Question Economiques du 1er Juin 2023

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Personnes
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00:00 [Musique]
00:17 Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques.
00:22 Les territoires face à l'impératif de la sécurité alimentaire,
00:27 c'est sous ce thème que se tient la deuxième édition des GICOM,
00:31 les Journées économiques et internationales des communes.
00:34 C'est du 1er au 30 juin 2023, ici même à Yaoundé,
00:40 les territoires au Cameroun, c'est 360 communes
00:44 et 14 communautés urbaines, appelées aujourd'hui villes.
00:48 Quel rôle ces entités peuvent jouer dans le combat pour la sécurité alimentaire ?
00:53 De quels outils disposent ces entités ? Le contexte actuel étant marqué
00:58 par la mise en œuvre d'un nouveau modèle économique et de développement des communes
01:02 grâce à la loi de 2019.
01:04 Les CVUC ambitionnent de voir les communes devenir des véritables vecteurs
01:09 de croissance et des leviers de développement,
01:12 dont le concept de communes de production.
01:15 L'actuel président des CVUC qui emporte la paternité est notre invité ce soir.
01:20 Il s'agit de M. Augustin Tamba. Bonsoir M. le Président.
01:24 Oui, bonsoir.
01:25 Nous vous souhaitons la bienvenue sur ce plateau des questions économiques
01:29 et je rappelle que vous êtes par ailleurs le maire de la commune de Yaoundé 7.
01:33 Merci de cette invitation.
01:36 Alors, M. le Président des CVUC, vous portez la paternité du concept
01:42 de communes de production. Parlez-nous de ce concept qui vous est si cher.
01:47 La Genèse va chercher lors de la campagne parce que je suis accompagné par un bureau.
01:53 Nous avons été élus par nos pères et nous avons présenté un programme.
01:59 Et dans ce programme, il y avait un certain nombre de choses
02:03 sur lesquelles je ne reviendrai pas ici, mais au premier rang desquels nous avions
02:08 effectivement la notion de communes de production pour nous permettre
02:13 de chercher des ressources alternatives qui permettent aux communes
02:17 de s'autonomiser davantage ou tout du moins de renforcer
02:23 leur capacité d'intervention. La loi nous le permettant,
02:27 à partir de 2004, il y avait déjà une ouverture à cela.
02:31 En 2009, cela a été renforcé par un nouveau code et c'est sur cela
02:36 que nous aussi cet environnement juridique que nous nous sommes appuyés
02:40 pour concevoir la notion de communes de production et le vendre à nos pères,
02:45 les autres maires. Une fois élus, nous nous sommes remis ensemble,
02:49 l'ensemble des maires, pour essayer de réfléchir la réflexion précédant l'action.
02:54 Nous nous sommes dit qu'il fallait maintenant mettre du contenu
02:58 à cette notion de communes de production. Nous avons donc réfléchi.
03:02 On s'est dit qu'il fallait d'abord comprendre quel est le potentiel économique local
03:08 de nos communes. Ce que nous avons fait, nous avons élaboré les monographies
03:14 de toutes les communes du Cameroun. Ce qui nous a permis de redéfinir
03:19 les bassins de production, de voir les matrices essentielles
03:24 qui constituent un certain nombre de communes pour mettre en mouvement
03:28 l'intercommunalité. Ce qui a également été fait, cela a permis de comprendre
03:33 quelles sont les communes forestières, où on pouvait aller à la transformation du bois
03:38 de troisième génération, de troisième niveau. Nous avons vu là où on pouvait faire
03:43 la pêche, l'agriculture, l'élevage, la pisciculture, le tourisme, etc.
03:49 Les problèmes de fonds qui sont des problèmes communs comme l'eau, l'énergie.
03:54 C'est pour cela que nous avons décidé, nous à notre niveau, les communes,
03:59 par l'environnement juridique qui nous est favorable, de structurer effectivement
04:04 des entreprises qui ne sont pas des entreprises communales, qui sont des entreprises
04:09 dans le style OUADA, le cadre réglementaire législatif par excellence.
04:15 Et ces entreprises qui tiennent en compte les privés, qui deviennent en réalité
04:22 la commune souscrivant au maximum 33%, ce sont les autres acteurs qui peuvent
04:30 être les acteurs nationaux ou les acteurs internationaux. Mais nous préférons
04:35 également, au-delà des acteurs nationaux, privilégier les acteurs internationaux
04:40 pour permettre d'avoir des partenaires techniques financiers qui peuvent nous
04:46 accompagner dans le développement de ces activités pour le NOA, la mécanisation
04:51 de l'agriculture par exemple, les techniques pour faire la pisciculture, etc.
04:56 Il faut professionnaliser et naturellement ces gens-là viendraient également
05:02 revendiquer un pourcentage dans les trois étapes des sociétés.
05:07 Je voudrais rappeler que le gouvernement s'est livré à cet exercice en son temps
05:12 et puis il m'est tout à fait loisible de dire que la SNI, la Société Nationale
05:18 d'Investissement en Arts, n'est pas fermée et c'est elle qui est le bras séculier
05:23 de l'État pour les prises de participation, pour la mise en place d'un certain nombre.
05:28 C'est à peu près un exercice similaire. La commune ne fait pas les affaires,
05:32 mais ce sont des entités juridiques bien autorisées avec toute la réglementation
05:37 et toute la législation qui a été mise en place par des instruments de la République
05:42 que nous utilisons et puis on se met donc avec des partenaires privés pour être
05:47 des créateurs de richesses, pour sécréter de l'emploi, pour apporter un certain nombre
05:53 de confort, pour permettre que les villes intermédiaires puissent se développer,
05:58 pour permettre que les villes, les communes d'intérieur rural, qui aujourd'hui n'ont rien
06:04 et qui méritent également de participer au Conseil d'économie nationale.
06:08 Figurez-vous si la SOSUCAM avait donné 10, ne serait-ce que 10 à 15% des actions
06:15 en son temps à la commune de Banjab ? Ce serait une commune extrêmement prospère aujourd'hui.
06:22 Nous, les communes, nous avons intérêt maintenant à participer à l'exploitation
06:27 de nos ressources naturelles.
06:29 Je voudrais savoir quels sont les axes prioritaires de ce concept de commune de production ?
06:37 Il y a d'abord l'agriculture, c'est d'abord la base pour nous.
06:41 Ce sont des choses qui sont faciles à faire quand nous sommes accompagnés par des professionnels
06:48 qui peuvent nous aider à mécaniser, qui peuvent apporter le bon entrant,
06:52 qui peuvent apporter la formation, qui peuvent même apporter les circuits de distribution.
06:57 Nous sommes dans une logique de chaîne de production, c'est-à-dire on cultive et on transforme.
07:05 Nous avons mis la priorité sur la sécurité alimentaire et l'agriculture. Pourquoi ?
