Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans La Santé expliquée à ma fille,
00:03 je répondrai aux questions de Sacha sur l'infarctus du myocarde.
00:07 Comment le reconnaître ? Que faire ?
00:09 Et nous vous dirons quels examens permettent de le prévoir et donc de le prévenir.
00:14 Puis le docteur Martin Blachier reviendra sur les annonces de notre ministre de la Santé
00:18 sur la cigarette électronique qui pourrait être bientôt délivrée en pharmacie et remboursée.
00:24 Sacha, aujourd'hui un sujet concernant le cœur ou plus exactement quand le cœur souffre.
00:36 On va parler de l'infarctus du myocarde et surtout on va voir qu'il existe maintenant
00:41 des examens qui permettent de prédire, de savoir à l'avance si tu es à risque de faire ou non un infarctus
00:49 et si tu es à risque de le prévenir bien entendu.
00:52 Avant de nous expliquer ça et comment ça peut fonctionner,
00:55 est-ce que tu peux nous réexpliquer ce que c'est l'infarctus ?
00:58 Qu'est-ce qui se passe ? Ok, le cœur souffre mais concrètement qu'est-ce qui se passe exactement ?
01:03 On va rappeler l'importance du cœur quand même.
01:05 C'est un muscle qui s'appelle d'ailleurs le myocarde, c'est pour ça qu'on dit infarctus du myocarde.
01:10 C'est un muscle qui est très puissant puisqu'il doit envoyer le sang dans toutes les cellules du corps.
01:15 Toutes nos cellules, on le répète tout le temps, mais toutes nos cellules ont besoin d'être irriguées,
01:19 ont besoin d'oxygène pour fonctionner.
01:21 Et la particularité du cœur, c'est qu'il envoie le sang dans tout le corps,
01:26 mais il s'auto-alimente aussi puisqu'il faut bien qu'il soit irrigué lui aussi, puisqu'il a du boulot lui.
01:31 Donc il va s'auto-alimenter et il va notamment apporter le sang par les coronaires.
01:36 Les coronaires ce sont les artères, on les appelle coronaires parce qu'elles forment une couronne autour du cœur.
01:41 Donc ce sont des artères, il y a une coronaire droite, une coronaire gauche,
01:45 après elles se séparent en interventriculaire, circonflexe, bref, elles sont grosses au début,
01:50 elles vont devenir de plus en plus petites et comme ça elles entourent et elles irriguent le cœur.
01:55 Et alors, où l'infarctus c'est quoi ?
01:57 Alors l'infarctus en fait, infarctus ça veut dire quand un vaisseau se bouche.
02:02 Donc on peut avoir des infarctus absolument partout, puisqu'on a des vaisseaux absolument partout.
02:07 On peut avoir un infarctus...
02:09 Ah là on parle de celui du cœur, mais en fait il peut y en avoir dans n'importe quelle artère ?
02:13 Voilà, tu peux avoir un infarctus cérébral si c'est un vaisseau du cerveau qui se bouche,
02:18 un infarctus intestinal si c'est au niveau des intestins,
02:21 et là aujourd'hui on s'intéresse à l'infarctus du myocarde, myo-muscle-cœur.
02:28 Donc c'est quand une artère se bouche, mais qu'est-ce que ça va avoir comme conséquence ?
02:32 Parce que ça veut dire que le sang ne pourra plus aller irriguer ?
02:35 Voilà.
02:36 Donc ça va donner quoi ?
02:37 Et comme il ne peut plus irriguer, comme l'artère est bouchée,
02:39 le territoire en aval, ce qui l'irrigue, ne va plus fonctionner.
02:42 C'est exactement comme si tu as une pelouse avec un arrosage osmotique, avec plusieurs tuyaux,
02:47 s'il y a un des tuyaux qui se bouche, la pelouse qui était en aval de ce territoire,
02:51 elle ne sera plus irriguée du tout, donc qu'est-ce qui va se passer ?
02:54 La pelouse, elle va mourir.
02:56 Et bien là c'est pareil.
02:57 Et ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en fait, il n'y a pas un infarctus qui ressemble à un autre.
03:02 Parce que si c'est une toute petite artère, un tout petit vaisseau,
03:06 ça va abîmer un tout petit territoire, mais parfois ça passe inaperçu.
