03:32 faire du conseil syndical administratif.
03:35 Et la majorité des livreurs rencontrent ce problème, c'est-à-dire que la plateforme Uber Eats leur envoie une notification
03:42 et d'un seul coup, d'un claquement de doigts, ils ne peuvent plus travailler.
03:45 Souvent, ça arrive que les clients se plaignent et tout le pouvoir est donné aux clients,
03:52 sans que pour autant le livreur puisse se défendre de la part de la plateforme, d'une part.
03:57 D'autre part, il y a aussi beaucoup de problèmes techniques, notamment la reconnaissance faciale,
04:02 qui a été reconnue en justice en Grande-Bretagne comme étant raciste.
04:07 Et donc, il faut le dire, les pratiques d'Uber ne sont pas acceptables,
04:11 et c'est pourquoi on veut les rencontrer, justement pour les confronter face aux problèmes techniques.
04:16 Alors, on a parlé de déconnexions, il y a aussi des déconnexions qui sont automatiques.
04:21 Ça veut dire quoi "automatique" ?
04:22 Tout à fait. Dans l'aspect automatique, c'est qu'on a constaté que,
04:27 lorsque l'on rentre en contact et que les livreurs rentrent en contact avec la plateforme,
04:32 c'est toujours exactement les mêmes messages qu'ils nous renvoient,
04:36 et il n'y a pas moyen de discuter avec un être humain.
04:39 Il faut le savoir, Uber a des bureaux ici à Bruxelles qui reçoivent les chauffeurs.
04:45 Les livreurs n'ont pas le droit d'aller dans les bureaux d'Uber Eats,
04:49 et on n'a pas le droit de parler à un être humain.
04:52 En permanence, on est confronté à un algorithme conversationnel
04:56 qui nous formule exactement les mêmes réponses,
04:59 et qui nous renvoie à des conditions générales d'utilisation qui font à peu près 80 pages,
05:03 sans nous spécifier justement quel est le problème qu'il y a eu lors de la livraison.
05:08 Il y a aussi la problématique de se défendre, vous dites qu'il n'y a pas beaucoup de possibilités pour se défendre, Asma.
05:15 Oui, c'est ça.
05:16 Les chauffeurs sont aussi malheureusement confrontés à ces blocages que nous considérons abusifs.
05:22 Pourquoi ? Parce que déjà, une fois que la plateforme considère,
05:28 soit par un témoignage d'un client, ou un commentaire d'un client,
05:33 ou par rapport à votre note d'annulation, parce qu'il y a des pourcentages d'annulation,
05:41 il peut considérer qu'ils ne respectent plus leurs conditions,
05:46 et ils peuvent bloquer définitivement votre compte.
05:51 Ce ne sont pas des blocages temporaires, ce sont des blocages définitifs,
05:56 et ce sont des blocages qui peuvent mener un chauffeur qui investit à un véhicule
06:00 et qui est attaché à plusieurs frais, directement à la précarité.
06:04 Pourquoi on dit qu'on ne peut pas réellement se défendre ?
06:08 Parce que, comme l'a dit mon collègue, c'est via des discussions dans l'application même,
06:15 et en fait, le chauffeur n'est pas vraiment reçu en physique pour pouvoir s'expliquer,
06:20 donner sa version des choses, expliquer pourquoi il en est arrivé là,
06:26 que ce soit par rapport aux annulations, ou que ce soit par rapport à l'intercation d'un client,
06:30 parce que pour les blocages, c'est souvent soit par rapport aux annulations,
06:34 soit par rapport à l'intercation.
06:38 Et par rapport aux annulations, malheureusement, c'est dû au fait que Uber n'affiche ni le prix,
06:42 ni la destination de la course, donc une fois que le chauffeur accepte cette course,
06:46 et qu'il se rend compte que ce n'est pas viable pour lui, ou que ça ne l'intéresse pas,
06:51 il est obligé d'annuler, et voilà, son taux d'annulation augmente,
06:55 et Uber le bloque à partir d'à ce moment-là.
06:58 - Vous rejoignez SMAC, Camille ?