07:11 Il n'est pas normal que les brasseries du Cameroun, qui sont toutes les industries brassicoles,
07:17 qui génèrent le premier budget en termes de ressources au Cameroun,
07:23 il n'est pas normal que les brasseries continuent d'importer le maïs pour faire la bière à consommation
07:28 au Cameroun en Afrique australe. C'est un scandale, c'est inacceptable.
07:33 Les communes veulent leur part de marché, on va dire comme ça,
07:36 sauf que les communes n'ont pas toujours ce qu'il faut, c'est-à-dire les terres.
07:42 Alors, le problème de la terre, vous êtes à la Surtv, je suppose que vous voyez bien les médias.
07:49 Il y a eu une offensive médiatique lancée par le ministre des Affaires foncières ces derniers jours
07:54 pour marquer la disponibilité de 500 000 hectares de terrain pour les activités industrielles.
08:00 Donc, la porte n'est pas fermée au projet que portent les communes.
08:05 Nous travaillons sous la coupole du gouvernement. Nous ne faisons pas des politiques à part.
08:10 Tout ce que nous faisons, nous tenons compte de ce qui est des indicateurs.
08:15 D'ailleurs, la SND30 a mis en bonne position le développement qui viendrait des territoires.
08:21 Donc, ce sont les politiques d'État que nous appliquons, sauf que nous sommes en bout de chaîne.
08:26 Donc, le miné-CAF, on travaille avec le miné-CAF, on travaille avec le miné-der, le miné-fil, le miné-pial,
08:34 le miné-mésa pour les petites entreprises.
08:37 Nous travaillons sur les politiques d'État que nous implémentons en bout de chaîne là-bas.
08:43 Et le problème de la terre va être résolu et est en train d'être résolu.
08:48 Il est résolu, grosso modo, par le département en charge des Affaires foncières,
08:53 mais il est également résolu par le modèle économique que nous présentons.
08:58 C'est-à-dire quoi ? C'est-à-dire que quand un industriel se positionne,
09:03 par exemple, dans le BAM, je prendrais un exemple, pour faire du maïs, des choses comme ça,
09:07 il prend 1000 hectares pour développer l'agriculture, 200 hectares, 300 hectares, je n'en sais rien,
09:13 mais on peut permettre autour que 3000 ménages, 5000 ménages,
09:17 puissent également se livrer au même exercice, mais avec un encadrement et un accompagnement de cet industriel
09:25 qui arrive et qui est apporté par la commune.
09:28 Ça permettrait qu'on fasse 2 hectares à gauche, 10 hectares à droite, même l'élite peut s'impliquer,
09:34 vous pouvez faire des plantations, Madame Bengalucres, vous pouvez faire des plantations,
09:38 puisque la loi autorise le fonctionnaire au Cameroun à faire de l'agriculture.
09:44 Encore faudrait-il avoir accès à la terre, Monsieur Lemaire.
09:46 Mais c'est de ça qu'il s'agit, chacun a un village,
09:48 et je pense que les premiers intervenants seraient les populations riveraines.
09:52 Avant, ce qui sont des grands propriétaires que nous connaissons,
09:55 qui ont acquis des espaces importants dans la zone rurale,
09:59 donc tous ces acteurs là mis ensemble, ces terres ne sont plus à prendre ou à faire des DUP,
10:08 non, ce sont des populations elles-mêmes.
10:11 Elles ne sont plus à vendre.
10:12 Elles ne sont pas à vendre, c'est la préservation du patrimoine familial,
10:18 c'est aussi un concept qui nous coûte cher, qui nous tient à cœur,
10:22 parce que nous sommes maires et nous affrontons les problèmes au quotidien de nos populations.
10:28 Et ça permet que ces populations qui vont faire chacun un état, deux états, dix états,
10:35 feront dix fois plus que les superficies exploitées par l'industrie.
10:40 Il faut que l'encadrement de cet industriel devienne nécessaire.
10:45 C'est ça le business model que nous mettons en mouvement.
10:48 En partenariat avec la commune ?
10:50 Bien sûr, la commune est juste là pour la structuration des populations
10:55 et la prise de participation au capital de la société qui est là.
11:00 La commune n'est pas acteur dans cette affaire.
11:04 La commune est acteur dans la structuration de la mutualisation des populations.
11:08 C'est un nouveau modèle économique qui n'est pas toujours très bien compris, mais qui est simple.
11:13 Vous savez, la construction des cotons le fait d'une certaine façon,
11:17 elle encourage les populations à faire le coton et récupère la production.
11:23 Mais nous, on va structurer autrement en essayant de mettre un peu d'ordre,
11:27 en mettant des coopératives en mouvement,
11:29 en voyant des mécanismes de financement également avec des partenaires qui arrivent,
11:34 avec l'encadrement technique et la fourniture des intrants.
11:38 Alors, M. le maire et M. le président, il y a donc cet axe prioritaire qui porte sur l'agro-industrie.
11:44 Et il y a quel autre axe prioritaire concernant ce concept de commune de production ?
11:49 Nous avons le bois. Vous savez, il est tout à fait regrettable.
11:53 Je crois que la plupart de nos billets que nous avons à la CRTV est importé.
11:57 Ce n'est pas normal, ce n'est pas logique.
11:59 Et on nous parle maintenant des restrictions à l'importation des grumes de bois
12:04 au vu de tout ce qui se passe aujourd'hui.
12:06 En faisant le mobilier localement, nous allons couper le trentième ou le cinquantième de ce qu'on coupe aujourd'hui.
12:13 Ça va permettre de préserver la nature, ça va permettre de gérer les problèmes de réchauffement climatique,
12:20 ça va donner beaucoup plus de valeur ajoutée et des transferts de technologies.
12:25 Nous avons des partenaires qui sont là. Il y a des Saoudiens, il y a des Égyptiens, il y a des Canadiens,
12:32 il y a des Belges, il y a quelques Français.
12:35 Il y a d'abord la plus grosse structure qui veut couper, sécher et mettre la matière première disponible
12:43 pour la transformation de deuxième et de troisième niveau.
12:46 Ça, c'est un instrument industriel important pour pouvoir développer cela.
12:52 Et après, il y a des structures de formation qui se mettent en place.
12:56 Et maintenant, des unités de transformation qui, elles, amènent également le know-how
13:02 et forment aussi les Camerounais, nos jeunes Camerounais, sur place
13:06 pour également faire de cette import substitution dans le secteur du mobilier, des portes, du matériel du mobilier en bois.
13:15 Je crois que nous avons l'assurance très haute que si nous faisons la démonstration de la production
13:23 pour substituer à ce qu'on importe, on va aussi interdire l'importation de ce matériel.
13:27 Ça commence, M. Lemay, peut-être par une bonne gestion des forêts communales ?
13:30 La bonne gestion des forêts communales, justement, si vous voulez qu'on en parle.
13:35 Les communes ayant personnes comme interlocuteurs, comme encadreurs, se sont livrées à quelques spéculations.
13:42 Aujourd'hui, je crois que toutes les communes sont d'accord qu'on restructure cette affaire.
13:48 Ça leur fera gagner beaucoup plus d'argent.