03:10 Ah, on peut faire un infarctus sans se rendre compte ?
03:13 Et c'est lors d'un examen, le médecin va te dire "bah dis-donc, vous avez fait un infarctus, voilà".
03:17 Mais il ne s'en est pas perçu.
03:19 Après on peut avoir, selon évidemment la taille de l'artère, selon le territoire,
03:24 et selon le temps aussi qui est passé sans soin, on va avoir tous les signes, tous les symptômes différents.
03:30 Et ça peut aller, si c'est un gros territoire, jusqu'à l'arrêt cardiaque.
03:34 Rappelons quand même qu'il y a une personne sur dix qui décède dans la première heure,
03:38 qui suit un infarctus, donc ça peut être très grave évidemment.
03:41 Et qu'est-ce qui va venir boucher le vaisseau et faire que le sang ne peut plus circuler ?
03:46 Alors, il y a plusieurs causes.
03:49 On va dire que la cause principale, c'est ce qu'on appelle la plaque d'athérome.
03:55 La plaque d'athérome, tu sais, c'est quand le mauvais cholestérol reste dans les artères,
03:59 encrase les artères, ça va finir par comme ça, faire une grosse plaque.
04:03 Ah, ça fait un dépôt de...
04:04 Voilà, on va le voir sur cette image, ça va faire une grosse plaque, on va le voir.
04:07 C'est évidemment accéléré, ça met longtemps à arriver.
04:10 Mais tu vois, il y a une grosse plaque en jaune qui apparaît comme ça.
04:13 Et après, il y a un petit morceau de la plaque qui s'abîme.
04:16 Et donc, il va y avoir plein de plaquettes, etc., qui vont arriver.
04:20 C'est des éléments du sang et qui vont faire un caillot.
04:23 Et c'est ce caillot qui va bloquer complètement.
04:26 Tu vois, on le voit en train de se former, le caillot.
04:28 Et ça va former...
04:29 Et encore, là, ça passe encore.
04:31 Là, ça passe encore, mais après, ça va boucher.
04:33 L'infarctus, c'est quand ça le bouche complètement.
04:35 Donc ça, c'est la première cause, c'est la plus fréquente.
04:38 Ensuite, il y a ce qu'on appelle les spasmes.
04:41 Le spasme, c'est quand votre artère, une des artères coronaires, va se resserrer.
04:48 Et évidemment, si elle se resserre quelques secondes, c'est pas grave.
04:51 C'est ce qu'on appelle une petite crise d'angores.
04:53 Ça fait un peu mal, mais ça passe tout de suite.
04:55 Mais quand elle se resserre et que ça reste longtemps resserré,
04:57 ça peut empêcher la circulation du sang et provoquer un infarctus.
05:02 Après, il y a une troisième cause qui est fréquente surtout chez les femmes,
05:06 qui est un peu plus rare, c'est ce qu'on appelle une dissection de la coronaire.
05:10 C'est la coronaire, la paroi de la coronaire, qui se sépare,
05:13 et qui fait que le sang, il y a la lumière, normalement, où le sang circule,
05:18 puis il y a un autre tunnel à côté, et finalement, ça finit par boucher
05:21 complètement l'artère et par faire un infarctus.
05:24 Et voilà, les trois causes principales, mais la plus importante,
05:27 c'est essentiellement la plaque latérale.
05:29 - OK, et ça, c'est ce qui se passe à l'intérieur, mais comment on le ressent ?
05:33 Est-ce qu'il va y avoir des symptômes qui vont nous faire dire
05:35 que tu es en train de faire un infarctus ?
05:37 T'as dit que dans certains cas, c'était des petites zones,
05:39 on le ressentait pas, mais dans la plupart des cas, il y a quand même des signes.
05:43 - Bien sûr, dans la plupart des cas, on le ressent.
05:45 - Quels vont être les signes qui vont te faire dire que tu es en train de faire un infarctus ?
05:49 - C'est très important d'arriver à reconnaître ces signes.
05:52 Il faut vraiment que tout le monde apprenne à les reconnaître.
05:55 Les symptômes ne sont pas les mêmes chez les hommes et chez les femmes.
05:59 Chez les hommes, je crois que les gens connaissent un petit peu.