07:00 - Oui, et sur les annulations, il faut savoir que les livreurs sont payés à la course,
07:06 4,45€ net, et donc des fois on accepte des courses qui font 5, 6, 7km,
07:14 et lorsqu'on les annule, on constate tout simplement qu'on reçoit moins de commandes,
07:19 et l'algorithme de Uber nous distribue moins de commandes,
07:22 jusqu'à un certain point où on peut être déconnecté,
07:25 on parle de déconnexion et non plus de licenciement,
07:28 vu qu'il n'y a pas de contrat de travail.
07:30 Et ça c'est complètement aberrant pour des travailleurs,
07:32 qui enchaînent les courses par mauvais temps, par pluie, par vent,
07:36 et donc il faut que ça cesse, c'est des connexions abusives.
07:40 - Alors vous avez parlé de 4,45€ pour la course,
07:44 ce qui ne va pas aussi bien sûr, c'est les revenus,
07:47 c'est essentiellement par dons aussi l'une de vos invocations.
07:51 - Oui bien sûr, donc on estime que ce soit pour les livreurs,
07:54 ou que ce soit pour les chauffeurs pour lesquels les courses minimums sont à 8€,
08:01 ce n'est pas équitable, avec l'inflation du carburant, des assurances, etc.,
08:09 de tous les frais, on estime qu'il y a des courses
08:14 qui ne sont même pas équitables pour les chauffeurs,
08:17 et ça on voudrait le faire signaler aux clients,
08:20 pour qu'ils s'en rendent compte aussi qu'avec une voiture d'un tel prix,
08:27 avec le carburant qui a augmenté,
08:30 une course de 14€, de 15€, avec autant de kilomètres,
08:35 pour laquelle le chauffeur va perdre plus d'une heure,
08:40 non ce n'est pas viable pour le chauffeur,
08:44 et ça on le dit dans nos revendications,
08:49 on aimerait bien qu'Uber puisse être conscient
08:53 de la réalité des prix d'aujourd'hui,
08:55 et puisse se baser en fonction de cela.
08:58 - Est-ce que vous pensez que, quelque part,
09:00 la compétition n'est pas responsable aussi de cette situation ?
09:03 - Il faut savoir que Uber a un objectif,
09:08 c'est le monopole, que ce soit dans le secteur taxi,
09:12 ou dans le secteur de la livraison de repas,
09:14 et on le voit en permanence, Uber essaye de faire du dumping social,
09:19 c'est-à-dire de rabaisser le prix de la livraison le plus bas possible,
09:24 en payant mal les livreurs,
09:27 et en proposant le prix le plus bas aux consommateurs, d'une part,
09:32 et d'autre part, en ayant une telle force de frappe publicitaire en permanence,
09:37 Uber écrase le marché,
09:39 et quand on est livreur, on n'a pas d'autre choix que de travailler pour Uber.
09:43 Les autres entreprises, j'ai travaillé pour Frischty et Gorillaz,
09:47 elles ont dû plier boutique,
09:49 parce qu'elles considéraient que la concurrence était déloyale de la part d'Uber.
09:54 - Il y a aussi le problème de l'assurance, pour vous,
09:57 très en deçà de la couverture des travailleurs classiques,
10:01 en outre il est très difficile de la faire intervenir,
10:04 est-ce qu'on pourrait avoir un éclairage, justement,
10:06 sur la couverture de cette assurance et son intervention, comment ça se passe ?
10:10 - Le gouvernement actuel avait annoncé la mise en place d'une assurance accident du travail
10:19 pour l'ensemble des livreurs.
10:21 Or, ce qu'on voit, c'est que le gouvernement actuel recule sur ce qu'il a annoncé lui-même,
10:27 et d'une part, les livreurs ne seront pas tous assurés avec cette assurance accident du travail,
10:35 il n'y a que 10% des livreurs qui seront assurés.
10:38 Ce sont les livreurs indépendants.
10:40 Les livreurs qui travaillent dans l'économie collaborative, eux, ne seront toujours pas couverts,
10:45 alors qu'on le sait, les livreurs ont 15 fois plus de chances d'avoir un accident du travail.
10:51 Il s'agit de pouvoir inclure tous les travailleurs, les livreurs,
10:55 comme les chauffeurs dans une assurance accident du travail,
10:59 on l'a vu avec, dernièrement, malheureusement, un livreur qui est décédé,
11:03 où l'activation de l'assurance est vraiment problématique.