13:50 Ça leur fera apporter une plus-value et puis faire la main-d'œuvre,
13:56 professionnaliser les choses et avoir une cagnotte plus conséquente que ce qui était fait.
14:02 Parce que j'avoue que beaucoup de prédateurs étaient dans le théâtre des opérations des exportations forestières.
14:10 Et également, c'est un cerf que nous voulons attaquer à la racine pour changer de paradigme.
14:17 Alors, on a le secteur de l'agro-industrie, on a le secteur du bois.
14:20 Du bois, nous avons le secteur de l'eau.
14:22 La mission primordiale de la mairie, c'est la gestion des infrastructures, la santé, l'éducation, l'eau.
14:30 Il y a des secteurs de l'eau.
14:32 Et il faut donner de l'eau aux populations et surtout parfois aux populations rurales.
14:37 Yaoundé est même aujourd'hui en déficit. Ce n'est pas moi qui le dis.
14:40 Le constat est général. Je ne suis pas sûr que vous ayez de l'eau chaque jour.
14:44 Mais l'État a pris des dispositions pour régler ce problème à Yaoundé.
14:49 Mais autour de Yaoundé et dans les communes très lointaines, les gens continuent à aborder le problème.
14:56 Les maladies hydriques déciment nos populations.
14:59 Et je crois que pour faire de l'eau, il ne suffit pas de faire un forage.
15:04 Il faut faire un forage et traiter de l'eau.
15:06 Nous avons donc des partenaires qui savent le faire, qui peuvent forer, qui ont des panneaux solaires
15:14 et qui ont un dispositif de traitement de ces eaux.
15:18 Qui ont déjà travaillé en Côte d'Ivoire, qui ont déjà travaillé au Bénin, qui ont travaillé au Burkina,
15:24 qui ont travaillé ailleurs, qui viennent au Cameroun et qui apportent également des financements parfois non remboursables.
15:33 Nous avons ces contacts. Venez au Gécon, vous pouvez assister aux réunions concernant l'eau.
15:42 Et nous avons également signé un partenariat avec Camwater.
15:46 Camwater a tout le dispositif et la batterie institutionnelle pour essayer de vérifier la qualité de l'eau,
15:52 le schéma qu'il faut, le conventionnel. Donc Camwater nous accompagne.
15:57 Nous avons aussi avec une très grande société européenne, la Wallonaise des eaux,
16:03 qui viendra également avec nous et qui se chargera également de chercher des financements
16:09 qui n'apportent pas de contraintes sur le budget de l'État du Cameroun.
16:14 Notre premier souci, c'est de ne pas endetter l'État. Il y a l'eau, il y a l'énergie.
16:19 Il y a les énergies. Nous sommes en discussion.
16:22 - Vous êtes en discussion avec l'AARP ? - Oui, nous sommes en discussion avec une société
16:27 avec laquelle on a fait une convention pour la fourniture de plus de 100 000 lampadaires.
16:31 Le dossier avance sereinement pour pouvoir mettre à la disposition des communes
16:38 de la lumière qui ne souffre pas de la facturation.
16:43 Parce que ce sont aussi de grosses contraintes. L'éclairage public, l'éclairage même de nos services.
16:49 Le CRES, il y a des communes qui n'ont pas d'énergie.
16:53 Il faut trouver une solution pour que ces communes puissent fonctionner.
16:57 Et nous sommes dans ces négociations, effectivement, avec l'ensemble de ses partenaires.
17:03 C'est important d'agir sur tout cela. Il y a également d'autres secteurs que je pourrais évoquer.
17:10 Le tourisme. Vous savez, le Cameroun a un potentiel touristique important.
17:14 Il y a Mwanko, Yo-Yo, Kumekam, il y a des sites formidables au Cameroun.
17:20 Il y a les pygmies qu'on ne trouve pas partout.
17:22 - Et justement, on reproche aux mairies, aux communes d'abandonner ou de ne pas suffisamment exploiter ce potentiel touristique.
17:31 - Donnez les 15% qu'on a demandé aux communes. Les communes auront des moyens d'action.
17:36 Il faut renforcer la capacité d'intervention des actions.
17:40 Parce que vous savez que tout projet a un coût. Il faut faire les études.
17:45 Et ça permettrait que si nous avons cet argent, que les communes prennent un coefficient pour récuter la ressource humaine nécessaire.
17:53 J'ai entendu dire régulièrement que les communes n'ont pas de compétences, les communes ne sont pas compétentes, les maires sont compétents.
18:02 Et d'ailleurs, nous avons des secteurs généraux.
18:05 - Il ne s'agit pas seulement des maires.
18:06 - Nous avons les anciens ministres qui sont avec nous. Nous avons les anciens directeurs d'administration centrale.
18:13 On ne peut pas être compétent que quand on est dans l'administration centrale.
18:16 On devient compétent quand on est maire. Il y a des ombres à faire.
18:20 Je suis fier d'être maire et je crois que je suis suffisamment qualifié pour piloter ma commune.
18:25 Je voudrais qu'on arrête un peu ce procès. Il ne vient pas de vous.
18:28 Mais je l'entends de temps en temps, je dis si on donne 15%, 10%, 8% aux communes...
18:37 - On va revenir sur cette question, Monsieur le maire.
18:39 - Avec beaucoup de patience, j'attends cette problématique.
18:42 - On va revenir sur cette question. Monsieur le Président, vous êtes allé à la rencontre des institutions bancaires
18:48 pour leur demander d'ouvrir des lignes de crédit au bénéfice des communes.
18:54 Comment est-ce que ça va fonctionner ? Est-ce que c'est chaque commune qui va se lever avec son projet
18:59 et aller auprès d'une banque ? Comment ça va marcher ?
19:02 - C'est une bonne question. On n'est pas allé que vers les banques locales.
19:07 Nous avons fait une opération de marketing territorial à l'international.
19:12 Je voudrais féliciter les ambassadeurs en France, en Belgique et ailleurs qui se sont mobilisés en Turquie
19:21 et bien d'autres ambassades qui se sont mobilisés pour nous accompagner dans cet exercice de marketing territorial,
19:29 de diplomatie des territoires en alliant la diplomatie des États pour donner la caution à ce que nous faisons.
19:35 Nous avons rencontré à cette occasion des entrepreneurs, des entreprises de fonds d'investissement,
19:41 des banques, des banques panafricaines, des banques européennes.
19:45 Et certaines des entreprises amènent d'ailleurs leurs fonds d'investissement et des fonds de garantie pour les accompagner.
19:53 Donc vous avez compris que dans la plupart des cas même, on ne cherche pas des financements.
19:59 Nous avons des partenaires qui viennent avec tout cet arsenal pour venir investir dans nos territoires.
20:06 Maintenant, s'agissant des banques locales qui vous intéressent et même des autres,
20:12 nous avons mis un dispositif en place avec des consultants.
20:17 Nous avons récruté au sein des CVUC 25 jeunes doctorats, doctorants, masters, des gars qualifiés
20:27 et nous avons à côté des cabinets d'études qui sont là pour accompagner les maires dans la structuration des projets.