06:02 Ça se traduit par une violente douleur, mais très violente.
06:06 Ça fait comme un étau qui serre comme ça dans la poitrine, tu vois, là, derrière le sternum.
06:11 Ça serre comme ça. La douleur, elle peut monter au niveau de la mâchoire.
06:15 Elle peut irradier dans le bras. Elle peut être transfictionne,
06:18 c'est-à-dire, ça peut faire une douleur dans le dos aussi.
06:21 Là, on voit, donc c'est juste pour montrer les différences entre les hommes et les femmes.
06:25 - C'est très caractéristique, on sait que c'est ça.
06:27 - Voilà, attention, parfois, il y a d'autres symptômes.
06:30 Ça peut être aussi un essoufflement, etc.
06:33 - Mais en tout cas, quand c'est ça, on est sûr.
06:35 - En tout cas, quand c'est ça, on est sûr et on ne perd pas de temps, on va y revenir.
06:37 Chez la femme, c'est ça le piège. C'est que les artères des femmes, elles sont différentes.
06:42 Elles ne sont pas configurées comme celles des hommes.
06:44 Elles sont plus fragiles, elles sont plus sensibles aux hormones, au stress, etc.
06:48 Et donc, tu peux avoir des signes parfois digestifs.
06:50 Donc, les gens, ils vont penser que c'est un problème digestif.
06:52 - On va voir.
06:53 - Des nausées, des vomissements, des maux de ventre.
06:56 Ou alors, tu peux avoir, tu vois, nausées, vomissements, une fatigue, des sueurs froides, un étourdissement,
07:03 une sensation de brûlure d'estomac.
07:05 Donc, tout ça, ça va faire quoi ?
07:07 Ça va entraîner un retard au diagnostic, enfin, à la prise en charge, déjà.
07:11 - Parce qu'on ne se doute pas que c'est ça.
07:13 - Et en plus, souvent, les femmes, elles disent "Oh, c'est rien, ça va passer", etc.
07:16 Donc, on estime qu'il y aurait deux heures de retard de prise en charge
07:20 entre une prise en charge chez les hommes et chez les femmes.
07:23 Évidemment, avec les conséquences que ça peut avoir, parce que le temps compte énormément.
07:27 - Alors, justement, quand on est face à ces symptômes, maintenant qu'on les connaît,
07:31 il faudrait que tout le monde sache que ces symptômes peuvent dire plus.
07:35 - Alors, ce que vient de dire Sacha, c'est très important, c'est qu'il faudrait que tout le monde sache,
07:38 connaisse les symptômes de l'infarctus et les différences chez les hommes et chez les femmes,
07:42 et les reconnaisse.
07:43 Mais les enfants, parce que vous pouvez très bien être avec votre enfant,
07:46 et vous avez quelque chose, et du bout de seul, c'est rien, ça va passer.
07:49 Non, il faudrait que tout le monde connaisse ces symptômes.
07:51 - Et justement, quand on voit ces symptômes, comment on agit, comment on réagit face à ça,
07:56 si quelqu'un fait ça, ou si nous-mêmes, on a une forte douleur en étant un homme,
08:00 une forte douleur à la poitrine. Qu'est-ce qu'on fait ?
08:03 - C'est une urgence. Et ça aussi, il faut bien le comprendre.
08:06 Un infarctus, c'est une urgence.
08:08 Si on prend, par exemple, si un infarctus est pris dans la première heure
08:14 qui suit le début des douleurs, on va diminuer la mortalité de 50%.
08:18 S'il est pris en charge dans la deuxième heure, on va diminuer la mortalité, mais plus que de 30%.
08:23 Donc c'est une urgence. Chaque minute compte.
08:26 Donc ne commencez pas à dire "je ne vais pas réveiller mon médecin la nuit, je ne vais pas le déranger".
08:30 Non, vous appelez le 15. On ne discute pas. On appelle le 15.
08:34 Quand malheureusement, il y a un arrêt cardiaque, on n'hésite pas,
08:38 mais ça c'est pour toutes les causes, on fait un arrêt cardiaque.
08:41 Je rappelle qu'un arrêt cardiaque ne se fait jamais sur un lit, parce que c'est mou.