11:07 On est confrontés à un mur de la part de Uber,
11:10 qui refuse complètement de recevoir les représentants des travailleurs.
11:15 Et même dans des cas dramatiques comme celui-là,
11:18 ils refusent complètement de travailler avec nous et de nous entendre.
11:22 Il faut que ça change.
11:24 - Asma, aussi, pour les voitures, c'est un peu le même cas ?
11:27 - Par rapport aux voitures, nous, ce n'est pas vraiment le même cas,
11:30 puisque nous, parfois, les chauffeurs sont sous contrat de travail,
11:33 donc, là, il y a une assurance accident du travail qui est liée à leur contrat de travail.
11:38 Par contre, par rapport aux indépendants qui payent leurs cotisations sociales,
11:42 donc, ils ont accès à une indemnité de maladie, comme les travailleurs.
11:47 Mais le problème, c'est vraiment un revenu de remplacement pour la perte de revenu.
11:53 Ça, ça existe, mais comme l'a dit mon collègue,
11:57 pour faire intervenir cette assurance,
11:59 ils mettent toute une échelle de conditions qu'il faut réunir.
12:04 Et s'il en manque une, ne fût-ce qu'une,
12:06 en fait, l'assurance qui est liée avec Uber va refuser d'intervenir,
12:11 va refuser d'indemniser le chauffeur.
12:16 Et donc, ça, c'est problématique.
12:18 Il faudrait vraiment élargir cette assurance,
12:21 diminuer les conditions d'accès,
12:24 de fait que le chauffeur puisse en profiter.
12:28 Comme vous avez vu, il y a eu un livreur qui est décédé il n'y a pas longtemps à la gare du Nord.
12:34 Il y a des chauffeurs qui font aussi des grands accidents.
12:39 Il y a beaucoup de risques dans notre métier.
12:42 Et donc, il faudrait que l'assurance soit vraiment sérieuse et responsable.
12:47 – Alors, on va enchaîner avec une autre revendication,
12:51 la quatrième que je peux lire sur votre communiqué.
12:53 "Stop aux accords secrets entre syndicats et Uber sans concertation des travailleurs".
12:59 Alors, ce n'est pas secret, on sait qu'il y a eu des rencontres entre le syndicat et Uber,
13:03 mais ce qui est secret, c'est ce qu'il y a dedans, en fait.
13:06 – Tout à fait, c'est le contenu des accords.
13:10 C'est une section particulière de l'AFGTB qui s'appelle l'UBT,
13:14 qui s'occupe de tout ce qui est transport à l'intérieur de ce syndicat.
13:19 Et ça ne fait vraiment pas consensus chez l'ensemble des travailleurs.
13:24 On n'est pas du tout représentés par l'UBT.
13:27 Ils ont voulu signer un accord avec Uber, tout ça pour mettre en avant leur travail.
13:34 Sauf qu'on le voit sur le terrain, ils ne rencontrent pas les livreurs,
13:37 ils ne rencontrent pas les chauffeurs.
13:39 Quand il y a un mouvement social, comme hier, ils n'étaient pas sur le terrain.
13:43 Quand on leur envoie des messages dans les cas de déconnexion,
13:46 ils ne répondent pas aux livreurs.
13:48 Et lorsqu'il y a des accidents du travail,
13:51 on voit à la charte d'utilisation d'Uber,
13:54 nous disant que c'est impossible d'activer l'assurance accidents du travail.
13:58 Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un syndicalisme combatif.
14:02 Donc il s'agit de les confronter et de remettre face à leurs responsabilités.
14:08 Faire du syndicalisme, c'est avant tout écouter les travailleurs
14:12 et partir de la base pour porter les revendications des travailleurs.
14:15 Il ne s'agit pas de faire des accords secrets avec les patrons d'Uber
14:19 et tout ça pour derrière faire leur communication.
14:22 Dans toute leur communication, ils mettent en avant la volonté des patrons d'Uber
14:27 et oublient complètement les livreurs et les chauffeurs.
14:30 Alors vous avez des métiers en porte à faux entre la direction d'Uber
14:34 et même votre propre syndicat, c'est quand même problématique.
14:37 Ce n'est pas notre syndicat.
