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00:00 [Générique]
00:04 Bonjour, bonjour à tous.
00:05 Tout de suite, le sommaire de votre Carrefour de l'information aujourd'hui.
00:08 Un gros plan sur la monoparentalité à Bruxelles.
00:11 Plus d'une famille sur trois est monoparentale.
00:14 Des mamans solos qui ont témoigné il y a quelques jours
00:17 de leur vécu au Parlement bruxellois à l'initiative
00:19 de la députée socialiste Delphine Chaber,
00:21 qui sera notre invitée dans quelques instants,
00:23 ainsi que deux mamans seules, Pascal et Marie.
00:27 Dans l'actualité nationale, le décès de Charles Ferdinand Lothond,
00:29 à l'âge de 86 ans, le ministre d'Etat décédé,
00:33 était pendant près de 40 ans un acteur majeur
00:36 des grandes réformes et crises institutionnelles
00:38 qui ont gêné l'histoire politique de notre pays
00:41 à partir des années 60.
00:44 Nous ferons aussi une revue de presse internationale,
00:46 une bousculade qui a fait au moins 78 morts au Yémen,
00:49 alors qu'au Soudan voisin, la guerre fait toujours rage.
00:52 Le conflit a déjà l'allure d'une guerre civile
00:55 et menace d'embraser une sous-région.
00:58 Nous irons ensuite au Maghreb, notamment en Tunisie,
01:00 Rachid Rannouchi transféré devant le juge d'instruction
01:03 pour entamer une instruction judiciaire de complot
01:05 contre la sûreté de l'État et tentative de renversement du pouvoir.
01:09 Voilà donc l'essentiel de votre sommaire,
01:12 de votre Carrefour de l'information,
01:13 qui démarre dans une poignée de minutes.
01:15 [Générique]
01:26 Je vous le disais tout à l'heure, la monoparentalité à Bruxelles,
01:29 plus d'une famille sur trois est monoparentale.
01:32 Des mamans solos ont d'ailleurs témoigné,
01:34 il y a quelques jours, de leur vécu au Parlement bruxellois,
01:36 à l'initiative de la députée socialiste Delphine Chaber,
01:39 qui est avec nous aujourd'hui. Bonjour.
01:41 Bonjour.
01:42 Je rappelle que vous êtes députée PS à la région de Bruxelles-Capitale
01:44 et aussi à la Fédération Wallonie-Bruxelles.
01:47 Et puis elles sont venues, elles sont toutes là,
01:49 finalement des mamans solos aussi.
01:51 Pascal Lémarie, bonjour.
01:53 Bonjour.
01:54 Bonjour.
01:55 Il y a quelques jours, on rappelle que vous avez témoigné
01:57 au Parlement bruxellois du surendettement,
01:59 de la difficulté à trouver toujours et encore des solutions
02:03 pour les enfants, la charge mentale, tout ça,
02:06 on va développer dans quelques instants.
02:08 Mais une première question, Delphine Chaber,
02:11 pourquoi avez-vous d'abord pris cette initiative
02:14 pour encourager ces femmes à prendre la parole,
02:16 justement, devant les politiques au Parlement, finalement ?
02:19 Mais vous l'avez dit en introduction,
02:21 c'est plus d'une famille sur trois à Bruxelles,
02:23 sans doute sous-estimée, ça va encore croître.
02:25 Ce sont essentiellement des femmes qui sont seules
02:27 avec leurs enfants, qui assument, comme vous l'avez dit,
02:30 l'ensemble des charges financières,
02:32 de la charge mentale, de la charge éducative, etc.