20:36 Maintenant, quand il s'agit de projets sérieux, des projets normatifs bancables, il y a des normes internationales.
20:43 Il y a aussi des grands cabinets qui seront au GECOM qui accompagnent à la structuration, au montage des projets, au montage des business plans.
20:51 Donc le maire n'est pas abandonné, le maire dans cette affaire n'a pas grand chose à faire, il a un encadrement conséquent.
21:00 Est-ce qu'il vient avec son projet ? On sait que la plupart des communes ont des plans communaux de développement, je crois que c'est ça.
21:08 Alors, je ne souhaite pas qu'on parle beaucoup des plans communaux de développement qui parfois ne sont pas très ambitieux.
21:14 Alors justement, je voudrais savoir comment est-ce que ça va se passer ?
21:17 Il ne s'agit pas du maire qui part, il s'agit d'une entité juridique, société anonyme.
21:24 Le maire ne sera jamais directeur général d'une société communale ou intercommunale, jamais.
21:29 Parce que ça fait appel à d'autres partenaires.
21:32 Et c'est cette entreprise qui amène son projet, qui est maturé, auprès d'une banque ou d'une institution financière pour le présenter.
21:42 Mais ce projet ne vient pas de nulle part, M. le Président.
21:44 Mais le maire décide de travailler en relation avec des acteurs économiques en fonction de son potentiel du territoire.
21:52 Mais ce n'est pas le maire qui porte le projet, le maire porte politiquement le projet.
21:57 Et le maire s'occupe aussi en amont de la structuration des populations pour participer au projet.
22:06 C'est ça, c'est le travail du maire.
22:08 Le maire est à la base, parce que c'est lui qui apporte cette caution politique, qui accompagne.
22:17 Mais les acteurs privés sont là, les partenaires nationaux et internationaux sont là.
22:22 Et il y a donc des projets bancables qui sont bien structurés.
22:27 Et la banque a toute la latitude d'étudier ces projets comme elle étudie tous les projets qui sont soumises au financement à leur attention.
22:37 Il n'y a pas de dérogation.
22:39 À la seule différence que le gouvernement de la République a mis un fonds de 200 milliards pour accompagner les projets qui n'ont pas de caution.
22:52 Vous savez, les garanties.
22:54 Et je pense que nous avons la plus haute caution de la République.
22:58 Et j'ai rappelé que le Premier ministre est à l'écoute de ce que nous faisons.
23:02 Il nous reçoit sans rendez-vous.
23:05 Il faut lui rendre la gratitude.
23:07 Et puis je vois que le gouvernement nous accompagne, à l'exception de quelques acteurs qui résistent et qui essayent même de saboter.
23:20 C'est très très grave. On va les dénoncer.
23:23 Monsieur le Président, nous allons marquer un arrêt dans cette édition des questions économiques,
23:27 pour savoir si les communes jouent effectivement leur partition dans le combat pour la croissance et le développement du Cameroun.
23:37 C'est dans cet extrait qui nous est proposé par Christelle Beina, qui est allée à la rencontre d'un expert en décentralisation.
23:44 Il s'agit de Monsieur Séverin Assembly. On écoute.
23:47 Les communes sont toutefois confrontées à un ensemble de défis.
23:56 Le premier de ceux-ci consiste pour les communes à ne pas reproduire les ambarras de l'État central au niveau local.
24:04 Cela ne justifierait pas l'instruction d'accélération de la décentralisation.
24:09 Le deuxième défi pourrait être la construction des réseaux d'acteurs qui vont structurer les économies locales.
24:16 Pour un pays en pleine relance comme le Cameroun, il est important que cette mission soit jouée à plein régime
24:24 pour que les populations retrouvent la sérénité qui est mise en difficulté par tout ce qui concerne la vie chère au Cameroun en ce moment.
24:32 Au plan du pilotage, le plus grand défi consiste pour elles à construire des instruments de pilotage adaptés à la relance économique.
24:41 Je voudrais parler notamment de leur budget, de leur cadre de dépenses à moyen terme.
24:47 Pour ce qui concerne leur budget, il est important que la volonté de développement économique et environnemental des communes
24:55 se traduise par une inflexion forte en matière de budgétisation,
25:00 notamment que la lecture du budget des communes puisse rendre effectivement compte de ce que les communes ont une véritable volonté de développement économique et environnemental.
25:11 Pour l'instant, c'est une perspective encore timide et vivement que ces communes s'y engouffrent
25:17 parce que l'avenir des collectivités territoriales décentralisées se trouve dans la prise en charge locale du développement économique et environnemental.
25:26 Merci M. Séverin Assembé pour cet éclairage concernant justement la contribution des communes à la croissance du Cameroun et au développement de notre pays.
25:37 M. le Président, est-ce que vous êtes de cet avis ?
25:41 De nombreux observateurs pensent justement que les communes camournaises ne jouent pas leur partition à fond.
25:48 On ne vous voit pas dans des projets porteurs, on ne vous voit pas dans des projets qui peuvent impacter la croissance.
25:55 C'est un faux procès. On ne peut pas vous envoyer en guerre sans munitions et sans armes.
26:01 Vous voulez que les communes qui ont 3 millions de ressources par mois, qui ont 10 millions de CAC, de centimes additionnels communaux,
26:11 vous pensez que ces communes qui ont 3 millions, qu'est-ce qu'elles peuvent bien faire ?
26:18 Au-delà d'honorer à peine les charges incompressibles, c'est-à-dire les salaires, l'eau, l'énergie et quelques frais d'émission qui n'arrivent même pas.
26:28 Ces communes sont condamnées. C'est pour cela que le peuple camournais a décidé d'augmenter la capacité d'intervention,
26:35 a sollicité l'augmentation de la capacité d'intervention.
26:39 L'Assemblée a voté une loi, le Président, dans un délai record, a promulgué cette loi.
26:45 Il faudrait que nous soyons sérieux. Ce que nous nous demandons aujourd'hui, c'est un dialogue autour d'une table,
26:51 pour que le dialogue soit contradictoire.
26:54 J'ai entendu parfois dire que les maires ne comprennent pas, il y a la dette, il y a le service des sociés.
27:00 Nous ne demandons pas tout cela. Nous demandons les ressources, qu'on puisse dans les ressources propres, la douane, l'impôt, etc.,
27:10 pour nous donner 15% ou plus, ou un peu moins, parce que la loi ne dit pas 15%.
27:16 Au moins 15%, on peut nous résider.
27:19 Mais nous ne sommes pas les maires, nous ne sommes pas vraiment à la traîne.
27:24 Allez voir ce qu'il se passe au Ghana, je crois qu'ils sont à 55%. En Afrique du Sud, ils sont à 53%.
27:30 Au Bénin, je crois qu'ils sont à 27%.
27:33 Et maintenant, allons à la rencontre de quelques maires, dans ce papier que nous propose Sadou Mahmoudou,
27:40 des maires qui nous parlent des problèmes auxquels ils sont confrontés au quotidien.