14:40 On a essayé de les rencontrer, lorsqu'on a fait une manifestation
14:45 notamment à Place du Luxembourg, on leur a demandé
14:48 qu'est-ce qu'il y avait dans l'accord ? Impossible de savoir.
14:51 On leur a demandé pourquoi vous ne divulguez pas cet accord ?
14:55 On recevra une amende.
14:57 Ça veut dire que l'UBT a pris en otage l'AFGTB
15:01 et que si ces accords sont révélés, ils mettent en péril l'équilibre financier de l'AFGTB.
15:07 Et même pour les travailleuses et les travailleurs
15:10 qui sont représentés pour l'AFGTB, c'est très problématique.
15:13 Dire qu'on va faire des accords secrets sans consulter les travailleurs
15:17 et ensuite avoir des réunions secrètes avec les représentants des plateformes d'Uber
15:23 sans pour autant représenter les travailleurs,
15:26 c'est juste du spectacle, de la communication.
15:29 Hier, je tiens à préciser qu'hier, l'UBT n'était pas là.
15:33 Ils ont signé un accord avec Uber pour nous représenter.
15:37 Hier, on s'est mobilisés.
15:39 Ça fait plusieurs semaines qu'on relaie notre mobilisation via les réseaux sociaux.
15:47 À aucun moment, au jour d'aujourd'hui, ils ne sont venus nous rencontrer
15:51 ou nous dire "nous vous représentons chez Uber, quelles sont vos problématiques ?"
15:56 ou quoi que ce soit.
15:58 À aucun moment, on a eu un contact avec eux.
16:00 C'est vraiment très grave puisqu'ils sont censés nous représenter
16:03 via un accord qu'ils ont signé.
16:05 C'est quand même un grand syndicat, l'AFGTB, dont fait partie l'UBT.
16:10 Ils doivent prendre leurs responsabilités, ils doivent venir nous rencontrer
16:14 et ils doivent déjà faire leur job au niveau des livreurs aussi.
16:19 Il y a des livreurs qui sont dans une précarité,
16:22 il y a des livreurs qui sont extrêmement lésés par cette plateforme.
16:27 Nous, ici, on n'est pas contre Uber.
16:30 On est ici pour améliorer les conditions,
16:33 que ce soit avec Uber ou que ce soit avec des autres plateformes
16:36 qui vont encore voir le jour, parce que c'est l'avenir des plateformes numériques,
16:39 c'est l'avenir de demain.
16:41 On est ici aujourd'hui pour avoir un encadrement meilleur,
16:46 pour avoir de meilleures conditions, que ce soit avec Uber
16:49 ou que ce soit avec d'autres plateformes à l'avenir.
16:51 Justement, j'ai une question à ce propos.
16:53 Camille Peter, c'est Asma Ebi.
16:55 On a vu que le tableau n'est pas très reluisant
16:58 de la situation des chauffeurs et des livreurs.
17:00 Pourquoi vous travaillez encore avec Uber alors que c'est intenable en ce moment ?
17:04 Je viens de vous le dire.
17:06 Si on continue de travailler avec Uber, c'est que déjà,
17:09 ils ont le plus gros portefeuille client, comme a dit mon collègue.
17:14 C'est le premier à s'être installé ici.
17:17 Pourquoi on se bat ici contre...
17:21 Ce n'est pas contre Uber, c'est contre leur pratique
17:26 envers les chauffeurs et les livreurs,
17:29 et contre leur politique.
17:31 C'est pour ça qu'hier, on était mobilisés.
17:33 C'est pour ça qu'on voudrait améliorer tout ça,
17:37 pour ne pas que les autres plateformes
17:40 qui sont aujourd'hui sur le terrain ne fassent de même.
17:44 Je rejoins totalement ma collègue.
17:47 Certains livreurs, la majorité, n'ont pas le choix.
17:50 Ils n'ont pas le choix de leur patron
17:52 et ne font pas ce travail par choix.
17:55 Il ne s'agit pas de boycotter Uber ou de faire fermer Uber.
17:59 Il s'agit que tous les travailleurs soient respectés.
18:02 Et peu importe leurs entreprises,
18:04 il faut que les droits des travailleurs soient respectés.
18:07 À commencer par être entendu par un être humain,
18:10 je pense qu'appeler les travailleurs à changer d'entreprise
18:15 ne solutionnera en aucun cas le problème.