02:35 Et ce sont des personnes dont on parle assez peu,
02:37 beaucoup trop peu, et donc ça nous semblait vraiment important
02:41 de les rendre visibles, mais de les rendre visibles
02:44 dans le lieu de la démocratie, dans le lieu des citoyens
02:46 et des citoyennes, et de leur dire "vous avez votre place,
02:48 nous vous reconnaissons, nous reconnaissons votre existence,
02:52 et surtout nous vous écoutons, nous écoutons vos difficultés,
02:55 vos vécus, vos forces aussi", puisqu'on a vu aussi,
03:00 c'était des moments très très émouvants,
03:03 mais aussi on a vu de la force, on a vu de la combativité,
03:06 donc c'était vraiment rendre visible quelque chose qui est invisible.
03:10 Dans la rue, vous ne pouvez pas dire "tiens,
03:12 cette personne est monoparentale", il y en a beaucoup.
03:14 Et puis surtout, c'était aussi pour dire que,
03:16 politiquement, il faut avancer encore davantage,
03:18 on fait déjà des choses, mais il faut en faire plus,
03:20 parce qu'il me semble qu'à Bruxelles, c'est le public prioritaire,
03:24 ça doit être le public prioritaire de toutes les politiques,
03:26 puisque c'est une vraie cocotte minute,
03:29 l'ensemble de ces difficultés qui en plus,
03:31 ça croise avec les crises, il faut absolument renforcer une action
03:35 pour avoir des réponses spécifiques, la monoparentalité,
03:39 et je pense que Marie et Pascal le diront,
03:43 c'est vraiment un vécu assez particulier, et il faut écouter.
03:46 On ne peut pas prendre des décisions sans écouter
03:49 les personnes concernées d'abord.
03:51 Donc il faut écouter ces vécus, ces besoins,
03:53 ces situations particulières, pour nous,
03:55 après, responsables politiques, avoir une réponse appropriée,
03:58 et à la hauteur des enjeux et des défis, puisqu'ils sont nombreux.
04:02 – Alors, je tourne vers vous, Pascal, comment avez-vous vécu
04:05 cette expérience de prendre la parole au Parlement, comme ça ?
04:08 – Alors, je n'y étais pas, malheureusement, c'est Marie qui était présente.
04:13 – Marie, alors je pose la question à Marie.
04:15 – J'étais présente, mais je n'ai pas pris la parole devant tout le monde.
04:18 – Comment avez-vous vécu l'expérience ?
04:20 – C'était extrêmement émouvant d'écouter tous ces témoignages,
04:23 et même si j'entendais des expériences, souvent fort différentes des miennes,
04:27 avec des vécus très différents, je pouvais me reconnaître dans chaque témoignage,
04:31 sur certains détails, ou sur beaucoup de détails, parfois.
04:34 Donc c'était très émouvant, et à la fois, assez agréable de voir
04:38 la quantité de personnes qui étaient là, la quantité de femmes surtout,
04:42 tant des associations, des mamans solos, que des personnes politiques, et voilà.
04:49 – Alors, Pascal, maintenant on va passer peut-être en revue un peu,
04:53 tous les problèmes, toutes les difficultés auxquelles font face les mamans seules.
04:58 Je sais que la liste est longue, mais on va pointer les plus importants.
05:02 – Oui, alors la fatigue, la fatigue physique, la fatigue mentale, de la charge mentale,
05:09 la pression économique, en plus, dans certains cas de violences post-séparation,
05:19 il y a d'autres aspects à prendre en compte qui sont psychologiques,
05:25 et qui rejoignent aussi le physique.
05:28 Qu'est-ce que je pourrais vous dire ?
05:33 – L'éducation.
05:34 – Alors, bon, en fait c'est tellement gigantissime, c'est vrai que du coup j'en bafouille,
05:38 – Pas de souci.
05:40 – Bien entendu, l'éducation, en fait, c'est avoir des enfants pour tous parents,
05:46 c'est une charge mentale constante, sauf qu'avec, pour certaines personnes,
05:52 s'ajoute une charge beaucoup plus élevée, et il y a aussi la question de l'emploi.