08:45 Il faut mettre la personne par terre, il faut être sur du dur évidemment, sinon ça ne sert à rien.
08:50 Et s'il y a un défibrillateur à portée, parfois dans la rue il y en a,
08:53 ou dans les stades, ou dans plusieurs endroits, ou dans les entreprises.
08:57 Donc voilà. Mais vraiment, chaque minute compte.
09:00 Et une fois que les secours arrivent, comment ils vont prendre en charge
09:04 la personne qui est en train de faire un infarctus ? Comment ils vont faire pour le traiter ?
09:09 Encore une fois, il y a infarctus, infarctus, on a tous les stades.
09:13 On a un électrocardiogramme, un examen pour voir s'il y a un infarctus ou pas.
09:19 Une prise de sang où il y a des enzymes maintenant, qu'on appelle la troponine,
09:22 où on sait très bien avec l'enzyme si elle est élevée, si la personne a fait un infarctus ou pas.
09:27 Après quand on arrive dans un centre spécialisé, là on va faire ce qu'on appelle une coronarographie.
09:33 C'est un examen qui permet de voir les coronaires.
09:37 Donc on va voir les coronaires, ça c'est un examen, une coronaire,
09:42 où on injecte un produit qui permet de visualiser toutes les artères du cœur.
09:47 Pour voir si elles sont irriguées, si il y a des trucs qui bloquent.
09:50 Et de voir où ça bouche, où ça bloque.
09:52 Et après, ce qu'on va faire, une fois qu'on a trouvé...
09:54 Si on voit où ça bloque, qu'est-ce qu'on fait ?
09:56 Quand on voit où ça bloque, toujours pareil, on ne perd pas de temps.
09:58 Qu'est-ce qu'on va faire ?
10:00 Là on est pris en charge par un médecin ?
10:02 Bien sûr, là on est déjà au bloc.
10:04 On n'a pas perdu de temps, on est déjà au bloc.
10:06 Là, ce que vont faire les professionnels,
10:09 généralement, ils vont monter un petit ballonnet,
10:13 qui vont gonfler, parce que l'idée c'est quoi ?
10:16 C'est de déboucher le plus vite possible l'artère,
10:18 de manière à ce que le sang repasse et que le muscle ne meurt pas en aval.
10:23 Donc c'est ça l'idée.
10:24 Donc qu'est-ce qu'ils vont faire ?
10:25 Ils vont gonfler un petit ballonnet qui va écarter comme ça les parois.
10:29 Et après, pour pas que ça se referme, qu'est-ce qu'ils vont faire ?
10:32 Ils vont glisser ce qu'on appelle un stent.
10:35 Un stent c'est comme un ressort, tu vois, on le voit bien sur ce schéma.
10:38 Regarde, là, ils écartent un peu, donc ils gonflent un peu.
10:42 Et après, ils vont mettre cette espèce de grillage, tu vois, comme ça.
10:47 Ils vont repartir, ça c'est le guide, et ils vont laisser le grillage.
10:51 Et donc comme ça, tu vois que le sang, il peut circuler à l'intérieur,
10:54 ça va repousser la plaque.
10:56 Ça s'appelle une angioplastie avec une pose de stent.
10:59 Je vais te montrer les stents.
11:00 Sur des images du docteur Rudolf Gomberg, on voit les stents.
11:05 Les images, elles sont absolument incroyables.
11:07 Regarde, tu vois le cœur, tu vois les stents en blanc ?
11:10 On les voit, ça c'est l'extérieur du cœur.
11:12 Ah oui, c'est plus gros que le vaisseau.
11:14 Et grâce à cet examen, on peut aussi aller se balader à l'intérieur du cœur.
11:17 Et là, on va rentrer où ?
11:19 On va rentrer dans la coronaire, qui est stentée.
11:22 Il y a des stents, tu vois, hop, et on voit bien,
11:24 la petite séparation à droite, ça passe, on va dans le stent à gauche.
11:28 Comme ça, le sang peut toujours circuler.
11:30 On voit bien que le sang, il peut circuler.
11:31 Tu vois, c'est quand même incroyable.
11:32 Et des stents, on peut en mettre plusieurs,
11:34 suivant, évidemment, les endroits qui sont bouchés.
11:38 Et pour éviter de faire...