18:18 - Par rapport à la mobilisation d'hier,
18:20 avez-vous déjà quelques retours par rapport à vos demandes ?
18:23 Est-ce que vous avez déjà des pistes ?
18:25 Ou bien c'est un combat à continuer, une mobilisation à poursuivre ?
18:29 - Suite à de maintes demandes de la police pour être reçues
18:36 et donc pour essayer de négocier,
18:39 le mouvement a été rejoint par d'autres pays en Europe.
18:47 Quand on a annoncé qu'on allait se mobiliser,
18:51 on est en contact avec d'autres responsables d'associations de chauffeurs
18:55 dans d'autres pays qui ont décidé de nous rejoindre dans notre mouvement.
18:58 On était au total 5 pays hier, le 30 mai 2023,
19:03 à s'être mobilisés contre les pratiques.
19:05 - Est-ce qu'on peut savoir quels sont ces pays ?
19:07 - Oui, bien sûr. La France nous a rejoints avec plusieurs villes,
19:10 dont Nice, Paris, Lille et d'autres villes.
19:14 Amsterdam aux Pays-Bas, Genève en Suisse et en Angleterre.
19:21 On était 5 pays à se mobiliser.
19:23 Il y a un organisme de sécurité qui gère la sécurité du beurre en Europe
19:30 qui a pris la décision de ne recevoir aucune délégation d'associations dans aucun des pays.
19:37 Il faut savoir que nous, c'est la première fois qu'on va se mobiliser
19:40 contre les pratiques du beurre ici en Belgique.
19:43 C'est notre première manifestation contre les pratiques du beurre.
19:47 Dans les autres pays, ils en sont à plusieurs manifestations.
19:50 Et en fait, ça ne se passe pas toujours très bien.
19:53 Parce qu'il y a des chauffeurs qui s'en portent, etc.
19:56 Et donc Uber a préféré, pour la sécurité de leurs dirigeants,
20:00 de les protéger, on va dire.
20:03 Pour nous, c'est le refus d'un dialogue social.
20:07 Moi, j'ai quand même été reçue hier par le représentant d'Uber Belgique
20:12 pour 5 minutes, 5 minutes chrono.
20:15 - Accompagnée de la police ?
20:17 - J'ai été accompagnée par la police.
20:19 Donc voilà, la police est restée à côté de moi.
20:23 Deux policiers étaient à côté de moi
20:26 pendant que je discutais, pendant les 5 minutes, avec le représentant d'Uber.
20:30 Et donc voilà, j'ai encore une fois appuyé sur les revendications les plus importantes,
20:35 l'affichage du prix et de la destination pour un indépendant.
20:38 Je pense que c'est vital de connaître le prix de la course qui va accepter
20:44 et la destination où il doit emmener son client quand même.
20:47 C'est quand même vital pour un indépendant d'avoir ces informations.
20:50 Ils le font dans les autres pays.
20:52 La Belgique est encore un des rares pays où ils ne le font pas.
20:55 Donc j'ai encore insisté sur ça.
20:58 L'affichage, l'affichage, on doit avoir ici l'affichage en Belgique comme les autres pays.
21:02 Et puis les blocages, il faut être plus humain dans les blocages de comptes
21:07 parce que voilà, ça peut mener directement à la précarité.
21:10 Pourquoi ? Parce que Uber, il a le plus gros portefeuille client
21:13 et que même si on va travailler avec une autre plateforme,
21:16 ce n'est pas la même caisse qu'on va avoir.
21:19 Alors peut-être du côté des livreurs,
21:22 ils se sont uniquement engagés à prendre contact avec nous
21:26 et à mettre en place un dialogue.
21:28 On n'est ni optimiste ni pessimiste, on attend de le voir.
21:33 Alors juste, le temps passe très vite, avant de nous quitter,
21:36 le mot de la fin, un message à faire passer ?
21:38 Est-ce que la suite d'autres actions, d'autres mobilisations
21:41 ou un message à faire passer pour sensibiliser encore un peu plus à cette problématique ?
21:46 Oui, donc moi si j'ai un message à faire passer, c'est que
21:49 nous on est une petite association qui vraiment on se bat à tous les niveaux,
21:54 au niveau de nos statuts, au niveau des plateformes,
21:57 on s'est toujours battu dans ce secteur.