05:59 Malgré que la plupart des mamans seules voudraient poursuivre une carrière
06:05 ou travailler à temps plein, elles sont contraintes pour plein de raisons,
06:09 de pression extérieure ou leur propre diminution par la fatigue,
06:15 à devoir accepter des temps partiels ou des emplois qui sont bien en deçà de leurs compétences.
06:26 – Ici l'employeur doit se dire aussi,
06:28 "Bon, avec ce genre de profil, je risque d'avoir des problèmes par la suite."
06:32 – En plus.
06:33 – Voilà, donc c'est un stigmatisé de double foi.
06:35 – Voilà, et je peux rebondir là-dessus sur le locatif aussi, sur le logement,
06:39 parce qu'il y a énormément de... moi ce n'est pas mon cas, bien heureusement,
06:44 mais beaucoup de mamans qui ont un ou deux enfants et qui sont seules
06:48 trouvent quasi plus de logements à Bruxelles-Capitale.
06:52 – Et qui sont discriminées.
06:53 – Complètement discriminées.
06:55 – Plus de logements, ou bien les propriétaires ont du mal
06:58 ou sont réticents à louer des logements.
07:01 – Oui, c'est exactement les propriétaires.
07:03 Il n'y a plus de logements sociaux, les listes d'attente sont énormes,
07:07 et donc elles sont obligées de faire appel au privé,
07:11 et il y a une énorme demande et pas autant d'offres que de demandes,
07:15 donc elles sont complètement exclues du marché du logement.
07:19 – Marie, c'est un peu le parcours du combattant, on l'a compris, à tous les niveaux.
07:23 Comment vous vivez cette expérience ?
07:25 – Je vais rebondir sur le logement, parce que c'est quelque chose que je vis pleinement.
07:31 J'ai déménagé deux fois déjà depuis que je suis maman solo.
07:35 La première fois, j'ai choisi au plus vite, j'ai pris le premier logement que j'ai trouvé,
07:40 parce que je devais partir, et c'était un logement où il y avait, dans les moyens,
07:45 je pouvais me permettre qu'un logement, une chambre, donc pour ma fille.
07:48 Moi j'avais réussi à me mettre un meuble et créer un petit coin,
07:52 un chambre dans le salon.
07:55 Là j'ai réussi, c'est un logement pas terrible, niveau loyer, ça allait.
08:02 Moi je travaille à temps plein, donc ça allait.
08:05 Mais par contre c'était à la limite de l'insalubrité, avec très peu d'insonorisation,
08:11 du coup des problèmes avec les voisins parce que ma fille pleure la nuit, etc.
08:15 Et quand j'ai déménagé la seconde fois, là c'était plutôt les discriminations de...
08:19 "Ah mais il n'y a qu'un salaire !"
08:22 Et puis plus personne hors contact, j'ai fini par trouver un logement
08:28 qui a 50% de mon salaire, sans les charges, ça s'ajoute le gaz, l'électricité, etc.
08:35 - Ce n'est pas le cas pour tout le monde, il y a des mamans qui ne travaillent pas.
08:39 À ce moment-là, donc il n'y a pas de fiche de salaire, de paye,
08:42 et pour trouver un logement c'est encore plus compliqué.
08:45 J'irais même jusqu'à dire qu'il y a certaines mamans qui n'ont aussi pas de papier.
08:49 Donc sans papier, pas de travail, c'est un cercle infernal.
08:54 - Alors Delphine, on revient sur cette intervention au Parlement de ces femmes.
09:00 Leurs témoignages seront mis en perspective par le Conseil bruxellois
09:03 de l'égalité entre les hommes et les femmes,
09:05 et le responsable de la maison des parents solo à Bruxelles.
09:08 Des interventions politiques vont conclure les échanges.
09:11 Au niveau communal, régional et fédéral, qu'est-ce qui a été fait,
09:14 ou qu'est-ce qui devrait être fait pour améliorer la situation de toutes ces femmes ?