11:40 Pardon, là, c'est quand on le prend vite, on fait ça.
11:44 Parfois, quand on le prend trop tard, le caillou est bien dur.
11:49 Et là, il va falloir faire ce qu'on appelle une fibrinolyse,
11:52 c'est-à-dire injecter un produit qui va dissoudre le caillou.
11:55 Mais généralement, on fait ça.
11:58 Et pour essayer d'éviter au maximum d'en arriver là, à la pose de stent,
12:03 et même d'en arriver à l'infarctus,
12:05 qu'est-ce qu'on peut changer dans notre quotidien ?
12:09 Si on peut donner des petits conseils,
12:11 pour avoir le moins de risques possibles de faire un infarctus,
12:14 parce que c'est ça qui nous intéresse.
12:16 C'est important de dire, parce qu'on peut dire que l'infarctus,
12:19 c'est essentiellement une maladie comportementale et environnementale.
12:23 Mais il y a des choses qu'on ne peut pas changer.
12:25 Il y a l'âge.
12:26 Plus tu vieillis, plus tes artères s'abîment.
12:28 Donc l'âge, ça, tu ne peux rien.
12:30 Il y a le sexe.
12:31 Il y a plus d'hommes qui font des infarctus que de femmes,
12:34 pour l'instant, parce que les femmes qui fument de plus en plus
12:37 sont en train de rattraper les hommes.
12:39 Et puis, il y a l'hérédité.
12:41 Et ça, c'est important de le savoir,
12:42 parce que si dans votre famille,
12:44 il y a plusieurs personnes qui ont déjà fait des infarctus,
12:47 il faut faire des bilans, etc.
12:50 Mais après, comme tu le disais, il y a des choses évitables.
12:54 Alors, en premier, évidemment, c'est d'éviter la plaque d'athérome.
13:00 Je ne l'ai pas mis en premier, parce que le tabac, c'est très important.
13:03 Mais c'est connaître son taux de cholestérol,
13:05 surtout le mauvais cholestérol.
13:07 C'est le cholestérol qui fait les plaques jaunes
13:10 qu'on a vues tout à l'heure, qui bloquent les vaisseaux.
13:12 Il y a le bon cholestérol, lui, il n'y a pas de souci.
13:14 Mais il y a le mauvais cholestérol, LDL.
13:18 Celui-ci, en fait, il encrase les artères.
13:21 Il reste sur place, il encrase les artères,
13:23 il les finit par les boucher,
13:24 et ça fait la plaque qu'on a vue tout à l'heure.
13:26 Et donc, évidemment, connaître en permanence son taux de cholestérol.
13:30 S'il est trop élevé, le faire baisser.
13:33 Le tabac, ennemi numéro un des artères.
13:36 L'hypertension, puisque ça va abîmer les artères.
13:38 Le diabète, le surpoids.
13:40 La cocaïne aussi, je ne l'ai pas dit, mais dans les spasmes.
13:43 Tu sais les spasmes, dans les causes, on a vu qu'il y avait le spasme.
13:45 Oui, donc quand ce n'est pas la plaque de grâce, c'est des spasmes.
13:49 Le tabac et surtout la cocaïne font des spasmes des artères.
13:53 Il y a des infarctus qui sont dus à la cocaïne, à la prise de cocaïne.
13:57 Les hormones, les hormones féminines essentiellement,
14:00 la pilule par exemple, et un mariage terrible,
14:03 liaison dangereuse, pilule et tabac.
14:06 Ça a vraiment un impact ?
14:07 Une femme qui fume et qui prend la pilule,
14:09 ça multiplie par 13 son risque de faire un infarctus du myocarde.
14:14 Ah, parce que c'est deux choses qui sont mauvaises pour les vaisseaux.
14:17 Exactement.
14:18 De toute façon, si on cumule...
14:20 Si tu as tous les facteurs de risque.
14:22 Le stress qui agit aussi sur les artères.
14:25 Les températures, en fait, c'est...
14:27 Quand on a affaire à une température trop proche de zéro, trop basse,
14:31 ou quand on a affaire à une température trop élevée,
14:34 on sait que le froid multiplie le risque de faire un infarctus,
14:38 et le très chaud aussi, parce que l'organisme doit lutter
14:41 pour maintenir la température à 37, etc.