27:45 Les collectivités territoriales décentralisées sont des véritables niches d'opportunité pour les politiques publiques de développement.
27:57 La capitalisation de ces atouts est gage de développement et donc de l'épanouissement de la population d'une municipalité.
28:04 Cumba, par exemple, a au moins, ce domaine de Velle, la dotation de décentralisation de presque 300 millions de francs CFA,
28:13 qu'on utilise, bien sûr, moi personnellement, pour les infrastructures.
28:17 Trouver les voies moyens, à même de transformer les mairies en véritables laboratoires et producteurs de richesses,
28:23 c'est l'ambition affichée des plans communaux de développement.
28:26 Cette boussole pointe vers la création de ressources propres, la solidarité intercommune.
28:32 Pour attirer des investisseurs, je vous avoue que c'est assez difficile parce que nous avons déjà cette problématique des terres.
28:41 Mais avec les CVUC, nous sommes en train de trouver une solution parce que les communes ne sont pas la plupart propriétaires des terres
28:52 et ça crée toujours des petits frictions entre les populations, entre l'État.
28:58 Depuis 2019, avec la promulgation de la loi portant Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées,
29:05 le processus de la décentralisation est désormais à sa phase la plus culminante.
29:09 L'atteinte des objectifs de la SND30 passe donc par la propriation par les exécutifs communaux des réalités socio-économiques propres à chaque territoire.
29:19 Avant, peut-être, ce n'était pas possible, mais aujourd'hui, j'ai fait, par exemple, les arrêts de salaire que j'ai trouvés.
29:25 J'ai payé trois mois d'arrêt avec les collectivités locales.
29:29 Donc je pense que c'est une responsabilité qu'on donne aux maires,
29:33 non pas seulement d'être dépendants, mais aussi d'exploiter ses potentiels, ses possibilités locales pour, bien sûr, gouverner sa ville.
29:43 L'amélioration des conditions de vie des administrés à la base est également intimement liée à la qualité de la ressource humaine.
29:51 Les journées économiques internationales des communes, au-delà d'une fenêtre ouverte sur les CTD,
29:57 est une victoire des magistrats et agents municipaux sur l'insécurité alimentaire.
30:03 Nous avons besoin de routes, nous avons besoin d'adduction d'eau, parce que les populations font parfois face à des maladies hydriques
30:14 qui sont dues au fait qu'il n'y a pas assez d'adduction d'eau.
30:19 Or, pour mettre en place des adductions d'eau, il faut suffisamment de ressources,
30:24 ce qui fait effectivement défaut aux collectivités territoriales décentralisées, et c'est un problème global.
30:32 Nous avons des difficultés d'ordre naturel liées au phénomène d'inondations
30:40 qui ne permettent pas à nos populations de pratiquer certaines activités qui peuvent améliorer leur train de vie.
30:52 Nous avons d'autres difficultés qui sont liées aux infrastructures.
30:58 Nous sommes dans une commune qui est par excellence agricole,
31:04 mais le problème d'écoulement des produits de nos agriculteurs pose également d'énormes problèmes.
31:11 Notre localité a été frappée par l'avènement de la secte Boko Haram,
31:17 qui a impacté sérieusement sur nos ressources propres.
31:21 Avec la crise en cours dans le nord-ouest et le sud-ouest,
31:24 nos collectivités sont incapables de ramener les fonds pour rencontrer les difficultés de développement que nous avons.
31:31 Par exemple, nous avons fait avoir 15% de la production prévue par la loi,
31:37 ce qui nous a beaucoup aidé.
31:40 Il y a des problèmes d'abord de l'eau.
31:43 Je peux dire que dans tous les villages, vous trouvez ce problème.
31:50 Et ça rend les gens malades, beaucoup plus les enfants.
31:54 Donc moi, à mon niveau, j'essaie de faire des efforts pour que chaque village ait un puits.
32:03 Ensuite, vous allez voir, beaucoup d'enfants n'arrivent pas à aller à l'école.
32:08 Pourquoi ? Parce que les parents sont démunis.
32:12 On essaie quand même de faire des efforts pour qu'ils essayent quand même d'avoir ne serait-ce que les fournitures.
32:21 Les souffrances des Cameroonais, quelle que soit leur nature, sont adressées sur les communes.
32:28 Il est très impératif que les communes disposent des ressources pour à temps,
32:34 qui leur permettent de résoudre à temps les problèmes auxquels elles font face.
32:40 Les communes ont des problèmes réels de financement de ces projets
32:46 parce que les RECED ne suivent pas toujours aux prévisions budgétaires.
32:51 Pour le transfert de compétences, il y a certains ministères qui s'occupent des sociales,
32:59 notamment le ministère de l'éducation des bases, le ministère de la promotion de la femme et de la famille,
33:04 et le minadère qui se déploie à transformer les compétences aux communes.
33:15 Malheureusement, certains ministères piétinent encore.
33:21 Merci Sadou Mahmoudou pour ce reportage.
33:24 Vous avez entendu, M. le Président, les problèmes auxquels les maires sont confrontés, vos collègues sont confrontés.
33:32 Sans moyens, les maires ne peuvent pas essayer de remplir des missions
33:39 étant entendu que ces communes n'arrivent même pas à faire l'entretien routier, donner de l'eau à la base.
33:46 Que pensez-vous des ressources qui sont transférées ?
33:50 Ce sont des ressources très insuffisantes.
33:53 Mais on oublie aussi de dire ce que les maires qui ont des ressources font.
33:57 Il y a des maires qui font des travaux, qui font la voirie, qui construisent un certain nombre d'infrastructures.
34:08 Il y a des maires qui font même l'économie sociale et solidaire.
34:12 Les maires interviennent.
34:14 Mais malheureusement, les moyens sont toujours limités face à l'immensité des besoins.
34:20 Pourquoi vous pensez que la dépense est bonne et utile quand elle se fait dans l'administration centrale ?
34:26 Il y a d'abord des injustices qui se font.
34:28 Nous demandons qui est de l'équité.
34:30 On ne peut pas donner à quelques communes 80% des ressources et à 80% des communes, on donne très peu.
34:40 La loi du 20-80.
34:42 Ce sont des injustices.
34:44 Nous allons dénoncer cela.
34:46 Nous allons porter cela à l'intention de la très haute autorité.
34:50 Sous des prétextes inutiles, on affecte des sommes faramineuses à certaines communes et rien à d'autres.
35:02 C'est la majorité qui souffre.
35:04 Et nous, nous sommes là pour porter la voix de ces communes qui n'ont rien.
35:08 Et ils nous demandent l'équité.
35:10 On demande qu'il y ait une cagnotte globale.
35:12 Et que cette cagnotte-là soit, subisse une péréquation comme les CAC.
35:18 Qu'il y ait un peu plus de justice dans le traitement des ressources.
35:22 Cet argent n'appartient pas à certains départements ministériels.