09:19 - Alors, il y a vraiment une prise de conscience sur cette question de la monoparentalité,
09:24 de la nécessité d'avoir vraiment des actions spécifiques
09:27 pour aider ces parents solo et ces mamans essentiellement solo.
09:31 Donc il y a eu au début de la législature, en 2020 je crois que ça a été adopté,
09:35 un plan régional de soutien aux familles monoparentales.
09:39 C'est unique en fait, c'est la première fois qu'un gouvernement a décidé
09:43 de faire un plan transversal, ça veut dire que ça concerne tous les autres ministres.
09:47 C'est 31 mesures, donc ça va du logement, de l'emploi, de la formation,
09:51 la mobilité, l'accueil des enfants, etc.
09:53 Donc 31 mesures pour venir en aide concrètement aux parents solo, aux mamans solo.
09:58 Alors ça a été pris, je vous l'ai dit, ça a été voté il y a 2 ans, 2-3 ans.
10:02 - Et justement où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
10:03 - Et bien donc c'est en cours, alors voilà, il faut un peu du temps.
10:06 Les mesures sont en cours, donc moi je questionne, j'interpelle régulièrement
10:10 tous les ministres sur Action 12, vous en êtes où, 24, etc.
10:14 Et donc j'entends que c'est en cours, certaines choses sont là.
10:17 Vous parliez du logement, c'est vrai que c'est une question vraiment essentielle.
10:20 Par exemple, le logement, alors on manque de logements sociaux
10:24 et donc on essaye via des points de priorité, notamment dans les AIS
10:29 ou dans le logement social, de renforcer l'accès à un logement pour les mamans solo.
10:35 Mais on a reconnu, et ça c'est quelque chose qui va aider, mais il faut un peu du temps,
10:39 la monoparentalité comme un motif de discrimination.
10:42 Ça n'existait pas avant, on pouvait reconnaître une discrimination
10:45 pour une personne racisée, pour une personne d'orientation sexuelle, etc.
10:48 Mais la monoparentalité n'était pas reconnue comme un critère de discrimination.
10:52 Ça l'est désormais. Alors j'entends que c'est important.
10:55 C'est important parce que ça va permettre aussi aux associations qui accompagnent,
10:59 par exemple ces mamans qui cherchent un logement,
11:02 à porter plainte contre un bailleur qui aurait refusé.
11:07 Donc il y a ce plan régional qui est en cours,
11:11 dont on va suivre, monitorer, essayer d'évaluer les effets.
11:15 Il y a eu, sous la précédente législature, la création de la maison des parents solo.
11:19 J'en étais à l'initiative quand j'étais à la Ligue des Familles
11:22 et qui donne un accueil gratuit, universel, avec des assistantes sociales,
11:27 des psys, des juristes, etc. Donc ça c'est très concret.
11:30 Et puis au fédéral, il y a eu pas mal de subventions
11:33 qui ont été faites notamment sur les questions de l'emploi.
11:36 Pascale en parlait sur un projet, et on les a entendues au Parlement la semaine dernière,
11:42 le projet Myriam, qui va accompagner des femmes à se remettre en capacité
11:47 de pouvoir se former, chercher un emploi, trouver un emploi,
11:50 et s'autonomiser davantage.
11:52 Donc voilà, il y a pas mal de mesures qui sont prises.
11:56 Maintenant, on a entendu lors de cette journée qu'il fallait intensifier ces mesures
12:01 et puis surtout des financements.
12:03 - Vous m'avez tendu la perche, c'est la question que j'allais poser à Pascale et Marie.
12:07 Justement, qu'est-ce que vous, vous pensez de toutes ces mesures qui ont été prises,
12:11 qui sont annoncées ou qui vont venir de la part de nos politiques ?
12:15 Est-ce que vous le ressentez concrètement ?
12:17 Est-ce que vous avez espoir que les choses vont s'améliorer ?
12:20 - Alors l'espoir oui, le ressentir concrètement,
12:22 j'avoue que j'ai pas la liste de toutes les mesures pour voir.