14:43 Donc voilà pour les principaux facteurs de risque.
14:46 Tu nous as dit tout à l'heure que maintenant,
14:48 on pouvait prévenir, prévoir en tout cas,
14:52 si on allait ou pas faire un infarctus.
14:55 Déjà, si on enlève les facteurs de risque, on a moins de risque.
14:58 Et si on connaît les gestes, on a plus de chances de sauver.
15:01 Mais comment on peut prévenir et savoir si on va faire un infarctus ?
15:04 Alors, ça c'est vraiment...
15:07 Déjà, la prise en charge a été nettement améliorée ces dernières années,
15:11 par la connaissance justement.
15:13 Parce qu'on en parle plus.
15:14 Voilà, puis on perd moins de temps.
15:15 C'est plus diffus.
15:16 Déjà, ça s'est amélioré.
15:17 Mais là, ça va changer vraiment les choses.
15:19 On peut faire ce qu'on appelle un score calcique.
15:22 C'est-à-dire, on fait un scanner, et après, on va analyser les risques.
15:26 Tu sais, ça fait des calcifications,
15:29 donc ça fait des petites choses un peu dures qu'on voit.
15:31 Et on va analyser la plaque, savoir la densité, la forme, le nombre.
15:36 Et on va vous dire, voilà, vous êtes à risque de faire un infarctus ou pas.
15:39 Donc ça, c'est très important.
15:41 Et il y a un autre examen,
15:43 et on a vu la coronagraphie tout à l'heure.
15:46 Là, c'est une coronagraphie, mais virtuelle.
15:49 C'est-à-dire qu'en fait, on n'a pas à vous faire d'anesthésie.
15:52 Ce n'est pas un geste invasif du tout.
15:54 Vous faites votre examen.
15:56 Encore des images du docteur,
15:58 que j'appelle un imagicien, du docteur Rodolf Gomberg,
16:01 et qui permettent quand même, voilà, tu vois, on est dans le cœur, là.
16:04 On voit déjà les petits calculs.
16:06 Tu les vois en blanc, là ?
16:07 - C'est en blanc, oui.
16:08 - Voilà.
16:09 Là, on va pénétrer encore une fois dans l'artère coronaire.
16:12 - Là, il y en a aussi, là.
16:13 - Là, il y en a aussi, une petite calcification.
16:15 Et on pénètre dans l'artère coronaire,
16:17 et regarde, une calcification à l'intérieur de l'artère coronaire.
16:20 - Ah oui, en fait, c'est ça qui empêche le sang de passer.
16:22 - Voilà. Une autre.
16:23 Mais ça veut dire, là, pour l'instant, il passe encore.
16:26 Mais une autre calcification, une autre.
16:28 On voit bien que dans cette artère, là, on les voit de l'extérieur.
16:31 On est ressortis, puisqu'on peut aller où on veut avec ces examens.
16:34 Et donc, quand vous avez ça, ce patient, qu'est-ce qu'on lui a dit ?
16:38 On lui a dit, là, vous allez faire une vraie coronagraphie,
16:41 et on va regarder dans quel état sont vos artères.
16:44 Et bien souvent, on va vous indiquer la pose d'un stent,
16:47 ou de deux, ou de trois.
16:49 - Pour laisser les artères ouvertes.
16:50 - Voilà, pour laisser les artères ouvertes.
16:51 Donc, tu vois, ça va tout changer.
16:52 C'est-à-dire que tu pourras prévoir et surtout...
16:55 - Empêcher d'arriver.
16:56 - Voilà, empêcher que ça arrive.
16:57 Donc, ça, c'est extraordinaire.
16:59 C'est un examen, vraiment, qui va changer, encore une fois, la prise en charge.
17:02 - Plus reconnaître les signes.
17:04 - De toute façon, je crois que ce qui est important,
17:06 ce qu'il faut retenir, c'est qu'il n'y a pas un infarctus comme un autre.
17:09 Il n'y en a aucun qui se ressemble.
17:11 On peut avoir vraiment tous les symptômes.
17:13 Il faut absolument connaître les principaux symptômes,
17:16 et chez les hommes, et chez les femmes.
17:18 - Agir tout de suite.