35:26 C'est l'argent de l'État du Cameroun.
35:28 Il faudrait qu'on augmente la DGD, que cet argent soit affecté à Hong Kong et qu'on fasse une bonne péréquation.
35:34 C'est un exercice qui sera équitable, qui va permettre d'augmenter la capacité d'intervention des communes.
35:41 Même ce qui est affecté aujourd'hui, sans ajouter un centime là-dessus.
35:46 Ça suffirait pour essayer de faire une péréquation.
35:49 On te parlerait peut-être de 250 milliards.
35:52 Si on venait de 250 milliards, chaque commune va se retrouver au moins avec 300 milliards de millions de francs.
35:57 Et il va augmenter sa capacité d'intervention.
36:00 Ce qui se fait n'est pas juste.
36:02 Et nous appelons la très haute attention du chef de l'État là-dessus.
36:05 Le chef de gouvernement nous soutient.
36:07 Nous sommes en train, tous les maires sont en train dans une démarche pour essayer de porter cette revendication.
36:14 Sous votre conduite.
36:16 Sous ma conduite et j'en porte la responsabilité.
36:19 On pourrait également, pour faire le reproche, Monsieur le Président,
36:22 de ne pas suffisamment prendre en considération le contexte global dans lequel le Cameroun se trouve aujourd'hui.
36:28 Avec des crises sécuritaires, avec des crises sanitaires, avec toutes sortes de problèmes.
36:35 Nous suggérons, c'est pour ça que nous demandons un dialogue franc.
36:38 On dégrève d'abord toutes ces contraintes et sur l'enveloppe restante, qu'on fasse une cagnotte unique et qu'on fasse une péréquation.
36:48 Même sur l'ensemble de ce qui est donné en ce moment.
36:51 Pourquoi voulez-vous que les ministres, certains ministres, ce n'est pas un procès général.
36:56 Il y a des ministères qui essaient, le ministère de l'Intérieur a mis 100 millions de ce qu'il reçoit à la disposition de chaque commune, de manière équitable.
37:03 Il y a le ministère des Travaux Publics qui fait quelque chose, il faut faire davantage.
37:07 Il y a le ministère de la Santé qui arrive, il y a d'autres ministères.
37:10 Mais il y a des ministères qui donnent de l'argent à certaines communes sous des prétextes inutiles et essayent de misérer les autres communes.
37:21 On n'a pas le droit de s'asseoir à Yaoundé et de faire ce type d'injustice vis-à-vis des collectivités.
37:27 Il faut respecter les maires.
37:29 Les maires sont consciencieux et portent la responsabilité des populations.
37:33 Monsieur le Président, c'est peut-être parce que les problèmes ne sont pas les mêmes dans l'ensemble des communes.
37:38 Mais oui, les problèmes ne sont pas les mêmes.
37:40 Et donc les besoins financiers ne sont pas les mêmes également.
37:42 Les problèmes ne sont pas les mêmes dans les administrations.
37:46 Chaque ministère a un budget, mais ce n'est pas la panacée des communes.
37:51 Tous les ministères n'ont pas la même enveloppe et toutes les communes ne peuvent pas avoir les mêmes problèmes.
37:56 Mais quand on affecte des affectations, l'organe délibérant est là pour voter un budget en tenant compte de cette cagnotte qui arriverait et fixer ses priorités.
38:06 Pourquoi on veut dire que les maires ne font rien alors que les maires n'ont rien ?
38:10 Il faut qu'on demande un peu plus de justice.
38:14 J'ai dit ce qui est débloqué en faveur de cette idée aujourd'hui.
38:18 Qu'on le mette dans une même cagnotte et que ça fasse l'objet d'une répartition.
38:23 Pourquoi les ministres veulent qu'on dépend de eux, qu'on court après eux ?
38:27 Mais je continue de dire que ce ne sont pas tous les membres du gouvernement qui le font.
38:32 Il y a une minorité qui le fait et à des proportions qui sont inacceptables.
38:37 C'est même scandaleux.
38:39 Et c'est ça que nous dénonçons.
38:41 Monsieur le Président, un autre procès qui pourrait vous être fait, on a parlé des projets qui peuvent être portés par les communes politiquement.
38:49 Vous l'avez précisé, des projets porteurs de croissance évidemment.
38:52 Mais on n'a pas le sentiment, et c'est un reproche qui est également fait aux communes,
38:57 on n'a pas l'impression que les communes soient suffisamment agressives dans la recherche des financements.
39:03 On en a qui se limitent seulement à créer des marchés alors qu'on n'a pas de salles de cinéma,
39:09 alors qu'il y a des besoins par-ci, par-là.
39:11 Mais on ne voit pas, selon une certaine opinion, on ne vous voit pas dans la recherche, j'ai envie de dire, serrée des financements.
39:21 À l'exception peut-être de la construction des marchés.
39:25 Vous ne pouvez pas reprocher à un musicien de ne pas pouvoir se produire alors qu'il est en plein concert.
39:34 Ce que nous sommes en train de faire aujourd'hui, c'est effectivement mettre en place un dispositif d'accompagnement des communes
39:41 en relation avec les politiques d'État, avec les politiques du gouvernement,
39:45 pour améliorer notre action, notre capacité d'intervention, notre partenariat.
39:50 Mais je voudrais rappeler une chose. Le service de la dette est contrôlé.
39:54 Les communes ne peuvent pas aller s'endetter en désordre. Là, il s'agit de la dette.
39:59 Nous ne voulons pas endetter l'État. Nous voulons souscrire à la dette quand elle est autorisée et accompagnée par le gouvernement.
40:08 Nous sommes dans cet exercice, c'est pour ça les GECOM que nous sommes en train de tenir.
40:14 Vous ne pouvez pas nous faire le reproche de ce que nous sommes en train de faire.
40:17 On vous fait le reproche de chercher seulement à construire des marchés, des espaces marchands.
40:23 Alors, la mairie fait d'abord la mission sociale avec le peu qu'elle a.
40:28 On ne peut pas aller faire une salle de cinéma alors qu'on vend sur la voie publique dans les caniveaux.
40:35 Il vaut mieux peut-être faire la salle de classe, il vaut mieux peut-être construire un marché
40:39 pour permettre aux ménagères de venir faire leur course dans des conditions acceptables.
40:46 C'est le problème de renforcement des capacités d'intervention qu'il s'agit,
40:52 que ce soit pour les GECOM en général, que ce soit pour la revendication de ce qui a été mis sur la table.
41:02 Et même la fiscalité. On est en bonne discussion pour faire une mutation sur le code des impôts.
41:11 Parce que les communes ne gagnent pas grand-chose.
41:16 Je dis que la dépense ne peut pas être bonne que quand elle se fait dans les services centraux.
41:22 Nous demandons à tenir compte de toutes les contraintes et que l'enveloppe réalise ce qu'il reste
41:27 qu'on nous permette, à nous les communes, d'augmenter notre capacité d'intervention.