12:25 Il faut voir toujours comment ça s'applique, à quel point c'est facile,
12:29 comment on connaît ces mesures.
12:31 Mais c'est déjà bien, je trouve ça bien qu'on en parle,
12:35 voilà, qu'on écoute les personnes.
12:38 - Pascale ?
12:39 - Oui, alors directement sentir les effets au jour le jour, c'est pas encore le cas.
12:46 Moi je pense qu'il y a moyen d'aller encore plus loin.
12:50 - Et plus vite.
12:51 - Et plus vite.
12:53 Et par exemple, moi j'ai imaginé un complément de salaire
12:58 pour les mamans obligées au temps partiel,
13:00 alors qu'elles auraient la capacité de faire un temps plein.
13:04 Voilà, d'autres choses.
13:06 Mais en sortant du politique,
13:08 qui serait plutôt de l'ordre d'un changement de société profond,
13:14 moi je pense beaucoup à l'idée du village pour élever un enfant.
13:19 Toutes ces mères seules élèvent les futurs humains adultes
13:25 qui vont peupler notre pays et la société.
13:30 Et donc c'est hyper important de les soutenir.
13:34 Et je dirais même d'avoir une solidarité, de proximité,
13:39 j'en appelle aux femmes, aux femmes qui ne sont aussi pas mères aux hommes,
13:44 aux frères, aux pères, aux voisins, aux voisines,
13:47 pour quand on constate une difficulté d'un enfant ou d'un parent,
13:53 de leur venir en aide, de les soulager,
13:55 ne serait-ce que quelques heures,
13:57 prendre l'enfant pour l'emmener au parc et que la maman puisse se poser.
14:01 Et je trouve que c'est hyper important,
14:03 parce que nous vivons ici à Bruxelles, dans des villes
14:06 où on devient très très vite extrêmement isolés.
14:09 Il n'y a pas que d'être isolés économiquement,
14:13 il y a le rapport au lettrisme aussi.
14:15 Moi j'ai la chance d'être éduquée,
14:17 donc de pouvoir avoir des recours, de remplir des formulaires.
14:21 La fracture numérique, il y aurait toute une liste.
14:25 Le travail est hyper conséquent
14:28 et je pense que c'est bien que tout le monde puisse avoir en tête
14:33 et de communiquer et de vraiment générer une solidarité autour des parents seuls.
14:39 Alors justement Marie, comment vous faites-vous pour, disons,
14:42 récupérer un petit peu, sachant qu'il y a très très peu de temps pour vous ?
14:46 Récupérer et me reposer ?
14:48 Récupérer et de manière générale reposer, souffler.
14:50 Je ne sais pas, posez-moi la question dans dix ans.
14:54 On l'a compris, les attentes sont nombreuses,
14:58 des aides financières, davantage de logements,
15:02 d'E. Schaber vous en avez parlé.
15:04 Est-ce que vous ne pensez pas que certains politiques,
15:08 je ne citerai pas les noms,
15:10 ou même les partis, pourraient utiliser ça comme un bâton de pèlera
15:14 pour les prochaines élections ?
15:16 En tout cas, les femmes et les hommes ne seront pas dupes.
15:20 Donc je pense que personne n'a à gagner à faire ça.
15:23 Je pense qu'on a besoin de réponses concrètes
15:25 et c'est ce qu'on a fait, ce qu'on a voulu faire, écouter les personnes.
15:29 Et nous on va revenir avec des propositions très concrètes.
15:32 Moi j'ai travaillé, par exemple, à rédiger une partie du programme de mon parti
15:36 sur l'action de la monoparentalité
15:38 pour qu'on vienne avec des choses très concrètes.
15:40 Ce qui est compliqué aussi, et Pascal en a parlé aussi à un moment,
15:44 c'est qu'il y a beaucoup de...
15:46 Vous connaissez notre système politique institutionnel belge qui est complexe,
15:49 donc beaucoup des choses que vous pointez
15:51 et qui sont essentielles relèvent du fédéral.