22:00 Je voudrais dire à tous les chauffeurs et à tous les livreurs
22:03 qu'ils ne doivent jamais cesser de se battre pour leurs droits,
22:06 pour des conditions meilleures.
22:08 Ils ne doivent jamais se dire "mais c'est peine perdue, c'est perdu d'avance".
22:11 Non, parce qu'ici on a des députés, on a un gouvernement
22:15 qui peut nous écouter et qui peut mettre en place,
22:18 qui peuvent mettre en place bien évidemment,
22:20 des plateformes telles qu'Uber, telles qu'une multinationale comme Uber.
22:27 Et on peut vraiment, même si on est petit,
22:30 notre solidarité fera vraiment notre force pour améliorer les conditions.
22:35 Il ne faut vraiment rien lâcher, on va continuer nos actions
22:38 jusqu'à ce qu'on améliore nos conditions,
22:40 que ce soit pour nous, pour notre avenir,
22:42 mais aussi pour l'avenir des générations à venir.
22:45 Quelle belle conclusion.
22:47 Je ne pourrais pas dire mieux.
22:49 Restons mobilisés pour améliorer les conditions de travail,
22:52 parce que les livreurs méritent d'être payés correctement
22:55 et méritent de ne pas être déconnectés de manière brutale
22:59 et sauvage de la part de la plateforme.
23:01 On continuera à mobiliser à la maison des livreurs
23:04 pour faire du conseil et aider les livreurs au quotidien.
23:08 Et on ne lâchera pas l'affaire.
23:10 Si la société civile veut nous soutenir,
23:13 ils peuvent nous suivre et signer les pétitions
23:16 en ligne pour soutenir les livreurs.
23:18 Et encore une fois, on le dit,
23:20 ce n'est pas un appel au boycott de la part du beurre,
23:23 mais soutenir les livreurs, c'est bien le minimum.
23:26 Voilà, le message, je pense, est bien passé.
23:28 Camille Peter, ce travailleur animateur à la maison des livreurs,
23:31 également avec nous, Asma Asmaibi, secrétaire générale de l'UCLB,
23:35 l'union des chauffeurs limousines de Belgique.
23:37 Merci d'avoir été avec nous sur Armel.
23:39 On se retrouve dans quelques instants
23:41 pour la deuxième partie de votre CAFO de l'Info.
23:45 On enchaîne dans votre carrefour de l'information
23:47 avec l'essentiel de l'actualité bruxelloise
23:49 en compagnie de Fatima Chouk.
23:51 Bonjour Fatima. Bonjour Tariq.
23:52 On démarre avec cet homme secouru alors qu'il était coincé
23:55 sous un volet de la station de métro Port de Halles.
23:57 Cette intervention avait lieu ce matin.
23:59 Les services médicaux, la police et les services techniques de la STIB
24:02 se sont rendus sur place.
24:03 L'homme a été décoincé en tenant compte,
24:05 entre autres, des impératifs médicaux.
24:07 Il a été par la suite transféré à l'hôpital,
24:09 a expliqué Walter Derue, porte-parole des pompiers de Bruxelles.
24:12 Les circonstances de l'incident restent à déterminer.
24:14 La Fédération Horeca Bruxelles qui attaque son ancien président en justice.
24:18 Celle-ci reproche à son ancien président Fabien Hermanns
24:21 des surfacturations.
24:23 Il a été le porte-parole de la Fédération pendant la crise du Covid-19.
24:26 Un job coulé dans une convention avec la Fédération
24:29 et pour lequel il était rémunéré 50 euros par heure.
24:32 En mars 2022, les membres de la Fédération Horeca
24:35 ont eu leur intention attirée par des paiements non justifiés
24:38 réclamés par Hermanns.
24:40 In fine, la Fédération a décidé de citer son ancien président en justice
24:43 en lui réclamant près de 100 000 euros.
24:46 Fabien Hermanns qui a démissionné de la Fédération Horeca Bruxelles
24:49 le 3 mai 2022 se dit surpris des faits qui lui sont reprochés.
24:52 On enchaîne avec Scarbeck qui va rétablir les zones vertes
24:55 de stationnement sur l'ensemble de son territoire.