41:32 Mais je voudrais quand même dire qu'il y a un certain nombre de ministres qui sont conscients
41:38 et qui effectivement, même dans cet exercice des GECOM, nous accompagnent.
41:42 Je voudrais rappeler que le président de la République, non seulement il porte le projet des GECOM 23,
41:48 je souhaite qu'on en parle, mais aussi il a instruit plus de 15 membres du gouvernement
41:55 de nous accompagner dans la transversalité techniquement et tout autre besoin
42:01 pour permettre que ce que nous sommes en train de vouloir mettre en mouvement soit une réalité.
42:07 C'est une révolution économique que nous sommes en train d'organiser sur la base du potentiel économique de nos territoires.
42:15 Il s'agit donc également, pour le faire, il y a un encadrement, il faut des études.
42:21 Un bon projet demande une bonne étude et il faut également augmenter la capacité d'intervention des communes
42:30 en nous allouant une enveloppe complémentaire qui a été décidée.
42:34 Alors, vous avez souhaité que nous parlions des GECOM. Nous allons effectivement parler des GECOM pour le temps
42:39 qui nous reste à passer ensemble, Monsieur le Président.
42:43 Alors, les GECOM 2023, il y a eu une première édition en 2021, une deuxième édition entre les deux.
42:53 Monsieur le Président, que s'est-il passé ?
42:55 On sait que lors de la première édition, il y a eu des conventions qui ont été signées pour les secteurs
43:00 de la santé, de l'énergie, de l'eau, de l'agriculture. Deux ans après, est-ce que ces conventions ont donné des fruits concrets ?
43:11 Alors, c'est une très bonne préoccupation parce que j'ai aussi entendu ce son de cloche par-ci et par-là.
43:18 Je voudrais dire que 2023 est enrichi de l'expérience de l'air. 2021.
43:24 Et c'est un concept nouveau qui était même à peine compréhensible par un certain nombre d'acteurs et même certains acteurs fonctionnaires
43:33 ne comprenaient même pas. Il y avait une grosse confusion autour. Il a fallu expliquer et réexpliquer.
43:39 Et je pense qu'aujourd'hui, les choses semblent marcher mieux.
43:45 Et il y a eu des choses qui se sont passées en 2021. Il y a des communes qui travaillent avec des partenaires
43:51 qu'ils ont rencontrés au GECOM 21. Il y a également, nous avons rencontré un partenaire, ce partenaire avec lequel
44:01 nous sommes en train de traiter le problème des lampadaires solaires que j'ai évoqué tantôt.
44:06 Parce que ça c'est un problème important dans les communes.
44:09 C'est un problème très important. Il y en a d'autres qui sont très importants.
44:11 Les communes sont dans les lois.
44:13 Il y a une autre entreprise qui est là en 2021. Nous avons évolué avec cette entreprise qui viendra au Cameroun
44:22 pour essayer de monter des projets d'approvisionnement d'eau.
44:26 Et je vous dis que la priorité sera mise à des crédits non remboursables.
44:31 Venez au GECOM, je vous présenterai cette entreprise. Elle opère déjà, je vous ai dit en Côte d'Ivoire, au Benin et partout.
44:37 Et nous allons également profiter. Ça c'est le fruit de 2021.
44:42 Il y a également l'IRAD. Le directeur général de l'IRAD m'a dit qu'il a signé des conventions avec certaines communes
44:49 que l'IRAD accompagne aujourd'hui pour faire des vergers, pour améliorer les activités agricoles de leur localité.
44:59 Je compterai beaucoup de choses. Il y a la digitalisation qui est en route.
45:04 Nous avons eu un partenaire qui nous a permis de mieux structurer un dossier.
45:08 Vous savez, les communes doivent communiquer de manière interactive.
45:13 Chaque commune doit avoir un site internet bien administré.
45:19 Et nous avons un projet dont l'étude a été payée par les partenaires que nous avons rencontrés au GECOM 21.
45:27 Ce projet est prêt aujourd'hui. Il recherche juste un financement et j'en ai la certitude que le financement sera là.
45:34 Ça permettrait qu'il y ait un administrateur par région qui s'occupe de la gestion des sites de toutes les communes de la région
45:41 et que chaque commune ait un site internet qui fonctionne.
45:45 Vous, vous n'êtes pas dans la toile aujourd'hui. Vous n'existez pas dans le monde.
45:49 Et la coopération que nous mettons en mouvement aujourd'hui nécessite qu'il y ait des moyens modernes de communication.
45:56 Alors, Monsieur le Président, pour cette édition 2023, vous faites venir une mission du MEDEF dans un contexte où il y a déjà peut-être une centaine d'entreprises françaises qui opèrent au Cameroun.
46:09 J'ai envie de vous demander, le MEDEF vient faire quoi au GECOM?
46:14 Qu'est-ce que le MEDEF vous apporte? Qu'est-ce que les entreprises du MEDEF apportent aux communes à l'occasion du GECOM 2023?
46:21 Ce sont des entreprises qui veulent investir et qui ne viennent pas endetter l'État.
46:25 Mais cette fois-ci dans une forme particulière, dans une ingénierie particulière qui profite au territoire.
46:32 Est-ce que vous trouvez normal, je continue de vous demander, si vous trouvez normal que la SOSUCOM soit une société étrangère et que tous les fruits aillent de l'autre côté.
46:42 Ce n'est pas normal. Aujourd'hui, on s'est rendu compte que l'Ukraine pouvait affamer le monde par son blé.
46:50 Et la France a compris également qu'il fallait diversifier les investissements.
46:57 Donc il y a des sociétés françaises qui viennent dans tous les secteurs d'activité pour essayer de travailler avec nous dans le modèle économique que nous présentons.
47:04 Et ça c'est important parce qu'ils viennent également avec des banques, des sociétés d'assurance, etc.
47:11 C'est pour mettre en mouvement un certain nombre de choses.
47:14 Vous savez, nous avons été invités à une réunion de la francophonie économique.
47:21 Et il y a eu des discussions au terme desquelles le MEDEF a décidé de nous recevoir.
47:27 La délégation des CVUCI avait une dizaine de mains.
47:30 Nous leur avons présenté ce modèle économique. Ils l'ont validé.
47:35 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a eu une recommandation que je sois reçue par le président Macron lors de sa visite au Club Noir.
47:43 J'ai discuté longtemps avec le président Macron sur ces problématiques qu'il valide.
47:48 Et nous avons des relais. Mais nous ne voulons pas traverser sans nous arrimer aux politiques d'État.
47:55 C'est pour ça que le MEDEF vient au Cameroun pour affirmer sa volonté de s'adapter au nouveau modèle économique que nous présentons.
48:03 Et pour investir au Cameroun.
48:05 Et vous savez une chose du CRES, il faut tenir compte de l'impératif de la compétition internationale.
48:13 Si le MEDEF ne vient pas, les entreprises turques viendront, les entreprises indiennes viendront, d'autres entreprises viendront.
48:21 Mais nous, nous pensons que la France est un partenaire stratégique.