15:53 Donc moi là je vous parle au niveau régional.
15:55 La question des créances alimentaires, la question de la justice,
15:59 des questions de divorce, etc., de récupération, de fiscalité.
16:04 On pourrait avoir une fiscalité des compléments de revenus.
16:07 C'est vraiment des pistes intéressantes.
16:09 Mais voilà, ça c'est au fédéral.
16:11 Donc ça je ne pense pas que...
16:13 Enfin voilà, si deux partis s'amusent à faire ça,
16:15 je pense qu'ils s'en mordront les doigts parce que les femmes ne sont pas dupes.
16:19 Ça c'est une chose.
16:21 La deuxième chose, c'est que je pense que ce qui est intéressant aussi à pointer,
16:24 et je vous remercie de faire ce débat aujourd'hui,
16:27 c'est de faire évoluer les représentations qu'on a de la monoparentalité.
16:30 Elle le disait aussi, ces femmes qui étaient là au Parlement,
16:34 elles subissent aussi, y compris de la part de politique,
16:37 mais d'intervenants sociaux, que ce soit dans un CPS,
16:41 ou dans un bureau de chômage, etc., des jugements, des stigmatisations,
16:46 un peu parfois de la culpabilisation, comme si c'était une famille ratée,
16:49 comme si c'était une demi-famille, comme si c'était un échec,
16:52 tu n'as pas réussi ton mariage.
16:54 Et donc voilà, ça c'est aussi quelque chose sur lequel il faut vraiment travailler,
16:58 il faut faire évoluer nos représentations,
17:01 aider, débattre des échanges comme aujourd'hui,
17:04 il contribue, il en faut beaucoup plus, je pense,
17:07 et j'espère que ce sera un thème de campagne politique,
17:10 puisqu'on est à un an de la campagne, en tout cas moi je ferai tout pour.
17:13 – On a une question pratico-pratique, il y a pas mal et beaucoup de mamans seules
17:18 qui n'ont pas connaissance de tous les droits, ou quels ont droit justement,
17:22 est-ce que vous avez des conseils à leur donner,
17:25 vers qui s'orienter, pour avoir un petit coup de main,
17:28 avoir les infos les plus importantes ?
17:31 – Alors je pense qu'il y a de plus en plus d'associations,
17:34 de lieux de soutien où on peut rencontrer d'autres mamans,
17:37 et c'est vrai que l'essentiel c'est de sortir de l'isolement,
17:40 et donc pouvoir participer à des rendez-vous, d'échanges,
17:46 ne serait-ce que pouvoir parler de sa propre expérience
17:49 avec des personnes en qui on a toute confiance, ça soulage beaucoup.
17:54 Et puis comme je disais tout à l'heure, l'entraide,
17:57 alors moi je pourrais citer l'association Pouce Pouce,
18:01 et Des Merveilleuses, dont je fais partie, mais il y en a plein d'autres,
18:05 je pense qu'il y a aussi beaucoup de planning familiaux aussi,
18:08 qui organisent des réunions, des rencontres, voilà.
18:13 Il faut sortir de l'isolement, qu'elles n'hésitent pas,
18:16 même si elles ne parlent pas la bonne langue,
18:19 d'aller à la rencontre d'autres personnes, de parler de leur situation en fait,
18:24 il faut sortir de l'invisibilisation,
18:27 et encore plus dans des situations de violence vécues à l'intérieur d'un foyer,
18:33 il faut pouvoir se glisser vers l'extérieur et avoir du soutien.
18:39 Marie, un mot peut-être ?
18:40 Oui, je suis tout à fait d'accord.
18:42 Plus, si la personne en a la possibilité vraiment de parler, partout, tout le temps,
18:47 c'est pas toujours facile parce qu'en effet on a parfois des retours de familles ratées,
18:51 ou des pressions de la crèche notamment,
18:54 à me remettre avec le papa alors qu'il y avait des violences.