24:58 En janvier dernier, une partie du territoire de Scarbeck
25:00 était repassée en zone bleue à la suite d'un arrêt du Conseil d'Etat
25:03 annulant la mise en zone verte dans le haut de la commune
25:06 pour vise de procédure.
25:07 Selon le Collège des Bourgmestres et Echevins, à partir du jeudi 15 juin
25:10 et après les ajustements administratifs nécessaires
25:13 l'ensemble du territoire sera à nouveau réglementé en tant que zone verte
25:16 et le stationnement y sera donc payant pour toutes les personnes
25:19 ne résidant pas à Scarbeck.
25:21 Le Collège propose deux heures de stationnement gratuits
25:23 les samedis et mercredis et des codes visiteurs
25:25 gratuits pour tous les habitants de Scarbeck.
25:27 Et on termine avec Landerlecte, l'inauguration d'un nouveau quartier
25:30 de logement et d'atelier pour l'agroalimentaire.
25:33 Hier, le nouveau Cité Campus a été inauguré pour les autorités bruxelloises
25:37 un projet élaboré par Citydef.brussels, la société du logement
25:41 de la région bruxelloise, le foyer Landerlectois et d'autres partenaires privés.
25:45 Le projet propose 70 logements publics sociaux, 293 logements pour étudiants
25:49 et 18 ateliers PME s'installeront également sur le site
25:52 et seront principalement destinés à des entreprises actives de l'agroalimentaire.
25:56 Merci Fatima pour toutes ces infos de notre capitale.
25:59 On vous retrouve tout à l'heure, vers la fin de l'émission
26:02 pour la chronique du mercredi.
26:03 Un livre, un film.
26:06 [Musique]
26:12 Et dans votre carrefour de l'information, on enchaîne avec la rue de presse internationale.
26:17 [Musique]
26:26 Et puis pour refermer cette édition comme tous les mercredis,
26:29 c'est le moment de parler 7ème art et littérature avec bien évidemment Fatima Choukra.
26:34 Et oui Tariq, même s'il fait beau, qu'il fait bon,
26:37 on peut tout de même organiser une activité à l'intérieur.
26:39 Et pour toutes les personnes qui aimeraient aller au cinéma
26:41 et qui ne savent pas quoi regarder aujourd'hui,
26:43 d'ailleurs aujourd'hui c'est la sortie d'un film qui s'appelle "L'improbable voyage" d'Harold Fry.
26:48 Ce drame réalisé par Etty MacDonald et regroupe les acteurs Jim Broadbent,
26:52 Penelope Wilton et Monica Gossman.
26:55 Et bien évidemment quelques mots à présent du synopsis.
26:57 Tout juste retraité, Harold Fry mène une vie maussade aux côtés de sa femme Maureen
27:01 lorsqu'il apprend que sa vieille amie Queenie est mourante,
27:04 il sort de chez lui bouleversé pour lui poster une lettre.
27:06 Mais il décide donc de continuer à marcher pour se rendre à son chevet.
27:09 Sa lettre en poche, il se lance donc dans un improbable périple
27:12 de plus de 700 km à travers l'Angleterre
27:15 avec l'intime conviction que son voyage maintiendra Queenie en vie.
27:18 Voilà donc pour le film, que proposez-vous à présent comme livre ?
27:22 Je vous propose "Les sources" de l'écrivaine Marie-Hélène Laffont, édition Boucher-Chastel.
27:27 L'histoire remonte aux années 60, Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de Sanctoire
27:32 avec leurs parents, dans une ferme complètement isolée du reste du monde.
27:36 La cour est souvent vide, la maison fermée.
27:39 Claire préfère rester dehors que de mettre un pied dans cette maison dite maudite,
27:42 arrivée au bout d'elle-même.
27:44 Elle ne sait plus comment vivre dans l'ombre de son mari violent.
27:47 Cette vie choisie contre son gré dans le but de respecter les codes hiérarchiques
27:50 et patriarcaux d'une société, elle n'en veut plus du tout.
27:54 Découvrez donc la suite de son histoire en lisant "Les sources" de Marie-Hélène Laffont.
27:58 Édition Boucher-Chastel. Merci beaucoup Fatima.
28:01 C'est ainsi que l'on referme cette édition.
28:03 Un très bon appétit. Si vous êtes à table, vous êtes bien sur le 106.8. C'est un rabel.

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