17:19 - Agir immédiatement, ne pas perdre de temps.
17:21 On ne discute pas, on ne dit pas...
17:23 Il vaut mieux appeler le 15 pour rien, ils viendront, on va leur expliquer.
17:26 Mais là, on ne prend pas de risques, car plus c'est pris tôt,
17:29 moins on a de conséquences.
17:31 On peut n'avoir aucune conséquence après.
17:33 Et après, on est bien pris en charge.
17:35 En plus, ce qui est nouveau, maintenant,
17:36 c'est qu'on fait de la rééducation cardiaque après.
17:38 On reprend des activités physiques après.
17:40 On reprend une vie tout à fait normale.
17:42 Et je le disais, 3e chose,
17:44 donc connaître les symptômes, agir vite,
17:46 et éventuellement, ces examens de prédiction, carrément.
17:51 Voilà ce qu'on peut dire sur les infarctus du myoca.
17:53 - Docteur Martin Blachier, bienvenue.
18:01 Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique, épidémiologiste.
18:04 Et aujourd'hui, vous vouliez réagir sur deux annonces
18:07 faites par le ministre de la Santé.
18:09 D'un côté, interdire les PEF,
18:11 et vous allez nous expliquer ce que sont les PEF.
18:13 Et d'un côté, autoriser les cigarettes électroniques
18:17 délivrées par des pharmaciens,
18:20 leur donner l'autorisation de les délivrer en pharmacie,
18:22 et les rembourser.
18:24 - Et de les prendre en charge, effectivement.
18:25 - Un peu antinomique, les deux, d'ailleurs.
18:26 - Oui, alors deux sujets qui sont dans le débat de l'actualité
18:29 sur le tabagisme depuis quelques mois.
18:32 Déjà, ces PEF,
18:34 ce sont des cigarettes électroniques à usage unique,
18:37 avec des goûts de fruits très attirants,
18:39 et qui sont essentiellement consommées par des très jeunes,
18:41 voire des mineurs.
18:43 - C'est-à-dire, c'est quoi l'âge, à peu près ?
18:45 - C'est entre 13 et 16 ans.
18:46 On estime, effectivement, qu'il y a 13% des 13-16 ans
18:49 qui ont déjà consommé ces PEF.
18:50 - Ah oui ?
18:51 - Donc, il y en a qui en consomment de façon quotidienne.
18:53 - PEF, ça veut dire bouffer.
18:54 - Voilà, donc c'est exactement ça.
18:56 Des cigarettes électroniques quotidiennes,
18:58 au goût de fruits.
18:59 Et en fait, l'inquiétude sur ces PEF,
19:01 c'est que ça emmène vers le tabagisme.
19:03 D'ailleurs, on voit dans une enquête qui avait été faite en France
19:05 que 17% des jeunes qui consomment ces PEF,
19:07 donc c'est la première fois qu'ils utilisent de la nicotine,
19:10 vont ensuite consommer une autre forme de tabac.
19:12 Donc, c'est une entrée dans le tabagisme
19:14 avec un packaging très attirant.
19:15 - Il a raison alors, M. Braune ?
19:16 - Oui, il a complètement raison.
19:17 D'ailleurs, on en avait parlé il y a quelques mois.
19:20 Et toutes les enquêtes montrent qu'il y a de plus en plus de chances
19:24 qu'il y ait plein de jeunes qui en consomment.
19:26 Et donc, ça a fait rentrer des jeunes dans le tabac.
19:28 - Oui, avec le côté fluo, on a vu toutes les couleurs.
19:30 - Exactement.
19:31 - Ça a été un peu pris de vitesse parce que c'est un concept marketing
19:34 qui s'est développé très vite en Californie,
19:36 qui est arrivé en France.
19:37 On n'a pas eu le temps de réagir.
19:38 Donc là, on est en train de réagir très fort.
19:40 - Là, on rétropédale.
19:41 - Exactement.
19:42 Et en plus, c'est un impact environnemental catastrophique.
19:44 - Ah oui, on les jette ?
19:45 - Exactement.
19:46 Donc, il y en a plus d'un million par semaine
19:47 qui sont jetés dans la nature, notamment au Royaume-Uni.
19:50 Donc, voilà, sur ces deux côtés-là.