18:57 Mais en parler, là on peut écouter par le bouche à oreille les bons plans.
19:03 Si le juge me permet, il y a un site, on a créé ça,
19:06 et ça a été notamment complètement remis à jour par l'actuel secrétaire d'État,
19:10 Nawal Benhamou, qui s'appelle parents-solo.brussels,
19:14 et l'idée c'est vraiment de centraliser toutes les informations utiles
19:18 pour les parents-solo, les mamans-solo.
19:21 Donc ça va de comment trouver un planning à côté de chez vous,
19:24 vous pouvez vous géolocaliser, et donc on vous dit "là t'as ton planning,
19:28 là tu peux aller pour t'inscrire au chômage, etc."
19:31 Tout est droit sur la question des allocations familiales,
19:33 des pensions alimentaires, du séquel, etc.
19:35 Donc vraiment j'invite vos auditeurs et vos auditrices à regarder ce site,
19:39 parents-solo.brussels, ce qui est vraiment assez bien fait.
19:42 Et puis il y a la maison des parents-solo qui est à Forêt,
19:45 qui accueille inconditionnellement toutes les personnes,
19:48 et pas que les bruxellois, les bruxelloises d'ailleurs,
19:50 et qui leur offre un accompagnement et des conseils très précis
19:54 et adaptés à leur situation.
19:56 Alors peut-être encore une toute dernière question, si vous le voulez bien.
19:59 Le mot de la fin ou un message à faire passer.
20:02 Tout d'abord en direction de ces femmes solos, disons,
20:05 qui ont peur de pousser la porte, quels conseils leur donner,
20:09 justement pour sortir de cet isolement ?
20:11 Et puis un conseil en direction de ces femmes solos
20:14 qui souhaitent se mobiliser justement pour sensibiliser
20:17 encore plus d'hommes et de femmes à cette problématique ?
20:20 La question est ouverte à tout le monde.
20:22 Alors je vais peut-être te parler de mon expérience.
20:28 C'est très très empouvoirant, pour utiliser un mot un peu pompeux,
20:34 de participer à un groupe, de faire des ateliers,
20:38 même de participer à une manifestation, de faire de l'affichage
20:41 ou d'aller au Parlement, de pouvoir effectivement
20:45 se montrer au jour avec d'autres personnes
20:49 et changer la vision qu'on a de nous-mêmes.
20:52 Marie peut-être ?
20:54 Oui, alors d'abord, message à toutes les mamans, bravo,
21:00 parce que vous faites un travail incroyable, même si c'est dur.
21:02 Donc même si vous n'avez pas l'énergie de faire quelque chose,
21:05 c'est pas grave.
21:07 Et si vous avez l'énergie, des petites actions, parfois,
21:10 ça fait du bien à soi, aux autres.
21:13 Je pense notamment à une association d'entraide
21:16 entre des mamans en postpartum, où on cuisine un petit plat,
21:18 et c'est pas grand-chose, mais ça fait beaucoup de bien
21:20 à la personne qui fait, à la personne qui reçoit, des petites choses.
21:23 Delphine ?
21:24 Oui, mais un peu comme Marie, bravo, et vraiment,
21:27 moi je ne vois que des femmes qui donnent tout pour leur enfant,
21:30 jusqu'à s'oublier elles-mêmes, et c'est ça qui ne va pas.
21:33 Et donc on est là, on va vous soutenir, et on doit le faire davantage.
21:37 Donc un message aux mamans, mais un message aux responsables politiques.
21:40 Voilà, je crois que vous êtes notre priorité,
21:43 vous devez l'être aujourd'hui, et on va essayer de faire encore mieux.
21:48 Bonjour, j'ai un petit ajout, un appel aux institutions publiques,
21:52 créer des zones de babysitting partout,
21:56 que ça prolifère, et qu'on puisse sortir avec nos enfants,
22:00 et qu'ils soient occupés à des activités,
22:03 par exemple que ça soit au théâtre, que ça soit dans plein de domaines.