48:25 Non, il faut parler avec la France.
48:27 La concurrence n'est pas mauvaise en soi, M. Mélenchon.
48:29 Non, elle n'est pas mauvaise. Nous sommes dans une logique de compétition et de concurrence.
48:33 C'est d'ailleurs ce que nous a toujours reproché.
48:36 Nous a toujours reproché de ne pas mettre en concurrence.
48:39 La Banque mondiale nous dit, pour faire un appel d'offres, il faut faire appel à beaucoup d'entreprises.
48:43 Donc, vous avez compris parfaitement que nous sommes également dans cette logique-là.
48:49 Mais nous parlons très bien avec le MEDEF.
48:51 M. le Président, le GECOM 2023 se tient sous le thème "les territoires face à l'impératif de la sécurité alimentaire".
48:59 Comment est-ce que les communes peuvent accompagner de manière optimale l'État, les pouvoirs publics,
49:06 dans ce combat pour la sécurité alimentaire au Cameroun, dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui ?
49:11 C'est une affaire simple. C'est un concert qui est organisé par le gouvernement.
49:17 Mais nous voulons jouer notre modeste, nous apporter notre modeste contribution.
49:22 Nous avons parlé des politiques de la gestion domaniale.
49:27 Le MINCAF est en train de se mettre à jour.
49:30 Les fruits ont commencé à être là.
49:33 Le ministre de l'Agriculture a pris un certain nombre de dispositions
49:38 pour accompagner le développement de l'activité agricole.
49:42 Parce qu'il ne revient pas au ministère de l'Agriculture de faire l'agriculture.
49:46 Le MINEPIA a pris également un certain nombre de dispositions, au premier rang desquelles,
49:53 dans mon arrondissement, il y a un abattoir de petits ruminants sous-régionales
49:58 de très grande capacité, financée dans la BAD,
50:01 qu'on construit dans la commune d'arrondissement de Yawoune-des-Seb.
50:04 Et si nous ne faisons pas l'élevage des porcs, l'élevage des poulets,
50:09 cet abattoir va rester vide, alors que l'État du Cameroun se serait endetté.
50:15 C'est pour ça que j'ai dit que c'est un concert où chaque instrumentaliste,
50:19 il y a des solistes, il y a des batteurs, il y a tout le monde, des percussionnistes.
50:24 Nous, nous prenons notre responsabilité de faire ce qui est en notre capacité,
50:30 c'est-à-dire l'agriculture dans sa transversalité.
50:34 C'est un peu cela que nous voulons faire, que nous faisons même d'ailleurs.
50:39 Et nous voulons donc associer, je ne le dirai jamais assez,
50:44 associer des partenaires étrangers qui ont la technologie,
50:49 qui ont le know-how, qui peuvent amener la formation
50:53 et qui peuvent également renforcer le dispositif universitaire.
50:57 L'université de Tchang forme des ingénieurs.
51:00 Il faudrait désormais faire des formations adaptées par rapport à cette révolution
51:05 que nous voulons faire en matière d'agriculture.
51:08 Cela permettrait, au lieu qu'on continue, comme je l'ai dit,
51:12 d'importer la volaille venu d'ailleurs, élevée dans des conditions que nous ignorons.
51:17 C'est un scandale.
51:18 Importer du riz, importer du poisson.
51:20 Importer du riz, importer du poisson.
51:22 Nous voulons le faire au Cameroun, avec des partenaires
51:26 qui acceptent de venir dans cet exercice économique.
51:30 C'est une affaire simple. C'est une affaire d'ingénierie.
51:33 C'est un opérateur économique.
51:35 C'est un ingénieur d'affaires qui vous parle.
51:38 J'ai un cabinet de structuration d'affaires.
51:40 Je sais de quoi je parle.
51:42 Et j'ai dans mon équipe des maires compétents.
51:45 Nous avons des cabinets qui nous accompagnent.
51:48 Nous avons des consultants à l'international.
51:50 Nous avons d'ailleurs des opérateurs qui travaillent déjà ailleurs en Afrique
51:54 qui veulent venir faire la même chose au Cameroun.
51:57 Il y a un scepticisme quand même surprenant
52:01 qui anime un certain nombre d'acteurs
52:03 qui ne veulent pas, qui veulent que les maires continuent à être des fervas lois.
52:08 Ce n'est pas possible.
52:10 Les maires ont une volonté d'affirmation sur tous les compartiments aujourd'hui.
52:15 Et nous nous réjouissons d'un fait.
52:17 Le président de la République nous soutient.
52:20 Beaucoup de membres du gouvernement, le premier ministre nous soutient.
52:25 Beaucoup de ministres, de membres du gouvernement dans leur département nous accompagnent.
52:30 Je vous ai dit qu'il y a quelques résistances qui essayent d'ailleurs de saboter notre action.
52:35 Nous allons les dénoncer.
52:37 Merci monsieur le président des CVIC, Communes et Villes Unies du Cameroun
52:44 d'avoir accepté d'être l'invité des questions économiques ce soir.
52:49 C'est dans le cadre des GECOM.
52:51 La deuxième édition des GECOM qui se tient à Yaoundé du 1er au 3 juin courant.
52:59 Nous souhaitons le meilleur aux communes du Cameroun.
53:02 Nous souhaitons surtout qu'elles participent de manière efficace
53:05 au développement du Cameroun, à la croissance économique du Cameroun
53:09 et partant au développement de notre pays.
53:12 Oui, je vous remercie.
53:14 Je voudrais remercier, au-delà, je l'ai assez dit que le président nous accompagne.
53:21 Je voudrais lui rendre la gratitude du mouvement communal,
53:24 de tout le mouvement des communes.
53:27 Je voudrais rendre la gratitude au premier ministre
53:30 qui, je vous l'ai dit, nous reçoit sans rendez-vous quand c'est nécessaire.
53:33 Je voudrais également parler de notre part, le ministre de la décentralisation
53:37 qui est à la responsabilité, qui nous écoute, qui nous conseille.
53:41 Je voudrais également parler du GECOM, la Banque des Communes
53:45 qui est partenaire même de cet exercice et de ce mouvement.
53:49 Et je voulais également dire que contrairement à la précédente édition,
53:55 beaucoup de choses se font.
53:57 Le ministère sectoriel nous accompagne.
54:00 Le ministère des Finances a pris des dispositions pour que le financement soit allégé.
54:06 Je voudrais rendre toute ma gratitude au nom des maires.
54:09 Je pense qu'aujourd'hui, nous sommes prêts pour cette aventure, pour la pérennisation.
54:15 Nous voulons être concrets en 2023.
54:18 Nous voulons que les populations camerounaises voient de leurs yeux qu'il y a du palpable sur le terrain.
54:25 Et j'en fais serment, je prends un engagement et j'en fais serment.
54:28 Merci, monsieur le président. Madame, monsieur, c'est la fin de cette édition des questions économiques.
54:34 Merci d'avoir été des nôtres. À très bientôt sur ces mêmes antennes.
54:38 (Générique)