19:52 - Donc, ça va être partout.
19:53 - Exactement.
19:54 Donc, on s'attend à un impact environnemental, un impact sanitaire.
19:56 - Les jeunes sont quand même très éco-anxieux.
19:59 - Voilà.
20:00 - Donc, c'est un bon argument.
20:01 - Exactement.
20:02 C'est une manière de les convaincre.
20:03 - Après, autre annonce.
20:04 - Alors, l'autre annonce, c'est effectivement ces cigarettes électroniques.
20:07 Donc, il y a 5 à 7 % des Français qui consomment quasiment tous les jours
20:12 de la cigarette électronique.
20:14 C'est quelque chose de très répandu.
20:16 Et la question, c'est est-ce qu'on peut considérer
20:18 que c'est un outil pour arrêter de fumer ou pas ?
20:20 Si c'est le cas, il faut que ce soit pris en charge,
20:23 que les médecins l'utilisent, notamment les tabacologues,
20:26 et puis que ce soit remboursé par la Sécurité sociale.
20:28 Si ce n'est pas le cas, c'est vendu en grande surface.
20:31 Et donc, il y avait effectivement les experts du Conseil de santé publique.
20:34 - Pas qu'en grande surface, il y a des magasins spécialisés.
20:36 - Dans les magasins spécialisés, je dis en grande surface,
20:38 qui avaient considéré qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments scientifiques
20:41 pour montrer que ça permettait d'arrêter aussi bien de fumer
20:46 que les patchs nicotiniques ou que les chewing-gum à la nicotine.
20:49 - Donc pour l'instant, on ne sait pas si c'est un outil de sevrage.
20:53 - Exactement, on ne sait pas si c'est un outil de sevrage.
20:55 On a quelques données préliminaires qui laissent à penser
20:58 que ça pourrait quand même être un bon outil de sevrage.
21:00 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a quand même plus de gens
21:02 qui arrêtent de fumer une fois qu'ils consomment de la cigarette électronique,
21:05 mais on n'a pas des données suffisamment robustes,
21:07 comme on l'avait pour les substituts nicotiniques,
21:09 pour le conseiller aux médecins et le rembourser par l'assurance maladie.
21:13 - On peut toujours dire que c'est toujours mieux que la cigarette,
21:16 de toute façon, quoi qu'il en soit.
21:18 - Absolument, c'est mieux que la cigarette.
21:20 - Mais justement, est-ce qu'on a des effets sur la nocivité ?
21:25 Parce qu'à chaque fois, on a une étude qui sort,
21:27 qui est contredite sur la nocivité à long terme de la cigarette électronique.
21:31 - Le problème, c'est que c'est un effet relativement nouveau
21:33 et vous savez que ces substances qu'on inhale
21:35 envoient des effets à 10-20 ans, comme pour le tabac notamment.
21:38 Donc c'est très dur d'avoir des données avec du recul.
21:40 On ne peut pas dire pour l'instant qu'on est signal extrêmement inquiétant
21:43 sur le vapotage.
21:45 En revanche, les choses qui inquiètent, c'est le vapofumage,
21:47 c'est-à-dire les gens qui vont vapoter et en même temps fumer
21:50 et ça, c'est un phénomène qui existe vraiment et qui est très mauvais.
21:53 - Et surtout que quand on vapote, c'est du matin au soir.
21:56 - On vapote, oui, tout à fait.
21:58 C'est des gens qui vapotent et qui ont du mal à arrêter de vapoter en plus.
22:00 - Donc pour l'instant, il ne peut pas dire que ça sera remboursé
22:04 et vendu en pharmacie tant qu'on n'a pas les études
22:06 qui prouvent que c'est un petit sevrage.
22:08 - Oui, sauf s'ils décident d'aller au-delà de la vie des instances scientifiques
22:11 et de quand même le rembourser.
22:13 - En plus, c'est assez antinomique.
22:14 D'un côté, on interdit les PEUF et d'un côté, on autorise et on rembourse les autres.
22:17 - C'est difficile, le message.
22:18 - Affaire à suivre en tout cas.
22:19 Merci beaucoup, Dr Blachier.
22:20 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
22:23 L'info, c'est sur CNews.
22:25 Ici Marie-Pierre Pelletier,