22:07 Il faut vraiment qu'on accueille les enfants,
22:10 parce que là il n'est plus question des parents seuls,
22:12 il est question d'accueillir les enfants, ce sont des personnes,
22:15 et elles font partie de la société,
22:17 il faut cesser de les invisibiliser ou de les pousser dans les coins,
22:20 notamment dans le milieu de l'emploi par exemple.
22:24 Voilà, c'était le mot de la fin de Pascal et Marie,
22:29 merci pour vos témoignages,
22:31 merci Delphine Schaper,
22:33 je rappelle que vous êtes députée socialiste à la région de Bruxelles-Capital,
22:38 et à la fédération Wallonie-Bruxelles,
22:40 merci en tout cas pour vos témoignages,
22:42 et pour aussi rappeler votre initiative au niveau du Parlement.
22:45 On se retrouve dans quelques instants pour la suite de votre Carrefour de l'Info.
22:58 – Mais sans transition à présent, l'actualité au Maghreb en Tunisie,
23:01 l'affaire Rannouchi, le nombre de personnes arrêtées passe à 7,
23:04 titre Tunisie Web2,
23:06 deux nouvelles arrestations au sein du mouvement Al-Nahda,
23:08 dans l'ancien député et dirigeant Ahmed Demirchigi,
23:12 viennent s'ajouter aux cinq autres déjà actés,
23:14 tout cela alors que dans Tunisie Numérique,
23:16 on apprend que Rannouchi et ses co-accusés
23:18 ont été transférés hier devant le juge d'instruction.
23:21 Le parquet, près du tribunal de première instance de Tunis,
23:24 a décidé, après avoir convoqué Rachid Rannouchi,
23:27 et les personnes arrêtées avec lui,
23:29 de les transférer devant le juge d'instruction
23:31 pour entamer une instruction de complot
23:33 contre la sûreté de l'État et tentative de renversement du pouvoir.
23:37 Au Maroc, l'Office du Tourisme lance un appel à la candidature
23:40 pour renforcer ses équipes dans la quotidienne.ma,
23:43 en phase avec ses nouvelles orientations
23:45 pour accompagner l'exécution de son plan d'action 2023-2026.
23:50 L'Office a donc entamé une vaste campagne de recrutement
23:52 et de réorganisation de ses équipes,
23:55 avec des préparations qui concernent principalement
23:57 les postes du comité de direction,
23:59 mais aussi des postes de délégués de l'Office à l'étranger.
24:02 Cinq positions sont concernées,
24:04 Varsovie, Montréal, São Paulo, Tokyo et Noudéli.
24:08 Enfin en Algérie, les habitants de l'Aïd El Fêtr
24:10 mépris atteignent des sommets,
24:12 ce titre d'Anzer Daily.
24:14 Comme le veut la tradition, les jours de la fête de l'Aïd
24:16 sont un véritable défilé de mode.
24:18 Qui dit Aïd El Fêtr, dit la concurrence vestimentaire
24:21 qui bat son plein.
24:23 Toutefois, pour cette année 2023,
24:25 les familles en Algérie ont jugé les prix des habits
24:27 de l'Aïd El Fêtr excessifs, écrit le site.
24:29 Selon Mustapha Zebdi,
24:31 le président de l'Organisation de Protection
24:33 et d'Orientation du Consommateur,
24:35 les taux d'augmentation des coûts des habits de l'Aïd
24:37 a atteint entre 15 et 20%.
24:39 Les prix des chaussures ont dépassé les 5 000 dinars,
24:42 par exemple, et certains vêtements pour enfants
24:45 ont atteint aussi la barre autour des 10 000 dinars.
24:48 Voilà, c'est sur cette dernière information
24:50 que l'on referme votre carrefour
24:52 de l'information. Merci pour votre attention.
24:54 [Musique]

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